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 [Terminé] Mad Veterans (Johan & Kaitlyn)

Cosmos
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Cosmos
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 [Terminé] Mad Veterans (Johan & Kaitlyn)  Sam 3 Aoû 2019 - 7:01

Mad  Veterans

Les Mad Veterans.
Le nom que la presse, inventive lorsqu’il s’agit d’audimat, donne à une bande de cinglés qui sévit depuis quelques semaines à Philadelphie. Qui saccage, kidnappe, viole, torture, massacre (parfois dans cet ordre, parfois dans un autre) sans logique apparente.
La tête d’une victime a été expédiée en provenance de l’État voisin. Des mains humaines ont été clouées sur des portes. Un cœur retrouvé dans la boîte aux lettres d’une fiancée. Le FBI travaille jour et nuit à recueillir des témoignages, remonter les pistes. La Serious Crimes Unit a été mise sur le coup.
Les détails sordides n’ont pas été révélés au public « dans l’intérêt de l’enquête ».

Plusieurs Mad Veterans ont déjà péri lors de confrontations brutales avec les patrouilles de police. Leur point commun : tous des vétérans, d’Afghanistan pour la plupart, dont l’Amérique florissante traite le mal-être avec des prescriptions de fentanyl.
Tous ont rendu l’âme dans un ultime éclat de rire, heureux de contempler le visage de la mort ailleurs que dans les yeux de leurs victimes.

Hommes et femmes bien entraînés, équipés d’AR-15 et surplus militaires, insaisissables dans les bolides qui les transportent, les Mad Veterans outragent par leur folie meurtrière, déconcertent par leur mépris du danger.


Un signalement d’activités suspectes.

C’est sur ce motif que McKinney a accompagné son collègue, le robuste Craig Smith. Une inspection matinale de routine pour remettre la lieutenante en selle après sa convalescence.
Ordre a été donné d’observer et rendre compte. Ne prendre aucun risque.

À présent Craig Smith hurle comme un animal sur un autel sacrificiel. Ses cris résonnent dans l’imposant garage pour autobus où il est solidement attaché à une chaise, flanqué de deux types à l’air aussi barges que le tortionnaire.
Pris au piège dans le repaire des Mad Veterans, propriété de leur chef.

Kaitlyn a vu le foret brunâtre d’une perceuse creuser lentement le dessus d’une de ses mains, faire jaillir le sang comme d’un puits de pétrole, avant qu’on la conduise sans ménagement à l’arrière d’un bus en réparation. Serflex autour des poignets, un homme avec fusil en bandoulière devant chaque jeu de portes du long véhicule.
Deux spectateurs enthousiastes qui la retiennent captive. Qui rigolent face à l’horreur comme à une bonne blague.

Tout s’était passé très vite.
Fidèles à la procédure, Smith et McKinney s’étaient séparés pour inspecter prudemment les lieux. Smith s’était fait cueillir en sondant les abords du garage ; McKinney avait senti la lame froide et implacable d’un couteau glisser sur sa gorge tandis qu’elle faisait le tour. « Tu fais c’que j’te dis, sinon j’te vide comme une truie, » avait ordonné la voix qui tenait l’arme.
Une voix de dément, chargée des trémolos propres aux plus cinglés des criminels.

En pénétrant à l’intérieur du garage, Kaitlyn avait relevé la présence de moniteurs à travers les grandes vitres d’une pièce aménagée, aux allures de secrétariat. Des images des alentours s’affichaient sur un assortiment d’écrans. Caméras de surveillance couvrant le périmètre : les deux flics n’avaient aucune chance.
Un moniteur restait cependant obscur. Une faille dans leur dispositif ?


La lieutenante McKinney simule gémissements et cris de jouissance sexuelle depuis une vingtaine de minutes. Vingt minutes interminables, entrecoupées des affreux bruits de perceuse auxquels succèdent les hurlements de douleur de Craig.

Kaitlyn a d’abord été surprise d’apercevoir les flammes du désir dans les yeux de l’ex-caporale Patty Hanson, venue « passer le temps ». De la voir déboutonner son pantalon. Avant de comprendre, lorsqu’une voix autoritaire avait ordonné à l’extérieur du bus : « Y passe pas la nuit comme la dernière fois, la gouine, on veut tremper l’biscuit ! »

Malgré la gêne et la terreur, la courageuse policière est parvenue à baisser la garde de la tortionnaire. À la maîtriser, l’assommer sans attirer l’attention. Kaitlyn a eu de la chance, malgré l’éclatement d’une arcade sourcilière – Patty s’est défendue comme une lionne.
En revanche, aucune lame pour trancher ses liens. Mais Patty portait un flingue et un téléphone. Les siens lui ont été subtilisés.
Téléphone grâce auquel McKinney a appelé directement le central.

L’opératrice a d’abord cru à un canular. Les émois que McKinney continuait à simuler n’ont pas facilité la communication. Mais Kaitlyn a eu le temps de décrire à voix basse tout ce qu’elle avait vu. Cependant d’autres Mad Veterans ou victimes se trouvent peut-être sur place.

Puis l’écran du téléphone s’est éteint. Batterie à plat.


Le capitaine McRawne a été prévenu dans l’instant. Dépêché sur place avec ordre de neutraliser les Mad Veterans, sauver les deux policiers captifs. Avec quels moyens et quelles priorités, cette responsabilité lui incombe.

Les hommes de la SCU ignorent que cette fois, le charisme singulier de leur chef sera inopérant sur les apôtres fanatisés qu’ils s’apprêtent à affronter. Qu’une autre force, sombre et sournoise, viendra perturber l’odiokinésie dont ils bénéficient.

Car le propriétaire du garage Wilkinson, meneur des Mad Veterans, tortionnaire, est le nouveau disciple d’un dieu de la folie et de la douleur. Un dieu banni de Sanctum, qui refuse la réclusion et le déclin.
Chaque crime, chaque acte de torture est une offrande. L’unique moyen de subsistance de son dieu et maître dans un monde qui a tourné le dos aux anciens sacrifices rituels.
L’unique pouvoir du zélé serviteur : exacerber la folie, faire ressurgir les noires pulsions chez celles et ceux qui ont déjà goûté au sang, au frisson des batailles, à la haine de l’ennemi.

Un défi pour la SCU ; un combat intérieur que leur Teutatès devra également remporter.


Série de coups de poing sur la carrosserie de l’autobus.

« Putain, Patty ! Abrège un peu, merde. Carl a ses couilles qui vont exploser ! On t’laisse encore cinq minutes, pas une de plus. »

La lieutenante serre ses mains liées autour de la crosse du 9mm. Seule, elle réussira au mieux à abattre un garde, sans doute en blesser un deuxième, avant de succomber à son tour sous les balles.




Informations complémentaires :

Le contexte de ce RP aléatoire vous est proposé par @Godric Oathbridge. Vous pouvez le MP si un point du contexte vous turlupine.

Le staff n’interviendra pas au cours de ce RP. C’est à présent votre sujet, vous le gérez comme un RP ordinaire.

Si le contexte ne vous inspire pas (ça arrive !), détournez-le pour l’entraîner dans une autre direction. Ou parlez-en ouvertement avec votre partenaire, mais ne l’abandonnez pas.

Par défaut, le premier nom mentionné dans l’en-tête du sujet répond en premier. Vous pouvez naturellement vous accorder sur un ordre différent.

Nous vous souhaitons un bon jeu. Amusez-vous bien ! [Terminé] Mad Veterans (Johan & Kaitlyn) 2101779645
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 Re: [Terminé] Mad Veterans (Johan & Kaitlyn)  Dim 4 Aoû 2019 - 0:05
Dilemme. Que faire face à ses cinglés ? Anders a l’idée de prévenir les équipes d’intervention du SWAT de la ville. Ce n’est pas notre taf après tout de dégager une bande de gros bras armés jusqu’aux dents. Il a raison dans l’idée, mais comment peut-on nier les appels qu’on nous a lancés ? Les flics de la ville ont l’habitude de gérer plein de trucs. Les crimes crapuleux, les meurtres avec préméditation, les trafics de drogue et autres. Ils sont très bons, de manière générale. Mais comment gérer des hommes plus forts, plus durs et mieux organisés que jamais, renforcés qu’ils sont par leur absence totale de scrupules, de pitié et de compassion. J’avais vu les images, comme tout le monde. J’avais vu ces hommes ouvrir le feu sans sommation, abattre des blessés au sol sans offrir plus qu’un regard d’une demie seconde à leurs victimes. La seule fois où j’avais vu autant de professionnalisme et de détachement dans l’art de donner la mort, c’était au sein de la tribu nervienne lors de la bataille du Sabis, il y avait plus de deux mille ans de cela. Quoiqu’il en soit, envoyer le SWAT et toutes les unités d’élite de la ville et des agences fédérales ne permettrait que de provoquer un bain de sang ; peut-être les aurions nous, peut-être pas, mais dans tous les cas il y aurait beaucoup de sang qui coulerait. Et on avait deux collègues sur place… Gaunt pensait quant à lui qu’il fallait tenter de négocier. Je refusais tout net. Pas parce que je préférais une solution violente, mais parce que j’étais bien persuadé qu’on finirait exécutés sans vergogne en cas d’approche.


Comment faire ?


Pas loin de trois millénaires de connaissances de l’âme humaine, et le dilemme était entier. Je donnais au bout de moins de deux minutes d’échanges l’ordre de se mettre en route. A trois seulement, mais de préparer les équipes d’intervention deux minutes derrière nous. On allait jeter toutes nos forces et toute notre intelligence dans ce problème insoluble ; aucune solution venant d’une tactique préconstruite, violence ou négociation, il n’y aurait pas non plus de secours d’un moyen de pression car ces gens se feraient sans nul doute exécuter sur place plutôt que de trahir ou de céder au chantage. En égale mesure, il me semblait qu’on allait devoir compter aussi bien sur nos muscles que sur nos cerveaux.


La voiture déambule à toute vitesse dans les rues de Philly, avec le gyrophare mais sans sirène pour alerter personne. A deux blocs, on éteint le gyrophare et on finit par ouvrir les portières pour sortir à un bloc du garage que le lieutenant McKinney a indiqué. On doit agir vite, mais mon équipe n’agit jamais aussi bien que sous pression. Deux agents sont neutralisés, l’un des deux est torturé. Il faut se dépêcher.


On continue d’échanger sur le plan d’action. Caméras externes, bips rouges indiquant leur activité, mais combien réellement raccordées et surveillées ? Impossible à savoir.


Au moins trois hostiles à l’intérieur. Deux flics, dont un qui risque de se faire découvrir à tout instant. Je sais comment j’agirais en tant que soldat, mais en tant que flic ? Distinguer les rôles est toujours si complexe, avec tout ce bagage et cet éternité d’instincts guerriers à contenir et à contrôler. Le plan est simple.


Anders a réquisitionné le bus sur la 37e rue. Il a viré tout le monde. On crève un pneu, et on se pointe devant le garage. Je vais encore avoir des problèmes… Moi au volant, manteau viré pour ne pas inquiéter ces salopards, Anders et Gaunt accroupis sous les sièges en milieu de car. Je klaxonne. La porte s’ouvre sur un gars qui vient voir… Aucun bruit n’émane de l’intérieur, mais c’est dur à distinguer avec la pluie.



[HJ premier post pour place rle contexte !]
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Invité
 Re: [Terminé] Mad Veterans (Johan & Kaitlyn)  Dim 4 Aoû 2019 - 11:14
Mad Veterans

Une simple mission de reconnaissance. Voilà comment avait été présentée la chose ce matin au débriefing par le chef. Des activités suspectes avaient été signalées aux abords d’un garage pour autobus. Trafic quelconque ? Bref, de la routine. Une reprise en douceur. Efflanquée de Craig Smith, qui n’était pas son partenaire habituel, mais qu’elle appréciait à sa juste valeur, la suite des évènements s’annonçait d’une simplicité et d’une banalité ennuyante. Enfin, c’était du moins ce qu’ils avaient cru.

La vision du foret transperçant les chairs du pauvre Craig tournait en boucle dans la tête de Kaitlyn, vision agrémentée des cris de douleur de ce dernier. Elle-même n’en menait pas large, poignets ligotés au Serflex qui lui entaillait la peau au moindre mouvement, parachutée à l’arrière d’un bus en réparation, à la merci de leurs agresseurs. De véritables illuminés et fanatiques, à ne pas en douter à la folie meurtrière qui luisait dans leurs regards. Armés jusqu’aux dents. Tenues de combat militaires. Son arcade la lançait, et un liquide chaud – son propre sang – coulait le long de sa joue jusque dans son cou. Sa tête lui tournait et elle avait la nausée, mais ce n’était pas le moment flancher. A ses pieds gisait un des cinglés – une femme – qu’elle était parvenue à maitriser et assommer en jouant de ses charmes, sur lesquels étaient focalisée la barjot, tout autant obsédée que possédée. Une chance pour Kaitlyn.

Tandis que les deux sbires dehors s’impatienter de prendre leur tour pour « s’amuser » avec ses attributs, Kait essayer de conserver la tête froide, et de faire le point sur la situation. Après avoir passé vingt bonnes minutes à simuler des orgasmes et tenter d’expliquer la situation au central, elle était loin d’être tirée d’affaire. A l’extérieur, les cris de Smith s’étaient mués en couinements et les bruits de perceuse s’étaient tus. Point positif : elle avait une arme, le 9 mm de sa nouvelle copine. Chargé. Le téléphone était désormais inutile, batterie déchargée. Point négatif : rien de tranchant pour couper ses liens. Elle ignorait combien étaient les types au total dans le garage. Tout ce qu’elle savait c’est qu’ils étaient deux devant le bus où elle se trouvait. Et au moins un à torturer Craig. Plus un gars devant chaque jeu de portes. Et des caméras de surveillance un peu partout, dont une qui paraissait hors service.

Son cerveau tournait à toute vitesse tandis que son cœur martelait sa poitrine. La situation était plus que mal engagée, mais elle ne devait pas renoncer. Elle devait s’en sortir. Le visage de Cordélia passa fugacement devant son regard. Hors de question que sa fille devienne orpheline !

« Putain, Patty ! Abrège un peu, merde. Carl a ses couilles qui vont exploser ! On t’laisse encore cinq minutes, pas une de plus. »

Ses doigts se resserrèrent autour de la crosse de l’arme. Tellement fort que ses jointures devinrent blanches et douloureuses. La fameuse « Patty » était toujours hors jeu. Il lui restait tout au plus cinq minutes pour trouver un plan, chercher à décrocher l’oscar de la meilleure simulatrice – à en faire pâlir Meg Ryan dans « Quand Harry rencontre Sally » - ne servirait plus à rien désormais. Les types dehors s’impatientaient trop. Ils allaient entrer dans le bus d’un instant à l’autre. Kaitlyn visualisa mentalement la scène. Avec de la chance, elle pourrait abattre le premier, voire même le second, ou du moins le blesser. La probabilité qu’elle soit elle-même touchée par un de leurs projectiles était élevée. Et elle savait pertinemment que le bruit des coups de feu rameuter immédiatement la cavalerie. La lieutenant contracta ses muscles. La situation avait un arrière goût de désespoir. Que ferait Luc à ma place ? La question saugrenue lui traversa l’esprit sans crier gare.

Dans un fracas, la porte arrière du bus s’ouvrit en grand. « Allez Patty, c’est notre tour maint’nant ! T’en as assez profité de c’te garce ! » Kait se jeta au sol, dissimulée derrière un siège. « La saloooope !!! Carl !! Elle a buté Patty c’te pouf ! » C’était maintenant ou jamais. Advienne que pourra. Kaitlyn se redressa, visa et tira. Avec un cri de cochon qu’on égorge, le premier type tomba, touché en plein dans le buffet. Le dénommé Carl surgit à son tour manquant de trébucher son acolyte. Pan ! Sa jambe gauche céda sous lui avec un craquement sinistre. Elle ne devait pas trainer. D’un bond, elle se rua à l’extérieur du bus tandis qu’une balle siffla à ses oreilles et alla s’encastrer dans le mur en face d’elle. Elle n’eut le temps de faire un pas de plus qu’une masse sombre s’abattit sur elle, la projetant au sol sans ménagement.
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 Re: [Terminé] Mad Veterans (Johan & Kaitlyn)  Jeu 8 Aoû 2019 - 19:31
Il y a du monde là-dedans, mais trop loin et trop dispersés pour que je sache vraiment de quoi il en retourne. Je ressens beaucoup de choses différentes, violentes, cruelles même. Je ressens de la peur, et de la fureur. De la rage pure. Ca manque de faire sauter toute ma concentration, mais déjà les portes du garage s’ouvrent. Un mec vient à notre rencontre, il pleut des cordes mais il a l’air de s’en taper ; il est bien vite trempé avec son blouson sombre. Je note très vite quelles sont ses émotions, les isolant facilement de celles de mes collègues à mesure qu’il se rapproche. Je note que les caméras sont plein axe des arrivées, mais qu’importe. La ruse prend ; ce type est essentiellement agacé et frustré alors qu’il doit s’occuper de notre impondérable. Il y a quelque chose en lui, je le sens alors qu’il contourne le bloc moteur. Je sens du désir. Un désir irrépressible et malsain, teinté d’une envie et d’un besoin de violence, la nécessité de trouver un exutoire vivant pour tous les maux qui lui pourrissaient l’âme. Le bouillonnement de ses émotions, violentes et erratiques, presque pulsionnelles, qui l’empêchent de rester concentré plus de quelques secondes sur autre chose que l’assouvissement de ses passions moribondes.


Pâle résidu d’être humain que voilà.


Je comprends que quelque chose. Même en plein coeur de la bataille, il y avait d’autres choses à ressentir, d’autres nuances de haine et de peur, de souffrance aussi. Là, rien. Juste l’irrépressible besoin de faire du mal, de tuer des gens et de s’en amuser au passage. Le type cogne contre la vitre du bus scolaire, que j’ouvre.



| Qu’est ce que tu fais là ? |


Sourire d’excuse, angoissé, me répandant en excuses... Je comprends au vu de ses émotions que je dois me faire passer pour une victime, et surtout, surtout, pouvoir faire rentrer le bus à l’intérieur. Une fois dans la place, nous n’aurons plus que deux choix devant nous ; réussir à faire mettre bas les armes à ces types, ou défendre notre peau en récupérant nos deux collègues. Je sens dans mes tripes que le sang va encore couler abondamment. Aucune peur en moi, si ce n’est celle de mes camarades qu’ils maîtrisent pourtant, et que je rassure à petites doses grâce à mes pouvoirs. Je les apaise, en faisant gronder en eux juste ce qu’il faut de colère ; nos amis sont dedans.


Cris qui viennent de l’intérieur. L’homme se détourne. Là, je sens de la peur. Et plus de rage encore qu’avant. Hurlement. Coup de feu. Le type à côté pousse un juron alors que j’écrase l’accélérateur. Il cogne contre la carrosserie, dégaine un flingue. Deux types en noir courent tandis qu’un autre est déjà au sol, et qu’un autre se tient la jambe. Ils sont plus ou moins proches d’un bus dont s’éloigne… Mc Kinney. Impossible de contrôler le bus que je conduis ; j’ouvre les portes du côté droit et mes deux acolytes sautent en marche. Coup de volant en travers pour balayer l’espace à découvert, même si la vitesse n’est pas dingue. Des tirs claquent contre le pare-brise, le capot. Le deuxième pneu avant est crevé et le véhicule fait une violente embardée vers le bus au centre du garage, hors de tout contrôle. Plus le temps. Je saute aussi, attérissant lourdement contre la paroi du mini bus alors que mon propre véhicule percute le type qui se tient la jambe et arrose McKinney ; le bruit qu’il fait en mourant est bien moins impressionnant que le cri déchirant de son âme et de ses dernières émotions qui me font chanceler.


Du sang a giclé de tous côtés, jusqu’au plafond, quand le type a été réduit en charpie entre mon bus et le leur.


J’étouffe un juron, reprenant mes esprits après la violente décharge émotionnelle et la haine pure qui me submerge depuis l’âme des survivants. Je dois secouer la tête, choqué par ce soudain afflux, et fermer puis rouvrir les yeux pour chasser la sensation d’oppression qui m’a gagné. Je trouve enfin Anders et Gaunt. Ils se réfugient derrière des voitures à demi démontées et ouvrent le feu. Les tirs commencent à claquer de part et d’autres. Excentré, un type est attaché à une chaise. Le deuxième collègue. Immobilisé par ses liens, à demi massacré, ses bourreaux se sont abrités derrière un établi pour échanger des coups de feu avec mes hommes. Les claquements métalliques font exploser des bouteilles d’huiles ou de graisse, et font voler outils et étincelles.


Des bruits de lutte attirent mon regard sur la droite. McKinney. Mal en point, mais vivante. C’est elle qui a dû tirer. Aux prises avec un gros balaise qui semble avoir le dessus, ses mains cherchant son cou. Je sens la rage et la haine qui l’habitent. Je tente tout ce que je peux pour insuffler la panique à ces hommes, mais rien n’y fait. Ils sont plus forts. Ce n’est pas normal. C’est même putain de monstrueux. Je sais d’instinct ce qu’il me reste à faire. Arme au poing, je cours tête baissé jusqu’au type qui est en train de chercher à buter la collègue. L’empoigne par le col, le tire en arrière et pistolet pressé pile entre les deux côtes, je tire. A bout portant, repeignant McKinney et le mur de rouge.


Là, pas le temps de sentir sa mort. Mais je me sens libéré du poids de sa haine. Haletant du fait de l’épreuve émotionnelle que j’étais en train de vivre, j’avais le visage moucheté de sang quand je tendais la main vers McKinney.



| [Debout lieutenant, ces enfoirés vont... |


Raz-de-marée brutal et imprévu. Peur. Panique. Souffrance. Une douleur terrible, mais pas autant que la peur. La peur de la mort, mais la peur de laisser derrière soi quelqu’un. Une femme. Judith. Un petit garçon. La peur de les laisser, l’horreur de ne plus les revoir. Gaunt vient d’en prendre une. Et je le sens se vider de son sang aux premières loges, comme s’il était dans ma tête et dans mon coeur. Je titube, m’appuie contre le mur, à demi assommé par toute cette douleur et ce désespoir qui me compriment le coeur à en crever, alors qu’une balle claque contre le béton à côté de visage et ne m’égratigne la pommette et la joue d’éclats. Je jure.


| Combien ils sont encore ? Deux de moins, et un pour vous, je crois. Combien McKinney? |


la pressais-je, alors que dans ma tête, nous étions cinq flics sur place. Moins le collègue attaché plus loin. Et moins Gaunt, que je sentais crever en me fondant les tripes et en me serrant le coeur.
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 Re: [Terminé] Mad Veterans (Johan & Kaitlyn)  Ven 9 Aoû 2019 - 14:30
Mad Veterans

A partir de l’instant où elle mit un pied en dehors du bus dans lequel elle était retenue prisonnière, la suite des événements s’enchaîna dans un chaos le plus total. Un bus fit irruption dans le garage, surgit de nulle part, comme incontrôlable. Elle n’eut guère le temps de se poser la question qu’il alla s’encastrer dans le véhicule où elle-même se trouvait quelques instants auparavant. Le type qu’elle avait blessé à la jambe en fut pour ses frais. Un autre de moins ! Elle n’avait aucune compassion pour ces enflures. Hélas, elle n’avait guère loisir de savourer cette mini victoire. Immobilisée au sol, poitrine écrasée par son agresseur qui venait de se jeter sur elle et la projeter violemment au sol. Le 9 mm gisait à quelques mètres de là, hors de portée. Quand bien même, elle luttait pour reprendre sa respiration tandis que le gars tentait de l’étrangler, essayant avec l’énergie du désespoir du lui faire relâcher sa prise. Des étoiles commençaient à danser devant ses yeux, tandis que des coups de feu lui parvenaient aux oreilles. Kaitlyn était en train de suffoquer, à deux doigts de perdre connaissance, lorsque soudain l’étau qui emprisonnait sa gorge se desserra. Instinctivement elle porta ses mains à son cou, inspirant une profonde goulée d’air. Au même instant, la détonation l’assourdit, et elle se retrouva aspergée de sang. Fort heureusement, ce n’était pas le sien, mais celui de son agresseur, qui s’écroula lourdement à côté d’elle, mort. Elle put alors découvrir son « sauveur ». Lui-même était moucheté de sang, mais cela ne semblait pas être le sien non plus. Il la fixait, essouflé.

| [Debout lieutenant, ces enfoirés vont... |


McRawne ! Le capitaine du SCU, avec qui elle avait déjà eu l’occasion de collaborer sur des enquêtes communes. Elle allait ouvrir la bouche pour répliquer que Johan se redressa, et tituba jusqu’au mur derrière eux. Mauvaise idée, un tir lui frôla le visage. Un éclat projeté lorsque la balle s’encastra dans le béton le blessa superficiellement. Kait se tourna sur le côté, et récupéra le 9 mm avant de rejoindre son compagnon, en prenant soin de ne pas se redresser.

| Combien ils sont encore ? Deux de moins, et un pour vous, je crois. Combien McKinney? |

« Je l’ignore à vrai dire. » dut-elle admettre à contrecœur. « Si j’en crois ce que j’ai pu voir en arrivant, ils sont au moins encore trois ou quatre. J’ai assommé une femme, dans le bus où j’étais prisonnière. » Elle désigna son arme. « C’était son flingue. Et c’est avec son téléphone que j’ai pu prévenir le central. » Elle passa sous silence les conditions pour le moins surprenantes de l’appel passé. « J’en ai tué et blessé un autre, que votre véhicule à achevé. Sans compter celui-ci. » acheva-t-elle en montrant d’un signe de tête le corps sans vie qui gisait devant eux. Celui même du gars qui avait joué de la perceuse sur Smith. Un frisson la parcourue. « Combien d’hommes avez-vous amené ici ? » Un silence anormal et inquiétant régnait désormais sur les lieux. « Est-ce que vous avez trouvé Smith ? Comment va-t-il ? » Un mauvais pressentiment la tenaillait et la mine sombre de McRawne n’avait rien pour la rassurer. Il semblait tellement mal qu’elle craignit même qu’il soit blessé mais ne lui ai pas dit. « Ca va McRawne ? Vous n’êtes pas blessé au moins ? » Une odeur d’essence lui parvint alors aux narines. Fuite provenant d’un des véhicules près d’eux, où combustible en train d’être répandu par les fanatiques encore en vie pour détruire par le feu les locaux avec les témoins et preuves potentielles ? Elle se tourna vers le capitaine. « Il faut qu’on se tire de là, et vite ! »

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Anonymous
Invité
 Re: [Terminé] Mad Veterans (Johan & Kaitlyn)  Ven 9 Aoû 2019 - 19:16
Je me sens mal, goût de fer et de bile dans la bouche, voile de sueur qui me couvre tout le corps. Je sens les émotions de Gaunt s’amenuiser, à mesure qu’il perd connaissance et que sa conscience s’étiole. Les limbes sont proches pour lui, et je ne peux pas m’empêcher de penser que c’est ma faute. Une femme et un gosse, putain. Le job au sein du SCU était dangereux et il était clair qu’il n’y avait pas de place pour les états d’âme, mais il n’en restait pas moins que je m’en voulais. Devant ce nœud gordien qu’était la menace représentée par les Mad Veterans, nous avions décidé de trancher. Nous n’avions de toute façon pas eu le temps d’envisager d’une autre entrée en matière, sans renforts ni aucune autre ressource que nos propres compétences. McKinney en était au point où elle allait chercher à s’échapper toute seule, et il y avait de grandes chances qu’elle n’y parvienne pas sans diversion. Sa malchance et celle de son coéquipier avait pour conséquence directe la vie qui s’écoulait du torse de Gaunt, et cette agonie que je ressentais dans chacune de ses nuances.


Dès lors, la situation était très claire à mes yeux.


Gaunt était une crème, un vrai « bon » dans tous les sens du terme. Il savait qui j’étais. Ce que j’étais. Du moins, il avait des doutes. Sans connaître mon identité entière, il savait que j’avais un « truc » pour l’avoir déjà vécu plusieurs fois. Lui et Anders se doutaient de quelque chose avant que je les recrute, dans nos premières investigations comme flics à la brigade criminelle du commissariat 17 de Philly. Jadis, j’avais des centaines de milliers d’âmes qui croyaient en moi. Aujourd’hui, ce nombre était très faible. Et même sans me révérer sous le nom de Teutatès, ces collègues avaient foi en moi. Toutes proportions gardées, ils formaient ce qu’il restait de ma tribu. Gaunt mourrait, du fait de salopards qui étaient endoctrinés par un pouvoir du même acabit que le mien. En plus fort, sans doute. Ce qui n’était pas étonnant, puisque j’étais devenu au fil des siècles un Dieu de presque rien.


Le ciel allait tomber sur la tête de tous ces fils de pute, parole de Teutatès.



| Il y en avait deux qui tiraient sur mes hommes il y a pas une seconde. Ils sont là-bas. Je n’en ai pas vu d’autres. Vous ça va? Qu'est ce qu'ils vous ont fait? |


Je désignais le véhicule plus loin d’où étaient mes deux coéquipiers, mais ils avaient arrêté de tirer. Anders essayait de contenir tout le sang qui s’écoulait de la plaie de Gaunt, et semblait désespéré alors que de l’hémoglobine s’écoulait aussi en quantité du coin des lèvres de notre collègue. L’humain ne voyait pas que son ami était en train de mourir, et le ressentir me foutait en l’air. La jeune femme précise comment elle s’en est sortie, et comment elle nous a appelés à l’aid, aussi. Elle demande et s’inquiète pour son coéquipier. Il est mal en point, et soit il a tourné de l’oeil, soit il est mort.


Je ne le ressens plus, lui non plus.


Toujours perturbé par le flot d’émotions de Gaunt, par le fait qu’il commence à se tarir, et je ne me reprends que de justesse quand McKinney me demande si je vais bien. Du sang coule depuis les écorchures de béton sur le côté droit de mon visage.



| Non ça va. Mais non, je ne peux pas me tirer de là. Et encore moins vite. Allez voir Anders et sortez-le, sinon il ne bougera pas. Gaunt est mort. |


Certitude. Je ne ressens plus rien de lui, et vues ses dernières pensées… J’ai l’âme en vrac, sens dessus-dessous, et je demande à ce qu’elle évacue mon collègue. Ce n’est pas formel, mais c’est un ordre quand même. Je suis capitaine. Pas du même bureau que le sien mais quand même, ça compte. Je sentais de l’essence… Arme au poing, je me remets à avancer derrière le bus, le contournant par le côté opposé pour longer le mur de derrièe du garage. J’ai ignoré Gaunt, Anders et McKinney, parce que j’avais une mission, peut être une occasion unique de les attraper alors qu’ils sont en nombre au même endroit.


Quand j’ai contourné la « place » centrale qui sert à faire entrer et sortir les véhicules de leur emplacement de réparation, je remarque qu’il y a une flaque sous Smith, et qu’elle vient… D’un gros réservoir d’au moins deux cent litres, dans le fond du garage. Valve ouverte. Je ressens leurs émotions. La folie pure, qui enflamme leur âme et ne leur laisse plus le choix. Ils sont retranchés… Et prêts à mourir en emportant autant de flics avec eux.


De l’autre côté, à une dizaine de mètres, je fais signe à Anders d’aller le chercher, quitte à tirer sa chaise. A McKinney, je lui fais signe de faire le tour du bâtiment. « Echelle de secours », essayais-je de lui faire comprendre sur mes lèvres et en langue des signes, tandis que je grimpais l’escalier qui menait au poste de direction qui dominait l’intérieur du garage de plusieurs mètres, là où ils s’étaient retranchés. Je les sentais à l’intérieur… Rage, haine et détermination.


Bientôt la vengeance, mais celle-là sera mienne.
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 Re: [Terminé] Mad Veterans (Johan & Kaitlyn)  Sam 10 Aoû 2019 - 10:54
Mad Veterans

Il restait donc au minimum deux hommes encore. Au minimum. McRawne lui demanda ce qu’ils lui avaient fait. Elle songea à Smith et la torture qu’il a subit à coups de perceuse. Au collègue de McRawne, touché par balle. A côté, la tentative de viol attenté par la dénommée Patty lui paraissait…dérisoire. « Ils ne m’ont pas fait grand-chose. Rien d’insurmontable. » se contenta-t-elle de répondre, laconique.

Les deux hommes du capitaine se tenaient un peu plus loin. D’instinct, Kaitlyn devina que l’issue était fatale pour l’un d’eux. Son cœur se serra, se sentant en partie responsable. Cela ne fit également qu’alimenter la rage qu’elle ressentait vis à vis des fanatiques qui les avaient agressés. Johan reprit la parole, cherchant à la rassurer un minimum sur son état. Puis de l’intimer de sortir Anders du garage. Le capitaine refusait de suivre pour le moment. Fugacement, elle se demande comment il pouvait avoir la certitude que Gaunt était mort. Mais l’urgence du moment ne lui laissa pas le loisir de s’appesantir là-dessus. L’odeur du carburant devenait entêtante autour d’eux. Avant qu’elle n’ait eu le temps de contester, même si elle devait considérer çà comme un ordre de la part d’un supérieur hiérarchique, McRawne s’éloignait, arme au poing. Kaitlyn raffermit sa prise autour de la crosse du 9 mm et rejoignit Anders et le corps sans vie de Gaunt. Se faisant, elle découvrit Smith, toujours ligoté sur la chaise, inconscient – ou bien mort ? – et la flaque d’hydrocarbure s’épandre jusqu’à ses pieds, se déversant d’une citerne au fond du garage.

Johan se tient de l’autre côté et leur fit des signes. Elle comprit qu’il voulait qu’Anders sorte Smith de là. Quant à elle, il lui demanda de faire le tour du bâtiment par l’extérieur et de trouver l’échelle de secours. Le voyant gravir l’escalier qui menait au poste de direction, elle devina ses intentions. Prendre à revers les agresseurs. Un devant, un derrière. Les types restant étaient retranchés dans le poste, avec certainement l’intention de tout faire péter. Prêts à mourir eux aussi en martyrs pour leur cause, quelle qu’elle soit. D’un hochement de tête, elle fit signe à McRawne qu’elle avait compris le message. Déterminée, elle se dirigea à l’extérieur, tout en restant sur ses gardes. L’un d’eux pouvait très bien être demeuré en embuscade dehors. Longeant les murs, elle contourna le bâtiment sans encombre, avant de tomber sur l’escalier de secours. Elle vérifia son arme, compta le nombre de balles qu’il lui restait. Six dans le chargeur.

Tout en prenant garde de rester baissée, elle entreprit de monter les marches sans faire de bruit. Arrivée en haut, elle se risqua à jeter un œil à travers un carreau noircit de saleté. Elle aperçut du mouvement, et compta trois individus. Ils tenaient une conversation animée et semblaient agités. Accroupie, elle les observa, essayant de comprendre des bribes de conversation. Hélas, le son lui parvenait trop étouffé pour qu’elle puisse saisir le sens de leurs paroles. Que devait-elle faire ? Attendre que McRawne ouvre les hostilités en premier ? Ouvrir le bal ? Se signaler ? « Et merde… » Elle inspira. Après tout, ils étaient coincés. Elle d’un côté, Johan de l’autre. Pas d’autre issue possible pour ces fanatiques. Elle doutait fortement que ces gars se rendraient. Ils ne les auraient pas vivants.

Restant à couvert, elle décida de faire une première sommation. « Police de Philadelphie. Lâchez vos armes et mettez les mains en l’air. Vous êtes cernés. » clama-t-elle haut et fort, d’une voix distincte.


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 Re: [Terminé] Mad Veterans (Johan & Kaitlyn)  Sam 10 Aoû 2019 - 14:29
La jeune femme ne m’a pas vraiment répondu quand il était question de ce qu’elle avait subi. Je sentais en elle pas mal d’émotions différentes. Plusieurs qui me mettaient sur la piste, mais sans pour autant qu’une idée très précise ne supplante les autres. Je pensais qu’elle avait été violentée. Comment et pourquoi, je n’en savais rien. J’imaginais que si elle n’avait pas trop de marques de violences sur elle, et qu’elle avait encore tous ses vêtements, c’était qu’au moins ces connards n’avaient pas essayé de passer du bon temps avec elle. Je l’espérais en tout cas, parce qu’ils étaient capables de tout et sonder leur âme ne me permettait pas franchement de me sentir plus serein par rapport à ce qu’ils étaient capables de provoquer. Je n’avais aucun doute que s’ils en ressentaient l’envie, ils ne s’arrêteraient pas aux limites de la moralité pour prendre leur pied.


J’échange un regard avec le lieutenant McKinney. Elle ne voulait rien dire pour le moment, je pouvais le comprendre. Mais je sentais qu’il y avait autre chose, et pas seulement la peur légitime que l’on pouvait ressentir en se faisant capturer. Il y avait une forme de peur plus personnelle, plus primale, et un grand courage aussi pour surmonter tout ça et lui permettre de continuer à avancer.



| Ok, on continue. |


Ferme, direct. Il fallait avancer, pendant qu’on en avait encore la force, malgré les bobos, malgré la peur pour nos collègues, ou pour nous-mêmes. Si on se laissait arrêter, on prenait le risque que ces connards nous échappent et reprennent bien vite leur œuvre sanglante, contre laquelle nous ne pouvions pas grand-chose. Au loin, sirènes de police et de pompiers, il y avait du monde qui n’allait plus tarder à se déplacer pour participer à la curée…


En grimpant l’escalier, je me demande quand même ce qui a pu ouvrir la vanne de la citerne, et pourquoi, si c’était pour se casser à l’étage.


Ces gens étaient prêts à tout, déterminés, et fous furieux. Ils n’avaient aucun respect pour leur propre vie, ni pour celle des autres. Ils voulaient maximiser les morts qu’ils pourraient provoquer, et partir dans un grand feu d’artifice. Je sens le courage de McKinney grimper l’échelle de secours par delà le bureau de gestion du garage. Elle va intervenir. J’avais un mauvais pressentiment, mais je savais depuis longtemps que ce n’était pas de l’instinct ; c’étaient mes pouvoirs qui m’alertaient d’un danger imminent, d’une lecture de l’âme de mes ennemis qui devait me mettre en garde.


Je sentis ce que ces salauds avaient en tête au moment où la voix de McKinney s’éleva et que des coups de feu lui répondirent. Glissant la fenêtre qui donnait sur l’intérieur du garage pour l’ouvrir par le côté, l’un d’eux sortit une main, pris d’une excitation aussi malsaine qu’intense. Je le sens deux secondes avant de voir apparaître une main dans l’ouverture de la fenêtre. PAN.


Le coup de feu frappe le poignet, éclabousse le mur de sang et fait retomber le torchon enflammé à l’intérieur de la pièce.



| McKinney tirez-vous! |


Ils allaient recommencer, je n’avais fait que tomber le torchon mais là haut il n’avait rien à enflammer. En bas, si. Des centaines de litres d’essence qui ne demandaient qu’à exploser. Je tire plusieurs fois à travers la fenêtre en dévalant les escaliers alors que l’on réplique à l’arme automatique depuis l’intérieur. Les balles sifflaient, frappaient le béton, la tôle et le verre en projetant partout des débris. Arme vide. L’essence coulait devant le garage par la porte ouverte… Je courais aussi vite que possible avant que tout explose ; le projectile enflammé tombait déjà.


Et soudain, l'enfer explosait.

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 Re: [Terminé] Mad Veterans (Johan & Kaitlyn)  Ven 16 Aoû 2019 - 19:14
Mad Veterans

La sommation eue un effet immédiat, et les fanatiques furent rapidement en effervescence. Des coups de feu en guise de réponse forcèrent Kaitlyn à rester à couvert autant que faire se peut sur la passerelle de secours. Il lui sembla entendre une autre détonation, plus étouffée. McRawne…  La jeune femme cherchait un moyen de faire diversion et d’entrer dans le local quand la voix du capitaine lui parvint entre le bruit des balles.

| McKinney tirez-vous! |

L’urgence qui transparaissait dans l’intonation de la voix de son collègue fit blêmir Kait. A contre cœur, elle s’élança dans les escaliers brinquebalants, aussi vite qu’elle le pouvait, sans se poser plus de question. Le temps était compté, autrement jamais Johan ne lui aurait dit de déguerpir ainsi. Pas à un moment aussi crucial de leur intervention. La suite des événements confirma ses craintes. Elle était à un mètre cinquante du sol quand le souffle brûlant de l’explosion la projeta dans les airs puis à terre violemment.

Kaitlyn n’aurait su dire combien de temps elle demeura allongée au sol, complètement sonnée. Ses oreilles sifflaient, elle avait l’impression qu’un camion lui avait roulé dessus tellement elle était percluse de douleurs, autant dues à la rude chute qu’aux débris projetés. Il lui fallu un temps pour réaliser ce qu’il s’était passé. Les agresseurs avaient trouvés le moyen de mettre le feu à l’essence sans aucun doute. Et le réservoir avait explosé. En grimaçant, elle se redressa sur son séant, tandis que les hurlements des sirènes des secours et renforts arrivants sur les lieux lui vrillaient le crâne. Les acouphènes étaient toujours présents, mais commençaient à s’estomper doucement. Sa vue brouillée sur le coup s’éclaircissait peu à peu. Elle ressentait sur sa peau la chaleur du brasier qui tenait lieu et place du garage où elle avait été retenue prisonnière. Fort heureusement, elle avait été propulsée par le souffle à plusieurs mètres du bâtiment et était hors de portée des flammes dans l’immédiat.

Tandis que des silhouettes s’agitaient dans son champ de vision et se dirigeaient vers elle, son sang se glaça dans ses veines. Où était Johan ? Et Anders avec Smith ? Avaient-ils eu le temps d’évacuer les lieux ? Elle se rappela la voix de McRawne lui intimant de partir, juste avant l’explosion. Un des pompiers se dirigea vers elle, demandant un brancard à ses collègues. Elle se releva en serrant les dents. « Non, pas de brancard ! Je vais bien. » s’exclama-t-elle en agitant le bras en signe de dénégation. « Où sont les autres ? Où est McRawne ? » Elle agrippa le bras du secouriste, consciente de passer probablement pour une hystérique. « Y a-t-il d’autres survivants ? On était quatre membres des forces de l’ordre là dedans ! Dont un blessé grièvement… » compléta-t-elle en songeant à Smith.

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 Re: [Terminé] Mad Veterans (Johan & Kaitlyn)  Dim 18 Aoû 2019 - 0:10
Quand tout explose derrière moi, je me sens sourd. Pas d’explosif, rien de ce genre. La sensation sera de courte durée. La détonation me soulève pourtant le corps et le diaphragme au bord des lèvres, je suis à deux doigts de vomir. Deux doigts seulement, car la brutale remontée de mon corps se fait souffler d’un coup quand la pression de l’air redescend brutalement quand la boule de feu incendie le hangar. Car c’est de ça dont il s’agit, avec le réservoir d’essence. Une explosion chimique. Brutale et dangereuse ; il n’y a pas tant d’éclats car le réservoir, extrêmement solide et voué à contenir les fluides et les gaz, est sensé être hermétique au départ. Il est éventré instantanément, mais n’explose pas. En revanche, le carburant détonne dans son intégralité en un seul instant. Les véhicules pris dans l’explosion brûlent instantanément, et des explosions secondaires répondent à la première quand les réservoirs des voitures ou des camionnettes explosent à leur tour.


C’est l’enfer. Une chaleur insupportable, à tel point qu’ouvrir les yeux fait mal, donne l’impression qu’ils brûlent. Scories et cendres tout autour, la fumée noire passe déjà entre les murs et la taule du toit qui prend feu à son tour. Je tousse, suffoque, je crache dans mon avant-bras placé devant mon nez. Mes yeux rougis par la chaleur et par la poussière, par les cendres, ne me laissent entrevoir que l’issue de secours vers laquelle j’essayais de me barrer. Il fait si chaud. Combien ? Je n’en sais rien, mais l’air est tellement chargé en saletés, tellement chargé en gaz et en essence enflammés qu’il semble tremblait, onduler, comme une autoroute en plein soleil mais en cent fois pire.


Je titube, un pas devant l’autre, alors que je ne regarde même pas vers le bureau de direction si ces enculés sont encore en vie. Je me traîne à même le sol, quand une nouvelle détonation d’un car scolaire -le « miens »- survient à son tour. Je m’étouffe dans cet air privé d’oxygène, les flammes léchant les murs, parcourant le toit. Je finis par sortir en me hissant avec difficulté à un chariot élévateur, pour me laisser tomber d’un coup d’épaule contre la porte qui s’ouvre dans un grand bruit métallique.


Dehors, la pluie. Le frais. L’air, enfin. Je me sens…


Je me sens atrocement mal. J’ai perdu un homme, là-dedans. Sans doute que McKinney en a perdu un aussi. Je n’ai senti personne d’autre mourir, mais entre le blast de l’explosion, le manque d’oxygène et tout le reste, la moitié de la planète aurait pu crever que je n’aurais peut être rien senti.


Je me tire de là à bout de forces, et ne ressens dans mon âme vide que l’écho de la mort et de l’agonie de Gaunt. Tout ce qu’il avait pensé, éprouvé, tout ce qu’il avait ressenti. Je continue de me hisser sur mes bras, de me tirer en rampant alors qu’il me flotte dessus, que je passe de la chaleur de l’enfer à la pluie battante des terres qui m’avaient vu naître, une éternité plus tôt. Je me laisse retomber au sol.


C’est pas le moment de dormir, Teutatès. Mais t’as encore contribué à fumer des fils de putes qui auraient fait bien plus de mal s’ils s’en étaient tirés. S’en étaient-ils sortis ? Aucune chance, ces connards s’étaient suicidés, comme ces malades que j’avais combattu en 45 en Allemagne, ces types qui refusaient de se rendre, et surtout pas à ceux qui portaient un uniforme d’un pays qu’ils avaient martyrisé. J’entends du bruit autour de moi. Honnêtement, je suis fatigué.


Je vais devoir me reprendre. Il faut annoncer à Mrs Gaunt que son mari est mort sous mes ordres.


Putain, je suis fatigué. EN entendant les pompiers autour de moi, dont certains qui commencent à me tripoter la gueule et le haut du corps pour voir si je respirais, je les écarte, je leur dis que ça va aller. Veste fumante, noircie. Pas grave, la veste est noire au départ, ça fera ton sur ton. Fumante, là où la pluie a éteint les flammèches de ma tenue qui commençait à prendre feu. Quand je me relève tout à fait, je sens tout mon corps qui me tire, et un millier d’endroits qui me font mal.


Souffrir quand même, c’est vivre. Je me rappelais de ces mots d’un tirailleur de la Garde après la Bérézina, quand on arrivait vers Grodno, en 1812. Le type avait raison. Mais il était mort avant d’avoir atteint la ville. Je claudique pour contourner le bâtiment, félicite les pompiers mais leur dis que je vais bien, ça va. En vrai, quand j’aperçois mon reflet à l’arrière d’une ambulance, je me dis que j’ai une sale gueule, tout sale, et tout couvert de suie, de bleue, de brûlures et de chair à vif.


Cigarette au bec, que je saisis du paquet avec le bout des lèvres et l’allume d’un coup de zippo. J’arrive jusu’à l’entrée principale du garage. J’ai déjà senti que Smith et Anders étaient en vie. Je vais les voir, cogne contre la porte. Putain, entre leur soulagement et celui des pompiers de pas avoir trouvé que des morts, avec les félicitations des équipes de police qui débarquent, je pourrais en chialer devant toutes ces émotions positives, ce soulagement intense. Mais non. Je tire sur ma clope. Je caresse des extrêmités de ma conscience les échos de la mort de mon ami. Démoli, comme un million de fois avant ce soir. Je continue ma marche, et j’arrive vers McKinney qui s’échine.



| Content de voir que vous vous en êtes tirée, lieutenant. Vous et Smith. Mission accomplie ? |


Au prix d’une vie, au moins. Pour le reste, compte tenu des circonstances, nous avions été chanceux d’intervenir au moment où elle se libérait par surprise.


Finalement, le ciel leur était bien tombé sur la tête, à ces enculés.
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 Re: [Terminé] Mad Veterans (Johan & Kaitlyn)  Mar 20 Aoû 2019 - 18:43
Mad Veterans

Tandis que le jeune soldat du feu auquel Kaitlyn s’agrippait tout en le bombardant de questions tentait de la rassurer tant bien que mal, une silhouette familière apparue dans son champ de vision. McRawne venait vers elle, cigarette à la main, noir de suie et couvert d’ecchymoses et écorchures. Même sa veste était dans un piteux état. Mais elle-même ne devait guère présenter mieux. Immobile, le cœur battant, elle attendit qu’il arrive à sa hauteur, gorge serrée d’appréhension.

| Content de voir que vous vous en êtes tirée, lieutenant. Vous et Smith. Mission accomplie ? |

Lentement, doucement, elle s’autorisa à respirer à nouveau. Selon toute vraisemblance, Smith était vivant. Elle n’osait y croire. Ses cris de douleurs et glapissements retentissaient encore à ses oreilles,  lui faisant ressentir à nouveau toute l’impuissance qu’elle avait éprouvé, elle-même entre les mains perverses de la dénommée Patty à ce moment là.

« Smith est en vie ? Vous en êtes sûr ? » Le soulagement était grand, mais pas total. Une autre inquiétude lui brûlait les lèvres. « Et Anders ? » demanda-t-elle alors, redoutant la réponse qui s’en suivrait. Johan avait déjà perdu un homme dans la bataille, il n’avait nul besoin d’en perdre un deuxième. Sans compter la part de responsabilité dont la jeune femme s’accablait également. S’ils n’avaient été faits prisonniers Smith et elle, jamais McRawne n’aurait eu à intervenir avec son équipe dans ce garage.  Et ces sales types seraient toujours en état de nuire…. Lui murmura une petite voix dans la tête. D’autres vies auraient finies par être ôtées, sans compter celles qu’ils avaient déjà  très certainement à leur actif. Elle soupira. « Dites moi que tous ces enfoirés sont grillés comme des cochons ! » Sa voix vibrait de colère contenue.

Mais même si tel était le cas, la partie était loin d’être finie. Ils avaient coupé une tête de l’hydre sans doute, mais cela ne suffisait pas. Combien d’autres de ces fanatiques trainaient encore dans la nature,  prêts à frapper et briser des vies ? Qui donc était derrière toute cette organisation de fous furieux appelés les Mad Veterans ?

« La mission ne sera accomplie que lorsque toutes les têtes de l’hydre seront tombées Capitaine. » répondit-elle. « Ce n’était qu’une partie émergente de l’iceberg que nous avons eu à affronter. Dieu seul sait ce que cache le reste. » Kaitlyn jeta un regard reconnaissant à Johan. « En tout cas, merci. Sans vous et vos hommes…. » Elle n’acheva pas sa phrase. Nul doute que Smith et elle ne serait plus de ce monde. Que sa fille serait orpheline. Un frisson lui parcouru l’échine. Ce n’était pas le cas, heureusement. Mais pour cela, un homme en avait payé le prix fort. « Je suis vraiment désolée pour Gaunt. » Elle baissa le regard, gênée. Fichue culpabilité du survivant !

« Et si on allait voir Anders et Smith ? » proposa-t-elle alors, histoire de se préoccuper des vivants pour ne pas se morfondre sur les disparus.


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 Re: [Terminé] Mad Veterans (Johan & Kaitlyn)  Mar 20 Aoû 2019 - 21:08
J’étouffe sous les émotions. Je chancelle sous le poids de l’écho des derniers moments de Gaunt. Je continue de marcher sous la pluie qui me rafraîchit, qui me nettoie. J’ai l’impression d’être couvert d’égratignures et de suie, de brûlures à vif. Ce n’est sans doute pas qu’une impression, mais j’ai dû repousser pas mal de fois les pompiers qui venaient à ma rencontre ; il y avait plus urgent. Ils n’étaient pas sensés savoir que j’étais un Dieu, et que je récupérais plus vite. Le véhicule, lui, ne mettrait pas longtemps à paraître comme neuf ou peu s’en faut ; il ne portait que les traces que mon hôte avait faite avant mon arrivée. Un coup de sabre sur le flanc, à la bataille des Pyramides. Deux impacts, un sur l’épaule gauche, un autre sur la cuisse. Balles reçues durant le début de la campagne d’Allemagne, puis d’Espagne. Diverses traces d’armes blanches, plus petites que la première. Et depuis deux siècles et une dizaine d’années, combien de fois avais-je esquinté cette peau ? Blessures par balles, éclats d’explosifs, brûlures et saignées diverses.


Le problème ce n’était pas la carcasse. Le problème c’était ce qu’il y avait dessous.


McKinney respire à nouveau. Elle gonfle mon coeur de soulagement, en même temps qu’elle le ressent elle-même. Je ressens sa peur pour son partenaire. Je ressens tout ça en même temps et ça prélève encore un peu plus sur mes capacités et sur ma force. Colère. Soulagement. Culpabilité. Encore de la colère. Je la sentais trembler intérieurement sous le coup de tout ce qu’elle ressentait, et ça me faisait par extension tirer un peu plus fort sur ma cigarette pour contenir les assauts de sa bonne âme si malmenée par ce qu’elle avait vécu ce soir.



| Oui, je l’ai vu de l’autre côté, avec Anders. Et oui, ils sont morts. Je les ai vus cramer. |


En vérité, non. Mais je les avais sentis l’espace d’une ou deux secondes de rage et de haine pures avant qu’ils ne succombent à la déflagration. C’était bien assez. Le poids de cette brutalité dans leur âme était terrible. Ce qu’elle dit ensuite me fit froncer les sourcils. Mais oui. Elle avait raison. J’étais parti du principe qu’ils étaient tous présents. Tous sur place. Parce que je n’avais senti aucune forme de camaraderie, d’instinct de préservation, aucun sentiment positif chez eux comme l’expression de la confiance ou de l’affection. Rien d’autre qu’une haine pure, écarlate. Ils étaient à ce point dénué d’instinct grégaire que j’en avais déduit qu’ils étaient tous là, tous prêts à vendre leur peau. Elle se sentait encore coupable. J’écrasais ma cigarette. J’en reprenais une avant de lui tendre le paquet.


| Avant d’aller les rejoindre, McKinney, un mot. |


Je regarde alentours mais tout le monde est trop occupé pour s’occuper de nous.


| Je ne vous en veux pas. Et Anders ne vous en voudra pas non plus, ni à Smith. On fait un boulot dangereux, et parfois, des connards nous prennent pour cibles. Gaunt est mort...[/color] |


Je déglutis. Encore ces échos parasites, lancinants, et je baisse les yeux pour ravaler toutes ces émotions.


| Mais c’était pas pour rien. C’était pour vous, et pour votre collègue. Quand les pompiers auront son corps, j’irais voir sa femme et son gamin. Mais pour eux, comme pour Anders, et pour moi, je dois continuer. Vous dites qu’il y en a d’autres ; je vous crois. Jamais on ne nous confiera l’affaire ; trop d’implication personnelle, désormais, mais si vous avez des infos, si vous avez la volonté de vous battre, on peut faire équipe. Officieusement. Ensemble, on peut retrouver ceux que la justice attend encore.[/color] |


J’allume cette seconde clope, faisant claquer le zippo entre mes mains.


| Prenez le temps qu’il vous faut pour vous décider. Vous êtes quelqu’un de bien, McKinney. Je l’ai tout de suite vu. Si on s’engage sur cette pente, il ne faudra pas le faire à la légère… Je ne vous force pas la main ; d’une façon ou d’une autre, je retrouverais ces fils de putes. |


Sous-entendu, il va y avoir du grabuge. Déjà pour ces tueurs de flic, possiblement pour nous, notre santé ou notre carrière, voire les deux.
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 Re: [Terminé] Mad Veterans (Johan & Kaitlyn)  Ven 23 Aoû 2019 - 17:01
Mad Veterans

Lorsque McRawne lui confirma que les Mad Veterans étaient morts dans l’explosion, une sorte de satisfaction malsaine gonfla le cœur de Kait. Elle aurait pu les tuer de ses propres mains sans aucun doute, si elle en avait eu l’occasion. Ce genre de réaction était rare chez elle, car elle ne se laissait que très rarement submerger par ses émotions, du moins dans le cadre de son travail. La violence appelait la violence, la haine appelait la haine. La jeune femme en était pertinemment consciente, et évitait toujours de tomber dans cet engrenage. Cependant, à cet instant précis, elle avait beaucoup de mal à juguler ce qu’elle éprouvait.

McRawne lui tendit son paquet de cigarette alors qu’il en reprenait une lui-même. Kaitlyn secoua la tête en signe de dénégation. « Je ne fume pas, mais merci. » Quoi que pour le coup, elle regretterait presque de ne pas pouvoir calmer ses nerfs avec de la nicotine à l’instar du capitaine. Ce dernier souhaita lui dire un mot en privé avant d’aller rejoindre leurs collègues pris en charge par les secours. Johan la prit à partie pour lui faire part du fait qu’il ne la tenait pas responsable – ni Smith – de la disparition tragique de son collègue. Les risques du métier. Il cherchait à la déculpabiliser du mieux qu’il pouvait et elle lui en fut reconnaissante pour cela et lui fit comprendre d'un regard entendu, même si elle ressentait néanmoins toujours cette pointe de culpabilité. Il poursuivit sur le fait qu’ils ne seraient certainement plus, ni l’un ni l’autre, affecté à une enquête sur les Mad Veterans, étant donné la situation. Il avait raison sur ce point. Ce qui d’ailleurs ne manquait pas de la contrarier même si elle avait conscience que cela deviendrait une affaire personnelle et que sa hiérarchie ne pouvait pas le permettre.

Tout en allumant sa nouvelle cigarette, il enchaîna sur une proposition qui ne manqua pas d'étonner Kait : une collaboration officieuse pour dénicher les autres Mad Veterans. Dans tous les cas, il lui fit bien comprendre qu’il était déterminé à s’occuper de leur cas, même seul. Il lui offrait juste une chance d’en être. L’opportunité était tentante, mais risquée. Se serait sans filet. Mais elle avait déjà perdu un équipier, et failli aujourd’hui en perdre un deuxième, sans compter elle-même. Elle ne pouvait plus accepter cela. « Je serais honorée de faire équipe avec vous capitaine. Peu importe les conséquences.» répondit-elle alors d’une voix posée, mesurant l’impact de chacune de ses paroles. Elle planta son regard dans le sien. McRawne était de ces hommes qui inspirent confiance et respect, et insufflent courage. Elle le devinait juste et déterminé. Rares étaient les hommes de cette trempe là. « Il y a déjà eu trop de victimes, il faut les empêcher de continuer à prospérer et détruire des vies. » Elle s’apprêtait à franchir la ligne rouge, elle en était parfaitement consciente. Mais après tout, elle dérogeait à beaucoup de règles qu’elle s’était imposée toutes ces dernières années ces derniers temps. Depuis la mort de Paul, elle s’était acharnée à baliser sa vie, à être dans la maîtrise de tout, que ce soit pour Cordélia comme pour elle. Mais toutes ces règles étaient en train de s’étioler progressivement, que ce soit dans sa vie privée comme au travail.


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 Re: [Terminé] Mad Veterans (Johan & Kaitlyn)  Sam 24 Aoû 2019 - 0:24
J’avançais que les types étaient morts dans l’explosion, mais je ne l’avais pas vu. Je l’avais senti. Leur agonie très brève, en réalité ni peur ni douleur, mais juste la puissante certitude qu’ils allaient mourir, et leur rage de mourir si vite sans avoir pu laisser s’exprimer toute leur fureur. L’un dans l’autre, c’était plutôt une bonne chose que ces empaffés aient décidé de partir en confettis dans un grand geyser de flammes. N’empêche que j’avais mal partout, putain. Ca n’allait pas être long à se soigner, mais quand même. Quand j’évoque tout ça avec McKinney, je sens une satisfaction sauvage balayer son âme. Je sentais une forme de colère si forte et si proche de la haine, que mes soupçons de tout à l’heure se vérifiaient plutôt ; ils lui avaient fait du mal, même si elle n’avait que quelques traces bénignes sur elle pour en témoigner. La jeune femme refuse la cigarette que je lui tends. Je remballe le paquet. Forcément pour quelqu’un qui avait à craindre potentiellement de la santé de ses poumons, ça ne serait sans doute pas très sage que d’en griller une. J’avais toujours apprécié ça pour la distraction offerte plus que pour le goût. En vérité, je savourais mieux le tabac quand il n’était pas trop coupé, ni filtré. Comme dans une pipe à l’ancienne.


Je la sentais reconnaissante, mais se sentait toujours coupable. C’était normal. Plutôt sain, en fait. Ceux qui ressentiraient autre chose dans ce genre de situation seraient sans doute bien moins humains que la jeune femme. Forte, solide et déterminée, elle gagnait mon respect. Et plus encore quand je la sentais contrariée que les survivants du groupuscule ne nous échappent. McKinney hésite, quand je lui propose une coopération discrète, mais totale. Elle hésite et encore une fois, ça ne me prend pas en défaut au contraire. Elle réfléchissait vraiment à ma proposition. Je n’étais pas assez content pour sourire quand elle finit par accepter, je la sentais en confiance.



| Alors ainsi soit-il. C’est moi qui suis honoré que vous m’accompagnez. Parce qu’avec ce qu’il s’est passé aujourd’hui, beaucoup auraient pris le temps de se rafistoler. Pas vous. Vous êtes une battante, McKinney. C’est aussi évident que le nez au milieu de la figure. Je préfère vous avoir pour protéger mes arrières. Vous avez conscience de là où ça nous amènera peut-être? |


Bien sûr qu’elle en a conscience. Je le sens en elle. Toute cette détermination, cette résolution inflexible. Je sentais son courage et l’expression intérieure de son propre sens de l’honneur. Elle se battrait, parce que c’était dans sa nature. McKinney se justifie du nombre de victimes. Elle a raison.


| Vous avez raison. Ecoutez, je pense que j’ai une idée. Mais je vais avoir besoin de votre aide. Vous avez des contacts dans les unités d’intervention ? J’en ai chez les journalistes. Je vous parlerais de tout ça si j’ai ce qu’il faut demain. Mais on ne doit pas tarder. Croyez-moi, se sachant sur la corde raide, les survivants vont nous préparer un sale coup aussi sec. |


Je termine ma seconde clope. L’écrase encore du talon. Je suis épuisé. Physiquement, à cause des blessures et brûlures, et psychiquement, parce que j’ai ressenti bien trop d’émotions violentes, contradictoires et bouleversantes pour la soirée. A mesure que ma puissance s’amenuise, je ne peux plus tout digérer en même temps.


| Allez vous reposer, lieutenant. Assurez-vous que Smith va bien. Je vais voir la famille de Gaunt. Essayer de dormir un peu, même si je sais que ce n’est pas facile après ce qu’il vient de se passer. Demain, ils nous mettront en « off » pour nous débriefer. Je vous propose d’aller vous chercher avant ça et de nous mettre en chasse. Ca vous convient, McKinney? |


Oui, je lui proposais de se mettre en porte à faux avec la hiérarchie dès demain. Et ça ne tromperait personne que si on réussissait, on serait des flics très zélés, voire des héros, mais que si ça foirait, on serait bon pour la commission de discipline. Le risque était plus grand pour elle que pour moi… Sauf que je remettrais badge et insigne sans difficulté au cas où ça tournait vinaigre, pour sa carrière à elle.
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 Re: [Terminé] Mad Veterans (Johan & Kaitlyn)  Dim 25 Aoû 2019 - 17:07
Mad Veterans

Les compliments de Johan allèrent droit au cœur de Kait. Venant de cet homme, ils avaient d’autant plus de valeurs. Il se disait honoré qu’elle décide de la suivre dans cette croisade. Qu’elle était une battante. Elle se contenta d’incliner la tête avec un regard reconnaissant, en un remerciement muet. McRawne avait visiblement déjà une ébauche de plan d’attaque, impliquant le recours aux journalistes, si elle devinait bien ses intentions.

Tandis qu’il écrasait sa seconde cigarette, elle réfléchit rapidement à ce qu’il venait de lui dire. Effectivement, ils avaient remporté une bataille, mais nul doute que les Mad Veterans allaient répliquer, et ce rapidement. Et que cela risquait de faire mal. Très mal. Il fallait enrayer les représailles. Les tuer dans l’œuf. Et pour cela il leur fallait agir et les devancer. Elle opina du chef. « Il faut leur tendre un piège. Nous devons faire en sorte de choisir le lieu et le moment. Les faire venir à nous. » C’était le meilleur moyen de les coincer et de conserver une longueur d’avance. Il y avait beaucoup trop d’inconnues dans l’équation pour se permettre de négliger le moindre détail.

Johan l’encouragea à aller se reposer en attendant le lendemain. Ils n’avaient plus rien à faire ici. Hormis aller voir leurs collègues survivants. Et faire leurs rapports respectifs, que leurs hiérarchies n’allaient pas manquer de réclamer.  A juste titre, Johan lui rappela que dès le lendemain ils allaient être mis en « repos forcé » histoire de tirer tout çà au clair.  Kaitlyn acquiesça donc lorsque McRawne lui demanda si cela lui convenait lorsqu’il lui proposa de passer la prendre avant. « Aucun souci. Je serais prête. » Elle refusa d’écouter la petite voix qui lui soufflait que le chef Porcius Cato serait loin d’être ravi si il venait à apprendre tout ceci. Enfin surtout si çà tournait mal. Déjà qu’il avait du mal à accepter sa collaboration avec Hellking. Mais la jeune femme n’en avait cure. Elle sentait que c’était ce qui devait être fait. Nul doute que son amie Hope désapprouverait également. Luc aussi sans doute.

« Alors à demain. » Sur un dernier signe de tête entendu, Kait s’éloigna. Elle avait encore beaucoup de choses à faire. A commencer, aller aux nouvelles pour Smith. Et ensuite…. Il y avait une riposte à préparer. Et sa fille à serrer contre son cœur, après avoir pris une bonne douche histoire de récupérer figure humaine.



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 [Terminé] Mad Veterans (Johan & Kaitlyn)

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