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 Effet boomrang feat Johan

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 Effet boomrang feat Johan  Ven 16 Aoû 2019 - 20:18


Colère. Fracas. Son cœur pulsait, captif d’une cage thoracique trop étroite pour contenir ses émois. Les éclats de sa rage plantaient de vives lames entre ses côtes. A croire que des pans entiers de son esprit cherchaient une issue à la prison de chair qui lui avait été imposée. Un véritable combat déchirait cette antre de sang et d'os. Son souffle, pourtant, ne crachait qu’un nuage chaud et soyeux de vapeur, sans l'odeur de son combat intérieur. De toute façon, perdu dans l’immonde puanteur de Philadelphie, les déboires de son âme passeraient inaperçues.

Se fondre dans la masse devenait aisé dans la grandeur de la ville. Chacun connaissait la démarche à suivre depuis tout petit. Intérioriser et se jouer des apparences telle était l'obligation sociale à laquelle Aengus se pliait. Dans ce monde-ci tout devait être lisse, comme la chevelure des dames et délicat comme sa situation actuelle.

Le corps, malgré tout, gardait ses échappatoires, une soupape pour gérer la pression grandissante. La mâchoire serrée tressautait donc entre l’impatience et l’envie furieuse de s’enfuir. Brave mais pas inconsciente, la journaliste savait à quoi s’attendre. La mort cueillerait sa vie ou son ennui. Dans les deux cas, Aengus en ressortait gagnante. La douce agonie de son existence trop fade pour éveiller son intérêt cesserait ce soir. Adieu les amis soucieux seulement lorsqu’ils réclamaient un service. Adieu, courtisans et courtisanes aux masques enjôleurs et aux traitrises bien dissimulées.  

Ce soir, Aengus O’Griffin, ou Elwynn O’Griffin de son vrai nom, choisissait de franchir le cap et d’entrer dans la cours des grands. Sa tenue se prêtait aux jeux qui s’y jouaient. Un jean élastique flattait ses courbes autant qu’il lui permettrait de garder une liberté de mouvement à toutes épreuves. Un sac à dos contenait le matériel nécessaire à un interview et plus encore. Les armes avaient été bannies par invitation mais elle savait se débrouiller avec d’autres objets du quotidien pour se battre. Chemise passe-partout, petite veste en jean et cheveux noués apportaient une touche finale à son déguisement quotidien. Si son choix vestimentaire ne se restreignait pas de codes et d’obligations liés à son genre, son statut, sa carrière… , son look serait tout autre.

Arrivée. Fini de rêvasser. Ses doigts se crispèrent en s'arrêtant devant une librairie assez vieille pour avoir connue la grippe espagnole et probablement pire encore. A sa façade dégoulinante et sa porte humide, le bâtiment lui-même semblait souffrir d’une étrange maladie. Trop de moisissures. Après une profonde inspiration, la brune se décida à ouvrir la porte d’une main tremblante. La lumière à l’intérieure peinait à se faufiler parmi la poussière, les rayons surchargés et l’évident le manque d’hygiène dans les environs.


« Bonsoir… » Souffla la journaliste en s’engouffrant dans la petite pièce. Le libraire leva un œil maussade sur elle avant de lui accorder un signe de tête à peine accommodant. Le sens du commerce et des affaires avaient dû lui échapper. Sans plus d’attention pour lui, la jeune femme s’orienta vers un rayon ne particulier : la peinture et l’art. Les instructions constituaient un mystère. Les paroles sibyllines qu’elle avait sagement notées prendraient tout leur sens dans le premier rayon. Elle l’espérait.  Son instinct n’eut aucun mal à s’activer. Le premier test fut aisé à capter. Le bouquin trouvé, elle n’eut qu'à prendre la première lettre de chaque page indiquée pour former le message suivant, l’invitation à poursuivre en un autre lieu. Plus impersonnelle, cette phrase lui trotta dans la tête. Elle s’orienta alors vers le libraire pour lui demander conseil. A la lecture de ses mots, il sembla soupirer et s’éclipsa à l’arrière avant de lui tendre un guide touristique de la ville. Visiblement, on l’invitait à une petite balade dans l’histoire de Philadelphie.

Génial…

Prochaine étape, une petite place où une fontaine rappelait la période coloniale. Qu’allait-elle trouver là-bas ?

@Johan McRawne
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 Re: Effet boomrang feat Johan  Dim 18 Aoû 2019 - 1:12
Du sang, plein de sang, toujours plus de sang. L’équipe était saignée, aujourd’hui. Notre dernière action n’avait pas été menée dans un cadre habituel pour nous. Le SCU n’était pas bien grand et il avait déjà fallu se battre pour disposer de plusieurs paires de bras. Gaunt était mort en service. Sous mes ordres ; parce que j’avais foncé tête baissée. Forcément, avoir une expérience longue de siècles des siècles, ça permettait d’être pragmatique. Il n’y avait pas eu d’autre solution que l’intervention rapide et musclée, ce soir-là. Pas alors qu’une paire de collègues de la criminelle se faisaient violemment agresser et torturer par une bande notoirement connue pour son goût du carnage et de la mise en scène. Gaunt connaissait les risques du métier. Il savait qu’on misait notre vie à chaque fois qu’on s’en prenait à un nouveau malade, et qu’on pouvait tout perdre, y compris nos proches, si on ne faisait pas attention. Forcément, perdre nos proches, ça ne voulait pas dire la même chose pour eux que pour moi. Gaunt était marié et avait un gosse. C’était aussi le cas d’Anders. Deux enfants lui, déjà. Moi, je n’avais plus rien, plus personne. Et ce depuis bien longtemps.


J’avais mis longtemps à comprendre non ma nature, mais mon appartenance. Sans camarades de panthéon, sans aide d’aucune sorte et sans groupes de fidèles depuis deux siècles, je n’avais plus mes pouvoirs d’antan, ni mon importance. Je n’avais plus de gens qui m’entouraient. Ma distance avec l’Humanité était telle que je n’avais plus tant d’amis, ou d’autres connaissances, en dehors du travail que je m’étais choisi lors de mon retour aux Etats-Unis. Je n’étais pas totalement seul, il y avait bien cette disciple, que je m’étais choisie. Une psychopathe, une tueuse, dont j’avais senti l’égarement et la possibilité d’oeuvrer ensemble à la vraie justice. Le fait était que j’avais compris depuis un moment maintenant que si j’étais le Dieu Protecteur des Tribus, je n’avais plus la mienne depuis longtemps, et dans mon titre il y avait « des ». Je devais protéger les gens. Et même si mon pouvoir s’amenuisait progressivement, Lou et sa croyance m’avait donné un peu de force, autant que celle que je tirais de personnes qui continuaient à prier de loin les Anciens Dieux.


Alors, tant que j’aurais un peu de force, un rien, je continuerais à accomplir ma tâche. Parce que malgré tout ce sang et ces larmes, ces siècles de carnages, je ne savais faire qu’une chose, et je ne devais en faire qu’une, et une seule.


J’avais filé sa journée à Anders. J’avais bien senti qu’il n’était pas au meilleur de sa forme. Son âme n’avait plus beaucoup de secrets pour moi, à force de le côtoyer tous les jours. Prétextant du travail administratif, je lui avais dit qu’il avait assez de jours de congés pour faire ce qu’il voulait quelques temps. Lui aussi devait encaisser la mort de Gaunt, dont il avait été proche. C’est perdu dans les archives de nos enquêtes précédentes que je remarquais que j’avais un message non lu de la scientifique.


Possible tueur en séquences sur les bras ; similitudes entre les corps de deux personnes. Des indices. Des tonnes d’indices. Plus qu’il n’en fallait, et plus qu’il n’en existait la majeure partie du temps, quand le type en question faisait un peu gaffe. On me demandait de me rendre au poste 16, en plein coeur de la ville. Intrigué, me demandant si cette ville était naturellement dotée en malades ou si c’était moi qui les attirait, je m’y rendais… Et au bout de plusieurs heures d’épluchage des dossiers, des rapports, des listings de pièces à conviction et des verbatims de plusieurs entretiens, je trouvais quelque chose qui m’intriguait. On retrouvait une fontaine sur plusieurs photos. Et divers endroits, plusieurs fois eux aussi.


J’enfilais ma veste sur mes épaules, plutôt dépenaillée avec tout ce qu’elle avait endurée, et je m’y rendais en vitesse. Conviction qu’il se passait quelque chose, que je touchais peut être un des éléments du mode de fonctionnement de ce tueur, qui punissait ses victimes pour des torts réels ou supposés, sans les kidnapper et leur administrer une leçon avant.


Quand j’arrivais sur place, je notais qu’une personne était déjà sur les lieux… Et mon pouvoir, dans ce genre de cas me permettait de vite faire le tri entre les deux dames qui passaient à droite et qui ressentaient l’urgence d’un rendez-vous, d’un homme sans abri sur la gauche qui déprimait de solitude et de désespoir quant à sa situation. Elle, elle était apeurée et excitée. Comme à la recherche de quelque chose d’important.


Proche d’une victime ? Proche du tueur ? Autre?



| Mademoiselle ? Vous cherchez quelqu’un ou quelque chose ? Désolé de vous aborder, mais vous sembliez un peu perdue. |

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 Re: Effet boomrang feat Johan  Jeu 22 Aoû 2019 - 16:57
Sur les lieux, rien ne distinguait une zone particulière à observer. Devait-elle passer au point suivant sur la carte ? Curieuse de nature, la brune s’était avancée vers l’écriteau au pied de la fontaine. Date, créateur… rien de fameux. Des indices se cachaient potentiellement ailleurs. Comme dans une chasse au trésor, la quête des informations demandait de la patience. Le pas tournait autour de l’édifice comme s’il n’était qu’un rond-point jusqu’à se heurter à un homme, trop grand pour elle. Nez à nez avec l’individu, la brune fronça les sourcils. Le tueur se manifesterait-il de la sorte ? Devait-elle passer un test ? S’il était l’homme qu’elle attendait pourquoi se montrer de la sorte, à visage découvert et à la vue de tous ? N’était-il qu’une pâle copie, un faux qui souhaitait faire parler de lui sur le dos d’un autre ou était-il devenu trop sûr de lui ?

La tête s’inclina sur le côté alors qu’elle reculait d’un pas pour mieux examiner l’inconnu. En d’autres circonstances, la conversation aurait été plaisante. Comme pour tout être qui l’abordait, Aengus souriait, agréable et ravie de communiquer avec un semblable. La suite lui parut évidente. Le tueur avait fourni l’excuse idéale pour chasser les importuns ou pour se signaler à lui. Redressant son petit guide touristique, l’explication sautait aux yeux de l’intrus.

« Tout va bien. Merci, Monsieur. Je ne fais que visiter la ville. Se perdre fait partie du jeu. » Lança-t-elle d’une voix douce et enjouée, typique d’une vacancière en vadrouille.

S’il n’était pas l’homme qu’elle cherchait, il partirait. Nul ne doute que le tueur l’observait. Minutieux dans ses choix et dans ses actes, il ne laisserait personne l’aborder sans une suite de tests. Il s’amusait des énigmes et casses tête qu’il savait poser sur la route des victimes. Alors être abordée de la sorte ne pourrait que le faire fuir. Sans attendre, la brune glissait déjà son regard sur la fontaine avec cette curiosité renouvelée. Il n’y avait rien ici de toute évidence. Le point suivant apporterait peut-être plus d’informations, elle l’espérait. Perdue dans l’avancement de cette situation, la jeune femme s’intriguait tout de même de cette démarche. Est-ce si important de lui faire visiter la ville ?
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 Re: Effet boomrang feat Johan  Jeu 22 Aoû 2019 - 22:43
Je suis sur mes gardes. Ce genre de situation est toujours un peu compliqué, parce qu’on ne sait pas à quel point on touche ou pas quelque chose d’important du bout des doigts. J’ai les tripes qui remuent ; le véhicule que j’occupe depuis deux siècles s’agite, et l’enveloppe humaine s’apprête à devoir donner tout ce qu’elle a selon ce que je trouve, et dans quoi je me jette. Je suis armé mais ce n’est pas tellement une question d’équipement, quand on se lance dans ce genre d’investigation de terrain.


Il ne me faut pas longtemps, une fois sur place, pour repérer quelque chose de relativement louche. Cette fille qui traîne autour de la fontaine. Je ne sais pas qui elle est, mais en général les gens traitent les éléments de leur environnement avec une certaine distance ; il n’est que rarement question d’admirer plus de quelques instants un monument, même joli, sauf quand on a un appareil photo, un guide touristique, ou qu’on semble admirer la pierre plutôt que de chercher quelque chose de spécifique dessus ou autour. J’interrompts la jeune femme parce que je sens une urgence inexplicable… Et elle a bel et bien un petit guide en main.


Peut être que des siècles de sondage de l’âme humaine n’avaient finalement servi qu’à me rendre paranoïaque, à force de me plonger dans tant d’âmes corrompues… Allez savoir. La diminution de ma puissance pouvait avoir des conséquences imprévues, et ce ne serait pas absurde que ça finisse par me faire perdre les pédales. J’étais sur la corde raide depuis trop longtemps pour être toujours à cent pour cent confiant dans mes compétences. La jeune femme me répond, souriante, avenante. Mon visage se crispe dans un sourire gêné, désolé de la déranger, et plus encore, gêné par ce que je ressentais. Toujours cette forme d’urgence, comme s’il allait se passer quelque chose. J’avais déjà ressenti ça par le passé, parfois à raison, parfois à tort… Mais c’était l’expérience qui me donnait l’impression parfois, de revivre en boucle certains drames.



| Vous m’en direz tant, je me perds tout le temps, moi. |


Mince fantôme de sourire, mais mon téléphone vibre.


| Excusez-moi. |


Je fais quelques pas pour m’éloigner sans attendre de réponse, avant de décrocher. La voix d’Anders, fébrile, qui me dit qu’il vient d’avoir « notre homme » et qu’il doit « faire vite ». Je n’ai aucun moyen de sentir ce qui lui traverse l’âme, à mon collègue et partenaire. Mais il a l’air paniqué, en tout cas, soumis à une sacrée dose de stress. Il me glisse alors quelques mots. Patron, il va tuer la fille de la fontaine.


Mon coeur se fige. J’écarquille les yeux. En venant simplement regarder ce que je pouvais tirer d’un lieu commun à plusieurs photos du dossier, je venais de foutre un sacré coup de pied dans la fourmilière. Il va tuer la fille de la fontaine. Ce type joue avec moi, du coup. Il est là. Il nous surveille. Et il sait qui je suis, ou ce que je suis. Ou il s’en doute, mais ça revient quasiment au même. Je dois prendre d’instinct la meilleure décision possible. S’il la suit, il y a des chances qu’il connaisse sa vie à elle. A moins que ça soit moi, dont il suit les traces. Dans un cas comme dans l’autre, si ce n’est pas un imbécile, il sait que nous ne sommes pas ensembles, et que nous ne nous connaissons pas. Je ne peux pas sortir le numéro d’improvisation qui avait déjà pu fonctionner, dans le passé. La fille risquerait de toute façon de mal réagir.


Vite.


Je me retourne. Comme j’ai décroché, il peut faire le lien entre l’appel qu’il vient de passer au poste, et celui que je viens d’avoir. Je fais face à la jeune femme. Range le téléphone. Tout sourire.



| Bon et bien, désolé pour le dérangement. Si vous êtes paumée, vous pouvez reprendre par là pour récupérer un taxi ; les grands boulevards ne sont pas loin ! Bonne journée. |


J’essaie de me montrer affable comme le serait quelqu’un de particulièrement sociable dans la nuit. Mais aussitôt, je me détourne. Me fonds dans la masse. M’efface à grandes enjambées, pas rapide, tête baissée sur mon téléphone comme le ferait monsieur tout le monde. Pouvoir largement ouvert à mon environnement. Je sonde els gens qui m’entourent. S’il a téléphoner pour menacer, c’est qu’il n’est pas loin. Lui ? Non. Il est en retard. Elle ? Non, elle pense déjà à retrouver son mec ce soir, je le sens dans son impatience et sa frustration. Et lui ? Non. Je n’ai que quelques minutes pour m’éloigner et pour, je l’espère, le trouver. Maintenant, je suis responsable de cette fille. Et de tous ces gens qui nous entourent.


Bordel, t’es où, salopard?




[HJ et bien voilà, on y est finalement à nos posts séparés xD]
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 Re: Effet boomrang feat Johan  Ven 23 Aoû 2019 - 0:50
La brune ne remarqua qu’à peine le départ de l’homme à ses côtés. Sa réponse avait dû suffire. Aussi, lorsque le blond revînt pour lui indiquer le grand boulevard et les taxis, elle sursauta vivement. Le regard posé sur lui papillonna, incrédule. Habituellement, le monde préférait laisser les touristes se débrouiller. Ils étaient rares, ces êtres bienveillants. Est-ce que dans son malheur, sa route avait croisé une bonne âme ?

« Merci… » Souffla-t-elle dans son dos avec un brin de reconnaissance. Un sourire en éveillait souvent un autre. L’effet ricochet amusait la brune , habituellement instigatrice du sourire de départ. Pour une fois, elle se plaçait en position du rond dans l’eau. Aujourd’hui, elle recevait en sentant un baume passer rapidement sur son cœur. Malheureusement, ce dernier retrouva promptement son rythme effréné lorsque l’homme fut sorti de son champ de vision.

***

Si seulement les enfants pouvaient vous obéir à vie. David, père d’Aengus, remontait rapidement en direction de la fontaine. Sa fille s’exposait à des menaces qui la dépassaient. Armes et défenses laissées à la maison, elle était partie seule, sans lui, chasser un tueur en série. Si seulement ces gosses l’écoutaient sans ignorer que lui avait plus vécu qu’eux tous réunis ! Le feu rouge l’arrêta dans sa course. Impossible de poursuivre face au flot de voiture qui balayait l’air contre son visage. Cette pause imposée lui permit de reprendre son souffle et de se réfugier dans la prière. Entre ses doigts, David serrait son médaillon protecteur comme s’il était capable d’attirer les faveurs d’un dieu. S’il ne pouvait veiller sur sa fille à cette distance, que Toutatès, gardien des tribus garde un œil sur elle. Bon sang, que ce feu était long… Son regard tomba sur la carte qu’il avait lui aussi récupéré chez le libraire. En une journée, un assassin venait de doubler le chiffre d’affaire de cette bicoque. Est-ce que ça compterait comme une bonne action lors de la pesée de son âme ?

***

De son côté, Aengus avait continué sa route. Elle se retrouvait face à un carrefour et à un dilemme. Le guide lui laissait le choix entre deux branches, l’une remontait vers une petite chapelle abandonnée, l’autre suivait en direction d’un parc. Que choisir ? Le temps comptait. Son heure de rendez-vous approchait et elle ne savait toujours pas où il aurait lieu. Un comble ! Réfléchir lui demandait une concentration qu’elle peinait à trouver. Dans une logique qu’elle ne saurait expliquer, la brune s’orienta vers la chapelle. La fontaine avait été créée sous l’impulsion d’un évêque et le saint de la bâtisse trônait au sommet des flots. Ca ne pouvait être anodin. Le pas s’activa, martelant le sol d’une marche rapide, presque trop.

[HRP: pas pour longtemps. =P ]
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 Re: Effet boomrang feat Johan  Ven 23 Aoû 2019 - 23:25

L’urgence faisait réagir mon véhicule. L’adrénaline irriguait son système nerveux et le palpitant battait plus vite et plus fort. Ce n’était pas de la peur en tant que telle. Mais bien un haut degré d’appréhension, ce danger latent qu’on ressentait en même temps qu’une responsabilité énorme quand la vie de plusieurs personnes pouvait reposer entre vos mains. Tout se bousculait pêle-mêle dans ma tête. Avec une foule de « et si ? » potentiellement dangereux, funestes même, pour pas mal de gens alentours. Si ce type craignait l’implication de la police, il pouvait mettre ses menaces à exécution et s’en prendre à la jolie brune. Ou alors, il pouvait se sentir encore plus bousculé dans ses plans et ses préparatifs, et se mettre à tuer au hasard. Comme ce type que nous avions serré l’année passée, qui n’avait jamais été plus dangereux que quand les gars en bleu avaient enfoncé sa porte mais l’avaient laissé s’échapper par la fenêtre. Du meurtre ciblé d’escrocs qui « rendaient les gens malheureux » -c’étaient ses mots -, il était passé au meurtre aléatoire de gens qu’il croisait et qui ne lui revenaient pas. Entre autres, une femme de ménage d’école maternelle qui se rendait au travail, un chauffeur de bus, un agent de la voierie. Le seul point commun entre les victimes étaient qu’elles étaient toutes sur la route de ce mec. Je pouvais peut être me remettre sur les rails de cette enquête-là ? Ce type réagissait à l’opportunité. Mais c’était contradictoire avec sa façon de faire jusqu’à maintenant. Un type complexe, qu’il fallait cerner si on voulait éviter de recourir simplement au coup de bol.


Je ressentais quelque chose.


De la Foi. De la vraie Foi. Putain de merde, il restait encore des croyants dans ce monde des nouveaux dieux ? Je ressentais une âme que je reconnaissais, un type qui ressentait une profonde et vive inquiétude, et qui s’en remettait à… Moi. Je reconnaissais l’émotion, cette pitié toute entière dédiée à nul autre que votre serviteur.


Bordel de merde, depuis combien de temps n’avais-je pas ressenti un fidèle prier à portée ? Ca ne pouvait pas être une inquiétude. Les émotions de tous les gens que je croisais me parasitaient le ressenti des siennes, à cet oiseau rare, mais je parvenais encore à démêler ses émotions des autres. Inquiétude, pour sa fille. Une vive inquiétude. Ca allait jusqu’à la peur de la perdre. Il était pas loin… Revenant au coude de la rue vers la fontaine, j’y croisais l’homme. Assez âgé. J’étais stupéfait. Un authentique croyant ; de quoi encore justifier ma présence ici.


Plus de traces de la jeune femme, toutefois. Eh merde !


En plein stress, je tournais le regard dans toutes les directions. Rien. Je ne la voyais plus. Les émotions que je captais ne me rappelaient pas les siennes. Signe positif, pas de panique, pas de stress intense, rien qui puisse indiquer qu’il y avait quelqu’un en danger à proximité. L’homme était toujours inquiet, plus encore maintenant qu’il était… Lui aussi en face de la fontaine. Ca non plus, ça ne pouvait pas être une coïncidence.



| Monsieur ? Vous n’auriez pas vu une jeune femme juste là, à l’instant ? Brune, taille moyenne ? Elle disait qu’elle était perdue? |


L’inquiétude qu’il ressent est peut être pour elle. Quand c’est trop gros pour être une coïncidence, c’est que ça n’en est pas une.


[HJ J’te laisse continuer ta piste et répondre avec le papy, qu’on développe nos deux fils pour se réunir:)à ]

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 Re: Effet boomrang feat Johan  Dim 25 Aoû 2019 - 19:03
Respiration courte. Saccadée. David sentait le sol tourner sous ses pieds. Combien de victimes avait-il vu partir de la sorte ? Ancien policier, il connaissait cette sensation horrible dans le bas ventre. Communément appelée se chier dessus. Lorsqu’une voix l’interpela sur le côté, il tourna un regard perdu sur l’inconnu. Une brune ? Les doigts tremblants sortirent son portable pour montrer l’écran d’accueil avec son fils, sa fille Aengus et lui. Il se foutait bien de ce que lui racontait le brave homme. Il ne pensait qu’à sa fille, obnubilé et obsédé par la perspective de la perdre. Il se fichait des politesses et des manières. Il voulait récupérer sa fille unique !

« Perdue… Elle voulait aller où ? » Il ne pouvait s’empêcher de redresser le nez pour observer les environs. Quel côté choisir ? La chapelle ou le parc ? Car la prochaine étape était soit l’une soit l’autre. Plaçant le guide sous le nez du flic, il pointa comme le pu avec le téléphone la chapelle puis le parc. Le blondinet pouvait parfaitement lui parler d’une autre femme. David s’en fichait car c’était le seul indice qu’il avait à portée. Il venait de prier et il avait envie de croire au miracle !

***

Aengus poursuivait son chemin. Cette chapelle se trouvait adossée à une ancienne bibliothèque universitaire. Les lieux semblaient déserts. Pas une lumière ne venait taquiner les vitraux. La lourde porte en bois demeurait fermée à toute tentative d’ouverture. Par où passer ? Est-ce qu’elle devait, là aussi, passer au point suivant ? Non. Non. C’était trop étrange car elle était restait d’entendre une musique à l’intérieur. Etouffée et murée, la mélodie ne lui parvenait que par intermittence. Du morse… Les silences formaient un code en morse. Après une rapide recherche sur internet pour trouver le code, elle put déchiffrer une suite de quatre lettres sans le moindre sens. En marchant autour de l’édifice, elle s’assurait de ne rien louper. Là, la trappe avec le cadenas. Le code l’ouvrirait peut être et elle devrait s’immiscer par la trappe. Rien de rassurant en somme. Le cœur battant à rompre, elle se demandait si elle devait réellement poursuivre dans ce genre de délire. Le noir ne la rassurait en rien et l’odeur de putréfaction humide qui sortait en ouvrant n’était pas pour la rassurer !
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 Re: Effet boomrang feat Johan  Dim 25 Aoû 2019 - 22:46
Le coeur de mon véhicule fait battre le sang à mes tempes, et il est difficile de voir où tout cela peut nous mener. C’était toujours comme ça dans ce genre de situation, quand on n’en était encore qu’aux prémices d’une chasse à l’homme, qu’on n’avait encore aucune étendue de ses capacités, de ses motivations, de sa manière de faire. Quand on ne savait rien, on nageait littéralement à l’aveugle et dans ces circonstances il était très dur de pouvoir se décider à quoi que ce soit. Si on s’inclinait à droite, il se pouvait très bien que le type soit parti à gauche, et inversement. Les choses n’avaient vraiment rien de facile. Il ne fallait pas que j’aille à trop de réflexion, parce que je n’avais de toute façon pas assez d’éléments pour appuyer une réflexion quelle qu’elle soit.


L’homme que je sentais pouvait peut être m’aider. Peut être ; ce n’était pas dit, loin de là. Déjà, il semblait au comble de l’angoisse et je pouvais très bien sentir dans son esprit à quel point il était paumé sur son environnement immédiat mais concentré sur le problème qu’il occupé, sur la personne pour qui il s’inquiétait. L’homme redresse quand même le regard et me sort un téléphone, avec une capture d’écran où je le voyais, avec un autre garçon, et une fille… Qui n’était autre que celle vue tout à l’heure. Il me demande alors où elle voulait aller. Je fouille dans ma mémoire ; j’étais tellement pris dans le passage en revue en règle des émotions des gens qui m’entouraient que j’avais déjà l’impression qu’une vie était passée.



| Elle traînait autour de la fontaine et elle se disait perdue dans sa visite de la ville. Elle avait un guide touristique à la main... |


Et c’est là que je vis ce qu’il tenait à la main.


| Le même que vous! Attendez, il doit y avoir autre chose, c’est obligatoire… |


Bon, ça n’aidait pas forcément dans l’immédiat. Mais je devais réfléchir à autre chose. De quoi parlaient ces meurtres ? Les liants, les points communs, les modes de réception des corps ou de mise à mort des victimes. Je fronçais les sourcils.


| C’est votre fille, c’est ça ? Elle avait le même guide, et vous débarquez trois minutes après elle avec le même. On démélera tout ça après mais vous avez les mêmes infos qu’elle. Ouvrez votre guide. Lisez moi le passage sur la fontaine. |
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 Re: Effet boomrang feat Johan  Lun 26 Aoû 2019 - 10:58
Utilisant la lampe torche de son téléphone portable, la brunette posa son pied sur la première marche. Lutter contre la nausée demandait un effort important. Les élans de puanteurs qui remontaient vers la surface lui retournaient l’estomac. Ca puait, dans tous les sens du terme ! Les grincements du bois, moisi par endroit lui rappelaient de prêter attention à l’endroit où elle posait les pieds. Si la marche cédait sous son poids, la chute risquait d’être douloureuse. Se casser une jambe maintenant l’empêcherait de remonter. Lentement, elle finit par arriver en bas. Un petit couloir glissait sous la chapelle. L’espoir d’entrer dans l’édifice, éclairé et probablement à l’air plus respirable, poussa la journaliste à avancer précautionneusement. La tête baissée pour éviter de se cogner au plafond bas, elle ne pouvait voir très loin. De toute façon, il était indispensable de regarder où elle posait les pieds. Les vieilles pierres avaient été creusées par le temps. L’humidité les rendait d’autant plus glissante. Tendue à l’extrême, elle bondit lorsque la trappe derrière elle se referma brusquement.

« Non. Non. Non. » Souffla-t-elle en choisissant de courir vers le fond d’où lui parvenait la sonnerie d’un téléphone. Avec attention et sur ses gardes, elle ouvrit la porte et pénétra dans une petite pièce toujours aussi sombre. Visiblement, l’endroit servait autrefois à converser le vin. La pièce ne contenait qu’un téléphone posé au sol et qui continuait à sonner. L’attrapant avec rapidité, Aengus décrocha.

« Bonsoir, Elwyn. Je suis ravi que tu ais réussi à parvenir jusqu’ici. »

Alors ça y est… Elle avait son interview ?

***

« Et vous vous êtes flic… » Pesta David, lassé d’entendre énoncer des évidences. « Ma fille avait rendez-vous avec un mec qui prétend avoir déjà tué une vingtaine de femmes. S’il vous a vu…. »

Vingt femmes... A raison de deux par an, cet homme tuait depuis dix ans. Il l'avait fait dans la plus grande discrétion jusqu'à présent. Maintenant qu'il avait pris en assurance, il souhaitait la reconnaissance et la gloire pour son art.

Plaçant le guide entre les mains de Johan pour qu’il lise tout seul et comme un grand la description de la fontaine, il s’avança vers l’édifice. David n’était pas ici pour faire du tourisme. Cette fontaine avait probablement son importance mais lui, il bossait à l’ancienne. Aussi lorsque sa montre sonna à son poignet, il bloqua sa respiration. C’était l’heure. Sa fille venait de rencontrer un meurtrier, seule et sans arme. Il n’avait plus qu’à espérer que la formation qu’il lui avait fournie jusqu’alors porterait ses fruits.

« C’est une perte de temps. »

S’il savait à quel point il avait raison… Le guide n’annonçait que peu de détails sur la fontaine. Il évoquait un vieil écriteau datant d’un siècle. Puis il précisait que la fontaine avait été détruite par un orage et que la tête de l’ange à son sommet avait alors mystérieusement disparu. Elle n’avait été reconstruite que depuis une dizaine d’année en même temps que la rénovation du parc. Malheureusement, les fouilles dans le jardin n’avaient pas permis de retrouver la tête. Cet ange avait été dessiné, à la base, pour rappeler que Dieu pouvait tout voir d'en haut, qu'il savait tout et qu'il pourrait donc, le jour du jugement dernier, décider du sort des hommes en toutes connaissances de cause.
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 Re: Effet boomrang feat Johan  Lun 26 Aoû 2019 - 23:08
J’essaie de réfléchir aussi vite que possible. D’anticiper. Que ferait ce tueur ? Je n’ai aucune donnée. Je ne sais même pas si le dossier qu’on lui impute est bien composé de ses victimes à lui, ou d’autres victimes. Je ne sais rien et je dois composer à l’instinct, je dois composer à l’expérience. Les tueurs en série étaient plutôt neufs pour moi. Avant l’époque moderne, ils étaient plus rares, et je les identifiais facilement dans la masse. En réalité, c’était l’abandon des fonctions militaires, de guet, ou de la police à l’ancienne qui en laissaient autant dehors. Jadis, les plus terribles specimens de l’humanité étaient concentrés dans des corporations spécifiques ; bandits de grands chemins et autres écorchards, soldats ou d’autres métiers qui inclinaient à la violence. Le plus proche de ce que j’avais connu des meurtriers d’aujourd’hui, c’était un boucher de Leipzig, un véritable ogre… Qui cachait des abats humains au milieu de sa production de viande bovine. C’était même par accident que je l’avais découvert, à l’automne 1811, quelques mois avant la Russie. Plusieurs soldats du Régiment du Prinz Anton avaient été portés disparus, mais leurs collègues avaient été convaincant sur le fait qu’ils n’auraient jamais déserté. C’était la première fois que je me servais de mes pouvoirs pour chercher quelqu’un qui tenait plus du monstre que de l’homme ; aux temps jadis, ces pulsions étaient laissées libres d’expression sur les champs de bataille permanents de mes tribus.


Je ne ressentais toujours pas la jeune femme ; notre échange avait été bref, mais j’avais eu le temps de prendre un aperçu de son âme. Le vieil homme me balance que je suis flic, et je me dis qu’il a dû me reconnaître à la démarche. Le genre d’âme que je lisais là m’était familier, et si je laissais l’expérience parler pour moi sans doute aurais-je reconnu un collègue.


J’écarquille les yeux quand le vieux me dit que sa fille a eu rendez-vous avec quelqu’un qui se réclamait de vingt meurtres. Vingt, j’en doutais. Les tableaux de chasse aussi impressionnants étaient fort rares, surtout à une époque où le quotidien des citoyens était passé à la loupe aussi bien dans la sphère publique que privée… Les dossiers des disparitions étaient passés en revue à chaque découverte de corps. Quoiqu’il en soit, en théorie, ce n’était pas un boulot pour moi. Mais maintenant que j’étais sur place, et que le vieux sous entendait que je puisse avoir quoi que ce soit à voir avec sa disparition me faisait monter en tours/minutes. L’homme s’impatiente. Je le sens, il a peur.



| Taisez-vous une minute, l’ancien, j’essaie de me concentrer. |


J’en arrivais à la lecture du dit passage, convaincu que je trouverais bien quelque chose. Il y avait souvent de vagues motifs religieux ou ésotériques comme justifications aux tueries de ces détraqués. Je relevais les yeux.


| Regardez le nom de la Fontaine! |


C’était le même qu’une place, plus loin, où se trouvait une bibliothèque et un bâtiment religieux. Pas de mon culte, bien évidemment, mais de celui du Nazaréen. Je lui fais signe de me suive, même si forcément à son âge ce n’était pas simple.


| Si vous avez ce carnet en main, c’est pas pour des prunes. Et vous votre fille a rendez-vous avec un type qui se vante d’avoir tué des femmes, et vous la laissez filer ? On peut encore la rattraper. Si on tombe au milieu d’une séquence de ce malade, il va prendre son temps. Allons y! |


Et on courait droit dans la direction indiquée. Je tirais mon téléphone.


| Anders ? J’ai une urgence. Balance moi tous les renforts sur la chapelle St-Joseph ! Discute pas, vous me bouclez le quartier, mais pas de sirènes. Fuite de gaz ou ce que tu veux, tout le monde reste hors de vue de l’endroit, et vous attendez mes instructions, ok? |
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 Re: Effet boomrang feat Johan  Mar 27 Aoû 2019 - 12:11
David se moquait bien des remarques de l’inconnu. Lui, il aurait voulu s’élancer vers le point suivant de la carte sans passer trois plombes à mater une fontaine. Et il aurait eu raison visiblement. Plantant son allier d’infortune avec son petit discours, il se rua vers la porte, analysant la présence éventuelle de piège ou d’indices pouvant le conduire à sa fille. Rien ici. Il devait y avoir une autre entrée. Tournant autour, il arriva finalement devant la trappe. Il aurait réellement dû mieux lui enseigner la prudence, à cette gamine. Pas le temps de se morfondre Accroupi devant la trappe métallique, il observa les contours. La fermeture était assez rare, comme si une jointure maintenait ensemble hermétiquement clos. Habituellement, ces portes étaient en bois, pourquoi celle-ci l’était en métal. Pourquoi … ? La trappe semblait munie d’une serrure épaisse, digne d’un coffre-fort. Sans la clef, le forcer prendrait bien une heure. Il fallait cette clef !

David ne prêtait pas réellement attention à la vieille peinture sur le mur et qui se dévoilait au fur et à mesure qu’il arrachait les plantes comme pour trouver un mécanisme. Pour lui, ce n’était qu’une peinture comme tant d’autres dans un lieu de culte. Pour un œil averti, même si la peinture semblait fatiguée et passée, elle était assez récente, gommée pour lui donner l’air ancienne. De plus, elle représentait un célèbre tableau  de Ruben. La chute d’enfer des Damnées était représentée à la perfection et pourtant une partie du tableau manquait, celle représentant le faisceau de lumière. Pourtant, si l’on si l’on s’imaginait le faisceau lumineux censé se trouver à la place des pans de murs délabrés, on pouvait remonter une petite pierre, visiblement mal emboitée dans les autres, la tirer et trouver la clef.

« Elle va manquer d’air… »

***

En contre bas, Aengus tentait de réaliser son interview. Elle avait obéit sagement, allumant les sept torches sur les murs comme lui avait réclamé le tueur. Néanmoins, la voix déformée au bout du fil semblait désirer tout autre chose. Il lui racontait l’histoire d’un ange qui avait perdu la tête. Bizarre, Aengus ne se rappelait pas avoir déjà entendu parler d’un ange fou. Lorsqu’il eut terminé, le ton se fit plus menaçant.

« Tu n’as pas respecté l’accord, Elwynn. »

Se raidissant, la brunette s’attendit au pire. Pourquoi tenait-il un tel propos. Elle avait réussi à semer son paternel en l’envoyant en premier sur une fausse piste. Personne n’avait pu savoir qu’elle était ici et encore moins la suivre.

« Non. Je vous assure. Je suis seule. »

« Ils sont en train de bloquer le quartier. Je ne tolère aucune trahison et il te faudra payer d’une vie pour avoir rompu un accord avec moi. » La respiration bloquée, la brunette sentit un frisson glacée lui remonter le long de l’échine. Il allait la tuer ? Par où ? Comment ? Il n’y avait aucune ouverture ici pour venir l’attaquer.

« Le chemin vers la clef en deux parties est divisé. Par un dilemme tu sauveras, l’âme de mon bras. Sous la tête de l’ange tu trouveras la voie pour toi et le premier chemin tu arpenteras. Accompagnée, il te faudra avancer. Ton allier j’ai choisi celui qui de la bouche des enfers  fera jaillir la lumière. »

Notant tant bien que mal le message dans un coin de sa tête, la journaliste entendit son interlocuteur raccrocher. Deux parties, ok. Ce n’était pas compliqué. Mais pour le reste… Pas le temps de réfléchir, les flammes des torches commençaient à vaciller et Aengus comprit rapidement pourquoi. L’oxygène venait à manquer, si elle ne trouvait pas une sortie, elle s’éteindrait comme ces flammes. Dans un élan de panique, elle se rua vers la trappe et tenta de la pousser. Fermée…
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 Re: Effet boomrang feat Johan  Mer 28 Aoû 2019 - 14:10
Bon, c’était pas gagné de bosser avec ce type. Dans quoi je m’étais lancé encore ? Les humains préféraient révérer les nouveaux dieux, aujourd’hui. C’étaient des valeurs sûres, plus tangibles que je ne l’avais jamais été. Le bras armé d’une justice décatie. Brutale, sans concession, mais tellement aveugle aux enjeux, aux pulsions et aux drames d’une époque incomprise. Le type ne s’arrête pas, et suit sa carte qu’il m’avait dit de ne pas lire. Les événements allaient trop vite pour que j’y comprenne quelque chose, alors je n’essayais pas de lutter. Je suis le mec qui était perdu et qui d’un coup sait où il doit chercher, autour de cette foutue chapelle. Une maudite trappe se trouve devant nous, une drôle d’ouverture et de protection, le tout en métal… Et visiblement, pressurisée. Le tout peut être à l’aide d’une manivelle à l’intérieur ? C’était d’habitude le genre de porte si étroitement fermée que l’on retrouvait pour protéger des endroits précieux et fragiles, ou qui contenaient des choses précieuses ou fragiles.


La dernière fois que j’en avais vu une du genre, c’était une pièce de rangement derrière le cabinet d’un notaire assassiné, où il planquait tous ses contrats tendancieux. La porte blindée avait fait un sacré bruit quand on avait fini par l’ouvrir, comme si la résistance était telle et le serrage si étroit, que l’encadrement plus classique de la porte en avait souffert. Quoiqu’il en soit, cette histoire pue l’embrouille. Il est clair que l’endroit est équivoque et je vais presser le vieux de questions quand on aura fini, et qu’on aura retrouvé sa fille. Ces deux gus jouaient aux innocents, mais ils semblaient bien avoir les mains pleines.


Le vieux est déjà dans l’urgence. Il arrache les plantes pour dégager les contours de la porte en vue de trouver la poignée.



| Vous perdez votre temps, si tout ça, c’est la construction du type, il n’aurait pas laissé l’accès libre aux néophytes. Ce genre d’endroit c’est une antre, quelque chose de privé, qu’il ne laisserait pas ouvert aux quatre vents. |


Je passe ma main sur les peintures qui s’écaillent facilement, passée sans sous-couches et avec précipitation, sans doute patinée avec du papier de verre pour l’abîmer ; on apercevait sur les plaques de peinture. Je cherchais une amorce, une serrure, une prise, n’importe quoi. Comment un type, qui que ce soit, avait pu faire installer ce système ici ? J’espérais qu’Anders avait bien compris ce que je lui avais dit, et que les environs étaient bouclées. Mes doigts finissent par trouver quelque chose. Je tire une sorte de brique défoncée, qui tombe. Avec une clef.


| J’ai ! Restez derrière. |


Serrue, clef, tout tourne, tout s’enclenche. Et derrière, une femme à qui je tends la main.


| Vous ! Où est-il ? | Je la tire hors de la cavité. | Où ? |
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 Re: Effet boomrang feat Johan  Jeu 29 Aoû 2019 - 15:35
Reconnaissante de l'assistance, sa boucle restait close. David avait toujours été laconique, de toute façon. Néanmoins, c'était bien lui qui avait arraché les plantes du mur et dévoilé la peinture. C'était lui encore qui avait le guide dans les mains et toujours lui qui était arrivé jusqu'à cette trappe. Alors non, il ne perdait pas son temps. Un son de l'autre côté lui assura qu'une vie se trouvait là. Sa fille sans doute!

Docile, il recula puis s'avança lorsque sa tête blonde apparue sous son nez. Essayez donc de retenir l'amour paternel ! Un réel soulagement ainsi qu'une réelle reconnaissance l'envahissait. Même si l'inquiétude retombait légèrement, la question de son état physique et psychologique continuait à le perturber. Son petit bébé était vivante. C'était déjà un bon point. Il allait enfin pouvoir l'éloigner de ce merdier, la ramener à la maison même s'il doutait qu'elle y reste.

***

Aengus sentait sa tête tourner. Impossible d'éteindre les torches sans se brûler. Le sol n'était que pierre et elle n'avait pas assez de vêtement, de chaussures solides ou autre pour étouffer les flammes ardentes. Alors elle cherchait cette stupide tête d'ange, touchant les murs, regardant le sol... Rien. Il n'y avait que du vin ici. Lumière, flash... De l'air. Soulagement. Sans réfléchir, sa main attrapa celle tendue pour l'aider à sortir de cet enfer.

"Quoi?" De quo parlait-il ? Qui cherchait-il ? Pourquoi était si peu précis alors que le temps semblait lui manquer ? Un éclair de génie lui traversa l'esprit. Oh... LUI. Aengus secoua la tête à la négative. Cette information lui manquait. Il n'avait pas été assez idiot pour se déplacer en personne. Dommage. Pourquoi est-ce que sa main moite et tremblante ne parvenait-elle pas à lâcher celle de Johan ? "Pas ici. Pas dedans." Finit-elle par répondre maintenant capable de respirer correctement. Curieuse, comme toujours, la jeune femme plongea son regard dans celui de l'inconnu. Etrange. Pourtant, elle n'eut pas le temps de s'étendre en parole. Le téléphone du tueur sonnait à nouveau entre ses doigts. La brunette le contempla une seconde avec un brin de curiosité renouvelé mais aussi d'appréhension, pas pour elle, pour la femme qui devait mourir si elle échouait. Sans attendre plus longuement, elle décrocha.

"Passe moi l'homme qui t'a ouvert..."

Le portable se tendit vers Johan avec un brin de déception. Elle avait tant de questions à lui poser !
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 Re: Effet boomrang feat Johan  Ven 30 Aoû 2019 - 23:19
La jeune femme est là. Bien en vie. Elle ne semble pas super malmenée. Le vieux est soulagé, forcément. Il a tout donné pour vite retrouver sa fille, même si les circonstances de tout ce bordel étaient assez louches. Le type forcément ressentait un soulagement dingue qui aurait pu me faire chialer ou me gonfler le coeur jusqu’à l’explosion, mais j’étais encore bien trop sur le qui-vive. Le fils de pute qui l’avait mise là, la jeune femme, était tout à fait capable d’être encore dans les environs. Forcément, quand elle sortit enfin, elle semblait totalement déboussolée, perdue, et je voyais à son regard qu’elle ressortait d’un sacré moment de flippe. Elle venait d’avoir eu peur, peut être pas celle de sa vie, mais pas loin.


Je la tire hors de la cavité et elle retrouve l’air libre. Sa main ne lâche pas la mienne, et même la regarder me la serrer ne semblait pas la faire lâcher prise. Je ne lui en voulais pas, mais si elle avait rencontré le tueur… Non, elle le niait justement, en disant qu’il n’était pas là. Elle reprenait son souffle, comme si elle avait couru mais ça semblait différent comme effet, alors je fronçais les sourcils.



| Ca va vous, vous allez bien mademoiselle? |


Parce qu’elle n’avait pas franchement l’air. Elle confirmait en tout cas que le type était pas là. Choux blanc alors. Téléphone en main, je pressais le bouton de rappel automatique du dernier correspondant. Il n’avait fallu qu’une sonnerie pour que le collègue au bout du fil ne décroche ; tout le monde semblait bien sur les rotules à propos de l’enquête, pendus à ce qu’il se passait ici en première ligne.


| Envoie tout le monde, le type est peut être encore dans le coin. Mais il n’est pas dans la chapelle. Il doit avoir un moyen de nous observer, c’est pas possible autrement, et s’il le fait, c’est qu’il n’est pas loin! |


C’était stupide. Le tueur le plus con de l’univers. En plus ici, on était pas non plus sur une esplanade de dingue. S’il nous avait vu la première fois, qu’il continuait de nous guider comme ça, c’est forcément qu’il devait nous regarder. La jeune femme est aussi au téléphone. Et me le tends. Coup d’oeil dans ses yeux à elle. Je comprends que c’est lui. C’est lui qui l’a mené ici.


| Ouais? |


[HJ je te laisse l’honneur du tueur, comme ça y’aura une cohérence d’ensemble avec tout ce que tu as développé jusque là. Sinon comme on en a parlé, ça va partir dans tous les sens avec moi.]
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 Re: Effet boomrang feat Johan  Dim 1 Sep 2019 - 15:53
Les doigts autour de sa médaille, le vieil homme remercia rapidement son dieu. Il reprendrait ce point plus sérieusement lorsque l’urgence serait passée. David pinça les lèvres en observant le jeune blondinet à l’action. Il savait prendre les choses en main. Impossible de nier ses capacités de leader. Néanmoins, il avait l’air de sous-estimer ce type, ce meurtrier qui en avait après sa fille, son unique fille, sa perle rare. Il en avait vu beaucoup, des hommes de loi se croire plus malins et en oublier de rester sur leur garde. Alors il profita de l’inattention de tout le monde pour descendre dans la trappe. Qu’avait fait, ce type, à son bébé ? Il observa les torches au sol, toujours en feu, supposant que sa fille avait tenté de les éteindre pour conserver son oxygène.

Aengus inspira, se redressant pour tenter de trouver un indice sur cette tête d’ange. Elle reprenait ses esprits et son calme. Plus encore, elle sortit un calepin de son sac afin de noter l’énigme du tueur. Il était primordial de ne pas l’oublier. Une première réponse venait de s’imposer à elle. L’homme qui prendrait la deuxième route à ses côtés serait donc cet agent, ce blond qui l’avait abordé à la fontaine. Un brin de rancœur s’éleva à son encontre. S’il lui avait foutu la paix, elle ne serait pas dans cette situation. Il avait brisé le contrat qui l’unissait à ce tueur. Même si sa curiosité naturelle et l’affection qu’elle accordait à tout être humain de la planète lui permettaient de garder de la sympathie pour lui, elle ne pouvait s’empêcher d’imaginer ce qu’il en serait sans cette intervention. Sans attendre, elle emboita le pas à son paternel en contre bas.

« On dirait une cava à vin. » Souffla-t-elle dans son dos.

« En réalité, je penche pour une crypte. » Rétorqua le paternel en se baissant pour ramasser au sol le guide qu’elle avait lâché en se ruant vers la sortie. « Probablement celle d’un bienfaiteur. Ca doit être dans ton guide. Que vas-tu faire à présent ? » Poursuivit-il en serrant le guide contre lui, comme si la priver de cette lecture la garderait près de lui.

«Tu dois me laisser continuer. Votre intervention a mis encore plus la merde. Je serai aller voir les flics après l'interview mais maintenant il pense que je l'ai trahi et il a choisi de tuer une fille pour se venger. Forcèment que je vais tout faire pour la sauver! Pour ça je dois trouver la tête d'un ange... alors fais moi voir le guide, s'il te plait. »

Au téléphone, la réponse ne se fit pas attendre. Une profonde inspiration donna le ton. La voix modifiée sonnait étrangement aigüe.

« Tu es donc la main du diable… Beau déguisement que tu portes là. » Un léger rire tinta de l’autre côté. « Elle n’a pas obéi et devra en payer le prix. Puisque tu as voulu jouer, il te faudra deviner. A minuit, le poison suit et la ronde des plats une centaine d’âmes cueillera. Leur réception ne sera que déception car il te faudra faire un choix, les sauver ou me tuer. »

Et sans plus de précision, le tueur raccrocha.
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 Re: Effet boomrang feat Johan  Jeu 12 Sep 2019 - 21:48
J’écoute au téléphone, le palpitant du véhicule se serrant à l’idée qu’il ne peut s’agir que de Lui. Je ne suis ni apeuré ni excité, simplement convaincu que les choses vont continuer à mal se passer maintenant que je l’ai au bout du fil. Si la jeune femme est toujours en vie et que je peux m’en féliciter, c’est tant mieux. Mais je sais aussi que du coup, par pulsion ou par frustration qu’importe, il va continuer son œuvre tant que je ne l’aurais pas arrêté. Je comprenais aussi que j’avais affaire à autre chose qu’un tueur au hasard. Peut être quelque chose de religieux, au regard du choix de l’endroit, et de la fontaine avec sa signification ? Allez savoir. Pour l’instant je n’en sais que trop peu. Je fais signe au loin aux hommes de la police qui s’élancent pour verrouiller le périmètre que j’ai besoin qu’on triangule la communication sur mon téléphone. D’ici à ce qu’un agent ne joigne Anders et que celui-ci se mette en route, ce serait sans doute trop tard mais je me devais d’essayer, combien d’imbéciles pensaient encore qu’il fallait une minute pour tracer un appel ? Beaucoup de tueurs n’en savaient pas plus que dans les séries télévisées, et c’était parfois notre chance.


Dans mon dos, père et fille semblent se chamailler alors que la voix me vient du téléphone. Déformée. Forcément. Le type n’est peut être pas un professionnel de la mort, ou peut être que si, mais au moins a-t-il eu le bon sens de masquer son timbre de voix, ce qui ne nous mènera donc à aucune piste. La main du diable ? Le type était taré, déjà. Et pétri de toutes les conneries habituelles des tueurs en séquences. Un déguisement ? Je ne portais que des fringues normales. Et il ricane le bougre. Je le laisse finir. Il parle de la fille. Il va la punir. Et dit que je devrais deviner. Le poison ? Ronde des plats ? Et il raccroche.


Je me tourne vers les flics les plus proches, qui écartent les mains en signe qu’ils n’ont rien trouvé dans les environs. Un autre plus loin me confirme qu’on n’a pas sa position.



| Putain de merde! |


Je me rapproche du vieux et de sa fille.


| Pourquoi vous ? Que vous veut-il ? Il vient de me menacer de tuer des tas de gens par poison. Mariage je pense, ou réception du genre. Je vais mettre les gars en bleu sur le coup. On va pouvoir l’éviter, quoiqu’il arrive un événement de cette taille on va vite le trouver, et on pourra les sécuriser. Tous au besoin. Mais c’est peut être une diversion. Que vous a-t-il dit à vous, mademoiselle ? On doit l’attraper avant qu’il nous force à ses foutus choix à la con. |
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 Re: Effet boomrang feat Johan  Mar 1 Oct 2019 - 16:09
Johan avait gagné la confiance, modérée, du paternel. Il s’éloigna donc pour s’enfoncer dans la cave et observer le fond. L’odeur nauséabonde qui se dégageait le poussa à explorer plus loin que ce qu’Aengus n’avait osé parcourir. Il découvrit d’ailleurs une petite porte qu’il ouvrit sans peine.  

« Du poison ! » La jeune femme secoua la tête, cherchant dans un coin de sa mémoire l’évocation qu’aurait pu faire l’assassin à ce sujet. « Non, il m’a parlé de la tête d’un ange qui avait perdu la sienne. Je dois retrouver… C’est quoi ca ? » Demanda soudainement Aengus en redressant le nez de son bouquin pour pointer du doigt les torches au sol. Oh, elle savait ce que signifiait le changement de couleur des flammes et leur crépitement. Un gaz tapissait lentement le sol de la cave, remontant progressivement à eux. Elle n’eut pas le temps d’approfondir.

Un puissant élan de crainte assaillit le paternel devant la vision d’horreur qui l’attendait derrière la porte. Rapidement rejoint par cet instinct particulier, trait spécifique des vétérans, la peur se mélangea à l’action. Montée d’adrénaline.

« SORTEZ ! » S’écria le père en remontant rapidement vers le duo. Aengus pivota avant d’empoigner fermement le bras de Johan dont l’obéissance demeurait incertaine. En tant que fille, elle n’oserait remettre en cause cette autorité, surtout lorsqu’il l’exprimait ainsi.  « DEHORS ! »

‘Gus avait réagi en première, pour s’élancer vers la sortie sans comprendre la raison de cette soudaine folie. Ils avaient le temps, non ? Ce gaz-là ne pouvait les blesser, ni même s’enflamme. Elle ignorait que David, en ouvrant la porte avait, malgré lui, laissé échapper un autre gaz, qui, en se mélangeant au premier, s’enflammerait au contact des flammes. De la chimie complexe… Heureusement, la confiance aveugle en son paternel la poussait à suivre sans se poser plus de questions. Soudainement, le fond de la cave s’embrasa laissant la partie où ils se trouvaient plus tôt exposée à une forte chaleur, empêchant de respirer correctement. Heureusement, ils atteignirent la surface avant de se faire lécher par le nuage de fumée. Le paternel, plus en arrière, respira malgré lui les émanations. Toussant, il tituba dans le sillon du duo plus en avant. A l’abri, il se redressa et tourna vers Aengus un regard furibond. La rage s’entremêlait à une multitude d’émotions. Il connaissait le nom de l’horrible personnage derrière les appels. Sa Némésis depuis bien longtemps. Il avait tant prié pour réussir à mettre cette ordure en prison. Jamais, jamais il n’était parvenu à l’attraper. Il n’avait eu que « Deborah », sa complice. Puis, l’assassin s’était soudainement mis en sourdine, disparu. Aujourd’hui, il revenait, probablement pour lui prendre sa fille, comme lui lui avait pris sa « disciple » Deborah. L’affaire, à l’époque, avait été étouffée à cause des politiques et des élections. Néanmoins, Hermès Trismégiste, puisqu’il se faisait appeler ainsi, avait déclenché plusieurs incendies meurtriers à la fin des années 90. Si tous étaient passés pour des accidents, il n’en était rien. Son nombre de victimes avaient été impressionnant.

« Affaire Hermès Trismégiste. » Parvînt-il à lâcher alors que sa respiration devenait de plus en plus difficile. « L’ange… Deborah Symtson ».

« Bordel, garde ton souffle ! Il faut te conduire à l’hôpital ! » S’écria Aengus en attrapant son père par les épaules afin de l’encourager à s’assoir sur un petit muret. Les pompiers, de toute façon, allaient devoir intervenir.
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 Re: Effet boomrang feat Johan  Jeu 10 Oct 2019 - 16:58
La patience à rude épreuve, je sais que tout devient urgent dans ce contexte. Ce type se fout de nous et on n’est pas franchement aidés par l’endroit, ni par ces gens qui sont aussi sur sa piste mais qui sont sortis de nulle part. Je ne sais pas encore qui ils sont. J’ai déjà eu quelques informations sur ce qu’ils comptent faire… Et des bouts d’explication sur la raison de leur présence ici. Mais c’était tout. Ce qui m’agaçait en réalité, c’était le sentiment, bien réel et bien vérifié, que les choses m’échappaient totalement, je n’avais de contrôle sur rien même si l’endroit commençait à être envahi de flics. Déjà on n’avait pas trouvé ce type, pourtant il devait bien être dans les environs pour avoir pu tout diriger à distance, pas vrai ? Notamment ce qu’il s’était passé dans cette cave, c’était typiquement le genre d’endroit où le réseau sans fil ne fonctionnait pas bien. Qu’importe. Même le vieux n’en fait qu’à sa tête et commence à aller visiter la cave, alors que j’étais resté en dehors pour faire sortir la jeune femme.


Je finis par descendre pour l’alpaguer.



| Hé, surtout vous emmerdez pas à polluer ma scène d’investigations hein ! |


Parce que j’allais faire venir les équipes scientifiques. Ca les changerait de leurs analyses habituelles, peu de crimes en vérité nécessitaient qu’ils se déplacent en personne. La majeure partie des preuves était en général collectée par les gars en bleu. Mais ça ne changeait rien, en général on ne laissait personne rentrer. Qu’on touche un truc qui puisse servir de preuve, et un avocat vicieux pouvait faire invalider la preuve. Une empreinte de pas recouverte d’une autre devenait partielle, et passait dans les preuves indirectes. Les tribunaux de Philly étaient une vraie plaie à ce niveau là.


Mais voilà que le vieux panique et nous hurle de nous éloigner. Je comprends d’un regard que tout peut péter, ou devenir toxique, ou les deux. J’avais déjà vu ce genre de réaction, en 1915 dans les tranchées des Flandres, quand les teutons s’étaient mis à expérimenter la guerre chimique et tout ce qu’elle avait d’absurde, de violent et de malsain. On évacue la place alors, et je me couvre la bouche de mon avant-bras, ma manche placée sous mon nez. Il ne fallait pas respirer ce genre d’émanations, sinon je risquais de voir ce véhicule crever à son tour. C’était con, mais j’y étais attaché depuis le temps que je le trimballais. Ce pauvre général Reynier en avait vu de belles, en plus de deux siècles d’existence. Je me retourne une fois sorti, et m’assure d’un échange de regard que la jeune femme aille bien, mais quand je me tourne vers son vieux je vois bien qu’il a été atteint.


Je hèle les policiers qui pullulent maintenant tout autour pour qu’ils appellent une ambulance et qu’ils se bougent, alors que la jeune femme se jette sur son père. J’entends ce qu’il lui dit à propos de l’identité du criminel. Elle est toujours avec lui à crier qu’il faut l’emmener à l’hôpital que je suis déjà au téléphone avec Anders pour qu’il m’envoie tout ce qu’il a sur Hermès Trismégiste et Deborah Symtson. Je finis par poser ma main sur l’épaule de la jeune femme alors qu’on entend le bruit des sirènes des ambulances.



| Ca va aller. Ils vont prendre soin de votre père. Ca ne doit pas être trop grave, la prise en charge sera rapide, les ambulances envoyées par la police sont toujours prioritaires. |


Je la fixe du regard.


| On va finir par arrêter ce fils de pute, mais pour ça j’ai besoin de savoir où, quand et comment il vous a contactée au départ. Et pourquoi. J’ai besoin que vous me racontiez tout, mademoiselle. Parce qu’on va lui tendre un piège. |
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 Re: Effet boomrang feat Johan  Sam 12 Oct 2019 - 20:37
Une chaleur piquante envahissait sa poitrine. Malgré la douleur, ses prières silencieuses s’envolaient vers son dieu. Sa fille. Ses enfants. Ses amours ne pouvaient rester sans la protection d’un père. Le protecteur Toutatis demeurait le seul rempart à tenir si lui, homme de chair et de sang venait à être hors-jeu. Il n’avait plus de mot, mais il lui restait sa tête pour quelques minutes seulement. Car la respiration lui manquait, le sol tournait sous ses pieds et malgré tous ses efforts pour se maintenir, il sentait que ses forces le quittaient lentement. L’inconscience approchait dans une panique abominable. Pas maintenant. Elle n’était pas prête. Il devait rester encore un peu.

***

Aengus se foutait bien des paroles du capitaine dans son dos. Son paternel suffoquait et il ne pensait qu’à sa foutue affaire. Le plus âgé s’assit docilement sur le muret indiqué par sa fille. La brunette l’aidait du mieux qu’elle le pouvait le maintenant assez lorsqu’il bascula brusquement vers l’avant. Les secours arrivaient enfin après une attente qui parut interminable. Finalement, la brunette recula de quelques pas pour laisser place aux secours.

« Hey, le capitaine. Attrapez ! » Puisque c'était ainsi que les autres l'appelaient. Avec habileté, elle lui lança son portable.

« Il m’a contacté là-dessus… des SMS éphémères. Pour le débloquer il suffit de faire un carré sur les points extérieur. » Alors qu’elle observait les ambulanciers placer son père sur un brancard, elle attrapa le portable qu'il avait laissé tomber au sol. Elle allait taper un SMS en direction de son propre appareil, le capitaine aurait alors son numéro. « Je ne sais pas ce que vous voulez faire mais je vais à l’hôpital. Soit on communique par téléphone, soit vous embarquez avec moi et vous m’expliquez votre piège, moi je vous dirai ce que je sais sur Hermès et Deborah. »

Alors qu’elle lui parlait le SMS avait été envoyé sur le téléphone que tenait maintenant Johan. La peur d’Aengus s’était tarie pour un élan de courage et d’amour. La force de ses deux émotions combinées lui avait permis de protéger son frère pendant des années, de tenter de se maintenir en vie dans des délires fous et de réussir à rester saine malgré les aliénations de l’existence. Elle n'y pouvait rien. Elle avait toujours aimé trop fort.


[HRP @Johan McRawne : je n'ai pas osé aller plus loin, je ne savais pas quelle démarche tu allais adopter =) ]
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Anonymous
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 Re: Effet boomrang feat Johan  Jeu 17 Oct 2019 - 19:38
Tu parles que les ambulances sont prioritaires alors qu’il est très clair qu’il aurait pu y avoir masse de victimes à cause de toute cette histoire. Un gaz quoi, ce type était complètement fou ; c’était un sociopathe en puissance. Il était clair qu’il allait être déterminé à aller jusqu’au bout de tout ce qu’il avait commencé et sans se soucier des pertes qui pourraient alors survenir par ricochet. Il ne prévoyait finalement que ce qui concernait son plan, autrement ce type se fichait bien des dégâts qu’il pouvait faire par ailleurs. Ca avait un nom chez nous, dans le jardon. Un putain de taré en puissance. Je vois bien que le paternel de la jeune femme est mal en point ; il est clair qu’il ne tient plus qu’en partie debout et qu’il est carrément en train de perdre son air, incapable de le renouveler.


Salopard de lâche qui emploie des armes interdites par toutes les conventions humaines. On entendait déjà les sirènes qui hurlaient et qui annonçaient la venue d’une ambulance. Même de trois, d’ailleurs. Anders avait eu la main lourde. Il fallait dire quand même que le SCU était du genre à intervenir sur des lieux où il y avait potentiellement un très grand nombre de victimes. Ca ne m’étonnait donc pas qu’il ai tapé à ce point dans le costaud et dans le nombre. Les types arrivent pour prendre en charge le vieil homme et je me tourne vers la jeune brunette quand elle m’interpelle par mon grade de policier. J’attrape le téléphone de justesse, un peu pris par surprise.



| Merci, madame. |


J’écoute donc ses consignes, en la regardant visage baissé, yeux levés. Elle est précise dans ses directives et je m’exécute donc pendant que le vieux est porté sur brancard. Je sens son inquiétude, et je sens aussi leur défiance à tous les deux. Ils n’ont pas confiance en moi. De la frustration, un rien de colère, surtout chez le vieil homme. Ca m’en touche une sans secouer l’autre. Je suis un peu largué niveau technologie, mais je sais consulter les messages. Je comprends que le « scoop » est l’appât qu’il a utilisé contre elle, tandis qu’elle m’explique qu’elle se met en route. Je sens la bouffée d’amour et de confiance en elle ; elle allait tout faire pour veiller sur son père du mieux possible en attendant. J’avais mon idée. Quelque chose que je pensais être imparable.


| D’accord, faisons comme ça ! |


Hors de question que je joue encore avec une civile, que je la mette en danger. Je la laisse s’éloigner avec l’ambulance, n’ayant aucune intention de l’impliquer plus avant, ce qui achèverais de mettre ma hiérarchie sur le qui-vive quant à mes écarts non seulement contraires au règlement mais aussi carrément illégaux. Je rappelle Anders, lui demande d’aller à l’hôpital, de veiller à ce qu’elle ne quitte pas son père et que tous deux soient en sécurité. Il m’explique par téléphone que la jeune disciple du tueur avait fini par être abattue par la police alors qu’elle allait tuer une autre personne. Je tape sur le téléphone de la jeune femme un message pour le tueur. « Là où tout s’est fini pour l’ange. Dans une heure. Et je serais votre voix pour le monde. ». Un vieil entrepôte sur la 47e, sur Pitchers Corner. Incendié à l’époque où il avait été réquisitionné par les services sociaux pour abriter des SDF. La jeune femme était morte coincée par la police dans le bâtiment qu’elle venait d’incendier ; elle ne s’était pas rendue. Le portable du tueur, sans doute un prépayé, n’était plus allumé et indétectable ; il avait borné plusieurs fois depuis ce matin à des endroits différents de la ville, ce qui rendait à chercher une aiguille dans une botte de foin. Je n’avais aucune certitude avant d’arriver à deux patés de maison de l’entrepôt. Le téléphone de la jeune femme n’arrêtait plus de vibrer, et c’était le numéro de son père. Autant dire qu’elle voulait m’avoir…

| Oui ? Ecoutez madame Griffin | J’avais eu son nom entretemps. | Je ne pouvais pas vous attendre. Je n’ai pas le droit de vous laisser prendre part à tout ça. Vous n’êtes pas de la police et votre père a été touché. Vous avez pris suffisamment de risques pour aujourd’hui, ok ? L’appli éphémère permet aussi de lire avec l’encryptage vos sms par mail. Je crois qu’il ne rallumera pas son téléphone, mais qu’il lira quand même ce que je lui ai envoyé. J’essaie quelque chose. J’ai décroché uniquement parce que j’ai une question pour votre père. Est-ce que ce type utilisait une arme, à l’époque ? Les rapports que j’ai pu lire sur mon téléphone ne l’indiquent pas. Juste qu’il incendiait des bâtiments. |


J’avais des principes, mais je me fichais bien d’avoir menti au moment d’être séparés. Le travail de police, c’est dangereux, et réservé aux policiers. Elle était humaine, et n’avait rien à faire là. Si je la laissais venir dans ce piège que je tendais, je perdrais ma plaque, et ma capacité à faire une vraie différence, dans la Protection de ce qu’il me servait aujourd’hui de Tribu.
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 Effet boomrang feat Johan

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