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 À l'agonie du soleil

Anonymous
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 À l'agonie du soleil  Mer 18 Mar 2020 - 13:34
À l'agonie du soleil

Les mois, les années, les siècles se sont écoulés. Laissant entre leur dernière entrevue, une quantité de sable. Un désert pour les séparer. Malgré le temps passé. Rien n'a estompé sa colère. Rien n'a éteint le feu ardent de sa vengeance. Une vengeance qui l'anime. Si fort, qu'elle a gardé son enveloppe. Celui d'une femme. L'invoquant, la ressuscitant de son errance. De sa petite mort. Lente et douloureuse. Commandité par celui qu'elle a aimé, celui qu'elle a respecté. Évaporant ses nobles sentiments par autre chose. Plus sombre.

Longuement réfugiée à Malinalco. Cocon qu'elle a quitté. Cocon où sa lente vendetta s'est préparée, peaufinée. Maintenant établie à Philadelphie, elle l'a retrouvé, prête à frapper.

Huitzilopochtli. Dieu du soleil. Dieu de la guerre. Où la mort et le massacre lui sont associés. Abandonnant sa soeur dans le désert. Erreur technique ou stratégique, il n'a fait que la rendre plus forte. Faisant de sa soeur sorcière. la maîtresse des insectes de son désert. S'attaquer à son frère divin, dont la spécialité est la conquête par le sang, est une  ambition follement déraisonnable. Une raison perdue depuis bien longtemps. Rien ne l'empêchera d'agir. D'achever son but unique. Obsessionnel. Anéantir ce soleil.

Ses guerriers, Aigle et Jaguar. Longuement tapissés dans les ombres, pour récolter des informations. Huitzil est devenu Cortés. Une figure de force, celui d'un homme conquérant. Attaché à son enveloppe et à son pouvoir comme à la prunelle de ses yeux, ou plutôt, de son oeil. Alors qu'elle, son enveloppe, nouvellement baptisée Serpentine, la ramené auprès de ses croyants. Une femme déchue et blessée, sacrifiant sa vie, ce corps, pour sauver son clan de femmes. Une figure de résistance. La féminité dans toute sa noblesse. Un frère. Une soeur. Intimement lié par les liens du sang et pourtant, complètement opposé dans leurs schémas de pensées.

Un entrepôt dans le centre-ville. Là où ses honteuses activités fourmillent. Des humains. Futurs esclaves des dieux. Commande du Sanctum. À vomir. Cortés, ce marchant de corps.

Minuit. Clair de lune. Pleine et éclatante. À la lumière bleutée. Malinal choisit la nuit pour agir. Lorsque le soleil est éteint, empêchant son frère de guérir ses blessures. Cette nuit, tendre et réconfortante, capable de le briser et de lui faire ressentir la douleur de la chair. Une pensée. Agréable. Suscitant sur ses lèvres charnues, un sourire complaisant.

Le vent agite ses cheveux noirs. Ondulés. Accompagnée de ses deux guerriers immatériels, inutiles au combat mais utiles pour l'infiltration. Avec la délicatesse d'un félin, elle pénètre dans la forteresse. L'odeur du sang, de la sueur et de la peur s’entremêlent aux cris. Aux plaintes. La sorcière prend soin de ne pas être visible. Pourtant, à peine l'enceinte pénétrée. Elle peut le sentir. D'une forte intuition. Pulvérisant son coeur. À le tordre comme un vulgaire tissu. Ses dents, ses mâchoires se serrent. Elle avance, puisant dans cette sensation pour le traquer. D'une main, elle expédie dans un nuage de poussière ses guerriers et rase lentement les allées gémissantes. Au bout du couloir, une silhouette masculine. Dos à elle. Elle reconnaît son essence d'entre tous. Gardant ses distances, mais suffisamment dans son visuel, ses lèvres laissent échapper un ricanement impatient.

- Oh mon tendre Huitzil.

S’avance, encore, d'un peu plus près, elle fait claquer ses pas avec assurance.

- Quelle joie de te retrouver.

Son visage reste illustré d'un large sourire. D'une satisfaction hors du commun. Se présentant à lui. Seule, dans ses allées noircies où le roi de la guerre connaît chaque parcelle bien mieux qu'elle. Dénudée de toute peur, elle agit consciencieuse. Excitée par le danger. Animée par cette vengeance, qu'elle touche enfin du bout des doigts.
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Anonymous
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 Re: À l'agonie du soleil  Jeu 19 Mar 2020 - 20:12

à l'agonie du Soleil


Les humains, troupeaux d'imondes créatures bêtes et faibles. Il les regarda, du haut de la plateforme passer le portail menant à Sanctum. Là-bas, ils seraient utilisés comme esclaves, certains, les plus chanceux, reviendraient peut-être dans leur monde pour servir leur nouveau dieu attribué, d'autres séjourneraient dans le pays des dieux, sur un autre plan que celui-là, ils ne seraient pas forcément à plaindre, car la vie était simple et luxueuse là-bas. Mais pour la majorité d'entre tous, ils seraient alors conduits à un bucher ou sur un autel d'offrandes. Leur coeur serait alors découpé, arraché, dévoré par un dieu qui se complaisait dans le massacre de fidèles.

Quand il retourna à l’entrepôt, loin des lumières des locaux de sa société officielle de sécurité, il chercha les derniers arrivants. Une tripotée de sud-américains qui devait déjà être arrivée avec le dernier convoi. Dans ce long couloir qu'il n'a pas encore traversé, un pressentiment le guète. Quelque chose qui ne devrait pas être là, qui s'infiltre dans ses veines comme le plus terrible des poisons pernicieux. Il tourne la tête, son œil rouge impersonnel, froid et brulant en même temps déchira et trancha l'air, mais il mourut contre le mur, le fourmillement était toujours là, quelque chose n'allait pas. Il pianota un instant sur une tablette.

Les caméras de sécurité s'affichèrent immédiatement sur l'écran. Les portes semblaient toutes verrouillées et intouchées, les couloirs semblaient vides, les salles elles aussi, les... LA! Une ombre capturée par un objectif. Il fouilla les dizaines de caméra disponible, mais ne put la retrouver. Pestant dans sa langue maternelle, il traversa le couloir, maudissant la technologie dépassée des humains, maudissant les siècles passés et la perte de ses pouvoirs. Il rageait intérieurement, mais ne montrait sur ce visage barré de ce dispositif oculaire, qu'un mépris habituel. Au bout du couloir, l'impression de ne plus être seul se fit tout à coup bien plus complète.

- Oh mon tendre Huitzil. Il ne se retourna pas. Un sourire qu'on ne lui connaissait pas se planta sur ses traits. Cette voix, il la reconnaitrait entre mille, entre million. Quelle joie de te retrouver.

Lentement, alors qu'il entendait les pas s'approcher, son sourire disparut et impassible, hautain et supérieur, il tourna les talons, faisant face à l'ombre que ses caméras avaient attrapée. C'était une jeune femme d'une beauté féline, des yeux à ravir et un corps de rêve. Il ne la connaissait pas, du moins, pas cette enveloppe, mais sans besoin de preuve ou de confirmation, il savait qu'à l'intérieur, une sorcière s'y tenait, quelque chose de plus noir et maléfique qu'il n'osait l'imaginer. La tête du dieu se pencha lentement, comme pour mieux intégrer cette nouvelle forme. Un long moment s'écoula, son regard mi-humain, mi-machine posé sur le corps de cette jeune femme.

- J'ai toujours préféré ta première incarnation... Malinal.

Une de ses mains s'enfonça dans la poche de son pantalon, l'autre restait pendue à son bras, le long de son corps. Il avança, sans peur aucune, sans hésitation, à sa rencontre. Il s'arrêta devant elle, à portée de main, mais pourtant il ne fit rien pour la toucher. Si Cortés ne semblait affecté d'aucune surprise, Huitzil, à l'intérieur brulait littéralement. De peur? Peut-être, car si sa sœur revenait le hanter, il n'en connaissait pas l'issue. D'envie? Toujours, car Malinal réveillait en lui le plus passionné des amants. De joie? Certainement, car il retrouvait sa déesse, sa sœur, son amour en même temps.

- Que viens-tu chercher auprès de ton frère?

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Anonymous
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 Re: À l'agonie du soleil  Jeu 19 Mar 2020 - 23:53
À l'agonie du soleil

Ses paroles flottent dans les airs. S’enroulant autour de cette silhouette immobile. Froide. Dos à elle. Sa voix suave résonne dans l’immense bâtisse. Donnant la sensation d’une acoustique d’église. Une ironie pour ces dieux aztèques.

Lorsque ses pas cessent de claquer et que ses mots s’estompent, il daigne de se retourner. Sans hâte, Avec une certaine désinvolture. Son oeil d’un rouge vif, transperçant et sanglant domine le paysage. Huitzil ressemble à une machine de guerre. Inexpressif. Le corps transformé. Une enveloppe façonnée pour être la plus performante, la plus puissante. Les rumeurs sont vraies. Bien au delà de son imagination. À vrai dire, elle n’a jamais songé qu’il aille si loin. Pourtant. Malinal est la mieux placée pour savoir qu'il n’a aucune limite.

- J’ai toujours préféré ta première incarnation... Malinal. Une remarque. Piquante et provocante. Elle ne peut alors s’empêcher de reprendre sa marche. Attirée comme un aimant face à son objectif. Mais son corps s’arrête, Une nouvelle fois. Comme un avertissement. Lui hurlant de se méfier. De ne pas se laisser aveugler par sa vengeance. À l’inverse sa voix reste calme et se teinte d’une langoureuse moquerie.

- Combien de temps se sont écoulés depuis notre dernière rencontre ? Non parce que la première chose qui te vient à l’esprit c’est de me donner ton avis sur mes incarnations.

Un rire. Délicat et gracieux. Figée dans l’allée, elle s’étire les bras vers le haut. Souple et élancée, elle n’a rien à envier à son frère.

- Soit, si nous en sommes réduits à ça. La tienne est absolument pathétique. Triste. Cassé. Je m’attendais à quelque chose de …. plus vaillant que cette pauvre machine.

Elle soupire. Comme déçue de voir le Dieu de la Guerre dans ce piètre accoutrement. Mais son intuition lui souffle de se méfier. La machine peut paraître abimée mais l’esprit semble encore plus vif et imprévisible qu’autrefois. L’expérience, le temps, lui a certainement permis de s’aiguiser.

- La prochaine fois que tu tiens à un de mes corps, prends soin de ne pas le laisser mourir dans le désert.

Revoir son frère après tant d’années, est un mélange multiple et flou, d’émotions et de sensations. Entre l’envie de jouer avec le feu, de provoquer sa colère, sa folie. De le tester, de découvrir ses limites. De la joie. Dont la source est encore moins identifiable. Une extase psychotique.

- Que viens-tu chercher auprès de ton frère ? Une question qui la fait rire de bon coeur, encore, et s’avance jusqu’à ce qu’elle se retrouve enfin face à lui. Elle dépose son index sur la anse de cuir, celle qui retient son oeil mécanique. Son doigt glisse et caresse l’intriguant objet jusqu’à l’arrière de sa tête. Sa main s'entremêle à ses cheveux où elle peut sentir l’accroche de l’objet.

- Fais moi plaisir et retire ça. Laisse moi voir comment la guerre à façonner ton visage.

Ses paupières battent lentement. Un battement d’ailes. Son regard se plonge dans le sien, Calme. Bien plus calme qu’à son arrivé. En s’approchant de lui, elle a remarqué sa main s’enfoncer dans sa poche. Elle n’est pas à l’abri de la menace. Elle le sait. Il est peut être encore plus fou qu’autrefois. Plus cruel. Peu importe. Il ne l’impressionne pas. Il ne l’impressionne plus.
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 Re: À l'agonie du soleil  Ven 20 Mar 2020 - 18:03

à l'agonie du Soleil


Plus l'immortel s'approchait et plus il découvrait la félinité du corps somptueux de sa soeur. Les vêtements qu'elles portaient épousaient ses formes à la perfection. Et puis cette lueur incandescente dans son regard, le menton hautain, la rage dans ses prunelles, une certaine fierté dans sa posture. La soeur du dieu solaire bouillonnait de l'intérieur. Mais sa première réincarnation, elle était son trésor, sa soeur angélique, son ange démoniaque, sa démone délicieuse, son délice, son précieux. Ce visage, il l'emporterait jusqu'au firmament, jusqu'à la fin des temps. Ce visage, même s'il vient à oublier tout en ce monde, il ne garderait qu'une seule chose si précieuse. Quand elle lui répondit, un sourire qu'il ne pouvait retenir modifia ses lèvres. Elle avait toujours eu cette verve dédaigneuse et cela lui avait terriblement manqué.

Son rire coula en ses oreilles comme autant le miel sur la langue, délicieux, succulent, adorable. Comme un chat elle s'étira de tout son long, ses mains pointant vers le plafond, cela fit même apparaitre quelques parcelles de peau entre les hanches et la taille. Cortés pencha à nouveau la tête sur le côté observant ses mouvements graciles. Soit, si nous en sommes réduits à ça. La tienne est absolument pathétique. Triste. Cassé. Je m’attendais à quelque chose de …. plus vaillant que cette pauvre machine. . L'aztèque laissa échapper un rire sardonique qui emplit l'espace froid, lugubre et vide du couloir. Oui, son enveloppe corporelle était une petite ruine encore frétillante, mais pour rien au monde il ne la changerait, quand bien même les autres dieux l'y incitaient depuis des années et des années, le pensant être devenu fou.

- Jamais. Jamais je n'échangerais ce corps, Malinal... Il a appartenu à l'homme qui a réduit notre peuple à l'état d'esclaves et de cadavres. Il a assassiné nos grands prêtres, les tlatoani, les cihuacoatl et tous les autres. Il a massacré les hommes, il a violé les femmes, il a asservi les enfants. Hernan Cortés est mort de ma main et je garderais son corps en trophée. Et tant pis si je ne ressemble plus à rien.

Le Dieu n'avait que faire du regard des autres. Il inspirait de par sa nature même une peur tangible, un quelque chose de malsain, une idée de terreur, quand il plaçait ce boitier à son oeil, alors il prenait l'apparence d'une machine glacée et ce n'était pas pour lui déplaire. Alors quand quelqu'un le tannait sur ce corps cabossé, il n'avait que mépris dans son regard parce que ces gens ne comprenaient pas. Pourtant, quand les viles paroles sortirent de la bouche de sa soeur, celui lui perça tout de même l'organe qui ne fonctionnait plus. C'était un sentiment qu'il ne connaissait pas et il se défendit donc de la seule manière qu'il put, affirmant ne jamais vouloir quitter ce corps abimé. Elle ne tarda pas à rétorquer et à lui rappeler que c'était lui qui avait lâché le sien dans le désert, pour y mourir.

Ce n'était pas la vérité entière. Cela remontait bien avant, mais fier comme Artaban, il n'ouvrit la bouche, préférant subir ces colifichets en plein front. Il jetta les paroles de Malinal d'un coup de main les envoyant dans les ténèbres autour d'eux et il demanda tout de go, sachant pertinemment qu'il ne résisterait pas longtemps à ce qui lui rongeait les entrailles et lui ravivait les souvenirs, ce qu'elle désirait. Des siècles s'étaient passés sans aucune nouvelle de sa part, seulement des ragots d'espion, des murmures du vent. Elle fit un pas en avant, se retrouvant presque collée à lui. Sa main fine et délicate se leva, caressa le cuir de la lanière jusqu'à ce qu'il sente sa main dans ses cheveux, jamais il ne départit de son regard, le fixant intensément de cet oeil borgne et de cette lueur rouge écarlate.

Les mains de Cortés bougèrent en même temps, l'une quitta son flanc, grimpa vers les cieux, jusqu'à toucher l'avant-bras de la déesse-sorcière, elle glissa encore, jusqu'au poignet, sur le dos de cette main à l'arrière de son crâne, sur ses doigts agiles. L'autre quitta sa poche, grimpa elle aussi vers les cieux, mais se rapprocha de visage de Malinal, la pulpe de ses doigts caressèrent ses lèvres alors que l'autre main, tenant la sienne plus petite arracha le bandeau de cuir. Le dispositif oculaire suivit le mouvement et bientôt l'oeil droit de cette enveloppe corporelle apparu, livide, grisâtre et pourtant bouillant, à sa manière d'émotion qu'il ne décrivait pas. Sa vision si nette avec ce mécanisme s'effaça quelque peu et la déesse lui apparue en teintes mordorés et rougeâtre.

- Satisfaite? Un seul mot qui mourut sur les lèvres sèches du dieu, son index gauche jouant toujours avec les contours de ses lèvres et sa main droite emprisonnant toujours celle de sa soeur. Dis-moi que tu exècres ce que tu vois... et dis-moi ce que tu fais là.

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 Re: À l'agonie du soleil  Sam 21 Mar 2020 - 14:18
À l'agonie du soleil

Un frère comme elle ne l'a jamais vu. Touché par ses propos, il défend vivement son enveloppe. Comme pour convaincre sa soeur de valider son choix. Appelant à sa pitié, celle de leur peuple meurtri. La guerre. Qu'elle a, elle aussi, vue, connue et ressentie.

Au Pérou. Juan Santos Atahualpa. Partenaire de révolution. Un vrai leader puissant et influent. Un des rares hommes qu'elle a respecté. Il a été tué. Détruit. Écrasé comme un insecte. Mémoire héroïque, broyée par les conquistadors vaniteux. Écoutant le plaidoyer d'Huitzil, ses yeux se baissent. Peinée par les souvenirs de ces luttes. Malinal n'a rien gagné. Elle a tout perdu et s'est ensuite réfugiée au Mexique. Lâche. Les sorcières ne sont pas des héros de guerre... Atahualpa a été un ami. Cher à son coeur. Mais son combat n'est pas celui des hommes. Sa mission, celle pour laquelle on l'a appelé, c'est la protection des femmes. Victimes de ces conflits patriarcaux. Préserver l'essence des mères, des filles, des soeurs...

Malinal acquiesce lentement. Les yeux perdus dans le vide. Revivant ces souvenirs, ces mémoires déchirantes. Pendant un instant, le feu de sa vengeance s'éteint. Son souffle se fait plus rare. Haletant. Huitzil, est-ce une de tes ruses ?

La déesse revient à elle, lorsque le contact de la main masculine fait frissonner tout son corps. Une décharge électrique. Leurs regards se rencontrent, se plongent l'un dans l'autre, se soutiennent avec une intensité pénétrante et malsaine. Mais elle ne voit que ce rouge ardent et aveuglant.

Cortés, ses mains grimpent comme une plante qui s'empare du corps délicat de sa soeur. La pulpe de son doigt s'arrête sur ses lèvres, faisant pulser le coeur de la déesse. Sa respiration est irrégulière. Prise d'une étrange sensation. Quelque chose d'enfoui. Bien avant son abandon dans le désert. Ressuscitant l'essence primaire de leur relation. Spéciale. Inégalable. Complexe.

Sans s'opposer à sa demande, le dieu solaire s'exécute. Déliant l'appareil et le laisse tomber au sol dans un claquement sec. Son visage nu. Sans artifice. Dévoile un oeil brumeux et sans couleur. Agilement, sa main s'échappe de l'emprise de son frère et glisse sur la paupière de son oeil blessé. Dépose délicatement sa paume comme un pansement. Ses yeux se ferment, cherchant à ressentir les mémoires que ce corps à capter dans ses cellules.

Dans cette brève capsule de temps, suspendue, leur donnant un sursis de retrouvailles, elle se sent connectée à son frère. À son énergie agitée et solaire, et réchauffe son coeur.

Ses yeux se réouvre lentement. Vaporeuse de cette intimité partagée et laisse glisser sa main sur son épaule. Ses doigts s'agrippent au col de son vêtement pour le tirer brusquement à elle. Dans une poigne de fer. La bouche à quelques centimètres de son oreille, elle lui susurre :

- Ne laisse personne voir ce que tu m'as montré. Ce moment nous appartient. Il n'est qu'à nous. Les autres n'en comprendront rien. Ils sont stupides. Accorde-moi, si nos chemins se recroisent, de te montrer sans ce masque. À chaque fois.

Non pas que la machine la dérange. Elle fait partie de ce qu'il représente mais parce que cet oeil presque mort, ce visage sans artifice à quelque chose d'intime qu'elle veut garder précieusement.

- Dis-moi que tu exècres ce que tu vois... et dis-moi ce que tu fais là.

- Il n'y a rien qui m'exècre dans ce que je vois. Ta machine m'irrite. Je préfère que tu me regardes ainsi. Avec cette puissante marque du temps et de tes guerres.

Plus elle regarde l'oeil fumeux, plus son coeur palpite. Il renferme en lui-même une puissance vertigineuse et déroutante. Pour la seconde fois, Cortés lui demande ce qu'elle fait ici. Essuyant la question d'un premier revers, elle décide finalement, sans aucune résistance, de lui avouer.

- Et bien, pour en revenir à ce que nous disons plus tôt, tu m'as abandonné dans le désert. Détruisant avec tes prêtres mon culte et mes fidèles. L'enveloppe a fini par mourrir, me laissant m'éteindre dans la pourriture...

La main posée sur son épaule retourne sensuellement dans les cheveux noirs de l'homme. L'autre tombante, prend refuge sur sa cuisse.

- Et j'ai tout naturellement, très envie de te rendre monnaie de ta pièce...

Elle attrape son cou épais et resserre son étreinte pour l'immobiliser. Caché et attaché autour de la cuisse, un petit poignard se loge dans un étui de cuir. Dans une vivacité surprenante, elle l'empoigne pour planter la lame d'argent dans la cuisse de son frère. Pénétrant profondément sa chair et remonte lentement pour allonger la plaie vers le haut avant de la retirer brutalement.

- Plus tu souffriras et plus j'y trouverais mon plaisir.

Ses doigts récupèrent le liquide chaud, recouvrant finement son arme et dépose le nectar dans sa bouche. Goûtant à la même occasion au soleil, à ces guerres et massacres provoquées.  

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Anonymous
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 Re: À l'agonie du soleil  Jeu 26 Mar 2020 - 10:36

à l'agonie du Soleil


[HRP : Je passe en mode ninja... Je passe du "il" à "je"]

Malinal, bon sang, c'était Malinal que j'avais en face de moi. Ce n'était pas un simple humaine, ce n'était pas une disciple zélée, ce n'était pas une déesse comme une autre. Elle était ma sœur, mes ténèbres, ma sorcière. Mes doigts glacés sur sa joue brulent tout mon être, dissipant une chaleur incommensurable dans chacun de mes membres et libérant cette chose informe dans ma cage thoracique. Nulle preuve de son existence n'est nécessaire, je sais que c'est elle, je lis cet éclat dans ce regard inconnu qui n'appartient qu'à elle seul. Elle est ma sœur et elle est mon essence même. Tant d'années si loin d'elle. Tant d'années à me demander ce qu'elle était devenue et la voilà, dans toute sa rage, dans toute sa splendeur dans cet océan obscure.

Comment résister à une telle demande? Je ne sais pas où bien, le prix est trop cher pour moi, car j'obéis, tout simplement et décroche ce qui me permet de compenser cet oeil blessé à jamais. Il tombe à terre, ce dispositif, tout comme la tablette quelques secondes plus tôt. Ce ne sont que ces outils. Remplaçable. Mais la vision de ma sœur. Nullement. Je sens que sa main se pose sur mon œil gris, pas seulement ses doigts, mais toute sa paume, la douce pression me fait fermer l'autre juste une ou deux secondes pour apprécier le contact tant attendu. Ma main remonte alors se percher à sa joue, contre sa nuque. Sans que je ne le veuille, la caresse est lascive, brulante, désireuse de tant de choses que je ne saurais décrire. Malinal, comme tu m'as manqué...

Puis sa main quitte ma paupière pour glisser le long de ma joue, de mon cou, et se plante sur mon épaule, les autres agrippent mes vêtements et je me laisse aller vers elle, suivant le mouvement, ne retenant nullement mon corps. Ce sont ses lèvres qui se perchent alors à mon oreille et je ferme les yeux, sous les mots qui glissent en moi tels des serpents, infusant en tout mon être un poison qui ne porte que son nom, Malinal. Si proche, je sens son odeur, celui de ce corps qu'elle entretient, celui de la colère qui gronde en elle, celui de nos amours passés et j'en suis jaloux, jaloux de ce temps qui a coulé, nous séparant, de ce monde qui nous a détruit, de ces hommes qui m'ont embobiné, et la jalousie se meut en colère pernicieuse.

- Les autres n'existent pas.

Mes propres mots que ma langue porte sont libérés eux-aussi, à son oreille, comme un secret inavoué et inavouable. Mais je veux savoir ce qu'elle fait ici, pourquoi être revenue maintenant, pourquoi ne pas s'être présentée dans la clarté du jour. La nuit n'est pas mon monde, la nuit est source de cachoteries. Je la veux dans la lumière, sous le soleil, je veux chauffer sa peau, me retrouver dans ses yeux. Et toujours cette chose informe en moi qui tambourine, désespéré de ne pouvoir jaillir de sa cage. Malinal remet sur le tapis cette histoire d'abandon. Certes, elle est des plus véridiques, mais il y a tellement d'années qu'il n'en faut pas garder rancune, dit celui qui se voile la face à propos de sa propre incarnation corporelle.

- Tu viens donc chercher vengeance... Tout comme tu as envoyé Copil.

Pourtant, je n'entrave en rien ses mouvements, mais il n'y a nulle colère dans mes paroles. Et cela ne l’empêche pas de dégainer mots et lame, pour m'assassiner d'une douleur sans nom. Le métal transperce subitement ma cuisse et je ne retiens pas le cri de douleur qui m'arrache à mes pensées. Je ne fais que m'accrocher à son épaule, serrant mon poing dans une tentative de contrôler cette douleur infecte. Une fois le couteau extirpé, voilà qu'elle lèche le sang, mon sang, sur ses doigts qui ont essuyé la lame. La douleur se répand dans tout mon corps et je tremble de colère, d'une haine sans nom, indescriptible pour cette sorcière tortionnaire. Ma main se saisit de sa gorge, l'autre son poignet qui tient le couteau et je plaque ma sœur contre le mur.

- Et plus tu trouveras ton plaisir et plus tu souffriras!

Ma main autour de son poing vengeur se rapproche irrémédiablement de son cou. Que vais-je faire? La planter? comme elle m'a planté. La torturer? comme elle me torture en cet instant, en ces envies de lui arracher le cœur et l'envie de... de... Elle est beaucoup trop proche pour que je ne puisse pas voir ce regard qui brille, cette chose qui se miroite dans ses iris, qu'est-ce que c'est? La pointe du couteau longe sa carotide, perce les premières couches de peau et coupe celles-ci comme un fil à couper le beurre. Quelques gouttes de sang perlent. Je me rends compte que ma colère se dissipe, quitte mon corps comme cette douleur lancinante s'assagit, du moins, j'en ai l'impression. Et le monde s'écroule brusquement dans un ramdam à faire pâlir tous les dieux.

Mes lèvres se déposent sur cette peau perlé d'écarlate. J'abandonne son poing, je m'abandonne à sa gorge.

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 Re: À l'agonie du soleil  Ven 27 Mar 2020 - 16:15
À l'agonie du soleil

Le jour est son monde alors que le sien se nourrit de la nuit. Sorcière, de sa vie rythmée aux cycles lunaires. Elle n'aurait jamais pris le risque de retrouver son frère dans l'éclat du soleil. Là où il y puise toute sa force. Là où elle se serait mise en difficulté inutilement. Malinal aime le réconfort qu'apporte l'obscurité. Le cocon pour s'y camoufler. Se ressourcer à l'abri des regards.

Copil, leur enfant, a lui même commis cette bêtise quelques années plus tôt. Décidant de retrouver son père dans la lumière. Au prix de son coeur arraché. Rendant l'enfant brisé. Brisé de ses ambitions et de son désir de venger sa mère. Pendant que son père délègue et se lave les mains, des ordres dont il est responsable et de la torture qu'elle a généré en son foyer.

- Tu viens donc chercher vengeance... Tout comme tu as envoyé Copil.

- Copil est venu de son plein gré. Ta famille te hait Huitzil. Tu nous as laissé derrière toi. Alors qu’on aurait pu remporter toutes ces guerres. Ensemble. Tu as préféré nous bannir et nous rejeter. Qu'attends-tu, franchement ? As-tu fini par croire en tes propres mensonges pour ne pas voir la vérité ?

Un silence. Puis la lame frappe d'un premier coup. Plantée dans la chair de sa cuisse, le dieu tombe. Le poids de son corps se rattrape à sa déesse et la fait vaciller. La douleur se répand comme un poison et diffuse une violente colère chez son frère. À son tour, il l’attrape par le cou, l’immobilise. Elle est incapable de manier son arme et perd du terrain face à ce volcan brûlant.

- Et plus tu trouveras ton plaisir et plus tu souffriras!

- Si c’est le prix à payer, qu’il en soit ainsi.

Vide de plaisir. Emplie de souffrance depuis qu’il est parti. Elle n’a grandi qu’avec cette rage au ventre. Cette douleur. Se demandant chaque nuit, pourquoi il a fait ça ? Elle se sent morte depuis qu’il est enfui. Sans lui, elle n’est pas complète. Le sent-il aussi ? Ce vide grossissant. Cette lente et progressive destruction interne ?

La lame glaciale, coincée dans sa poigne, il la contrôle et la conduit glisser sous son cou. La douleur n’est pas immédiate. Quelques secondes se passent avant que le sang s’échappe. Une douleur. Brûlante, aigüe. Malinal serre les dents, s’ordonnant de ne pas la ressentir. Pourtant, elle ne peut s’empêcher, de gémir sa souffrance entre ses dents grinçantes.

Son sang coule, tapissant sa peau de ce liquide chaud. Huitzil change sous ce spectacle. Relâche son cou et son poignet. Le corps troublé, elle lâche le couteau. Tombant à quelques pas de l’oeil mécanique. L’adrénaline et la haine se fondent dans la douleur de leurs plaies lascives.

Une nouvelle source chaleureuse s’immisce soudainement dans son cou. Le souffle de son frère. Le contact de ses lèvres se pressant sur l’incision. Son coeur frémit, osant à peine respirer. Oubliant avec les années cette emprise indescriptible qu’il a sur elle.

Libre de ses mouvements, ou presque, elle cherche à s’emparer de son corps. L’attire à elle, pour le sentir plus fort. Ses doigts serpentent jusqu’à sa tête brune, s’enfoncent dans ses cheveux et elle l’attire à elle. Lui et sa bouche couverte de son carmin. Malinal, les yeux brillants et luisants. La poitrine se soulève irrégulière sous ses inspirations perturbées. S’empresse de plonger ses lèvres charnues contre les siennes. L’embrasse d’une violente passion. Ardente. Contenue et cachée. Ce désir inavouable resté si vif malgré sa rage. Le goût du sang lui vient en bouche, leurs visages se barbouillent de rouge. Elle ne veut plus s’en détachée. La sorcière prise à son propre piège. Envoûtée. Elle le dénude de ses premières couches de tissus , celle qui lui couvrent le haut du corps. Ses ongles s’accrochent à la peau de son dos. Leurs souffles mélangés tapissent l’air d’une langoureuse atmosphère humide.

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Anonymous
Invité
 Re: À l'agonie du soleil  Jeu 2 Avr 2020 - 14:39

à l'agonie du Soleil


Copil, ce fils dont j'ignorais l'existence jusqu'à ce qu'il se mette sur ma route, jusqu'à ce qu'il vienne crier vengence pour sa mère. Oh, je l'ai vu ce regard vindicatif, crachant une ire immodérée. Je l'ai vu s'approcher avec ses malédictions, ses charmes et ses sorts. Mais je suis le Dieu-Colibri, on ne peut me tuer aussi facilement. Et le moucheron a été avalé par l'oiseau de la Mort. J'ai arraché de mes propres mains le coeur de l'humain qu'il incarnait. Qu'il soit fier, il a offert à Huitzilopochtli un sacrifice divin. Son esprit est retourné pleurer entre les jupes de sa mère alors que le corps n'avait pas encore touché terre. Je l'ai regardé se défiler, hué par mes prêtres, défait et détruit par son geste inconsidéré. Ah, je ris aux paroles de Malinal.

- Cette famille qui me hait n'existe plus, Malinal. Vous avez tous voulu assassiner notre mère, et je t'ai pourtant laissé en vie, ma douce soeur... Ce fils qui a cru m'atteindre y repensera à deux fois avant de s'en prendre à moi. Et toi... toi, ma tendre, je t'ai abandonné dans le désert pour éviter de te faire subir le même sort... Il n'en tenait qu'à toi d'y survivre.

Et voilà qu'elle m'agresse. Est-ce que je la croyais capable d'un tel geste? Bien sur. La colère est souveraine chez Malinal, elle l'a toujours été. Est-ce que je m'y attendais? Peut-être... Peut-être bien. Est-ce que j'aurai pu l'en empécher? Certainement. Pourquoi l'ai-je laissé me poignarder ainsi? Pour expier mes fautes? Jamais. Pour lui laisser un coup d'avance? Non plus. Parce que j'aime la souffrance? C'est probable. Parce qu'ainsi, elle peut se venger? C'est possible en effet. Mais peut-être qu'en vérité, je ne l'aurai pas pu l'en empécher. Malgré ce corps que je ne reconnais pas, elle est ma soeur et sa colère danse dans ses yeux si... si divins, brillants, magnifiques. Alors je cris sous la douleur, bancal je perds un peu l'équilibre et m'agrippe à cette enveloppe.

Je vais avoir mal pour le restant de mon incarnation dans ce corps, je le sais. Qu'importe, ce mal, il porte la signature de Malinal, ce mal me permettra d'emporter ma soeur avec moi, où que je sois. Chaque fois que je le ressentirais, je verrais alors poindre le sourire sur ses lèvres écarlates. Au fond, c'était cela que j'attendais. C'était cette douleur invasive. C'est le pourquoi je l'ai laissé m'atteindre, me toucher, me percer, me saigner. Un mal pour un bien. Elle sera à jamais avec moi. Et la lame d'argent quitte mon corps, monte aux cieux pour qu'elle puisse en recueillir les gouttes carmines. Je souris et la perce elle aussi. Pas de beaucoup, juste les premières couches de peau. Quelques gouttes sacrées, un ru pourpre qui dessine alors un colier de rubis.

- Ton secret est ton sang, si tu le donnes entièrement, tu meurs...

Je ne le dis pas pour elle, je ne le dis pas vraiment pour un spectateur curieux de notre échange, je le dis comme un mantra, récitant en litanie, psalmodiant en leitmotiv avant de venir baiser son cou, trempant mes lèvres dans ce liquide rouge, m'en délectant, léchant la peau mordorée, dévorant sa chaleur. Et voilà que je sens les mains de ma soeur contre mes vêtements, les serrant, les rapprochant, me permettant de me presser contre elle, contre ce mur froid alors qu'elle respire une chaleur incommensurable. Malinal vient délivrer alors mon attente par ses lèvres sur les miennes. Mes doigts enferment alors son visage, refusent de céder un centimètre qui pourrait bien trop nous séparer. C'est un baiser sauvage, brulant, enfiévré, impatient.

Voilà que ses mains serpentent sous ma chemise qu'elle a réussi à défaire de ma ceinture, je sens ses ongles dans ma chair et ce n'est qu'un râle d'impatience qui traverse ma gorge en guise de réponse. Je vais pécher quelques gouttes écarlates avant de reprendre possession de ses lèvres, mes mains ayant quitté ses joues pour sa tailles, sa ceinture, ses vêtements que je cherche à repousser, à retirer. La pulpe de mes doigts découvre ce corps nouveau, magnifique, incroyable, divin. Ils remontent vers sa poitrine ou descende plus bas que les hanches, qu'en sais-je, je ne veux que sentir cette chaleur qui irradie, cette doucereuse brulure addictive. Mon corps se presse toujours contre elle, la forçant contre ce mur. Personne ne viendra nous déranger...

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 Re: À l'agonie du soleil  Jeu 2 Avr 2020 - 19:55
À l'agonie du soleil

Le sort de Copil fait rire Huitzil. Ses yeux sont le reflet de la satisfaction de sa violente victoire. L’écoeurement brûle les entrailles de la déesse. Comment peut-il se féliciter d’avoir réduit cet enfant, leur enfant, à un état pitoyable ? N’a-t-il pas envie d’avoir une progéniture fière ? À quoi bon construire pour déconstruire. Malinal ne comprendra jamais les schémas de pensées de son frère. Décousues, floues.

- Cette famille qui me hait n'existe plus, Malinal. Vous avez tous voulu assassiner notre mère, et je t'ai pourtant laissé en vie, ma douce soeur... Ce fils qui a cru m'atteindre y repensera à deux fois avant de s'en prendre à moi. Et toi... toi, ma tendre, je t'ai abandonné dans le désert pour éviter de te faire subir le même sort... Il n'en tenait qu'à toi d'y survivre.

- La mort de notre mère m’a rendu folle et tu le sais très bien. Ne m’inclus pas à ces autres traîtres. Je n’ai jamais été comme eux. Je les ai haïs autant que toi.

Le reste de ses paroles lui tord le coeur. Il lui avoue ensuite l’avoir abandonné pour ne pas avoir à la tuer. Une pensée qu'il a donc entretenue bien avant elle. À une époque où son respect pour lui était débordant. Le sang de son cou continue de couler, doucement et lentement. Créant une douleur lascive. Des retrouvailles où ils se portent des coups de mots et de couteaux. Ils se blessent ensemble.

- Ton secret est ton sang, si tu le donnes entièrement, tu meurs...

- Le sang est fait pour couler Huitzil.

Un sourire malsain s’affiche sur son visage, ses yeux le fixent longuement. Pour se focaliser sur lui, sa haine, sa vengeance. Non pas sur la douleur aiguë du sang qui se dérobe.

Et puis leurs lèvres viennent à se sceller de leur puissance. Les doigts d’Huitzil s’enferment sur son visage hâlée. Lorsque les siens décrochent sa ceinture. Leur impatience les dénude rapidement. Les tissus s’effeuillant les uns après les autres contre le sol. Leurs nouvelles enveloppes ne se sont jamais unies l’une à l’autre. Ses mains, ses lèvres, parcourent ce nouveau corps. Ce corps détruisant son peuple. Elle s’unit à ce pire cauchemar mais ne peut résister à l’essence qui l’anime, celle du dieu solaire. Corps brûlants, son frère se presse contre elle, la forçant contre le mur. Ils s’aiment ainsi, dans la violence, la brutalité, la douleur. Sa peau au contact du mur froid, au contact du corps de Cortés, elle soupire langoureusement, incapable de rompre leur baiser, dévorant ses lèvres avec un appétit insatiable. Ses jambes nues s’enroulent à lui, des serpents autour de ses hanches.

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 Re: À l'agonie du soleil  Ven 10 Avr 2020 - 15:22
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 Re: À l'agonie du soleil  Ven 10 Avr 2020 - 17:36
À l'agonie du soleil

Un massacre qui ne s'oublie pas. Jamais. Malinal a vu une fureur aveuglante s'emparer de son frère, l'animant entre brutalité et euphorie, il déverse le sang familial dans un flot de violence. Un spectacle n'éveillant pas sa peur, au contraire, elle le fixe calmement. Observant longuement la scène où son corps frêle se recouvre progressivement d'un rouge épais. Dans un effort terminé, la respiration d'Huitzil est puissante. Tous mort. Il s'approche d'elle. Ses yeux se maintiennent fièrement dans les siens. L'éclat s'y créant se reflète comme un écho. Ce même éclat qu'ils partagent. Il l'épargne.   

Le sang est l'élément principal de leur relation, toujours au centre de ce qu’ils sont, toujours présent. Un symbole de vie et d’épouvante qui les représente fidèlement.

- Le sang est fait pour nous être offert. Il est notre force.

Bien plus que leur force, ce liquide est l’essence même de ce qu’ils sont. De leur rage, de leur passion, de leur folie. Une caresse vient à son cou, étalant son carmin jusque dans sa nuque et colore les doigts de son frère. Leurs enveloppes prennent une allure sauvage, où chaque parcelle de peau se recouvre progressivement du liquide sacré. Lui. Elle. Il lui retire les derniers tissus qui la recouvre, mettant en lumière son incarnation dans son plus simple appareil. En opposition à son corps encore couvert mais qui ne l'empêche pas de glisser ses longues jambes autour de lui. Là où les mains du dieu viennent prendre refuge et laisse s'écouler sans résistance, les soupirs de la déesse.

Tant aveuglée par sa vengeance, elle en a oublié ce pouvoir qu’il a sur elle. Cette emprise à laquelle elle s’abandonne, sans aucune objection. Ce pouvoir qu’il a sur elle et qu’elle n’explique pas. Les choses sont ainsi faite entre eux.

Les corps s’unissent comme autrefois. Liant leurs nouvelles enveloppes dans la mélodie des souffles puissants. Dans la danse ondulée de leurs bassins. Dans cette étreinte, elle a la sensation de retrouver ce morceau manquant qu'elle traîne depuis son abandon. D'être complète. Et alors que la déesse se donne complètement à lui, elle se sent traversée d’un frisson de plaisir et d’horreur. Son point faible s’enclenche, damnant ses croyants de vertiges et de nausées. La cause de son plaisir égoïste, elle s’affaiblit dans les bras du dieu colibri.

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 Re: À l'agonie du soleil  Lun 20 Avr 2020 - 17:51
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 Re: À l'agonie du soleil  Lun 20 Avr 2020 - 20:29
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