Scam around food
Cela fait plusieurs mois que l’attaquant Juan Hernández a quitté la pelouse des stades de football, le stress enivrant des matches et les acclamations de la foule. La retraite a créé un vide, une absence que le dieu incarné dans l’homme comble d’une certaine façon.
Il est toutefois une autre forme de vide que sa nouvelle nature ne peut remplir : l’arrivée d’argent frais sur son compte en banque. Les gains acquis lors de sa carrière professionnelle représentent certes une somme confortable, mais tôt ou tard Juan devra trouver de nouveaux revenus pour choyer sa mère, payer son habitat, s’offrir des bouteilles de whisky et tout ce qu’il goûte de la vie.
C’est pourquoi Juan a accepté de rencontrer Ron Balden, un journaliste de la chaîne TV Philadelphia News. Il désire lui parler d’un travail, ou plutôt d’une coopération en tant que commentateur sportif. Il ne coûte rien d’écouter sa proposition, n’est-ce pas ? D’autant que l’homme a mis les bouchées doubles : c’est au restaurant du grandiose Hôtel-Casino que son hôte l’a invité à dîner.
Ou peut-être que Buluc Chabtan lui a soufflé de venir, influence ses décisions, flairant l’opportunité de regagner en popularité grâce aux médias modernes. D’être adulé à nouveau.
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La carrière journalistique de Ron Balden stagne depuis des années. Il a choisi la rubrique des sports car dans la famille, on a toujours aimé regarder les championnats et compétitions à la télé. Passion du baseball pour l’oncle Tommy, panier de basket jusque dans la chambre pour le frère détesté, le football dans le sang pour le papa, fascination de l’athlétisme pour la maman. Avec cette éducation, Ron était prédestiné à exercer ce métier.
Sans envergure, toutefois, loin des grands événements mondiaux comme les Jeux olympiques.
En réalité, Ron a surtout choisi cette voie car on ne s’y attire pas des ennuis comme dans les enquêtes d’investigation. Le travail est moins complexe, durable : les Américains vénèreront toujours leurs idoles des stades – et se suspendent aux lèvres des commentateurs par millions.
Ce Juan Hernández, enfant du pays de retour à Philly, c’est de l’or en barre. Un tremplin pour passer à la télé en prime time, faire de l’audimat, devenir célèbre et empocher des liasses de gros billets.
Ron a donc sorti le grand jeu : rendez-vous à l’Hôtel-Casino, diner offert par ses poches. Ron veut faire miroiter l’ancien joueur professionnel, l’exposer au luxe et à la tentation. Lui-même voue une passion pour le jeu, bien qu’il se définisse comme un « investisseur audacieux ».
Dans son attaché-case, il détient un contrat de commentateur sportif pour les cinq prochaines saisons de football américain. Un contrat juteux pour le négociateur, mais peu favorable à Juan. Dans un contrat, il y a toujours un gagnant et un perdant, disait l’oncle Tommy. Et le
grand gagnant, cette fois, ce sera lui.
Ron en a assez de jouer parmi les petits.
Il a donc fait rédiger le contrat avec le concours d’un avocat. Il contient tout ce qu’il faut de termes compliqués pour que le sportif n’y comprenne rien – les anciens sportifs sont connus pour être des proies faciles en affaires, non ? Les dieux du stade deviennent des pigeons à l’extérieur, disait aussi l’oncle Tommy. Un homme plein de sagesse, l’oncle Tommy. Ron l’aimait bien. Dommage qu’il soit mort sous une montagne de dettes – malchance aux paris, ça arrive même aux meilleurs.
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S’il y a quelqu’un dans ce restaurant qui possède le sens des affaires et ne croulera jamais sous les dettes, c’est bien Daikokuten. Depuis qu’il vit en Amérique, le dieu japonais a eu tout le loisir d’apprendre les rouages du capitalisme. En outre, il connaît la nature humaine et les manœuvres des négociateurs..
C’est d’abord l’énervement du latino qui a attiré l’attention du dieu japonais. Cet homme était-il mécontent de sa cuisine ? Allait-il s’emporter davantage, créer un incident dans le restaurant huppé ?
Inacceptable.
Liam veut que ses clients soient heureux. Pas seulement satisfaits, mais qu’ils repartent le sourire aux lèvres, une main sur leur ventre bien rempli des savoureuses victuailles que ses mains divines ont préparées.
Discret comme le vent, il est passé et repassé près de la table des deux hommes, suffisamment pour saisir les enjeux de leur rencontre. Et cerner la roublardise de ce Ron Balden.
Les escrocs, Daikokuten les connaît bien. Il repère les moins habiles à des kilomètres. Une clairvoyance en partie imputable à son disciple…
L’ancien joueur de football semblait lui aussi percevoir l’entourloupe, sans réussir à l’identifier. Serait-il plus expérimenté qu’il en a l’air ? Ou était-ce une mauvaise humeur inhérente à son caractère ?
Longtemps indécis sur la manière d’intervenir, les yeux de Liam se mettent à briller lorsque Ron Balden sort une pièce de collection de sa poche. Un demi-dollar
Capped Bust frappé au début du XIXe siècle.
Que parient-ils ? Que jouent-ils ? Le recrutement de Juan Hernández ? La part variable de son salaire ? Le résultat d’un match ? Un passage au casino de l’hôtel après le diner ?
Certes, il ne s’agit pas de
son pari ou de
son argent, mais Daikokuten résiste difficilement à un jeu de pile ou face avec une si belle pièce, dont il brûle d’envie de connaître les enjeux.
Avenant et impeccable, le chef cuisinier aborde les deux hommes…
Informations complémentaires :♆ Le contexte de ce
RP aléatoire vous est proposé par
@Godric Oathbridge. Vous pouvez le MP si un point du contexte vous turlupine.
♆ Le staff n’interviendra pas au cours de ce RP. C’est à présent
votre sujet, vous le gérez comme un RP ordinaire.
♆ Si le contexte ne vous inspire pas (ça arrive !),
détournez-le pour l’entraîner dans une autre direction. Ou
parlez-en ouvertement avec votre partenaire, mais ne l’abandonnez pas.
♆ Par défaut, le
premier nom mentionné dans l’en-tête du sujet répond en premier. Vous pouvez naturellement vous accorder sur un ordre différent.
♆ Amusez-vous bien !