La lourde porte se referma dans un grincement métallique derrière eux. Hope et Luc se retrouvent tous deux enfermés dans une des chambres froides d’un abattoir désaffecté. Les téléphones portables ne captent aucun réseau. Personne ne s’inquiétera de leur disparition avant plusieurs heures. Ni l’un ni l’autre n’est claustrophobe, mais la turbine qui se déclenche soudain signale un mauvais présage. Un coup d’œil au thermostat suffit à confirmer leurs craintes : il est réglé sur – 18°C.


Quelques heures auparavant

« Il est hors de question que vous y allez seule, lieutenant Edwards ! »
« Et moi je vous dit qu’il détient des informations capitales, et qu’il faut absolument respecter les directives, Chef ! »

Tôt ce matin, une mystérieuse source avait contacté Hope Edwards. Cette personne détenait des informations sur la mort de son père. Si l’appel était pour le moins sibyllin, c’était néanmoins une aubaine qu’elle ne pouvait pas laisser passer. Le hic, c’est que son supérieur refusait catégoriquement de la laisser se rendre seule au RDV, fixé dans des locaux d’abattoirs désaffectés. Un endroit plutôt glauque en soit, et incongru s’il s’en faut.

« Vous emmenez Hellking avec vous. »
« Mais… »
« Il n’y a pas de mais, c’est un ordre Edwards ! »

Et c’est ainsi, que bon gré mal gré, Hope s’est retrouvée dans la voiture avec Luc Hellking, consultant de la police de Philadelphie, en route vers ses fameux abattoirs, rongeant son frein. Entre ces deux-là, les échanges sont relativement tendus d’une manière générale. Hope ne lui fait pas confiance, mais le tolère uniquement car sa collègue et amie Kaitlyn semble, elle, beaucoup l’apprécier – voir trop à son goût – et lui fait une absolue confiance. C’est d’ailleurs avec cette dernière que le consultant fait habituellement équipe. Avec Hope, leurs échanges habituels s’en tiennent à des piques la plupart du temps. Par ailleurs la tension est palpable dans l’habitacle du véhicule de police, jusqu’à leur arrivée sur les lieux. Dehors tout est silencieux, pas âme qui vive, du moins en apparence. Les choses sérieuses commencent.


L’intérieur des locaux est encore plus glauque que l’extérieur. Luc et Hope tombent tout droit dans un piège. Un type armé et masqué les met en joue. Hope dégaine à son tour. La situation est plus que délicate. Le ton monte entre la flic et l’individu.
Luc s’aperçoit que deux autres sbires les ont dans leur ligne de mire, perchés sur les passerelles métalliques qui les surplombent.

« Lieutenant Ducon, baissez votre arme si vous voulez sortir d’ici vivante. » murmure-t-il entre ses dents, mains levées.
« Vous êtes malade ou quoi ? » s’insurge Hope sans lâcher du regard leur agresseur.
« Edwards, y a deux autres types prêts à trouer votre joli petit cul là haut. Alors, pour l’Amour de moi-même, baissez cette foutue arme ! MAINTENANT ! »

Et voici comment Hope et Luc se retrouvèrent à la merci  de ces hommes, puis, sans explication aucune, poussés sans ménagement et enfermés dans cette chambre froide. De toute évidence, ce mystérieux RDV était un piège, destiné au lieutenant Edwards. La question est : pourquoi ?


Hope et Luc, vous vous retrouvez donc coincés dans ce gros frigo, dont la température ambiante va bientôt devenir polaire. Malgré votre mésentente habituelle, vous allez devoir passer outre vos griefs respectifs pour vous sortir de là avant de tomber en hypothermie. Good luck !



Informations complémentaires :

♆ Le contexte de ce RP aléatoire vous est proposé par @Kaitlyn McKinney. Vous pouvez la MP si un point du contexte vous turlupine.

♆ Le staff n’interviendra pas au cours de ce RP. C’est à présent votre sujet, vous le gérez comme un RP ordinaire.

♆ Si le contexte ne vous inspire pas (ça arrive !), détournez-le pour l’entraîner dans une autre direction. Ou parlez-en ouvertement avec votre partenaire, mais ne l’abandonnez pas.

♆ Par défaut, le premier nom mentionné dans l’en-tête du sujet répond en premier. Vous pouvez naturellement vous accorder sur un ordre différent.

♆ Nous vous souhaitons un bon jeu. Amusez-vous bien !  

Enfer glacé

Le lieutenant Edwards avait trouvé une piste, une vraie, une de celle qu’on ne voulait pas lâcher tant qu’on ne l’avait pas exploré de fond en combles. L’une de ses enquêtes en cours venait de la mettre sur la piste du gang des Ninos, ce même gang qui faisait l’objet de ses recherches personnelles concernant le braquage qui avait entraîné la mort de son père. Forcément, avec une telle motivation, la brune était remontée au taquet. Elle avait passé la veille au soir à interroger ses indics jusqu’à obtenir une information concrète, un point de rendez-vous donné pour la négoce de Gitche qui serait lié à priori au gang. Veiller tard avait porté ses fruits et le lendemain matin, elle allait pouvoir se rendre sur place à l’heure du rendez-vous pour essayer de faire avancer l’enquête. Suivant sa routine habituelle, c’est vêtue d’un jean brute et d’un débardeur noir qu’elle se rendit au poste de police. Elle allait devoir exposer la situation à son capitaine avant d’aller en enquête extérieure pour faire de l’observation. Ce que la jeune femme n’avait pas prévu, c’était la réaction de ce dernier. Si le lieu du rendez-vous n’était pas très tentant ni très rassurant, elle savait parfaitement faire face à une telle situation. Pour autant, son capitaine ne semblait pas de cet avis aujourd’hui. Foutu lunatique qui n’était pas capable de lui faire confiance, Graham lui manquait particulièrement dans ses circonstances. Evidemment, lorsque le nom de Hellking sortit de la bouche de son supérieur, Hope se décomposa, prête à rétorquer. Seulement ce n’était sans compter sur la stupidité de son chef qui lui imposa cette sortie à deux au lieu de la laisser gérer toute seule. Heureusement qu’elle n’enquêtait pas sur la disparition de son père sur ses heures de travail sinon elle aurait risqué de se faire prendre.

C’est donc à contre coeur que la brune appela Luc pour le trouver dans le bâtiment et lui expliquer la situation. Elle s’abstint toutefois de justifier à ce dernier la raison de cette demande plus que nécessaire, précisant simplement qu’elle avait reçu l’ordre de ne pas y aller seule, se retrouvant avec le criminologue dans les pattes malgré elle. Elle n’aimait pas le jeune homme et il ne l’aimait pas non plus. Tout le monde le savait au commissariat. Aussi, elle avait pris l’habitude d’ignorer ses piques, sauf les fois où il allait réellement trop loin et qu’elle lui renvoyait la balle, et elle ne lui parlait que le minimum vital. Arrivés sur les lieux, la belle se gara à une distance convenable pour que l’arrivée de son véhicule ne se fasse pas remarquer. Armée, silencieuse, elle sortit de l’habitacle pour se rapprocher de l’entrepôt, suivi par Hellking. Pourquoi diable lui avait-on collé un homme qui n’était pas fait pour le terrain dans les pattes ? Progressant lentement, ils durent s’engouffrer dans le bâtiment à la hâte, le psychologue lent comme un escargot poussé par la lieutenante, avant de se faire repérer. A croire qu’il faisait une promenade de santé. C’est ce qui leur valut d’être repéré. Plus les choses avançaient et plus Hope se rendait compte du traquenard. Ils n’auraient jamais dû pénétrer dans ce hangar de cette façon mais maintenant il était trop tard. Ils se retrouvèrent face à un homme armé qui fit immédiatement réagir la jeune femme qui dégaina à son tour, le mettant en joue.

Lieutenant de police, baissez votre arme !

Seulement, le type armé ne semblait pas prêt à se rendre et pour cause, deux de ses acolytes étaient placés en hauteur braquant chacun une arme sur Luc et sur elle. La réplique de Hellking la fit grincer des dents. Bordel qu’est ce que s’était un abruti celui là à ne pas savoir rester à sa place dans les bons moments. Elle savait qu’il n’était pas conscient de sa faute dès le début de leur visite. C’était sa faute à elle. Si elle avait pas été obligée de venir avec lui, elle aurait potentiellement été plus attentive. Son erreur risquait de leur coûter cher et alors qu’elle rétorqua pour lui faire comprendre qu’il disait de la merde, Luc attira son attention sur les tireurs en hauteur qu’elle n’avait pas vu étant donné qu’il était trop sur le côté pour elle, non sans glisser une remarque sur son physique qui lui fit hérisser le poil. Levant les mains, lâchant son arme après avoir réactivé la sécurité, elle se fit attraper non sans que l’homme en profite un peu en se moquant et en la reluquant gratuitement. Ses hommes étaient répugnants, comme la plupart des criminels en soit. Une fois poussée sans ménagement dans la chambre froide, à la suite de Luc, la porte fut claquée derrière heureux et verrouillée. Ils étaient dans de beaux draps. Vêtue uniquement d’un débardeur, Hope n’allait clairement pas apprécier le séjour au pôle nord. Le thermostat intérieur laissait entendre que la température allait sacrément descendre. Observant les alentours, elle commença à se concentrer sur les solutions qui s’offraient à eux pour sortir d’ici, mettant de côté les questions qui lui traversaient l’esprit concernant le pourquoi de ce piège et à quel point son indic l’avait vendu. Apercevant un conduit en hauteur, la brune commençait à se demander si elle pourrait se glisser dedans une fois qu’ils auraient trouvé le moyen de l’ouvrir.

Je suppose que vous n’avez aucun outil sur vous ?

Son arme lui avait été confisqué mais elle avait bel et bien un couteau à cran d’arrêt dans sa poche. Seulement, elle était trop petite pour atteindre la grille du conduit et elle doutait que Luc ne puisse le faire non plus. Sortant sa lame, elle se tourna vers lui, ayant du mal à lui demander de l’aide au vue du personnage arrogant et stupide qu’il était en règle générale.

Si vous me faites la courte échelle, je devrais pouvoir atteindre la grille, la déverrouiller et me glisser dans l’ouverture.

La suite logique était de sortir de la pièce via le conduit, de revenir devant la porte de ce foutu frigo géant et de l’ouvrir comme elle pourrait pour faire sortir le psychologue à son tour.

Enfer glacé

Être ici bloquée comme une novice, en compagnie de Hellking, énervait cruellement la jeune femme. Bordel, quelle idée avait eu son chef de lui imposer ce clampin qui ne connaissait rien aux sorties sur le terrain. Son supérieur n’avait fait que lui mettre une épine dans le pied en l’obligeant à poursuivre son enquête épaulée par le psychologue. Hope s’en serait bien mieux sortie si elle n’avait pas eu à surveiller les moindres faits et gestes de Luc pour éviter la catastrophe. Cela lui avait accaparé toute son attention et elle se retrouvait maintenant coincée dans une chambre froide qui aurait raison d’elle bien trop vite si elle ne se mettait pas en action. Observant les alentours, analysant tout ceux sur quoi son regard se posait, elle eut finalement une idée. Sa petite taille fine allait lui rendre service pour une fois. Interrogeant son équipier du jour sur les outils potentiels qu’il pouvait avoir à sa disposition, elle ne put s’empêcher de lever ses prunelles azurées au ciel lorsqu’il lui répondit, s’abstenant de tout commentaire désobligeant supplémentaire. Elle sortit son couteau à cran d’arrêt qu’elle avait pu conserver, n’ayant pas été fouillé, alors qu’elle entendit une fois de plus monsieur je sais tout s’exprimer de manière désagréable. Evidemment, ne pouvant agir seule, la brune lui expliqua ses intentions, idée pour le moins intéressante et qui ne manqua pas d’être attribué au démon Hellking. Elle ne releva toutefois pas la chose, se moquant éperdument de qui aurait une solution tant que celle-ci fonctionnerait.

Voyant Luc se mettre en position, elle passa outre le fait que ce genre de position ne lui plaisait pas franchement, spécialement avec lui, et grimpa sur ses épaules debout, contractant comme il se devait ses jambes et son fessier afin de garder l’équilibre. A l’aide de son couteau, elle commença à dévisser la grille pour pouvoir se hisser dans le conduit lorsqu’une nouvelle remarque sortit des lèvres du psychologue la faisant soupirer de désespoir. Cet homme semblait être irrécupérable, comment Kaitlyn pouvait-elle en pincer sérieusement pour lui ? Cela faisait quelques jours maintenant qu’elles s’étaient vues chez son aînée en dehors des heures de boulot et qu’elle lui avait avoué ressentir une certaine attirance pour le criminologue immonde qui était en train de la porter. Sa remarque sur son cul la fit crisser des dents. Bordel … Ne pouvait-il pas s’occuper de ses fesses à lui plutôt que lui faire comprendre qu’il avait déjà maté les siennes ? Faisant tomber la dernière vis, elle attrapa la grille avant que celle-ci ne s’écrase sur le crâne du psychologue, regrettant un peu de ne pas l’avoir laissé tomber “involontairement” et se pencha le temps de la déposer aux pieds de Luc.

Ne bougez surtout pas.

Se redressant, Hope attrapa les bords du conduit et se hissa toute seule dedans. Sa progression se fit tout en douceur. Non pas qu’elle avait du mal à se déplacer mais elle n’était pas stupide. Se balader dans un tel conduit faisait du bruit. Une fois une sortie convenable trouvée, elle dévissa la grille qu’elle rattrapa de justesse. Ce ne fut pas le cas de la dernière vis qui fit un léger bruit, suffisamment pour attirer l’attention d’un homme qui n’était pas loin. La brune lui sauta dessus et échangea quelques coups avant de le mettre chaos. Un coup encaissé au visage fit toutefois saigner son arcade gauche mais cela était le cadet de ses soucis. Observant les alentours, repérant le lieu où ils s’étaient faits piéger et l’entrée de la chambre froide, la brune se rendit compte que cela n’allait pas être si évident. Si ouvrir la porte derrière laquelle Hellking se tranformer en glaçons n’était pas difficile, c’était y accéder qui risquait de poser problème. Deux autres gardes armés traînaient dans les parages. Sans son flingue, la lieutenante allait devoir ruser pour arriver à ses fins.

Cela ne fut pas si difficile même si elle aurait préféré éviter les coups qu’elle avait encaissé et qui allait lui laisser de sacrés bleus. En faisant un léger bruit, elle avait attiré l’attention du premier qu’elle avait réussi à neutraliser rapidement, le mettant hors d’état de nuire. Malheureusement, elle n’avait pas agi assez vite pour se retourner face au second garde qui lui avait décoché un coup de poing magistral dans l’abdomen, lui faisant cracher du sang. Après un petit combat en bonne et dûe forme, Hope l’avait mis au tapis également et avait récupéré leur deux arme. Finalement, elle ouvrit la chambre froide et tendit l’une des armes à Hellking tout en lui demandant :

Vous savez vous en servir au moins ?

Observant les alentours, la lieutenante était loin d’être satisfaite de cette sortie. Elle comptait bien récupérer son arme de service et surtout mettre la main sur les membres du gang des Ninos qui devaient venir ici à un rendez-vous d’affaire. La grande question était : est-ce que le psychologue allait être raisonnable et retourner à la voiture l’attendre ou allait-il jouer les idiots finis jusqu’au bout ? Il allait falloir qu’elle tente sa chance pour le découvrir.

Retournez à la voiture pour prévenir le poste qu’il nous faudrait des renforts. Je vais continuer pour obtenir l’information que je suis venue chercher.

A savoir, le gang des Ninos allait-il venir et pour quoi était-il censé venir ici ?

Enfer glacé

Évidemment, compter sur la collaboration de Luc, même dans un moment aussi dangereux, c’était comme penser qu’un jour les hommes sauraient voler … Seul … Mais voilà, le consultant ne savait pas faire autrement qu’en faire à sa tête. Sa remarque concernant l’usage des armes à feu lui fit lever les yeux au ciel. Le psychologue était un véritable enfant. Un consultant n’était pas censé être armé à la base aussi la question qu’elle lui avait posé était plus que légitime. Elle allait devoir en toucher deux mots à Kaitlyn si cette dernière le laissait l’accompagner armé. Le voyant sortir son téléphone, la lieutenante ne put s’empêcher de lâcher un soupir d’exaspération. Mon dieu … Elle allait devoir faire des pieds et des mains pour que cet idiot ne foute pas tout en l’air une seconde fois. La tâche promettait d’être ardu au vue de l’énergumène à qui elle avait affaire. Le surnom ridicule dont il l’avait affublé ne la touchait évidemment pas. Plus elle l’entendait parler et plus elle se rendait compte à quel point il était dépourvu d’un cerveau. Sérieusement, pensait-il que la personne au bout du fil était intéressé par son surnom, le fait qu’ils lui aient pris son arme ou le fait qu’il les surnommait “les rats” ? Si Hellking n’avait pas été là, tout cela ne serait jamais arrivé. Il raccrocha au nez de la centrale d’appel comme s’ils étaient à son service. A vrai dire, il agissait ainsi avec tout le monde et c’est ce qui insupportait particulièrement la brune. Sa façon d’être et de faire laissaient penser que tout lui était dû et que quiconque croisait son chemin devrait se plier en quatre pour lui et accomplir sa volonté, tout en se prosternant devant lui, ça allait de soit. Elle avait bien vu qu’il n’en était pas de même avec sa collègue mais elle n’arrivait pas à comprendre comme Kaitlyn faisait pour supporter ce comportement avec les autres. C’est alors qu’elle le vit démarrer au quart de tour, n’attendant même pas sa réponse ou sa réaction.

Luc attendez ...

Il se moquait bien d’elle, de son avis ou de sa présence. Cet idiot allait encore les mettre dans une situation impossible avec ses agissement stupides et irréfléchis. Elle sentait les courbatures qui se formaient au niveau de son abdomen. Les jointures de ses doigts se faisaient sentir aussi après avoir frappé les deux gardes à mains nues. Mais bon, elle n’avait pas trop le choix. Se dissimulant, ne voulant pas gâcher le fait qu’ils avaient réussi à s’échapper, elle laissa Luc s’exposer seul comme un idiot, espérant pouvoir agir en temps et en heure pour lui sauver les miches. Parce que vu comment il s’y prenait, il était clair que la jeune femme n’aurait pas trop le choix. Entendant la voix du consultant s’élever à nouveau à l’attention des malfrats, un son désapprobateur franchit les lèvres de la lieutenante.

Tsss

Comme s’ils allaient lui répondre. Evidemment les trois hommes sortirent un florilège d’insultes mais aucune information intéressante. Par contre, elle entendit du mouvement, une arme être dégainée. Ca sentait le roussi. Hellking avait la possibilité de se mettre à couvert et elle espérait bien qu’il le fasse avant de prendre une balle. Faisant le tour de la salle en passant derrière des containers, elle arriva suffisamment vite et discrètement pour mettre l’un d’eux hors d’état de nuire en l’étouffant. Pour autant, cela n’était pas des plus discrets et l’homme armé, en l’absence de réaction du psychologue, ouvrit le feu sur elle, tuant l’homme qu’elle venait d’assommer. Hope se jeta derrière un container, se rendant compte qu’elle ne pouvait compter sur Luc pour absolument rien faire. Il n’était pas foutu de faire une bonne diversion avec sa grande gueule, c’était le comble. Entendant les pas se rapprocher, elle évita le premier coup de poing du second homme pas armé. Si la brune se faisait attraper, elle était morte. Le combat au corps à corps était sa meilleure solution, dissuadant le mec armé de s’intéresser à elle le temps que son petit copain était trop proche d’elle. Alors qu’elle aperçut du coin de l’oeil le gars armé se rapprocher de la position de Luc, elle encaissa un poing sur sa joue gauche, légèrement en hauteur, lui ouvrant l’arcade. Merde … Il fallait sérieusement qu’elle se dépêche et surtout qu’elle se concentre. Le sang commençait à s’écouler le long de sa joue et de sa mâchoire. Heureusement pour elle, comme à chaque fois qu’elle prenait un coup, son corps d’apparence frêle lui donnait un avantage psychologique non négligeable.

Enfer glacé

L’homme armé s’était dirigé vers le psychologue, tandis que que la brune était au corps à corps avec le troisième gars. Heureusement qu’elle avait pu se débarrasser du premier rapidement pour équilibrer les forces des deux côtés. Et encore, au vue de ce que devait savoir faire Hellking, le combat n’était toujours pas équitable. D’une oreille, elle entendit les provocations stupides du consultant qui lui valut une seconde d’inattention et donc un coup dans les côtes. Malgré le coup de feu qui partit juste après, Hope ne pouvait plus se permettre de se déconcentrer et de laisser des ouvertures à son adversaire. Faisant presque semblant d’avoir mal, après tout, vu les coups pris elle avait réellement mal même si elle arrivait à surmonter la douleur, elle lui rendit l’appareil. D’abord un coup à la gorge qui bloqua momentanément sa respiration, lui permettant ainsi d’enchaîner. Elle le cogna dans l’estomac et termina par un coup de genou bien placé dans l’entrejambe. Une fois au sol, la jeune femme lui asséna un dernier coup pour le mettre KO. C’était une bonne chose de régler, faisant volte-face elle se déplaça de quelques pas avant de voir Luc venir à sa rencontre, tenant le troisième énergumène à sa merci. C’était un exploit qui fit hausser un sourcil à la jeune femme, surprise qu’il s’en soit sorti indemne. Enfin, indemne, c’était vite dit. La brune vit à ce moment là la blessure à l’épaule de son compagnon de fortune. Ce dernier affirma avoir eu des aveux et qu’il serait temps d’y aller, en faisant un crochet par l’hôpital. Elle passa les menottes au troisième homme qui semblait être à la tête de l’équipe sur place, récupéra son arme de service qu’il avait utilisé et le conduisit jusqu’à sa voiture où elle appela le central demandant une ambulance pour le consultant Hellking. Puis elle se tourna vers ce dernier, après avoir attrapé sa trousse de secours et le fit s’asseoir par terre puis ôter sa veste. Elle déboutonna les premiers boutons de sa chemise pour retirer le tissu de devant la plaie et inspecter cette dernière, s’attendant bien évidemment à ce qu’il ne sache pas garder son sérieux une fois de plus.

Vous avez pris des risques inconsidérés tout de même. Vous avez toutefois de la chance, on dirait que la lame n’a pas fait tant de dégâts.

Attrapant une gaze, elle l’aspergea de désinfectant et plaqua cette dernière sur la plaie, tant pour limiter les écoulements de sang que pour éviter que la plaie ne s’infecte d’une quelconque façon en attendant que l’ambulance arrive.

Evitez de faire le douillet, vous vous êtes mis là-dedans tout seul.

Il fallait dire ce qui était. Si depuis le début, le psychologue l’avait écouté au lieu de foncer tête baissée sans réfléchir, jamais ils n’auraient fini enfermé et jamais ils se seraient retrouvés dans un combat presque perdu d’avance. Ils avaient eu la chance de tomber face à des adversaires qui n’utilisaient pas leur cervelle, à l’instar du consultant Hellking. Mais par contre, la brunette n’avait clairement pas eu de chances pour qu’on lui colle un pignouf pareil dans les pattes. Elle ne pouvait pas poser les questions qui l’intéressaient en dehors de l’enquête officielle en présence de ce fou qui faisait chavirer le coeur de son amie sans qu’elle ne comprenne réellement pourquoi ni comment. Le laissant tenir la compresse sur sa plaie tout seul, elle observa du coin de l’oeil le suspect assis à l’arrière de sa voiture.

Bon dites-moi, que vous a-t-il confié de beau pour que vous puissiez penser qu’il aurait tout déballé aussi facilement ?

Une fois au commissariat, Hope savait pertinemment qu’elle ne pourrait pas interroger le malfrat sur les questions qui la taraudaient à titre personnel à savoir ce qu’il savait sur les Ninos et surtout le nombre de leurs membres sept ans en arrière, à l’époque où son père avait été tué. L’assurance du consultant quand au fait qu’il lui aurait tout livré était presque amusante. Il ne connaissait rien ou presque de l’affaire sur laquelle elle enquêtait, étant donné qu’il lui avait été imposé comme partenaire au pied levé. Mais bon, l’heure n’était pas aux querelles. Le meurtre sur lequel elle enquêtait semblait avoir été orchestré lors d’un règlement de compte entre gang. Donc tout ce que ce gang responsable à priori de la mort d’un jeune de vingt-deux ans pourrait lui dire sur leur allié les Ninos était bon à prendre. Surtout que cela semblait être pour aider les Ninos à défendre leur territoire que l’un de leur membre était passé à l’acte pour tuer ce jeune.

Enfer glacé

Hope s’appliqua pour soigner le consultant. S’il s’était mis dans cette situation tout seul, elle ne restait pas moins responsable du fait de leur statut respectif et ça, clairement, ça l’emmerdait même si elle faisait en sorte de ne pas le montrer. L’objectif d’un bon meneur était de s’adapter à toutes les situations, tous les terrains avec n’importe quelle équipe après tout. D’un autre côté, son partenaire d’un jour n’avait pas la rigueur nécessaire aux véritables représentants de l’ordre ce qui ne facilitait pas la tâche pour qu’il respecte les protocoles dont il se fichait éperdument. elle espérait réellement qu’il ne finisse pas par mettre Kaitlyn en danger avec ses âneries. Surtout qu’en plus d’agir sur des coups de tête, monsieur était douillet et supportait mal qu’on le soigne. Il aurait peut-être fallu qu’il y réfléchisse avant de se faire poignarder. La brune sentait sa douleur à l’arcade qui se réveillait progressivement aussi, une fois qu’elle en eut terminée avec la chochotte qui lui servait de coéquipier, elle nettoya sa plaie et attrapa une poche clipsable qu’elle activa pour faire un peu de froid et la porta à son arcade gauche pour éviter que cela ne puisse enfler de manière démesurée.

De manière nonchalante, Luc s’adossa à la voiture pour commencer son récit. Si le ton qu’il prenait avait elle avait eu le don pendant longtemps de la mettre sur les nerfs, elle passait totalement outre aujourd’hui, écoutant attentivement le contenu de son récit. Sa posture, sa façon d’agir, tout laisser à penser qu’il n’était pas ravi d’être là voir qu’il avait la sensation d’avoir fait le boulot tout seul. Pour autant, même si le psychologue partait du principe qu’elle n’allait pas gober un seul de ses mots, les propos qu’il relatait coïncidait avec certains éléments déjà en sa possession. Que cela soit le lieu du crime, la disposition des lieux et du corps, la façon dont la victime était morte, tout collait à ce qu’elle avait pu constater sur les lieux. Hors, le jeune homme qui lui servait de partenaire n’avait pas eu accès au dossier en amont, étant donné qu’ils n’avaient jamais travaillé ensemble de la sorte auparavant. Il ne pouvait donc jouer au malin. Analysant et reconnectant tous les morceaux entre eux, telle ne fut pas une surprise lorsqu’elle entendit le consultant en train de geindre voir de réclamer de l’attention, une forme de reconnaissance. C’était le pompom qu’il réclame cela, surtout auprès d’elle. Il avait obtenu le nom de celui qui semblait avoir commis le crime, il faudrait donc qu’elle justifie ses choix dans sa propres enquêtes auprès de lui tout en le remerciant d’avoir fait son travail ? Un faible rictus apparut sur les lèvres de la brune.

Vous êtes réellement ahurissant Hellking.

Laissant sa phrase flotter dans l’air, elle songea aux dernières confidences que son amie lui avait fait concernant le psychologue. Cela ne la regardait pas techniquement. Mais la pique qu’il venait de lui faire mériter également un retour de bâton. Aussi reprit-elle, calmement, son regard plongé au fond de celui de son interlocuteur.

Contrairement à vous je ne laisse pas mes émotions diriger ma façon de travailler. Vous ne semblez pas vous rendre compte des nombreuses erreurs que vous avez commis aujourd’hui et cela me laisse croire que vous fonctionnez ainsi en permanence. Honnêtement, je me demande comment Kaitlyn a pu s’en sortir jusque là avec vous comme partenaire professionnel. J’espère réellement qu’elle ne regrettera pas ses choix, professionnels comme personnels, à l’avenir. Ca m’embêterait franchement pour elle si je devais avoir raison à votre sujet sur toute la ligne. Alors faites moi plaisir et montrez moi un peu que je me trompe ça vous changera.

Marquant un pause comme pour classer le sujet, sachant qu’ils n’auraient jamais dû déborder sur les ressentis personnels, elle reprit :

Tout ce que vous m’avez dit coïncide avec les éléments que j’avais déjà en ma possession. Il me manque cependant certains détails ...

Ouvrant la portière avant à côté de Luc, elle se pencha légèrement dans la voiture et regarda le malfrat.

Où est l’arme du crime et quel lien cette affaire a-t-elle avec le gang des Ninos ?

Les Ninos ? Mais pourquoi il y aurait un lien. Frank a descendu le gamin parce qu’il nous devait de l’argent depuis trop longtemps et qu’il était incapable de régler sa dette.

Vous foutez pas de moi. Je sais qu’il dealait occasionnellement pour vous. Mais la somme qu’il vous devait par rapport à ce qu’il vous avait déjà rapporté ne vous aurez pas poussé si vite à le tuer.

Il faut pas vouloir s’en prendre aux Ninos señorita, ils aiment pas qu’on fouine dans leurs affaires, encore moins una buena policia.

Levant les yeux au ciel, Hope ne lâcha pas le morceau.

Vous tomberez avec Frank avec ce que j’ai si vous ne me dites pas ce que je veux savoir. Est-ce que je suis assez clair ?

Effectivement, si ce fameux Franck avait pressé la détente, il s’avérait que cela était pour honorer leur partenariat avec le gang des Ninos. Si ce dernier n’était pas si imposants côté nombre de membres, il était le plus violent de Philadelphie et ce n’était pas pour rien qu’il survivait. De là à pousser un autre gang à descendre l’un des leurs, il y avait encore des choses à éclaircir mais après deux-trois échanges supplémentaires, elle comprit qu’elle n’obtiendrait rien de plus de leur malfrat étant donné qu’il n’en savait pas plus. Refermant la porte, elle reporta son attention sur son acolyte.

Dès que les secours seront arrivé, vous serez emmené à l’hôpital. J’avertirais Kaitlyn de votre état dès que je serais de retour au poste. Merci tout de même pour votre aide.

Contrairement à ce qu’on aurait pu croire, les remerciements de la jeune femme ne lui avaient pas écorchés la bouche. S’il lui avait fait rater une occasion d’avoir les informations qu’elle aurait aimé avoir sur les Ninos, cela n’était pas de son fait, son supérieur étant celui qui avait décidé de les coller ensemble.