Histoire
(L'avatar est totalement négociable. Le prénom n'est que suggéré et sert à la rédaction du scénario avant tout. Toutes les informations sont négociables et adaptables, y compris l'histoire et les liens.)

Emrys est un homme qui ment depuis si longtemps qu'il lui arrive de ne plus se souvenir de son ancienne identité, de la personne qu'il était avant de partir en quête de vengeance.

Car s'il est disciple d’Éris, ce n'est ni par ferveur religieuse, ni par loyauté, ni même par ambition. Il n'a atteint cette place que dans le but de la tuer.

L'histoire commence alors qu'il est âgé de 5 ans. Ses parents, arrivés l'année précédente du Pays de Galles pour le travail, élèvent leur unique fils dans la banlieue paisible de Philadelphie. Depuis quelques semaines, Emrys assiste à des scènes étranges ; parfois, son père l'envoie dans sa chambre pour parler à un étranger. Le petit garçon ne comprendra que des années plus tard que son père se droguait.

Mais celui-ci n'est rapidement plus capable de rembourser son fournisseur. Ce n'est plus l'homme habituel qui vient mais une femme inquiétante. Un jour, alors qu'Emrys est avec sa mère, son père rentre avec un pistolet. Il se cache dans un placard et ne fait qu'entre-apercevoir la suite ; le coup de feu, sa mère baignant dans une flaque rouge. Le placard s'ouvre et son père se tient là, pointant l'arme sur lui. Il y a des larmes sur ses joues, de la sueur coule à son front tandis qu'il tente de résister à la pulsion qui l'anime. Sous les yeux terrifiés d'Emrys, il parvient à tourner l'arme contre lui-même et se suicide pour s'empêcher de tuer son propre fils. Échappant ainsi à l'emprise d’Éris.

L'affaire est vite classée. Crime passionnel et suicide, du grand classique. Emrys n'est pas stupide. En grandissant, il revoit avec de plus en plus de clarté la scène et est persuadé qu'il y a quelque chose d'étrange dans le comportement de son père. Il parvient à faire faire le portrait robot de la femme venue lui rendre visite et découvre qu'elle est morte mais a été identifiée comme l'ancienne chef d'un gang : les Niños de la Noche, des dealers et mercenaires, réputés pour leurs méthodes brutales et leur soif de chaos.

Emrys tente d'oublier cette histoire pendant un temps mais finit par abandonner ses études, trop paumé et toujours en colère de ne pas avoir vengé ses parents. Sportif et bagarreur, il se dit qu'il a peut-être une chance d'entrer dans le gang pour en apprendre plus et, peut-être, apporter les preuves nécessaires à leur arrestation.

Il parvient bien à entrer dans le gang, après quelques mois à dealer et rendre des services dans le ghetto de Philadelphie. Seulement, ce qu'il découvre n'a rien à voir avec ce à quoi il s'attendait. Tous les membres semblent être obnubilés par la chef, Éris. Lui-même ne résiste pas longtemps avant d’atterrir dans ses draps, comme la majorité des Niños le font au moins une fois. On finit par lui expliquer la nature d’Éris, et si au début il ne fait qu'éclater de rire, tout tombe finalement sous le sens. La déesse s'est réincarnée lorsque sa dernière enveloppe, la femme qu'il a vu avec son père, est morte et n'a donc plus les mêmes traits mais elle dirige toujours le gang. Elle est le Chaos, la Discorde, et c'est exactement ce qui a frappé sa famille. Ce sont la soif de sang et la paranoïa qui ont poussé son père à commettre l'irréparable. C'est Éris la coupable.

Tuer une déesse. Si seulement il suffisait de lui coller une balle entre les deux yeux... Éris est pire que du chiendent, elle a survécu à des caïds dix fois plus coriaces qu'Emrys. Alors il décide d'opter pour la patience. Une patience sans limites. Ce personnage qu'il s'est créé en entrant dans le gang, cette fausse identité et cette personnalité mutine qu'il a inventé, tout cela doit devenir sa seconde peau.

Au fil des années, Emrys obtient exactement ce qu'il voulait : l'affection d’Éris, au point qu'elle décide d'en faire son disciple (en secret puisqu'elle a pour habitude de ne pas révéler l'identité de ses disciples au reste du gang). Mais pour en arriver là, l'homme est obligé d'en venir à des extrêmes qu'il n'avait jamais envisagé. Se droguer. Tuer des innocents. Se faire le servant du diable, son amant régulier, son oreille attentive. Il ne sait plus où s'arrête la vérité et où commence le mensonge, ni quelle vie l'attend après tout cela, s'il y a un après.

Sa proximité avec Éris lui a permis d'apprendre bien des choses. Malgré son caractère exécrable, la déesse est étonnamment bien entourée : Arès, Loki, Nyx, Némésis... Famille et proches, tous prêts à l'aider à se réincarner en cas de besoin. Il sait cependant qu'elle s'est déjà réincarnée de trop nombreuses fois et que la prochaine pourrait bien lui être fatale ; elle sera sûrement trop faible pour prendre le dessus sur l'humain, qui garderait alors le contrôle de l'enveloppe.

Il était à deux doigts de tenter le coup quand Éris lui a fait le dernier aveu auquel il s'attendait. Certes, il lui a toujours connu des tendances autodestructrices, mais jamais jusqu'à présent n'avait-elle évoqué avec autant d'aplomb le désir de mourir. Il se pourrait donc qu'il n'ait pas besoin de prendre le moindre risque ; la déesse envisage de mettre fin à ses jours sans qu'il ait besoin de lever le petit doigt. Quelle ironie, après tout ce qu'il a mis en oeuvre pour arriver là.

Et s'il avait gâché sa vie, et celle de bien d'autres, pour rien ?

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