-20%
Le deal à ne pas rater :
-20% sur le Lot de 2 écrans PC GIGABYTE 27″ LED M27Q
429 € 539 €
Voir le deal

Partagez

 This could be heaven for everyone (Caleb)

Anonymous
Invité
 This could be heaven for everyone (Caleb)  Jeu 14 Nov 2019 - 13:59
This could be heaven for  everyone

Cette fois, l'été indien était bel et bien terminé. La grisaille pesait sur la ville et la dépression saisonnière plombait le moral des habitants. Dans la rue où il marchait, Loris constata que tous les gens qu'il croisait tiraient la gueule, emmitouflés dans des manteaux longs et ternes. C'était vrai qu'il faisait froid mais cela n'avait pas empêché Baby-Cake d'enfiler un manteau en fausse fourrure, d'un rose pétant, délicieusement assorti à la couleur de ses cheveux. Il était chaud ce manteau et il était aussi extrêmement doux, ce qui le rendait hyper confortable et Loris soupira de contentement. Les talons démesurément hauts de ses bottes lui permettaient de dépasser d'une bonne tête la plupart des gens. Il était au dessus de tout ça, il était au dessus des tristes mines, au dessus de la grisaille et ce jour là, il savait très bien ce qui allait égayer sa journée.

*

~ Flash-back ~

Le jeune Loris avait accompagné son père à l'église, la tête baissée et le regard fuyant. Ses amies du collège avaient fait des dessins sur le plâtre qui recouvrait son bras droit. Pour tout le monde, il était tombé dans les escaliers, un accident tout bête. Loris ne disait rien, il restait silencieux. Il fixait toujours le sol quand son père l'emmena voir le Pasteur Evans, pour une conversation privée, à l'arrière de l'église. Le Pasteur était toujours prêt à aider les gens, à les conseiller. Il connaissait les vies de la plupart de ceux qui fréquentaient son église, il savait également que Monsieur Galente élevait son fils tout seul depuis le décès de son épouse. Et ce jour là, il avait appris de la bouche de son père que Loris était malade, détraqué, perverti et qu'il était influencé par des p'tit "pédés" de son école.

«Raisonnez mon fils, c'est votre mission de le ramener sur le bon chemin. »

Le Pasteur n'avait pas eu l'air spécialement emballé mais il avait accepté de parler avec Loris, en tête à tête. En guise de protestation, Loris s'était contenté du mutisme dans un premier temps. Il faisait tout ce que son père voulait mais il ne parlait plus et il ne réagissait plus à rien. Et à force de se renfermer, il commençait à avoir des sensations très bizarres. Par exemple il marchait dans la rue et il avait l'impression de se retrouver dans un décor, un peu comme dans Matrix. Et parfois, il pétait les plombs. Se cogner la tête dans les murs pour s’anesthésier, c'était pas forcément un truc très sain. Et se défouler en allant vandaliser l'église non plus. Il l'avait fait plusieurs fois, la nuit, en jetant des briques dans les fenêtres, en taguant les murs de dessins obscènes, en déposant des crottes de chien sur l'autel. Son but était de devenir le champion du blasphème.

~ Fin du Flash-back ~

*

Loris était parvenu devant ce vieux bâtiment un peu moche qui ne se trouvait pas bien loin du quartier où il vivait. Il l'avait repéré quelques jours auparavant, complètement par hasard, en allant à l'épicerie du coin. Quand il avait reconnu le pasteur, il s'était caché pour l'observer. Il l'avait vu accueillir des gamins et par la suite, en interrogeant le voisinage, il avait appris que Caleb avait ouvert un refuge pour les jeunes en difficulté.

Loris ne savait pas trop pourquoi il avait éprouvé le besoin de se cacher en apercevant le pasteur. Peut-être que ce souvenir du passé l'avait bouleversé sur le moment. Peut-être aussi parce qu'une boule de culpabilité l'avait pris soudainement à la gorge. Mais aujourd'hui, Loris regrettait d'avoir agi comme un trouillard, ce n'était pas du tout dans ses habitudes d'éviter les gens. Non seulement il irait saluer Caleb mais en plus, il irait le voir habillé en drag-queen. Maquillage outrageux, bottes extravagantes et sous son manteau... une tenue à faire se damner un saint. Ses lèvres pulpeuses se plissèrent dans un sourire ravageur.

La maison était ouverte, ce qui permettait aux jeunes de rentrer plus facilement, sans être intimidé. Evidemment l'intrusion de Loris ne passa pas inaperçu. Il adressa des sourires à des gamins, occupés à terminer une nouvelle fresque graphique qui s'ajoutait aux tags qui recouvraient les murs des couloirs. L'ambiance et la déco surprirent agréablement BabyCake. C'était sacrément différent de l'austérité de l'église. Il demanda aux tagueurs où il pourrait trouver Caleb Evans et on lui répondit qu'il était à l'étage, en train d'animer un atelier avec des nouveaux. Il remercia les jeunes artistes avant de filer dans les escaliers. Parvenu au premier, il colla son oreille contre une porte et reconnu la voix du pasteur. Son visage s'éclaira.

Solennellement, il frappa trois grands coups. TOC. TOC. TOC. Puis, une fois qu'il fut sûr d'avoir capté l'attention, il fit son entrée en ouvrant la porte à toute volée et prit une pose de diva, une main sur la hanche. D'un geste leste, il ouvrit son manteau, dévoilant une tenue sexy, constituée d'un soutien gorge rempli de faux seins sur son torse glabre et habilement maquillé ainsi que d'un fuseau, dont le tissu ne couvrait que partiellement ses longues jambes ornées de bottes hautes.

«Ooooh ! Quelle chaleur agréable ! C'est si charmant et accueillant ici, j'adore ! »

Il offrit un regard papillonnant à tout ceux qui le contemplaient avec surprise. Le ton de sa voix était assuré, mélodieux et clairement provocateur. Tout comme l'était sa démarche chaloupée quand il rejoignit le groupe de jeunes, en les regardant chacun au fond des yeux avant de s'installer enfin, dans un soupir d'aise, juste sous le nez du pasteur

« Ne faites pas attention à moi, je vous en prie, poursuivez, poursuivez ! Je vais me faire toute petite dans le fond de la salle. Pardon mon chou, ah tiens, je vais m'asseoir ici. Il est gentil l'animateur ? Il a l'air si doux.  »

BabyCake adressa un clin d’œil à sa jeune voisine, croisa les jambes avec élégance et regarda Caleb en battant des cils.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
 Re: This could be heaven for everyone (Caleb)  Sam 16 Nov 2019 - 22:38
This could be heaven for  everyone

Caleb observe avec attention d'un œil paternel la quinzaine de jeunes réunis ici pour la première fois devant lui. C'est toujours un moment qu'il trouve très excitant et en même temps, particulièrement effrayant. C'est aujourd'hui qu'il doit faire ses preuves, qu'il doit leur inspirer suffisamment confiance pour les convaincre de revenir les fois suivantes et, par la suite, d'accepter de le laisser les aider.
Pousser une bande d'ados paumés à avoir foi en lui, ce n'est pas une mince affaire. C'est un travail qui se fait à l'usure, loin de la facilité qu'il pouvait rencontrer à l'époque où il était pasteur face à des croyants déjà convaincus de l'existence de Dieu. Car il n'y a pas de foi plus difficile à transmettre que celle qu'on s'accorde à soi-même. Or, c'est de ça dont manque ces gamins : ils ne croient plus en rien, pas même en eux. Et c'est ce dernier point que Caleb se donne chaque jour pour mission de rectifier.
Parmi ces quinze paires d'yeux, il sait qu'il y en a qu'il ne reverra plus après aujourd'hui. Et il ne leur en voudra pas pour ça. Peut être qu'un jour ils reviendront, lorsqu'ils seront prêts à recevoir de l'aide – c'est déjà arrivé plusieurs fois – mais pour le moment, Caleb ne pourra pas faire grand chose de plus pour eux. Il se contentera donc de dépenser toute son énergie à convaincre ceux ayant décidé de rester qu'ils ont fait le bon choix.
Mais pour le moment, rien n'est joué. Il en est à la moitié de son speech d'accueil et à certains visages, il devine déjà ceux qui reviendront pour sur. Il a appris à reconnaître la petite lueur qui se rallume dans les yeux éteints des âmes ravagés se postant devant lui. Caleb aime à penser que c'est de l'espoir qui anime alors ces regards. C'est une des raisons qui fait qu'il aime tant son travail.
« Ici, vous ne serez jamais jugés. Vous pouvez venir comme vous êtes, quand vous voulez, il y aura toujours du monde pour vous accueillir, que ce soit moi ou d'anciens jeunes qui se sont un jour trouvés à votre place et qui ont décidés d'aider à leur façon d'autres ados comme eux. La seule vocation qu'a cet endroit, c'est de vous apporter toute l'assistance dont vous aurez besoin. Si vous avez des questions, des propositions de thèmes pour certaines séances ou même des projets sur lesquels vous voudriez travailler, n'hésitez pas à me le dire. Ici, il n'y a pas de calendrier fixe, on s'adapte en fonction de chacun et des acteurs extérieurs qui nous font le plaisir de venir. »
Caleb termine à peine sa phrase que trois coups sont portés derrière la porte de la pièce. Tous les jeunes l'observent en fronçant les sourcils, surpris pour certains, inquiets pour d'autres qui doivent sûrement se demander s'il s'agit de la police. « Un de vos acteurs extérieurs ? » demande nerveusement Joseph. Caleb ne répond pas. Déjà parce qu'il ne veut paniquer qui qu ce soit en avouant qu'il n'attend en principe personne, mais surtout parce qu'il n'en a pas le temps. Sous leurs yeux médusés à ses ados et lui, un jeune homme à l'énorme manteau en fourrure rose, aux cheveux de la même teinte et aux bottes les plus hautes que Caleb ait vu de sa vie entre en fanfare dans la salle. C'est la première fois qu'une drag-queen débarque dans son atelier et Caleb, passé la surprise, est tout bonnement ravi. Un large sourire fend son visage tandis qu'il suit du regard la diva qui s'installe au premier rang à côté de Sofia, une jeune mexicaine de 15 ans qui l'observe d'un air fasciné.
« C'est toujours un plaisir de voir de nouveaux visages » commente Caleb en souriant. « Est-ce que vous avez un nom à nous donner pour que... » En plein milieu de sa phrase, Caleb s'interrompt. Il observe un peu mieux ce visage qui, derrière le make-up, lui est familier. Un visage qui réveille de vieux souvenirs de l'époque où, encore pasteur, on lui avait demandé de ''réparer'' un garçon qui n'aurait dû que se soucier d'être lui-même. Un garçon qui aura été déterminant dans sa décision de quitter les ordres pour se lancer dans le social.
Le regard de Caleb se fait ému. A présent il est sûr de lui : c'est bien ce garçon qu'il n'a pas pu aider à l'époque. Il ne se souvient plus de son prénom – tout ça commence à dater – mais le nom de famille était italien... Gala... Galieni... Galonte...
Galente. Voila, c'est ça. Loris Galente. Le prénom lui revient d'un coup, comme par automatisme. Cependant, il reprend sa phrase, d'une voix peut être un peu plus tendre qu'au début : « Un nom à nous donner pour que nous puissions vous présenter au reste du groupe ? »
On est loin du jeune homme au regard vide et triste qu'il a rencontré à l'époque. La personne qui se tient devant lui est rayonnante, comblée et pétillante comme jamais. Elle iradie la confiance en elle de tous ses pores. Si bien que même s'il connaît son nom et une partie de son passé, Caleb est aussi curieux que ses ados à l'idée d'en savoir plus sur la drag queen qui vient d'apporter un élan de fraîcheur inespéré à son atelier.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
 Re: This could be heaven for everyone (Caleb)  Mar 19 Nov 2019 - 15:38
This could be heaven for  everyone

Ce qu'il avait entendu, en collant une oreille indiscrète contre la porte, avait convaincu Loris qu'il s'agissait d'un signe du destin. Il croyait beaucoup aux signes de l'univers, aux symboles cachés, aux messages envoyés par les étoiles. Il avait bien fait de suivre son intuition. Ainsi, aujourd'hui, il serait l'acteur surprise pour une scène d'improvisation totale.
Loris ne s'attendait pourtant pas à un tel sourire sur le visage de Caleb devant son entrée fracassante. Un sourire, sincère, lumineux, spontané. Le genre d'expression qui ne laissait aucun doute sur les véritables pensées, celles qu'on surprend sans que la personne ait le temps de s'y préparer.

A ces mots de bienvenue, BabyCake se contenta de hausser un sourcil charmeur. Mais le pasteur s'était interrompu en plein milieu de sa phrase, poussant la diva à incliner la tête, dans une attente patiente. Il était persuadé que le pasteur ne le reconnaîtrait jamais. Non seulement à cause du maquillage mais également parce-qu'il avait changé depuis la dernière fois. Le pasteur restait pareil à lui-même, mais c'était un adulte, alors que Loris n'était qu'un ado à l'époque. De tout temps, il avait été sensible aux personnes observatrices parce qu'elles lui prouvaient qu'elles étaient attentives pour de vrai, qu'elles le regardaient vraiment. Il saisit l'émotion dans les yeux du pasteur et les siens s'illuminèrent. La joie inspirait la joie dans un cercle vertueux infini. Et le cœur de Loris débordait d'une générosité qui le poussait à partager son bonheur, à renvoyer des ondes positives sur tout ceux qu'il approchait.

Il se redressa gracieusement, offrant à Caleb un regard souriant avant de se tourner pour se présenter de toute sa hauteur à la quinzaine d'adolescents présents. Sa voix était douce, ornée d'une bribe de séduction. Lorsqu'il était dans la peau de son personnage, il soignait son vocabulaire, sa diction, son éloquence. En vérité, il n'y prenait pas vraiment garde, cela lui venait naturellement mais il se sentait différent. Plus gracieux, plus confiant, plus assuré, plus charismatique. Et certes, il l'était.

« On m'appelle BabyCake, c'est mon nom de star. Parce que je suis... à croquer. » Il leva les yeux au ciel d'un air faussement blasé avant d'offrir un léger sourire, à chacun des ado présents, son regard se promenant sur chacun d'entre eux. « Vous savez ce que je fais dans la vie ? Je suis La reine de la Nuit. » Il prononça ces mots avec emphase avant de dodeliner de la tête, d'un air théâtral et faussement dramatique. « Oh lala c'est bizarre mais quand je dis ça, y'a des gens qui pensent que je suis...» il fit semblant d'hésiter avant de prononcer en chuchotant, comme s'il leur livrait un secret. « Une péripatéticienne. » Puis plus fort. «Une pute quoi !» Il posa ses mains sur ses hanches, écartant de ce fait les pans de son manteau pour découvrir plus largement sa tenue si affriolante, par dessous. «Mais nan. En réalité, je suis la reine de la nuit de la flûte enchantée de Mozart. Je suis Whitney Houston. Je suis tout ce que j'ai envie d'être. Et je me fous complètement de ce que les autres pensent. Et s'ils veulent me croquer ? Hey ! Ils ne me toucheront qu'avec les yeux ! »

La gamine à coté de laquelle il s'était assis paraissait complètement fascinée. D'autres riaient avec un amusement mêlé d'une certaine admiration devant son assurance. Certains paraissaient un peu embarrassés, surtout parmi les garçons, et il y avait également une ou deux mines clairement renfrognées. Loris connaissait les ado. Il avait abandonné ses études sans même terminer le collège mais il avait été victime de harcèlement durant toute sa scolarité. Mais à présent, il n'était plus le même. Il ne souffrait plus face à l'intolérance et au rejet. Non seulement il avait décidé de s'en foutre mais il était prêt à aider n'importe qui, même les homophobes.
Loris retrouva un sourire délicat avant de poursuivre, cherchant le regard de Caleb avant de diriger à nouveau son attention sur les ado.

« Je suis venue ici pour saluer un ami très cher, que je n'ai plus vu depuis trop longtemps. Je me suis montrée horrible avec lui à l'époque... Oh en fait, j'ai été une vraie salope. » Il se déhancha en roulant des yeux. « Vous connaissez la blague du papier de journal en feu ? On le dépose devant une porte, on sonne et puis on se casse. Et quand la personne l'écrase de son pied, par réflexe, pour étouffer les flammes... surprise. » Il plissa les yeux, cherchant dans le regard des ado s'ils voyaient où il voulait en venir. « Ma voisine avait un gros bull-dogue, il déposait de ces crottes... Ok c'est pas très glamour ce que je raconte mais hé, c'est la nature. Bref, j'ai fait des choses encore pires que ça. Bien pires. » Loris se tourna alors vers l'ancien pasteur et fit deux pas dans sa direction, d'une démarche fluide. «J'ai toujours eu des idées extrêmes pour agacer les gens. Pour les forcer à me détester. A me rejeter. Mais certains se sont montrés plus... récalcitrants. J'ai connu un pasteur qui ne m'a pas traité de malade ni de détraqué, ni de pute.»

Face à Caleb, Loris tendit la main pour attraper la sienne et y entremêler ses doigts. Il plongea ses yeux dans les siens un certain moment, dans une attitude toujours aussi provocatrice. Était-ce toujours ce qu'il recherchait ? Aller trop loin pour tester les autres ? Loris n'en savait rien, il ne réfléchissait pas vraiment.

« Je suis très heureuse de venir à votre atelier, monsieur Evans.»

De sa main libre, il étreignit brièvement l'épaule de Caleb dans un sourire pudique avant de le libérer et se détourner. Il siffla entre ses dents, dans un sourire éclatant vers les ado, tout en se dirigeant vers sa chaise.

«My god, il est toujours aussi sexy. »

Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
 Re: This could be heaven for everyone (Caleb)  Dim 22 Déc 2019 - 17:27
This could be heaven for  everyone

Pour Caleb, il n'existe pas de félicité plus pure que lorsque l'un de ses anciens protégés revient le voir pour lui annoncer qu'il a réussi, qu'il s'en est sorti. Évidemment, cela l'empli de fierté, mais ce n'est pas tout : ce n'est pas qu'un bien être très personnel et assez égoïste en se disant ''j'ai fait quelque chose pour cette personne'' qui s'empare de lui mais un bonheur bien plus altruiste, qui ne s'alimente que de la joie de cette personne en qui il a toujours cru. Il serait bien incapable de décrire cette sensation, c'est très intime, très personnel. Mais son visage se charge généralement de montrer à quel point il se réjouit de la réussite des autres.
Alors que Loris se lève pour se présenter devant tous les autres ados installés dans la salle, Caleb se place légèrement en retrait afin de ne pas faire obstacle à l'aura spectaculaire que dégage BabyCake comme se présente si bien le jeune Galente. Son sourire ne quitte pas ses lèvres tandis qu'il l'écoute et boit le moindre de ses mots. On est si loin du gamin perdu que son père lui avait amener pour... quoi ? L'exorciser ? Le rendre normal ? Le lobotomiser en toute chrétienté ?
Ridicule. Il n'y a rien à changer chez l'être fabuleux qui se dresse fièrement du haut de ses escarpins titanesques. Tout dans ses manières, sa façon de parler, son rire transpire la confiance en soi, la joie et l'aisance. Il y a un air de spectacle qui lui va à merveille et qui fascine tous les ados présents. Certains sont peut être un peu renfermés, détournent les yeux mais personne ne parle, personne n'intervient. Les jeunes écoutent. Ils apprennent, constatent ce qu'est la différence et Caleb espère que tout comme lui, ils arrivent à voir à quel point c'est cette différence, ce côté unique qui peut rendre beau.
Lorsque BabyCake commence à parler de sa jeunesse et de toutes les bêtises qu'elle faisait alors, le sourire de Caleb mue, se fait d'une douceur presque paternelle. Il se souvient de cette époque. Il se souvient de tous ces tours dont il a été la victime, sans pour autant avoir ressenti la moindre colère dans le creux de son cœur. De la frustration oui – retirer du caca d'une semelle de converse c'est un cauchemar – mais de la colère non. Il comprenait la colère de Loris, sa tristesse, ce chaos d'émotion qui se livraient bataille dans ses yeux. Il l'avait déjà vu dans le regard d'autres enfants torturés par leurs propres sentiments, même chez certains adultes perdus. Il avait tenté de l'aider, mais ça n'avait pas suffit. Et finalement c'était plus contre lui-même que Caleb avait fini par se sentir furieux.
Désormais, seul le soulagement l'emplit. Et lorsque BabyCake tend les mains pour attraper les siennes, il lui rend son étreinte d'une douce pression des doigts avec un sourire hurlant : ''je suis infiniment heureux pour toi''.
« Je suis moi aussi très heureux de te voir parmi nous BabyCake » lui répond t-il avec toute la sincérité du monde. Et alors que la main de BabyCake vient étreindre doucement son épaule, il retrouve dans son sourire le jeune homme qu'il a connu à l'époque, avec cet air triste et torturé en moins.
BabyCake retourne s'asseoir et Caleb se racle légèrement la gorge afin de faire passer l'émotion. Lorsqu'il sent que sa voix ne partira pas en cacahuète, il frappe dans ses mains, puis écarte les bras en signe de bienvenue.
« Bien, nous allons pouvoir commencer ! Sachez tout d'abord que les ateliers s'articulent de la façon dont vous le souhaitez : nous n'avons pas d'emploi du temps strict ni de programme, libre à vous de me dire de quoi vous voulez parler. Et dépendamment de ce qui vous intéresse, j'irai chercher des intervenants pour répondre au mieux à toutes vos questions. Puisque c'est le premier jour, nous allons juste nous présenter et parler du projet que vous voulez construire. Ici, vous ne serez jamais jugé alors n'ayez pas peur de prendre la parole. Quelqu'un veut commencer ? »
Comme il s'y attend, personne ne pipe mot. C'est toujours comme ça les premières minutes. Un long silence, des regards lancés au voisin que l'on espère plus courageux que soit, puis finalement... Une petite main se lève, celle de Sofia, la jeune fille de 15 ans installée à côté de Loris. « Moi je... je voudrai travailler dans le monde de la musique. » confesse t-elle. Elle jette des coups d'oeil inquiets autour d'elle, comme si elle craignait d'entendre les moqueries de ses camarades mais rien. Pas un bruit. Tout le monde l'écoute.
« C'est un beau projet » la félicite Caleb en hochant la tête, un sourire aux lèvres. « Tu veux chanter ? » « Non... Je joue du piano. Mais je suis pas très douée... »
Il y a un piano dans la pièce. Il ne paie pas de mine mais Caleb aime savoir qu'un instrument de musique est toujours à disposition pour ceux souhaitant exprimer leur créativité. Pour le moment, il ne proposera pas à Sofia de jouer. Le premier jour, il ne veut pas lui mettre la pression. Mais il lance un regard appuyé en direction du piano avant de répondre : « Je suis sûr que tu as le talent qu'il faut pour concrétiser ton projet. Nous ferons tout pour. BabyCake connaît peut être un endroit ou tu pourrais te produire un jour ! »
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
 Re: This could be heaven for everyone (Caleb)  Jeu 26 Déc 2019 - 0:58
This could be heaven for  everyone

Loris s'était persuadé qu'à dix-neuf ans, il était un présent un adulte stable et assuré, qui n'éprouvait plus la moindre rancœur ni aucune amertume vis-à-vis de son passé. Il croyait avoir fait le ménage dans ses émotions, et après avoir balancé tous les souvenirs négatifs dans un grand sac poubelle, il se pensait invulnérable. Plus besoin de provoquer les autres, dans le but de se faire rejeter, pour rejouer inlassablement le même schéma destructif, bien-sûr que non. Et d'ailleurs, si Caleb l'avait regardé avec dégoût ou contrariété, Loris n'en aurait strictement rien eu à foutre. Du moins, il s'agissait des pensées auxquelles il se raccrochait.

Du coin de l’œil, il avait surveillé les réactions du pasteur qui possédait autrefois la confiance de son père. Cette fois, il en était sûr, Caleb l'avait bel et bien reconnu. Pourtant, ses sourires paraissaient sincères, il n'avait pas l'air d'éprouver la moindre rancune envers lui. Bien plus, il ne semblait même pas mal à l'aise. L'émotion pure et bienveillante que Loris ressentit dans son regard le toucha bien plus qu'il n'aurait voulu l'admettre. Il n'avait croisé que si peu de bonnes personnes au cours de sa vie, qu'il restait constamment à la recherche de la faille. Mais il ne parvenait pas à détecter le moindre signal négatif de la part de Caleb. Pas de jugement sur son apparence physique. Pas de reproches déguisés. Juste... un accueil chaleureux ? Est-ce qu'il se faisait des idées ou Caleb était vraiment ému ? Loris avait encore du mal à oser y croire, alors qu'il s'était assis, le regard baissé, ses mains posées sur son genou, ses longues jambes sagement croisées.

Comme les autres, il écouta le discours de Caleb, redressant un regard intéressé vers lui. C'était donc comme ça que les choses se passaient ici ? Pas de jugement, la liberté de parler de tout ce qu'on voulait. BabyCake offrit un sourire encourageant à sa voisine qui osait lever la main pour se lancer. Il acquiesça d'un signe de tête quand elle annonça son envie de faire de la musique. Retournant son attention sur Caleb, il apprécia ses réactions patientes et toujours si bienveillantes, autant dans ses expressions que dans le ton de sa voix. Ce mec était vraiment gentil. Peut-être un peu trop pur pour ce monde. Qu'est-ce qu'il en savait, si cette jeune mexicaine avait du talent ou pas ? A la place de cette gamine, il ne se serait pas gêné pour le lui cracher. Arrête de mentir, t'en penses pas un mot ! Loris se surprit à se remettre si facilement dans la peau de l'ado révolté et agressif qu'il était. Mais il sortit aussitôt de ses pensées en entendant que Caleb s'adressait à lui. What ? Il lui demandait son aide ?

- Oh !

Cette preuve de confiance inattendue généra un sourire surpris sur ses lèvres tandis qu'il se retournait vers Sofia. Celle-ci le contemplait avec des yeux de chaton remplis d'étoiles et Loris  retrouva assez vite sa contenance, lui renvoyant un sourire de diva. Il était habitué à plaire aux gamines, surtout les plus jeunes, et il trouvait ça cute. Mais plus récemment, son aura de disciple exerçait une influence considérable sur les humains, ce qui lui permettait de gagner leur confiance plus facilement et de récupérer ainsi des croyants pour Ghede Nibo. Il ne perdait jamais sa mission de vue.

- Bien-sûr, je connais un endroit formidable qui accueille des tas d'artistes. Tu aimerais faire de la scène, un jour ? Là où je travaille, on a toujours besoin de musiciens. Tu pourras venir voir, si tu veux ! C'est au Lost Heaven, le bar le plus génial du monde entier.
BabyCake retrouva le regard de Caleb, dans un sourire tentateur.
- Vous êtes tous invités.

Que pouvait-il penser du nom de ce bar, en tant que pasteur, est ce qu'il trouverait ça blasphématoire ? Bien-sûr, Caleb n'était pas comme les autres, il ne faisait pas partie de ces hommes qui l'avait contraint à se confesser en public et devant son père. Ces gens qui l'avaient humilié en le forçant à citer tous les baisers contre-nature qu'il avait osé échanger, ces gens qui l'avait accusé d'être possédé par un démon. Loris tentait d'oublier ces séances d'exorcisme, où on lui répétait que personne ne l'aimerait jamais s'il continuait dans cette voie. Caleb ne l'avait jamais menacé de ce genre de choses. Peut-être qu'il cachait ce qu'il pensait réellement, comme pour Sofia ? Loris ne pouvait faire autrement que de rester sur ses gardes. Il observa le vieux piano que le pasteur avait désigné et qui ne demandait que des doigts agiles pour papillonner sur ses touches.

- Vous savez jouer, vous, mooooosieur Evans ? 
Il infiltra dans sa voix, un ton exagérément ingénu, dans un sourire taquin.

Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
 Re: This could be heaven for everyone (Caleb) 
Revenir en haut Aller en bas

 This could be heaven for everyone (Caleb)

Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» caleb evans - in the name of god
» caleb evans - you make me a believer
» Heaven is a place on earth [Leonard]
» Vegetal Delirium (Caleb & Allowin)
» Knockin' on Heaven's Door [PV Alexeï]

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Blasphemiæ Deorum :: Coliseum :: Limbes :: Récits inachevés-
Sauter vers: