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 Le maître n'est pas là, moi oui.

Anonymous
Invité
 Le maître n'est pas là, moi oui.  Sam 29 Fév 2020 - 10:35
J’étais nerveuse de tout ce qu’il pouvait se passer dans cette maison. Surtout quand je savais très bien que Silas attendait quelqu’un et que j’étais toute seule. Je tournais dans la maison, je savais très bien qu’il pouvait revenir à tout moment. Même si là c’était parce qu’il y avait un problème avec les livraisons. Les livraisons ? Pourquoi est-ce que je pensais ça comme ça ?! C’était horrible… C’était comme moi des êtres humains… Je frémis à nouveau, s’il ne m’avait pas enfermé c’était qu’il y avait une raison : il attendait quelqu’un… J’avais tout préparé, du café, du thé et il y avait aussi des gâteaux. J’attendais donc en regardant autour de moi. Je finis par trouver de quoi dessiner. C’était tellement rare, la feuille était blanche et j’avais de quoi dessiner. J’inspirais profondément avant de me mettre à dessiner sur la feuille. Cela faisait du bien, je m’évadai comme ça, je retournai en Irlande, je retournais chez moi, loin de tout ça. Cela faisait du bien… Et je me rendais compte que je n’avais rien perdu… Rien du tout et j’eus un petit sourire en regardant le dessin. C’était vraiment pas mal…

Je sursautai en entendant la sonnerie. Je reposai le crayon et me précipitais vers la porte. Je l’ouvris lentement en regardant la personne derrière que je reconnus aussitôt. Ce n’était pas la première fois qu’il venait et je me tendis aussitôt. Je supposais clairement que c’était le rendez-vous de Silas. Je refusais même mentalement de l’appeler Maître ou quoi que ce soit. J’avalais ma salive avant de parler.

« Bonjour monsieur, je vous invite à rentrer, Monsieur va arriver bientôt. »

Enfin, ça j’en savais rien. Je refermais la porte derrière lui avant de l’inviter à rentrer dans le salon. Mon regard glissa rapidement sur l’endroit. Tout était propre, il y avait de quoi patienter, et il ne pouvait pas voir le dessin qui était sur une console un peu plus loin. J’avalais ma salive en regardant un peu le sol. J’avais compris qu’avec eux, il valait mieux éviter de les regarder dans les yeux ou faire preuve de quoi que ce soit. Plus on gardait une apparence soumise, mieux c’était pour tous. Du moment que lorsque je volai quelques moments de liberté comme lorsque je dessinais… Je repris la parole.

« Puis-je vous proposer un café, un thé ou une collation en attendant Monsieur ? »

Et je savais aussi très bien qu’il n’avait pas le droit de me toucher… Mais je m’en méfiais quand même. J’ignorais ce dont il était capable…
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Anonymous
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 Re: Le maître n'est pas là, moi oui.  Mer 4 Mar 2020 - 15:53

Le Maitre n'est pas là, moi oui.


Descendant du véhicule, il boutonna sa veste. Il n'appréciait guère devoir se rendre dans ce genre d'endroit. Non pas que la bâtisse le dérangeait ou ne serait-ce que le quartier, mais il préférait les lieux neutres. D'un naturel extrêmement méfiant, il avait appris à éviter les habitations de ses camarades divins. Il était bien difficile de sécuriser le périmètre et on ne savait jamais ce qui pouvait se passer dans la tête d'un être divin enfermé dans un corps pendant trop longtemps. Néanmoins, il n'allait pas voir n'importe qui. Il s'agissait de Silas Dandridge, qui n'était autre que le dieu égyptien Apophis, dieu dévoreur, serpent et monstruosité immortelle. L'aztèque appréciait son caractère, sa nature et l'horreur qu'il inspirait dans le coeur des hommes.

Ainsi, pour l'occasion, il ferait une exception. Un de ses sbires sonna à sa place, peu de temps avant qu'il n'arrive devant la porte. L'humain s'effaça à l'instant où la plaque de bois s'ouvrit et sans même attendre (ou entendre) le commentaire inutile de la femme qui lui ouvrit, il pénétra à l'intérieur. Il observa quelques secondes seulement de son iris sévère, l'autre dissimulée sous un cache-oeil. La femme semblait fragile, soumise, elle possédait pourtant une grande beauté, qu'il refuserait de reconnaitre, avec son visage juvénile et ses cheveux de feu. Toutefois, elle lui offrit un information importante. Silas n'était pas encore là. Cortés détestait au plus haut point attendre. Mais il comprenait que la charge divine pouvait retenir l'égyptien non loin d'ici. Très bien, il attendrait.

Le Dieu du Soleil s'installa sans discuter dans un des grands canapés de ce salon. Qu'allait-il faire en attendant son comparse. Jouer avec la propriété d'autrui était fortement déconseillé et il ne souhaitait nullement énerver l'égyptien et se le mettre à dos. Les paroles de la jeune femme le firent renacler. Nulle boisson n'était plus divine que le sang frais d'un sacrifié, alors un café ou un thé? C'était une proposition dérisoire. Le coeur d'un animal ou mieux, d'un humain, serait sa seule "collation", mais cela l'étonnerait fort qu'elle n'ait ça en stock. Elle semblait des plus naïves, peut-être fraichement débarquée dans le monde des dieux. Peut-être était-ce un rôle qu'elle jouait à la perfection, il ne le savait pas. Il décida de passer le temps avec elle, et pointa le sol devant lui.

- Assis-toi. Dis-moi qui tu es et ce que tu fais pour Silas.

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Anonymous
Invité
 Re: Le maître n'est pas là, moi oui.  Mer 4 Mar 2020 - 17:10
Au grognement que j’entendis, l’homme n’avait nullement envie de café ou d’une collation. Putain… Ça… ça puait le dieu… Et pour connaître celui que j’étais obligée de servir, il ne devait pas être dans le camp des dieux du genre Nanna. Oh… ma déesse… J’espère que nulle personne ne vous fait du mal. L’homme me faisait peur, je sentis la paume de mes mains devenir moites. Mais je continuais à éviter son regard et même à regarder le sol. Au bruit, puisque je fixais le sol, il avait prit place sur un canapé. Allez… avec de la chance je pourrais jouer la plante verte dans un coin… Ce n’était pas, après deux ans à vivre ici, survivre pardon, le plus désagréable d’être oublié dans un coin. Ça permettait à mes pensées de vagabonder en étant libre d’une certaine manière.

Lorsqu’il prit la parole je levai les yeux vers lui et suivis du regard son bras. Je sentis mon sang se figer dans mes veines. Qu’est-ce qu’il voulait ? Non ! Laisse-moi tranquille… Oublis moi… Je n’existe pas… Mon regard glissa sur mon dessin toujours caché et j’obligeai mon corps à se mettre en mouvement. Il n’avait pas le droit de me toucher… Je me répétais cela en boucle pour essayer de calmer les battements de mon cœur. Je vivais dans la peur perpétuelle de voir ce genre de truc arriver… La table basse. Je ne m’assis pas juste à ses pieds, mais à distance d’un coup de pied, près de la table basse. Histoire d’avoir comme un bouclier pour me protéger. Avec un dieu en face on y croyait moyen. Je m’assis sagement à genoux devant lui. C’était bien mieux que de s’installer en tailleur pour s’échapper et courir se mettre à l’abri. Dire mon nom ? Je levai légèrement le regard vers le dieu. Pas sûre que c’était ça qu’il attendait. Je me léchai légèrement les lèvres avant de répondre en essayant de retrouver ma voix.

« Je suis une esclave monsieur. Je sers Monsieur, j’obéis quand il ordonne simplement, monsieur. »

Je le sentais très très mal. Qu’est-ce que je faisais ici… Je voulais retrouver ma vie d’avant… Siegfried, mes parents, mes frères… J’avalais ma salive avant de reprendre la parole d’une voix douce.

« Souhaitez-vous quelque chose à la place du Café ou du thé monsieur ? »

Oui, je tentais totalement de fuir la position humiliante et essayer de trouver le moyen de cacher mon dessin. Peut-être devrais-je le détruire ? Ce n’était pas très grave. Mais je ne voulais pas qu’il, le dieu actuel ou Silas, le trouve. Je retiens de justesse mon regard qui glissait vers où j’avais posé le dessin. Je reportais mon attention sur les genoux du dieu. J’avais bien compris que les dieux, comme lui, n’aimaient pas qu’on les regarde dans les yeux. Surtout quand ils pouvaient lire la colère ou tout autre chose qui n’était pas de la peur, de la soumission ou de l’adoration.
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Anonymous
Invité
 Re: Le maître n'est pas là, moi oui.  Dim 8 Mar 2020 - 10:40

Le Maitre n'est pas là, moi oui.


Cortés était un dieu au lourd passé batailleur. Il avait souffert d'incroyables tourments et c'était pour cela que les autres dieux se méfiaient de lui, le pensant fou à lier et convaincus qu'il serait bien plus sain d'esprit dans un nouveau corps. Oui, mais on ne trouvait pas des Fernando Cortés de Monroy Pizarro Altamirano, le plus monstrueux Conquistador avec son cousin Francisco Pizarro, Conquistador de l'Empire Inca, meurtrier de l'Empereur même, partout sur la Terre. Ce corps, l'humain qu'il possédait avait exterminé son peuple tout entier, ou presque. Non, non, non, jamais il ne se séparerait de ce corps. Et puis, cela signifierait qu'il perdrait encore plus de ses pouvoirs, ceux-ci étaient déjà bien trop faibles, selon lui. Il préférait posséder un corps mutilé et réduit, plutôt que de changer d'hôte.

Si je vous parle du corps de l'Aztèque, c'est parce qu'il observa l'humaine de son seul oeil valide, mais les combats précédents avaient légèrement brouillé sa vue et il ne jugeait que moins bien les distances. Pour compenser cela, il avait souvent un petit appareil occulaire, mais pour passer inaperçu dans le monde des humains, il se suffisait avec un cache-oeil. De ce fait, il vit bien la jeune femme lancer un regard vers le fond de la pièce, mais il ne sut exactement dans quelle direction. Est-ce qu'elle avait caché une arme? un dispositif pour l'éliminer. Il n'aimait guère cela, la méfiance lui hurlait de garder l'humaine devant lui, voilà pourquoi il lui ordonna de s'assoir et son geste désigna l'emplacement. Le contesterait-elle? Non, car elle s'y attela sans autre forme de procès.

- Une esclave ne sert pas son Maitre en l'appelant "Monsieur"... c'est réducteur pour un dieu... Silas sera mis au courant de ton manque de respect.

Peut-être que c'était Silas même qui lui avait dit de l'appeler "monsieur", mais cela était parfaitement stupide pour le dieu du Massacre qu'il était. Il se mettait dans la position d'Apophis. Qu'on l'appelle "monsieur" était impossible, il préférait massacré ces imbéciles d'humains, plutôt que de se laisser appeler "monsieur". Hors de question. L'humaine l'appelait "monsieur" en cet instant, mais cela était normale. Elle n'était pas son esclave à lui, encore moins une de ses croyantes, donc il s'en fichait. Mais qu'elle manque de respect envers son dieu tout puissant, cela, il ne pouvait pas la laisser faire. Il renacla, se foutant littéralement de sa tête quand elle lui proposa autre chose que du café ou du thé. Il quitta le fond du canapé pour se pencher vers elle, malgré le fait qu'il y ait encore la table basse entre eux.

- Si tu as un coeur humain frais, je ne dirais pas non... à moins que je n'arrache le tien directement dans ta cage thoracique.

Il ajouta à ses dires un geste de la main, sans pour autant chercher à la toucher, s'arrêtant à quelques centimètres d'elle. Puis il s'enfonça à nouveau dans le siège, et sa main fouilla dans la poche de son pantalon. Il en extirpa le dispositif oculaire et remplaça le cache-oeil avec celui-ci. Voilà, il verrait mieux. Il se redressa par la suite, laissant l'humaine à genou près de la table basse et, mains dans le dos, il arpenta l'immense pièce, patientant, attendant l'arrivée de l'égyptien. La lueur rouge et glaçante du petit appareil fendait l'air quelques fois pour scruter le visage pourtant bien joli de l'humaine.

- Et tu as quel âge, petite humaine?

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Anonymous
Invité
 Re: Le maître n'est pas là, moi oui.  Dim 8 Mar 2020 - 11:29
J’avalais péniblement ma salive face à la remarque de l’homme. Il ne voulait pas que je l’appelle par son prénom… Je n’aimais pas utiliser le terme « maître », surtout pas avec Silas. Alors si je pouvais éviter de l’appeler comme ça… Je le faisais. Un maximum. Mais là… S’il faisait remonter ça à Silas… J’étais… très, très… Oh non… J’eus envie de me cacher… Ou de fuir. Ou les deux. Je baissais la tête face à lui alors que j’avais les poings serrés. J’avais envie de fuir, de le frapper, de ne pas être là. De retrouver ma vie, ma vie avant. Mais qu’est-ce que je pouvais faire d’autre ? J’aurais pu tenter de fuir, mais il était parti quelques minutes avant que l’autre n’arrive. Je relevai brusquement la tête vers lui et soutiens son regard quand il se moqua de moi. Je serrais les dents. Cœur… Humain ? Je refusai de bouger quand il tendit la main vers mon torse. Il y avait la table entre nous deux. Il n’avait pas le droit de me toucher, je me répétai cela en soutenant son regard. Je réussis à articuler d’une voix blanche :

« Non monsieur, je n’ai pas de cœur humain frais. »

Ne pas bouger, ne pas bouger, ne pas bouger, ne pas montrer que j’avais peur. J’avais toujours les ongles enfoncés dans mes paumes. Ne pas paniquer, ne pas paniquer. Je soutiens son regard sans bouger, surtout parce que je ne pouvais pas, j’avais trop peur. Mais dans le même temps je refusais de le montrer, je voulais toujours montrer que… que… que je n’étais pas qu’une esclave. J’étais humaine, j’étais… je n’étais pas qu’esclave. J’étais humaine, j’avais une famille, pas une esclave. Je l’observai se lever et se mettre un truc dans l’œil. Aie… deux yeux ? Et merde ! Je regardai vivement et discrètement vers le dessin. Regarde pas, regarde pas Isea… Ne regarde pas… Je levai à nouveau le regard vers lui quand il parla à nouveau.

« Vingt-et-un ans monsieur. Je m’appelle Iseabal, monsieur. »

Iseabal. Iseabal Tàillear. Irlandaise. Je venais d’Irlande, j’avais eu un petit copain. Je soutiens son regard toujours les poings serrés pour essayer de me donner… Pas du courage… Je ne savais pas… Juste essayer de me dire… Que j’étais encore moi ! Deux ans, cela faisait deux ans que j’étais ici, mais je continuais de parler ma langue, de voler quelques maigres secondes de ma vie d’avant, de dessiner, parler ma langue. Je soutiens encore le regard en respirant presque avec difficulté.
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Anonymous
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 Re: Le maître n'est pas là, moi oui.  Ven 20 Mar 2020 - 18:24

Le Maitre n'est pas là, moi oui.


Un sourire satisfait traversa ses traits. Un rire moqueur séjourna un instant sur ses lèvres. Elle n'avait pas de coeur frais. C'était une évidence, elle semblait pas plus débrouillarde qu'un manchot avec une bourriche d'huitres à ouvrir. Ce qui étonnait pourtant le dieu du Massacre, c'était qu'elle semblait seule ici, sans son maitre. Elle aurait pu prendre la poudre d'escampette, après tout, c'était elle qui avait ouvert la porte de la demeure à l'Aztèque. Il soupira, trouvant le temps affreusement long. Oui, quelques minutes étaient pour le dieu quelque chose d'incroyablement long. Il avait d'autres projet pour la journée, d'autres personnalités avec qui dialoguer.

Alors il se redressa, quitta le canapé dans lequel il avait été jusqu'à lors assis. Les livres de la bibliothèques étaient tous forts rares, c'était une belle collection. Il connaissait les titres des livres proposés et certains valaient leur pesant d'or. Son oeil mécanique offrait une lumière rougeâtre partout où il regardait. Et bientôt il quitta la bibliothèque pour quelques sculptures et poteries offertes aux interlocuteurs de Silas. La majorité provenait de l'Ancienne Egypte, terre de naissance de ce dieu destructeur. Il ne s'intéressait guère à cette civilisation, mais il la savait fort riche d'histoire et les découvertes archéologiques nombreuses. Un bureau se trouvait juste à côté d'un vase.

- Et c'était un de ses ordres, de dessiner?

Il leva le carré de papier sur lequel elle avait laissé son emprunte pensive, du bout des doigts, comme s'il s'agissait d'un vulgaire étron. Voilà qui était fort déplaisant. Non seulement il patientait, lui, un dieu! Mais en plus, il était en compagnie d'une jeune esclave qui semblait totalement incompétente. Très probablement venait-il de la capturer, de la forcer à son service, cela ne pouvait être qu'ainsi.

- Ne dois-tu pas plutôt servir, faire le ménage, nettoyer... Et puis, une idée saugrenue le prit soudainement. D'ailleurs en parlant de dessins...

Il reposa la feuille où il l'avait prise retira sa veste pour la déposer sur le dossier de la chaise et remonta ses manches. On pouvait alors distinguer sur ses avant-bras deux tatouages, l'un d'un oiseau, l'autre d'un serpent. Huitzil fit le tour du bureau, posa son derrière sur le plan et ferma les yeux. Quelques secondes plus tard, les deux animaux semblèrent vouloir bondir hors du corps de l'aztèque. Ce qu'ils firent. L'oiseau s'envola et se posa sur l'épaule du dieu, vigilant à ce qui se passait autour. Le serpent hissa, cracha et fonça droit sur la demoiselle, serpentant sous les meubles du salon.

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Anonymous
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 Re: Le maître n'est pas là, moi oui.  Sam 21 Mar 2020 - 11:56
Je le suivis des yeux sans bouger, le cœur battant dans ma gorge, ne trouve pas le dessin, ne trouve pas le dessin. Par pitié ! Faîte qu’il ne trouve pas le dessin. J’avais complètement oublié tout le reste, je le suivais simplement des yeux sans oser bouger d’un millimètre. Fais-toi oublier Iseabàl, pense à Siegfried… Pense à ses bras, son odeur, la manière dont ses mèches blondes tombaient dans son visage. Pense à ton Siegfried. Ne panique pas, tout va bien. Tout va bien. Il fallait que ce dieu reste concentré sur tout ce qu’il y avait autour et pas le dessin. Oh… Nanna… Je t’en conjure… Je me sentis pâlir quand il souleva le dessin du bout des doigts. Les côtes de l’Irlande que j’avais dessinée. Non ! Pourquoi avait-il trouvé cela ? Je ne pus absolument rien dire, les mots se bloquant dans ma gorge. Je paniquai, je savais que j’aurais dû le jeter. J’aurais pus tenter de lui dire que ce dessin n’était pas à moi, mais je savais que ma réaction parlait pour moi. J’aurais dû le jeter.

Je cillais à sa remarque en baissant la tête. Fais ta soumise, ils aiment ça… Et puis… et puis… La maison était déjà toute propre ! La cuisine aussi, tout était propre ! Je ne pourrais pas faire mieux. Silas allait me tuer. Quoi qu’il fût parti… et j’étais restée sagement là. J’avais peur de fuir. Je savais très bien comment cela se finissait. Et j’étais presque sûre qu’il avait des caméras au moins aux entrées pour s’assurer que je ne sorte pas. Et ils ne s’étaient loupé que de quelques minutes. J’observai l’homme, le dieu, relever ses bras de chemise jusqu’à voir un oiseau et un serpent vouloir s’arracher de sa peau. Colibri. C’était toujours beau.

Je fixais le serpent qui se précipita sur moi alors que je reculai à toute vitesse en m’aidant de mes mains jusqu’à sentir le mur dans mon dos. Silas avait réussit à me coller une phobie des serpents. Je me recroquevillai sur moi-même en levant mes bras en signe de protection.

« Pas ça ! Pas ça ! »

Finis-je par gémir recroquevillée sur moi-même. Silas contrôlait le moindre des serpents quand il le voulait. Je tentais de le repousser d’un coup de pied avant de lever un regard implorant vers le dieu.

« Pas les serpents je vous en supplie… Je ferais ce que vous voulez… »

La peur faisait tout perdre… Je n’étais pas une combattante… Mon truc c’était l’art… J’avais jamais voulu finir ainsi. Surtout que les serpents maintenant, j’en avais une peur bleue, même si je savais qu’il ne pouvait pas me tuer, j’avais peur. Je continuais de bredouiller des suppliques à moitié en irlandais à moitié en anglais. Mais pas les serpents, j’avais gardé des marques de strangulation longtemps autour du cou quand j’avais tenté de m’échapper.
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Anonymous
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 Re: Le maître n'est pas là, moi oui.  Lun 30 Mar 2020 - 16:20
div class="abt">

Le Maitre n'est pas là, moi oui.


[HRP : Je passe du "il" au "je"]

Oh, je vois bien là une belle imagination qu'elle possède. Ce dessin est une bien belle image, néanmoins, je ne suis pas de ceux qui s'attendrissent, surtout en face d'une humaine, d'une esclave. Et comme le temps passe, à mon humble avis bien trop lentement, j'ai bien envie de m'amuser, de trouver quelque chose pour l'énerver, pour la harceler, la terroriser. Je sais que je ne dois pas toucher la petite chose fragile, car je ne permettrais pas que l'on touche à mes esclaves, cela va de soit... et puis, j'ai trop d'estime pour Silas pour que je ne dissèque sa petite chose, mais je tenais toutefois à m'amuser, passant mes nerfs sur elle. C'est pourquoi je laissais mon pouvoir jouer à ma place.

Posé contre le bureau, les yeux clos, en transe, les deux animaux sortent de mes bras. L'oiseau reste près de moi, cela me permettra de surveiller mon entourage. Car mon esprit est divisé entre ces deux animaux, ensemé en eux si bien que j'ai l'impression de ne plus être dans mon corps. L'oiseau me fera sortir de ma transe si une personne étrangère n'arrive dans la pièce, si elle me touche ou me lance quelque chose à la figure. Le serpent, quant à lui, va s'occuper de jouer avec la demoiselle. J'aurai pu faire l'inverse, mais les humains craignent bien plus les serpents que les jolis petits oiseaux colorés. Alors il crache son venin et serpente sous les meubles, droit sur Iseabal.

« Pas ça ! Pas ça ! » C'est un cri du coeur qu'elle pousse alors! Le serpent attaque, sans la mordre. « Pas les serpents je vous en supplie… Je ferais ce que vous voulez… » Et si moi, il me plait de jouer avec un serpent. Et si moi, cela me rend le sourire de te voir geindre? Alors je continue, le long serpent décrit de nombreuses sinuosités autour de l'humaine, longeant les murs, grimpant dessus, pour finalement se laisser choir sur ses genoux, sur ses bras qu'elle place devant elle en signe de protection. Il siffle à son oreille, cinglant. Il cherche à jouer avec la peur qu'elle génère. Il cherche à l'entendre gémir et chouiner. C'est la place des humains.

Puis le serpent s'écarte, disparait sous un meuble, plus silencieux qu'une souris. Le petit oiseau s'envole et piaille non loin de la tête de la jeune femme, comme pour la faire sortir de ses songes, ou de ses peurs. Il se pose sur sa main et chante un air guilleret. Au bout de quelques minutes, l'attaque serpentine arrive dans un flash. Gueule grande ouverte, le serpent plante ses crocs dans le petit oiseau encore dans la main de l'humaine et il en broie les os en un claquement de gueule. L'oiseau disparait dans un crac mortel et le serpent recommence à hisser, grimpant sur le bras de l'esclave. Pendant ce temps là, l'oiseau réapparait à mon bras, en tatouage comme s'il ne l'avait jamais quitté.

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Anonymous
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 Re: Le maître n'est pas là, moi oui.  Mar 31 Mar 2020 - 9:23
J’avais l’impression que le dieu s’amusait à me tourmenter. Qu’est-ce que je croyais ? Il était un ami, collaborateur, de Silas ? Qu’il était le dieu des papillons ? Il devait être un dieu des massacres, de la destruction… Qu’est-ce que j’espérais ? Je ne savais pas… J’avais cru qu’en l’implorant il se calmerait… Mais visiblement, il ne voulait pas l’entendre. Je sentais les larmes couler sur mes joues. Je retiens de justesse un hurlement quand le serpent me tomba dessus sur mes genoux. Je le regardai plaquée contre un mur les bras levés autour de ma tête dans un geste vain de protection. Le serpent disparu brusquement et je respirais un peu plus calme et mon cerveau se mit enfin brusquement en marche. Je refusai de lever la tête pour écouter l’oiseau, l’être en face de moi… L’oiseau c’était comme une lueur d’espoir.Je me mis à me balancer légèrement d’avant en arrière en récitant en irlandais des prières :

« Aon toil ó Nanna
do chosaint.
Agus i do chosaint, an chúis.
Agus mar gheall air, do sholas.
Agus i do sholas an fhírinne.
Fíor i bhfírinne, is ceartas.
Agus i do cheartas, is é an grá.
An grá, grá na déithe.
An grá déithe, gwenved ar fad.
An neamhbhásmhaireacht, gach maith.
Awen.* »

Le petit chant de l’oiseau finit dans un craquement sinistre quand le serpent referma ses mâchoires dessus. Je sursautais et me mordis les lèvres en me recroquevillant davantage sur moi-même. Je sentais la peau du reptile sur celle de mon bras et je les montais en protection autour de ma tête bien que cela ne serve à rien. Je sentais sa langue sur ma peau et son sifflement désagréable au creux de mon oreille. Je m’enfermais en construisant une barrière avec ma langue, mon irlandais, j’ignorais si lui il le parlait, mais c’était une protection comme une autre pour moi :

« Síocháin dhomhain, báine na gealaí dúinn!
Síocháin dhomhain, féar glas íon dúinn!
Síocháin dhomhain, donn íon ón talamh dúinn!
Síocháin dhomhain, drúcht liath íon dúinn!
Síocháin dhomhain, gorm íon na spéire dúinn!
Síocháin dhomhain, ón tonn a ritheann chugainn!
Síocháin dhomhain, aer ag sileadh chugainn!
Síocháin dhomhain, ón talamh ciúin dúinn!** »


Des prières qui n’étaient pas pour lui, des prières qui me portaient dans mon Irlande avec les chansons des fées. Je revoyais encore le tableau de Siegfried que je lui avais fais, un portrait de lui. Je me concentrai comme je le pouvais sur le souvenir de son sourire et de son rire. De ses mains sur mon visage, de ses lèvres sur les miennes.

Traduction:
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Anonymous
Invité
 Re: Le maître n'est pas là, moi oui.  Lun 6 Avr 2020 - 11:03
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Le Maitre n'est pas là, moi oui.


En tout cas, cette petite esclave est un jouet presque parfait qui me fait passer le temps. Je ne vais pas la toucher, c'est certain, je ne veux pas abimer la propriété de Silas, que je peux considérer comme un ami et non pas un concurrent, mais il tarde alors il faut bien que je compense mon impatience. Alors je vais jouer, juste un peu avec elle. La torturer non pas physiquement mais mentalement. Je ne vais pas détruire son esprit, non, il faut qu'elle reste entière pour Silas. Juste m'amuser avec ses peurs. Apophis, le Serpent-Monstre, il a dû déjà la torturer à ce sujet, alors un petit serpent en plus ou en moins... On va voir cela tout de suite. J'use donc de mon pouvoir sur elle, me figeant dans une transe où mon esprit se divise sur les deux animaux. L'un pour surveiller et me protéger, l'autre, pour la titiller un tant soit peu. Et durant tout ce manège, elle se rabougrit, se contorsionne, se calfeutre dans un coin de la pièce, les bras sur son visage, en position foétale pour éviter d'entendre, de voir, de sentir, de subir le serpent. Et puis voilà qu'elle se met à chanter. Je ne sais pas en quelle langue et sincèrement, ce n'est guère important. Le serpent disparait de nouveau et revient vers mon corps, il glisse dessus pour retourner sur mon bras et plonger dans ma chair s'immobilisant dans son dessin et mon esprit revenant dans mon corps. J'inspire de nouveau et me redresse du bureau, descendant les manches de ma chemise pour en refermer les boutons de manchettes. Je récupère ma veste, la plaçant sur mes épaules et m'approche de l'humaine recroquevillée dans le coin. J'attrape ses poignets et les dégage de son visage. Ce dernier, je le saisis par le menton. Mon geste cherche à l'entrainer vers le haut pour qu'elle se redresse complètement. D'ailleurs, ma voix le lui ordonne tout autant.

- Debout, Iseabal, esclave d'Apophis. Tu diras à ton maitre que Cortés de Monroy est passé et que j'ai besoin de lui parler.

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Anonymous
Invité
 Re: Le maître n'est pas là, moi oui.  Lun 6 Avr 2020 - 15:50
Je tremblai en continuant d’essayer de prier alors que le serpent continuer de ramper sur moi. Je priais tout ce que je savais, je ne voulais pas craquer Nanna était ma maîtresse, ma protectrice. Je ne voulais pas la décevoir. Mais j’avais tellement peur de ces trucs… Je le sentis disparaître, mais je n’osais même pas lever la tête, recroquevillée sur moi-même en priant tout ce que je savais, je voulais qu’il s’en aille, qu’il parte, qu’il disparaisse. Lui et tous ses collègues… Je voulais… Je voulais juste qu’ils me laissent en paix, retourner à ma vie à moi, pas cette vie, horrible. Je voulais retrouver mes carnets, ma vie, mon Siegfried…

Je sentis des mains écarter les miennes de mon visage et je me débattis avec violence, autant dire comme un chaton. Je fis mine de mordre quand des doigts touchèrent mon menton. Je voulais pas qu’ils me touchent. Je retiens un cri en refusant de le regarder en continuant d’essayer de le repousser. Je le sentis m’obliger à me lever et mes jambes me soutirent avec peine. Mais je refusais de lâcher. Ma fierté irlandaise était toujours brûlante au fond de moi. Je ne supportai pas le terme d’esclave. Je n’étais pas… Je n’étais pas une putain d’esclave ! Je réussis à dégager une de mes mains pour lui arracher le dispositif de son œil sans le vouloir. Je me glissais sous son bras en essayant de m’enfuir. J’attrapais au passage le dessin sans rien dire, je sentis mon cœur battre avec violence et je me retournais vers le dieu en serrant la feuille de papier contre mon torse, comme un bouclier stupide. S’il voulait me faire du mal alors que je venais de le frapper au visage… Il avait le droit. Même si je n’étais pas son esclave, il avait techniquement le droit. Je le savais. D’un geste nerveux je déchiquetai la feuille pour la jeter à la poubelle comme des flocons. Je tremblai de tout mon corps, avec des larmes roulant encore sur mes joues. Il allait me tuer. Il allait me tuer…
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 Re: Le maître n'est pas là, moi oui.  Ven 10 Avr 2020 - 16:05
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Le Maitre n'est pas là, moi oui.


Mais c'est qu'elle se débat, la bagasse. Par contre, sa force n'est rien contre la puissance d'un homme et je n'ai nulle peine à éviter ses dents, ses coups. Elle est à peine plus lourde qu'une plume, aussi, n'ai-je aucun mal à la remettre sur ses pieds. Finalement, elle parvient à fuir, m'ayant collé une gifle. Sur le coup, surpris, je dois avouer que je la relache et elle en profite pour s'enfuir à l'autre bout de la pièce.

C'est parfaitement silencieux que je me retourne vers elle, l'envie de la torturer, de lui tordre son joli petit cou, traverse son oeil gauche alors que l'autre mécanique reste rougeoyant, pourtant tout aussi meurtrier dans un sens. Néanmoins, je ne fais aucun pas vers elle, ni ne cher à user une fois de plus de mes pouvoirs. Elle déchiquète son dessin et le bazarde à la poubelle. Un sourire en coin traverse mes traits.

- Apophis a fort à faire avec toi, petite esclave. Sois contente de l'avoir pour maitre... Avec moi, tu aurais déjà été sacrifiée en mon nom et oubliée de tous.

Ce qui est certain, c'est que j'évoquerais, la prochaine fois, le comportement de cette humaine avec Silas. C'est le problème avec les esclaves, on ne peut toucher ceux qui ne nous appartiennent pas. Alors je dois me ronger les sangs et me mordre les doigts. J'obtiendrais sa punition quand elle s'y attendra le moins, n'en parlant qu'avec son maitre. Je tourne mon regard vers la porte d'entrée..

- Veux-tu également que je l'informe de tes manquements aux ordres? La porte ne va pas s'ouvrir toute seule, esclave.

Je ne veux plus attendre ici. Sois elle m'ouvre la porte et je n'en parlerais pas à Apophis, soit je tourne moi-même la poignée et elle entendra encore pendant de nombreuses années à venir à quel point elle aura manqué d'obéissance envers un dieu.

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Anonymous
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 Re: Le maître n'est pas là, moi oui.  Ven 10 Avr 2020 - 21:11
Je tremblais de tout mon corps en regardant l’homme. Il semblait vouloir me tuer. Lentement. Et en y prenant du plaisir. J’avalais ma salive sans rien dire en finissant de déchiqueter le dessin. Je frémis en voyant son sourire avant d’essuyer vivement mes larmes. J’étais du peuple de Cuchulain, je ne pouvais pas avoir peur ainsi. Non. Je ne pouvais pas trembler ainsi. Je serrai les poings sans rien dire en secouant la tête à sa remarque. Je n’avais pas de chance d’avoir un maître ! J’étais une femme libre ! Et une Irlandaise en plus. Je pinçai les lèvres, à sa remarque. C’était faux… Il y aurait toujours quelqu’un pour penser à moi ! Rien que ma famille se souviendrait de moi. Mes frères, ma mère, mon père… Et puis… Et puis… Je tendis la main vers ma gorge pour chercher le collier que Siegfried m’avait offert. Le collier… Il n’était pas là. Je l’avais cassé pour appeler à l’aide quand Silas m’avait capturé. Je soutiens quand même le regard de l’homme sans rien dire. Je n’arrivais pas à faire un geste. Je cillais à sa remarque avant que ma voix ne s’échappe de mes lèvres.

« Vous allez tout lui dire de toute manière. »

Ma voix était anormalement aiguë, je forçai mes jambes à bouger avant de me diriger vers la porte à pas raide avant de l’ouvrir avec difficulté. Je ne bougeai pas en attendant qu’il passe et refermai la porte derrière lui. Je m’y adossai avant de me laisser glisser à terre le dos contre la porte. Je restai immobile ainsi quelques minutes avant de me lever à nouveau pour aller vers la cuisine. Je rangeais tout avec soin avant d’ouvrir le robinet et me passer de l’eau sur le visage plusieurs fois avant de fermer les yeux. J’allais devoir le dire à Silas… Hors de question… Mais j’étais obligée… Est-ce que je ne pourrais pas… J’entendis la clé dans la porte… Silas.
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 Le maître n'est pas là, moi oui.

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