C'est en se rendant chez des collègues il y a quelques jours que Hi'aka a vu ce jardin, apparu subitement. Elle a décidé d'y faire un tour dès qu'elle aurait le temps, quelques plantes lui semblant être anormales dans ce coin du monde (beaucoup trop froid trop longtemps ; elle est donc au paradis en ce moment avec l'été et ses chaleurs (enfin surtout parce qu'elle n'est pas obligée de s'habiller avec beaucoup trop de couche et de mettre des chaussettes et des bottes (ces horreurs !). C'est donc par une belle et chaude journée où la majorité des personnes vont se promener à l'air climatisé des centres-commerciaux ou bien vont se réfugier dans les cinémas ou dans les piscines qu'elle décide de retourner dans ce jardin. Elle a bien senti quelque chose d'étrange dans l'air, un surplus de magie, il y a quelques jours, et Pélé lui a indiqué que Sanctum avait disparu (ce qui ne lui a fait ni chaud ni froid, n'y ayant jamais été), ce qui ne l'empêche pas de vouloir vérifier par elle-même. D'autant plus qu'elle a vu des palmiers et des hibiscus, ce qui a fortement attiré son attention, tout comme quelques autres plantes qui ne peuvent pas pousser sous ce climat.

Elle enfile des spartiates, une robe d'été, met ses lunettes de soleil sur son nez, et se dirige vers l'arrêt d'autobus le plus proche. Elle n'a toujours pas appris à conduire depuis toutes ses années et elle n'en voit pas trop l'intérêt avec tout ce qu'il y a de disponible pour l'amener un peu partout. Elle n'a rien contre les utiliser, elle aime bien. Cela lui permet de voir différents comportements humains ce qu'elle trouve toujours très intéressants. Musique dans les oreilles, elle s'installe sur un banc et regarde à l'extérieur, observe le paysage (enfin, les immeubles de tous genres), jusqu'à ce qu'elle arrive à son arrêt. Elle n'a rien contre parler aux autres de temps à autre, mais là, elle n'en a pas envie. Elle descend, marche un peu plus longtemps que prévu. Sans grande surprise, elle s'est encore perdue dans la ville. Elle ne comprend toujours pas comment elle arrive à se perdre dans cette ville alors qu'en pleine forêt ou jungle, elle arrive à s'orienter. Elle arrive tout de même au jardin, commence à y marcher, sentant et observant, profite de cette apparition.

Puis, elle voit des hommes en noir. Ça sent le scientifique. Elle décide tout de même de faire sa visite, elle va juste rester à l'écart. Il est certain que ce n'est pas très normal que des plantes comme ça puisse pousser. Elle adore tout de même. Elle va se chercher une hibiscus qu'elle cueille doucement, qu'elle met dans ses cheveux, un sourire aux lèvres. Elle en fait pousser aussi, parce qu'elle les aide, sauf qu'elle n'y ait pour rien pour celles-là. C'est curieux. Elle se retourne pour continuer son exploration lorsqu'elle voit quelqu'un qu'elle a vu il y a quelque temps. Elle se rapproche doucement. « Vous étiez au Moon and Stars je pense ? » demande-t-elle, son accent hawaïen prenant naturellement le dessus. Il est plutôt difficile à oublier, mais elle préfère tout de même en être certaine et lui laisser la chance de se défiler si jamais. Il en a bien le droit, peu importe la raison. Peut-être qu'il voulait rester dans cet endroit sans ne parler à personne et qu'elle vient de tout gâcher. Elle ne donne pas trop de détail non plus, au cas où ça ne serait pas le cas. Elle n'a pas peur, elle ne connait pas trop la peur en fait, même s'il a tiré sur ce Balor... qui l'avait bien mérité. À moins qu'il ne veuille éliminer tous les témoins, elle prend tout de même cette chance. « C'est intriguant et magnifique, non ? » Elle embrasse d'un regard le jardin.

C'est bien lui qui était au Moon and stars il y a quelque temps. Hi'aka se laisse amener un peu plus à l'écart, sûrement à cause de ses hommes en noir qui sont de plus en plus louches à chaque fois que son regard se perd sur eux. Ils ont tous l'air identiques, pas seulement parce qu'ils sont habillés de la même façon. Elle ne leur porte pas attention plus longtemps, elle commence à être un peu trop loin d'eux et Dorian continue de parler. « Je peux pas dire que j'ai fait beaucoup de rencontres de cette sorte dernièrement. » Ses rencontres ont été plutôt calmes, rien qui ne peut arriver à lac cheville de ce qui est arrivé dans ce café. En même temps, elle ne pense pas que beaucoup de Týr, du panthéon nordique. Ce qui ne lui dit rien du tout, ce qui n'est pas surprenant, elle s'est rarement renseignée sur les autres dieux, sauf quelques exceptions. « Narjis Saab, enchantée Dorian. » Nom qui n'est pas du tout hawaïen (pour quelqu'un d'observateur, son physique ne l'est pas non plus ; bien que c'est parfois difficile à savoir avec le multiculturalisme d'aujourd'hui), elle n'a pas eu envie de changer malgré les années passées avec son ancienne croyante.

Elle hoche ensuite la tête, elle va le tutoyer puisqu'elle le peut. Sauf qu'elle n'a pas pensé à leur âge, plutôt qu'il était un inconnu. « J'ai affronté pire danger. » Dieux, disciples, croyants en colère... elle ne s'est pas sentie en danger, son sang-froid n'a pas servi à grand-chose. En réalité, elle s'est sentie inquiète pour les humains surtout. « Si j'étais humaine, je voudrais pas découvrir les dieux comme ça, c'est... plutôt effrayant. » Peu importe à quel point ils ont besoin de croyants. Elle ne pense pas que ce soit la meilleure des façons. La sienne est peut-être plus lente, mais personne n'a peur et ils sont fidèles par la suite. Aborder le sujet peu à peu, faire ouvrir les yeux, ce qui élimine toujours quelques personnes en cours de route, mais laisse les autres et c'est elles qui comptent le plus. Elle enlève ses lunettes, les remonte dans ses cheveux. Elle joue souvent à l'humaine, côtoie surtout les humains. À part Pélé et Lohiau, elle ne fréquente pas beaucoup de personnes qui sont au courant de ce qu'elle est vraiment. « Oui, j'en fait pousser chez moi, en pot pour les rentrer quand il fait plus froid... mais à l'état naturel, c'est possible, mais il faut beaucoup d'entretien avant. Et le tout a poussé trop vite de ce que j'ai compris. » C'est surtout cela qui est inusité.

Elle regarde autour d'elle une nouvelle fois, elle ne pense pas pouvoir se lasser de cet étalage de verdure, mais elle sait que c'est anormal. « J'aimerais bien dire que c'est moi... mais aujourd'hui c'est impossible. » À l'époque, peut-être. Si elle avait connu d'autres sortes de plantes, si elle avait eu les graines, peut-être. « Au niveau des dieux qui peuvent influer sur la nature il y a Lono du panthéon hawaïen, 'Oro du panthéon polynésien... hum... Jacheongbi de Corée, Asintmah des amérindiens, Xochipilli pour les Aztèques, Pachamama chez les Inca... et... euh... Yum Kaax pour les Maya.  » Elle fronce des sourcils afin d'y penser plus et elle secoue la tête après quelques secondes : elle connait ceux plus proches d'Hawaï au final. « Mais j'ai longtemps pensé qu'il n'y avait que les Dieux polynésiens. Je ne suis pas au fait de tout. » Sur une île, avec seulement les histoires de Pélé, ce n'est pas une très grande surprise. Ils ont été isolés bien longtemps. Il y a donc probablement bien d'autres dieux associés aux plantes, à la nature, à la croissance qui auraient pu donner quelque chose comme ce jardin. « La disparition de Sanctum a dû l'aider... » ajoute-t-elle, doucement. De ce qu'elle a compris au café, il était quelqu'un d'important là-bas, à présent cela doit être un peu plus compliqué et elle ne sait pas trop à quel point elle peut en parler, ou s'il veut aborder le sujet. N'empêche, le surplus de magie a bien dû intervenir d'une manière ou d'une autre ici, elle a l'impression de sentir cette magie à l'œuvre à présent qu'elle y porte un peu plus attention.

Nommer tous ces dieux qu'elle connait de nom sans les avoir rencontrés, de ce qu'elle, fait un peu bizarre à Hi'aka. Elle sait très bien qu'elle a vécu un peu trop longtemps à l'écart de tout, mais elle ne voit pas trop le mal avec tout ce qui arrive à Philadelphie. « Je sais pas non plus... » Elle ne sait pas plus si elles sont toutes dans les parages non plus. Qu'elles le soient ou non, ça ne change rien au fait que sans aide, un résultat comme ça n'aurait pas existé. Elle aborde donc un sujet qui doit être abordé, même s'il doit être douloureux pour Dorian. Sujet sensible, effectivement. Sauf qu'elle ne voit pas trop comment elle aurait pu ne pas aborder le sujet, surtout avec la situation de ce jardin. C'est extraordinaire, pas naturel, beau, mais dangereux, peut-être. Elle n'a pas encore fait le tour du jardin, il y a peut-être des plantes toxiques quelque part qu'un américain moyen va trouver belles, va vouloir ramener chez lui et cela va peut-être avoir des conséquences désastreuses sur lui. Elle l'écoute, sans ne rien dire. Elle ne sait pas quoi dire en réalité et elle ne pense pas que dire des convenances soient appropriés, elle trouve que le silence est la meilleure des réponses dans pieds des cas. Elle se contente de opiner lentement la tête, tout en se permettant de serrer un peu sa main, sans s'attarder, afin de montrer qu'elle compatit même si elle ne comprend pas.

Elle hoche ensuite la tête un peu plus vivement, la magie s'est fait sentir d'un seul coup et cela a dû jouer dans cet endroit. Une chouette arrive d'elle ne sait trop où, ce qui la fait sourire. « Les hiboux ont longtemps été mes messagers. » dit-elle, son ton se faisant mélancolique. Lorsqu'elle avait assez de pouvoirs pour pouvoir les ensorceler correctement, assez d'influence pour pouvoir y arriver, assez de pouvoir pour pouvoir leur parler et les comprendre, se faire comprendre aussi. Aujourd'hui, elle se contente de toujours les aimer, des les aider comme elle peut, mais il manque quelque chose. Eirini dépose un fruit dans la main de Dorian qui l'écrase et lui montre ensuite un noyau qui n'a pas du tout belle allure. « On dirait que toute sa vie a été prise. » Elle fronce ses sourcils, est-ce le fruit, par-hasard, ou bien c'est tout les fruits ? Elle va ensuite vers ce qui est un cerisier, prend une cerise qu'elle défait aussi. Le résultat est pareil, mais moins évident puisque son noyau est plus petit et foncé : il a une drôle de forme et sa texture n'est pas celle d'un noyau de cerise habituelle. « Toute sa vie... j'pense pas que ce jardin va durer après son apogée. Les graines ont probablement été plantées et ensorcelées pour donner le meilleur d'elles-mêmes... sans pouvoir donner une suite. » Ce n'est pas avec ces deux noyaux qu'il va pouvoir repousser. Il y a quelque chose de pourri dans cette place tout compte fait. « Peut-être que c'était pour tester les limites... » À part s'il y a des plantes un peu trop exotiques, c'est plutôt innocent comme test. Pour ce type de pouvoir. Pour d'autres sortes, cela indique un peu plus de dangerosité à ce niveau et ce n'est pas un très bon signe.

Elle fait juste penser à ce que Pélé pouvait faire avant, et à ce qu'elle pourrait peut-être refaire maintenant avec l'aide de la magie en abondance. Il y a toujours eu des victimes, mais il y a quelques centaines d'années, il y avait beaucoup moins de personnes à Hawaï qu'aujourd'hui. Elle ne sait pas trop si avec la magie elle pourrait faire revivre un volcan, encore moins s'il y a un volcan dans le coin, mais le nombre de victimes seraient énorme. Et ce n'est qu'un des pouvoirs que sa sœur avait, elle est loin de connaître les pouvoirs de tous les dieux. Sauf qu'elle se dit que si un a testé ses limites avec les plantes, le moment où quelqu'un va vouloir tester ses limites avec un pouvoir moins subtile risque de ne pas être très loin. Canaliser la magie serait un bon moyen, comme ce l'était avant. « Sanctum a été créé comment à la base ? » Elle a demandé doucement une nouvelle fois. « C'est un sujet sensible, mais je pense que c'est important de savoir... pour peut-être essayer de recommencer, si c'est possible. Faire pousser des plantes c'est plutôt innocent... faire pousser un volcan et le mettre en éruption c'est autre chose. » Elle préfère expliquer son point de vue afin qu'il comprenne pourquoi elle ramène le sujet sur le tapis.

Jardin non naturel qui produit des graines tout aussi non naturelles. Elle hoche la tête, un peu déçue que ce ne soit qu'un mirage. Il reste très beau, mais pour combien de temps ? Un endroit comme ça est trop beau pour exister, elle le sait, mais elle n'a pas pu s'empêcher d'espérer que cela puisse durer tout l'été au moins. Il est vrai qu'à première vue, tout semble parfait, même si le mélange des plantes est assez étrange et inusité. Ce qui aurait dû lui mettre la puce à l'oreille tout de suite, sauf qu'elle a été un peu trop enchantée pour cela de voir cette soudaine apparition de nature, de revoir certaines plantes qui ne poussent pas ici de cette façon. Au moins, Hi'aka n'a pas perdu tout l'émerveillement, pour un être qui va vivre encore un moment (elle l'espère), c'est plutôt positif. Elle arrive tout de même à avoir la tête froide rapidement, reprenant contact avec le réel de toute cette situation ; aussi réelle que possible lorsqu'il est question de dieux et de pouvoirs. Dorian constate la même chose qu'elle, ce jardin ne va pas durer. Ce qu'elle trouve dommage, mais c'est peut-être mieux et plus prudent pour tous humains ne connaissant rien aux plantes un peu trop dangereuses pour eux. Elle hoche la tête, d'accord avec le dieu. « Ou bien cela n'a pas fonctionné comme il le voulait... » Une erreur est possible, peut-être qu'il voulait tester jusqu'où son pouvoir pouvait aller à présent et a été trop loin sans le vouloir.

Elle laisse Dorian réfléchir ensuite, elle a lancé une idée, qui semble demander de la réflexion et elle ne veut pas l'interrompre. Il y a plusieurs choses à regarder dans ce jardin de toute façon, elle sourit à Eiríni, touche quelques fleurs et plantes, en sent quelques unes. Tout semble être normal en apparence, mais sous la surface, c'est plus compliqué. Elle reporte son attention sur Týr lorsqu'il se met à parler et à lui expliquer. « J'pense pas que Pélé aurait voulu de toute façon. » fait-elle, riant légèrement. Avoir moins de volcans ? Quelle idée ! Puis bon, elle n'est pas du genre à partager facilement. Ensuite, tout dépend de la date, mais Dorian doit avoir compris qu'ils auraient eu droit à un refus et à de la lave pour les faire déguerpir un peu plus rapidement. Elle le laisse ensuite continuer. « Et aujourd'hui nous n'avons plus assez de magie pour faire quelque chose dans le même genre... » conclut-elle. Elle se trompe peut-être, mais cela lui donne cette impression.  Ou bien il allait falloir que plusieurs dieux, encore plus qu'avant, se mettent à l'ouvrage ensemble, si cela est possible. De ce qu'elle a pu voir au café, tous les dieux ne s'entendent pas très bien.

Les Glorieux... déjà, juste avec le nom, ils donnent l'impression d'avoir du mal à passer dans les cadres de porte. Elle fronce des sourcils. « Je pense qu'il faut vivre avec l'époque... et essayer de s'entendre. » Et c'est elle qui dit cela, qui a été à l'écart très longtemps. « Qu'est-ce qu'ils sont ? » demande-t-elle, en parlant des hommes en noir. Des servants des nouveaux dieux ? « Désolée pour toutes ses questions, tu n'es pas obligé de répondre. » Elle vient de réaliser qu'elle n'arrête pas d'en poser et qu'il n'a peut-être pas la tête à cela. Elle n'avait qu'à se renseigner un peu plus au près de sa sœur, c'est juste tentant parce qu'il est là. Elle hoche la tête. Tant pis pour ce jardin, il ne va pas durer, c'est bien dommage. Elle veut tout de même vérifier une dernier détail, comme pour confirmer le tout. Elle décide ensuite de croquer dans une framboise, elle crache. « C'est... pourri. » Ce qui n'est pas non plus une très grande surprise, même si le fruit semble être parfait. Curieuse, elle prend la fleur qu'elle a mise dans ses cheveux un peu plus tôt. Elle est encore belle, mais cela ne va pas durer. Elle a déjà commencé à légèrement faner, ce qui prend un peu plus de temps quand on l'enlève de sa tige. « J'me demande quel effet aurait mon pouvoir... » Elle fait pousser, aide à grandir, là, est-ce qu'elle va simplement accélérer le processus de décomposition ? Elle jette un coup d'œil à ceux en noir, ce n'est peut-être pas très prudent non plus avec eux.

Dorian n'est pas d'accord avec ce qu'elle vient de dire, pas du tout. C'est un autre sujet sensible qu'elle vient d'aborder encore une fois sans le vouloir. Hi'aka le laisse donc parler sans l'interrompre, ils n'ont pas la même expérience avec les humains et il semble en avoir de besoin. Ce qui n'est en rien anormal puisqu'ils n'ont pas la même longévité, le même type de vie et la même type de croyance et de croyants. « J'dis pas que tout est parfait en ce moment... mais il y a des améliorations, des côtés plus pratique pour la qualité de vie des humains. Je pense pas que de reculer comme il y a quelques centaines d'années soit la meilleure des options. Faut essayer de trouver le juste milieu entre le avant et le maintenant. » Elle ne pense pas que l'époque soit parfaite, loin de là, mais il n'y a pas que du négatif. Elle sait aussi que ce n'est pas équitable partout pour tout le monde, même ici à Philadelphie. « Et... la technologie, je pense qu'elle est juste arrivée trop vite, personne s'y attendait et ils savent pas trop comment se comporter avec. Peut-être que dans quelques années, avec les nouvelles générations qui ont grandit avec, ça devrait aller mieux. » Ils doivent juste trouver comment s'ajuster et peut-être que le tout va s'arranger un peu. On parle de plus en plus des dangers, de faire attention, que cela provoque des dépendances. Nouvelle drogue d'un autre genre, le temps va sûrement arranger le tout un peu.

L'agent du FBI indique ensuite qu'il pense aussi que les hommes en noir ne sont pas humains. « Ce sont des... hologrammes ? » Elle ne sait pas trop, ils ont l'air réels, plus réels que les quelques hologrammes qu'elle a pu voir. Elle goûte un fruit, alors qu'il prend des photos de l'endroit. Elle hoche la tête. Il est vrai que l'absence d'animal aurait aussi dû lui faire penser que le tout n'est pas normal, la beauté et l'incongruité de l'endroit lui a trop attiré l'œil pour qu'elle puisse remarquer cela. « Quelque chose me dit que la quarantaine ne va pas pas être nécessaire très longtemps... » C'est toujours aussi beau, mais l'hibiscus dans ses cheveux, les fruits et les graines, et probablement les racines, pourries vont sûrement faire en sorte que le tout ne va pas durer très longtemps. « Je te rejoins après, ça devrait pas être long. » Elle attend qu'il s'éloigne et qu'il se mette à parler avec ces « hommes » vêtus de noir. Quelque instant plus tard, elle se concentre sur une rose pour la rendre un peu plus grosse. Elle se met à chanter, à voix basse pour éviter de trop attirer l'attention malgré tout. Rien ne se passe. La fleur n'empire pas, mais ne grossit pas non plus, elle reste identique. Ce qui n'est pas normal. Elle va un peu plus, choisit une fougère, se remet à chanter, le résultat est identique ou le manque de résultat. Pourtant, elle sent son pouvoir s'activer, agir, mais il n'y a aucun résultat. Pas d'espoir, tout continue d'agir comme si rien n'est vraiment là, comme si rien n'est supposé être là ; ce qui est le cas.

Elle se dirige donc vers Dorian afin de lui faire dire le résultat et plus elle s'approche, plus elle voit que la situation risque de dégénérer : ils ne semblent pas être de très bonne humeur, quelque chose lui dit qu'il faut calmer le jeu. « J'espère qu'il vous a pas trop embêté. » fait-elle, tout en s'approchant un peu plus rapidement. « L'agent Kerr prend sont travail au sérieux, il ne faut pas lui en vouloir, il ne sait pas quand il doit s'arrêter. » Elle le prend par le bras, l'attire doucement vers l'arrière afin de l'éloigner de ces hommes, ou peu importe ce qu'ils sont. « Ils avaient pas l'air très contents, et comme on sait pas trop ce qu'ils sont, vaut mieux pas les provoquer je pense. » s'excuse-t-elle, dès qu'ils sont éloignés. Parce qu'ils ne savent pas ce qu'ils sont capables de faire. « Ils ont dit quelque chose ? » Est-ce qu'ils parlent ? Elle ne sait pas du tout à quoi s'attendre de leur part. « J'ai quelque chose à te montrer. » Enfin, si rien peut être montré ; ce qui est une bonne question philosophique probablement. « Enfin... j'ai rien à te montrer, mon pouvoir n'a rien fait. » précise-t-elle. « Mais je l'ai senti, il était là, mais il n'avait nulle part où aller. » Ce qui est bien étrange.

Il n'y a rien de bien dans ce jardin tout compte fait. Hi'aka est déçue. Elle aurait vraiment aimé que cela soit plus qu'une illusion. Elle aurait préféré que ce soit un nouveau lieu magique, avec des plantes qui perdurent, amenant un paysage plus coloré dans cette ville. Un jardin qui se renouvelle, qui aurait pu la ressourcer un peu plus, surtout dans les mois d'hiver où la nature est morte. Elle aime le jardin qu'elle a chez elle, ce qui n'est pas exactement la même chose que d'avoir des plantes très exotiques à côté de plantes bien communes. Elle ne sait pas trop qui a pu faire cela. Elle ne pense pas que cela parte d'une mauvaise idée, d'une mauvaise intention, c'est un test amené par ce surplus de magie. Rien d'anormal, retrouver plus de pouvoirs, pouvoir se retrouver un peu plus de cette façon, c'est très tentant. Cela n'a pas dû donner la bonne chose, ou bien il n'y a toujours pas assez de magie pour que cela puisse fonctionner de la bonne façon. À moins de trouver qui a fait cela, tout ceci risque de rester sans réponse. Elle va retrouver Dorian afin de lui faire parvenir ce qu'elle a trouvé, rien, et décide de l'amener un peu plus loin car la rencontre qu'il a risque de mal se terminer avec les hommes en noir. Affronter ces types en noir la brûle, la brûle vraiment. Elle n'aurait rien contre un peu d'action, mais les années lui ont appris à être un peu moins impulsive. Elle l'est toujours, mais elle arrive aussi à penser et à évaluer les situations. Plus qu'avant. Et devoir ralentir Pélé aussi l'a amené à un peu plus réfléchir. Elle va, ils vont, pouvoir se battre avec eux lorsqu'ils vont savoir ce qu'ils sont et s'ils peuvent être battus. Des postes des radio... « Tu les vu toucher à quelque chose ? » Sans être des postes de radio, peut-être qu'ils ne sont juste pas là. Hologramme ou elle ne sait trop quoi d'autre ici pour surveiller, prendre des informations, scanner ou elle ne sait quoi d'autre de technologique.

Elle lui dit ensuite qu'elle n'est arrivée à rien, ce qui n'est pas la réponse à laquelle il s'attendait, il serre une de ses mains et elle hoche la tête. « Il y a peut-être d'autres endroits avec des résidus... faudrait peut-être essayer de tous les trouver et de les rassembler. » Elle voit mal la magie se tenir à un seul endroit, elle est trop instable pour cela. Elle sait aussi que ce n'est pas une magie normale, c'est la magie de Sanctum et malgré ce qu'il lui a expliqué un peu plus tôt, elle n'est pas experte en Sanctum. « J'ai vu Pélé hier justement, avec Lohiau, son disciple, elle... elle était en pleine forme, se disant plus forte et plus revigorée. Ce qui nous a assez inquiété, elle peut être assez impulsive et dangereuse en temps normal, mais si ses pouvoirs sont un peu plus fort... » Un volcan à Philadelphie n'est peut-être pas la meilleure des idées. « J'me souviens très bien de ce qu'elle pouvait faire avant... et il y a plus d'humains concentrés ici qu'à l'époque à Hawaï. » Et il y a plus d'espace à Hawaï, plus d'espace même aujourd'hui comparativement à Philadelphie qui est une ville bien américaine sans trop d'espace vert. Il y a bien des centre-villes sur son île, des immeubles entassés les uns sur les autres, sauf que la nature n'est jamais loin. Nature avec beaucoup d'espace, avec les arbres, les plantes, les volcans, les montagnes. « Lohiau va essayer de rester avec elle le plus possible, il doit me contacter si jamais elle décide d'expérimenter cette nouvelle énergie. » Pour le bien de tous.

« Sinon... il y a Xiuhtecuhtli, un dieu aztèque qui a ouvert une boutique d'antiquités il y a environ un mois, si jamais tu as besoin d'artefacts ou bien d'objets particuliers magiques il essaie d'en regrouper... les autres je les ai jamais vraiment rencontré, j'en ai surtout entendu parler à vrai dire. Je suis pas très souvent sortie de mon île. » Elle a bien fait quelques voyages un peu partout, surtout depuis que les avions existent à vrai dire, mais sinon, elle s'est toujours sentie très bien chez elle. « Pour la réincarnation... avant j'étais capable de ressusciter. Là, j'arrive à guérir... faudrait que je réessaie avec ce nouvel afflux magique. C'est pas non plus à faire à la légère. Parce que quand je ressuscitais, je guérissais en même temps... » Il faudrait donc une mort directe sans signe extérieur. « Et si ça fonctionne pas, ça va faire un mort... »  Ce qui serait bien dommage. « Et j'ai rarement fait revenir à la vie quelqu'un dont ça fait un moment qu'il est mort. » Elle s'arrête un instant, se met face à Dorian et croise son regard. « Tu as perdu qui ? » Il vit depuis longtemps, il a dû perdre probablement plein de personnes, elle s'est habituée... mais là, c'est autre chose, elle le sent. Il a perdu son équivalent de Pélé ou de Lohiau.

Dorian explique ce qu'il a vu, rendant la réalité assez compliquée tout compte fait. Illusion, réalité ? La première explication semble être plus logique, car la deuxième est un peu plus compliqué ; à moins qu'ils ne soient tous de la même grossesse. Ils ont touché à quelques documents, à quelques affaires. Qu'ils ont avec eux depuis le début ? « C'était peut-être les leurs... » Pour faire illusion, faire comme s'ils étaient vraiment là. Elle ne sait pas trop, c'est inusité. Elle ne sait pas trop quoi penser de tout cela. Surtout avec le côté comme s'ils sont une radio lorsqu'ils parlent, le côté réel perd de sa crédibilité. Elle reste un moment dans ses pensées, essaie de trouver une réponse satisfaisante à cela, mais c'est peine perdu. C'est trop nouveau et elle n'est pas celle qui s'y connait le plus en technologie. Elle connait la base, mais elle n'est pas une accro. Elle hoche la tête, un peu inquiète. Les Dieux ont du mal à avoir des croyants, mais si en plus ils les empêchent d'avoir un nombre stables, cela n'indique rien de très bon pour eux. « On dirait qu'ils sortent de La Matrix... » Monsieur Smith, bonjour. « Je me demande pourquoi ils font ça... on a tous vécu de façon plus au moins isolés au fil des années, ils sont déjà gagnants en quelques années avec les nouveautés, nous laisser tranquilles c'est trop compliqué pour eux ? » Ils sont déjà en train de les écraser alors qu'ils essaient de respirer et de survivre péniblement.

« Je peux toujours essayer de chercher un peu partout, mais prédire, les statistiques, les calculs... c'est pas dans mes cordes. » Elle n'a jamais été très douée là-dedans, mais errer, elle se débrouille mieux. « Je me perds plus facilement à Philadelphie que dans une forêt, ça va peut-être enfin être utile. » Ce qui n'est pas très logique, sauf qu'elle n'y arrive juste pas dans cette ville. Au moins, en se rendant n'importe où un peu par hasard elle fait des découvertes plus au moins intéressantes. En espérant que cela puisse payer. « Je veux bien quelques noms. » Autant parce que la ville est grande et qu'elle ne pense pas arriver à la parcourir seule, surtout si l'afflux de magie change de place que parce qu'elle ne sait pas trop comment organiser cela de façon officielle, sans oublier les détails comme savoir où cela pourrait aller. « Tu veux être tenu au courant ? » Il ne veut pas s'en mêler, pas plus que de donner quelques noms, mais il a bien le droit de savoir s'il le souhaite. La disparition de Sanctum a dû l'affecter s'il ne veut pas prendre part à une sorte de reconstruction. Bien que cela semble être assez impossible puisque la magie n'est plus ce qu'elle était.

Elle parle ensuite de ce qui n'est pas une très bonne nouvelle à propos de redonner la vie à quelques personnes. Aujourd'hui, elle ne peut plus vraiment et tester avec un afflux de magie est trop aléatoire. Il ne dit rien, mais son visage change légèrement d'expression. « Si l'envie d'essayer lui prend... » Elle est venue ici pour se rapprocher des Dieux et de Sanctum, sans Sanctum, il reste la ville... elle ne va pas la détruire. Enfin, Hi'aka l'espère. Pélé aime bien garder ce qu'elle fait pour elle et lui en parler juste après, ce qui n'est pas toujours très pratique pour essayer de la calmer ou de l'empêcher de poser certains gestes. Elle hoche ensuite la tête puisqu'il connait déjà le seul Dieu qu'elle peut lui conseiller. Elle aborde ensuite le sujet qui fait mal, cela se voit aussi. Il a perdu beaucoup de personnes, mais il ne parle pas de la personne qu'il a vraiment perdu. Elle le sait, le sent, ça se voit malgré le fait qu'il fait tout pour le cacher. Justement pour cette raison en réalité. Elle affiche un air désolé, elle ne les connaissait pas, mais ce n'est pas une raison pour faire comme si de rien n'était. Surtout quand cela affecte autant leur survie. Le Dieu se met ensuite à parler de qui il a vraiment perdu. Elle reste toujours silencieuse, mais pose doucement sa main sur le bras de Týr en soutien.

Dorian se met à lui indiquer le nom de quelques Dieux qui pourraient être intéressés à chercher les flux de magie un peu partout dans la ville. Il parle de ceux qui tiennent le café Moon and Stars, elle hoche la tête. Hi'aka s'était bien rendue compte que les propriétaires de l'endroit étaient des Dieux. Elle se met à rire lorsqu'il dit que certains dieux doivent faire partie de l'alliance seulement pour la nourriture. Il dit quelques autres noms, dont elle n'a que vaguement entendu parler par sa sœur. Bon, elle se dit que puisqu'elle sait où est le Moon and Stars, elle va commencer par eux et que ses derniers doivent bien connaître les autres. « Merci. » fait-elle. Elle ne sait pas trop ce que cela va donner. Elle ne sait pas plus s'ils vont vouloir s'en mêler ou s'ils vont vouloir collaborer avec une presque inconnue. Elle va bien le savoir plus tard. « Je te tiens au courant alors. » fait-elle. Il ne demande rien, elle va l'obliger à avoir des nouvelles. Elle lui demande plein d'informations depuis qu'ils sont tous les deux dans ce jardin, le prenant presque pour un Wikipédia des dieux (bien que cela semble être plus ce Nagib), elle peut bien lui donner des informations à propos de ce qu'elle va découvrir, ou pas. « Je peux te contacter de quelle façon ? » Il n'est pas obligé de lui donner son numéro de téléphone, bien qu'elle ne compte pas le harceler. Au pire, elle peut toujours lui envoyer des lettres. Le système postal fonctionne encore même s'il est moins utilisé.

Le Dieu se met ensuite à parler des pertes qu'il a eu lorsque de la disparition de Sanctum, terminant par celle qui lui cause le plus de sentiments. Elle ne laisse pas sa main longtemps sur le bras, ce n'était pas une bonne idée, bien que ce soit un geste simple. Elle le perçoit, elle l'enlève donc rapidement, ne voulant pas lui causer de problème. Elle le suit, sans trop porter attention, jusqu'à la rue, où ce qui semble être sa voiture est garée. « Si tu pouvais me rapprocher du quartier historique, j'y habite. Près du Fairmount Park. » S'étant perdue pour se rendre jusqu'ici, elle pense avoir quitté le quartier historique. « Sinon, je commence à comprendre les bus, ça devrait aller. » Après cinq ans, c'est presque pathétique de sa part. Elle regarde Eirìni, fait un sourire, par habitude.