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 [FLASHBACK] The night we met - vs. Johan McRawne

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Anonymous
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 [FLASHBACK] The night we met - vs. Johan McRawne  Mer 18 Sep 2019 - 22:59
Nika ∞ Johan
The night we met
Regarder chaque jour passer comme un compte à rebours, voir sa raison d'exister s'égrener et se rappeler à quel point la vie ne tient qu'à un fil. N'y a t-il pas pire punition pour une divinité que de craindre pour sa propre vie, parce que la foi semble s'être volatilisée ? Où était passé le temps où, jadis, les dieux étaient craints et vénérés à la fois ? Chacune de ces questions semblaient ne jamais s'arrêter de tourner dans son esprit comme une vieille cassette qui se remontait toute seule. Nika était accoudée contre la rambarde d'un pont, le vent soufflant doucement sur son visage, et elle regardait défiler les voitures qui s'élançaient à toute allure sur l'autoroute. Des humains presser de rentrer chez eux pour retrouver leur foyer. Ce même foyer qui, si un dieu le désirait par simple amusement, pouvait s'écrouler comme un vulgaire château de cartes. Et pourtant, à la lumière des phares, elle se souvint à quel point ils étaient importants pour elle. Ils ne lui assuraient pas seulement la survie, mais ils lui permettaient de libérer son génie créatif et d'offrir à l'humanité le liquide le plus réconfortant. Mais voilà qu'aujourd'hui, ils l'avaient presque tous oublié. Il ne restait alors qu'une petite poignée de fidèles terrés dans les coins les plus reculés des terres slaves, offrant toujours un petit quelque chose sur son autel fabriqué sommairement au fond de la cuisine. Alors Nika les récompensait pour leur foi en leur offrant extase et chance. L'esprit embué de pensées négatives, elle se dirigea lentement vers un pub dans le quartier historique de Philadelphie. L'établissement laissait imaginer des gérants irlandais soucieux de renouer avec leur culture à travers cet irish pub typique. En entrant, la ferveur du vendredi soir semblait s'être emparé de l'ensemble des clients. Les rires se mélangeaient avec les potins racontés à haute voix, couverts à leur tour par de la musique aux sonorités rock. La déesse ne prêta attention à rien et s'installa au bar. Après une journée entourée de morts, elle avait besoin de se mélanger aux vivants, fussent-ils mortels. Elle commanda un soda - dont elle se gavait à longueur de temps - et paille entre les lèvres, s'accouda au comptoir, dos au barman, afin de lorgner sur la foule de fêtards. Mais alors qu'elle s'imprégnait des ferveurs de l'enivrement grandissant, un type vint s'installer à côté d'elle et commanda un rhum ambré, sans glaçons. " Salut. Tu bois un verre ? ". Nika ne répondit pas, et le regard toujours rivé sur la foule, elle leva son verre pour lui montrer qu'elle était déjà en train de boire quelque chose. Le type rigola légèrement avant d'ajouter " J'entends pas là, un verre avec moi. " " Et en quel honneur ? " demanda-t-elle en se retournant enfin vers lui. " Comme ça, pour le plaisir et parce que je te trouve jolie. J'ai toute ma soirée en plus, parce qu'il paraît que je tiens très bien l'alcool. " Nika se redressa et un sourcil s'arqua tandis qu'un sourire carnassier s'était dessiné sur son visage. " Ah oui, tiens c'est intéressant ça. Alors disons que je t'accompagne chez toi si tu arrives à boire ce que je te commande sans être ivre. Promis, il n'y aura pas grand chose. " fit-elle sur un ton enjôleur. Nika commanda alors un simple shot de vodka polonaise, le posant face à son voisin qui se fendit d'un grand sourire, se voyant déjà vainqueur. Il avala alors cul-sec son shot, et alors qu'il s'apprêtait à dire quelque chose il fut pris de nausées et manqua de tomber de son tabouret. Nika le savait, la Pâmoison Slave était toujours d'une efficacité redoutable. Surtout quand la victime du sort finissait par s'engueuler avec son voisin de comptoir. Alors un sourire aux lèvres, la déesse contempla le début de bagarre qui se dessinait sous ses yeux ravis.



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 Re: [FLASHBACK] The night we met - vs. Johan McRawne  Jeu 19 Sep 2019 - 18:46
Il y a des jours avec et des jours sans. Fin de l’hiver. Il fait encore frais, à Philly. Mais dans certains quartiers, il fait déjà chaud comme l’enfer. Je reviens de l’intervention du matin. Ca a pris des heures à taper le rapport, à confirmer certains points avec les légistes et le conseil juridique. Le tueur de Devil’s Nest n’a pas été simple à appréhender. Depuis qu’il avait commencé à tracer son nom en lettres de sang dans les quotidiens de la ville, il y avait eu sept victimes. Toujours le même mode opératoire. Un téléphone posé sur le toit d’une voiture, de nuit dans une rue éclairée d’une des banlieues pavillonnaires de la ville. La vidéo en direct, de lui en train de toquer et de sonner à plusieurs portes d’une même rue. Jusqu’à ce qu’une lumière s’allume dans le couloir, que la porte ne s’ouvre sous les quolibets et moqueries face caméra du tueur… Qui lorsque l’huis laisse place à une personne à demi endormie, ne se jette sur elle avec la lame mortelle qui luit d’un dernier éclat sous la lumière des lampadaires avant de se teinter d’écarlate. Il avait été dur à attraper. Choix au hasard du quartier, de la soirée, des cibles. A chaque fois, les patrouilles arrivaient trop tard, il avait su fuir. Jusqu’à la veille. Il n’avait pas été simple à stopper non plus, même découvert. Le tueur au hasard de Devil’s Nest m’avait donné des nuits blanches…


Mais le ciel avait fini par lui tomber sur la tête.


Il ne s’était pas rendu. Mais j’avais encore pu lui faire ressentir une dernière fois l’horrible panique qu’avaient vécu ses victimes en le voyant leur sauter dessus à peine la porte était ouverte. Il était mort dans la douleur et dans la solitude, dans la peur la plus solitaire et pitoyable. Tout ce bordel, coups de feu et autres, avait généré foule d’interrogations et un temps, nous avions cru à la fin d’un « copycat », les tarés encore plus que les tueurs qui se mettaient en tête d’exister en reproduisant les gestes et méfaits d’une idole vénéneuse. Mais non, c’était bien lui. L’équipe rentrait en vie, mais épuisée. Anders était rentré voir sa femme, après une pinte. Gaunt était rentré aussi pour son jeune garçon une heure après, et trois verres de plus. Moi j’étais toujours là. Ravi du travail accompli. Au fond du bar en face du bureau. Je décompressais. Savourais le chaos des émotions qui affluaient dans ce genre d’endroit. Joie de se retrouver. Amour et amitié. Je m’enfonçais dans un début de vague torpeur éthylique et enthousiaste, sereine, quand quelque chose me sortit de mes pensées antédiluviennes. Haine. Colère. Bagarre.


Je me retourne au moment où des cris s’échappent d’un attroupement rompu par les coups de pied et de poing. Rendu impétueux par les émotions qui m’inondaient, je me jette dans la cohue en criant que je suis flic, furieux qu’on ne m’écoute pas plus que ça… Mais ça va mieux, quand j’écrase un nez sous l’un de mes poings, et que je pare un coup de tabouret avant d’expédier mon front dans la mâchoire d’un autre. Reprenant mes esprits avant de leur faire ressentir une intense panique, un poing me cogne à la tempe et m’envoie affalé sur les genoux d’une femme posée au bar.


Je redresse les yeux vers elle, un peu sonné. Rien n’émane d’elle.


Déesse. Ou sociopathe. Ou les deux.



| Euh, bonjour ? Désolé. |


Je me redresse et repousse du pied un type qui s’avance, tout en lâchant en tournant la tête.


| Qu’est-ce qui a provoqué ce foutoir ? |


Forcément, c’était lié à sa présence ici, la ficelle serait trop grosse.
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 Re: [FLASHBACK] The night we met - vs. Johan McRawne  Sam 21 Sep 2019 - 22:00
Nika ∞ Johan
The night we met
Voir les humains se battre à cause ou pour l'alcool était sans doute l'un de ses passe-temps favoris. À défaut d'avoir un nombre assez important de fidèles pour se sentir à nouveau puissante, les bagarres de gens bourrés lui donnait un peu de baume au coeur. Après tout, c'était son boulot en temps normal de provoquer ce genre de situation... enfin, en temps de guerre. La situation dégénérait pour son plus grand plaisir. Chacun finissait par être impliqué d'une manière ou d'une autre si bien que l'on ne distinguait plus le fauteur de trouble des autres fêtards du samedi soir. Mais alors qu'elle s'amusait de la vision cauchemardesque du bar mis à sac par une horde de types saouls, un type tomba littéralement sur ses genoux avant de se redresser et de s'excuser. Prise dans le feu de l'action et par son tempérament de feu, elle l'attrapa par le col fermement et le fixa dans les yeux pour lui faire comprendre à quel point sa chute allait lui coûter. Mais ses yeux trahissait un je-ne-sais-quoi qu'elle arrivait difficilement à comprendre, si bien qu'elle le relâcha afin de répondre à sa question. Instinctivement, elle reprit son air neutre et froid. " Qui sait. " fit-elle avant de glisser un sourire en coin. Elle se redressa pour s'étirer avant de s'adosser à nouveau au comptoir, sirotant son soda. Elle tourna la tête vers le blondinet et glissa lascivement " Toi qui es flic, visiblement, tu ne peux rien faire pour arrêter cette cohue ? " ajouta-t-elle sur un ton arrogant qui se voulait défiant tout en lui glissant un sourire. En vérité, cette soirée se voulait mouvementée pour effacer les tourments de la journée. S'occuper des morts n'était jamais une chose simple même lorsque l'on était un dieu. Réconforter les familles et prendre en compte la peine des vivants restaient difficilement assimilable au quotidien, à moins que l'on ne soit complètement détaché, ce que n'était pas Nika. Bien sûr cela lui assurait une couverture des plus discrète, mais cela sous-entendait aussi de devoir prendre sur soi chaque jour. Il lui arrivait aussi de jouer son rôle de déesse de la boisson en offrant un dernier sacrement aux individus morts à cause de l'alcool. Ce jour-là, elle avait dû préparer le corps d'une femme morte en couche, puis celui d'une personne âgée morte dans son sommeil et affronter la peine des familles en deuil. C'était son lot quotidien. Parfois, la déesse en venait même à être admirative des humains qui faisaient le même métier qu'elle sans jamais faillir. Peut-être étaient-ils plus forts que ce que les dieux avaient tendance à penser... Après un moment d'absence, elle revint à elle et se tourna vers son interlocuteur un peu étrange et lui proposa un deal. " Si tu parviens à arrêter ce bordel en aussi peu de temps qu'il en faut pour le dire, je te paye tous les verres que tu veux pour la soirée. ". Les fossettes qui se dessinèrent sur ses joues traduisaient un sourire charmeur et joueur. Nika aimait parier et proposer des défis en échange d'alcool. Cela fonctionnait toujours...


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 Re: [FLASHBACK] The night we met - vs. Johan McRawne  Dim 22 Sep 2019 - 11:32
La situation n’a pas été longue à s’envenimer pour de bon. Ca puait l’intervention divine et attérir sur les genoux de cette femme ne faisait que me confirmer qu’il se passait vraiment quelque chose. D’autant que la jeune femme, d’apparence si frêle… Ne l’était pas du tout. Ses yeux jetaient des éclairs et elle était en train de me saisir par le col pour pouvoir me dévisager d’assez près. Je fronçais les sourcils. En tant que divinité guerrière, j’avais toujours eu sale caractère et voilà qu’on m’alpaguait comme ça, sans prévenir ? Je résistais à l’envie de lui expédier mon front en plein dans le nez, de succomber à l’instinct guerrier sans pitié qui m’animait depuis ma naissance, des ères plus tôt. Je ne sais pas si c’est la compréhension que je suis moi-même divin ou si c’est ce qu’elle voit dans mes yeux qui la fait me lâcher, mais le fait est que mon col se relâche. Et elle tape la discute, même si c’est d’un air parfaitement neutre, voire glacial, quand elle laisse entendre avec un sourire que c’est effectivement plutôt de son côté qu’il faut chercher la responsabilité de ce capharnaüm. Elle boit. Et se fait taquine, au moment de me lancer le défi de calmer les choses.


| Si, je peux. Mais mon job c’est d’arrêter les méchants, les vrais. Tu sais, ceux qui sont vraiment les responsables des foutoirs que je rencontre? |


Elle semblait sûre d’elle. Bien plus forte que ce à quoi on aurait pu s’attendre. Et ça me confirmait donc dans une certaine mesure ce que j’avais pensé un peu plus tôt. C’était elle. J’en étais certain. Je n’avais pas franchement envie de travailler ce soir. De coffrer des gens. Et encore moins une déesse dont je ne savais rien, sans la moindre preuve, qui pouvait très bien se montrer terrible et cruelle vis à vis de ces gens, selon sa nature et les pouvoirs qui étaient les siens. Alors quand elle saisit la perche d’un autre défi et d’un petit jeu, je la prends. Pas pour son air charmeur, j’imaginais mal une déesse de la séduction commencer à déclencher une bagarre dans un bar puisque ces types ne semblaient pas savoir pour quoi, ou pour qui ils se battaient.


Je restais vindicatif et belliqueux. Imprégné de la psyché de tous ces humains qui se battaient autour, mais dont les premiers bobos commençaient à les calmer.



| Fais chauffer ta carte, chérie. |


Je me redresse, lui tournant le dos. Il y a des conventions entre divinités, s’attaquer dans le dos en public, je n’avais pas souvent vu ça. De toute façon, je ressentais les émotions alentours… Pas les siennes, mais je serais sans doute prévenu si d’autres humains la voyaient m’attaquer. Quoiqu’il en soit, je me redresse de toute ma taille, contemple le chaos entre une demie douzaine de gens maintenant qui se battent. Mal au crâne de tous ces sentiments… Dents qui claquent alors que je contiens toute la rage de ces gens qui me submerge.


Je fais couler dans leur âme la peur et la panique. Ils me craignent, maintenant. La maîtrise des émotions guerrières me pousse à les faire angoisser. Et j’envoie mon poing dans le visage du premier. Passe sous le coup du second, et le cogne en plein diaphragme. Les autres reculent d’un pas ou deux, et je sors ma plaque, appuyant plus encore sur la peur que je fais glisser sur eux.



| Police de Philly. Le premier qui bouge encore le petit doigt, je lui casse la tête, et tout le monde finit au poste, ok ? |


Je me tourne vers le barman, alors que les regards désormais teintés de crainte se tournent vers moi.


| Pour le rapport d’assurance, vous irez voir en face aux bureaux du SCU, et vous demanderez le capitaine McRawne, je témoignerais. Les autres, tous les connards qui ont déclenché ça, vous sortez, avant que l’endroit ne soit rempli de gars en bleu. |


Ca prend quelques minutes, le temps qu’à force de menaces physiques et de nouvelles émotions de peur, je ne sache renvoyer les fautifs… Du moins, ceux qui ont succombé à l’appel de la bagarre. Et me tourne vers la brune.


| J’ai très soif. |


[HJ a toi de voir s’ils nous repréparent un sale coup une fois que j’ai le dos à nouveau tourné]
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 Re: [FLASHBACK] The night we met - vs. Johan McRawne  Lun 23 Sep 2019 - 19:46
Nika ∞ Johan
The night we met
Elle était résolument impressionnée par ce qu'elle voyait. Mais aussi sans doute parce que l'ombre d'un instant, elle crut avoir à faire à l'un de ses semblables. Son regard et son assurance lui avaient mis la puce à l'oreille, mais elle n'était pas encore sûre. Après tout, il pouvait simplement être un type bizarre à l'égo surdimensionné comme il en existait des centaines. Mais quelque chose au fond d'elle lui disait qu'il n'était pas comme les autres. À sa remarque sur l'arrestation des méchants, ceux qui comme elle prenait un malin plaisir à semer la zizanie. A cette remarque, elle ne put s'empêcher d'arquer un sourcil avant de rire discrètement. Intérieurement, elle pensa "oh mon grand si tu savais à quel point tu ferais une belle erreur si tu venais à me coffrer pour une chose dont tu n'as pas la preuve...". Son sourire s'estompa soudainement lorsqu'elle remarqua le changement soudain d'attitude des clients fous, passant de l'enivrement à la peur. Ce n'était surement pas un flic qui irait foutre les jetons à une bande d'ivrognes dans un bar à Philly, un dieu en revanche... Mais lequel ? Elle ne connaissait pas tous les panthéons, et encore moi tous les dieux. Pereplut avait des relations avec ceux qui se rapprochaient le plus de ses pouvoirs et de ses centres d'intérêts, comme Dionysos par exemple. Alors, qui ? Elle avait beau se creuser l'esprit, elle ne voyait pas. À la place, elle continua à l'observer jouer au shérif divin tandis qu'elle commanda à nouveau un soda ultra-sucré. Il calma le jeu une bonne fois pour toutes et s'empressa de dérouler son matricule au patron du bar. Les réjouissances furent de courte durée pour la déesse qui jugea qu'elle n'avait pas fini de profiter du spectacle et que la tâche avait été bien trop facile pour le flic. Alors que chacun s'empressait de sortir, une force invisible les stoppa nets. Un silence de plomb s'imposa. " Pas mal... Mais je crois que certains n'ont pas encore décuvé. Et il semblerait qu'ils soient un peu revanchards... " fit-elle en baissant d'un ton à son voisin. Son regard se porta sur un grand gaillard au nez rougi par la cuite carabinée qu'il était en train de prendre. Il se jeta instantanément sur le blondinet qui se défendit rudement bien. Un autre type surgit alors de nulle part et lui sauta à son tour dessus. Nika fronça les sourcils et chuchota pour elle-même "Ah, celui-là c'est pas moi. ". A coup de crochets et de châtaigne dans le creux de l'estomac, les types s'effondrèrent un à un mais poussés par une force venue de nulle part, ils se relevèrent complètement bourrés pour une fois de plus, se faire mettre à terre. Lorsque la déesse regarda le blond se battre, elle perçu alors une lueur dans le regard qu'elle n'avait jamais vu chez un être humain. Alors, elle comprit qu'elle avait bien affaire à un dieu, et elle supposa qu'il devait être lié de prêt ou de loin à l'ordre et à la guerre. Un classique chez les dieux. Finalement, la croque-mort soupira, lassée de voir son amusement tourné en ridicule par un autre dieu laissa l'alcool dans le sang des damnés s'évaporer. Alors ils s'écroulèrent complètement vidés de leur énergie et faits. De vrais lavettes. Pereplut avait toujours regretté cette faiblesse des humains face à une trop grande dose d'alcool, faiblesse qu'elle avait elle-même. Au fond d'elle, son rôle de déesse intransigeante et hautaine était une manière pour elle de s'affirmer face à des créatures qui n'étaient pas si différents de sa nature... Exaspérée, elle se tourna vers le comptoir, s'y accouda et sirota son soda tandis qu'elle grignotait des cacahuètes sans s'occuper du désordre derrière-elle. "Bien joué shérif. Qu'est-ce que je te sers ? " fit-elle au flic à peine essoufflé.

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 Re: [FLASHBACK] The night we met - vs. Johan McRawne  Ven 27 Sep 2019 - 19:15
Tout ça n’avait jamais rien de facile. Maîtriser une foule. Combattre dans un endroit fermé contre plusieurs personnes en même temps. Forcément, trois millénaires d’expérience, ça vous rendait redoutable. Et plus encore quand vous ressentiez les émotions des gens qui vous entouraient, et des menaces potentielles. Casser la tronche de sales types ça restait faciles quand on avait la volonté, qu’on n’avait pas peur de ce qu’on pouvait risquer. C’était de ce fait plus facile pour un Dieu de mettre de l’énergie dans un combat quand on se savait avantagé par des pouvoirs, et par le fait que même la mort d’une enveloppe corporelle ne signifiait pas la mort de la conscience. De mon avis, c’était aussi une faiblesse. Mais les humains qui m’entouraient étaient trop faibles, trop ivres, pour pouvoir représenter une grande menace. Je lisais en eux comme dans un livre ouvert et j’en tournais les pages à coups de poing, passant de l’un à l’autre sans ménager mes efforts.


La déesse que je ne connaissais pas me souffla que ce n’était pas fini et que certains venaient pour un second round. Il y avait quelque chose dans sa voix… Etait-ce elle ? Pas le temps de lambiner, le type est déjà sur moi et me balance le poing en direction du nez, mais je le bloque par le côté et lui envoie un coup vicieux, phalanges en avant, en plein dans le coude. On entend un craquement sinistre, même si l’angle du bras ne paraît pas déformé. Il est aidé d’un autre, qui me frappe à l’arrière de la tête. J’y porte ma main et me contorsionne, yeux fermés, crispés, laissant échapper un grognement de douleur suivi d’un cri de rage qui n’avait rien du combattant discipliné. Je lui percute le bas ventre, puis lui en expédie un autre en plein dans l’oeil. Coups brutaux, sans concession, qui achèvent le combat en me laissant mains tremblantes sous les chocs, égratigné des pommettes, des phalanges et l’oeil droit qui commence déjà à enfler. Enfin, la zone autour. Vous aurez compris. Quel ramassis de connards.


Bon. Endolori et le souffle court, je revenais m’accouder au bar, et la brunette était toujours en train de boire son putain de soda.



| Un double Aberfeldy, et sec. Merci. |


J’attends qu’on me serve, avec un peu de respect… mais beaucoup de méfiance aussi. J’avais mal au dos, là où le véhicule avait encaissé des coups, et ce n’était pas très agréable comme sensation, je me sentais encore plus vieux que je ne l’étais. Je la regarde alors.


| Ca va, vous vous êtes bien amusée, j’imagine? |


Regard négligent pour sa boisson quand on me tend mon verre.


| Vous pourriez boire quelque chose de sérieux pour m’accompagner, au moins. |
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 Re: [FLASHBACK] The night we met - vs. Johan McRawne  Jeu 3 Oct 2019 - 23:49
Nika ∞ Johan
The night we met
La déesse était grillée. Mais elle ne s'en étonna pas et d'un certain côté fut même assez fière d'avoir pu montrer qu'elle était toujours capable de quelque chose, elle, la déesse de second rang. Pereplut était toujours capable de semer le désordre et le chaos sur son passage, tout en se délectant de ce spectacle. Il était bien loin le temps où on la vénérait pour provoquer ces transes enivrantes, le temps où lo-'on offrait tout ce que l'on avait pour aller à la guerre et s'assurer la victoire. Elle était loin aussi la période où on craignait ses sautes d'humeur qui faisaient s'inverser la chance. Nika avait dû s'habituer à se fondre dans une hiérarchie qui ne lui plaisait guère. Bien sûr, dans son propre panthéon il y avait des rangs en fonction de l'importance, mais celui de Pereplut était particulier. Elle était un peu le vilain petit canard que l'on n'osait tout de même pas déranger parce qu'après tout, elle n'était pas si faible. Alors on avait fermé les yeux sur ses déboires et sur les catastrophes militaires qu'elle permettait, parce qu'après tout, personne n'avait envie d'avoir la poisse. Pas même les dieux. Alors que son voisin commanda sa récompense, la slave glissa sa carte bleue sur le comptoir, en faisant un simple signe de la tête afin que la boisson soit mise sur son compte. "À vrai dire, oui. Cela fait des années que je ne m'étais pas autant amusée. Dommage que ce soit si court de nos jours... ". N'importe quel dieu un tant soit peu censé s'amuserait de voir des gens tourner en bourrique. Et puis ça rappelait le bon vieux temps, celui après lequel elle courrait sans cesse. Alors que le serveur glissa sa boisson au shérif, ce dernier porta un regard hautain sur ce qu'elle buvait. Elle haussa un sourcil et se mit à siroter bruyamment pour montrer que oui, elle assumait. Cela paraissait toujours suspect de voir une déesse de la boisson se contenter de sodas, d'eau ou de jus de fruits. On s'imaginait une ivresse divine des plus exquises, des scènes d'une rare beauté ou au contraire des banquets joyeux et interminables, ponctués de musique, de chants et de danses. Mais non. Pereplut, elle, entrait dans des colères difficilement maîtrisables, sa force physique se décuplait, retournant tout sur son passage. Alors pour éviter toute destruction inutile, bien que cela puisse s'avérer utile dans certaines situations, Nika avait fait le choix difficile de ne plus boire d'alcool. Enfin, tout du moins, de limiter les dégâts. Alors lorsque le héros du soir lui demanda de l'accompagner, elle soupira et d'un air blasé, elle commanda une pinte de bière blonde. Quelque chose d'assez léger pour ne pas pousser à l'irréversible. "Ce n'est pas très bien de vouloir faire boire une femme dans un bar en pleine nuit... Sinon, c'était bien joué pour tout à l'heure. Je serai curieuse de savoir comment tu fais ça. " glissa t-elle avec un sourire qui en disait long. Elle savait - tout du moins, elle en était quasiment certaine - qu'elle avait face à elle un dieu. "Par ailleurs, je me nomme Nika. Nika Tverdolik. Je suppose que le capitaine McRawne à un prénom, non ? "

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 Re: [FLASHBACK] The night we met - vs. Johan McRawne  Jeu 10 Oct 2019 - 19:29
Les choses auraient pu dégénérer, comme d’habitude. Il n’était jamais tout à fait question de pouvoir empêcher tous les drames de se produire. Même si mon pouvoir pouvait me permettre d’anticiper, de comprendre et de réagir en conséquence, il était clair que je ne pouvais pas aller plus vite que la musique. Certaines personnes s’embrasaient trop vite et trop fort pour que ce soit contrôlé. D’autres en revanche faisaient en sorte de savoir masquer leurs émotions, ou les contrôlaient si pleinement qu’il était difficile d’estimer le pétage de câble en cours. Dans tous les cas, il était absolument impossible d’empêcher le danger. Ce n’était pas même souhaitable, au fond, car il était clair que l’âme humaine, pour moi qui en était juge, n’était jamais autant stimulée que face au risque et au danger. Il y avait malgré ce point de vue des situations qui tendaient trop vers l’absurde, et je ne voulais pas que l’on puisse passer outre mon sens de la protection des gens qui m’entouraient. C’était ma seule et unique raison de vivre, depuis des décennies maintenant. Je n’avais tout simplement plus d’autre fonction que celle-ci. Alors cette déesse, puisque je suspectais fortement que c’en était une, était dangereuse. Parce qu’elle ne semblait absolument pas se soucier des conséquences de ce qu’elle pouvait provoquer.


Elle tient parole en tout cas, considérant que j’avais rempli ma part du contrat. Elle paie donc le premier verre. Je dis premier car dans ce genre de situation, l’expérience m’a appris depuis longtemps qu’il était difficile de se cantonner qu’à un unique verre quand on se rencontrait entre Dieux, car les questions et les expériences étaient si riches qu’il était difficile de ne se satisfaire que d’un seul expédient.



| Des années ? Vraiment ? Soit vous êtes à plaindre, soit je devrais peut être penser à me reconvertir dans le monde du spectacle, parce que c’est bien la première fois qu’on me la sort, celle-là. |


Je souris. Satisfait de ne pas ressentir ses émotions à elle, car en tant que divinité il n’y avait absolument aucune chance que je puisse lire et entendre son âme. Dans ces conditions, je ne souhaitais pas forcément que les choses changent ; cela me changeait de ne pas être constamment assailli par mon environnement. Bien sûr, il y avait des humains encore dans ce bar, mais en dehors du barman, ils étaient plus loin, et avoir une zone vide et silencieuse non loin me suffisait bien. Elle finit par commander de la bière, et me tance sur mon attitude.


| Ce n’est pas bien que si on a l’intention de profiter de la situation. Ce qui n’est pas mon cas. | sourire de connivence | Je n’ai pas besoin de faire boire les autres pour les toucher au plus profond de leur âme, vois-tu. |


Et c’était un pouvoir divin qui pouvait confiner à la malédiction. Combien d’humaines m’avaient fait ressentir leurs émotions de plein fouet, et pas seulement pour le bien mais aussi pour le pire. Elle me confie son nom. J’ai presque envie de faire une blague stupide, mais je me retiens.


| Johan. Enchanté, Nika. Quant à comment je fais, tu connais un magicien qui donne son truc au premier rendez-vous ? Je me demande plus encore comment toi, tu as fait ça. Et pourquoi… Même si le pourquoi je m’en doute. Laisse-moi deviner. L’un de ceux qui se battait à essayer de te niquer, Nika ? |


Badum tss.
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Invité
 Re: [FLASHBACK] The night we met - vs. Johan McRawne  Sam 19 Oct 2019 - 19:35
Nika ∞ Johan
The night we met
Des années ? C'était pourtant bien vrai. Et c'était ce qui rendait encore plus la situation dramatique pour la déesse. Elle, ne vivait que grâce et pour les humains. Elle n'était pas une déesse de la nature capable de faire pousser n'importe quelle espèce végétale, ni un déesse d'un quelconque élément. Alors ne plus avoir d'interaction de ce genre avec l'homme pouvait être pesant. Nika finissait par se satisfaire de peu, comme ce soir. Elle regrettait l'époque où durant les banquets, chacun se mettait sur la tronche de l'autre gaiement, dans le simple but de vénérer Pereplut et de lui rendre grâce. Ce genre de choses ne se faisait plus maintenant. C'était sans doute l'une des raisons majeures qui l'avait poussée à se rapprocher des vigilants. Dans un premier temps, pour ses propres intérêts, pour retrouver ses fidèles et ces banquets si grandioses que l'on ne pouvait les imaginer, et dans un second temps, pour faire payer aux Nouveaux Dieux la destruction qu'ils avaient engendré. "Tu n'imagines pas à quel point je suis à plaindre. Et je suis certaine de ne pas être la seule. ". Chaque dieu qui s'engageait dans ce combat avait quelque chose à revendiquer. Nika aurait préféré être indépendante face aux autres divinités. Mais elle n'était pas assez puissante pour se débrouiller seule. Alors elle avait fait le choix de se rapprocher des autres. Son voisin alors se justifiait de ne pas vouloir la faire boire parce que c'était inutile si l'on voulait toucher les gens du plus profond de leur âme. Nika ne put s'empêcher de pouffer à ce propos. Elle n'avait pas besoin de toucher ses fidèles au plus profond de leur âme pour avoir leur respect. Ils la lui offrait sur un plateau d'argent lorsqu'ils la priaient de les faire entrer en transe, et encore mieux, ils se vendaient à elle pour un revers de fortune. Offrez aux hommes la vengeance et la boisson, et ils vous vénèreront jusqu'à la fin des temps, se plaisait-elle à dire. Et finalement, elle n'avait pas si tort que ça. "Comme c'est mignon... " fit-elle avec un sourire qui puait l'ironie. Puis en entendant le fameux Johan débiter quelques stupidités à propos de son nom, elle ne put s'empêcher de lever les yeux au ciel. Son humour laissait franchement à désirer. Et si elle était un poil plus inconsciente, elle aurait aimé lui offrir une petite ivresse pour lui faire trouver le sens de l'humour. Le vrai. Mais si son intuition était exacte, s'exercer sur un dieu qu'elle ne connaissait pas pouvait être une véritable catastrophe. Sauf si celui-ci venait à apprécier la blague, ce dont elle doutait fortement. Et puis qui sait quelle guerre viendrait-elle à déclencher. Ce ne serait certes pas la première fois, mais pas entre dieux. Pas maintenant. Elle fit mine de passer outre la remarque déplacée en revenant sur sa question initiale. "De la magie dis-tu ? Moi pourtant, j'aurais juré que ça avait plus un côté... disons... divin, si tu vois ce que je veux dire. Et moi je n'ai rien fait, c'est juste un type qui n'a pas supporté son tout petit shot... " fit-elle en faisant la moue. Elle prenait des risques en mettant les pieds dans le plat mais elle voulait savoir, confirmer son intuition. Et puis, c'était toujours bon de connaître de nouveaux dieux venant d'un panthéon différent.

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 Re: [FLASHBACK] The night we met - vs. Johan McRawne  Dim 20 Oct 2019 - 15:13
Je restais simplement sur mes gardes, car cette déesse -si c’en était une- était dangereuse, et pas forcément digne de confiance. Le fait qu’elle utilise les humains sans vergogne, si mon intuition était bonne, c’était plutôt inquiétant. Cela signifiait qu’elle n’en avait pas grand-chose à faire d’eux, et qu’elle était prête à les punir ou à les sacrifier, cela semblait assez proche, une fois qu’elle serait lassée d’eux. Je ne la jugeais pas ; il n’en était pas question. Mais je restais sur mes gardes. Je n’étais pas le dieu des dieux, et je n’avais pas non plus de mandat de qui que ce soit pour m’occuper de leurs écarts de conduite. Forcément dans ces conditions, il devenait compliqué d’agir concrètement, mais je ne me débinais pas pour autant. Je tiquais quand la brune évoquait de ne pas être la seule qui était à plaindre. Etait-ce, s’il s’agissait bien d’une divine, parce qu’elle regrettait comme beaucoup l’époque révolue où les dieux allaient parmi les hommes et n’hésitaient jamais à prendre ce qu’ils considéraient comme leur dû auprès des foules, des masses de croyants qui ne s’arrêtait jamais d’évoluer dans leur giron ? Peut être, allez savoir.


| Sans doute. Mais il y a quand même une certaine liberté à trouver dans cette situation. Ou de nouvelles opportunités, j’imagine. |


Il n’y avait pas cinquante solutions. Voir le verre à moitié vide, ou le voir à moitié vide et écrasé dans la gueule en prime. Je faisais de toute façon partie de ceux qui considéraient que le passé était plus glorieux que l’instant présent. Mais contrairement à beaucoup, je ne faisais pas la folie de penser que cette époque révolue pouvait revenir en écrasant les autres, nouveaux dieux ou divinités plus anciennes mais aussi plus faibles. Je laisse l’ironie de la brunette me glisser dessus avec indifférence. C’était moi qui jugeait les autres. Que l’inverse se produit ne m’intéressait pas plus que ça, c’était un fait et ça ne me touchait pas du tout.


Elle reprend et me confirme donc tacitement sa nature divine, ce qui m’arrache un fantôme de sourire. Qui s’accroit légèrement quand elle évoque quelqu’un qui ne pouvait pas supporter « un tout petit shot ». Je ne savais pas encore en quoi, mais j’étais maintenant fermement convaincu qu’elle l’avait aidé à se sentir comme ça, à perdre les pédales pour de bon.



| Divin, carrément ? Ce n’est pas la modestie qui t’étouffe, Nika. |


Mais moi non plus. L’humilité restait un truc de mortel au fond.


| Mais je te crois malgré tout. Il y a ce petit « truc », dans le fond de tes yeux. Je crois que moi aussi, mon petit talent est de ce genre. C’est quand même dommage que tu aies utilisé le tiens pour le faire sortir de ses gonds. |


Je la regarde droit dans les yeux, d’un regard bleu-acier.


| Les choses auraient pu très mal se passer, s’il n’y avait eu personne pour le ramener sur terre à coups de pompes. |
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 Re: [FLASHBACK] The night we met - vs. Johan McRawne  Ven 25 Oct 2019 - 16:23
Nika ∞ Johan
The night we met
Sa liberté s'arrêtait là où commençait celle des autres. Les humains s'étaient émancipés de la présence d'un bon nombre de dieux, même si aujourd'hui certains étaient encore largement vénérés. Du côté du panthéon slave, Jésus et Dieu les avaient remplacés donnant parfois lieu à toute sorte de dérives. Alors ils perdaient toute notion de bien ou de mal. Bien sûr, avec le christianisme, ces notions existaient, mais on pardonnait à tour de bras dans le contexte actuel. "Dieu te pardonnera." "Jésus veille sur toi". "Repens-toi". Nika voyait cela comme des foutaises. Un humain provoquant le mal sous toutes ses formes devait être confronté au divin, seul lui avait le droit de dire si oui ou non on devait pardonner. Au fil des siècles, la déesse avait vu plusieurs branches religieuses naître, certaines se rapprochant même de sa vision à elle. Mais il y avait toujours ce même constat affligeant chez les sociétés occidentale actuelles. On perdait le sens et la valeur de chaque chose. " Si tu le dis. " - fit-elle en haussant les épaules. Elle n'avait que faire de son avis sur sa nouvelle époque. Elle était persuadée de toute façon, que dans un sens, lui aussi avait aimé son époque. La slave haussa un sourcil lorsque le shérif évoqua lui aussi ses pouvoirs divins. Elle retint alors un sourire de satisfaction, ne voulant pas donner cet image de déesse un peu trop sûre d'elle. Parce qu'après tout, elle n'était pas si sûre d'elle que cela. De sa condition de déesse déjà. Elle savait qu'elle pouvait "disparaître" à tout moment. Pas sûre aussi sûre aussi du monde dans lequel elle vivait. Jamais elle n'avait été autant en proie au doute. " Mon petit talent, comme tu dis, était autrefois accordé aux plus vaillants, je l'offrais à ceux qui désiraient attendre l'extase, ceux qui voulait connaître des sensations que nulle autre chose aurait pu leur donnait. Il parait même que j'offrais ce talent aux guerriers qui préféraient mourir au champ de bataille en se jetant à corps perdu plutôt que d'avoir la peur au ventre. Mais aujourd'hui, vois-tu, les gens n'ont plus conscience de ce que les gens comme toi et moi, pouvaient leur apporter. Je ne parle pas de peur et de domination. Non je parle de valeurs et de conscience. Disons simplement qu'aujourd'hui j'essaye d'inculquer cette valeur aux hommes modernes mais comme tu peux le constater, ça ne fonctionne pas très bien... ". En expliquant ceci, elle commanda une deuxième tournée pour son voisin, et elle bien sûr. En parlant de lui, elle rigola lorsqu'il évoqua une potentielle catastrophe."Et crois-moi shérif, si je n'avais pas arrêté cette petite, disons... ivresse, tu serais encore en train de te battre à l'heure qu'il est. Crois-moi, un homme ivre et prêt à en découdre est bien plus coriace qu'il n'y paraît. ". Oui, Johan avait arrêté la bagarre mais parce que Nika avait fini par se lasser. On ne devait pas sous-estimer une déesse mineure. Et encore plus lorsque celle-ci sentait sa vie en danger. Alors qu'elle sirotait sa bière, elle se tourna face à lui. "Mais parle-moi un peu de toi Johan... "

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 Re: [FLASHBACK] The night we met - vs. Johan McRawne  Ven 1 Nov 2019 - 15:07
Cela je le savais, car je savais lire l’âme des humains. Avec plus ou moins de réussite, surtout à l’époque actuelle. Mais il n’en restait pas moins que je savais le faire, et que ce que je voyais chez ces gens était souvent bien peu digne des idéaux et vertus qui étaient censé être unanimement défendus de nos jours, par ce nouveau monde des humains, fait d’informations et d’éducation. Le fait était que si le monde se développait sur de bien beaux principes, le ciment qui les faisait tenir reposait sur un mélange issu d’idéalismes du passé et d’une inclinaison à toujours plus de raison, de pragmatisme, qui faisait parfois entrer le comportement des humains en contradiction avec ces grandes lignes directrices, avec cette moralité. La liberté tant vantée deux siècles plus tôt était devenue la caricature d’elle-même, quand elle se fait confiscatoire. Je me rappelais encore des débats au sénat, dans le Paris des années 1820, quand les progressistes soutenaient « la liberté totale ou pas du tout », ce à quoi les monarchistes les plus convaincus, plus avisés dans leur argumentaire qu’on ne le croirait aujourd’hui, répondaient « pas du tout » en s’appuyant sur la force d’une restauration monarchique si brutale par tant d’aspects. On était aujourd’hui plus libre que jamais auparavant, avec toujours moins de responsabilités individuelles. Dès lors que la vie était devenue plus facile pour le commun des gens, les principes sensés garantir l’ordre et la paix sociale s’étaient relâchés.


Ce qui me posait parfois des problèmes dans ce métier si humain de la police ; dont l’existence même était une abérration pour le vieux gaulois que j’étais. L’époque qui m’avait vu naître n’avait pas besoin de justicier. En cas de problème, de la gamine violentée jusqu’au meurtre en passant par le vol, c’était tout le village en fureur qui venait condamner le ou la fautive, ou qui scandait le nom des participants des jugements des dieux. Aujourd’hui, tout le monde attendait que d’autres les protègent, que d’autres les aident et les soutiennent… Sans pour autant leur accorder la même attention. Cet égoïsme forcené, bien pire que l’individualisme décrié publiquement, était bien pire que tout pour une divinité qui, comme moi, était l’émanation d’une justice jadis collective. On priait Toutatis d’aider les justes, de donner de la force aux Ambactes. On ne le priait pas de faire tout le travail à sa propre place.


La déesse en face de moi doit aussi venir d’une époque reculée. Ceux qui comme nous touchaient aux âmes des gens, de sorte à pouvoir juger ou jouer de leurs bas instincts, venaient en général d’époques et d’ères beaucoup plus brutales encore que les dieux de religions monothéistes.


J’écoute ce que la brunette me dit, quand elle évoque les plus vaillants, l’extase. Je souris en coin quand elle évoque ces sentiments si forts qu’elle pouvait leur donner.



| Ah oui, vaillance et extase auprès des hommes avinés ? Tu as une origine fantastique, Nika. J’ai le même genre de capacité, finalement. Mais sans l’extase. Ca, je n’ai nul besoin de pouvoirs pour la donner, je crois. Et je pense que toi non plus. Mais si tu sais gommer la peur, c’est dix fois plus important que tout le reste, surtout aujourd’hui, où tout le monde a peur de se faire mal, de souffrir d’une façon ou d’une autre, sans parler de la mort… Moins il y a de danger, plus on vit mieux et en sécurité, et plus on a peur. Amusant, quelque part. Ca en dit long de ces gens qui nous ont fait vivre. |


Je la regarde avec un rien d’amusement quand elle me lance ce qui ressemble sinon à une menace, au moins à une promesse.


| Tu as raison, un homme ivre est surtout difficile à convaincre qu’il a perdu. |


Je hausse les épaules, quand elle me demande de parler de moi. J’accueillais toutefois la seconde tournée avec un sourire.


| Je viens d’une contrée qualifiée jadis de « chevelue », pour illustrer son boisement très dense. Les choses y ont beaucoup changé. Je suis né dans une tribu où les valeurs martiales et d’honneur n’étaient pas galvaudées… Une autre époque. Ce peuple était épris de justice, très à cheval sur ses principes de vie. Autant te dire qu’aujourd’hui, je survis loin de cette époque en ne croisant que rarement de vieux cousins qui, comme moi, sont au chômage technique dans un monde qu’ils ne comprennent plus. Et je casse la tête aux ivrognes qui pensent pouvoir profiter des femmes d’aujourd’hui. Mais te concernant, je me rends compte que c’était bien inutile… Sauf peut être pour leur sécurité à eux. Tu es dangereuse, Nika. |
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 Re: [FLASHBACK] The night we met - vs. Johan McRawne  Lun 11 Nov 2019 - 0:25
Nika ∞ Johan
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Elle, la petite déesse mineure, était dangereuse ? C'était bien la première fois qu'on le lui disait. Avait-elle déjà tué de ses propres mains ? Avait-elle déjà provoqué un chaos mondial ? Avait-elle déjà semé le mal au sens propre ? Non. Jamais. Pereplut avait, soit, déjà provoqué des guerres. Mais c'était là la volonté de ses fidèles, et son rôle à elle était d'exaucer certaines prières. C'était l'essence même d'un maintien de pouvoir chez une divinité. Si l'on souhaitait que chacun continue de nous prier, il fallait bien honorer ces prières et rendre grâce aux efforts quotidiens de chacun. Johan se trompait sur toute la ligne. " Nous sommes tous dangereux à notre manière Johan. Certains plus que d'autres. " - elle baissa d'un ton afin que seul son voisin puisse entendre ce qu'elle avait à dire - " Je ne suis qu'une divinité mineure, je n'ai pas le pouvoir de créer de cataclysme, d'échatombe, de mort ou autres maladies. Ce qui advient des transes que j'offre aux humains ne dépend que d'eux, et eux seulement. S'ils désirent guerroyer, alors ils guerroient. S'ils désirent forniquer, alors ils forniquent. Et quoi qu'ils souhaitent, ils sont le seul maître à bord.   " - fit-elle avec une pointe d'amertume. Pereplut était tout à fait au courant des ambitions de ses fidèles mais il arrivait parfois que certains choix soient changés en cours et alors, il était compliqué de faire machine arrière. Nika n'évoqua pas son titre de déesse du revers de la fortune. Ce côté-ci de sa force divine était, quant à lui, bien dangereux. Il pouvait provoquer de réelles catastrophes. Alors la slave prenait bien soin d'étudier chaque prière, ne l'accordant qu'en de rares exceptions, et au profit de personnes bonnes et méritantes. La malchance pouvait parfois être pire que la mort. Celui qui se retrouvait maudit par ce pouvoir avait une longue vie de malheurs, de peines, de souffrances et d'agonie. Et même si celui-ci venait à vouloir mettre fin à ses jours, sa tentative se résoudrait à un raté complet. Dans ses souvenirs, Nika avait toujours accordé son revers de la fortune lorsque la justice des hommes ou celle de ses frères et soeurs était aveugle. " Et toi, n'es-tu pas dangereux ? Tu te fais justicier des hommes aujourd'hui Johan. Mais lors de notre âge d'or, étais-tu toujours aussi prêt à défendre la veuve et l'orphelin ? Où étais-tu plutôt préoccupé par ta soif de grandeur divine ? ". Elle le regardait droit dans les yeux, lui jetant un regard ardent qui aurait défié n'importe qui. Alors, à mesure que la soirée passait, à mesure qu'elle buvait, le liquide bouillonnant de la colère de Nika commençait à couler le long de ses veines. Son point fort devenait alors son point faible, la rendant amère et cynique. Sous l'emprise de l'alcool, les colères de Pereplut étaient difficilement maîtrisables tant par leur violence que par leur dureté. Certains dieux ayant assisté aux colères de Nika chuchotaient entre eux que ce qu'elle racontait n'était qu'un simple baragouinage de femme ivre. La slave, elle, savait que ses propos sous l'emprise de l'alcool étaient loins d'être de simples sottises pour amuser la galerie. Il s'agissait à l'inverse de ses pensées les plus profondes. Elle crachait sa colère et son amertume face à des dieux qui la prenaient de haut, riant de ses pouvoirs et de son rôle qu'ils jugeaient inutile. Elle leur en voulait, de tout son être. Mais aujourd'hui, elle préférait rester auprès d'eux, pour sa propre sécurité. La richesse d'être au panthéon ne l'intéressait pas. Avec sa petite fortune amassée au fil des siècles et la paye conséquente qui tombait à chaque fin de mois lui suffisaient amplement pour se la couler douce sans pour autant s'afficher. Elle n'avait besoin de personne. Elle était simplement intelligemment opportuniste et comptait bien en jouer jusqu'à ce qu'elle retrouve pleine possession de ses pouvoirs. Et ce jour-là, le revers de la fortune s'abattra sur un bon nombre de dieu, jusqu'à ce qu'ils la reconsidèrent autrement. " Je travaille entourée de morts. Je ne vois que très peu de vivants durant mes journées de travail, et lorsque j'en vois, ce sont des familles en deuil qui vivent dans une souffrance inimaginable. Alors crois moi, shérif, que si j'étais vraiment dangereuse et que je souhaitais profiter de mon statut, je ne serais pas ici. Et clairement, tes geôles seraient remplies d'ivrognes prêts à en découdre avec n'importe qui.  " - fit-elle tandis qu'elle s'enivra d'une nouvelle gorgée.


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 Re: [FLASHBACK] The night we met - vs. Johan McRawne  Mar 12 Nov 2019 - 14:07
Je restais toujours sur mes gardes. D’aucuns me diraient paranoïaque, mais qu’y faire ? L’expérience d’une existence millénaire m’avait surtout appris que trahison et veulerie avaient toujours cours en ce monde, à une échelle ou à une autre il y avait toujours des gens pour provoquer du danger, pour se servir des autres ou simplement, plus rarement, pour leur faire du mal. Personne n’était irréprochable. Un accident de vie et tout était remis en question, peut être pour de bon. L’équilibre mental des gens était fortement impacté par leurs expériences, par les épreuves qu’ils vivaient et subissaient. Dans ces circonstances, beaucoup pouvaient devenir lunatiques, ou pire encore. Bref en tout cas, je ne faisais confiance à peu de gens, et une confiance aveugle, à plus personne depuis ma renaissance, plus de deux siècles plus tôt. Du coup, je ne pouvais qu’être d’accord avec Nika sur l’universalité du danger, son omniprésence.


Elle embraie en se disant divinité mineure. Je hausse les épaules de son argumentaire ; je ne le remets pas en question mais à mes yeux cela ne remettait pas les pendules à l’heure, loin de là.



| Et s’ils décident de tuer le voisin de comptoir, qui n’aurait eu que le défaut de se retrouver au mauvais endroit et au mauvais moment ? Tu as raison, Nika. On est tous dangereux à une échelle ou à une autre. Mais tu ne l’es pas moins parce que tu es « mineure ». Et pas non plus parce que ton pouvoir flatte les pulsions des mortels. Les miens aussi les impacte. Je le contrôle peut être plus… Mais ce qu’ils en font au final ne regarde qu’eux. Ca ne veut pas dire que des gens dont j’ai flatté la bravoure ne se sont pas ensuite montrés cruels et sans pitié, grisés par une émotion qu’ils maîtrisaient mal. Ce qu’il s’est passé tout à l’heure aurait pu avoir des conséquences, aussi. |


Elle réplique, acerbe. Me demande des comptes sur qui j’étais. Je la dévisage, le regard lourd, pesant. Je ne cille pas, et maîtrise à cet instant le véhicule avec perfection. Je sais ce que je suis. Et je fais ce pourquoi je suis fait, depuis toujours. Mais plutôt que de rétorquer vertement, je me retrouve d’abord à retourner le problème.


| Ca dépendait de la vertu de la veuve. | la tançais-je | Tu penses que je suis ce genre de dieu, Nika ? |


J’étais même sincèrement curieux de ce qu’elle pensait. Pas que ça m’importe personnellement, mais pas une once de jugement ne transparaissait dans ma voix. Chacun son avis et je m’étais de toute façon déjà demandé si je n’avais pas jadis péché par orgueil, quand Esus avait monté la moitié du panthéon contre moi pour pactiser avec l’envahisseur romain. Puis plus tard, quand par amour et loyauté j’avais pensé pouvoir venir à bout de mon frère et de l’ensemble de ses séides tout seul. Je bois mon verre d’une traite. Le retourne sur le comptoir, alors que la déesse continuait de me donner du shérif et se défendait d’être dangereuse, de l’être vraiment en tout cas.


Je ris franchement, mais sans moquerie.



| Crois-tu que je l’ignore ? Je suis dans leur cœur et dans leur âme à longueur de journée. Je sais ce qu’il y a dedans. Et toi tu es donc… Tanathopraticienne ? Drôle d’occupation, pour quelqu’un qui a ce genre de capacité. Tu aurais fait fureur dans une carrière de barman ; tu refuses de boire et tu plonges les consommateurs dans des transes. Ca aurait coûté cher en mobilier, cela dit. |
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 Re: [FLASHBACK] The night we met - vs. Johan McRawne  Mar 3 Déc 2019 - 11:44
Nika ∞ Johan
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Il avait visiblement réponse à tout, tout le temps, ce qui ne fit qu'augmenter la pression chez la slave. Malgré tout, elle restait calme, sentant que la colère prenait le pas sur la raison. Johann n'en démordait pas quant à la dangerosité notable de Nika. Blablabla "et s'ils décident de tuer leur voisin de comptoir ?". La déesse était aussi de moins moins réceptive à chacune de ses remarques. En tant normal, une conversation de ce genre aurait pu être gérée de manière diplomatique et dans la bonne ambiance. Seulement, l'alcool et le stress de voir son statut de divinité disparaître rendait la chose plus difficile. "Mmh... laisse-moi réfléchir... Je crois que tu es le genre de dieu qui est bien heureux de sa situation, qui en use mais qui se plaît à sermonner les autres divinités sur leurs actions - aussi maîtrisées soient-elles. " - fit-elle, lui jetant un regard de braise, aussi bien meurtrier que séducteur. - " Et oui, je travaille avec les morts, parce qu'ils ne parlent pas, ne jugent pas, et me foutent la paix.  ". Elle se leva alors, son verre de nouveau plein à la main, et remonta discrètement son pantalon. D'un geste sec, elle avala l'entièreté du contenu de son verre d'une traite, et une lueur assassine passa dans ses yeux. " En fait tu sais quoi, t'es carrément mon genre, t'es pas mal, mais tu m'emmerdes. Tu veux me faire la morale, mais tu vaux pas mieux. Je ne sais pas de quel panthéon tu viens, mais qu'est-ce qu'on doit se faire chier chez toi ! " - fit-elle sur un ton qui ne présageait rien de bon. Son verre explosa dans sa main, contraint par la force de poigne de la déesse. Vous a t-on déjà parlé des colères de Pereplut ? De ces colères qu'il n'était pas bon de provoquer ? Celles qui décuplaient sa force et faisaient des ravages ? Les clients qui semblaient à peine se remettre de la bagarre déclenchée un peu plus tôt sentirent étrangement le vent tourner et ils quittèrent le bar petit à petit. Le serveur aussi, fit mine d'aller prendre sa pause clope, visiblement perturbé. Il fallait dire aussi que l'aura qui se dégageait de Nika à ce moment-là aurait fait fuir n'importe quel imbécile. Sauf celui qui se trouvait face à elle. "J'en ai assez des dieux qui se croient au-dessus des autres, qui pensent que la justice règle tout et qui veulent museler la puissance des plus petits pour leur propre plaisir tandis qu'eux-même ne peuvent s'empêcher de jouer de leurs pouvoirs quand ils le désirent. ". La slave aurait voulu pleurer et hurler un bon coup, mais la colère bloquait le moindre de ses sentiments plus rationnels dans cette situation. C'était la raison pour laquelle, elle avait toujours considéré ses colères provoquées par l'alcool comme étant une faiblesse et non une force. Bien sûr, la puissance soudaine qui émanait de tout son corps pouvait faire d'elle une guerrière plus puissante que l'on puisse l'imaginer, mais son inconstance pouvait la faire retourner contre son propre camp. Elle se tenait face au dieu, le verre brisé dans sa main droite. Un filet de sang coula lentement et gouta sur le parquet abîmé du pub. Entièrement vêtue de noir en raison de l'enterrement auquel elle avait assisté l'après-midi même, elle reflétait une image presque inquiétante. C'était finalement la vie qu'elle avait choisi, celle où le noir avait remplacé les couleurs vives et les motifs slaves dans sa garde-robe, celle où le froid des morts avait pris la place de la chaleur des bars, celle où elle se cachait dans une morne blanche à la lumière éclatante à celle où elle festoyait de diverses manières dans des lieux sombres aux lumières tamisées. Cette vie-là était finie. Sa vie de déesse était finie depuis bien longtemps. Et ce soir-là, même si l'alcool était responsable de son état, la colère qui couvait depuis bien trop longtemps était prête à jaillir. "Tout ce que je demande, c'est de retrouver ma vie d'avant. Les banquets fastes où les autres dieux me priaient pour leur offrir des transes dont un humain ne pourrait se remettre, où chacun forniquait sans jamais s'arrêter parce que leur ivresse leur donnait bien des capacités. Cette vie maintenant, elle ne ressemble à rien, je suis réduite à m'occuper de corps toute la journée et à subir les peines de tout le monde sans broncher. C'est pas une vie ça Johann, c'est une torture.   ". D'un geste sec et rapide, son poing s'enfonça dans le bois du comptoir, y laissant une marque profonde de main. Il était désormais trop tard, pour faire marche arrière.

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 Re: [FLASHBACK] The night we met - vs. Johan McRawne  Mer 11 Déc 2019 - 20:09
La discussion commençait à partir dans tous les sens et si je n’y prenais pas garde, tout pouvait très bien considérer que la dangerosité de la déesse avait même peut être été sous-évaluée de prime abord. Je ne la connaissais pas. Elle non plus certes, mais ça ne voulait pas dire que j’avais un avantage dans la situation. Je savais que son pouvoir -tout comme le mien- semblait tirer racine dans le cœur des hommes, et ce qu’il pouvait bien receler comme intérêt pour quelqu’un comme elle. Je reste sur mes gardes, alors. Parce que voilà le défi que je n’attendais pas, ce regard, empli de trop de choses dont la violence est le dénominateur commun. Bien heureux de sa situation ? Je lâche son regard, me force à garder la bouche close. Mais je ne peux pas m’empêcher bien longtemps de me marrer pour de bon, d’un rire franc et clair, comme il ne m’arrive qu’assez peu d’en émettre depuis quelques décennies.


| Ouch, touché, vraiment. Je comprends mieux pourquoi vous travaillez avec les défunts, finalement. Et je ne vous sermonne pas. Pas vraiment. La première chose que j’ai apprise il y a tant de vies de cela, c’était que les gens comme vous et moi ne sont jamais guidés par autre chose qu’eux-mêmes. Impossible de les contraindre bien longtemps. |


J’avais cru pouvoir tempérer les ambitions de mon frère, jadis, de pouvoir lui donner d’autres buts que les pulsions violentes dont sa nature était l’émanation de certaines passions des mortels. Mais je m’étais planté, et dans les grandes largeurs s’il vous plaît. Ca ne voulait pas dire que je ne savais pas y faire avec les autres divinités, mais simplement que je n’avais certainement pas le goût à me mêler de leurs affaires… Sauf lorsqu’ils étaient impliqués dans ce que mes pouvoirs me faisaient ressentir. Je continue de boire, avant que son regard à elle ne se fait encore plus furibond et qu’elle me houspille pour de bon. L’hilarité s’est calmée, mais le sourire plisse encore le coin de mes lèvres. J’acquiesce alors que son verre pète dans sa main, et que tout le monde nous regarde alentours. La tension vient de monter de plusieurs crans d’un coup, mais je suis déjà prêt à la bagarre s’il le faut.


| Beau mais ennuyeux ? C’est sans doute mieux que moche et con. Je prends. |


Je coule un regard vers elle, continuant de siroter la fin de mon verre.


| T’es pas mal non plus, dans le genre de la petite revancharde qui déteste tout le monde alors qu’elle a sans doute le talent pour faire mieux que ce qu’elle ne fait déjà. |


Je ne savais pas vraiment ce qui me poussait à rentrer dans son jeu alors qu’il était clair que si elle était instable comme ça, elle n’allait pas tarder à exploser. J’affronte son regard alors qu’autour de nous tout se vide, l’espace se fait. Je sens son pouvoir, même si j’ai encore du mal à identifier ce qui lui permet d’enfler comme ça, en dehors de sa propre colère.


| Ma justice ne règle rien, Nika. Sinon je ne jouerais pas au flic dans ce genre d’endroits. |


Je ne me justifiais pas, pas vraiment, mais je m’en serais voulu quelque part que la divine se méprenne totalement sur mon compte. Comme si le peu d’image positive et d’estime qu’il pouvait me rester au fil des siècles était du genre à me pousser à essayer de faire en sorte que l’on me juge sur le peu de choses qu’il me restait, à savoir mes capacités, et ma détermination. C’était tout. Plus richesses ni croyants ni amis, ni rien de ce genre qui me permette comme elle le pensait de dominer les autres, de les écraser. Personne ne se rappelait des divinités gauloises, en dehors de quelques amateurs d’histoire et de folklore, ou d’humains à demi timbrés qui se serait réfugiés dans tout et n’importe quoi, peu importe.


Elle cogne dans le bois. Je ne me lève toujours pas. Je continue de la dévisager.



| Il y a peu de chances que ça arrive un jour, Nika. Jadis, j’étais le Père de toute une civilisation, conquérante et entreprenante, qui faisait de l’innovation son crédo au même titre que la religion. Et puis, tout a changé. Je n’ai pas su défendre comme il fallait ce que j’avais. Et je suis l’un des derniers survivants encore « en vie » de la foule qui m’accompagnait jadis. Je me suis perdu il y a bien longtemps. |


C’était un sujet pénible pour toutes les vieilles divinités, désormais.


| C’est quoi, ces trances dont tu parles ? |
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 Re: [FLASHBACK] The night we met - vs. Johan McRawne  Mer 8 Jan 2020 - 0:22
Nika ∞ Johan
The night we met
Au fond de la conscience de la slave, la raison tentait désespérément de reprendre sa place mais la colère et l'alcool aidant semblaient ne pas vouloir partir. Cela faisait pas mal d'année qu'elle n'avait pas bu, sachant pertinemment ce à quoi cela la menait mais ce soir-là, quelque chose, ou quelqu'un, avait vraisemblablement brisé ses défenses. Désormais, elle n'écoutait que vaguement ce que racontait Johan, mais lorsque celui-ci lui demanda ce qu'étaient les transes, un sourire carnassier s'était dessiné sur ses lèvres. " - Les transes, Johan, c'est ce pourquoi on m'implorait, c'est la raison pour laquelle j'étais respectée. C'est une sensation indescriptible, une chose que même les chamans sous champignons hallucinogènes n'arrivent pas à ressentir. Bon nombre d'hommes sont partis à la guerre complètement aveuglés par leur désir de sang, détruisant tout sur leur passage. Ils chantaient à la gloire de leurs dieux, et plus ils gagnaient durant les batailles, et plus ils faisaient d'offrandes à nous tous, plus ils nous priaient. Un cercle interminable qui comblait aussi bien les mortels que les divinités. Mes transes ont toujours été efficaces. Et tu vois... ". Elle s'approcha dangereusement de lui.  " - C'est un truc qui part de là... " - elle posa son doigt sous le menton du dieu en face d'elle et le fit descendre sous son nombril avant de s'arrêter - " À quelque part par là... ". La slave recula, tourna sur elle même et contempla le pub vide qui faisait désormais résonner leur conversation.  " - Ce sont des sensations qui réveilleraient un mort. Imagine-toi, une sensation soudaine de chaleur dans tout ton corps provoquée par un alcool fort mais doux se répandant dans tes veines, comme si tu étais parcouru d'une décharge électrique inoffensive et pourtant d'une rare intensité. Comme si tu avais mis les doigts dans une prise que tu en redemandais. Alors d'un coup, ton pouls s'accélère, ton coeur s'emballe, ton corps devient chaud et tes muscles se tendent. Tu sens monter un truc en toi. Tu sais que c'est là et tu ne demande qu'à faire durer la chose, jusqu'à ce que ça explose. Et alors là, et seulement là, tu n'es plus maître de ton corps, tu te laisses aller à tes plus sombres désirs, aussi futiles soit-ils. Si ton désir le plus profond est de faire la guerre à ton voisin, alors rien ne t'arrêtera. Seule ta volonté, déjà bien entamée, peut te sortir de cette transe. Mais crois-moi, personne ne veut en sortir avant de l'avoir entièrement consommée. Certains me priaient de les faire entrer en transe pour le sexe. Et les dieux eux-aussi s'en régalaient. La transe c'est ça. C'est la réalisation de tes désirs sans même ressentir le moindre désagrément, la moindre gêne. C'est un peu comme une bénédiction temporaire, tu vois ? ". Nika ne connaissait ces sensations que par toutes les histoires qu'on avait pu lui raconter. Jamais elle n'avait connu une seule transe pour deux raisons : cela nécessitait un taux d'alcool fort et la situation actuelle justifiait son abstinence, et d'une autre part, il fallait qu'elle reste maître de soi-même pour arrêter une transe si celle-ci venait à dégénérer. Finalement, la mutation de l'alcool en colère était peut-être la traduction d'une frustration millénaire. Étrangement, l'explication des effets de son pouvoir semblait la calmer progressivement. Alors elle se tourna vers Johan et le regarda dans les yeux. " - Si tu veux essayer, chef... une simple prière à Pereplut serait suffisante... ".


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 Re: [FLASHBACK] The night we met - vs. Johan McRawne  Dim 12 Jan 2020 - 17:10
Les événements s’étaient un peu tous bousculés, ce soir. La bagarre, le fait de devoir gérer ces gens, auxquels je n’avais absolument rien demandé… Il n’y avait sans doute pas de secret pour gérer les hommes, autre que celui de ne pas se laisser démonter, en aucune circonstance. Ils étaient du genre à toujours se laisser emporter, et c’était pire encore quand il s’agissait de fierté mêlée d’intervention divine, car alors les événements pouvaient vraiment s’avérer incontrôlables. Nika semblait bien être du genre à s’intéresser, de son côté, aux pérégrinations des gens alentours. Pas parce qu’ils lui étaient chers, ou qu’elle se passionnait des comportements humains. C’était plutôt à mon sens un attrait pour ce que son pouvoir pouvait produire, ce qu’il pouvait lui apporter au contact des humains. Ce qu’elle pouvait retirer d’eux, en somme, car je comprenais que son pouvoir, si semblable au mien dans l’idée mais pourtant si différent dans sa traduction réelle.


Elle jouit de la perspective qu’on la révère et qu’on s’abandonne à elle, qu’on abdique en sa présence toute raison, toute retenue. Qu’on se laisse à elle. Sans autre forme de procès. Elle me conte alors ce qu’elle provoquait avec ses trances. Les champignons… Je me rappelais des druides de jadis, qui se shootaient à leurs propres plantes, à leurs produits et substances mélangées… Quoiqu’il arrivait, ces prêtres de jadis avaient toujours une bonne raison de débiter leurs salamecs pour nous rendre honneur d’une façon bien à eux. Je comprenais toutefois ce qu’elle racontait, le cycle vertueux qu’elle décrivait. Dans tous les cas, c’était quelque chose que j’avais pu connaître, jadis. J’écoute ce qu’elle me dit, la brune, quand elle me touche aussi. Dans mon regard, une alerte sourde. Si elle va trop loin, cette main qui me touche sera ma première victime. Mais elle réveille quelque chose chez moi. Je ne peux pas le nier. Une forme de désir primal de jadis. L’ivresse dont elle parle.


Je hoche la tête, la gorge sèche.



| Je vois. |


Sa proposition tombe, teintée du rouge du désir autant que du sang. Je la dévisage de mes yeux gris acier, un long moment. Le souffle calme, maîtrisé, qui cache en mon for intérieur tout ce qu’il y a de doutes et de tension ; ce n’était pas le moment de lâcher prise. Ni avec une autre déesse, ni au travers de moyens qui pourraient s’avérer relativement dangereux. Je continue de la regarder. Je ne pouvais pas nier que les effluves de plaisir jadis, de la guerre et du sexe pour la domination du paradis perdu d’Avallon, me manquaient terriblement. J’inspire, lentement. Et je me penche vers elle, accoudé au bar sur le côté. Regard équivoque. Mais qui ne démord rien de ma détermination.


| Je ne te prierai pas, Pereplut. |


Termine mon verre, le retourne sur le bar sans le regarder.


| Mais si tu me laisses volontairement entrer dans ton âme et dans ton cœur, alors, peut être que je te laisserais m’amener dans cet état que tu décris. Mais pas ici. Tu as besoin d’utiliser ta nature ? Moi aussi. |


Je regarde son visage si délicat.


| Où, et comment ? |
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 Re: [FLASHBACK] The night we met - vs. Johan McRawne  Jeu 23 Jan 2020 - 11:46
Nika ∞ Johan
The night we met
D'un côté, un grand sentiment de satisfaction s'était emparé de tout son corps. Elle avait gagné, en un sens. Johan allait expérimenter ce dont elle était capable. Mais d'un autre côté, elle devait lui sacrifier son âme et son coeur. Jamais personne n'y était entré. Elle sentait pourtant, quelque part en elle, qu'elle pourrait le laisser s'aventurer dans tout ce merdier. Peut-être y trouverait-il la maigre flamme qui alimentait encore le moteur ? La slave elle, ne faisait que la maintenir en vie. Peut-être y verrait-il à quel point son coeur avait été noirci par tant de millénaires de solitude à combler les désirs des uns et en offrant la fortune à d'autres, sans jamais avoir trouvé de sens à sa propre vie. Elle avait toujours été en marge des autres dieux. S'y était-elle elle-même placée, ou l'y avait-on placée ? Nika s'était toujours battue contre ses colères et ses pulsions qui pouvaient la pousser à tout massacrer, et ce depuis des lustres. Elle savait qu'elle était capable de faire de très gros dégâts, après tout, et c'était en partie la raison qui la poussait à se maîtriser autant que possible. Dans un élan d'excitation, Nika regarda Johan et se mit à sourire. " - Marché conclu. " - fit-elle, encore sous l'emprise de l'alcool qui semblait redescendre enfin, à mesure qu'elle prenait conscience qu'elle allait devoir se concentrer pour donner à son camarade ce qu'il désirait. D'une certaine manière, Johan avait réussi à canaliser la colère qui était montée en elle, l'empêchant d'exploser. Lorsque Nika avait eu des accès de rage en raison de l'alcool, les divinités de son panthéon l'avaient simplement laissée seule dans son temple pour tout détruire, l'enfermant le temps que la boisson finisse de faire effet. Jamais personne n'avait tenté de la calmer d'une manière ou d'une autre, la laissant consumer sa rage. Nika le regarda puis attrapa son manteau. " - J'habite de l'autre côté du pont, au bout de l'avenue. C'est à 10 minutes d'ici. Mais je te préviens, c'est pas super accueillant comme endroit. ". Une morgue n'était jamais super accueillante, selon toute logique. Mais son appartement ne l'était pas plus pour autant. Il était décoré de divers objets anciens de cultures slaves accrochés aux murs ou posés sur des étagères anciennes, mais en dehors de ces touches très personnelles, le mobilier était sombre et en faible quantité. On aurait pu la qualifier de minimaliste, mais elle n'avait surtout pas le temps ni l'envie de prendre le temps d'y apporter un peu de chaleur. Elle n'attendit pas que son comparse se lève pour sortir du bar, n'adressant même pas un regard aux quelques rares clients restant qui attendaient à l'extérieur pour rentrer. Elle farfouilla dans la poche de son manteau bordeaux et en tira un paquet de cigarette abîmé. Une marque russe qu'elle achetait dans une supérette tenue par un ancien soldat soviétique qui tenait à ce que son commerce ne soit rempli que de produits du pays. Nika ne se fournissait que chez lui pour la majorité de ce qu'elle consommait. Elle alluma alors nerveusement sa cigarette, sentant des fourmis au bout des doigts. La colère qui n'avait pas réussi à sortir s'était accumulée et se manifestait d'une manière ou d'une autre. Lorsque Johan s'arrêta à ses côtés, sans un mot elle lui tendit le paquet de cigarettes. Le vent froid qui balayait les rues caressa son visage et la déesse ferma les yeux, savourant cet air frais qui l'aiderait certainement à faire redescendre la pression.


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 Re: [FLASHBACK] The night we met - vs. Johan McRawne  Lun 27 Jan 2020 - 22:36
Ma nature… Elle n’était pas si compliquée. Je n’avais pas beaucoup de desideratas dans cette affaire, et j’étais même prêt à commettre une imprudence avec une déesse que je ne connaissais maintenant que de nom sans jamais avoir eu véritablement affaire à elle. Je savais que je faisais un peu n’importe quoi sur ce coup-là, mais la solitude me pesait. Et si j’étais d’ordinaire assez sage et raisonné, j’étais jadis le dieu qui présidait à la table des divins d’Avallon. Je pouvais me rappeler de cette partie là de moi. Ce n’était pas si difficile, même si ça faisait longtemps. Et puis à quoi bon vivre pour l’éternité, sans ses pairs ? Ma mission en perdait tout son sens et toute sa saveur. Depuis bien longtemps je errais. Bien entendu, je continuais d’accomplir ma tâche ; de faire ce que l’on attendait de moi. Mais cela ne devait pas vouloir dire que je devais me priver de tout. En sus, je voyais assez d’horreurs dans mon travail, des saloperies liées aux hommes et à ce qu’ils étaient capables de provoquer, de se faire les uns aux autres. Dans tous les cas ce n’était pas réjouissant, et le fait de savoir les punir ne pouvait pas vraiment me contenter. C’était mon labeur et ma mission, la seule chose que je’ savais faire et en quoi j’étais doué. Mais tout cela manquait d’échange. Je savais prendre, et donner parfois./ Utiliser les émotions des criminels pour savoir les confondre, ou pour les manipuler. Aider les victimes, en déplaçant le bouton de la compassion précisément sur ce qu’il fallait pour que tout réussisse. Mais je n’avais plus de liens où l’humain, l’humaine, se laissait aller, me permettait de sonder son âme, et d’y plonger tout entier.


Plereput venait d’accepter. Savait-elle à quoi elle s’exposait ? Et moi, au final ? J’opinais, entérinant ma décision.



| Marché conclu. |


J’étais assez fort pour garder le contrôle, du moins, je me plaisais à le penser. Et pour la contrôler elle. Je l’écoute me dire en prenant son manteau qu’elle habitait à dix minutes. Mince sourire devant sa description peu élogieuse de l’endroit dans lequel elle vivait.


| Je n’y verrais que du feu si ton pouvoir est tel que tu le décris, pas vrai ? Ce qui ne m’intéresse ce n’est pas ce qu’il y a dans ta demeure. Mais ce qu’il y a là-dedans. | dis-je en pointant ma tête du doigt, mais il était évident que je faisais référence à elle.


Nous sortons alors, et attirons quelques regards au passage. Elle se met à fumer, et je hoche la tête, acceptant sa tige que j’allume avec ce vieux zippo réchappé de Verdun et gardé depuis, lustré comme il se devait. Nous marchions en silence de longues minutes, jusqu’à arriver à son appartement.


| Je te demande juste quelque chose, Plereput. Quoi que ça me fasse faire, il ne faut pas que je m’en prenne à quiconque. Je ne suis pas ce genre de dieu. |


M’est avis que ça ne lui avait pas échappé.


| Et je pense que je vais ravoir besoin d’un verre, si tu as ce qu’il faut. |


Pas l’habitude de succomber à quoi que ce soit. Jamais.
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 Re: [FLASHBACK] The night we met - vs. Johan McRawne  Mar 4 Fév 2020 - 15:39
Nika ∞ Johan
The night we met
Ils parcoururent l'intégralité du chemin sans se parler. A vrai dire, les dix minutes de trajet qui les séparaient de chez Nika avaient donné lieu à une profonde réflexion sur les évènements qui venaient de se produire et ceux qui allaient venir. La slave n'avait pas connu soirée aussi étrange depuis des décennies. L'alcool était entré en jeu malgré sa réticence justifiée à boire et il avait fait beaucoup moins de dégâts qu'à l'accoutumée. Sans doute Johan y était-il pour quelque chose, d'une manière ou d'une autre. Le bar aurait certainement un comptoir à remplacer et quelques verres à racheter, mais il n'y avait heureusement pas eu de catastrophe. Nika s'arrêta devant une grande maison victorienne noire nichée entre deux bâtiments de briques rouge et farfouilla dans ses poches à la recherche de ses clés. Une fois celles-ci trouvées, elle déverrouilla la porte et entra. Le hall était plongé dans une semi-pénombre et l'odeur d'encens qui y régnait lui donnait une atmosphère mystique. La déesse parcouru d'un oeil rapide l'ensemble de la pièce et détailla mentalement chaque recoin. À gauche se trouvait son bureau, à droite la salle dédiée au recueillement, face à eux le comptoir d'accueil, à gauche de celui-ci l'escalier victorien qui montait à son appartement et au fond du couloir dissimulé derrière une tenture bordeaux épaisse se trouvait la morgue. Nika laissa Johan entrer puis elle verrouilla la porte derrière lui, en profitant pour lui lancer un regard intense. Ils montèrent alors à l'étage et en arrivant sur le palier sur lequel s'ouvrait l'ensemble des pièces à vivre, la slave se tourna vers le dieu. " - Bienvenu chez Pereplut. C'est très loin de l'image que pouvaient avoir les autres dieux. Certains s'imaginaient un vrai temple de la débauche, coloré, bordélique, un peu comme chez Dionysos finalement. Ils étaient bien loin du compte. ". À l'inverse, tout était sombre, simple, rangé. La maison avait gardé tout le charme de l'époque, et la déesse avait pris soin d'accorder son mobilier à l'histoire du bâtiment. Chaque chose était à sa place et rien ne bougeait jamais. Même dans l'immense bibliothèque qui entourait la cheminée, chaque livre avait une place bien précise. En réalité, cette maison semblait être une véritable valise temporelle que Nika avait pris soin d'emporter avec elle à chaque changement de ville et d'époque. Tous les objets avaient une histoire et semblaient avoir joué un rôle dans la traversée du temps. Quelque part, dans sa chambre derrière l'un des panneaux de bois des murs se trouvaient encore ses anciennes tenues de déesse, celles qu'elle revêtait de son temps pour les cérémonies et les grands banquets avec les autres dieux. La jeune femme chérissait aussi chaque objet se rapportant à son panthéon. Jamais un seul humain n'était monté ici, seuls quelques rares dieux en avaient eu l'autorisation. Elle retira alors son manteau et posa ses affaires sur la chaise qui trônait sur le palier, invitant Johan à faire de même. Elle passa dans sa cuisine et farfouilla au fond de l'un de ses meubles et tira alors une bouteille de vodka d'un âge bien plus avancé que ce que l'on pouvait trouver chez un collectionneur avéré. " - C'est tout ce que j'ai. Mais vas-y doucement, j'ai cette bouteille depuis très longtemps et je suppose qu'elle a dû continuer à fermenter. " - fit-elle en déposant la bouteille et un verre sur la petite table d'appoint prêt d'eux. Elle s'installa alors dans l'un des deux fauteuils face à la cheminée éteinte et regarda Johan dans les yeux. " - Je suis prête. ". La slave avait retrouvé son état normal. Celui qui faisait d'elle quelqu'un de froid, distant et anxieux. Celui qui lui servait de carapace au quotidien.

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 Re: [FLASHBACK] The night we met - vs. Johan McRawne  Sam 8 Fév 2020 - 0:14
La nuit est silencieuse. Elle est belle, aussi. Pourtant les choses avaient été chaudes plus tôt dans la soirée. Il y avait eu bagarre, et de véritables troubles à l’ordre public que les gars en bleu auraient sans doute sanctionnés de quelques coups de matraque. J’étais intervenu, l’autre déesse aussi… A sa manière. Mais après autant de temps à jouer la police et à essayer de souffler le chaud et le froid sur la situation  pour faire en sorte de calmer les choses d’une manière ou d’une autre, j’avais le sentiment que la tempête était passée. Mais elle allait revenir, c’était maintenant évident, et je me trouvais dans l’œil du cyclone. Cette tempête, c’était Nika. Et elle était prometteuse ; elle voulait me mettre dans un état que je n’avais plus connu depuis bien des années, sinon des siècles tout entiers. Je n’étais pas spécialement excité à l’idée. Pas encore, pour l’instant j’étais essentiellement curieux. Je la suivais en silence, me préparant mentalement à l’idée de ce que ça allait impliquer. Je me demandais si elle se sentait comme moi au bord d’un précipice ? Je la suivais donc une fois qu’elle eut ouvert, dans une maison au style assez ancien, période victorienne. Comptoir d’accueil, grand escalier et appartement finalement, je la suis en silence, sans moufter. Le regard que Nika me lance alors m’enflamme ; je sens qu’elle a envie de ce qu’il se passera et qu’il n’est plus seulement question de se battre.


Je fais la moue.



| Je ne te connais pas, Plereput. Mais je m’attendais à quelque chose d’assez martial, austère. Il semble y avoir tellement de force comme de ressentiment en toi. Et tu tiens très mal l’alcool, alors de là à débarquer en pleines bacchanales… |


Je ne savais pas vraiment comment elle prendrait mon honnêteté et quelque part, je m’en fichais un peu. Il n’était pas tellement question de prendre des gants. J’étais Teutatès et j’étais le Dieu-Père, le Protecteur des tribus. En aucun cas il n’était question de lâcher du lest. Je me débarrasse de ma veste, hoche la tête et la débouchonne pour m’en tirer une lampée. Je secoue la tête, grimaçant un rien. J’avais beau être peu sensible à l’alcool -comme l’essentiel des divins- il n’en restait pas moins que je ne pouvais pas du tout passer à côté du goût de ce truc aux relents sinon infâmes au moins des plus raides.


| J’ai vu pire… Mais pas souvent. |


Un rien de taquinerie, d’espiéglerie, alors qu’elle me confie qu’elle était prête. J’inspire profondément, ferme les yeux un instant. Pose mes mains, dures et calleuses, habituées à se battre, contre ses tempes.


| Tu es consciente que si ta transe va me dévoiler, je vais quand même pouvoir lire dans ton âme, Pereplut ? |


C’était cela mon pouvoir ; s’il devait y avoir abandon mutuel, il serait complet. Juste pour un soir. Mais tout, ou rien, c’était depuis toujours ma devise. Je souffle dans un murmure.


| Vas-y… |
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 Re: [FLASHBACK] The night we met - vs. Johan McRawne  Mar 25 Fév 2020 - 12:00
Nika ∞ Johan
The night we met
Elle inspira profondément, se concentrant pour amener le plus de flux d'énergie en elle. Elle posa alors sa main sur le torse de Johan et le regarda dans les yeux. " - L'alcool a toujours été ma force et ma faiblesse. Il me donne de la puissance mais il m'asservit et laisse ma haine ressortir. Alors je ne bois pas. Au risque de ne jamais connaître de ma vie l'effet d'une transe.   ". - fit-elle sur un ton neutre qui trahissait pourtant une pointe d'amertume. Un sourire se dessina pourtant lorsqu'il goûta son tord-boyaux. " - J'en suis consciente, mais on a un accord. Et je le respecterai. Tiens-toi prêt maintenant, je commence.  " Elle ferma alors les yeux et entra en symbiose avec les flux qui parcourait le corps de l'homme face à elle. Peu à peu, l'alcool s'insinua dans ses canaux et l'ivresse montait. Son corps ne tarderait pas à réagir. Que désirait-il provoquer avec cette transe ? Qu'est-ce que son inconscient souhait le plus ? Il pouvait se passer beaucoup de choses, des choses qu'elle ne pouvait pas maîtriser entièrement, si ce n'est qu'elle était capable de simplement les arrêter d'un claquement de doigt. Sa main sur son torse à lui, elle sentit son pouls s'accélérer et son corps se réchauffer. La transe avait commencé, mais elle était loin d'être à son apogée. Elle leva alors les yeux vers lui et lui lança un regard de braise, visiblement impatiente de voir ce qu'il allait se passer. Elle n'avait pas offert de véritable transe depuis des lustres, et encore moins sans offrande. Mais ce soir, c'était différent. Tout était différent de d'habitude. Et cela l'avait perturbée, elle qui n'aimait pas les imprévus. Qui était-il au final, pour contenir l'une de ses légendaires colères, pour lui faire offrir une transe sans rien en retour, et pire encore, qui était-il pour la convaincre d'ouvrir les portes de son âme ? Rien ne se passait comme prévu et la slave priait pour que la transe n'ait pas d'effets dévastateurs. Ce n'était pas comme les humains, qui eux étaient faciles à contrôler. Les dieux eux, du fait de leur puissance, étaient moins réceptifs à son contrôle. Et arrêter une transe en pleine montée ou pire, en pleine apogée pouvait alors de graves répercussions sur la personne. La frustration et la colère prenaient alors le relai. Hors de question donc d'arrêter celle de Johan si quelque chose venait à mal tourner. Nika n'avouerait jamais à quiconque que ses pouvoirs avaient des limites, et que sa maîtrise s'était perdue au fil des siècles. Personne ne voudrait d'une déesse maîtrisant mal sa puissance comme alliée. Mais ça, personne ne le saurait. Elle retira alors difficilement sa main qui s'était habituée au contact chaud de la peau du dieu et s'enfonça dans son fauteuil. " - Comment te sens-tu ?  "

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 Re: [FLASHBACK] The night we met - vs. Johan McRawne  Mer 4 Mar 2020 - 18:55
On y était. Je ne nourrissais pas spécialement d’appréhension mais il était sûr et certain que je n’avais pas du tout l’habitude de lâcher les chevaux comme me l’avait proposé Pereplut. Je n’étais pas du genre à angoisser. Pas après des millénaires d’existence. Les choses auraient sans doute pu prendre un autre tour, à un autre moment de mon existence ; Epone avait toujours été ma plus grande faiblesse, celle pour qui je sacrifiais toujours tout y compris ce que j’avais de plus précieux en tant que Dieu-Père, que divinité de la justice ; ma raison. Je n’avais pas souvent lâché ce genre de lest. Il y en avait eu, des occasions. Des plus grandes batailles aux passions les plus dévorantes -bien qu’éphémères-. Mais globalement on se retrouvait le plus souvent à me voir que comme ce que j’étais au fond de moi ; une personnalité obstinée et ennuyeuse, concentré comme je l’étais sur ma tâche, ma mission, ma raison de vivre. Je ne cherchais que rarement plus loin, en vérité.


Mais là, j’étais face à une petite brune, une vraie teigne. Pas forcément la plus puissante que j’ai pu rencontrer de mon existence. Mais quelqu’un que je respectais pour deux raisons ; le niveau de menace qu’elle pouvait faire peser sur les autres mais aussi sur la façon qu’elle avait de revenir sur son propre comportement, quand je l’évoquais avec elle. Non pas que je me sente en mesure de la raisonner… Mais elle-même en était parfaitement capable. Je redresse un regard après avoir douloureusement ingurgité une partie du contenu de sa bouteille, alors que la divinité slave m’expliquait qu’elle ne pouvait pas expérimenter elle-même son pouvoir.



| Même en compagnie de fidèles qui te sécurisent, ou de partenaires en qui tu pourrais avoir confiance ? |


Je haussais donc les épaules, quand elle me dit qu’elle avait conscience de ce que l’utilisation de son pouvoir et du mien en même temps allait pouvoir faire naître chez elle. Je ferme alors les yeux. Laisse son pouvoir glisser et ruisseler hors d’elle pour venir ensuite vers moi. Je sentais tout cela comme de petits arcs électriques, d’une puissance contenue et pourtant peu à peu rassemblée. Sa main se pose sur mon torse alors que j’inspire profondément, et que le contact m’échauffe. Je sens le palpitant de mon véhicule palpiter à toute vitesse, et lorsque j’expire j’ai déjà perdu le contrôle de mon cœur. Il bat, il tonne. Comme avant la charge sur la Grande Redoute à Borodino, comme à Alésia, jadis. Comme en tant d’endroits où ma vie était en jeu, où ma puissance s’exprimait au milieu de la force et de la souffrance des hommes et des femmes qui m’entouraient. Je humais l’odeur des blés et des vignes, mais avec des relents de sang. Le contact m’électrisait.


Il me ramenait à un million d’expériences, de sensations. Mon corps perdait le contrôle, lui, et c’était compliqué de faire face. Je revivais un millier d’épisodes de guerres, de justice et d’amours, fermant les yeux pour savourer les vagues de son pouvoir, tantôt bouleversantes, tantôt plus ténues.


Je sentais tout en elle. La colère et la rage. La volonté de bien faire. La peur du vide, de l’absolu. La peur de ne pas être à la hauteur. Pereplut était une personnalité contrariée, torturée presque, par la conviction profonde de ce qu’elle pourrait être, et de ce qu’elle ne sera peut être plus jamais. Ses émotions se mêlent aux miennes, dans la transe, et ce mélange opère une jonction parfaite. Communion des âmes et des attentes, sa personnalité se fonde dans la mienne et y réveille toutes les parties si semblables et si détonantes. Je rouvris les yeux, et la couvais d’un regard perçant bleu acier. J’inspirais… Mais j’étais incapable de discipliner l’expiration, qui se fit hacher.



| Vivant… |


Je saisis sa main. Si petite et si fragile, dans la mienne si large. Je la relève en tirant sur son bras, l’attire vers moi. Contre mon torse. La serre. Impossible d’y aller doucement. J’en tremblais presque, incapable de totalement lâcher prise, mais incapable de me contenir tout à fait. Je replace une de ses mèches derrière son oreille, étudie le reflet de son âme dans ses yeux mortels.


| Puissant. |


J’inspire son odeur.


| Tellement de rage et de puissance en toi, Pereplut.|


Je la repousse alors contre la table, sur le côté. Et presse mon corps contre le sien pour l’embrasser, repoussant tout le contenu de la table derrière elle par terre d’un revers puissant du bras.


Dehors, l’été mourait. Et pour la première fois depuis longtemps, ma raison aussi.
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 Re: [FLASHBACK] The night we met - vs. Johan McRawne  Ven 27 Mar 2020 - 12:30
Nika ∞ Johan
The night we met
Il existait des sensations que l'on expérimentait que quelques fois dans sa vie, et d'autres qui devenaient plus banales avec le temps. Le premier cas induisait la rareté et la puissance et c'était exactement ce que ressentait Nika à l'instant même. Lorsque Johan avait plongé dans son âme, beaucoup de sentiments étaient remontés. La colère, la haine, mais aussi la peine liée à une profonde plaie béante qui peinait à se refermer depuis trop longtemps déjà. Sa puissance d'antan s'était évaporée avec la croyance des hommes, sa confiance avait été détruite par ses frères et soeurs, et toute once de sentiments un tant soit peu bienveillants avait disparue avec le temps. Pereplut n'était que haine. Chaque jour était un relent acide au fond de sa gorge et les nouveaux dieux étaient un poison qui s'instiguait dans le sang de ses derniers fidèles, bien trop rares pour s'en contenter. Il avait fallu se rendre à l'évidence d'une chose : les humains n'avaient plus besoin d'eux finalement. Eux, les dieux qui leur avaient tant apporté, tant donné ! Pour ne plus rien avoir en retour. Nika sentait en elle monter un désir irrépressible, indomptable de retourner sur le champ de bataille, de voir ses fidèles se battre jusqu'à la mort pour honorer leurs dieux, et grâce à Pereplut. On avait sous-estimé sa place au panthéon. On avait rit de ses pouvoirs. On était même venu à se demander si sa place en tant que déesse était légitime. Nika avait ruminé des siècles durant, elle avait couvé une rancoeur explosive qui désormais était prête à imploser à n'importe quel moment. Alors lorsque la bataille avec les Nouveaux Dieux viendrait, les divinités slaves reconnaitraient sa valeur, ils verraient enfin au grand jour sa puissance. Alors que Johan attrapa sa main, il lui sembla soudainement ressentir les effets de son propre pouvoir, comme si celui de l'homme face à elle s'était mêlé au sien. Elle sentait les salves d'alcool pénétrer son organisme, mais pas comme à l'accoutumée. Son corps s'emplissait d'une chaleur indicible, les battements de son coeur semblaient s'accélérer. " - Qu'est-ce que j'ai fait... " - chuchota-t-elle légèrement prise de panique. Au fond d'elle-même, tout s'embrasa instantanément. C'était ça, ce que ressentaient vraiment les hommes et les femmes qui se laissaient aller à l'extase ? Non. On en était encore bien loin. Nika n'en goutait qu'une salve. Puis Johan l'embrassa tout en la serrant contre lui. Surprise, elle se laissa complètement porter. Elle exhala sans crier garde puis l'embrassa à son tour, se cramponnant à son cou.
- Aussi loin que ses souvenirs puissent la porter, la slave n'avaient pas connu pareilles sensations depuis des décennies. Elle fut ramenée instantanément en 1880 à Londres. Elle avait connu cet artiste peintre slovaque très célèbre à l'époque lors d'une soirée mondaine. Anton l'avait regardée dans les yeux et une connexion instantanée s'était établie entre eux. Nika était connue, elle, pour être une riche femme d'affaire qui avait fait le choix de ne jamais se marier afin de ne jamais tomber amoureuse. Pourtant ce soir là, l'irréparable s'était produit. Ils s'étaient retrouvés dans les vestiaires de la soirée et les mains du slovaque avaient défait chaque couche de la tournure bordeaux de la slave. Et la déesse elle, avait posé sa main sur son torse, lui déversant un flot impromptu extatique dans les veines. Ils avaient fait l'amour. Puis ils s'étaient revus, encore et encore. Nika était tombée amoureuse, et Anton le lui rendait. Mais la déesse savait que son immortalité briserait leur couple. Alors un jour elle fit ses valises. Elle revendit tous ses biens et fit poster un courrier à l'atelier du peintre. Elle partait pour le protéger lui et pour se préserver elle. Elle prit alors un navire et fut transportée jusqu'aux Amériques, laissant son coeur à Londres entre les mains du slovaque qui chercha après elle des années durant, sans jamais la retrouver. Avec les années, il se maria à une jeune anglaise de la bourgeoisie londonienne et ils eurent trois enfants. Anton vit sa carrière décoller et les critiques d'art s'arrachaient ses oeuvres tandis qu'on le décrivait comme un artiste torturé et mélancolique, sans jamais savoir pouvoir. Son corps fut un jour retrouvé dans la Tamise. La presse s'empara de l'histoire, certains affirmant qu'il s'agissait d'un règlement de compte entre peintres, d'autres soutenaient qu'il avait été au mauvais endroit, au mauvais moment et certainement tué par un bandit de passage. Personne ne sut, finalement, qu'il s'était volontairement jeté du Tower Bridge, rongé par la tristesse 20 ans plus tard. -
Nika avait gardé une photo d'Anton et elle sur l'une de ses bibliothèques, en souvenir de ce bonheur éphémère. Il avait été la raison pour laquelle elle avait fait le choix de ne plus se lier à aucun mortel, de ne plus ressentir d'émotions pour eux et encore moins de leur faire confiance. Avec cette décision, elle avait aussi fermé son coeur et son corps à tous les dieux un peu entreprenants. Pourtant, Johan avait vraisemblablement débloqué quelque chose chez elle, si bien qu'elle se laissa complètement aller à l'extase qui avait lieu dans son appartement. Elle recula et fut vite bloquée contre le mur derrière elle, sentant le contact du corps du dieu contre elle, plus chaud encore, s'agitant de spasmes à mesure que les secondes s'égrenaient. Ses doigts s'enfoncèrent dans la chair du celte dans un élan ardent. Elle était prise d'envies incontrôlables, sentant la raison la quitter peu à peu. Pereplut était victime de sa propre extase parce qu'elle avait ouvert les portes de son âme. Plus rien ne pourrait l'arrêter. Le temps s'était figé ici à Philadelphie, l'obscurité de l'appartement avait enveloppé les deux corps célestes, les laissant savourer une douce catalepsie.


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 [FLASHBACK] The night we met - vs. Johan McRawne

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