♆The things we do for love (pv) Mer 18 Mar 2020 - 15:22
Adossé au mur de brique qui tapissait le hall du Temple Hospital, Oisin sirotait son café avec un ennui non feint. Les allées et venues des patients et membres du personnel soignant avaient fini de l’occuper et il trépignait maintenant du pied en attendant son ouverture. Derrière les portes vitrées du bâtiment, un agent de sécurité grisonnant entamait le dernier quart de son shift en baillant ostensiblement.
Il fallait bien leur reconnaître ça. Depuis que la Tour des Médias avaient été détruite dans un attentat ravageur, la ville avait mise en place des mesures extraordinaires pour contrer… l’extraordinaire. Bien que la tension soit retombée au sein de la population qui craignait moins pour sa vie et plus pour sa couverture sociale (USA! USA!), il y avait des protocoles qui ne disparaîtraient sans doute pas de sitôt. Renforcer la sécurité dans les lieux publics et les bâtiments officiels n'empêchera sans doute pas un groupe de surnaturels d’aller mettre le dawa dans la vie monotone des Philadelphiens mais expliquerait au moins pourquoi Alfred ici présent baillait à s’en décrocher la mâchoire. Le pauvre homme avait passé les quatre dernières heures à se sortir les crottes du nez et les trois dernieres autres à tenter de telecharger Youtube sur son smartphone. Oisin en était témoin. Patient, il n’avait pas bougé depuis lors. Dans l’angle mort de la caméra de sécurité, parmis les proches des patients sortis fumer, il s'était fondu dans une masse, qui non mécontente de l’ignorer, lui offrait le plus tendre des spectacles: un nouveau papa nerveux tirait sur sa clope en pianotant sur son téléphone portable, encore vêtue de son uniforme, une infirmière prenait l’air avec plaisir visible, un enfant jouait sur le bord du-
“Ah.” Oisin releve la tete alors que l’agent de sécurité s'éloigne enfin. Il est dix heures. La relève arrive. D’un geste gracieux, pour ne pas effrayer le quidam enfermé dans sa routine, il s'éloigne du mur et pénètre enfin dans l’enceinte de l'hôpital. Au détour d’une poubelle, il jette son café froid, intouché. Là où il va, il n’a pas besoin de prétendre.
Les couloirs sont silencieux. Déserts. Son pas feutré résonne quelque peu, mais il sait se faire discret. Parfois, une aide-soignante le rencontre et le salut. C’est l’étage où il faudrait reconnaître de ceux que l’on croise, là où les secrets fermentent et les portes devraient être plus souvent fermés. Pourtant Oisin y pénètrent comme dans un moulin. Il passe les portes avec une telle assurance qu’on ne remet pas en question la légitimité de sa présence, et bien qu’il lui faille plus de dix minutes pour atteindre sa destination, personne ne lui fait de remarques. Un grognement monte et s’extirpe de sa mâchoire, alors qu’il pousse finalement la porte du laboratoire. “Je me suis encore perdu.” Lance le Dieu des Océans, de but en blanc. La silhouette haute et familière de Lugh se dresse au milieu de la salle, entre les pipettes et les dossiers en vrac. Lir sourit. Bonjour, salut, ça va bien gamin et l'école c'était comment ? Ah, très peu pour eux. Les commodités d’usage ne les avaient pas suivi à travers les siècles. Dans sa poche de son blouson, Oisin farfouille un moment, et d’un geste détaché, jette un petit paquet fermement emballé sur le bureau de Kendall. “J’en ai retrouvé près des vestiaires. Les dockers ont dû l’oublier.” De la Glitche. Plus très fraîche, mais pas entamée. Un échantillon précieux pour la police scientifique ? Oisin ne se questionne pas plus. Il a juste besoin de sortir ce genre de marchandises du port, hors de sa juridiction. “J’ai pensé que tu saurais quoi en faire.”
Kendall McLight
Âge et date de naissance : 34 ans d'apparence. Né un 16 août au 3e siècle avant J.C Métier/occupation : Généticien-consultant pour la police scientifique/Musicien dans un petit groupe celte à ses heures perdues Cible touchée par Cupidon : Si cupidon frappe les hommes, il est également capable de piquer les fesses des dieux et leur insufler l'amour. Mais à défaut d'en avoir vu de toutes les couleurs, il aura tendance à privilégier l'amusement plutôt qu'une loyauté qui pourrait se montrer oppressante.
Panthéon d'origine : Panceltique Divinité incarnée : Lugh : Dieu de la lumière aux multiples arts dit le Polytechnicien : maître des arts et des sciences, de la magie, de l'artisanat et des combats. Alliance : Indépendant, neutre. Pouvoir(s) :
Médecine Dioscurique:
La médecine qui rassemble tous les savoirs des médecines divines, druidiques, alchimiques, magiques, contemporaines, etc. Capable de rendre possible l’impossible sur un être vivant ou divin.
Polytechnie:
L’art et la manière de créer n’importe quoi à partir d’un brin de lumière créée par le Samildanach et d’un peu d’imagination de sa part pour que celle-ci prenne une forme réelle mais il ne s'agit en réalité que d'une projection holographique à type de rayonnement lumineux. Cependant, ce pouvoir n'a qu'une projection à la vue de son utilisateur. Lugh ne pourra pas projeter des illusions à un endroit qu'il ne voit pas. S'il se concentre suffisamment l'hologramme peut sembler si réaliste que ça peut jouer sur le subconscient si l'esprit est faible, mais s'il y a le moindre obstacle qui coupe la lumière entre son créateur et la cible, l'hologramme se déforme et Lugh perd sa concentration.
Clarté omnipotente:
En utilisant la réflexion de la lumière naturelle, son corps entre en résonance avec les particules lumineuses pour augmenter sa vélocité à la vitesse de la lumière. En revanche, son pouvoir l'épuise si la lumière est amoindrie. À l'inverse, plus il aura de lumière plus l'utilisation de sa vélocité lui sera aisée et il n'aura pas d'affaiblissement pour l'utiliser.
Point faible :
Ar-éabdair & Dagda:
Ar-éabdair ou Gea Assail est sa lance magique fétiche en bois d'If, dotée d’une conscience pour qui il voue une allégeance absolue, cependant, cette lance est capricieuse et le pousse parfois à agir contre sa volonté et de manière obscure. Ar-éabdair peut également détruire sa conscience et tout ce qui se trouve autour d’elle s’il ne la plonge pas dans le chaudron du Dadga rempli de sang. Actuellement, il a trouvé la combine en la gardant dans un pendentif -créé exprès-; petite pointe d'or enfermée dans le chaudron miniaturisé en petite capsule de verre contenant du sang camouflé en un liquide carmin aux paillettes d’or. Tant qu’il l’a autour du cou, il ne risque rien, ni aucune destruction massive de cette lance capricieuse.
De plus, il est extrêmement sensible aux arts, dont la musique, et possède une oreille absolue, la moindre fausse note le dérange énormément et a tendance à le rendre instable au point d’en avoir des migraines et parfois des nausées. Il est également allergique à la connerie et déteste le langage grossier.
Le labo est un endroit avec pas mal de passages. Non seulement les patients venant faire des prises de sang, mais également des médecins demandant des analyses particulières pour leurs patients, les faisant directement descendre en chambre, voire même demander à une infirmière ou un médecin de monter pour récupérer des échantillons afin de les analyser. Il n’est pas rare non plus que Kendall soit sollicité par la police scientifique et la criminelle pour certaines enquêtes. Ayant montré ses talents et son efficacité dans le domaine, on requiert souvent ses analyses. La raison pour laquelle il reste assez polyvalent et actif durant ses journées. Mais il travaille avec une équipe de secrétaires et d’infirmiers en roulement, bien qu’il ait une infirmière attitrée en cas de besoin et lorsqu’ils travaillent en duo pendant les permanences. Aujourd’hui, il est seul au labo. Le travail ne manque pas. Mais il est principalement sur des dossiers aujourd’hui et une étude sur une enquête en cours. Il doit rendre ses analyses au plus tard avant midi. Il sait qu’il ne mettrait pas aussi longtemps pour s’en occuper. L’analyse met juste un peu plus de temps, car il utilise des procédés bien différents de ceux des humains, mais beaucoup plus efficaces.
Les yeux dans le microscope, la main gauche tenant le stylo et notant ses trouvailles dans son carnet, c’est la voix familière de celui qu’il a longtemps considéré comme son père et qui reste encore un père pour lui qui le sort de ses travaux. Bien qu’il ne détourne pas la tête dans sa direction, il préfère continuer dans son étude pour lui répondre comme s’il venait de le quitter pour aller chercher son café il y a à peine cinq minutes.
«Cet hôpital est un vrai labyrinthe pour ceux qui n’ont pas l’habitude. Pas étonnant que tu te sois perdu.»
Pas de formalité, il n’en n’a jamais eu besoin avec Lir. Ils ne se connaissent que trop bien et Lugh sait qu’il y a quand même du respect entre eux. Illogique pour les humains, mais réel pour eux. Lorsque le sachet tombe sur la paillasse, le regard du dieu lumineux est alors attiré par ce dernier. Il redresse la tête pour lever ses azurs en direction du maître des Océans.
«Tes matelots cherchent à garder le cap chez toi ou c’est pour les couler un peu plus ? Tu as déjà eu d’autres cas de ce genre avant ?»
J’aime toujours assez faire des jeux de mots en rapport avec sa nature. Des petites blagues de mon humour pas toujours compris par tous mais relativement amusant pour moi. J’esquisse un bref rictus et récupère le sachet bien fermé pour l’ouvrir et sentir l’odeur herbacée que je reconnais bien, prendre une des petites pilules entre mes doigts et constater la texture. C’est un échantillon qui se fait rare de nos jours. Et au vu de ce que j’en sais et si tant est que ce soit bien ce que je pense, il devrait s’agir de la Gitche. Et connaissant les nouvelles actuelles il n’y en a quasiment plus. C’est plutôt quelque chose de constater que Lir récupère ça dans les vestiaires de ses dockers. Je me tourne vers lui et l’observe, un hochement de tête pour le remercier de sa trouvaille.
«Je sais quoi en faire, mais c’est relativement étonnant que tes dockers aient ce genre de rareté avec leur disparition en ce qui concerne les ventes des diverses drogues que l’on peut trouver. Fais gaffe à ce que la police ne vienne pas fouiller chez toi pour tenter de te faire mettre les clefs sous la porte.»
Bien entendu, je sais très bien qu’il saura faire ce qu’il faut pour éviter ça. Quant à ce petit sachet. Je compte bien la remettre aux autorités pour qu’ils la conservent. J’ai déjà pu étudier une bonne partie de cette petite gélule et, même si je m’en garde un échantillon de côté pour l’analyser une fois encore, il y a quelques détails à son sujet qui me chiffonnent.
«Merci pour cette trouvaille en tout cas, n’hésite pas si tu en as d’autres du genre.»
Non, je ne compte pas m’en faire une collection pour me changer les idées quand le besoin se fait sentir de planer, même si j’ignore si elle aura encore un quelconque effet. Finalement, j’interrompt mes recherches. Termine d’écrire, et referme mon calepin pour ensuite ranger mon échantillon de la criminelle et me lever pour m’étirer un peu. Levant les bras pour les étendre et étirer toute ma corpulence dans ce geste. Je sais, ça n’est pas forcément utile, mais étant cloitré là depuis quelques heures, je dois bien admettre que dégourdir mon corps d’empreint devient une habitude humaine que j’ai fini par prendre. Je rabaisse mes mains, garde précieusement le sachet dans la poche interne de ma veste et viens poser une main amicale sur l’épaule de Lir.
«Sortons un peu, ça me fera du bien de prendre l’air…»
Je l’emmène dans l’allée qui mène aux jardins de l’hôpital qui n’est pas un endroit désagréable pour sûr, et en pleine ville ça fait toujours du bien un peu de verdure.