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 Nightmare ♦ ft Johan McRawne

Anonymous
Invité
 Nightmare ♦ ft Johan McRawne  Jeu 19 Sep 2019 - 15:23



Nightmare
Johan && Nora

 Une nuit de plus depuis son départ. Une nuit de plus depuis sa mort. J’arpentais les rues de Philadelphie à la recherche d’un endroit où dormir ou bien d’un lieu où pouvoir rester en sécurité dans sa voiture. À mesure que les blocks défilaient je sentais ce sentiment d’insécurité augmenter. Depuis la fusillade je faisais toujours en sorte de me mettre à l’abri avant la nuit, comme si les balles et mes cauchemars parvenaient à me poursuivre une fois le soleil couché. Ce soir, contrairement aux autres, je n’avais pas vu le temps passer et la lune était déjà haute dans le ciel. Fébrilement je roule au hasard, ne sachant où aller. C’est lorsque je crois voir une enseigne lumineuse de motel que la voiture commence à avoir des ratés. Nerveusement je tape sur le tableau de bord. « Pas maintenant ! Aller, on y est presque. » Sa voiture n’était pas récente et les miles que nous avions faits récemment ne lui avaient surement pas fait que du bien. C’est au détour d’une rue qu’elle décida de s’arrêter totalement. Je m’acharne plusieurs fois sur le contact mais rien n’y fait. « Aller, démarre !! Tu ne peux pas me faire ça ! » j’ai beau insister, la machine ne répond pas. Lasse, je laisse tomber mon front sur le volant. « DEMARRE !! » criais-je une dernière fois en assénant un coup sur le volant. Tout semblait m’abandonner, après lui, sa voiture.

Furieuse je sors de la voiture et claque violemment la portière. Sans m’en rendre compte je donne un coup de pied dedans. Cette colère depuis plusieurs jours refoulée semble vouloir se frayer un chemin jusque dans mon cœur. « Pourquoi ? Hein Pourquoi ? » Qu’est-ce que j’attends exactement ? Qu’elle me réponde ? Ce n’est qu’une voiture … Non, c’est bien plus, c’est un prolongement de lui … J’ai l’impression de perdre pied dans cette ruelle. Les mains sur le visage je lève les yeux au ciel. Aucun mot ne parvient à sortir de ma bouche mais les larmes sur mes joues sont bien présentes. Je fais les cent pas maintenant à côté de cette voiture qui refuse de démarrer. Après quelques minutes dans cet état je finis par ouvrir le capot et éclaire le moteur à l’aide de mon portable. Je n’y connais rien, alors pourquoi m’entêter ? Comme à mon habitude je fais défiler les noms sur mon répertoire afin de trouver celui qui pourra m’aider et mon doigt se fige sur son prénom Caleb. Il était celui que j’appelais en cas de besoin, qui viendra maintenant ? La rage guidant mon geste, je balance mon téléphone sur le trottoir sans même entendre ma propre voix hurler. Les sentiments se mélangent, la tristesse, la colère et même la peur. La peur que je ressens en me rendant compte que je suis seule, au milieu de la nuit dans un endroit que je ne connais pas.  

@Johan McRawne

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Anonymous
Invité
 Re: Nightmare ♦ ft Johan McRawne  Jeu 19 Sep 2019 - 21:35
Je suis bien allé fouiller cette piste. Un temps seulement. Parce qu’elle avait raison, Rivera, ça ne menait à rien le coup de l’appli. Ce serait autre part qu’il faudrait chercher. Je reprends la route au volant de ma veille bagnole. Regard dans le rétroviseur juste après avoir démarré.


Ma tête de toute façon est déjà ailleurs. J’ai ressassé toute la journée ce que j’ai vécu la veille. Je tombe de fatigue, d’épuisement nerveux. Le véhicule s’use, et je ne le fais dormir que trop peu. Johan est fort. Cette identité est forte. Faible flammèche pour protéger la tribu, celle qu’il me reste, contre les attaques de l’extérieur. Hier, Gaunt est mort, d’une balle tirée par un AR-15, une arme de guerre, placée entre les mains de vétérans à la gâchette facile qui s’adonnent à une certaine quantité de trafics et de vices en tous genres. L’affaire a fait beaucoup de morts, et j’ai failli y laisser des plumes. Le visage encore marqué des brûlures reçues dans l’explosion du garage. Poches sous les yeux. Eraflures dues au combat à mains nues, et à la balle qui a explosé le béton juste à côté de ma tête. Tout s’enchaîne à une vitesse dingue dans ma tête. La fusillade, l’explosion, la promesse à McKinney. La visite à la famille de Gaunt. Le pacte avec Becker, la rencontre avec Rivera. Quelle journée.


Je regarde dans mon rétroviseur, encore. Mon instinct, si vieux, me souffle que je vais encore bientôt devoir subir une tempête de merde.


Pourtant, quand je dépasse un petit motel à petite allure, ce n’est pas l’adrénaline qui inonde le système nerveux de mon véhicule. Mais une douleur infinie, un gouffre abyssal qui se creuse dans ma poitrine, le palpitant qui se compresse. Presque aussitôt, c’est les larmes aux yeux que je me range sur le côté. Ame en peine est l’euphémisme du siècle quand je sens cette souffrance, cette sensation d’étouffer émotionnellement parlant. La peur me comprime le coeur, la rage me fait déglutir maladroitement et la tristesse m’amène aux portes du désespoir.


Je sors de ma voiture, et j’oublie celle qui me suit depuis deux heures. Je m’avance vers une jeune femme, brune, des larmes sur les joues éclairées par les lampadaires. Voiture en rade. Mais je suis bien placé au creux de son âme tourmentée pour savoir qu’il y a plus que ça. Ma veste noire couvre comme toujours mon holster, auquel je ne pense même plus en m’approchant. Paumes ouvertes en signe de paix, d’apaisement, à paix mesurés pour ne pas la gêner ou la brusquer.



| Madame ? |


Je connaissais bien cette douleur. Celle d’avoir perdu quelqu’un. Combien de gens avais-je croisé avec cette souffrance, au fil des siècles ? Je m’approche encore.


| Vous avez besoin d’aide? |


C’était l’évidence même. Mais ça me semblait moins con que « ça va ? ». Non, ça n’allait pas. Cette personne souffrait terriblement. Je me rapproche encore.


| Je suis policier. Capitaine McRawne. Si votre bagnole est en rade, et votre téléphone aussi, je peux peut-être vous dépanner? |
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Anonymous
Invité
 Re: Nightmare ♦ ft Johan McRawne  Mer 9 Oct 2019 - 15:16



Nightmare
Johan && Nora

 La nuit se fait plus sombre et j’ai l’impression que mon âme pourrait sombrer dans ses profondeurs. Debout face à cette voiture je jette un œil à mon smartphone lamentablement explosé au sol. « C’est malin ! » J’espère de reprendre le contrôle, j’inspire profondément mais la douleur est toujours là et de nouvelles larmes apparaissent aux coins de mes yeux.  À ce stade on ne peut plus parler de tristesse et mais de mélancolie, mes entrailles tiraillées par une souffrance si intense que parfois seul le suicide semble pouvoir l’apaiser. Ne plus rien ressentir, ne plus souffrir … Je me penche en avant et m’appuie sur la voiture en fermant les yeux. Ainsi je ne vois pas la voiture arriver et je reste sourde à son moteur.

J’entends finalement une voix. Comme pour faire bonne figure j’essuie rapidement les larmes qui roulent encore sur mes joues mais mes yeux rougis ne pourraient mentir. Je me redresse pour faire face à mon interlocuteur. Son apparence me fait faire un pas en arrière. J’observe son visage pendant qu’il poursuit et se rapproche encore. Besoin d’aide ? Cette simple question me glace le sang. J’imagine déjà mon corps étendu à quelques pas de là. « Non … je  … ça va … » Je balbutie quelques mots, la terreur s’empare de moi. Probablement démesurée mais depuis cette nuit où je l’ai perdu je ne parviens plus à rationaliser quoi que ce soit une fois le soleil couché.

Encore un pas en arrière, je cogne mon talon contre le trottoir ce qui me fait légèrement chanceler. Mais je tiens debout. Regardant de tous côtés je cherche une échappatoire. Puis il se présente. « Capitaine ? » Je répète bêtement ce qu’il me dit. « Je peux voir votre plaque ? » Les mots sortent malgré moi. Je suis incapable de faire la différence entre une vraie plaque et un morceau de papier falsifié, alors pourquoi lui demander ça ? J’ai l’air ridicule et je m’en rends compte. Sans même attendre qu’il me montre son justificatif mais tout en restant à bonne distance je poursuis. « Je ne sais pas ce qu’elle a. Elle s’est arrêtée et ne démarre plus. » je croise les bras sur ma poitrine comme pour me rassurer et peut-être me réchauffer également. « Et moi c’est Nora. Nora Shaw. » Ainsi les présentations sont faites. Ressentant toujours ce sentiment d’insécurité j’attends de voir ce qu’il va faire. Mais à chaque fois que mon regard se pose sur la voiture, un vif pincement au cœur me rappelle tout ce que j’ai perdu.

@Johan McRawne

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Anonymous
Invité
 Re: Nightmare ♦ ft Johan McRawne  Jeu 10 Oct 2019 - 19:57
Le désespoir qui me serre la gorge, je connaissais fort bien. Qui aurait pu dire que des millénaires après la première expérience du genre, je me retrouvais une fois encore propulsé dans ce genre de situation, de problème, que je ne pouvais plus ni éviter ni contenir ? Il y avait eu tant de fois dans ma longue existence où je m’étais retrouvé dans cette situation. Ce n’était jamais amusant, ni divertissant pour un rond. C’était une plaie. C’était différent à chaque fois en réalité, car il y avait autant de désespoirs que de personnes. Il y avait autant de malheur et de sentiments que de personne, et si les gens pouvaient croire qu’une douleur pouvait en valoir une autre c’était totalement faux. L’existence de chacun était constamment parsemée d’embûches et de nuances parfois si infimes que c’était difficile à remarquer pour le quidam. Le fait était quand même que je devais avoir constamment l’impression de redécouvrir la souffrance et la détresse, et c’était pesant.


Plus d’une fois, dans les pires moments de cette longue existence, j’avais pu nourrir l’envie subite ou réfléchie d’en finir une bonne fois pour toutes.


Ressentir ce maelstrom de tristesse et de désespoir me ramenait à une autre époque, en Russie. Neige jusqu’aux cuisses. Froid polaire. Les canons qui se fendaient sous l’effet des températures extrêmes. Et ces hommes qui marchaient et agonisaient en même temps, des jours durant aux portes de la folie, sur la route de Vilna.


J’interviens donc, vers cette jeune femme brune quand je ressens une détresse qui lui est propre, et qui est terrible, bouleversante. Je lui demande si je peux lui porter assistance et la jeune femme trébuche sur ses mots, elle balbutie en disant que non ça allait. Bien sûr, elle ne pouvait pas le deviner… Mais je me sentais autant pris à la gorge qu’elle l’était elle-même et je savais très bien qu’il n’en était rien. En revanche, là où je suis pris un peu par surprise c’est quand la brunette me demande si je peux montrer ma plaque. Elle est perdue, déboussolée, et je sens bien qu’elle ne fait absolument pas confiance à qui que ce soit, et certainement pas à un inconnu comme moi.


Je produis la plaque comme demandé, lui déplie l’intérieur de la pochette où elle peut apercevoir mon badge et l’écussion, couplé au papier d’identité délivré par la ville qui décrivait ma fonction.



| La voilà. Je suis bien policier. Je vous promets, je vous jure que je ne vous mens pas. |


Je lève aussi mon autre main à mi-hauteur, paume ouverte, pour lui montrer que je ne tenais rien en main et que je n’étais pas venu vers elle avec quelque mâle intention que ce soit. L’inconnue désespérée me parle alors de sa voiture, et croise ses bras. Froid ou besoin de se rassurer ? Sans doute les deux ? Et elle lâche son prénom. Nora Shaw. Ca ne me disait rien mais jusque là rien d’anormal. Je me rapproche encore mais je lui laisse une distance de confort où elle pourra sans doute se sentir plus en sécurité. Après tout mon visage portait encore les marques bien visibles de l’explosion et de la fusillade de la veille, entre écorchures et brûlures, je n’avais pas la gueule des grands jours.


| Moi,c’est Johan McRawne. Je suis flic pour la ville. J’y connais pas grand-chose en mécanique mais si vous voulez, je peux vous appeler une… |


Je me fige. Je ressens quelque chose. Une haine brûlante, ardente, qui m’enflamme presque à son contact. Ca tranche énormément avec la tristesse de la jeune femme. Et je sais exactement d’où ça vient. Ca me traverse comme une vague.


| Nora, vous allez devoir me faire confiance. Pas de gestes brusques. Baissez-vous et calez vous contre votre portière. |


Je passe la main dans ma veste, et dégrafe la fermeture de mon holster d’épaule. Le type se rapproche. Apparemment innocent. Capuche baissée, mains dans les poches, il a l’air de se diriger vers l’épicerie toute proche. Mais je sais ce que son âme habite ; il est assez proche pour cela.


| BAISSEZ-VOUS ! |


Et je dégaine au moment où la rafale déchire la nuit.
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