Le Deal du moment :
Display Star Wars Unlimited Ombres de la Galaxie : ...
Voir le deal

Partagez

 Black Out. (Graham)

Anonymous
Invité
 Black Out. (Graham)  Mer 23 Oct 2019 - 14:55

C'est une toute nouvelle fièvre, qui s'est installée dans ses veines. Celle que la colère et la peine font naître, celle qu'est avide de tout ravager pour ne rien ressentir. Plus que jamais, Juan est humain, plus que jamais inaccessible pour Buluc. Le dieu est collé au bord d'un précipice, les ongles escarpés sur la roche qu'il tente de maîtriser. L'homme n'écoute pas ses ordres, qu'il dicte ainsi qu'au vent. Mais ce soir, tout est différent que d'habitude. Ce soir, Juan a enfin réussi à se saouler, en reniant si fortement la divinité qui sommeille dans le gouffre de son Humanité. Alors Juan peut laisser éclater une nature belliqueuse qu'il n'a jamais possédé. Peut se laisser emporter par cette fièvre qu'il avait toujours contenue au mieux, cachée au plus profond de ses limbes. La destruction de soi, il y avait toujours réchappé d'à force de sacrifices pour les autres, des bouts de lui distillés au fil des années. Au fond, il s'était toujours renié alors il n'en avait pas grand-chose à faire du reste, de ce qui pouvait bien se trouver au fond de ce coeur qui n'avait plus été irrigué. Le requin est en chasse, ce soir, à l'affût du sang d'un quelconque poisson blessé. L'envie d'ouvrir la gueule et de croquer un autre animal, de le déchiqueter de ses crocs qu'on s'imagine mangeur d'hommes alors qu'ils n'en ont que faire. Il rôde, l'estomac dans les talons, la famine dans le fond de cette gorge irritée d'avoir passé des années à lâcher des rires sans saveurs, usée de ce monde qui l'a poussé à dire tout ce qu'il ne pensait jamais. Ce soir, il a décidé de rire pour de vrai, du malheur, du sien, des autres. De s'en fiche de toutes les conventions du monde, de laisser la fièvre explosée pour ne plus rien ressentir de nouveau. Ainsi, Juan a découvert ce que ça pouvait être, la fureur de cette guerre qui s'est figée dans le creux de son être. Une chance accordée à Buluc de prendre l'ascension au fur et à mesure, sans doute, alors que l'alcool le pousse à la déraison. Sans doute qu'il était parti pour la dernière nuit de son existence. Alors que la colère éclate enfin, le monde sombre avec lui. Il était à boire, l'instant d'avant. Et celui d'après, l'anarchie commence dans le bar. Parce que le premier pouvoir éclate dans son entièreté, que la fièvre de ses démons personnels vient à atteindre les badauds autour. La lueur divine dans le fond des prunelles, alors que la bagarre éclate et par la même, un sourire presque macabre fend la tronche du latino, qui se régale de cet instant, de quand le chaos s'installe et que les esprits s'emportent pour une broutille, pour un verre renversé. C'est comme se sentir vivant, enfin ! Oublier ce qui mine le coeur, oublier ce sms qu'il n'a jamais lu, cette rencontre fortuite et destructrice, ses souvenirs saccagés, ses croyances bafouées, son monde inachevé à jamais. L'amour a de terrible qu'il peut être la plus belle des choses, mais aussi la plus meurtrière. Et ce soir, ce soir, Juan ne veut plus rien en savoir. Veut oublier ce que c'est, que d'aimer sans retour, que d'aimer en vain, que de ne pas avoir évolué, de ne pas savoir oublier. Alors il se jette dans la bagarre, d'avec cette gorge qui enfin peut laisser éclater un rire sincère, le dernier de son existence. Requin en manque d'air, qui ne souhaite plus remonter le cours de l'eau.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
 Re: Black Out. (Graham)  Mer 23 Oct 2019 - 15:57

Revoilà l'appartement vide, Molly n'est pas là pour m'occuper l'esprit, alors je bosse, encore et encore, même si j'avoue que je suis complètement ailleurs. L'esprit est pris par trop de choses qui me dépriment. Je navigue entre le canapé, le frigo et le bureau. Heureusement que je n'ai pas vraiment d'affaire, le boulot est calme, j'essaie juste de comprendre d’ancienne affaire que je n'ai jamais pu terminer en étant policier.  Allongé comme un tas sur le canapé, à attendre que tu répondes à mon sms, je sais qu'il n'y a aucune chance, mais on peut toujours espérer ?  Mon regard qui fixe l'horloge et le temps qui passe, pendant que je me demande comme ça se serait passé si j'étais pas parti dans la salle de bain. Je ne suis pas très heureux en ce moment, le cœur lourd, l'alcool qui n'aide pas et cet appartement vide. Je songeais à faire comme d'habitude, sortir pour draguer, plaire et finir la soirée sur une relation sans lendemain. Je sais que j'ai un soucis avec ça, comme avec l'alcool, j'ai plus envie d'arrêter l'un que l'autre. Long soupire avant que je ne me lève pour aller prendre une bonne douche, aucune idée de pourquoi je me rase la barbe, pas complètement, mais suffisamment pour revoir mon ami le grain de beauté. Pas sûr que ce soit comme ça que j'arrive à trouver quelqu'un ce soir, de toute façon, je sors plus pour oublier un peu mes pensées plutôt que pour draguer. La veste est prise et je me dépêche de sortir, en prenant mon téléphone pour chercher un bar ou n'importe quoi que je n'ai pas encore spécialement visité et au pire j'irai là où j'ai l'habitude d'aller. En me promenant j'entends que ça part en cacahuète dans un bar, je reste devant à regarder les gens à l'intérieur qui paraissent tous plus fou les un que les autres. Je me doute que la police finira bien par arriver, je ferais surement mieux d'y aller, parce que ça va faire tâche si on m'envoie au commissariat. Même si je n'ai rien fait, je suis dans la zone, alors bon. Le regard qui se pose sur une ombre, quelqu'un que je connais, du moins cette silhouette, je  l'ai vu il y a peu.

« Putin. »
Vulgarité qui s'écharpe de mes lèvres, mais sérieusement, Juan. Je regarde autour de moi en soupirant l'air énervé et je sais que ça va mal finir. Je rentre pour venir me faufiler dans la foule, évitant les gens et le reste du monde, je ne sais pas pourquoi, j'ai à la fois envie de tabasser des gens et de te sortir de là, en te bottant le cul. Mon regard qui se pose sur toi, je te fais te retourner l'air vraiment pas content. « JUAN ! » Je t'ai peut-être un peu trop attrapé par le haut, mais faut bien avouer que je suis énervé là.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
 Re: Black Out. (Graham)  Mer 23 Oct 2019 - 16:38

Y'a toute son humanité qui résonne, dans ce cri qui l'interpelle. Son nom qu'est lancé, qu'il ressent comme profané. Ne sois pas familier avec moi. Il s'attend au monde entier, mais plus à lui. Fait longtemps qu'il aurait dû lâcher l'affaire, il l'a trop bien ressenti lors de ce repas où il aurait rien su manger, n'a pu que ravaler sa fierté égratignée, que sa connerie bouleversée. Alors, quand il le retourne vers lui, Graham ne peut que voir l'air perdu qui s'installe sur les traits de l'hispanique. Parce qu'il reconnaît plus le monde qu'il a voulu créer, pour l'oublier lui à son tour. Ça lui dévore encore l'estomac à présent, cette sensation acide qui se répand bien trop vite. Celle de l'abandon qui foudroie sur place, celle qui le cloue à sa croix personnelle. Y'a que Graham, il en voulait plus. Ou peut-être que si, que trop même. Et ça le frappe d'autant plus, quand y 'a des allures de fantôme du passé, d'avec cette barbe rasée, bien assez pour que les prunelles s'accrochent par inadvertance au grain de beauté. Le pouvoir s'éteint, comme une braise qu'on aurait soufflée, un maigre instant. Parce qu'il retrouve ce Juan du passé, qu'était souvent en retrait, qu'était ce gamin tranquille aux rires faciles, à l'attitude salvatrice et optimiste. Qui connaissait la violence que de par la situation de ses parents, de l'illégalité de leur précarité. Ça dure quelques secondes, mais ça suffit pas à calmer les esprits qu'ont été emporté par l'envie de guerroyer. Trop tard, pour que les bas instincts se calment, quand ils ont été aussi sollicités. Et c'est pareil pour le sportif, qui voit en ce visage angélique tout ce qu'il peut maudire, depuis très peu. Il entend de nouveau les paroles qui l'ont assassiné, revoit tout ce qu'ils n'ont jamais partagé. Y'a cette main à son col, son prénom qu'a été hurlé. Et y'a cette colère, gravée sur les traits de Graham, qui le frappe encore de plein fouet, quand il relève les yeux, qu'il quitte ce grain qui l'a hanté pendant si longtemps, qu'il a embrassé trop de fois dans ses fantasmes d'adolescents, dans ses déroutes et dévires d'adulte. Et Buluc murmure encore, des psaumes déchirants, pour inciter les guerriers à s'offrir à lui, à détruire les paix et les refuges. Alors le poing se lève, alors le coup s'abat. En plein dans cette face qu'il a rêvé d'embrasser, contre ce type qui l'a enlacé. Y'a la brûlure de l'étreinte qu'est bien plus forte que tout le reste, qui lui donne tellement froid depuis, alors que dans son plumard y'a parfois de la vie. Très rarement, mais il a bien fallu essayer de compenser le glacier qui s'est étendu. Alors les phalanges s'éclatent contre la gueule de Graham, avec férocité. "Ne me touche pas !" Qu'il lui jette au visage, l'animal plus que jamais blessé, retranché entre les méduses qui lui brûlent pas les écailles, mais qu'incitent le monde entier a pas approcher de cette plaine-là. Celle qui constitue toutes ses peines.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
 Re: Black Out. (Graham)  Mer 23 Oct 2019 - 17:06

Y'a le temps qui s'arrête un instant et pourtant je sais qu'il faut qu'on parte. Je te regarde dans les yeux, pour essayer de capter ton attention, mais il semblerait que tu sois ailleurs, en même temps, tu devais pas t'attendre à moi. Je regarde autour rapidement pour essayer de comprendre ce qu'il se passe, essayer de me calmer aussi, mais sans que je comprenne pourquoi, tu m'éclates le nez d'un coup de poing. J'en termine sur le cul, mentalement et littéralement. J'ai le regarde qui si lève vers toi avec un air surprit, mélange d'énervement et de souffrance, comme quoi, même les cours peuvent faire très mal mentalement. «  Okay, tu veux jouer à ça. »  Je finis par me relever en te regardant dans les yeux, tu pourras voir que je ne rigole pas, tant pis pour le sang qui coule sur mes lèvres, sur mon haut, je viens d'offrir un coup qui j'espère t'assommera assez pour que j'ai de quoi te tirer de cet endroit. Faut bien avouer qu'il m'a fait du bien aussi au final. Quoi qu'il arrive, même si on en vient à juste se taper dessus l'un après l'autre, je te forcerais à petit à petit me suivre dans la foule jusqu'à la porte.  Hors de question que les flics t'emportent, Mama serait triste de lire ça dans les journaux. Alors oui, j'essaie de te coucher, c'est clair qu'au lycée jamais j'aurais pu, mais maintenant avec l’entraînement et la police, crois moi que je sais comment faire pour juste te sonner assez pour que tu puisses plus enchaîner et que t'ai plus vraiment le temps de comprendre que je te traîne dehors. Heureusement pour moi, tu as l'air totalement torché. Sur le dos, par le col, par la main, je m'en branle de comment je te tire de là, de comment on finit à quelques rues d'ici, à entendre au loin la police qui vient se faire un plaisir de choper ceux qui sont restés. Je t'abandonne, te laisse, là pour venir me tenir au mur, ma tête qui tourne un peu, parce que ouais, le nez ça saigne beaucoup et là ça à coulé pas que par le nez. J'ai le bide en vrac, le nez qui souffre et le cul qui retrouve le sol pour te regarder. «  … Je sais vraiment pas ce que je t'ai fait pour mériter ça. »

Moment sexy ou je me racle la gorge pour  cracher plus loin, dégager un peu de sang qui m'assèche la gorge. Je finis par me relever pour revenir t'attraper par le col l'air vraiment pas content. «  Tu te rends compte que t'aurais pu finir au poste de police ? Que t'aurais pu te faire casser la gueule par des types en groupe ? Tu penses à Mama ? » Je te repousse contre le mur l'air vraiment énervé toujours à m'essuyer le nez. Sensation désagréable qu'est le sang contre la peau, mais ici, c'est encore pire, il a le goût de déception ce sang. Le cœur qui s'étrangle seul à penser qu'il est vraiment détesté.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
 Re: Black Out. (Graham)  Mer 23 Oct 2019 - 17:33

La vue du sang qui éclate a quelque chose d'euphorisant. Et peut-être que ça lui fait peur, quelque part, de ressentir ce truc-là. Comme s'il prenait conscience au travers des brumes de l'alcool, durant un bref instant, de ce qui se passait. De ce parasite qui lui secoue les veines, les ronge avec avidité pour les faire sienne. Qu'il efface ce Juan qui jamais n'avait frappé, qui jamais n'avait voulu détruire ce qui était précieux. Il tangue, son esprit, face à la colère armée de Graham, face aussi à l'avidité de ce qui se terre en ses muscles. Alors, il ne cherche même pas à esquiver le coup qui s'ensuit, réponse logique à ce chaos initié par ses propres soins. Peut-être espère-t-il que ça le détruira pour de bon ? Ou cherche-t-il après la bagarre qui aurait dû survenir, à l'époque de cette fac où tout a volé en éclats ? L'envie, soudaine, de lui dire qu'il n'en avait rien à faire de cette nana. Mais il voit des étoiles, sous les fragments de sa conscience qui fut frappé de plein fouet. Titubant après un tel panaché d'émotions et de ressentis, la douleur qui cisaille l'esprit, qui entrecoupe cette connexion singulière qu'allait le bouffer pour de bon. Buluc râle sous la peau, voudrait bouffer avec rage le foie de ce stupide humain qui renvoie sa conquête dans les eaux troubles, qui le fait retourner au bord de son gouffre et qui le fera sombrer pour une nuit de plus. Juan ne capte même pas ce qu'il se peut passer autour, ne réagit qu'à peine, les pas qui se font automatiques, alors qu'il est traîné vers des abysses où le calme est entier. Ne résonne que les éclats d'un ailleurs qui était son présent jusque-là. Les lumières des gyrophares qui donnent vie à la scène, comme pour signaler une scène de crime sans qu'aucun n'ait été vraiment commis. Une épaule contre un mur, l'air toujours plus perdu, l'alcool qui embourbe les sens. Juan ne sait pas à qui est le sang, qui est sur lui. Le sien, celui de Graham, d'un tiers ? Les mots reviennent le frapper de plein fouet et il se souvient de la présence du détective, sur qui il pose de nouveau un regard désorienté. Ce que tu m'as fait ? La bouche s'entrouvre et il aimerait déverser tout le fiel qu'il peut bien contenir en lui. Mais rien ne vient.

Alors il se tait, Juan, retourne à ses limbes. Pour ne rester que spectateur, de cette désolation singulière qu'est toute sa vie. Pour ne pas réagir cette fois, alors que le sang est encore bouillant, face au col de nouveau empoigné. Le mur est froid, il en sent toute la morsure tandis qu'il réalise que son blouson est resté dans le bar. Ses clefs dedans, peut-être même son portable avec ? Il n'en sait plus rien, n'a que ses pensées dirigeaient vers Graham, jusqu'à éclater de rire face à l'évocation de sa mère. Ce n'est rien de joyeux, comme son. Juste pathétique, alors qu'il étire un sourire usé et fatigué. "J'ai toujours pensé qu'à elle..." Qu'il murmure en réponse, les paupières qui se ferment un instant alors que la tête tangue, pas assez remise du coup pour se permettre de rire juste après. Graham peut sentir comme ça pèse dans sa tête, parce qu'il va falloir le maintenir debout, ce Juan désabusé et alcoolisé. "J'ai tellement menti, pour elle..." Confession, alors que les images défilent sous les rideaux de chair, que le rire qui résonnait encore dans le fond de sa gorge s'apprête à se transformer en sanglot. Mais il le ravale, avec difficulté, alors que le corps souhaite glisser contre le béton, pour ne plus avoir à tenir debout. "Une bagarre, ça ne l'aurait pas tué..." Le latino rouvre les yeux, repose ses prunelles sur l'ancien flic, un bout de fièvre qu'est revenu. Ses traits se durcissent sans doute derechef, parce qu'il est ainsi Juan, trop souvent sur la défensive, à ne jamais offrir quoi que ce soit d'autre de lui que tout ça, que les faux semblants et les airs bateaux. "Ne m'insulte plus jamais." Qu'il assène comme un nouveau coup, face à l'accusation implicite de Graham par rapport à sa mère. Vrai qu'il a encore envie de chialer, mais que la colère assèche le tout. Celle qu'a laissé ses résidus que rien ne peut chasser. Pas même la houle des vagues.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
 Re: Black Out. (Graham)  Mer 23 Oct 2019 - 18:38

Le regard qui se pose sur Juan, qui cherche à comprendre ce qu'il lui prend, parce que je le sais que ce n'est pas un mauvais gars. Même s'il a changé depuis toutes ses années, Juan, c'est un bon type. Je me mords un peu la lèvre, parce que même si j'ai toujours envie de te taper dessus pour avoir été aussi con. Je sais bien que tu as toujours tout fait pour que ça aille pour Mama, mais je pense que de toutes les choses qui pourraient faire du mal à Mama, le fait que tu sois blessé, reste une des pires. Personne n'a envie que son enfant soit blessé, je le sais très bien, rien qu'avec Molly, je supporte pas quand elle a mal et ce n'est même pas ma gosse. Alors même si au final tu reprends ton air à la con, que tu oses dire que je t'ai insulté, je m'en branle, j'ai juste envie de serrer monsieur le grincheux dans mes bras. Je le fais autant pour te maintenir que pour te sentir contre moi. Un soupire qui se faufile entre mes lèvres et je te regarde de haut en bas. « … Dis moi que tu as tes affaires dans tes poches ? » Que tu n'as pas abandonné tes papiers là-bas. J'aurais peut-être dû y penser, mais on n'avait pas vraiment le temps. Je soupire doucement avant de regarder en direction du bar. « Ils vont surement la laisser. J'irai la chercher au cas où, en attendant. Viens. » Je t'attrape par la taille en passant ton bras autour de mon cou pour qu'on avance ensemble. Tenir l'homme bourré que tu peux être et moi, ça me fait penser à autre chose qu'au goût horrible que j'ai en bouche. « Me tapes pas encore dessus parce que je te touche. Je n'ai juste pas envie que tu ai des ennuies. » Même si notre passé est sombre, même si j'ai mal, je n'ai pas envie que tu ai des ennuies, parce qu'au fond, tu as toujours toutes mon adoration, tu restes l'homme que je regrette d'avoir perdu.

Alors, je t'emmène chez moi, heureusement que j'ai un ascenseur, j'aurais jamais eu la force de te traîner sur les quatre étages. J'ouvre la porte pour finalement venir te poser sur le canapé et m'y écraser avec toi, sûrement emporté par ton poids. C'est pas que tu es gros, mais disons que entre le coup et le fait que tu es bien plus grand, j'ai dû mal à te trimbaler. Mon regard qui se pose sur toi alors que je suis un peu écrasé contre ton torse. Soupire qui suit mon mouvement de recule pour aller te chercher, de l'eau et de quoi nettoyer le sang. J'en profite pour attraper de la glace dans mon congélateur et l'écraser contre mon nez. Pour toi, ça sera une serviette humide et un verre d'eau. Plus aucun mot ne sort de mon côté, j'oserais pas dire à quel point ton coup m'a fait mal.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
 Re: Black Out. (Graham)  Mer 23 Oct 2019 - 19:08

Graham ne peut pas savoir. Graham ne doit pas savoir, même. La phrase résonne dans cette tête perdue, alors que les bras l'enserrent. Il ne saisit pas le geste, Juan, se perd juste dans l'étreinte, cherche l'odeur de l'ami parmi celle du fer qu'il a fait lui-même couler. Occulte le tout, cette vie sacrifiée pour ne pas heurter sa famille, pour que la mère puisse dire avec fierté que c'est bien son fils, à la télé. Et il a de nouveau envie de pleurer dès lors, alors que dans le poitrail ça le brûle. Il hésite une décennie de secondes, avant de venir enserrer à son tour Graham. De courir encore après lui, malgré la morsure qui restera. "J'pas ma veste..." Qu'il marmonne, hagard et paumé davantage encore, quand le tout se termine. Il ne regarde pas vers le bar lui, a les yeux rivés sur ce visage dépourvu des poils qui obstruait la vision de son adoré, la dernière fois qu'ils ont pu se voir. Mais ils n'ont plus vingt ans. Une inspiration, un haussement d'épaules, l'air de se fiche de ce qu'il peut bien rester dans cette veste, de ce qu'il pourrait y perdre de la laisser là. Se laisse encore emporter, laisse le pathétisme de sa situation éclater au grand jour alors que ce dernier s'est éteint il y a de ça quelques heures. La sensation du corps d'à côté, contre le sien, la tête qui veut comme s'échouer contre l'autre. "... Désolé..." Qu'il murmure finalement, quand il lui rappelle le coup, ses mots. Juan est dans cet état où chaque geste est une torture, mais leur absence en est une tout autant. Perdu dans ce miasme particulier, de quand les sentiments sont trop étouffants, de quand on souhaite juste s'en détacher sans y parvenir. Alors à plusieurs reprises, sur la route, il fermera les yeux et se laissera porter par l'instant, traînant des pieds pour retarder l'inévitable sans même en avoir conscience. Me lâche pas... Prière interne, qu'il n'exprime jamais.

Il ne reconnaît pas l'appartement. Comprend en retard où il peut être, quand la vue du canapé s'offre à lui. "... On est chez toi... ?" Marmonnement, avant de se retrouver étalé dedans. Le coeur qui loupe quelques battements, alors que le poids de Graham se fait sentir, que l'étreinte semble plus que jamais brûlante pour lui. Il a envie de le serrer fort, de lui dire de ne pas partir. Mais le courage se dérobe et l'ami avec. Les prunelles ne peuvent que suivre, avant de se cacher de la scène aussi. Paupières closes encore, comme un rideau qui se ferme pour signifier que la pièce ne se jouera plus jamais. Pour autant, il l'entend revenir, sent le tissu humide qui vient à le toucher. C'est comme une décharge dans son ivresse qui doucement passe, mais bien trop vite pour que ce soit tout à fait normal. De ça, il n'en parlera pas non plus, ne peut que regarder Graham et son pain de glace sur le nez. Et il y a comme un pincement, dans son coeur figé. Juan se redresse, maladroitement, les yeux fatigués et la face usée. L'odeur de fer qui le pique, qu'affole encore les sens de la chose coincée tout en lui. "Merde..." Il se rend compte enfin, véritablement, de ce qu'il a pu faire. Tend les doigts, avant d'arrêter le mouvement. La face se fend encore, mais plus aucun sourire ne vient à naître. Au contraire, les lèvres se tirent vers le bas, alors que les traits se creusent face aux remords. "Je suis désolé..." Il ne se souvient pas s'être excusé déjà. Ne peut que faire face à l'affliction qui le dévore à cet instant. "Désolé..." Qu'il enchaîne, la voix qui perd encore de sa froideur d'autrefois pour se réchauffer face aux ressentis qui l'envahissent. Trop humain, encore. La main retombe, parce qu'elle n'a été que l'investigatrice de cette blessure-là et les yeux se baissent dans le même temps, la tête avec. Cou offert à la guillotine de la culpabilité. Il est emporté par des sentiments divers, mélasse qui le noie. "Ne me déteste pas..." Supplique presque silencieuse. Celle qu'il aurait aimé prononcer, ce fameux jour où Atlantide s'est écroulée.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
 Re: Black Out. (Graham)  Mer 23 Oct 2019 - 19:40

Des excuses, je baisse simplement la tête avant de t'offrir une légère attention. Une joue qui effleure la tienne pendant que tu baisses le nez. Comme j'ai pu te le dire, j'ai vraiment l'impression que j'ai fait un truc de mal. Alors je t'emporte chez moi, me retrouve quelques instant contre ton torse et je sais que je ne dois pas y rester. Surtout que j'ai besoin de prendre soin de mon nez douloureux. Mon regard qui cherche le tien un instant pendant que je reste très silencieux. Main qui se tend et qui se baisse sans que je comprenne ce que tu voulais. Mon regard qui se pose sur la serviette humide, puis sur toi et tes excuses encore. Plus tu t'excuses, plus tu sembles mal. Encore une fois, je ne le dirais pas, mais je n'aime pas te voir comme ça. Je me pose entre toi et la table basse pour y poser mes fesses. Heureusement pour moi tu baisses la tête. Je dépose les glaçons à côté de moi, sur la table pour venir relever ton visage d'une main avant de lentement passer le linge sur ton visage. J'évite l'endroit que j'ai frappé, pour t'éviter plus de douleur, mais je prends soin de bien nettoyer le sang avant de prendre ta main pour faire de même. Il faudrait que je le brise mon silence, mais  ton murmure me brise le cœur. Je reste là, le visage lui aussi plein de sang, sans prendre soin de moi. Tu passes avant, parce que tu as l'air mal et qu'au fond, j'ai tellement rien à faire que je pourrais prendre soin de moi plus tard. «  Bois un peu d'eau. » Je viens doucement ramener le verre dans ta main pour te forcer à boire un peu. Je vais m'occuper de toi comme je pouvais le faire plus jeune, comme tu pouvais le faire pour moi aussi. Le nombre de fois où on m'a tapé dessus, parce que j'étais différent. Ça ne m'a jamais arrêté, heureusement pour moi, ça m'a rendu bien plus fort. Même si tu es celui qui à forgé l'homme que je suis maintenant.

Quand j'ai fini avec toi, je viens moi-même me passer le linge autour du nez, c'est douloureux et terriblement maladroit. Je pourrais aller dans la salle de bain, mais j'ai plus la force de traverser l'appartement. Alors on se contentera de ça, même si j'ai encore du sang partout autour du nez et dans le restant de barbe. Mon regard qui cherche le tien pour finalement donner suite à tes mots. «  J'en ai des choses sur le cœur. C'est surtout des regrets. Je ne te déteste pas, Juan. Tu m'as manqué, ton poing un peu moins. » Je me fais rire seul avant de gémir, très, très mauvaise idée de rire. Je viens te piquer un peu d'eau dans ton verre deux ou trois gorgées. Mes affaires sont tes affaires, ça a toujours été ça avant, j'oublierais presque nos années loin de l'autre, même si tu me l'as foutu dans la face. «  Ne t'excuses pas. Je pense réellement que je le méritais. Si c'était pas moi... J'aurais surement mérité ce coup y'a des années. »
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
 Re: Black Out. (Graham)  Mer 23 Oct 2019 - 20:17

Le silence, comme réponse. La pointe s'enfonce dans le coeur, alors que Juan ne dit désormais plus rien à son tour. Il n'est plus habité que par cette morsure que le froid implante dans son être et ne devient plus qu'une marionnette, entre les mains de Graham. Il n'aurait pas dû se laisser emporter. N'aurait pas dû laisser tout ça le menait jusqu'à cette frontière là. Aurait dû se souvenir du silence qui avait pu suivre, après leur amitié. Que celle-ci n'avait pas survécu à la base. D'accord. Les yeux restent bas, ne se confrontent plus à ceux en face. L'air morne et éteint, sans plus aucune chaleur pour l'habiter de nouveau. Il n'écoute plus que les murmures de la bête qui sommeille en ces tripes, de ce dieu qui profite de cet instant de faiblesse pour siffler dans ses oreilles, de ses sonnets étourdissants et qui, peut-être, sont tous vrais. Vrai que s'il fermait encore les yeux, il pourrait céder et accepter de s'effacer, sans que le dieu n'ait besoin de recouvrer une quelconque force supplémentaire. Le corps y survivrait quelques années sans doute, avant de pourrir de l'intérieur et de crever comme tout les autres qui l'ont précédé, à ce pauvre gars qu'avait pas besoin de ça. L'eau est bue, alors que la tentation stagne dans un coin de l'esprit. Et la tête qui retombe, quand Graham en a terminé de lui. Les prunelles qui cavalent de nouveau sur le parquet, qui apprend tous les recoins de la table basse sans en retenir le moindre détail. Alors Graham ne trouvera pas son regard, ne verra que cette mine affaissée, que ces relents de défaite qui émane de celui qu'il a pu tant admirer. Peut-être que s'il était en état, Juan se demandera ce que ça peut bien faire aux gens, de voir des personnes qu'ils ont pu sacré, se casser ainsi la gueule ? De réaliser qu'ils sont au fond du trou, que les sourires cachaient toutes les failles. Des soupirs aux allures de vent polaire, qu'on souffle dans les os.

Ainsi, quand Graham répond enfin à sa manière, il n'attendait plus rien du tout, Juan. Pensait juste à dormir et partir de là au plus tôt, de ne plus jamais recroiser la route de ce qui fut son univers. Alors il revient de nouveau sur le visage de Graham, s'égratigne la vision sur ce visage qu'a encore des stigmates de la guerre. C'est à son tour, de ne pas savoir quoi dire, d'avoir sans doute juste l'air stupide d'avec cette bouche qui, diantre, ne sait pas se fermer correctement. Une inspiration, avant de saisir le torchon ensanglanté, pour venir effacer les traces qui peuvent bien avoir persisté. Méticuleusement, du moins, autant qu'il puisse dans son état. "... Je sais pas, si tu le méritais." Un aveu, enfin, qui perce la barrière de ses lèvres entrouvertes et qui ne savent quoi laisser s'échapper encore. Quand le tissu passe par-dessus le grain de beauté, il a comme un haut-le-coeur interne, de cette faiblesse qui lui court encore dans ce dernier. Alors il lui faut prendre une inspiration, pour se contrôler, pour en revenir au reste, à ce qui se joue en ce lieu. "J'étais juste en colère..." Et il l'est toujours, assurément. Tout au fond de lui, oui. Même si ça s'est atténué, à cet instant, alors que les doigts tremblent et que l'attention est en perdition elle aussi. "Mais je ne sais plus à qui j'en veux le plus..." Qu'il rajoute, en susurrant. Laisse retomber ses mains et les attentions, alors que les fragments de sa haine sont enfin dissimulés. "Je sais plus..." Une répétition et une vérité dans le même temps. De nouveau, il vient étudier les stries en contrebas. Et il ferme les yeux, finalement. Comme un aveu final, comme s'il avait bel et bien céder à la sérénade qu'on lui chante, depuis le fond d'un gouffre dans lequel on propose d'échanger les places. "Tu me manques tellement..." Un aveu, comme un point final à une histoire qui n'avait jamais marché. Souvenez-vous qu'ils n'avaient rien en commun, après tout.

Pas même l'amour.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
 Re: Black Out. (Graham)  Mer 23 Oct 2019 - 23:15

Je te regarde, toi qui a tant compté par le passé et qui continuera à compter peu importe ce qu'il adviendra. Tu es la personne qui a fait que mon monde tenait debout, qu'il résistait même si rien autour n'avait de sens. Mes parents m'ont utilisé comme excuse pendant des années, comme une bonne raison d'être ensemble, mais être gamin et voir que tout est faux, c'est compliqué. Quand ils hurlaient, moi j'imaginais des aventures dans ma tête. Des choses fantastiques que moi et mon meilleur ami, mon tout on pourrait faire. Tu étais le cran de sûreté, puis un jour, tu es parti et la balle m'a traversée le cœur. Je n'ai jamais autant souffert. Mes parents ont divorcé, c'était rien. J'ai loupé mes études ? Je m'en moquais. Des années à admirer ta réussite, pendant que moi je tentais de survivre dans mon monde instable.

Mon regard qui se pose sur toi quand tu baisses finalement les bras. J'attrape le tissus pour le poser sur la table avant de doucement attraper tes mains pour les serrer. "Je comprends que tu sois en colère." Je le comprends très bien. J'aurais clairement jamais cru que tu me frapperais un jour, mais la vie est pleine de surprise, bonne comme mauvaise. " Je suis là maintenant. Si tu veux toujours de moi." Je me redresse lentement pour revenir m'écraser dans le canapé. Ma tête qui rejoint ton épaule, j'arrive à me sentir bien là. Ma main vient attraper ton bras pour le passer au dessus de mon épaule. Je m'écrase de nouveau contre toi, contre ton torse en t'emportant au fond du canapé. " Depuis gamin. La seule personne avec qui je veux vieillir c'est toi. Plus rien n'allait après ton départ." Et le plus triste, c'est que ça à duré pendant toutes ses années. Le seul bon point c'est que j'ai réussi à coucher depuis. Si ça peut compter comme un bon point. Molly est un bon passage, même si je n'ai pas un centième du talent de Mama, je suis heureux avec la petite. Mon regard se relève pour doucement chercher le tien. Chercher à voir si tu vas me virer ou pas. Faut bien avouer que je m'installe sans te demander ton avis, mais j'avais l'espoir qu'on allait se serrer encore dans nos bras. Enfin, j'avais espoir que tu me serres très fort dans tes bras. L'espoir que Mama Juan vienne me réconforter. Ou simplement que la personne la plus importante à mes yeux me montre que ce n'est pas fini. Qu'on a peut-être merdé plus jeune, mais qu'on peut être de grand garçon et nous réconcilier. J'irai même jusqu'à dire que c'est totalement ma faute. Même si ça fait mal à mon ego. On a tous les deux nos torts, mais après ce coup dans le nez, j'ai bien le droit à un peu d'espoir. Il peut pas y avoir que des mauvais moments dans une vie. Je demande pas grand chose. Juste, te retrouver.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
 Re: Black Out. (Graham)  Jeu 24 Oct 2019 - 0:20

Il y a encore comme une piqûre, quand les doigts passent par-dessus les phalanges abîmées. Par la gueule d'en face, par d'autres aussi qu'il a provoqué de cette aura divine qui s'était répandu dans les âmes qui l'entourait. Un léger frisson, face à l'instant de douleur qui bien assez vite disparu, face à la chaleur toute relative offerte, de ces mains qu'ont tenu la glace précédemment. Le frisson court jusqu'à l'échine, quand les mots l'atteignent encore. C'est qu'il le désire à un point qu'il ne peut imaginer. Alors il veut encore de lui, oui. Plus que jamais, dès l'instant où il a pu le revoir, à ce match. La jalousie qu'avait transpercé la chair et le regard, pour cette femme qui était au bras de Graham. Cette même, revenue en force lors du repas, pendant tout ce temps où il le pensait vraiment père de la gamine. Tant désiré qu'il a voulu l'effacer, de ce poing rageur qui s'est abattu, avec dans l'idée que peut-être le mirage disparaîtrait. Mais ce n'est pas arrivé. Et désormais la culpabilité lui ronge l'échine, alors que Graham vient à s'installer. Docile est le squale, qui laisse le poisson se posait contre ses écailles après les avoir nettoyées. Il a cette expression pleine de passivité encore, qui respire pas l'intelligence, tant il n'agit qu'à l'instinct à cet instant. Il n'avait jamais connu l'épaule de Graham si ronde. La réflexion qui passe dans un coin de cervelle, quand il comprend le tout. Allongé de nouveau, à demi affalé dans le canapé, les jambes qu'en dépassent, qu'ont pas su suivre le mouvement tant le monde semble incompréhensible à cet instant. Et il fixe le plafond dès lors, alors qu'une vie s'est accrochée à lui, de nouveau. N'enclenche pas la détente encore. Une inspiration, avant de tourner la tête vers Graham, de perdre ses prunelles dessus. De se souvenir des traits de son visage, avec la certitude soudaine qu'il en avait oublié. Ou bien est-ce l'âge qu'a fait son effet, qu'a durci les traits, qu'a fait que les cheveux ainsi lui donne un air plus vieux. Ou juste qu'ils ont vieillit, oui.

La main libre de Juan qui vient à s'inviter, du bout des doigts, pour tracer les creux et monts, pour les confronter à tout ceux de son enfance. Et dans le fond de la gorge, il y a toutes les envies inavouées. Celle de lui dire qu'il a tant rêvé de lui. Qu'il l'a pleuré aussi, par moment. Qu'il n'a jamais su oublier parce qu'il ne le voulait pas, que s'attacher ainsi encore aurait été trop douloureux. D'être persuadé d'être dans le vrai, parce toutes ses tentatives de relation durable ont échoué. Même la factice, d'avec l'ex fiancée qu'était dans la combine et qu'a finalement trouvé bel et bien l'amour, elle. Perdu la face, partout, même en public, même dans le faux. Mais tout était vrai, parce que personne n'était lui. Il cligne des paupières, lentement, avant de relever le regard, hagard. "Mais on est plus des gamins..." Qu'il dit, comme s'il manquait un bout de sa pensée, un bout d'une phrase qu'il aurait gardé pour lui-même à la base. Et pourtant, même pas. Tout lui semble tellement logique, à cet instant, alors que le charbon de ses prunelles s'accroche encore aux lèvres de Graham. "On en est plus..." Et finalement, il ferme de nouveau les yeux et retrouve, brièvement, l'envie d'en sourire. Ses doigts glissent jusqu'aux mèches de cheveux, se glissent entre elles, alors qu'il se rapproche. Qu'il vient à fourrer son nez pas meurtri à lui, dans le creux du cou ou d'une épaule. Et si bien installé, la fatalité le frappe de nouveau. "Je rendrais mama heureuse... Promis..." Peut-être est-ce à venir un sacrifice assez grand pour que Buluc puisse reprendre entièrement vie. Peut-être que de tuer pour de bon ce qu'il est suffirait à rendre sa toute puissance à une entité divine. Juan n'y songe pas. Juan songe juste au fait qu'ils ne sont plus des enfants. Qu'il sera, éternellement, le meilleur ami, l'allié fidèle. Et lui s'en voudra à jamais, d'être ce cliché du gay amoureux de "l'hétéro", à jamais inaccessible. Alors, il promet à la hauteur de ce dont il est capable. Et l'arme a changé de camp.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
 Re: Black Out. (Graham)  Mar 5 Nov 2019 - 15:00

Si tu savais à quel point tes papouilles me rendent fou. Tellement que je gigote un peu pour en réclamer encore et encore. J'ai toujours eu un petit côté animal pour ça. Toujours à aimer que tu t'occupes de moi, je n'ai pas changé. Mon regard qui se pose sur le tien de temps en temps même si les papouilles rendent ma facilité à rester éveiller difficile. Ma tête posé contre toi, à juste me caler pour apprécier un moment que j'aurais pas pu imaginer un an avant. Tu reviens dans ma vie d'une façon qui me marque, tu as toujours cette faculté à rendre tout plus puissant. Mes doigts qui glissent jusqu'à ta mâchoire pour en caresser les contours. Des lignes qui me semblent à la fois familière et nouvelle. Le temps à redessiner tes contours, mais tu restes toujours aussi beau. L'homme qui ferait tomber amoureux n'importe qui en un seul regard, si sombre et si puissant qu'on aurait aucun mal à y plonger. «  On est plus des gamins en effet, mais ça ne veut pas dire que nos rêves s’effacent. » Mon regard qui se pose sur le tien avant de regarder chacun de tes traits, l'âge nous à bien changé, tu as l'air tellement grognon maintenant,  après je n'ai pas encore eu le droit à un sourire. C'est peut-être ça qui change d'avant. La tête qui retombe contre toi pour avoir un appuie, même si j'essaie de ne rien effleurer du nez. Sinon je vais me changer en grognon aussi. Je te laisse te caler contre mon cou avant que je ne lâche un long soupire avec une envie de te taper dessus. Tu n'as vraiment pas compris ce que je voulais dire.

« Je ne te demande pas de mentir, te sacrifier pour Mama. Je te demande de prendre soin de toi et d'être heureux. Les bons parents veulent le bonheur de leur gamins. Mama est la meilleure mère du monde. » Je dis ça, peut-être parce qu'elle est un peu comme ma mère. J'envoie aussi un pique vers mes parents qui n'ont jamais réellement songé à un futur pour moi. Faire un gosse et puis se dire qu'on a terminé le boulot après ça.  J'ai appris à me forcer grace à toi, avec nos moments ensembles et aussi parce que j'ai longtemps été le petit pd que personne n'aimait parce qu'il tournait autour du beau gosse de l'établissement. Malheureusement je n'ai fait que tourner. Je n'ai fait que me bloquer dans un rond point sans savoir foncer dans le tas. Je dépose doucement mes lèvres contre ton front avant de soupirer longuement. «   C'est okay pour toi ma bisexualité ? Je n'ai pas envie que ça te dégoûte , t'éloigne. Je ne te sauterais pas dessus. » Je réfléchis quelques secondes en regardant le plafond avant de tourner la tête vers toi l'air sérieux. « Sauf si t'es chaud. » Je pince les lèvres avant de regarder le plafond l'air gêné. «  Je suis devenu très franc, c'est le soucis d'être flic. » J'ai annoncé tellement d'horreur qu'on est plus à une vérité prêt.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
 Re: Black Out. (Graham)  Ven 8 Nov 2019 - 7:10

Oh, si, les rêves se sont envolés. Il ne se souvient même plus de ceux de l'époque. Les effleurent peut-être à cet instant, ceux qu'étaient insidieux, qui marmonnaient qu'ils pouvaient peut-être passer leur vie ensemble. Puis tout a éclaté, ses rêves avec. "Parle pour toi..." Qu'il murmure alors, le sportif à la carrière avortée. Vrai qu'il est difficile de se projeter encore dans l'avenir, de s'imaginer ce que le monde pourrait être, ce qui pourrait faire encore briller les yeux... Quand on a un tel parasite en son sein. Juan ne peut rien prévoir, ne saisit même pas s'il n'est pas en train de virer fou. S'il ne déforme pas la réalité, si sa tête n'a pas reçu un choc si fort qu'il s'imagine la bête tapie au creux de son coeur, lové tout contre et qui le serre si fort de temps à autres. Les cauchemars n'ont pas encore commencé, le reste non plus, c'était la première fois ce soir que la fièvre de Buluc l'envahissait. Mais là encore, il pourrait mettre le tout sur le compte de l'alcool, alors... Il est perdu, au milieu d'une mer qui ne connaît plus aucun tourment. Le regard vide, à fixer le ciel et les changements de jours, sans savoir quoi en penser encore. Le sel qui grignote la chair, qui brûle les yeux si fort. Alors, ouais, Juan ne peut plus se permettre de se laisser aller à des rêves. Ne peut que se concentrer sur l'instant présent, pour ne pas être emporté encore vers le fond de la mer, vers le requin qui rode encore et encore, qui défend ce trésor qu'est le coeur convoité, que la cervelle à lobotomiser. Ce tout, qu'il va sacrifier. Et Graham ne peut que réagir, sans savoir de quoi il parle pour autant. N'a eu que les mots de Juan pour le guider, sans avoir encore la lumière sur le chemin. Pour autant, il se doute de ce qui rendrait mama heureuse. Sait sans doute que ça concerne une petite famille, enfin. Que c'est ce dont elle rêve le plus, pour son fils, désormais que la carrière est derrière lui. "... La meilleure, oui..." Qu'il dit encore, tout bas, mais si proche qu'il ne peut que l'entendre. Au creux du pavillon, la tendresse souffreteuse.

Et s'il n'avait pas déjà les yeux fermés, le baiser sur son front le ferait flancher vers ce drôle d'état. Celui où l'apaisement règne, ou les doigts ont semble-t-il trouvé leur place, au sein de cette chevelure qu'ils épousent presque à merveille. Il pourrait s'endormir, Juan. N'en est peut-être pas si loin, ce qui explique que sa voix soit si basse. Mais l'impact ressentie, juste après, lui fait un tel choc que le sommeil s'éloigne encore. Il ne lui sautera pas dessus. Il est fou comme une phrase aussi logique puisse faire autant de mal. L'envie de le provoquer surgit, d'entre ses entrailles, mais le souffle est coupé bien assez vite, quand Graham enchaîne. Sauf si. Et c'est là qu'il rouvre les yeux, Juan, pas bien sûr d'avoir compris. Pour sonder ses traits, son regard, pour tenter d'y trouver la réponse qu'il lui manque, à cet instant... Tu te fous de ma gueule ? Il a envie de cracher les mots, avec cette véhémence particulière, parce qu'elle ne contient aucun venin, juste l’indignation de la possibilité que ce soit bien le cas. Qu'il se moque de lui. Mais Graham ne semble pas mentir. Et c'est une vague qui l'entraîne, surgissant de nul part, pour le remettre à sa place de squale. Qui ne sait pas, cette fois, s'il n'est pas devenue la proie. La chair est appréciée, après tout, mais pas le coeur de la bête qui sillonne le fond des mers glacées. L'envie à cet instant, de se jeter à ses lèvres. Mais il n'amorce aucun mouvement, ne peut que regarder Graham avec ce même air trop sérieux, à le fixer avec intensité, alors que le silence s'installe. Tout se mélange, dans sa tête. Et ses lèvres, qui l'appellent... Chant d'un sirène, des plus terrifiant et enivrant. Mais céder, ça viendrait à se tuer définitivement. Parce que si demain tout se termine, alors il crèverait pour de bon. Et les mots ne se bousculent finalement pas, ni même les actes. "Je suis gay." La vérité est balancée. Avec un air si grave, qu'il en tremble à force, parce que l'appréhension vient à l'agripper violemment.

Il fait si froid, tu sais.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
 Re: Black Out. (Graham)  Lun 18 Nov 2019 - 1:55

Je le sens ton regard sur moi, avec le silence qui dure beaucoup trop longtemps. C'est peut-être que mental, le temps n'est peut-être pas si long entre mon aveux et... Je cligne des yeux, j'observe longuement le plafond avec un air complètement perdu. Le corps qui se redresse un peu pendant que je me tourne vers toi pour t’observer avec le même air très peu intelligent, mais qui montre bien que la surprise est là.  Je bafouille un peu, sans savoir quoi dire avant de finalement demandé confirmation, sans réellement le faire. « Tu es gay. Tu es gay ?Attends... » Le cœur qui s'affole et la raison qui part en vacances. Elle claque la porte devant cette nouvelle, me laissant dans un esprit impulsif et confus. Mes mains qui attrapent ton visage pour venir déposer mes lèvres contre les tiennes pour t'offrir un baiser qui en dit long sur l'envie que j'avais de le faire. Des années à juste fantasmer sur toi, alors que j'aurais pu essayer de façon moins discrète. La souffrance du nez me rappelle que je n'ai pas le droit de t'embrasser de façon aussi fiévreuse, alors tu me vois me redresser en hurlant de douleur pendant que le sang recommence à faire son chemin jusqu'à mes lèvres. La douceur n'était pas dans ma logique sur le moment, c'est l'impulsion et l'envie qui ont pris le pas.  N'importe qui aurait fait de même, je crois. Je te regarde de haut en bas et sérieusement, mes bas instinct sont plus que jamais présent. Juan, le gamin avec qui j'ai grandi, que j'ai aimé plus que tout au monde, est gay. Ça ne fait pas de moi quelqu'un qui pourrait réellement l'intéressé, mais sérieusement j'ai le droit d'y croire un peu non ? Mélange d'information dans ma tête, a me rendre compte de la connerie de la chose, d'années perdu pour une fille qui ne t’intéressait même pas. Je me pince le nez en te regardant toujours aussi perdu. «  Pourquoi tu m'as jamais rien dit ?  J'aurais fait ça y'a des années. » Si tu savais à quel point j'aurais pu le faire très jeune. Loin du regard de Mama bien entendu, pour ne pas être renvoyé à la maison.

Je viens glisser ma main sur ta joue pour te la caresser lentement. J'ai le cœur qui bat si fort, j'ai les regrets qui viennent encore plus me tirer dans les jambes. «  J'en ai mis plein dans mon jean. Je rigole, même si, ça aurais pu arriver. Sérieusement. J'ai trop de souvenir qui reviennent là. » Bien entendu, ce sont surtout des fantasmes et des rêves qui étaient difficile à avouer à l'époque. Autant que je sois bisexuel, ça n'avait rien de choquant. Je n'ai jamais démenti quand on pointait du doigt car pour tout le monde j'étais gay. C'est une partie de ma sexualité, ils avaient seulement une moitié de réponse. Je prends la serviette pour m'essuyer encore le nez en regardant en face de moi, baisser la tête c'est pas une bonne idée.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
 Re: Black Out. (Graham)  Lun 18 Nov 2019 - 11:13

C'est terrible, de dire les choses ainsi. Dans sa tête, en tout cas, parce que ça n'a rien de grave en vérité. Mais il sait que dire ça pourrait détruire sa mère, s'il venait à les prononcer tout pareil, ces mots qui l'ont tellement hanté. Alors il n'est pas capable d'approuver quoi que ce soit, pas capable de confirmer que oui, il est bel et bien gay. Parce que sinon, il pourrait déraper, avouer qu'il aurait tant préféré être hétéro, ou au moins bisexuel lui aussi. Mais non. Jamais la moindre femme n'a su trouver grâce à ses yeux, même quand elle était merveilleuse. L'orientation romantique qui allait dans le même sens que la sexuelle. Il a la tête qui tourne, l'alcool qui stagne encore dans un pan de son sang. Le baiser qui s'ensuit n'arrange en rien les choses, ne fait que le perdre davantage encore, alors que la raison s'est barrée chez lui aussi. Le baiser est rendu, sans même avoir besoin d'y réfléchir. Instinctivement, avec toute cette fièvre qui, plus tôt, l'a fait valser les raisons de tout les autres en plus de la sienne. Le cri qui s'ensuit le surprend quelque peu, alors qu'il sursaute, avant de comprendre. "Merde... !" Il se redresse quelque peu, l'inquiétude mitraillée au fond des tripes, un coude planté dans le canapé. "Ça va aller... ?" Qu'il s’enquiert, alors que Graham est bien loin de tout ça. Et il ne sait même pas quoi répondre, Juan, à l'interrogation. Balbutie à peine, des brides de sons qui ne ressemblent à rien. "Je..." Il a du mal à remettre de l'ordre, dans ses pensées, dans ses émotions, de ce remettre de l'instant présent. Y'a que les lèvres de Graham, qui l'obsède, qui ont des airs de reviens-y auxquelles il ne peut pas céder, alors que la conséquence de son acte fustige encore ce pauvre Graham.

La main contre sa joue est une nouvelle torture, un nouveau haut-le-coeur qui revient, sans le dégoût associé d'habitude. C'est juste qu'il a fuit les émotions toute sa vie, Juan, pour ne plus jamais songer à tout ça. Et que ça lui revient en pleine gueule, comme un boomerang terriblement violent. Alors il inspire et se redresse pour de vrai cette fois, s'assoie correctement. Et il chope la glace, lui, pour la placer par-dessus la serviette. Il tente de mettre de l'ordre, dans sa tête, mais est tellement bousculé dernièrement qu'il ne sait même plus par où commencer. "On a été élevé par la même femme..." Qu'il confesse enfin, doucement. "J'avais peur que... Que tu penses comme elle." Et la douleur qui se diffuse, encore, dans cet esprit qu'a toujours voulu que le bonheur de celle-ci, sans plus jamais songer au sien. Qui pouvait pas supporter son rejet, comme il pouvait pas supporter celui de Graham non plus, potentiellement. "T'étais tellement à fond sur toutes les nanas qu'on croisait, que..." Il doit faire le tri, véritablement, dans tout ce qui vient, alors que la glace est collée encore à la truffe de l'ami. "J'sais pas. Pour moi, t'étais l'hétéro de nous deux. Et les gens se trompaient juste de cible..." De sa main libre, il vient à se frotter le visage, l'air paumé toujours, plongé dans cette époque où tout était si différent. "C'était considéré comme une maladie mentale, à l'époque..." Qu'est-ce que ça pouvait faire mal, bordel. "J'crevais de trouille... Tout le temps... J'avais peur..." Que son monde s'écroule. Que tu l'abandonne, Graham.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
 Re: Black Out. (Graham) 
Revenir en haut Aller en bas

 Black Out. (Graham)

Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Hope you're a swimmer. - Graham
» [Terminé] Le mal est fait. (Graham)
» L'évadée du terrier φ Graham & Cosima
» Black London
» Loki - I see a red door and I want paint it black

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Blasphemiæ Deorum :: Coliseum :: Limbes :: Récits inachevés-
Sauter vers: