ft. Joseph Gordon-Levitt
♆ Enveloppe charnelle ♆Âge : 35 ans, bien qu'il s'acharne à vouloir jouer le ''jeun's'' avec les ados dont il s'occupe, au grand détriment de ces derniers
Date et lieu de naissance : il est né le 14 novembre 1983 dans une petit ville perdue au milieu de l'Illinois où il n'a pas remis les pieds depuis bien longtemps
Lieu de résidence actuel : Il vit dans le quartier de Fairmount, dans le centre de Philadelphie. Caleb ne possède qu'un petit appartement, mais c'est cosy et il n'est pas loin de l'église du coin.
Occupation : Autrefois pasteur, il s'est reconverti depuis deux ans et anime désormais des ateliers visant à aider les jeunes à se réinsérer dans la société après un décrochage scolaire, un passage en prison ou tout autre événements les ayant laissés à la dérive
Orientation sexuelle : il est hétérosexuel et extrêmement maladroit lorsqu'il est question de charmer d'éventuelles conquêtes
Situation matrimoniale : célibataire - probablement à cause de son incapacité à dire autre chose qu'un vieux "b... bonjouuur..." lorsqu'une jolie femme fait mine de s'intéresser à lui...
Nature : ce n'est qu'un homme ayant dédié sa vie à aider les autres après l'avoir longtemps passée à vénérer Dieu
♆ Mythes et légendes ♆altruiste ♆
gênant (surtout devant les gamins) ♆
drôle ♆
calme ♆
économe ♆
conciliant ♆
désordonné ♆
à l'écoute ♆
dévoué ♆
utopiste« On peut vraiment vous poser toutes les questions qu'on veut ? Genre.. Tout tout ? » Caleb observe en souriant, amusé, les visages incrédules des 10 adolescents assis en cercle dans la petite salle leur ayant été assignée. C'est peut être l'un des moments qu'il préfère dans son métier : le premier jour, celui de la rencontre, de l'échange, de l'établissement d'un lien de confiance. Ces gamins, pour le moment, il ne connaît que leurs noms et leurs âges. Il sait également dans les grandes lignes ce qui les a conduit jusqu'à lui, que ce soit une déscolarisation à cause d'une maladie, un passage en prison ou encore le décès d'un proche pour certains. Mais plus que tout, il a un objectif, une mission : permettre à ces ados paumés de se trouver une place, de retrouver une parcelle d'espoir en leur donnant quelques outils, quelques conseils pour se réinsérer dans la société. Caleb n'a pas la science infuse, mais il est patient. Et il sait écouter. Des qualités qui lui sont bien utiles pour exécuter son boulot.
«
Tout ce que vous voulez oui » répond t-il en calant son dos contre le dossier de sa chaise, les bras écartés en signe d'invitation. «
Si je suis le seul à vous connaître, c'est quand même moins drôle non ? » Les ados ne mettent pas longtemps avant de se lancer : « Vous êtes marié ? » commence Mandy. «
Non, pas de femme, pas d'enfants non plus, juste un chien ! » « C'est quelle race de chien ? Il s'appelle comment ? » «
C'est un king charles et elle s'appelle Bulma. Je la ramènerai peut être un jour. » « Ça fait longtemps que vous faites ce boulot ? » «
Un peu plus de deux ans maintenant. » « Et avant vous faisiez quoi ? »
Ah la grande question ! Caleb sait que sa réponse va marquer un tournant dans l'interrogatoire de ces gamins. Il a procédé à cet exercice suffisamment de fois pour connaître leur réaction à l'avance. Posément, il croise ses mains sur ses genoux et annonce sans la moindre hésitation : «
Avant ça, j'étais pasteur dans l'Illinois, puis ici à Philadelphie. »
Comme il s'y attendait, un long silence ébahie prend place dans la salle, couplé aux yeux écarquillés d'une dizaine de jeunes gens estomaqués. Et comme d'habitude, Caleb ne peut pas s'empêcher d'éclater de rire en anticipant d'avance l'une des questions qui revient souvent après cette révélation : «
Et non, je ne suis pas là pour vous convertir. » « Pourquoi vous avez arrêté d'être prêtre ? Vous avez perdu la foi ? » finit par demander Harrison, un garçon de 16 ans tout juste sorti de cure. «
Non, je crois toujours en Dieu. J'aimais beaucoup mon travail, mais j'avais besoin de faire plus. Le spirituel c'est bien mais l'action c'est pas mal non plus. » « Et vous vouliez faire prêtre depuis toujours ? » «
Hola non ! » s'exclame Caleb en riant de plus belle. «
Je voulais devenir professeur plus jeune. Puis mon père est mort quand j'ai eu 17 ans et j'ai trouvé du réconfort dans la religion. C'est à ce moment que j'ai commencé à pensé à en faire mon métier. »
Autour de lui, les réactions sont plutôt mitigées : certains paraissent un peu méfiants, d'autres plus en confiance suite à cette révélation. Mais une chose est sûre : plus aucun des ados ne le regarde d'un air vide et désintéressé, comme s'ils se demandaient quand cette séance de torture allait se terminer.
« Est ce que si j'vous dis que je suis musulman vous allez me demander de dégager ? » le provoque Nadim. Caleb hausse un sourcil. «
Pourquoi je ferai ça ? » « Bah parce que vous les pasteurs vous aimez pas les musulmans et les homos. » «
D'où sors-tu ça ? » « On l'entend partout à la télé. » «
Huuumm la télé. C'est vrai qu'en terme de source c'est toujours très fiable, surtout lorsqu'il est question d'établir un profil suivant certains critères plutôt vagues. Dis moi Nadim, à quoi on associe les musulmans dans les médias la plupart du temps ? »
Nadim pince les lèvres, les bras fermement croisés contre sa poitrine dans une posture de défense. Toute la salle a les yeux braqués sur lui, attendant sa réponse. « Des terroristes. » lâche t-il d'un ton limite douloureux. «
Est ce que tu es un terroriste ? » demande du tac-au-tac Caleb en haussant les sourcils. « Non ! » s'écrit le jeune homme en serrant les poings. «
Bon, dans ce cas il y a de quoi penser que les médias n'ont pas forcément raison sur tout. Et s'ils se trompent sur ta communauté en faisant des généralités, peut-être qu'ils se trompe sur celle à laquelle j'appartenais autrefois en faisant également des généralités malvenues. » Puis, s'adressant cette fois à toute la pièce, Caleb poursuit : «
Je me moque que vous soyez hétéro ou homo, juif ou musulman, chrétien ou bouddhiste. Vous pouvez être de n'importe quelle ethnie, venir de n'importe quel quartier, avoir fréquenté n'importe quel gang, tout ça, ça m'importe peu. Ici, personne ne vous jugera, et si vous avez l'impression que toutes ces choses sont des obstacles à votre projet de vie, nous verrons comment en faire une force. Que ce soit clair entre nous : je ne suis pas là pour prêcher la bonne parole. Je suis là pour vous, pour vous aider, vous accompagner, vous donner l'impulsion nécessaire pour que vous preniez votre envol. Libre à vous de venir aux séances, ce n'est pas la prison ici. »
De nouveau, le silence prend place, le temps pour tous les adolescents de bien imprimer le moindre des mot que Caleb vient de prononcer. Un par un, il les observe, les encourageant du regard à s'exprimer là dessus ou sur autre chose. C'est Suzy, une asiatique de 18 ans, qui finit par reprendre la parole : « Pourquoi vous avez quitté l'Illinois ? Il paraît que c'est super beau là bas portant ! » «
L'une de mes sœurs est tombée malade. » explique Caleb. «
Elle vivait à Philadelphie alors je suis venu m'occuper d'elle. Et après ça je ne suis plus jamais parti. » « Votre sœur, elle va mieux maintenant ? » «
Elle a survécu oui. C'est d'ailleurs en partie grâce à elle que je fais ce travail aujourd'hui. L'aider à traverser la maladie était un combat de tous les instants, mais ça m'a également beaucoup appris sur moi-même et sur la vie en général. Après ça, rester derrière mon autel dans mon église ne m'a plus parut suffisant. Et même le vin gratuit n'est pas parvenu à me convaincre de rester. » ajoute t-il en haussant les épaules.
Quelques rires discrets fusent, suivit par un calme pensif. Caleb sent que ça cogite dans leurs têtes et il ne veut pas interrompre leurs réflexions.
Puis soudain, une vois s'élève. Celle de Mandy, pour la seconde fois aujourd'hui : « J'aimerais vraiment aller à la fac. Mais comme j'ai pas fini le lycée, je sais pas si c'est possible. Et ça me fait peur de me faire claquer la porte au nez partout parce que j'suis pas assez bien. »
Caleb sourit. Tout n'est pas encore fait, il sait qu'il aura encore beaucoup d'efforts à fournir pour gagner la confiance de tous ces jeunes. Mais s'il est déjà parvenu à convaincre l'un d'entre eux de se confier sur son projet, c'est un excellent début.
Les autres suivront au moment venu. Chaque chose en son temps. Et du temps, il en a à revendre si c'est pour aider ces enfants.