Death Sentence
L’Olympien a parlé : Julia Ren doit mourir.
Comme bien souvent avec les sommités du panthéon grec, il s’agit d’une banale affaire de coucherie et de langue trop pendue. La sempiternelle histoire du beurre, de l’argent du beurre et du cul de la crémière.
L’Olympien s’est d’abord approché de madame Ren en qualité d’agente immobilier. L’ancien appartement du dieu ne lui convenait plus : il s’était attiré la fureur de deux hommes et une femme de l’immeuble, après avoir couché avec leur partenaire.
Plus fidèle à ses habitudes qu’à ses amantes et amants, il a spécifié dans sa recherche de nouveau logement un environnement de jeunes cadres dynamiques. « Plus stimulant que les habitats gérontologiques », a-t-il ajouté dans un gloussement équivoque.
Madame Ren a impressionné son divin client par un sérieux, un zèle et une efficacité rares dans sa profession. Encore que « impressionné » soit un grand mot chez un dieu antédiluvien, mais celui-ci a le sens de l’emphase. Ni une ni deux, l’Olympien songea alors que l’agente immobilier ferait une bonne fidèle. Que celle-ci l’honorerait de ses prières et de ses offrandes avec un zèle identique.
Si toutes mes croyantes étaient comme Julia, s’est-il dit à ce moment,
je pourrais presque régner sur Sanctum !Car entre-temps madame Ren est devenue Julia. Fidèle à son mari tout au long de leurs huit années de mariage, elle a fini par céder aux avances du dieu volage. Plusieurs millénaires d’expérience en séduction et un charisme hors du commun laissaient peu de chances à la probe épouse.
Julia fut pourtant prise de remords après une dispute – l’humeur de l’Olympien est aussi volatile que ses sentiments. L’histoire aurait pu en rester là si elle n’avait pas raconté toute l’histoire à son mari.
Qui l’a évidemment prise pour une folle.
Un dieu réincarné ? Monsieur Ren a tout de suite insisté pour qu’elle voie un psychiatre. Soit Julia affabulait pour justifier son infidélité, soit elle débloquait réellement. Le médecin trancherait.
Du point de vue de l’Olympien, une brèche venait de s’ouvrir dans le secret des dieux. Une brèche à colmater de toute urgence.
L’Olympien s’est débarrassé de monsieur Ren, mais n’avait pas le cœur d’infliger le même sort à la douce Julia. Même les dieux rechignent parfois à se salir les mains après d’agréables parties de jambes en l’air. Il ne souhaitait pas non plus ternir sa réputation en évoquant l’affaire auprès d’autres dieux, pas plus qu’il ne voulait faire de Julia une esclave de Sanctum : sa vue lui rappellerait de mauvais souvenirs. Et bientôt sa beauté de mortelle se fanerait, ce qui ternirait encore plus ses souvenirs.
Il a fait appel à l’exécutrice des dieux, en lui faisant promettre de conserver son anonymat.
Mais quand il s’agit de l’Olympe, les banales affaires de coucherie et de langue trop pendue se terminent rarement de façon simple.
Une Olympienne a suivi toute l’affaire et pris le parti de Julia Ren. Ou simplement pris le parti opposé de l’Olympien, pour le seul plaisir de le contrarier. Les motivations des dieux sont parfois complexes, nébuleuses.
L’Olympienne a donc choisi son propre champion. Un protecteur, étranger à son panthéon. Un dieu assez rusé et puissant pour s’opposer à la terrible Némésis.
Elle lui a fait porter une lettre anonyme, dont le support ne laisse aucun doute sur l’origine divine de l’expéditrice. Avec ces quelques mots rédigés en langue sumérienne : « On va assassiner Julia Ren parce qu’un dieu s’est joué d’elle. Toi qui es le protecteur de l’humanité, toi qui es juste, je te l’implore : sauve cette âme innocente. »
Quel meilleur champion pouvait-elle choisir que le chef de la police de Philadelphie, Enki en personne ?
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Némésis a prévu d’accomplir sa mission aujourd’hui.
L’exécutrice doit agir vite : monsieur Ren se trouve officiellement en Oklahoma pour le travail, mais il est supposé rentrer demain. Julia s’inquiète peut-être déjà de ne pas avoir de ses nouvelles. Elle va parler à quelqu’un, c’est sûr et certain. Même si personne ne croira à ses fadaises, l’Olympien s’est montré clair : « Tu dois la tuer avant qu’elle ne bavasse une fois de plus. »
Némésis a quand même pris soin de choisir le lieu et le moment.
Elle délivrait déjà des châtiments suprêmes depuis des siècles lorsque les Rois Mages quittèrent Bethléem. Aucun assassin ne possède son expérience. Aucun parmi les mortels, du moins.
Enki a pris l’affaire très au sérieux. Il ignore les tenants de l’affaire, mais sait qu’une divinité n’aurait jamais pris le risque de lui envoyer cette lettre sans d’excellentes raisons. Sanctum n’est pas comme le commissariat central, assailli de canulars qui font perdre un temps précieux aux forces de police.
Peut-être est-il seul, peut-être a-t-il mobilisé des renforts discrets pour assurer la protection de l’humaine. Sa position de chef de la police lui permet de mander discrètement quelques voitures de patrouille, mais il devrait fournir des justificatifs en cas d’intervention conséquente.
Enki sait en outre qu’il va devoir repousser une divinité.
Laquelle ? Dotée de quels pouvoirs ?
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Informations complémentaires :♆ Le contexte de ce
RP aléatoire vous est proposé par
@Godric Oathbridge. Vous pouvez le MP si un point du contexte vous turlupine.
♆ Le staff n’interviendra pas au cours de ce RP. C’est à présent
votre sujet, vous le gérez comme un RP ordinaire.
L’identité de l’Olympien et celle de l’Olympienne doivent rester informulées, de sorte à ne pas interférer avec les PJs présents et futurs.♆ Si le contexte ne vous inspire pas (ça arrive !),
détournez-le pour l’entraîner dans une autre direction. Ou
parlez-en ouvertement avec votre partenaire, mais ne l’abandonnez pas.
♆ Par défaut, le
premier nom mentionné dans l’en-tête du sujet répond en premier. Vous pouvez naturellement vous accorder sur un ordre différent.
♆ Amusez-vous bien !