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 [Terminé] Recherches historiques

Anonymous
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 [Terminé] Recherches historiques  Mer 11 Déc 2019 - 21:30
Recherches historiques

Depuis qu’elle était devenue disciple, toutes les excuses étaient bonnes pour fuir la bibliothèque. Mais il était vrai que quand l’excuse s’appelait Morrigan, la grande déesse celte, cela était encore plus appréciable. La jeune femme avait connu la déesse grâce à son sauveur. C’était avec elle qu’elle était restée une semaine durant alors que celui qui l’avait extirpé des griffes du cartel était parti. Elle ne savait pas pourquoi Abel s’était absenté de la sorte au départ. Ce n’était qu’après qu’il lui avait expliqué avoir voulu démanteler un maximum le réseau, ne voulant pas que d’autres subissent ce que l’Amérindienne avait subi pendant plusieurs années. Cette première semaine où elle avait été libre s’était passée en silence pour sa part. Incapable de sortir un mot, impressionnée et perdue, elle avait grandement apprécié le respect dont avait fait preuve la déesse vis à vis de son absence de communication. Cela ne l’avait pas empêché de s’adresser à elle lorsqu’il en avait besoin et si les premiers jours, elle s’était un peu comportée tel un animal apeuré, cela c’était rapidement calmé. La rousse avait ce don, cette capacité à mettre en confiance et à apaiser son esprit et son coeur rien que par sa présence. Et puis au fil des jours, semaines et mois qui suivirent, un genre d’amitié mêlée d’admiration s’était instauré. Si sa plus grande reconnaissance allait à Oghma, il était certain que celle juste derrière était pour Eira. Elle savait qu’elle pouvait lui faire confiance les yeux fermés. Mais pouvait-elle lui faire confiance pour absolument tout ? Cette rencontre était du fait de Abel. La grande Morrigan lui avait demandé de faire des recherches sur un potentiel dieu ou disciple qui aurait pu avoir un pouvoir qui contrerait le sien, celui de l’invocation de ses trois corneilles. Eva s’était réellement inquiétée pour la déesse lorsque son créateur lui avait expliqué ce qu’il s’était passé à la tour des médias lorsque cette dernière avait explosé. Heureusement, la grande déesse Celte s’était trouvée à l’écart contrairement à d’autres dieux et déesses de Sanctum. Elle comprenait bien en quoi le fait qu’une autre personne ait pu contrer son pouvoir soit inquiétant. Aussi la brune avait participé aux recherches, aidant au mieux celui qui était gardien de bons nombres de connaissances. Et c’est ainsi qu’il lui avait proposé de délivrer elle-même les éléments de réponse qu’ils avaient pu trouver. Malheureusement, elle n’était pas sûre que cela aide beaucoup la déesse Celte. Ils avaient trouvé plusieurs êtres ayant existés qui pouvaient correspondre sans forcément savoir ce qu’il était advenu d’eux depuis. Le vrai souci, c’est que lors du premier rendez-vous que Eira et elle s’étaient données dans un petit café, la déesse n’était pas venue. Elle ne l’avait pas prévenu, c’était pas excusée par la suite. Cela ne ressemblait pas à la Morrigan qu’elle connaissait aussi en avait-elle parlé avec Oghma qui avait également été surpris de l’attitude de sa compère.

Mais même si la nouvelle qu’elle allait porter à Morrigan n’était pas d’une grande aide, s’éloigner de son lieu de travail ne lui ferait pas de mal. Et puis cela lui permettrait de revoir un autre dieu du panthéon Celte sans avoir peur comme cela avait été le cas lors de sa rencontre avec Lugh Samildanach. La jeune femme prenait encore ses marques dans son nouveau rôle de disciple et si son sauveur lui avait expliqué en quoi sa vie allait changer, cela n’avait rien à voir avec la réalité des choses, une fois que le changement s’était opéré. Ressentir si Abel se sentait bien ou au contraire préoccupé était une chose. Mais lorsque le partage d’émotions s’opère sur absolument toutes les émotions, même les plus intimes, sans aucun filtre ni aucune possibilité de dissimuler quoi que ce soit, cela devenaient bien plus difficile à gérer. La jeune femme vouait une véritable admiration à Oghma pour bien des raisons. Entendre quelqu’un le critiquait l’énervait au plus au point. D’un autre côté, trop de compliments à son égard en provenance d’une quelconque autre femme qui lui était inconnue l’énervaient également. Cela lui semblait tellement illogique comme réaction mais c’était instinctif, elle ne pouvait pas y maîtriser, agissant et réagissant généralement par réflexe. Elle savait que son statut de disciple allait de paire avec son pouvoir d’immobilisation et un point faible qu’ils n’avaient pas encore défini avec son sauveur. Etait-ce sa façon virulente de réagir ? Non, cela faisait partie du caractère brûlant de la belle bien avant qu’elle ne devienne disciple, même si ses ravisseurs avaient bien failli le lui prendre en tentant de la détruire. Son feu ardent était quasiment éteint lorsqu’Abel l’avait trouvé et l’avait sorti de cet enfer. C’était lui qui lui avait donné une vie meilleure, une vie tout court même. Seulement ses sentiments d’admiration et de reconnaissance qu’elle éprouvait à son égard ne semblaient pas être les seules choses qu’elle éprouvait. Alors savoir qu’à chaque instant, le beau blond pouvait ressentir sa joie mais aussi sa peine, son stress, sa souffrance et sa peur durant ses terreurs nocturnes, ou encore sa jalousie la mettait particulièrement mal à l’aise. Durant toutes ces années, la jeune femme n’avait connu que l’horreur et la douleur. Elle en avait presque oublié qu’elle avait déjà aimé lorsque ses parents étaient encore à ses côtés. Cette liberté lui donnait l’occasion d’appréhender à nouveau ses propres sentiments et ça l’effrayait plus qu’autre chose, d’autant plus en sachant pertinemment que Abel ressentait tout et donc pouvait tout savoir d’elle, encore plus.

Quelques semaines auparavant, elle avait perdu le contrôle. Une belle brune sulfureuse était venue voir Abel à la bibliothèque. Elle avait été avenante, proche de lui même, trop proche au goût de la disciple. Elle avait senti la jalousie maladive s’emparer d’elle sans que rien de logique ne puisse l’apaiser. Eva avait fini par aller dans la réserve attraper ses affaires et rentrer chez elle où ses poings avaient trouvé son sac de frappe pour se défouler. Aussi s’en voulut-elle énormément lorsque son dieu vint la trouver pour lui expliquer qu’il s’agissait de Morrigan réincarnée suite à un assassinat dont elle cherchait évidemment le commanditaire.Un nouveau rendez-vous avait été fixé pour discuter de ce qu’il s’était passé à la tour des médias. Ouvrant la porte du café qu’elle avait choisi pour donner rendez-vous à Eira la première fois, elle aperçut la belle brune au fond de la salle, assise sur une petite banquette dans un coin, table parfaite pour rester discrète. L’Amérindienne traversa la salle, prenant garde à ne toucher personne et s’installa en face de celle qu’elle considérait comme étant ce qui se rapprochait le plus d’une amie.

Bonjour euh .. Sÿel ? J’espère que tu vas bien.

Le serveur se rapprocha d’elles, incitant Eva à se décaler légèrement vers la fenêtre pour éviter tout geste malencontreux. Après que la déesse ait indiqué ce qu’elle souhaitait, elle compléta la commande avec un cappuccino au caramel. Une fois l’homme reparti, elle glissa un pli écrit par Oghma à l’attention de Morrigan.

Je m’excuse par avance de ce qu’on a trouvé, je doute que cela t’aide beaucoup. Il y a plusieurs individus qui auraient pu le faire mais nous n’avons trouvé aucune trace d’eux durant les ans passés. Abel n’a pas pu te remettre les informations lors de votre dernière rencontre … J’avais gardé l’enveloppe avec moi.

Clairement si d’autres dieux avaient des pouvoirs psychiques qui auraient pu rivaliser avec Morrigan, ils ne savaient pas où ils pouvaient se trouver aujourd’hui, dans l’hypothèse qu’ils soient encore de ce monde. Se remémorer cette première rencontre avec la nouvelle Morrigan et la jalousie excessive que sa présence aux côtés d’Abel avait généré chez elle ne la mettait pas franchement à l’aise.
@"Eira Skynner"


Dernière édition par Eva Gómez le Mer 25 Mar 2020 - 21:38, édité 1 fois
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Anonymous
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 Re: [Terminé] Recherches historiques  Sam 8 Fév 2020 - 20:21
 
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Life is not like water. Things in life don’t necessarily flow over the shortest possible route. — Haruki Murakami || @Eva Gómez



Cela faisait déjà un petit moment que Morrigan avait changé de chair. La Rouquine à la sagesse éprouvée avait laissé place à une Brune au tempérament volcanique. Patience et tempérance s'en étaient allés au profit d'un besoin urgent de sang et de vie. La paix factice qui animait Sanctum usait ses nerfs chaque jour un peu plus, et la Reine Fantôme avait payé le prix fort pour ouvrir les yeux sur ce monde qui était censé être le sien.

Primat d'une Cité aux ambitions contrariées, elle avait longuement hésité avant de remettre les pieds à Sanctum. Le même Sanctum qu'elle s'était paradoxalement montrée si réfractaire à quitter avant les évènements fâcheux qui l'avaient frappé. L'ironie de la chose n'avait pas manqué de lui sauter au visage et de lui faire un peu plus grincer les dents. Son virage à cent quatre-vingt degrés avait bien des défauts mais il n'en demeurait pas moins qu'il possédait ses vertus. La première était de lui permettre de prendre un recul mérité quant aux affaires divines. Elle pouvait observer le schéma d'ensemble et en déceler des erreurs qu'elle n'aurait jamais perçue avant.

Mais tout cela, elle le gardait encore pour elle-même, parce qu'il lui fallait procéder par étape. Tout d'abord, elle remettait ses affaires en ordre, et ensuite, elle mettait un coup de pieds dans la fourmilière.

Assise dans ce fameux café dont elle aurait dû occuper la place il y a de cela quelques mois, elle s'y retrouvait aujourd'hui, armée d'une détermination totalement autre. La Morrigan y songeait d'ailleurs, se projetant en arrière, s'imaginant à ce même endroit, dans la peau de cette femme à la chevelure flamboyante et au port altier, préoccupée par une attaque qui avait considérablement dégénérée. Rétrospectivement, elle se disait qu'elle avait été aveugle et insouciante. Elle aurait dû se montrer plus méfiante, plus soucieuse des détails. L'univers même des dieux, par-delà Sanctum n'était qu'un nid de vipères, demandant à piquer le curieux et l'inconscient.

Et la Brune avait été piquée, oui, mais dans son orgueil et sa colère. Tumulte incessant d'un tempérament enflammé, d'un besoin de violence et de l'expression première de sa nature, elle avait déjà envisagé mille et une fois les contours de sa vengeance, qui que soit l'instigateur de son châtiment. En apparence absorbée par son livre ancien et poussiéreux, elle pouvait sentir le sang pulser à ses tempes, signe de sa contrariété alors qu'elle songeait encore à cette détonation qui lui avait fracasser le crâne. Les phalanges blanchies par la crispation et la tension électrisant ses nerfs, elle soupirait discrètement en tournant vivement une page.

La porte s'ouvrait. Les bruits de pas gagnaient en amplitude, elle ne relevait pas le regard.
Finalement, la voix d'Eva parvenait à son oreille et elle relevait ses prunelles d'un vert doré. Pendant une fraction de secondes, le néant demeurait au sein de ses iris jusqu'à être chassé par le calme forcé. La colère muselée lui faisait redresser le menton et observer longuement la silhouette de son interlocutrice.

S'il n'y avait pas si longtemps la Morrigan s'était positionnée en tant qu'amie et protectrice de la disciple d'Ogmah, aujourd'hui, aux vues de son expression, pendant ces quelques secondes, on pouvait douter de ses intentions. Surement était-ce de la méfiance.. Et dans le fond, qui pouvait la blâmer pour cela ? On avait instrumentalisé son propre disciple pour l'amener dans une ruelle crasseuse et l'abattre comme le commun des mortels. Cela pouvait être n'importe qui. Elle comme une autre.

N'importe qui.
Pourtant, un semblant de raison s'infiltrait sous la suspicion. Si elle était la protégée d'Ogmah, ce n'était pas pour rien.. Il n'autoriserait jamais qu'on puisse lui faire le moindre mal. Alors, enfin, Morrigan s'arrachait à son silence. « Oui, bonjour. »

Dans un bruit sourd, l'ancien bouquin était refermé d'un geste de la main, soulevant un reliquat de poussière. Est-ce qu'elle allait bien ? C'était toute la question. Fondamentalement, elle était en rogne, perpétuellement en rogne. La guerre demandait son tribut. « Je vais comme je vais. » Qu'elle répondait pourtant, laconiquement en désignant la place qui lui faisait face d'un mouvement du menton. « Et toi ? »

Lorsque le serveur approchait, elle lui adressait un regard long, scrutant sa posture et son allure avant de finalement passer commande. « Un Irish coffee. »
« Nous ne faisons pas d'Irish coffee, madame. » Que répondait poliment le serveur alors que Morrigan plissait les yeux, clairement loin d'être satisfaite par cette réponse.
« Vous avez du whisky ? »
« Oui. »
« Vous avez du café ? »
« Oui.. »
« Vous avez de la chantilly ? »
« ..Oui. »
« Eh bien maintenant, vous faites de l'Irish Coffee. » Qu'elle répondait avec un aplomb qui ne pouvait souffrir d'aucun doute et n'accepter aucune opposition. Le serveur ouvrait la bouche pour mieux la refermer et acquiescer en tournant les talons.

Une fois à nouveau seules, la Morrigan reportait son regard sur son vis-à-vis et écoutait ses excuses en haussant un sourcil. Sous la table, elle croisait les jambes alors que son dos s'appuyait contre le dossier de la banquette, avec une grâce nonchalante. Un soupir excédé passait la barrière de ses lèvres alors qu'elle glissait une main dans ses cheveux pour dégager quelques mèches brunes. « Très bien. » Pas de colère, ni même d'étonnement. Par contre, elle marquait un moment de silence avant de finalement plonger son regard sur celui d'Eva. « Il en existe quand même, mais ils sont potentiellement planqués ? Qui sont-ils ? » Concernant Ogmah, elle marquait une pause, ouvertement perplexe quant à raison du retard du transfert d'informations. « De toute manière, je n'allais pas le voir pour ça. » Au moins, c'était clair.

Morrigan n'avait aucunement eu vent de la présence d'Eva pendant son entrevue avec son ancien beau-frère. Et quand bien même, si elle ne s’était déjà pas excusée de ne pas être venue à leur dernier rendez-vous, elle ne comptait pas le faire pour une accolade avec un membre de sa famille. Dans l'un comme dans l'autre des cas, elle était dans son bon droit, non pas du fait de son caractère impossible, mais bien plus parce qu'elle possédait des circonstances atténuantes qu'on ne pouvait lui envier.


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 Re: [Terminé] Recherches historiques  Mer 12 Fév 2020 - 8:28
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Voir Morrigan ainsi changée, physiquement, était perturbant. La jeune femme savait parfaitement que c’était naturel pour un dieu ayant perdu son enveloppe charnelle de prendre possession du corps d’un autre être humain, lui dérobant sa vie par la même occasion. Elle ne s’était encore jamais positionnée à ce sujet, à vrai dire elle n’avait pas pris plus le temps que ça d’y réfléchir. Oghma occupait le corps d’Abel depuis des centaines d’années. Elle ne savait ni le pourquoi de ce choix ni le comment. Et ce qui était certain, c’est que cela ne la regardait pas, encore plus depuis qu’elle était devenue sa disciple. De toute manière, ce lien qu’elle partageait à présent avec son sauveur faisait que, si jamais il devait changer de corps, elle perdrait la vie immédiatement. La brune avait senti comme un doute chez le beau blond lorsqu’il lui avait expliqué ce point en particulier. Un blanc s’était installé durant quelques secondes au cours desquelles l’amérindienne s’était retenue de faire une nouvelle fois une remarque que son protecteur n’apprécierait peut être pas. Depuis qu’il l’avait sauvé du Cartel, Abel l’avait recueilli, il lui avait offert un toit, de quoi manger, de quoi se vêtir, il l’avait également instruit, l’avait épaulé pour se réintroduire dans ce monde qu’elle connaissait si peu, lui avait offert un job. Il avait tout fait pour elle, il lui avait tout donné. Alors même si le dieu Celte de l’éloquence ne le voyait pas de cet oeil, sa vie lui appartenait. Eva était prête à tout pour lui, pour tenter de le remercier rien qu’un petit peu à chaque fois qu’elle en avait l’occasion. Sa vie n’avait jamais valu grand chose avant de croiser Oghma et son épée Orna. Si une fois elle avait eu le malheur de dire que sa vie appartenait indirectement à son sauveur, elle ne s’y était pas réitérée, même si elle n’en pensait pas moins, tant cela n’avait pas plus à Abel.

Mais si la jeune femme était surprise par le changement d’enveloppe corporelle de sa protectrice, elle l’était encore plus avec l’attitude réfractaire que cette dernière affichait à sa venue. a ses yeux, Morrigan avait toujours été une femme forte, dure, sûre d’elle. Seulement ce jour là, ce n’était pas ce qui transparaissait en premier lieu. Si cela lui faisait étrange de ne plus avoir affaire à la rousse qu’elle avait connu, elle avait le sentiment que c’était elle l’étrangère. L’amérindienne n’avait jamais demandé à son dieu comment leurs souvenirs étaient-ils conservés ou pas et à quel point. Evidemment, Eva savait ce qui était arrivé à Eira. Oghma le lui avait raconté et elle avait été horrifié puis enragé qu’on ait pu s’en prendre à son amie. Seulement, bien loin de la politique de Sanctum comme de la politique humaine, vivant dans son coin uniquement pour servir son dieu au mieux et ne plus jamais se laisser faire grâce à ses enseignements, elle était loin d’imaginer le complot qui se tramait. Elle savait seulement que lors de sa visite à la bibliothèque, Sÿel ne savait nullement qui avait pu l’assassiner. Etait-ce une simple coincidence si son enveloppe corporelle avait été détruit ou bien était-ce l’oeuvre d’un autre dieu qui savait parfaitement ce qu’il faisait ? Cette idée lui avait donné un frisson dans le dos. Elle savait que la rousse était réellement impliquée à Sanctum contrairement au beau blond. Mais cela ne mettait pas son protecteur à l’abri d’une telle menace pour autant ce qui ne faisait que décupler l’envie d’être en permanence à ses côtés pour veiller sur lui. Cette envie allait donc complètement à l’encontre de sa fuite des derniers mois qu’elle n’avait toujours pas réussi à gérer. Le partage des émotions était toujours un problème pour elle. Depuis peu, la miss s’était mise au yoga tous les matins pour se relaxer et tenter de canaliser son énergie et ses émotions au mieux. Cela était tellement facile seule sur son tapis, bien loin de la foule. Evidemment sa question était maladroite vu les circonstances, mais elle fut surprise d’être remise à sa place de la sorte.

Ca va … Merci ...

La situation aurait dû être famillière, confortable. Or, la brune avait ce sentiment d’incertitude et d’insécurité qui était en train de l’envahir, sentiments qu’elle n’éprouvait généralement pas en présence de deux personnes : Abel et Eira. Alors que le serveur vint leur demander ce qu’elles prendraient, Eva eut une nouvelle surprise. La Morrigan qu’elle avait connu n’était pas si agressive ni si hautaine. Elle ne l’avait pas connu ainsi. Se souvenait-elle de comment elles s’étaient connues, de pourquoi elles s’étaient connues et des moments qu’elles avaient partagé au cours des deux dernières années ? L’esprit de la belle flanchait un petit peu. Elle faisait face à une déesse du panthéon Celte aussi devait-elle faire attention à ce qu’elle faisait ou disait en sa présence pour ne pas l’offenser. Cette idée la choqua, la bloqua un moment. Elle n’avait jamais eu besoin d’agir de la sorte avec la vieille amie d’Abel auparavant. Elle n’avait fait que l’admirer jusqu’à présent. Sauf qu’en quelques minutes à peine, l’amérindienne avait réellement l’impression de rencontrer une nouvelle personne, extérieurement comme intérieurement. La confiance illimitée qu’elle avait eu en la femme et la déesse semblait être remise en cause. Elle n’aimait pas ça, elle n’aimait clairement pas ce revirement qu’elle trouvait injustifié. Faisant tant bien que mal pour se ressaisir, le regard de son interlocutrice semblait la transpercer. Changeant de position, soupirant, toute sa nonchalance ne semblait que renvoyer à Eva le fait que cette rencontre l’importunait, la dérangeait. Elles furent interrompues par le serveur qui leur amena leur boisson. Eva vint trouver rapidement la douce chaleur de sa tasse, l’entourant de ses deux mains, alors que ses épaules se remontaient légèrement tout en se resserrant, preuve de son manque de confort dans cette situation. Elle avait été heureuse de devoir venir voir Eira. Cela faisait longtemps qu’elles ne s’étaient pas vues et elle avait pensé à peut-être lui poser certaines questions sur la relation dieu-disciple pour avoir un autre avis que celui de son dieu. Mais au vue de la situation actuelle, cette idée était bien bien loin à présent, totalement hors de portée. Son interlocutrice reprit la parole, lui disant que c’était très bien, laissant croire qu’elle s’en moquait éperdument. Il était clair qu’elle avait un nouveau souci et de taille. C’est alors que Sÿel l’interrogea sur les résultats plutôt que d’ouvrir le pli remis par Oghma.

Planqués je ne sais pas. Ils ne se font pas remarquer en tout cas ce qui est sûr. Avec Abel, on a trouvé une dizaine de profils qui pourraient correspondre. On s’est un peu plus penché sur ceux qui provenaient du continent mais les autres peuvent également être responsables. Tu as la liste dans le courrier. Il y a deux amérindiens, deux aztèques, un hindoue, un inca … Il y a même un celte dans le lot mais je crois que Abel l’a déjà écarté. Il t’a de toute manière mis tous les noms en te donnant son avis sur la question pour chacun.

Eva avait tendance à beaucoup se mettre à l’abri derrière les dires et les actions d’Oghma qui étaient à ses yeux, parole d’évangile. Dans sa tête flânait la dernière remarque prononcée par son interlocutrice. Sÿel n’était pas venue voir Oghma pour cette question là alors pour quoi faire ? Etant donné qu’elle avait rendu visite à son dieu sur son lieu de travail, sa jeune disciple n’était pas bien loin. Seulement, à ce moment-là, elle n’avait pas su qu’il s’agissait de Morrigan, de sa nouvelle réincarnation. La vue du beau blond en si charmante compagnie lui avait totalement fait perdre le contrôle d’elle-même, appuyant bien plus encore là où cela faisait mal. Rien que de repenser à la jalousie, la colère et la peur qui s’étaient emparées d’elle à ce moment là, un frisson effroyable traversa sa colonne vertébrale du bas de ses reins jusqu’en haut de sa nuque. Elle avait fui dans la réserve non s’en chouter dans un carton et mettre un coup de poing dans un vieux placo déjà abîmé au fond de la réserve. Puis, sentant que cela ne serait pas suffisant, la brune était rentrée chez elle pour marteler son sac de frappe avant même d’avoir protégé ses mains d’une quelconque façon. Ramenant ses pensées sur la situation présente, l’amérindienne eut une idée qui lui traversa l’esprit et qui eut franchi ses lèvres avant même qu’elle ait songé à la bonne ou mauvaise idée que cela pourrait être.

Penses-tu que les deux événements peuvent être liés ?

Durant une fraction de seconde, elle était redevenue comme si elle était avec Eira. Puis son recul au niveau du haut du corps et son regard fuyant vers le contenu de sa tasse montrèrent le manque d’assurance et de confort qu’elle éprouvait en présence de Morrigan, de la nouvelle Morrigan.
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 Re: [Terminé] Recherches historiques  Mer 19 Fév 2020 - 23:13
 
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Life is not like water. Things in life don’t necessarily flow over the shortest possible route. — Haruki Murakami || @Eva Gómez



La transcendance du Divin sur le Corps était une expérience que la Morrigan n'avait pas connue depuis des siècles. Elle s'était gentiment accommodée au corps de la rouquine, en acceptant autant les travers que les qualités de cette dernière. C'était ainsi que peu à peu, en l'apprivoisant, en s'apprivoisant, que la Déesse tumultueuse de la guerre apprit à se faire tempérance et sagesse. Le feu de sa chevelure ne fut plus dès lors le reflet de son flamboyant tempérament. Etouffée sous un flot de bonnes résolutions séculaires, Morrigan s'en rendait compte à présent.. Elle s'était dénaturée. La faute n'en revenait qu'à elle, à son cœur qu'elle avait laissé se faire apprivoiser et enfermer par un autre. Pas même le Dagda n'avait réussi cet exploit, durant leur éternité partagée et l'ironie de la solution lui faisait presque regretter son ancien époux infidèle.
Car au moins, avec lui, elle était demeurée elle-même. Il l'avait accepté, elle et son tempérament impossible.. Envers et contre tout. Ils en étaient presque venus à se dire qu'ils avaient été façonnés l'un pour l'autre avant que tout ne tombe en décrépitude, qu'elle ne renonce. Qu'elle ne tourne les talons pour s'orienter vers d'autres horizons.

A présent, Morrigan recontextualisait l'ensemble de son éternité. Si cela prenait un certain temps, demandait un travail intérieur certain, il était évident qu'elle épurait ses convictions afin de s'attacher à celles qui l'avaient toujours guidée vers la victoire. Parce que cette fois encore, elle partait en guerre, contre l'inconnu, contre l'impudent. Contre celui qui avait osé porter atteinte à son intégrité.

Face à Eva, elle la scrutait un instant pour mieux ressentir son malaise. La Brune semblait alors inflexible, distanciée sans pour autant paraitre indifférente. Son regard d'un vert parsemé d'or glissait sur chaque geste, chaque mimique, dans une œillade analytique avant de revenir se river sur les prunelles de son interlocutrice. Le silence demeura jusqu'à ce que le serveur revienne tandis qu'il lui servait son fameux Irish Coffee. Morrigan se penchait pour en humer les effluves sous le regard tendu du serveur. Est-ce que ça allait convenir à cette cliente difficile ? Voire intraitable ? La Déesse était presque capable de lire ces questionnements bassement intérieurs dans le regard de l'employé. Et contre toute attente, elle lui adressait un sourire charmant qui détendait immédiatement l'atmosphère entre Lui et Elle. « Parfait, merci. » Et il se détournait alors que Morrigan en revenait à Eva.

Elle écoutait ses spéculations en pianotant d'une de ses mains sur l'enveloppe qu'elle gardait sous sa prise alors que de la seconde, elle effleurait sa tasse. Pensive, elle réfléchissait à cette liste qu'elle finissait par découvrir en attrapant l'enveloppe pour l'ouvrir et en sortir la paperasse qu'elle parcourait du regard longuement. Finalement, son regard filé d'or se reportait sur Eva qu'elle scrutait à nouveau. « Je ne vais pas te bouffer, inutile de te tendre comme si j'étais un danger pour toi. » Elle en revenait finalement au contenu du pli pour le parcourir et reprendre distraitement. « Et puis, tu me donnes l'impression d'être une biche devant les phares d'une voiture. J’ignore si c’est désagréable mais.. Mais en tout cas, ça n’est en rien agréable. »

Le pli était remis en place alors qu'elle venait se concentrer sur sa tasse. La cuillère était prise alors qu'elle en recueillait la crème pour la porter à ses lèvres. Les petites manies en tout genre de cette incarnation avaient encore le don d'étonner Morrigan qui s'en accommodait au fil des jours, des semaines. Elle se concentra un instant encore sur son Irish Coffee en plongeant plus profondément sa cuillère dans sa tasse afin d'atteindre le liquide et le gouter. Vu la moue qui se fixa à ses lèvres, son avis final était mitigé.. Mais elle comptait bien s'en contenter.

Finalement, la Morrigan en revenait à Eva afin de l'observer à sa question. Penser à son assassinat avait le don de lui mettre les nerfs en pelote. Pourtant, elle inspirait tranquillement en fermant les yeux pendant de longues secondes avant de venir boire une gorgée de son café arrangé bas de gamme. Une fois chose faite et le calme rétabli, elle en revenait donc à son vis-à-vis, dans le plus grand des calmes. « Si je le savais, je ne serais pas là avec une liste de questions aussi longue que le bras. » Elle pouvait faire mieux en matière de calme, elle le savait bien.. Du moins, au niveau de son phrasé, parce qu’en terme d’apparence, elle donnait parfaitement le change. Sa décontraction, sa nonchalance naturelle trompait facilement et s’habillait d’une assurance à toute épreuve malgré son humeur souvent orageuse. Par contre.. Par contre, les mots qui s’échappaient de ses lèvres avaient souvent de quoi surprendre. Quoique là, elle les considéra comme gentillets en tant que reflet de la situation actuelle. D’ailleurs, elle enchaina sans attendre avec un.. « Mais j'aimerai le savoir.. Pour mettre les choses au clair. » Mettre les choses au clair ? Oui. Avec son assassin, à qui elle comptait bien mettre les points sur les i et avec elle-même, afin de retrouver un semblant de paix.

Consciente que son attitude avait de quoi braquer Eva, elle finissait par soupirer en reposant sa tasse pour faire un effort aussi surprenant que le fruit de son impulsivité retrouvée. « Ne va pas te retourner les méninges, c'est bien moi. » Au moins, c'était clair.. Ou presque. « J'étais devenue trop timorée avec le temps, trop politiquement correcte, mais ce n'est pas ce que je suis originellement. Je suis la guerre et la mort.. Un mauvais présage avec un mauvais caractère. Tu verras, on s'y fait. » Pas sûr, mais si tout se passait comme elle y comptait, la Morrigan était repartie pour une éternité d'impulsives décisions et de batailles sanglantes.

« Et merci, pour ça. » Finalement, elle désignait le pli ouvert avec un sourire alors qu'elle en revenait à sa tasse. Peut-être que derrière cette attitude haute en couleur se cachait encore de la bienveillance.. C'était même certain, cependant, il fallait creuser, un peu plus. Et surtout, s'accrocher.

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Anonymous
Invité
 Re: [Terminé] Recherches historiques  Mer 26 Fév 2020 - 7:37
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Le souvenir de sa réaction lorsqu’elle avait aperçu la nouvelle Morrigan ne cessait de la hanter. Cette dernière avait beau ne pas être au courant de tout ça, la jeune disciple s’en voulait. Sa réaction excessive face à la proximité de Syel avec Abel l’avait poussé d’autant plus à se poser des questions, à réfléchir à des choses auxquelles elle ne voulait pas penser. Elle n’aimait pas que son dieu ressente les émotions négatives qui pouvaient s’emparer de son être. Seulement, elle ne pouvait rien faire pour éviter cela à part ne pas ressentir ce genre de choses. Le souci principal était que la brune ne maîtrisait pas franchement ses réactions, tant dans un sens que dans l’autre, ni leur virulence. La peur de le décevoir, de le desservir, de lui faire se rendre compte qu’il n’avait accepté qu’un boulet comme disciple, qu’il avait commis une énorme erreur, tout cela restaient en permanence dans l’esprit de la jeune femme qui restait persuadée de ne pas mériter sa place. Son incapacité à faire face à d’autres dieux que lui était l’une des preuves les plus accablantes. Sa rencontre avec Lugh Samildanach avait été catastrophique. Bien sûr, le beau blond l’avait rassuré en lui disant qu’elle s’y ferait et que son roi était des plus particuliers. Il avait tout fait, tout dit pour l’apaiser et lui faire comprendre qu’elle n’était pas en faute. Mais Eva ne voyait pas la chose sous cet oeil. Elle ne voyait clairement pas en quoi elle allait pouvoir être utile à son sauveur. L’amérindienne n’avait l’impression que de lui apporter des ennuis, des soucis. Tel un boulet à sa cheville, elle semblait n’être qu’un handicap, une pâle copie de ce qu’elle devrait être pour remplir pleinement ses fonctions de disciple. Avec le recul, elle se demandait si elle n’aurait pas dû refuser la proposition du jeune homme, afin de lui rendre l’unique service qu’elle pouvait soit : lui foutre la paix. Encerclant sa tasse fumante de ses mains hésitantes, elle ne connaissait encore que peu le monde dans lequel elle évoluait aujourd’hui. Et dire que quelques années en arrière, elle pensait ne connaître que cette pièce poussiéreuse où elle avait été enfermé par le Cartel, l’espérant pas une seconde revoir un jour les rayons chaleureux du soleil levant.

Ce qui était certain, c’est qu’une fois de plus, la brune cumulait les faux pas. Mal à l’aise face à cette nouvelle Morrigan alors qu’elle avait attendu avec impatience de la revoir, voilà qu’elle était sur la réserve, à tergiverser pour chaque geste et chaque mot qu’elle pourrait faire ou dire en sa présence. Les yeux scrutateurs de son interlocutrice n’avaient plus cet élan protecteur qu’elle avait toujours connu chez Eira. Craintive, contrairement à un chien qui pouvait aboyer mais ne pas mordre, l’argentine n’était pas du genre à se laisser faire. Son échange avec Lugh avait demandé beaucoup de retenu, mais cela ne l’avait pas empêché de lâcher certains commentaires, de prendre la défense de son sauveur qui était odieusement jugé par l’un de ses confrères. L’arrivée du serveur l’a sorti un peu de sa réflexion, observant la réaction de la déesse face à sa demande légèrement excessive. La distance qu’elle avait mis avec l’amérindienne lui faisait un peu mal. Elle qui n’avait jusqu’alors que deux personnes sur qui elle pouvait compter, pour qui elle pensait ne pas pouvoir avoir de doutes ; elle se rendait compte qu’elle avait fait fausse route. Indirectement, elle était presque rassurée de ne pas avoir besoin de constater un quelconque changement chez Abel s’il devait se réincarner. Si ce dernier devait changer d’enveloppe corporelle un jour, la belle en perdrait la vie, littéralement; D’un autre côté, cela voudrait potentiellement signifier qu’elle aurait échoué dans son rôle et cette idée ne lui plaisait guère, commettant déjà impairs sur impairs. Voyant son interlocutrice juger sa boisson, la belle se contenta d’approcher ses mains de sa tasse pour se réchauffer un petit peu. La chaleur qui se dégageait de la porcelaine était mordante, probablement insoutenable pour bon nombre d’humains. Mais elle avait tellement vécu l’enfer là-bas que cette chaleur était douce pour elle. Une fois son compte-rendu fait, alors que l’envie de s’en aller la saisissait à cause du changement radical de son amie, cette dernière se fit mordante, prenant le temps de lui faire un reproche dans sa remarque. Son image métaphorique était loin de la réalité à ses yeux aussi se permit-elle de corriger :

Plutôt un chat devant un autre félin qu’elle pensait connaître ...

Sûre d’elle, les mots étaient sortis avec un aplomb naturel qui lui venait clairement lorsqu’on cherchait à la piquer au vif. Elle s’attendait à une rencontre amicale, chaleureuse. Si elle était méfiante, c’était avant tout parce que l’attitude de Syel l’y poussait. Pourquoi agissait-elle de la sorte avec elle ? Un dieu pouvait-il oublier des connaissances antérieures en se réincarnant ? Evidemment que le sort de la Morrigan l’importunait, l’inquiétait. Mais être traité comme une étrangère après lui avoir accordé sa confiance était un coup auquel la jeune femme n’était pas préparée. Alors la brune voulut s’intéresser à ce qu’il s’était passé, un peu comme une main tendue. Le fait qu’on ait assassiné son amie ne lui plaisait pas du tout. S’il y avait bien une autre personne pour qui elle était prête à tous après Abel, c’était Eira. Seulement, l’argentine avait l’impression de ne absolument rien retrouver de Eira chez son interlocutrice. Sa question fut balayée d’un revers de la main, comme si la réponse était d’une évidence à toutes épreuves. Se réchauffant à outrance les mains sur la tasse, comme pour se rattacher à cet instant présent, s’ancrer dans ce siège et ne pas partir à la volée, elle sentait que sa peau n’appréciait pas tant le contact avec la porcelaine brûlante. Mais ce qui l’importait à l’heure actuelle était les paroles et le comportement de celle qu’elle croyait être une amie. A sa réaction, Syel ne semblait pas avoir la moindre piste sur son agresseur. Puis vint le rentre dedans qui ne correspondait pas du tout à celle qu’elle avait connu, suivi d’explications qui allaient clairement dans ce sens.

Tu sais parfaitement que tu pourras toujours compter sur nous.

Eva savait qu’elle pouvait parler au nom de Oghma pour cela. Leur vieille amitié n’était pas d’hier et l’amérindienne s’était simplement greffée dessus, comme un petit plus qui ressemblait plus à un boulet qu’à une aide.

Je ne doute pas que l’on puisse s’y faire. Je suis simplement prise un peu de cours, n’étant pas encore habituée à ce genre de choses.

Le monde des dieux lui avait été ouvert il y a quelques temps déjà. Pour autant, elle ne connaissait pas encore tous ses rouages.

As-tu rien qu’une petite piste, ou peut être plusieurs ? Un côté par lequel commencer à chercher ?

Evidemment que Eva voulait l’aider. Mais son ton et son attitude montraient une légère réserve qu’elle n’avait pas eu avec Morrigan depuis bien longtemps. Elle avait la sensation qu’elle allait se faire remettre à sa place comme l’humaine inutile qu’elle était et qui ne ferait que la gênait. Si tel était le cas, elle l’accepterait, sachant parfaitement ce qu’elle valait. Elle avait toujours admiré Eira pour son fort caractère, sa façon d’être imposante et majestueuse. C’était là les seuls traits de caractère qu’elle retrouvait chez le nouveau modèle pour le moment. Il n’y avait plus vraiment cette bienveillance ou bien peut être n’avait-elle jamais existé et qu’elle s’était simplement fait des films toute seule. Ce qui était certain c'est que la prise qu'elle avait sur sa tasse qu'elle n'avait toujours pas touché lui permettait de rester ancrée dans son siège, concentrée sur son interlocutrice pour maîtriser les émotions qui pourraient venir la submerger. Elle avait commencé depuis peu à faire du yoga seule chez elle afin de se ressourcer et surtout d'apprendre à se canaliser. Mais rien ne valait le fait de taper dans un sac de frappe à l'heure actuelle.
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 Re: [Terminé] Recherches historiques  Mar 17 Mar 2020 - 17:36
 
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Life is not like water. Things in life don’t necessarily flow over the shortest possible route. — Haruki Murakami || @Eva Gómez



Les réactions étaient toutes les mêmes, tranchées, séparées par un fossé. Entre ceux qui la connaissaient auparavant et les autres. Il y avait ceux qui acceptaient ce retour aux sources, non sans un étonnement fugace, et il y avait les autres.. Les autres qui s'offusquaient face au trépas d'une Morrigan mesurée et sereine.
Aujourd'hui, celle qu'elle avait été n'était définitivement plus. Elle n'était qu'un souvenir, un écart de parcours devenu une fatale erreur. Une part de la Reine Fantôme s'en voulait d'avoir enterré sa nature profonde au nom de la bienséance et des sentiments.
Les affectes divers et variés de sa précédente incarnation l'avait mené à sa fin en passant par le chemin tortueux de la confiance aveugle, saupoudré d'un sentiment de sécurité mensonger.
Aujourd'hui habitée par les feux de la colère, Morrigan recontextualisait chacune de ses relations, chacun de ses pas pour leur donner un sens nouveau.. Et pouvait-on la blâmer pour cela ? Pas vraiment, c'était elle qui s'était prise une balle dans la tête, pas une autre. Elle. Et rien que pour cela, l'avis d'autrui ne comptait pas vraiment. On pouvait la juger, la pointer du doigt, qu'elle ne se gênait plus pour répondre.

Alors oui, une rencontre avec cette nouvelle Déesse était bouleversante à bien des égards, mais pour autant, la principale concernée ne semblait pas comprendre où était le mal de son changement. Elle était entière, vivante, animée par son but.. Au nom de la vengeance, au nom d'un besoin de violence salvateur. La Celte avait besoin de trouver le responsable de son évolution afin de le remercier à sa manière, avec panache et sang chaud.
Face à Eva, en attendant, elle glissait l'enveloppe sur le côté afin de venir flirter du bout des doigts avec son Irish Coffee. Son regard filé d'or avait vite fait de scruter les gestes d'Eva, son expression. Cette accroche maladive à sa tasse témoignait de son malaise, ce qui ne manqua pas de soutirer une réflexion à la Morrigan qui se prenait un retour juste. Un retour qui ne manqua pas de faire naitre un soupçon de sourire au coin de ses lèvres. Le chaton sort les griffes, pensa-telle, pendant un instant avant de verbaliser l'essence de ses autres pensées, sans l'ombre d'un détour.

« Et ? C'est choquant n'est-ce pas ? De se rendre compte que ce qui nous est acquis ne l'est pas vraiment, mh ? » Le parallèle était aisé à faire, dans la situation présente. Et la Brune ne s'en cachait même pas. « La vie est ainsi faite, qu'elle soit éternelle ou non. Il y a des coups du sort.. » Qu'elle mimait d'un index et d'un majeur collés à sa tempe, pour mimer un révolver. « ..Des remises en ordre et l'immuable. Ce qui fait ce que nous sommes. » Elle se désigna de cette même main avant d'attraper sa boisson pour en boire une gorgée et la reposer l'instant d'après, son regard revenait se braquer sur Eva qu'elle observait longuement. « Je ne te couverais pas, pour te donner l'illusion que tout va bien, et que malgré ce qui s'est passé, rien ne changera. Parce que ce serait un mensonge et que dans le fond, la trahison, c'est moi qui l'ai subi. Ça ne me rend pas aimable, ni compatissante.. Parce que je l'ai trop été jusqu'à là. » Elle se replaçait sur sa banquette tranquillement en gardant toute son attention rivée sur l’Amérindienne. « Avant, j'étais aussi crainte que respectée, pour mille et une raison. Et j'ai cru que cette crainte et ce respect m'étaient acquis, à tel point que je me suis reposée sur mes lauriers. » Les paroles de Lugh lui revenaient à l'esprit, parce que oui, elle s'était définitivement ramollie. « Aujourd'hui, s'il faut que je me fasse craindre ou détester pour me faire respecter, alors, je le ferais. »

Et elle retombait finalement dans son silence alors que son regard voguait sur les quelques silhouettes présentes dans le café, comme dans un élan de méfiance justifié. Au bout de longues secondes, elle reporta son regard sur son interlocutrice le temps de ses paroles. Et puis, les épaules se haussaient subtilement alors qu'elle portait son regard d’or sur sa boisson pour la siroter tranquillement, malgré la chaleur s'en dégageant. Oui, elle savait mieux que quiconque qu'elle pouvait compter sur Ogmah et par extension sur Eva. C'était une histoire vieille comme le monde entre Lui et Elle.. Alors, elle ne s'y attarda pas, afin de ne pas enfoncer une porte ouverte. Pour le reste, elle avait néanmoins besoin de réagir.. A sa manière. Parce que pour être prise de cours, oui.. Morrigan savait qu’Eva était prise de cours. Mais pour autant, cette pensée en entraina une autre.  « Ce genre de choses.. On ne s'y fait jamais. On fait avec, on improvise et on continue. »

Cette conclusion lui ressemblait bien. Car sous la couche de franc parlé demeurait une Déesse avisée. Le feu de la colère n'occultait pas ses réflexions, bien au contraire. Bien au contraire.. Elle se noyait sous le flot incessant de pensées, toutes plus complexes les unes que les autres. Dans l'esprit tortueux de la Celte ne cessait de se dessiner des schémas de penser afin de saisir les contours de son sort. C'était maladif, elle avait besoin de savoir.

Elle avait besoin de savoir et pour autant, elle en avait diablement marre d'entendre cette même question : Avait-elle une idée du responsable de son assassinat ? Son regard s'assombrit lorsqu'Eva prononça ces paroles-là, plus fâcheuses qu'autre chose. Non, elle n'en avait aucune idée.. Aucune, alors même qu'elle aurait voulu comprendre, se souvenir du visage de l'impudent qui avait tenu le révolver. Une profonde inspiration était prise alors qu'elle détournait le regard pour mieux le clore. Mâchoire crispée témoignant de son besoin de se canaliser, elle prenait quelques secondes avant d'en revenir finalement à Eva. « Non Eva, je n'ai pas la moindre piste. La conjoncture actuelle est presque trop parfaite et je suis certaine que c'est volontaire. »
Malgré sa réponse abrupte, Morrigan se garda bien de compléter son propos en rappelant que si elle avait eu la moindre piste, elle serait déjà sur cette dernière pour trouver le responsable et lui faire la peau. Mais ça se sentait, cette situation la tendait considérablement.. A tel point qu'elle en soupira en revenant porter toute son attention et son dévolu sur son Irish Coffee.


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 Re: [Terminé] Recherches historiques  Ven 20 Mar 2020 - 15:07
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Choquant, cela n’était pas tant le mot qui venait à l’esprit de l’amérindienne face au changement radical de son amie. A vrai dire, elle avait plus peur qu’elle n’était surprise, peur d’avoir perdue celle qui avait été si importante dans sa vie depuis deux ans après Abel évidemment. La jeune femme avait la sensation d’être abandonnée et cette sensation avait déjà que trop le goût du déjà vu. Son éloignement d’Oghma depuis qu’elle était devenue disciple était un déchirement, une souffrance qui la rongeait au quotidien. Se dire que cela allait en être de même avec Morrigan, imaginer déjà qu’elle ne puisse plus lui faire confiance parce qu’elle semblait vouloir la traiter comme un parasite lui faisait mal au coeur. Les paroles de la déesse Celte s’enchaînèrent et faisaient monter petit à petit la sauce dans le frêle corps de Eva. Ses prunelles noisettes s’enflammaient petit à petit. Elle savait qu’elle n’était rien par rapport à un dieu ou une déesse. Mais même si elle le savait, jamais Morrigan ne le lui avait fait ressentir de la sorte auparavant. Si elle avait voulu pousser la brune dans ses retranchements pour qu’elle soit sur la défense et qu’elle n’arrive plus à lui faire confiance, Sÿel était sur la bonne voie. Plutôt que triturer sa tasse, ses doigts commençaient doucement à se crisper.

Tu es bien placé il me semble pour savoir que je n’ai pas besoin de leçon de morale dans ce domaine.

Le ton était sec, direct. Quelqu’un qui ne connaissait pas son passé ne pourrait jamais l’atteindre de la sorte. Plutôt qu’être aussi reconnaissante et attentive qu’habituellement avec son interlocutrice, elle ne cessait de se mettre sur la défensive, se révélant sanguine et craintive comme elle l’était quelques années en arrière. A force des années de captivité, le Cartel avait eu raison d’elle et de son caractère, la brisant irrémédiablement. Oghma avait ravivé cette flamme qui s’était quasiment éteinte de par son intervention, son sauvetage sanglant, mais également en l’accueillant chez elle et en lui permettant de reprendre pied et goût à la vie. Eira avait contribué à cela et en agissant de la sorte avec l’amérindienne, elle était en train de lui donner la sensation d’avoir regretté tout ça. La jeune disciple ne connaissait pas les circonstances exactes de la mort de l’enveloppe précédente de la déesse. Abel lui avait parlé d’une balle tirée dans la tête. Mais auparavant, il lui avait également expliqué que l’enveloppe d’un dieu devait réellement être détruite pour que celui-ci soit obligé de se réincarner et ne puisse se régénérer. La brune ne s’était toutefois que peu penchée sur la question, même avant de devenir sa disciple et de lier sa vie à la sienne à tout jamais. En effet, elle avait vite compris que sa vie, elle le lui devait. Même avant qu’il ne lui confie la nature divine de son être, Eva était déjà bien trop reconnaissante de tout ce qu’il avait fait pour elle pour souhaiter s’éloigner sans regret ni remord de son sauveur. Même s’il ne souhaitait pas disposer de sa vie, elle était à lui quoi qu’il en pense ou qu’il en dise car sans lui, elle ne serait probablement plus de ce monde. Si son lien avec Morrigan n’était pas aussi étroit que celui qu’elle partageait avec son dieu, elles étaient tout de même relativement proches. Mais ça, cela semblait être un fait passé qui n’avait plus aucun impact dans ce nouveau présent. Le regard perçant de son interlocutrice semblait ne faire que la jauger et la juger. La laissant déblatérer, elle ne cessait de se rappeler les paroles de son protecteur. Elle fut incapable de répliquer lorsque Sÿel eut enfin fini son sermon.

Sauf le respect que je te dois, j’ai comme l’impression que tu ne choisis pas le bon combat. Plutôt que d’inspirer le respect par la crainte, tu ferais mieux déjà de faire le tri autour de toi pour savoir à qui tu peux faire confiance ou non. Le respect par la crainte n’a jamais apporté aucune victoire dans le temps.

Cela marchait sur l’instant mais pas à long terme, c’est ce que Abel lui avait enseigné parmi tant d’autres choses. Inconsciemment, instinctivement, elle ajouta dans un souffle alors que son regard s’était perdu sur l’extérieur du décor.

A croire que la personne qui a fait ça te connait tellement bien qu’elle savait comment t’isoler.

Le comportement de Morrigan poussait à fuir plus qu’à s’accrocher. Peut être était-ce autrement entre dieux, mais c’était le sentiment que la jeune disciple ressentait à cet instant. Elle aurait été prête à tout pour la déesse Celte avant de franchir la porte de ce coffee shop. Mais au vue de son comportement, elle n’était pas sûre de pouvoir en dire autant à cet instant. L’absence de piste de son interlocutrice quand à ce qu’il s’était passé la laissa perplexe. Cela semblait réellement être le coup parfait. Même la principale intéressée qui avait la chance de pouvoir revenir pour parler des faits n’avait pas la moindre idée de qui pouvait être responsable. D’après ce que Oghma avait trouvé, la jeune femme imaginait mal qu’il y ait un lien entre les événements de la tour des médias et l’assassinat de Morrigan pour la simple et bonne raison qu’ils n’avaient à eux deux pas trouvé trace des dieux et déesses au potentiel psychique aussi important que Eira. Aucun d’eux ne semblait être dans les parages. Ce qui était certain c’est que le sujet était plus que délicat. La déesse avait le regard assombri comme jamais, regard qui n’en démordait pas continuant de scruter les prunelles noisettes de Eva. Une chose lui revint en mémoire que son dieu lui avait dit sur les faits. Portant sa tasse à ses lèvres, elle but un peu du délicieux nectar chaud avant de reposer cette dernière sur la table et de s’installer au fond de sa banquette. Finalement ses yeux se relevèrent vers son interlocutrice, un léger voile d’un sentiment bien étrange pour les couvrir.

Est-ce que c’est vrai que c’est Aedhan qui t’a fait tomber dans le piège ?

Lorsque Abel lui avait dit que Morrigan était sortie de Sanctum pour retrouver son disciple, elle s’était sentie terriblement mal. Son sauveur avait immédiatement perçu son sentiment de détresse et de honte. Elle n’avait aucune idée de si le disciple de Eira avait agi volontairement ou non, elle espérait bien que non. Mais elle avait immédiatement calqué cette situation à la sienne, maintenant qu’elle était devenue disciple de Oghma. Cela lui avait généré une peur sans pareille. Revivre l’enfer qu’elle avait vécu et dont il l’avait libéré serait un calvaire. Mais cela ne serait rien à côté d’être responsable de la déchéance de son dieu. Elle pourrait seulement être libérée par la mort d’un tel poids et encore, cela n’était même pas certain. L’amérindienne était persuadée que même dans ces circonstances le bibliothécaire serait incapable de lui en vouloir, parce qu’il saurait qu’elle n’aurait jamais fait ça volontairement. Qu’en était-il de cette situation pour Morrigan ? Etait-ce pour cela qu’elle la prenait de haut et qu’elle se montrait agressive envers elle ? Evidemment qu’elle comprenait qu’un tel acte la fasse sortir de ses gonds. Mais elle semblait mener un combat contre tous alors que tous n’étaient pas responsables de son malheur.
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 Re: [Terminé] Recherches historiques  Mer 25 Mar 2020 - 20:19
 
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Une leçon de morale. C'était la première erreur commise par Eva, penser que Morrigan lui faisait une leçon de morale. Bien au contraire, elle ne faisait qu'énoncer les faits. C'était brute, sans détour, mais pour autant, elle ne l'avait ni insultée, ni méprisée. Le malaise que ressentait Eva n'appartenait pas à la Déesse et n'était pas un malaise généralisé.. C'était une évidence. Parce que l'entourage de la Celte la connaissait surement mieux que la Disciple qui piochait ses souvenirs dans deux années de vie, là où une éternité les séparait.
La langue de Morrigan claqua contre son palais au petit pic, sur la défensive d'Eva. Déjà, elle ressentait les prémices de la lassitude qui allait l'envahir au fil de ses paroles. « Tu ne comprends rien. » Qu'elle conclue finalement avec dépit sans chercher à plus se justifier. Parce qu'elle n'avait pas à le faire finalement.

Eva n'avait pas le monopole de l'envie de se renfermer. Morrigan avait tenté d'expliquer à la disciple sa manière de penser, le changement qu'il avait entrainé et en réponse.. Elle se retrouvait avec une moralisatrice d'une trentaine d'années qui n'avait connu qu'une poignée de malheurs pour justifier son expérience. Le regard assombri de la Déesse l'observa un moment encore alors qu'elle finit par froncer les sourcils. Est-ce qu'en plus de lui faire la morale, Eva se permettait vraiment de la juger ? Elle ? Oui. En cet instant, Eva avait atteint son point de rupture et venait de perdre Morrigan.

Parce qu'en cet instant-là, l'Amérindienne pouvait percevoir le changement de posture. La Reine Fantôme prenait une distance physique qui se complétait par un regard froid. La colère n'était pas vraiment l'émotion prédominante, mais la déception.. Oui. La déception pour l'humain, incapable de capter l'essence du divin, de raisonner au-delà de son carcan. « Le tri, je suis en train de le faire. » Qu'elle répondît avec distance alors que l'enchainement se faisait. « Qui es-tu pour juger de mes combats et de ma manière de procéder ? Tu ne connais de moi qu'une version édulcorée et bienpensante.. Et parce que je ne corresponds plus au cliché de ta pseudo protectrice, tu te permets, avec ta langue trop pendue, de vomir le peu de savoir que ton Dieu t'a transmis. Mais connais-tu seulement le sens des mots que tu prononces ? Connais-tu les véritables batailles ? La véritable guerre ? La véritable mort ? Non. Tu ne sais rien de tout cela parce que tu n'es qu'une humaine. Une humaine qui oublie sa place. Une humaine chanceuse, parce que je ne lui ferais pas payer son offense, au nom d'Ogmah que j'estime et respecte. » Et encore, elle était certaine qu'elle pouvait mettre en pièces la Disciple qu'Ogmah finirait par lui pardonner dans quelques siècles. Elle n'était qu'une, parmi tant d'autres.

Oui. Morrigan était à l'image de sa vindicte. Mauvaise.. Et rancunière.

Et ce n'était rien, là encore. Parce que la seconde erreur fatale d'Eva était de prononcer le nom du Disciple de Morrigan. Puisqu'Eva avait conscience de l'étroitesse des liens unissant divin et disciple.. Comment pouvait-elle sérieusement se dire que d'aborder ce sujet allait calmer la situation ?
Morrigan en était persuadée, l'Amérindienne ne le cherchait pas. Elle voulait enfoncer le clou plus profondément, définitivement. Et c'était là une franche réussite.

Parce que Morrigan finissait par se relever en attrapant le dossier d'une main alors que de l'autre, elle prenait appuie sur la table qui la séparait pour se pencher vers Eva et river son regard noir dans le sien. « Je t'interdis de prononcer son nom. Tu n'es pas digne de lui, tu ne le seras jamais. Il fut un disciple digne des plus grands, il m'a apporté autant que j'ai pu lui apporter.. Peux-tu te vanter d’arriver au moins, à sa cheville ? » Déposant la monnaie sur la table pour payer leurs consommations, le regard de Morrigan coulait sur la silhouette de la Disciple pour conclure sur un.. « J'en doute. Tu n'as rien de ce qu'il avait. »

Et elle se redressait finalement pour quitter le café sans un regard en arrière. Elle mettait fin à cette entrevue, avant que l'envie de violence ne se fasse trop présente. Parce que déjà, la vindicte commençait à couler dans ses veines, à pulser dans son esprit.
Eva, elle ne souhaitait plus la revoir, pas avant une éternité du moins. C'était une affaire classée.

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 Re: [Terminé] Recherches historiques  Mer 25 Mar 2020 - 21:37
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Non seulement la jeune femme ne reconnaissait pas son amie divine. Mais en plus de cela, cette dernière semblait décidée à s’amuser à ses dépends ou tout simplement à se débarrasser d’elle. Eva n’avait que peu d’expérience dans les relations entre individus. Les quinze années qu’elle avait passée séquestrée par le Cartel ne l’avaient pas grandement aidé en ce sens. Cela ne l’avait pas non plus aidé à faire confiance et depuis qu’elle avait été libéré, seulement deux personnes pouvaient clamer haut et fort qu’elle ferait tout pour eux parce qu’elle leur faisait confiance et qu’elle leur devait beaucoup voir tout : son dieu Oghma et la déesse celte Morrigan. Seulement ce soir là, la déesse semblait s’être décidée à se débarrasser du boulet indésirable et gênant qu’était Eva. Ses remarques, ses mimiques, tout dans son attitude jusqu’à son regard acéré lui faisaient comprendre qu’elle n’était pas la bienvenue, qu’elle ne l’était plus. A vrai dire, elle commençait même à se dire que Sÿel avait accepté cette rencontre uniquement pour lui faire passer le message : “Ne compte plus sur moi c’est terminé”. C’était douloureux, affreusement déchirant. Mais ces sentiments de souffrance, l’amérindienne les ressentait autant pour elle que pour son amie. Là où la déesse voyait de l’incompréhension, la disciple cherchait plus d’informations pour mieux comprendre et surtout, pour trouver cette douleur, cette tristesse au fond de son être qui restait cachée sous des amas de colère. Parce que la Morrigan était énervée, bien sûr. C’était une évidence même. Le contraire ne serait de toute manière d’aucune logique. Mais elle souffrait forcément en son être intérieur et elle semblait ne faire que refouler ces sentiments là en les recouvrant de toujours plus de colère. La brune ne connaissait pas tout, elle ne connaissait même pas grand chose elle le savait parfaitement, encore plus depuis que le monde des dieux lui avait été révélé. Mais cette façon de nier sa tristesse, son chagrin, en se renfermant dans la colère, elle connaissait que trop bien. Peut-être bien que ses intentions avaient été maladroites, très certainement même. Mais cela ne méritait pas d’être rabattue plus bas que terre par l’une des deux seules personnes dans sa vie à qui elle faisait confiance.

La divine continuait de se déchaîner avec ses mots sur la jeune disciple comme un boxeur se déchainerait sur un ring ou sur un punching-ball. Là où Morrigan voyait du jugement, la brune n’avait cherché qu’à la faire réagir et réfléchir peut être d’une manière différente de ce qu’elle avait fait jusque là. Lorsqu’on cherchait quelque chose, il fallait savoir changer de point de vue au bout d’un moment pour ne pas tourner en rond. Seulement seule, cela n’était pas si évident que cela de changer de point de vue, d’analyser une situation, un fait ou des paroles d’une manière différente à celle qui nous était propre. Tout au long du discours de son interlocutrice, Eva n’avait pas bougé, trop abasourdie par la réaction extrême de son ancienne confidente. Elle ne s’attendait pas à la voir tout sourire, évidemment que non. Mais qu’elle ait autant changé et surtout, malgré son caractère plus virulent, qu’elle la repousse, qu’elle la chasse d’un revers de la main, sans aucun regret, c’était ça qui faisait le plus mal. En se présentant à elle ce soir, la jeune femme avait pensé pouvoir lui proposer son aide pour trouver le coupable mais également pour l’assister à la place de son disciple, étant donné qu’elle n’en avait plus. Lorsqu’elle avait appris la mort d’Aedhan, l’argentine avait été triste. Ils s’étaient que peu croisés mais le disciple de Morrigan avait toujours été sympathique et respectueux à son égard. La question avait été maladroitement posé par rapport à l’objectif qu’elle avait. Sa mort l’avait touché. Elle s’était mise à sa place pendant un instant, en étant persuadée que s’il avait piégé sa déesse c’est que lui-même avait été piégé et qu’il n’avait pas eu le choix. C’est une chose qui aurait bien pu lui arriver à l’amérindienne. Et si Abel ou Eira avait perdu la vie par sa faute, même si cette mort aurait déclenché la sienne, jamais elle n’aurait pu se le pardonner, jamais elle n’aurait pu partir en paix.

Le venin que lui crachait son ancienne amie au visage était difficile à encaisser, des plus douloureux. Elle ne faisait qu’encaisser, laissant la déesse se décharger un peu de cette colère qui la rongeait. De toute évidence, Sÿel ne la laisserait pas l’aider plus que lors de cette rencontre. Alors qu’en venant à ce rendez-vous, la brune avait pensé lui proposer son assistance en attendant qu’elle soit prête à trouver un remplaçant à Aedhan, lui demandait aussi de l’entraîner au combat pour mieux maîtriser son pouvoir et être plus forte pour ne pas handicaper son dieu protecteur et également l’aider dans sa quête pour trouver son assassin, elle se retrouvait mise à l’écart, flageoler plus que de raisons et rabaissée plus bas que terre. Elle savait parfaitement qu’elle ne valait rien. S’il y avait une personne qui pouvait se douter de ce qu’elle pensait d’elle, c’était Eira, celle qui l’avait aidé presque au même titre que Oghma. La voyant déposer de l’argent sur la table pour payer leur consommation, Sÿel s’éloigna d’elle sans demander son reste, lui faisant ainsi comprendre de rester à sa place et de ne plus la déranger. Son corps commençait à trembler sous le coup de la colère mais également du chagrin. Ce genre de trahison, cette rupture dans leur relation était comme un couteau dans le dos. Elle ne s’y attendait pas et elle ne la souhaitait pas mais c’était ainsi. Seulement la disciple se devait de lui dire certaines paroles avant d’aller se terrer chez elle en tentant tant bien que mal de contenir ses émotions pour ne pas affoler Abel. Sortant en trombe du café, elle rattrapa en courant Morrigan et l’attrapa par la main. Son pouvoir n’allait pas lui donner beaucoup de temps et elle allait être épuisée après ça, mais elle n’avait pas le choix. Heureusement c’était le soir et il n’y avait pas grand monde dans les parages. Sa main dans la sienne, se tenant juste derrière elle incapable de montrer son visage sur lequel quelques larmes s’écoulaient par moment, elle lui parla d’un ton ferme, un soupçon de regret dans sa voix :

Je n’ai jamais dit que je comprenais tout. Je n’ai jamais dit que je savais tout. Je ne suis en effet qu’une humaine comme l’était Aedhan que je regrette plu que tu ne sembles le croire. Il aurait très certainement été un exemple pour moi s’il était encore là. Et je ne peux qu’imaginer à quel point il a du souffrir et s’en vouloir si jamais on l’a utilisé pour te piéger. En fait, je me suis simplement imaginée à sa place et je me disais que la mort aurait nullement été une délivrance dans son cas. Tu veux mener ton combat seule. Tu en as le droit bien sûr. Et si je n’ai jamais mené de guerre, je sais ce que c’est de perdre des proches en étant impuissant. Désolée de mes maladresse, je … Laisse tomber … Désolée Sÿel.

La disciple relâcha son pouvoir dont elle avait clairement abusé et tourna les talons pour partir à l’opposé. La déesse de la mort Celte était bel et bien de retour et la première chose qu’elle avait fait, c’était briser leur amitié sans retour possible. Alors que Eva avait voulu mettre le doigt sur sa tristesse pour essayer de l’aider à l’accepter et la surmonter, Sÿel avait piétiné tout ce qu’elles avaient partagé jusque là pour lui faire comprendre que cela n’avait jamais rien représenté pour elle. Concentrée sur sa respiration pour apaiser ses émotions et ainsi ne pas alerter Oghma, la brune se dirigea vers son appartement alors que les courbatures dans tout son corps se faisaient déjà sentir sous l’effet de l’usage trop prolongé de son pouvoir.
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