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 Coeur à l'autel du sacrifice

Anonymous
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 Coeur à l'autel du sacrifice  Ven 2 Aoû 2019 - 14:38
Coeur à l'autel du sacrifice (flashback)

Pour une fois, dans son immuable existence, il loue le peu de luminescence de ce corridor. Les ombres valsent à l’hypnotique ondoiement des torchères disposées en rangs d’oignons, mutiques témoins du quidam qui claudique en s’étouffant de discrétion. Nulle âme environnante pour le distinguer, pour nieller l’ubuesque scène qui l’emmène, pour la toute première fois, sur les tréteaux de l’incertitude. De l’insécurité. Les lorgnades se font furtives, anxieuses qu’un quelconque olibrius puisse sourdre de la pénombre. Sa course fait halte devant un huis, contre le chambranle duquel ses paluches prennent inexorablement appui, au risque que sa frémissante carcasse ne se pâme. Tout pantelant, son poing exécute une trinité de coups sur le bois. Puis il cogne encore, résolument, hâtivement, articulant avec vigueur l’urgence de la situation. Plus les secondes exsudent du temps, plus sa requête se fait pressante. Jusqu’à ce qu’enfin, la porte s’ouvre entière.

Au devant de son logis, l’hôte des lieux n’y glane guère une visite de courtoisie. Il y aperçoit plutôt un impossible portrait. Un réel altéré. Une vision à ce point au paroxysme de l’invraisemblance qu’elle pourrait en être infante de mauvais songes. Thot, le puits de science, l’impalpable astre de Savoir, se tient là, maculé de poussière, d’ecchymoses.. Et de sang. Echine voûtée, les phalanges de sa main dextre sont hideusement écorchées, son avant-bras senestre soutenant son abdomen affirme une meurtrissure interne, et en guise de macabre parure, une plaie aussi laide que profonde sur toute la longueur de sa pommette. Les yeux cerclés, ses prunelles de jais miroitent éreintement, mal et détresse. Nul verbe nécessaire, nulle dialectique pour faire comprendre qu’il n’est qu’un hère venu quérir de l’aide.

Et l’érudit de s’effondrer. Ou plutôt, de s’élancer contre la musculeuse charpente du nordique pour s’y agricher, aussitôt soutenu par cette force ourse qu’il lui connaît. La mouvance dans les entrailles des appartements le fait grogner, mandibules contracturées sous les salves de douleur qui assaillissent son corps. Il se laisse traîner plus qu’il ne guide, au moins jusqu’à ce qu’il distingue une croisée par laquelle chatoient les rayons d’une lune à l’orée de la complétude. « Là !... Installe-moi là ! » Grince t-il en désignant l’emplacement d’un index tant flanqué d’écarlate que l’on ne distingue plus une parcelle de couleur de sa peau. Lorsque son séant touche sol, il se plaît à s’étrangler avec un râle prompt à faire frémir Sanctum. Un tant soit peu soulagé de ne plus avoir d’effort moteur à fournir, il s’égare dans un instant de silence, le faciès cajolé par les faisceaux séléniens que ses pores absorbent déjà, sans pour autant faire agir la divine panacée.  Epuisé, secoué, il clôt les paupières en feignant le moribond.

« Devant la porte de la justice à l’endroit où l’on entend les plaintes de tous les plaignants, afin de distinguer la vérité du mensonge, à cette grande place où l’on protège les faibles pour les sauver des puissants. »

Ode à la probité - citation antédiluvienne énoncée avec une curieuse solennité, que le Dieu des Serments reconnaîtrait bien qu’elle soit originaire d’une autre contrée. Tirade annonciatrice de jugement que les antiques égyptiens avaient pour marotte de prononcer à l’aurore de chaque procès, elle est l’indice d’une coulpe ayant besoin d’être battue, d’une conscience nécessitant d’être allégée. Les calots de Thot s’apposent sur l’essence scandinave, compagnon intemporel, ami à l’inestimable préciosité - l’un des seuls dans ce macrocosme, assurément, face auquel le masque s’écaille. « Tyr... » Sur les traits physionomiques du sarrasin se peinturlure une émotion inintelligible, une insondable tribulation si rarement aperçue qu’elle en est inédite. « Je... » Il déglutit, les mots peinent, acidifient son gosier déjà sec. Il n’en a pas la moindre envie, mais se force quitte à en glavioter son myocarde et sa fierté avec ce dernier. « Je ne sais pas... » Pire miasme, pire toxine que cet aveu qui le calcine de l’intérieur. Lui ? Ne pas savoir ? Ne plus savoir ? Que son semblable des landes septentrionales marque cette date d’une pierre blanche – ou noire -, son esgourde a ici recueilli une confession pour le moins extraordinaire. « Je ne sais pas si ce que j’ai fait est juste. Ca ne l’est pas... » Il contemple alors ses vêtements, ses mains gorgées d’un vermeil à peine séché, l’oeil vague, l’âme en peine. « Mais un serment, dis-le moi, doit être respecté au prix de tous les sacrifices. »
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Dorian Kerr
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Dorian Kerr
Âge et date de naissance : Incarné à 36 ans, enveloppe née en 1983.
Métier/occupation : Agent du FBI ♆ Dieu justicier.
Cible touchée par Cupidon : Cœur inconsolable, à jamais épris d’une déesse éteinte.

Panthéon d'origine : Nordique
Divinité incarnée : Týr (ciel, ordre, justice, serment, guerre juste, victoire, stratégie).
Pouvoir(s) : Victoire du juste : Les forces du destin concourent à lui apporter la victoire en influençant les actions, comportements et probabilités de façon surnaturelle. Capable d’octroyer cette bénédiction éphémère à un être vivant ou un objet en dessinant sa rune : Tiwaz ᛏ. Vigueur du ciel : Capacités physiques accrues (force, robustesse, réflexes, rapidité). À leur paroxysme sous un ciel azur, moins impressionnantes la nuit. Déclinent rapidement dans un lieu hermétique (souterrain, grotte, bâtiment sans fenêtre…), ou lorsque d’épais nuages camouflent le ciel. Vol diurne : Capable de léviter et se mouvoir avec facilité dans les airs, avec toute la charge qu’il est capable de porter. Plus le ciel est sombre, plus ce pouvoir le fatigue vite.
Point faible : Serment inaliénable : Contrevenir de façon volontaire à une promesse altère considérablement son essence divine, au point d’être expulsé de l’enveloppe charnelle. Seule la personne liée par le serment peut l’en libérer, de vive voix ou sous forme spirite après son trépas.

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 Re: Coeur à l'autel du sacrifice  Sam 3 Aoû 2019 - 15:09
Coeur à l'autel du sacrifice (flashback)

(Remarque : les événements se déroulent avant que Týr accède au rang de Vice-Primat de l’Ordre.)

Le regard hyalin de Týr se perd dans la contemplation d’une balance de la justice. Une magnifique pièce d’orfèvrerie germanique, coulée dans un bronze de qualité joaillière. L’œuvre de toute une vie, qu’un croyant du haut Moyen Âge a ciselée en son honneur. Gravée sur la partie médiane étincelle la rune Tiwaz, symbole de la victoire que le dieu accorde aux Justes.
Le doigt accusateur de Týr appuie sur le plateau de gauche. Le camp du chaos, de l’iniquité. Le côté qui ne cesse de triompher depuis que Fenrir lui a englouti la main droite dans sa gueule turpide.

Même les serments ont perdu leur signification sacrée. Le terme est entré dans le langage courant par le souterrain nauséeux de la débauche ; aujourd’hui moqué, utilisé pour décrire les serments d’ivrogne.
Les serments sacrés du mariage, jusqu’à ce que la mort nous sépare, se délitent après un verre de vin et un sourire.

Un sentiment d’amertume étreint la poitrine du dieu. D’un revers de la main droite, il chasse le lourd objet qui se renverse telle la statue d’un héros déchu. Imbécile, maugrée-t-il en réconfortant sa main fragile, plus impulsive que l’autre.
Plus humaine.

On cogne à la porte. Abruptement.
Týr n’apprécie pas qu’on l’importune de cette manière. La brusquerie contrarie l’harmonie ; offense les règles de bienséance qui régissent son humble demeure.
Seul un mortel commettrait l’erreur d’aborder ainsi le dieu de l’Ordre. Ou l’un de ces messagers à plume, comme ces maudites chouettes que Týr a récemment percutées en vol. Qui le frondent de leurs gros yeux hargneux depuis l’incident.
Ces volatiles apprendront qu’à défier un dieu, on y perd ses plumes.

Týr va ouvrir sans hâte, refusant de céder à l’empressement.
Ce n’est pas un hibou qui vient rompre sa tranquillité, mais un autre symbole emplumé : l’Ibis en personne. Ou du moins a-t-il toujours connu Thot sous ce noble aspect. Devant lui se tient plutôt le babouin éperdu et agité.

Ensanglanté.

Une expression de surprise plisse le masque de froideur. Le Nordique recueille son vieil ami comme un frère. Amis, ils l’étaient déjà quand les panthéons s’affrontaient pour la suprématie de Sanctum. Des luttes auxquelles Týr n’a jamais participé, car aucune n’était juste.

L’économie de paroles sied aux dieux sages. Týr obéit à l’injonction, soutient l’Égyptien accablé de son puissant corps viking, figé dans une vigueur éternelle. L’installe sous un rayon sélénite qui apaisera les blessures de son enveloppe bicentenaire. S’éloigne afin de chercher un baquet d’eau pure.
Se fige lorsque le sacrement est prononcé. Plus sacré à ses yeux qu’une sainte liturgie chrétienne.

— Je t’entends, Thot. Tu invoques le Juge impartial, et Juge impartial je serai pour toi…

Le Nordique s’agenouille à côté de l’homme bouleversé. Trempe une pièce de tissu dans l’eau claire, saisit les mains souillées du Savant qui, pour la première fois de leur longue relation, souffre d’un horrible doute.

— … Mais permets à l’ami de rendre à ton corps sa dignité.

Un corps dont Thot contemple avec effroi les mains souillées. D’un regard que Týr connaît – qu’il a déchiffré en de pléthoriques occasions au cours de ses voyages. Nordiques, Germains, Romains, Indiens, Chinois, Égyptiens : peu importe les cultures et les infinies variétés de l’iris, prendre une vie ternit le cristallin des hommes et des dieux – jusqu’à assombrir l’antique oudjat que son ami affectionne.

La voix de Týr résonne à nouveau. Calme comme les eaux du Nil, vaste comme son détroit. Infrangible comme le granit des pyramides.

— Un serment doit être honoré, quoi qu’il arrive. Mais il ne saurait servir de prétexte à une conduite qui va à l’encontre de ce serment.
Tu connais les lois qui ont régi ce monde, depuis le Code de Hammurabi jusqu’au Codex Quetzalecatzin ; tu saurais situer chaque virgule de chaque législation du monde moderne. Et comme moi tu sais que la précision des mots ne dispense jamais de la sagesse de qui les interprète. Il en va de même pour les serments.
Fais-moi le récit de ce qui t’est arrivé, des actions qui troublent ton esprit probe et ton cœur généreux. Alors je serai en mesure de rendre un jugement.
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 Re: Coeur à l'autel du sacrifice  Lun 5 Aoû 2019 - 16:38
Coeur à l'autel du sacrifice (flashback)

Divins aux antipodes. Glace et flamme, convergence des dissemblances ayant fait forge d’une nébuleuse harmonie. Ainsi crées pour se rencontrer, pour chacun s’enticher de leur quintessence pour en faire profit, pour eux – pour l’humanité. Ce n’est point la contingence qui a guidé les pas ensanglantés de l’Ibis vers le dieu ostrogoth, c’est un hymne mutique, un cantique audible par leurs seules esgourdes. De frère à frère, depuis longtemps titrés, il est venu glaner tant d’intimité que de rectitude. Car il le sait, nul éclat de leur amitié ne viendrait jamais grimer la franche véracité dont le nordique est héraut. Jugement qu’il implore autant qu’il craint, phonème guttural qui fait sceau d’impartialité et le conforte dans ce choix instinctif que celui de se présenter à lui. Et les paluches coupables, profanées, de se soustraire à sa vision trouble pour disparaître dans le linge dont il viole la lactescence. Contact frêle contre les phalanges décharnées, lui essouche une contorsion de ces traits spoliés de sagesse. Faciès contemplatif de l’âcre grenat qui disparaît difficilement de ses mains, il écoute religieusement, forcé d’humilité face à la sainte simplicité de la Justice.

« Savoir est, dans mon cas, la plus indicible des bénédictions... et la plus innommables des fatalités. » L’inénarrable pesanteur de la Connaissance semble accabler les épaules de Thot, le râble toujours en voûte, le faix de son intellect visible à l’instar d’un mont amorçant le noyau terrestre et percutant jusqu’aux cieux. « Laisse à ce corps le loisir de plier sous le joug d’une douleur légitime, qu’elle soit souvenir brûlant de ce jour, enchâssée dans ma mémoire à défaut de balafrer cette chair. »

La paume s’appose avec reconnaissance sur l’avant-bras du viking, le conviant à ne pas disposer d’une bienveillance pour le moment imméritée. Les faisceaux lunaires, eux non plus, ne font pas onguent. Le mal est sciemment préservé, comme indivisible du témoignage qui s’apprête à être conté. Avant ceci, le sarrasin de se fendre d’une nouvelle citation propre aux procès de son ère.

« Comme Amon est durable et comme Pharaon est durable, qu’il vive, prospère et soit cohérent, lui dont la puissance est plus terrible que la mort, je jure de dire la vérité. » Le souffle lourd en conséquence des multiples meurtrissures qui le diaprent, il ne s’en fait pas moins solennel. « Sois témoin de ce récit, ô Tyr, ma parole est d’or et le demeure. Ce fut jadis qu’il brilla de mille feux. Ousirmaâtrê Setepenrê Ramessou Meryamon, notre fils à tous dieux de l’Ancienne Egypte, Ramsès deuxième du nom, Pharaon Bâtisseur. Il a porté sa nation aux nues, nous a honoré, glorifié, nous autres, comme aucun de ses prédécesseurs. Il était un homme de conquête, d’intellect, je le dis, le plus illustre de nos Ptolémées. A son trépas je vins aux côtés d’Anubis, et en présence de mes divins pairs, de Maât, de Rê, je lui fis le serment d’être l’immuable gardien de sa mémoire. Nul fruit de sa prime descendance ne devrait ignorer son héritage, hoirie ferait immuabilité à leurs cœurs tandis que les merveilles de son règne seraient octroyées à l’humanité avec parcimonie, au gré des âges... et des méritants. Ma prophétie est aujourd’hui encore son ataraxie. »

La prunelle de brasiller, vitreuse nostalgie qui émane de chaque syllabe, tandis que l’Histoire semble ondoyer sous son regard égaré. A la confession de son secret connu de peu, il arbore un sourire ourlé de suavité. Souvenirs à chérir, fondements d’un présent qui n’est guère celui espéré. Aux lippes de sombrer dans l’amertume, dans un puissant amalgame d’ire et de chagrin.

« Mais... il a fallu que cet... ingrat refuse cette extrême onction à sa progéniture... A cette ouaille j’ai tout donné... ! J’en ai fait l’un des plus vénérables archéologues de son époque... Je l’ai conduit à d’inestimables butins... » L’oeil s’humidifie plus encore, miroite une intolérable désillusion. « En dépit de mes faveurs, il a choisi de me... glavioter au visage en me défiant, en m’interdisant de faire passation à son fils... ! Un fardeau trop lourd, a t-il dit. » Il ose lorgner l’enfant d’Odin. « J’ai tenté de faire montre de compassion, Tyr, je le jure au nom d’Amon Rê. J’ai patienté quelques années, puis je les ai secrètement conduits, son épouse et lui, à la découverte d’un des plus prodigieux trésors de Ramsès. En contemplant leur émerveillement, j’ai pensé qu’ils allaient comprendre. Mais ils se sont entêtés, ils ont maudit mon nom et celui du Ptolémée. Alors, j'ai cessé de les guider, en sachant qu’ils finiraient par échouer dans un piège. Elle y est tombée la première... il m’a subitement supplié de la sauver. » Il détourne le regard. « Je l’ai regardée mourir. Sa perte a enfanté un courroux dont je ne soupçonnais pas l’intensité. Il m’a attaqué. Avec l’insondable désir de m’éradiquer. Une violence digne de Seth. » Ses paupières se ferment. « Je l’ai occis. Avec une rage dont je ne me soupçonnais pas être le détenteur. Je l’ai tué. Peut-être deux fois. Peut-être trois, pour avoir voulu être un blasphème à mon honneur et à celui de son aïeul. Pour préserver mon serment. »

La mort lui est familière. Mais pas de cette façon.
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Panthéon d'origine : Nordique
Divinité incarnée : Týr (ciel, ordre, justice, serment, guerre juste, victoire, stratégie).
Pouvoir(s) : Victoire du juste : Les forces du destin concourent à lui apporter la victoire en influençant les actions, comportements et probabilités de façon surnaturelle. Capable d’octroyer cette bénédiction éphémère à un être vivant ou un objet en dessinant sa rune : Tiwaz ᛏ. Vigueur du ciel : Capacités physiques accrues (force, robustesse, réflexes, rapidité). À leur paroxysme sous un ciel azur, moins impressionnantes la nuit. Déclinent rapidement dans un lieu hermétique (souterrain, grotte, bâtiment sans fenêtre…), ou lorsque d’épais nuages camouflent le ciel. Vol diurne : Capable de léviter et se mouvoir avec facilité dans les airs, avec toute la charge qu’il est capable de porter. Plus le ciel est sombre, plus ce pouvoir le fatigue vite.
Point faible : Serment inaliénable : Contrevenir de façon volontaire à une promesse altère considérablement son essence divine, au point d’être expulsé de l’enveloppe charnelle. Seule la personne liée par le serment peut l’en libérer, de vive voix ou sous forme spirite après son trépas.

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 Re: Coeur à l'autel du sacrifice  Ven 9 Aoû 2019 - 6:48
Coeur à l'autel du sacrifice (flashback)

Thot refuse le linge humide, que Týr plie et pose soigneusement sur le bord du baquet. Un plissement désapprobateur traverse son front pâle.

— Pour quelqu’un qui attend son jugement, tu sembles prompt à te condamner. Libre à toi de conserver ce manteau de douleur et d’indignité, puisque c’est le souvenir que tu souhaites garder de cette journée.

Aucunement vexé, le Nordique redresse les jambes et tend sa haute stature. Il recule de quelques pas, croise les bras devant sa poitrine.

— Je t’écoute.

En effet, Týr écoute son ami sans l’interrompre. Sans manifester accusation, approbation ou compassion sur son visage impassible. Thot réciterait les pages d’un ennuyeux registre d’intendance que la même expression atone, indéchiffrable, caractériserait le Nordique.
Pourtant ce dernier écoute avec attention. Pas uniquement la voix de Thot, qui résonne à ses oreilles comme l’écho lointain d’un geyser d’émotions brûlantes et chaotiques. Le dieu des Serments prête attention à son essence divine ; à la compréhension intuitive, innée que l’univers lui a inculquée au moment de sa création.
Týr ne juge pas avec sa tête, ou avec une mémoire remplie de codex législatifs. Il ne juge pas avec son cœur, partial par nature et devenu las. Il juge à l’aune de ce qu’il est. À l’aune de qui il est.

Un silence succède au récit de l’Égyptien. Le dernier mot prononcé, serment se suspend dans l’antre du Nordique comme la dernière note d’un cantabile.
Le regard de Týr se lève, contemple à présent l’infini du ciel qui entoure le disque lunaire.

— Ce n’est pas ton serment qui te trouble, gardien de Khemenou et de la mémoire du grand Ramsès. Pas le serment que tu respectes avec une assiduité infaillible depuis cent générations d’hommes. Un serment que tu as une fois de plus honoré, malgré la résistance qui s’opposait à ta mission sacrée.

Týr lève une main solennelle, comme pour rendre une sentence.

— L’homme que tu as mené au trépas fut instruit par tes soins, et je ne doute pas une seconde qu’il fut correctement instruit. Son épouse et lui connaissaient son héritage, l’inéluctabilité du serment qui te lie à sa lignée. Il a insulté ses ancêtres, son legs. Ils vous ont insultés toi et ton panthéon, qui avez apporté grandeur et bienfaits au peuple dont il est le descendant. Tous deux connaissaient les implications de leur refus. Malgré leurs outrages, tu n’as pas porté le premier coup. Tel Icare lorsqu’il a voulu défier les dieux et les lois de l’univers, ils ont hâté leur propre chute.
Tu as honoré ton serment avec raison, Thot. En cela, aucun reproche ne peut t’être adressé.


La main du Juge s’abaisse. Týr rejoint une vieille chaise en bois, gravée de motifs runiques, sur laquelle il s’assied en écartant les coudes, avant-bras posés sur les cuisses.
La voix du Nordique se fait moins solennelle, retrouve un timbre familier.

— Ce qui te trouble réellement, mon ami, c’est la brutalité avec laquelle ton enveloppe charnelle a répliqué. Le félon a cédé à un chaos destructeur, qui a envahi ton esprit prodigieux et glissé sous ta chair tel un nuage de sauterelles. La huitième des dix plaies d’Égypte, n’ai-je nul besoin de te rappeler.
De cet abandon à la sauvagerie tu es coupable, toi le scribe des dieux, chantre inlassable de la civilisation dont tu t’es écarté.


Týr pointe du doigt les mains blessées, maculées de sang.

— Et ce n’est pas la douleur que tu t’infliges qui expirera ton égarement. Pas plus que retirer la souillure de ton corps ne l’effacera.

Le discours de Týr s’achève, bien que la continuité de son souffle trahisse des paroles tues. Le Nordique redresse le buste ; son dos vient épouser le dossier rigide de la lourde chaise.
Il fixe l’Égyptien de son regard clair, amical et pourtant inquisiteur.

— Que comptes-tu faire du nouvel orphelin, légataire de Ramsès ?
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