L'été est là, enfin. Pas de neige, de la chaleur, les arbres ont retrouvé leurs feuilles, les plantes sont présentes, les fleurs sont sorties retrouvant leurs pétales. Meilleure période de l'année pour Hi'aka, où il y a de la verdure, rendant la ville moins triste. Elle sait qu'elle n'est pas chez elle, mais c'est tout de même ce qu'il y a de mieux dans cette ville. Plus besoin de mettre trop de vêtements pour se protéger du froid, pour faire semblant qu'elle en est atteinte. Juste des vêtements légers, plus confortables pour elle. Lorsqu'elle se réveille ce matin-là, la météo indique une belle journée et elle décide de vraiment en profiter comme elle n'a rien de prévu. Une promenade en forêt où elle pourrait se perdre quelques heures lui tente. Elle appelle un ami pour venir la reconduire, et lui indique qu'elle va le rappeler dans quelques heures, comme elle le fait de temps à autre. Elle se met ensuite à marcher dans la forêt, sortant des chemins tracés. Si elle a tendance à se perdre dans les rues de Philadelphie, en pleine nature, elle n'a aucun problème. Elle a mis une robe d'été, légère, peu importe si cela n'est pas le vêtement idéal à porter pour se promener dans la forêt. Elle a aussi mis des fines sandale, peu importe si elle se blesse. Elle guérit plus vite qu'un humain et elle a besoin de sentir le sol sous ses pieds le plus possible afin d'essayer de penser qu'elle est vraiment de retour à Hawaï.

Elle murmure certaines paroles aux arbres, aux fleurs, elle ne les fait pas grandir, ils n'en ont pas de besoin ici, mais elle veut qu'ils se sentent aimer. Ils doivent le ressentir d'une façon ou d'une autre. Elle ferme les yeux souvent, marche sans se soucier de où elle va exactement. C'est comme cela qu'elle rate le panneau indiquant qu'elle est sur un territoire privé... de toute façon, même en le voyant, elle l'aurait passé car elle trouve cela stupide que la forêt puisse être un endroit qui appartient à quelqu'un. Elle entend un craquement qui lui fait rouvrir les yeux. Elle voit un ours un peu plus loin. Elle sourit, se cache derrière un arbre pour éviter de le déranger, voulant l'admirer.

Un reflet attire son attention quelque instant plus tard. Un homme avec un fusil. Elle se doute bien de ce qu'il risque de faire et cela ne va pas arriver si elle est là. Elle se met donc à crier, l'ours ne tarde pas à se mettre à courir, à s'éloigner. Elle s'avance ensuite vers l'homme, n'ayant aucune raison de fuir. Il ne semble pas être très content, elle, elle est bien contente. « Je préfère les ours vivant, c'est tout.  » Ainsi que tous les animaux en général, cette époque est si méchante pour eux. Elle a pris son accent australien, le pensant utile dans cette conversation, puisque les Australiens ont le stéréotypes d'être des fans de barbecue et donc de viande. « Il y a des épiceries. » Où beaucoup trop d'animaux s'y retrouvent pour un simple plaisir gustatif. Il crache, se frotte les cheveux... il ne doit pas beaucoup fréquenter les épiceries ou les lieux publics en fait. « Je vous souhaite de passer une belle journée. » Sans ours, naturellement. Elle lui fait un signe de la main et commence à s'éloigner.

Hi'aka hausse les épaules, ce n'est pas son problème si lui le préfère mort. L'ours s'est enfui et c'est très bien pour elle. Peu importe à quel point il en a de besoin. Aujourd'hui, la chasse n'est plus un besoin pour survivre, il y a plusieurs options possibles. Tant mieux s'il ne se nourrir que de la chasse, mais il est facile de trouver des remplacements aujourd'hui. Aucune animal ne devrait mourir puisqu'il est à Philadelphie, ou dans les environs de, dans un pays industrialisé et l'un des plus riches au monde avec plusieurs possibilités. Peu importe d'où il vient, son accent indique qu'il n'est pas originaire d'ici. « J'ai jamais remarqué les prix, je mange pas de viande depuis longtemps. » Depuis que la viande s'est justement retrouvée en épicerie très facilement, à petit prix, cela la très vite dégoûtée. Elle s'est nourrie de poissons et de poulet et au fil des années, au fur et à mesure que les options sans viande sont devenues plus accessibles, elle a complètement arrêté. Il se fait menaçant, mais elle continue de ne pas avoir peur malgré l'arme. Elle sait qu'elle doit faire attention, mais il ne va pas gâcher sa journée. Il recule lorsqu'elle se rapproche, réaction assez inusitée elle est habituée au contraire. Elle sourit lorsqu'il lui demande si elle sait où elle va. Elle ne sait pas trop, est-ce que c'est vraiment important ? « Deuxième étoile à droite et tout droit jusqu'au matin. » qu'elle répond, citant Peter Pan. Elle se rend là où elle le veut, sans avoir besoin d'autorisation. Elle est bien assez vieille pour cela.

Elle continue de s'éloigner sans ne plus y porter attention, la forêt est à tout le monde. Il n'a qu'à aller dans une direction contraire et il ne risque pas de la croiser. Elle continue de marcher un peu au hasard, continue de s'aventurer entre les arbres sans s'inquiéter de  devoir retrouver le chemin de retour. Elle tombe sur une clairière, avec plusieurs fleurs qui sont écloses : un magnifique spectacle naturel. Elle décide de célébrer cette scène. Elle enlève ses sandales, les laisse tomber par terre et va se mettre dans ce qui lui semble être le milieu de la clairière. Elle se met ensuite à danser et à danser. La une danse est plutôt joyeuse, laissant exprimer sa joie d'être ici, loin de tout. Ce n'est pas une singulière rencontre qui va la mettre de mauvaise humeur. Pour tout dire, elle a oublié cette rencontre, n'a aucune raison de s'attarder sur celle-ci. Elle est déjà bien loin dans son esprit, préférant s'attarder sur cette forêt et cette clairière. Elle le voit sans le voir, continue sans y prêter attention, ne le voyant que lorsqu'elle tourne un peu plus.

Lorsque le chant et la danse se terminent, elle se retourne dans direction. « Vous voulez chasser ici aussi ? » Elle s'approche ensuite lentement, retournant vers ses sandales. « La forêt est grande... et on se retrouve encore. Vous avez quelque chose à me dire ? » demande-t-elle quelques secondes plus tard. Est-ce qu'il la suivie pour elle ne sait trop qu'elle raison ou encore est-ce le hasard ?

Ils pensent la même chose, mais se comportent à ce sujet de différentes manières, manières qui ne risquent pas de trouver une réelle entente à ce sujet. Hi'aka ne préfère donc pas répondre, mais plutôt continuer sa route et faire comme si cette rencontre n'a jamais eu lieu. Après tout, cela semble être la meilleure des options. La « discussion » alimentation ne va plus être abordée, elle va pouvoir continuer de se promener et lui ne va plus être obligé de supporter quelqu'un qui ne devrait pas être là. Elle s'éloigne donc, sans dire où elle va, ce n'est pas de ses affaires après tout, et l'oublie rapidement. Elle se met à danser et ne peut plus l'oublier puisqu'il est là. Il commence par dire qu'il a trouvé sa danse jolie. Elle ne s'attendait pas trop à cela, plus à un reproche qu'elle faisait peur à un animal qui passe par là habituellement et qu'il n'allait pas pouvoir en manger avant un certain temps. Il est vrai que c'est juger rapidement, après seulement quelques paroles échangées, et qu'elle évite de le faire. Cela est un exemple de plus pour l'aider à ne pas le faire. « Merci. » répond-elle, tout simplement, un petit sourire aux lèvres. Avoir su, elle lui aurait donné l'intention de la laisser tranquille ou de l'oublier. Il n'est pas trop tard pour recommencer avec ceci en plus dans ses mouvements.

C'est son coin de forêt. Elle n'aime pas trop, la forêt n'est à personne, elle n'obéit à aucune loi, se fiche bien des limites que les gens ont pu acheter. « Vous n'avez qu'à m'escorter jusqu'à la fin de votre coin de forêt. » Le problème va donc être réglé pour les deux. Elle va pouvoir faire ce qu'elle veut et lui n'aura pas besoin de la suivre partout juste au cas. Ce qui serait gagnant-gagnant pour tous les deux. Ils vont être débarrassés de l'un et l'autre, on ne peut pas demander plus, non ? « J'suis pourtant certaines que quelques randonneurs mériteraient cette fin... » Elle n'est pas une grande adepte de la violence, elle peut se défendre, peut l'utiliser, elle est réaliste pas pacifique au complet. Elle sait donc qu'il y a quelques humains (un peu trop nombreux en réalité), qui si un jour, quittent la surface de la planète, ce ne serait pas un très grand drame. Sandales mises, elle est prête à suivre l'homme en direction d'une frontière qui n'est pas à lui, peu importe à quel point cette idée peut l'horripiler. Il faut tout de même se plier à certaines règles pour éviter de trop se faire remarquer et finir en tant que cobaye quelque part. Idée qui ne l'enchante guère. Tout comme celle de devoir prendre un autre corps pour éviter que cela arrive, elle aime bien Narjis. « J'vous suis. » lui indique-t-elle, tout simplement.