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 Counting days (Draven)

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Anonymous
Invité
 Counting days (Draven)  Lun 3 Fév 2020 - 15:12
Counting  days

Comment avait-il pu se faire autant d'ennemis, en quelques mois à peine ? Les doigts tremblants de nervosité, Loris pianotait sur les touches de son téléphone avec rapidité, rédigeant une fois encore l'un de ces messages qu'il envoyait comme une bouteille à la mer. A la simple vue du prénom de Draven qui illuminait son écran, il sentait son cœur se serrer. Jamais aucune réponse ne lui revenait, comme si la divinité avait disparu, dans une nappe de brouillard mystérieux. Loris était bien-sûr incapable d'imaginer une seule seconde que son mentor ait pu l'abandonner, ce n'était certainement pas dans les habitudes si nobles de cet homme qu'il admirait tant. Pourtant, si au départ il s'était armé de sa grande ténacité et de sa volonté pour tenir le coup tout seul, décidé à se montrer digne de la confiance placée en lui, les semaines avaient fini par ternir sa si belle assurance. A présent, Loris se sentait comme un gamin, perdu devant l'ampleur de la tâche, égratigné par les attaques venues de toute part qu'il essayait pourtant de supporter avec aplomb. Bien-sûr, il était capable d'organiser les spectacles du Lost H(e)aven, même s'il se frottait parfois à des artistes plus vieux qui tentaient de remettre en cause son jugement. Bien-sûr, il gérait la petite communauté qui vivait dans le bâtiment, ce groupe de jeunes rejetés par leurs familles et dont les petits soucis quotidiens étaient semblables à ceux d'une colonie de vacances. Mais il n'y avait pas que cela.

Je crois que c'est grave maintenant, on a encore reçu des menaces des racketteurs.
Tous les jours on me dépose des rats morts dans la boite aux lettres. J'ai eu un accident de scooter hier, je suis sûr que la bagnole qui me suivait m'a poussé délibérément. J'ai rien eu de grave mais, le scooter est mort.
Cette nuit, on a tagué des insultes sur la façade du club. On essaie de nettoyer depuis des heures...
J'ai revu mon ex. C'est compliqué.
Draven...
Tu me manques, vraiment beaucoup...
J'aimerais te parler.


C'était la première fois qu'il envoyait un message aussi tragiquement désespéré. Loris avait hésité à l'envoyer, ne voulant pas inquiéter inutilement celui qu'il chérissait tant. Mais au vu des si nombreux messages sans réponses qu'il avait déjà envoyés ces derniers mois, il doutait que Draven les ait reçus. Peut-être avait-il perdu son téléphone ? A moins qu'on ne le lui ai volé ? Loris ne voyait pas d'autre explication. S'il avait des problèmes – et rien qu'à y penser il se rongeait les sangs, terrorisé à l'idée que son meilleur ami, son frère, son dieu, sa raison de vivre puisse être en danger d'une quelconque manière – est-ce qu'il pourrait le deviner grâce à leur lien ? Loris ne ressentait rien de spécial mais il ne maîtrisait sans doute pas assez ses pouvoirs de disciple pour le savoir. Au delà de ces inquiétudes, c'était simplement la présence tant adorée de Draven qui lui manquait, jour après jour, au point d'en devenir douloureuse physiquement. Au point qu'il s'était perdu dans les bras d'un connard tellement sa solitude était lourde à porter.

Loris soupira et rejoignit la grande salle du club, qui commençait déjà à se remplir de monde, à cette heure de la soirée. Revêtu avec élégance d'un costume sombre sur une chemise de soie, il accueillit les visiteurs d'un sourire posé, digne d'un directeur. On lui demandait parfois, comment il avait fait pour travailler si jeune dans un tel endroit et Loris répondait évasivement qu'il avait eu droit à des pistons. Ghede Nibo avait le bras long, en vérité.
Après quelques échanges superficiels avec les clients, il fut alerté par la présence d'un groupe de gens, aux visages fermés et aux dégaines assez étranges. Déjà méfiant, il les surveillait de loin jusqu'à entendre le ton monter, quand ils s'adressaient au barman. Visiblement, ces gens étaient là pour causer du grabuge et en un rien de temps, les choses commencèrent à dégénérer. Une rixe éclata entre plusieurs personnes et Loris se rapprocha aussitôt, ne serait-ce que pour rassurer les autres clients. Ce genre de bagarre ne faisait jamais une très bonne publicité pour le club. Quand il les rejoignit, les gorilles se calmèrent.

- Où est le directeur ?
- Il n'est pas là, je le remplace. Quel est votre problème, messieurs ?
Le plus grand des deux gars le toisa un moment avant de répondre.
- Vos pratiques païennes. Tu vois de quoi je parle ?
Loris fronça les sourcils. Il n'organisait pas de cérémonies vaudoues de manière publique, ce n'était pas le but de l'établissement. Ghede Nibo recevait ses prières grâce à la danse, grâce aux applaudissements du public pour les spectacles des drag-queen, grâce au fait que les personnes LGBT étaient mise à l'honneur dans ce lieu. Comment qui que ce soit pouvait deviner cela ?
- Que voulez-vous dire exactement ?
- Que vous allez arrêter tout ça.
Il mit la main à sa poche, dévoilant aux yeux seuls de Loris la présence d'une arme
- Si tu ne veux pas de problèmes, viens avec moi.

Loris n'hésita pas longtemps. Que pouvait-il faire d'autre ? Il ne voulait pas prendre le risque que des coups de feu blessent qui que ce soit. Quelques instants plus tard, il se retrouvait dans la ruelle adjacente au Lost H(e)aven, laquelle était sombre et déserte. Loris n'avait pas voulu faire d'esclandre en public et s'il recevait quelques baffes dans le pire des cas, ce n'était sans doute pas cher payé pour maintenir la sécurité de l'ambiance. Il se foutait de se faire taper dessus de toute façon, il se sentait coriace. Il soutint le regard du gangster qui le toisait, de sa haute taille, cherchant à l'intimider.

- Je ne vous paierai pas, inutile d'insister. Nous n'avons pas peur de vous. Pas question de vous laisser décider ce qu'on fait dans notre maison, ça ne vous regarde pas.
- Ah non ? Dans ce cas, on va te secouer un peu, ça poussera peut-être le directeur à se bouger les fesses.

Quand il reçu la première beigne, Loris ferma les yeux. Il se souvenait de ce moment, quand il n'était qu'un gosse perdu, sans domicile fixe et livré à lui-même. Il avait bien cru mourir ce jour là, tellement on l'avait battu. Pourtant ce jour avait été le plus beau de toute sa vie, parce que c'était celui où il avait rencontré Draven pour la toute première fois. Dans un mouvement défensif, il tenta de se rebeller mais l'acolyte du gangster lui bloqua les bras. Et cette fois, Loris était sûr que personne, personne au monde ne viendrait le sauver. Tant pis. Tant pis, au moins il aurait tout fait pour que le Lost H(e)aven reste un lieu de liberté et il aurait fait honneur à Ghede Nibo, c'était tout ce qui comptait à ses yeux.
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Anonymous
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 Re: Counting days (Draven)  Lun 3 Fév 2020 - 16:19

Counting days


- Les passagers du vol AA3452 en provenance de Rio de Janeiro sont priés de se présenter porte 52.

L'homme redressa le regard de son passeport, marchant lentement, bagage sous le bras. Il n'avait pas pris grand chose, ou tout du moins, il avait laissé beaucoup de choses là-bas, au Brésil. Tout ce qu'il avait récolté, tout ce qu'il avait recherché, tout cela reviendrait par avion cargo, un peu plus tard. Téléphone dans l'autre main, il hésita à appeler la personne qui l'avait contacté au moins un milliard de fois depuis son départ. Il n'avait jamais répondu. Pourquoi? Peut-être cherchait-il à pousser son correspondant dans ses retranchements, peut-être que c'était une forme de test, peut-être qu'il n...

Loris a écrit:
Je crois que c'est grave maintenant, on a encore reçu des menaces des racketteurs.
Tous les jours on me dépose des rats morts dans la boite aux lettres. J'ai eu un accident de scooter hier, je suis sûr que la bagnole qui me suivait m'a poussé délibérément. J'ai rien eu de grave mais, le scooter est mort.
Cette nuit, on a tagué des insultes sur la façade du club. On essaie de nettoyer depuis des heures...
J'ai revu mon ex. C'est compliqué.
Draven...
Tu me manques, vraiment beaucoup...
J'aimerais te parler.

Il fronça les sourcils. Cela été bien la première fois que Loris lui envoyait un tel message. C'était un véritable appel au secours. Il avait bien fait de rentrer plus tôt que prévu. L'impatience jusqu'alors calfeutrée dans son fort intérieur, éclata et son pas se pressa, arrivant à la porte 52 pour la présentation des pièces d'identités et les déclarations en douanes. Fort heureusement, il n'avait sur lui que quelques vêtements de voyages, fort heureusement, il ne transportait ni drogue, ni liquide sur lui et en quelques minuites, il put passer le contrôle. A l'extérieur, il pressa le pas une fois de plus et hêla un taxi. Le Lost H(e)aven. Au plus vite.

En chemin, alors que défilaient à travers la vitre les buildings, il pensa de nouveaux à ces derniers mois, loin de Philly. Il avait fait d'incroyables découvertes sur les plantes tapies au fin fond de la forêt amazonienne, il en avait testé les bienfaits... tout comme les méfaits. Des plantes aux effets psychothropes incroyables avec lesquelles il avait passé des journées, des semaines entières à en chercher le moindre effet euphorisant et décompressant. Il n'avait pas vraiment fait attention aux messages laissés par Loris. Après tout, le gamin était dans une période de tests, il devait lui prouver qu'il était digne d'être plus qu'un croyant. Il était son disciple.

- 27$, M'sieur que ça vous fait.

L'homme tira de sa poche trois billets à l'éphigie d'Alexander Hamilton. Qu'il garde la monnaie. Sac en toile sous le bras, il sortit du véhicule et pénétra à l'intérieur du batiment et trouva son chemin sans tarder dans le Bar au nom pourtant évocateur de l'inverse. On venait ici pour se perdre, pas pour se trouver. Une de ses ouailles se précipita sur lui pour lui dire que Loris avait été pris à part par deux balourds envinassés. Le Dieu gronda sa colère et basarda son sac par terre, courant dans les couloirs sans perdre une seule seconde supplémentaire, jusqu'à pousser de toute sa force sur la porte qui pivota sur ses gongs et se fracassa contre le mur de briques.

- Messieurs... J'ai cru entendre que vous me cherchiez? L'homme qui venait d'arriver garda toutefois un calme olympien et offrit même un sourire. Civilisé, poli, commerçant, il ajouta Laissez-moi vous offrir un verre, ainsi nous pourrons parler plus posément et certainement pas dans le froid de cette ville venteuse, et encore moins dans cette ruelle putride.

D'abord surpris, les deux malandrins restèrent un court instant coi. Avant que l'un des deux ne lache Loris qui s'écroula à terre, seulement suivi par le regard du Dieu. L'un renifla, l'autre s'essuya la main sur son pantalon. Ils firent un pas dans la direction du nouvel arrivant, puis un deuxième. Ce dernier laissa son sourire poindre un peu plus sur son visage avant de tourner sur ses talons et de retourner à l'intérieur, ouvrant la marche. Il s'occuperait de Loris après avoir réglé le problème... ou plutôt les deux problèmes. D'un geste plaisant de la main il les invita à s'assoir au bar, directement alors que lui-même passa derrière.

- Laissez-moi vous offrir la spécialité de la maison. En signe de bienvenue... Il plia les genoux pour sortir de dessous le bar, planquée derrière plusieurs contenants aux couleurs douteuses, une bouteille. Le meilleur rhum de la Martinique... Et il servit trois verres. Le liquide était parfaitement transparent et avait une forte odeur de sucre et de rhum. Le Dieu prit un des trois verres et l'avala cul sec. A la votre, Messieurs. D'abord méfiants, ils haussèrent les épaules et avalèrent leur verre. L'homme sourit de toutes ses dents alors que les effets de la boisson arrangée par le Dieu endormait déjà les deux malotrus. Il se tourna vers Loris. Attache-les et mets-les dans le coffre de la voiture... Après, nous parlerons.



Dernière édition par Draven Alvares le Jeu 6 Fév 2020 - 20:41, édité 1 fois
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Anonymous
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 Re: Counting days (Draven)  Jeu 6 Fév 2020 - 20:18
Counting  days

Un filet de sang s'échappait de ses lèvres blessées. L'angoisse le tétanisait, au point d'être incapable de lutter pour se dégager. Au plus profond de sa panique, il aurait aimé avoir la force de demander qu'on ne frappe pas son visage, qu'on lui épargne au moins d'être défiguré. Mais la peur lui coupait le souffle. En voyant son bourreau armer son poing, Loris ferma les yeux. Pourtant, au lieu de se manger une beigne, comme il s'y attendait, ce fut un grand fracas qui résonna dans la ruelle, celui d'une porte défoncée violemment. Quand il entendit cette voix, au ton aimable et impassible, il eut la sensation que son cœur faisait un triple saut périlleux. Il n'osait pas y croire et quand il ouvrit les yeux, il tourna le cou, au risque de se le tordre, pour apercevoir la silhouette familière qui se trouvait là, plantée calmement devant les gangsters. Celui qui le maintenait le relâcha et les genoux de Loris heurtèrent douloureusement le sol. Redressant ses grands yeux vers Draven, il eut le temps de croiser son regard un infime instant, avant qu'il ne se détourne, suivi par les deux brutes. Il la ressentit alors, comme un feu dévastateur qui serait venu le consumer de l'intérieur. La colère de Draven, derrière ses sourires placides et ses mots délicats, brûlait dans son cœur.  

Les jambes encore tremblantes, il se redressa nerveusement pour se dépêcher à l'intérieur, les pensées enfiévrées. Peu lui importait la douleur qui vrillait ses tempes alors qu'il se sentait à présent si léger qu'il avait l'impression de s'envoler. Il lui semblait ne plus l'avoir revu depuis des siècles, tant l'attente lui avait parue longue et à présent que Draven était enfin là, il avait envie de rire et de pleurer à la fois. En même temps, la frustration de le voir se détourner ainsi était dévorante. Loris se contenta de renifler, en tentant de maîtriser les battements trop rapides de son cœur, qui cognait dans sa poitrine. Tandis qu'il rejoignait le bar d'un pas fébrile, il ressentait toujours la colère de la divinité, qui s'imposait à lui seul, par le biais de son essence. Se rapprochant discrètement du comptoir, il observa la scène en silence, luttant contre l'envie si puissante de rejoindre Draven sans attendre. Son regard passait de l'un à l'autre, les voyant boire ce rhum, comme s'ils étaient entre amis. Pour un observateur extérieur, le dieu vaudou paraissait réellement amical, les brossant dans le sens du poil, comme si rien ne venait de se passer. Mais Loris, lui, était conscient de ses véritables émotions et il attendit, toujours en retrait, sans comprendre ce qui allait se passer. Est-ce qu'il allait vraiment faire affaire avec ces porcs ? Ça paraissait si invraisemblable...

A peine les verres vidés, les corps des deux hommes chancelèrent et s'écroulèrent sur le comptoir, comme deux poids morts. Les yeux de Loris s'agrandirent et il tilta à l'injonction du directeur qui s'adressait à lui, d'un ton neutre, presque détaché. Cette insensibilité d'apparence tranchait tellement avec cette colère sourde que le disciple percevait, malgré lui, qu'elle en devenait effrayante. Une neutralité, très déconcertante aussi, presque sèche, qui ne lui ressemblait pas, bien que Loris ne pensait pas une seconde à lui désobéir.

- Oh euh... ok ! Je fais vite.

La mort dans l'âme, Loris se dépêcha vers les corps, vers lesquels certains clients lorgnaient déjà, avec une certaine inquiétude. Il les rassura d'un sourire crispé et d'un geste de la main, mimant un verre, pour signifier que ces deux gars étaient ivres. Glissant ses mains sous les bras du premier homme, il le tracta en le faisant glisser sur le sol vers la salle de derrière, avant de revenir rapidement chercher le deuxième. Tout en grommelant, il leur cracha dessus, cherchant rapidement de quoi les attacher. Ils étaient sacrément lourds, ces sales gros dégueulasses. Loris peina à les transporter, l'un après l'autre jusqu'à la voiture qu'il découvrit garée à son emplacement habituel. Draven était vraiment de retour, il était là ! Frustré d'être obligé de s'occuper de ces connards, l'impatience le faisait trembler d'excitation.

Loris avait été le plus rapide possible mais l'opération lui avait tout de même pris un sacré temps, il avait eu du mal à traîner les lourdes carcasses tout seul. Quand il revint dans la salle, les bras endoloris et le front lourd d'incertitude, son menton était toujours taché de son propre sang. Pourtant, dès que son regard se posa sur Draven, posé près du comptoir, un sourire léger étira spontanément ses lèvres. Se rapprochant d'une démarche gracieuse, il le rejoignit pour poser affectueusement sa main contre son bras, redressant les yeux pour chercher son regard.

- C'est fait... Je les ai plié en quatre, ils sont impeccablement rangés.

Il n'avait aucune idée de ce qu'il adviendrait de ces gars et à vrai dire, il n'en avait strictement rien à foutre. Tout ce qui comptait, c'était que Draven était là. Il l'avait tellement attendu que ses pensées se bousculaient dans sa tête, tant il avait de choses à lui dire. Mais la chose la plus importante ne tarda pas à s'échapper d'entre ses lèvres.

- Je suis tellement content que tu sois rentré. Est-ce que ça va ? Murmura-t-il affectueusement.

De son coté, la joie de le voir là, lui faisait aussitôt oublier tout le reste, comme si plus rien n'existait. Doucement, Loris se rapprocha pour se nicher naturellement contre lui, avide d'un contact physique.
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Anonymous
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 Re: Counting days (Draven)  Ven 7 Fév 2020 - 8:34

Counting days


Sa colère ne se calmait pas, il ne supportait pas que des malandrins s'attaquent à des jeunes gens -jeune homme, en l'occurence- et jouent de la loi du plus fort. Ils méritaient un sort triste et pénible. Le Dieu n'irait probablement pas jusqu'à la mise à mort, mais il allait les humilier bien plus que ce qu'ils ne pourraient imaginer. Préférant laisser Loris s'en occuper pour le moment, il fit rapidement le tour de Bar et vérifier avec les autres pensionnaires que tout se passait bien. Ces derniers mois avaient été éprouvant, les attaques et les menaces de plus en plus fréquentes. Peut-être que Draven n'aurait pas dû partir pour l'une de ses explorations, mais cela avait été un mal nécessaire.

Lorsque son disciple revint, ce dernier retrouva l'immortel au comptoir du bar une fois de plus, assis sur l'un des hauts tabouret, en train de pianoter sur son téléphone. Le jeune homme lui précisa que les deux abrutis étaient pliés, rangés dans le coffre de la voiture. Le Dieu hocha du chef, mais n'ajouta rien, terminant d'étioler sa colère lentement. Ils allaient dormir pour encore quelques longues heures, il avait le temps pour les emmener loin d'ici. La potion était puissante, mais n'avait en rien atteint le dieu, ou alors, celui-ci avait baillé une fois ou deux. C'était l'une de ses potions de secours qu'il avait planqué un peu partout dans le bar, d'ailleurs, en parlant de potion...

Mais la présence de son disciple acheva toute réflexion. L'humain était tout contre lui et Draven ne put que passer un bras autour de ses épaules. Ce geste permit d'en déclencher un autre, car le bras droit de l'immortel s'enroula dans le dos de Loris, autour de sa taille. Il serra doucement, fermant les yeux, heureux désormais, d'être rentré, content, apaisé. Oui, apaisé de retrouver son disciple rien que pour lui et l'image où les deux empaffés s'en prenaient à lui disparut lentement de son esprit. La peur et la colère s'étaient envolées, il ne restait plus que la joie d'être de retour chez lui. Cela lui embrasait les sens, il pouvait toucher Loris, le voir, le sentir et même le gouter en embrassant sa tempe.

- Bien mieux, Babycake, bien mieux. Le Dieu se détacha lentement, seulement ses bras, pour que ses mains puissent attraper la nuque de l'humain alors que ses pouces restaient sur les joues de Loris. Il observa un côté du visage puis ses doigts firent pivoter la tête de son disciple pour qu'il observe de l'autre côté. Ils ont osé abimé ton joli visage... Ils payeront cher, cela en était certain. Encore une fois l'immortel ne put se retenir de serrer l'humain dans ses bras et déposer un baiser sur le sommet de sa tête. Viens avec moi.

Draven se détacha totalement, descendit du tabouret et croisant ses doigts avec ceux de Loris, il l'entraina à l'arrière du bar, dans ce qui lui servait de bureau. Cette pièce était insonnorisée, pour qu'il puisse palier à son point faible avec beaucoup plus de facilité. Il ne lacha la main du jeune homme que pour faire le tour du bureau et chercher quelques bouteilles éparpillées un peu partout dans divers endroits, tiroir, porte-bouteille, à terre... Il en saisit deux par le col et versa un peu de leur contenu dans un shake-up, il y jeta quelques herbes aussi trouvées au fond de ses poches et dans un des classeurs de sa pile de dossier. Il agita le shake-up et quand il l'ouvrit, il le tendit à son disciple.

- Bois. Ses blessures et bleus disparaitront d'ici quelques minutes. Le regard du dieu était bienveillant sur le jeune homme, et même un brin amusé, d'ailleurs un sourire espiègle traversa la commissure de ses lèvres. En trois ans, ne t'ai-je déjà pas dit de ne plus jamais te prendre de coup? Mais il était temps de penser à autre chose. Il règlerait définitivement l'affaire des abrutis dans le coffre de la voiture plus tard. Je suis tellement heureux d'être rentré et de te voir. J'ai parlé à Sugar et SweetPie. Ils n'ont pas tari d'éloge sur toi. Je suis tellement fier de toi. Cette fois, c'était un large sourire qui s'appropria les lèvres du Dieu et sa main se posa doucement sur la joue de Loris. Je peux t'offrir quelque chose pour te récompenser?

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Anonymous
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 Re: Counting days (Draven)  Ven 7 Fév 2020 - 16:03
Counting  days

Il n'aimait pas ressentir sa colère, ni tout autre sentiment négatif le ronger. Dès qu'il en était conscient, Loris cherchait à apaiser Draven et à le réconforter en lui apportant toute sa douceur. Ainsi blottit innocemment contre celui qu'il considérait comme un frère, une bouffée de bonheur déferla sur lui en ressentant son étreinte et la caresse légère de ce baiser contre sa tempe. A l'écoute des ressentis qui couvaient dans le cœur de Ghede Nibo, le disciple put alors mesurer l'apaisement qui s'imposait, grâce à ce contact. Trop ému de se retrouver là, dans ses bras, ses yeux s'embuaient alors qu'un sourire béat restait imprimé sur son visage. Draven était beaucoup plus grand que lui, même assis sur ce haut tabouret, et le visage de Loris arrivait au creux de son cou. Il profita encore un peu de son odeur avant de redresser la tête en écoutant ses mots.

- Je suis désolé que ces mecs te causent du souci, j'aurais voulu mieux pour ton retour...

Papillonnant des cils, il le contempla, des étoiles plein les yeux pendant que Draven l'examinait. Il avait oublié sa douleur, dopé par l'endorphine. Son émotion était trop forte pour qu'il puisse articuler quoique ce soit, se contentant de dévorer des yeux le soleil de sa vie. Avec tout ça, il n'avait même pas pris le temps de vérifier l'étendue des dégâts dans le miroir.

- Oh tant que ça ? murmura-t-il d'une petite voix.

Une moue délicate au lèvres, il hocha doucement la tête, ses doigts s'accrochant à la chemise du dieu pour mieux répondre à son étreinte. Il aurait aimé ne jamais s'en détacher.

Ses doigts entremêlés aux siens, il l'accompagna à l'arrière du bar – il l'aurait suivi partout, l'endroit importait peu et tant que sa main était dans celle de Draven, il aurait rejoint les enfers avec le même sourire – et ils retrouvèrent ainsi le calme serein du bureau. Ainsi, il le regarda ramasser ses ingrédients, un peu surpris des endroits où il les dénichait, sans qu'il ne se soit douté que de telles choses s'y cachaient.

- Je n'ai laissé personne rentrer dans ce bureau en ton absence, c'est moi qui me suis occupé du ménage pour être sûr qu'on ne touche à rien. Lui assura-t-il, d'un ton ronronnant.

Il suivit des yeux les mouvements du shake-up avant de retrouver le regard de Draven.

- Oh c'est pour moi ?

Trop obnubilé par sa simple présence, il se posait si peu de question sur le reste, qu'il en devenait complètement distrait. Avec confiance, il ramassa le verre et en but le contenu, dont le gout lui parut assez étrange au palais mais pas forcément désagréable. Aux taquineries de Draven, il haussa une épaule désinvolte, ses mains posées contre ses hanches dans une attitude de dure à cuire.

- Tu as dû me le dire une ou deux fois oui ! Mais que veux-tu, j'aime la boxe.

Il tira la langue d'un air mutin, tandis qu'au fond de lui, il ressentait déjà les bienfaits de cette potion, qui réchauffait ses veines et calmait les blessures. Un nouveau sourire éclaira son visage en écoutant ses éloges et il soupira doucement, abaissant les paupières sous la douceur de cette paume qui enveloppait sa joue.

Que Ghede Nibo soit fier le rassérénerait énormément. Le stress ne lavait pas lâché ces dernières semaines et il n'avait pas été loin de craquer mais jusque là, il avait tenu bon avec endurance, sans que personne ne puisse se douter de la pression qu'il endurait. Sugar, SweetPie et les autres n'avaient aucun soucis à se faire puisqu'il prenait tout sur ses épaules, pour ne pas décevoir la confiance que Draven avait placée en lui. A sa question, il retrouva son regard, posant sa main contre la sienne, comme pour la garder un peu plus longtemps avant de relâcher un nouveau petit soupir.

- Je n'ai pas besoin d'autre récompense que de te savoir heureux... Il sourit un peu avant de le relâcher. J'espère que tu es revenu pour de bon ? Je peux continuer à m'occuper du Lost H(e)aven en ton absence mais... c'était bizarre d'être séparé de toi aussi longtemps. C'était la première fois que ça arrivait, depuis qu'on se connait et que je vis ici. Je t'ai envoyé des messages mais, tu ne répondais pas.

Le ton de sa voix restait toujours doux et léger. Loris n'avait aucune envie de laisser paraître la moindre plainte ou reproche dans ses mots, mais pourtant, c'était vrai que Draven lui avait manqué et que le simple fait de recevoir des petits mots de sa part lui aurait fait plaisir... Au lieu de cela, un tel silence avait créé un gouffre dans son cœur. Et plus que les soucis, c'était véritablement ce vide qui était difficile à combler. Aussi, la crainte qu'il ne fasse que passer et décide de repartir à nouveau le hantait. A vrai dire, il savait quelle récompense lui aurait vraiment plu : passer plus de temps en la compagnie de Draven, aurait été merveilleux. Mais avec les problèmes qui les entouraient et ces deux gros porcs dans le coffre de sa voiture, la chose risquait de ne pas pouvoir se faire tout de suite. A la pensée de ces deux salopards, une moue se dessina sur ses lèvres.

- Je peux t'aider pour gérer les gros paquets dans ton coffre ? J'ai tenté plusieurs fois de les foutre dehors, on n'arrête pas d'être harcelés en ce moment. Certaines personnes savent que je fais des rituels vaudou et ça ne leur plait pas...

Il haussa les épaules avec insouciance, l'air de dire que ça n'allait sûrement pas l'arrêter. S'il faisait tout ça, ce n'était que dans le but de gagner de nouveaux croyants pour Ghede Nibo.
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Anonymous
Invité
 Re: Counting days (Draven)  Ven 7 Fév 2020 - 21:32

Counting days


Le dieu sourit doucement, sans rien ajouter. Il savait que le jeune homme voulait que tout soit parfait. Quel disciple penserait le contraire? Loris n'avait peut-être pas l'expérience d'un disciple aguéri, mais il en avait déjà le coeur, c'était le plus important. Cela faisait trois ans qu'ils se connaissaient, trois ans que l'humain vivait à ses côtés et deux ans qu'il savait pour son caractère divin. Mais cela ne faisait que quelques mois qu'il avait fait de lui son disciple, quelques mois aussi qu'il était parti loin de Philly afin de remplir son établissement de plantes en tout genre pour ses potions. Ses quelques mois, Loris avait dû les passer seul, à gérer le Bar, à apprendre de ses pouvoirs seul. Mais Ghede Nibo croyait dur comme fer en l'apprentissage par l'expérience. Il voulait que le disciple apprenne à chuter pour mieux se relever. Et visiblement, il n'avait pas chuté, pas encore, tout du moins. Draven était donc fier du jeune homme.

Il hocha simplement du chef, imprégnant son visage d'un large sourire quand Loris s'étonna des coups sur son visage. Oui, cette simple coupure au niveau de sa lèvre était de trop pour l'immortel. Ce dernier n'appréciait pas le moins du monde qu'on touche à ses protégés habitants au Lost H(e)aven. Mais plus encore Loris. Il était son disciple, son précieux, même s'il n'était qu'un humain, il restait son protégé, son préféré. Et pour le dieu, le visage de Loris était parfait. Il ne souhaitait rien de différent, et la moindre blessure était de trop. Il était donc temps de lui concocter une petite potion dont il avait le secret, aussi, l'entraina-t-il donc dans l'arrière-boutique, dans son bureau et fut rassuré de voir que tout restait inchangé. On disait bien qu'un génie se reconnaissait à son bordel et Draven vivait dans un capharnaüm monstre. Il prépara une potion de guérison rapidement, les ingrédients disséminés un peu partout dans la pièce.

- Promets-moi de faire attention, tout de même. Je voudrais être derrière toi à chaque fois que tu ne sors, mais tu sais que je ne suis qu'un petit être divin ayant perdu nombre de ses pouvoirs...

Il ne retira nullement sa main de sa joue, même lorsque Loris tenta vainement de la retenir, il n'avait aucune envie de l'enlever. L'humain ne voulait aucune récompense. Seulement son bonheur. Le dieu sourit, amusé d'une dévotion aussi totale. Et voilà que le sujet de son absence revint sur le tapis, visiblement, cela avait chamboulé grandement le disciple et l'immortel ne put qu'hocher la tête une fois de plus.

- Je voulais voir si tu arrivais à te débrouiller sans moi. Tu es désormais mon disciple, Loris. Tu vas devoir prendre des décisions sans moi. Et puis... j'étais en train de tester de nouvelles plantes. Tes messages m'ont fait revenir plus rapidement, jusqu'à ce que je ne reçoive ton dernier en arrivant à l'aéroport, mais j'ai, je crois tout ce que je voulais. Cela arrivera dans quelques jours.

Le dieu observa encore longuement le visage de son protégé. Et ce visage perdait lentement de la rougeur des cours, et la coupure, quasiment à vue d'oeil disparaissait. Lentement et à regret, Draven fit glisser sa main de la joue de l'humain à sa nuque pour l'attirer à nouveau tout contre lui. Ennuyé par le rappel des deux andouilles dans le coffre de la voiture, il ajouta.

- Je compte les abandonner en pleine campagne nu comme des vers avec écrit au feutre indélébile dans leur dos "MORON AND HOMOPHOBIC"... Ca devrait les calmer un tant soit peu. Il souleva le menton de Loris pour que ce dernier relève le visage vers le sien. J'ai quand même envie de te récompenser, pour cette absence prolongée.

Un sourire et il se pencha un peu pour déposer, d'un baiser chaste, ses lèvres à la commissure des siennes.

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 Re: Counting days (Draven)  Sam 8 Fév 2020 - 20:46
Counting  days

Flottant sur son petit nuage, chacun des sourires de Draven donnait l'impression à Loris qu'une pluie d'or déferlait sur lui. A présent qu'il était là, à poser son regard bienveillant sur lui, tous ses problèmes lui paraissaient lointains et dérisoires, comme s'ils n'avaient jamais existé. Grâce à sa potion, il n'avait plus mal nulle part, ce qui l'aidait d'autant plus à banaliser l'incident et à considérer que tout ce qu'il venait de vivre n'était absolument pas grave. Peu lui importait que le gang de son ex veuille lui faire la peau, que les flics et son propre père le traquent ou qu'il doive affronter les casseurs anti-paganisme. Loris se sentait toujours prêt à s'embarquer dans des tas d'embrouilles, à stalker des mecs dangereux ou à plonger dans des mondes parallèles, au grès de sa témérité. Pourtant, à la demande de cette promesse, le ton léger et amusé de Draven n'empêcha pas son cœur de se serrer très fort tandis qu'une inquiétude mêlée de tendresse imprégnait son regard.

- C'est pas vrai, tu es le plus prodigieux et le plus éblouissant de tous les êtres divins. Je veillerai à ce que tu retrouves tes pouvoirs, je te promets, je te protégerai moi aussi, d'absolument tout.

Peut-être avait-il l'air naïf de lui parler ainsi ou de croire qu'il pourrait le protéger, mais Loris s'en fichait un peu, même s'il rougissait légèrement en lui exprimant ses sentiments. En cet instant, il n'arrivait pas à imaginer meilleur récompense que de ronronner dans ses bras, à profiter de la chaleur de ses sourires et de ses caresses. Tant qu'il était le centre de l'attention pleine et entière de Draven, comment aurait-il pu être plus heureux ? Sa main restait toujours délicatement posée contre sa joue et Loris osait à peine respirer de peur de briser l'instant. Il écouta ses paroles sans en perdre une miette, avide de comprendre ce qui l'avait empêché de lui répondre. Sa bouche se tordit légèrement en une légère grimace. Mince, Draven avait tout de même lu son dernier message, celui qu'il avait envoyé sur un coup de désespoir total. Pas l'idéal s'il voulait donner l'image d'un disciple inébranlable et solide comme le roc dans la tempête. A la fois, ce message l'avait aidé à revenir plus vite... Acquiesçant doucement, Loris s'efforça de prendre un air dégagé.

- Oh la débrouille, ça me connait. Bien-sûr, je sais prendre des décisions autonomes et j'ai l'esprit d'initiative donc ne t'inquiète pas pour ça. Je voulais juste... te tenir au courant. Et entendre ta voix. Et pleurer pour que tu reviennes me voir plus vite, parce que j'aime pas quand t'es loin de moi. Il cilla légèrement, sur un doux sourire. Je me demande quelles découvertes merveilleuses tu as encore faites. J'espère que tu pourras me montrer les jolies plantes que tu as trouvées.

Murmura-t-il d'un ton cajoleur, conscient du regard de Draven sur son visage. Son seul infime regret était de n'avoir pas eu le temps de vérifier son allure, il ignorait quelle tête il avait et après la bagarre, ses cheveux devaient être complètement décoiffés. Tant pis. De son coté, Draven était toujours aussi magnifique et se remplir les yeux de sa présence était un plaisir dont Loris ne se privait pas. Il soupira de contentement quand il l'attira contre lui et se mit à rire contre son cou, en entendant ses mots.

- Sérieusement ? C'est la punition la plus drôle que j'ai jamais entendue ! J'adore, tu es tellement génial...

Il ne doutait pas que bien d'autres à sa place auraient choisi une vengeance beaucoup plus sanglante et violente pour avoir souillé un territoire divin. La miséricorde de Draven était exemplaire et à la fois, sa façon d'humilier les deux malotrus était si amusante ! Ce serait tellement bien fait pour eux ! Lové contre son torse, Loris le laissa lui relever la tête, l'incitant ainsi à lui offrir son regard plein d'étoiles. Il l'interrogea du regard avant qu'un baiser n'effleure le coin de ses lèvres, un baiser si doux et délicat que Loris en eut des papillons dans le ventre. Jamais personne ne l'avait embrassé de cette façon, à part sa mère peut-être quand il était petit... Mais non, ce n'était tout de même pas la même chose. Son ex, lui, l'embrassait de façon très brutale, il n'y avait aucune affection là dedans. Là non plus ça n'avait rien à voir. Draven était comme un grand frère, n'est-ce pas ? Et le seul au monde à s'être toujours montré si attentionné et tendre avec lui.

- Un baiser comme récompense, c'est si cute, tu es adorable, roucoula-t-il en baissant les yeux.

Loris craignait un peu d'être trop collant mais il avait bien du mal à se détacher de lui. Il resta là, blotti contre lui et sa main se glissa naturellement dans la sienne.

- Ta potion me fait beaucoup de bien, je n'ai plus mal maintenant. Je me sens même en super forme grâce à toi. Merci... Merci d'être arrivé à temps, si ces idiots m'avaient cassé le nez, j'aurai eu du mal à réparer les dégâts avec du maquillage. Les fards masquent beaucoup de choses mais on ne peut pas faire de miracles... Toi si. Ajouta-t-il en souriant.

Le voir arriver, tel un chevalier pour l'arracher aux griffes de leurs ennemis était si inespéré que Loris avait encore dû mal à y croire... Il gardait l'envie de rester collé à lui pour le toucher et s'assurer qu'il était bien là.

- Mon héros voudrait-il se reposer ? Je t'ai vu boire le même rhum que les deux gangsters... tu n'es pas fatigué ?
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 Re: Counting days (Draven)  Dim 9 Fév 2020 - 15:54

Counting days


Les paroles de son si cher disciple étaient si douces et si adorables qu'il ne put se retenir de sourire. Un éclat amusé et adorateur traversa ses pupilles. Pour certains dieux, cela équivaudrait à se faire passer du beurre dans le dos, pour Ghede Nibo, de la part de Loris, c'était tout simplement adorable et si gentil. Sa main sur la joue, il ne put se retenir de l'embrasser sur le front une fois de plus.

- Alors c'est toi qui viendra me sauver sur ton cheval blanc.

Le divin et le mortel parlèrent ensuite de cette absence, qui avait pesé, il fallait le reconnaitre, aussi bien pour Babycake que pour Draven. Ce dernier, même loin, même fier de lui, même incapable de reconnaitre qu'il s'était bien trop attaché à son disciple, avait perdu patience lors de ses pérégrinations. Cela avait été une nécessité, s'enfoncer dans la jungle amazonienne n'était pas une partie de plaisir, même s'il garder des souvenirs de l'humain dont il s'était accaparée l'enveloppe, même s'il avait suivi les conquistadors au travers de cette jungle équatoriale infestée de bêtes en tout genre. Mais il avait eu besoin de certaines plantes, bien trop rares hors du Poumon de la Terre. Il était également important que Loris puisse gérer seul. Cette mise à l'épreuve était un mal pour un bien, cela prouvait au dieu que le jeune homme pouvait résister, pouvait se dépasser, avait grandi et muri. Il aimait plus que de raison ce qu'il voyait alors devant lui, tout contre lui.

- Avoue surtout que tu voulais m'entendre te dire des mots doux au creux de l'oreille... Le sourire amusé se transforma en une espièglerie sans limite. Ah, ne t'inquiète pas, tu les verras, j'ai ramené plein d'échantillons pour des potions dignes des dieux...

A dire vrai, il aurait préféré éliminer les deux abrutis, ce n'était pas la mort qui dérangeait le dieu, mais plutôt le fait que faire disparaitre des corps était bien plus compliqué que cela n'y paraissait. Certes, les enterrer dans un coin perdu était fort possible, mais cela demandait du temps. Et il n'avait pas envie de consacré autant de temps à des idiots dans leurs genres... En plus, cela allait également les faire réfléchir. Ils s'y reprendraient à deux fois avant de venir ici et pourrir l'ambiance du Lost H(e)aven. Sans parler du fait de s'en prendre à son protégé. Personne n'avait le droit de lever la main sur Loris. Plus jamais personne. Pas même la pensée de lui mettre une raclée, non, il l'interdisait. Loris était sien et il était la prunelle de ses yeux.

- Je suis un dieu... Je suis toujours génial...

Un clin d'oeil et il offrit la récompense. Terme uniquement utilisé comme excuse pour l'embrasser tout doucement. Il ne cherchait nullement à brusquer le jeune homme, après tout, ce dernier était tout ce que la définition du mot "jeune" était... Loris ouvrit à peine les yeux sur la vie, même si déjà bon nombres de mésaventures ne l'avaient pas épargné.

- Et je suis adorable, parce que je suis ton dieu...

Il avait su dès qu'il avait avoué au jeune homme sa véritable nature, que ce dernier serait prêt à aller jusqu'au bout du monde pour lui. Ses prières, il les entendait nettes et claires comme de l'eau de roche, guidant les autres vers lui. S'il était un phare guidant les navires dans une mer agitée, Loris était celui qui avait allumé la lumière et qui la maintenait dans le droit chemin. Le dieu aurait tôt fait de se perdre dans les méandres des morts violentes, des vengeances et des esprits condamnés, mais l'humain était celui qui d'une certaine manière, le faisait apprécier la vie sur Terre.

- Je suis le Dieu des Morts violentes, l'Oreille des Esprits tourmentés, le Protecteur des Rejetés, le Sauveteur, l'Amant improbable, on m'a nommé de bien des manières, mais tu es le premier à dire Faiseur de Miracles, mon cher Loris. Il ne cherchait nullement à le déloger de ses bras, bien au contraire, si le jeune homme souhaitait bouger ou s'écartait, il tenterait de le garder encore tout contre lui, dans ses bras. Je suis un dieu, il nous en faut beaucoup plus pour tomber dans les bras de Morphée. La potion n'était pas assez forte pour me faire, ne serait-ce que somnoler. Draven sourit. Néanmoins, j'irais bien me reposer... à une seule condition... Que tu m'accompagnes dans mes rêves et que tu me serres dans tes bras.

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 Re: Counting days (Draven)  Mer 12 Fév 2020 - 13:20
Counting  days

Loris était vaguement conscient que tout ce qui sortait de sa bouche ressemblait à de la guimauve mais entre les bras de Draven, il avait véritablement l'impression de fondre. Et s'il multipliait les compliments, d'un ton ingénu, gloussant à ses commentaires et s'émerveillant de chacun de ses actes,  il se fichait bien de ne pas être tout à fait objectif. Il pensait chaque mot qu'il prononçait, même s'ils étaient maladroits et marqués par le stress post traumatique de son agression.
A présent que les baisers de l'être divin touchaient son front et qu'il était enveloppé par sa voix chaude et son parfum rassurant, Loris pouvait enfin respirer. Son rire s'éleva, pareil au son d'une clochette, à cette image de cheval blanc, lancé au triple galop pour sauver le beau dieu en détresse. Ses joues rosirent davantage aux paroles amusées de Draven qui se moquait gentiment de lui. Il comprit au travers de ces taquineries qu'il ressemblait à un amoureux transi et il dissimula son embarras dans une réponse évasive, sur un mince sourire.

- Qui n’apprécierait pas d'entendre tes mots doux... Ainsi, il hocha la tête avec intérêt, à l'idée de ces fabuleuses potions. Tu excites ma curiosité, j'ai hâte de connaître leur usage, et encore plus en te voyant sourire ainsi...

Loris se mordilla les lèvres, ne cessant de le dévorer du regard. Ce n'était pas parce qu'il était un dieu qu'il le trouvait génial, il l'admirait déjà lorsqu'il le prenait pour un simple humain. Il l'aimait pour lui-même et non pas pour la puissance qu'il représentait ni pour les privilèges qu'il pourrait lui apporter. Pourtant, il ne le détrompa pas et se contenta de sourire à ses affirmations. La fierté qu'il ressentait face à l'honneur d'avoir été choisi comme disciple était immense et il ne désirait pas que Ghede Nibo en doute, ne serait-ce qu'un instant.
Après ce baiser quelque peu troublant, il aurait aimé lui dissimuler son regard, le temps de se donner une contenance, mais Draven en avait décidé autrement, en soulevant son menton. Et tandis qu'ils parlaient, il essaya de masquer son trouble, se reprochant intérieurement d'être si ridicule. Il apprécia chacune des épithètes associées à l'être divin, méditant sur chacune d'entre elles, avant de répondre, dans un murmure.

- Tu représentes tout ça pour moi... enfin presque. Ajouta-t-il rapidement, sur un sourire en coin. Alors, j'ai l'honneur de t'attribuer officiellement ce nouveau surnom, Faiseur de Miracles. Peut-être que je t'en trouverai d'autres.

Et alors que Loris s'inquiétait de la fatigue du dieu, il relâcha son étreinte pour lui permettre de se libérer. Pourtant, il eut l'agréable surprise de constater que Draven le gardait entre ses bras, sans avoir l'air de vouloir s'écarter. Alors il resta niché contre lui, écoutant ses réponses. Des paroles qui eurent le don de provoquer un large sourire sur ses lèvres sans qu'il ne puisse contrôler ce gloussement qui frétilla dans sa gorge. Il posa aussitôt sa main contre sa bouche. Loris se sentait fébrile, un mélange de gêne, de joie et d'extrême candeur. Pour un peu, il aurait presque eu l'impression que Draven flirtait avec lui... C'était pourtant impossible. Incapable de réfléchir correctement, Loris n'était pas loin de bafouiller.

- Je suis bête, excuse moi... je sais que tu n'as pas vraiment besoin de dormir. Cette soirée m'a un peu chamboulé, je crois, je dis n'importe quoi... Il regarda ailleurs, sur un sourire réservé. Hmm, ta condition est envisageable. Et je pourrais peut-être te chanter une berceuse pour accompagner ton sommeil. Alors, viens...

Sa main dans la sienne, il l'entraîna alors hors du bureau, pour traverser les couloirs du Lost H(e)aven et rejoindre les parties privées du bâtiment où logeait Draven, dans un appartement vaste et confortable, décoré avec goût. Tout en marchant, il lui glissait des coups d’œil furtifs, essayant de tempérer son trouble. Ainsi, il reprit la conversation, d'une voix plus posée, pendant qu'ils gravissaient les escaliers.

- Je peux te faire couler un bain, si tu veux. Après un voyage pareil, j'imagine que tu apprécierais de te relaxer. Je pourrais te laver les cheveux et te masser les épaules... Poursuivit-il d'un ton soigneusement innocent, le surveillant toujours du coin du regard. A moins que tu ne préfères que je te berce dans ton lit, jusqu'à ce que tu t'endormes...

Arrivés à l'étage, il se nicha dans le creux de son bras, lui donnant un très léger coup de hanche. Loris n'était pas d'un naturel timide habituellement et il aimait plaisanter avec Draven, sans aucune pensée déplacée ni d'embarras. Sans doute que son trouble n'était dû qu'au contre-choc de son agression et à l'émotion du retour de sa divinité qui lui avait tant manqué. Alors, il se força à balayer ses incertitudes et lui posa une question spontanée, qu'il jugeait parfaitement innocente, tel qu'il le faisait toujours, dès qu'une interrogation le traversait.

- Je me demande pourquoi on t'appelle l'Amant Improbable ? Pourquoi "Improbable" ?

Simple question de curiosité et de rigueur professionnelle en tant que disciple, n'est ce pas ? Il devait tout savoir sur Ghede Nibo.
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 Re: Counting days (Draven)  Mer 12 Fév 2020 - 20:17

Counting days


Dans les bras de son disciple, le dieu se remémora les souvenirs de l'humain dont il avait capturé le corps. Fils de l'Inca, l'amour paternel n'avait pas été des plus expressif, mais il avait gardé de sa mère une tendresse émue et mélancolique. Les petits bobos lorsqu'il tombait, les moqueries des enfants de son âge, la terreur ressentie face aux hommes en armure étincelante. Mais dans les bras de cette mère effacée, il s'y était senti en sécurité. Même après le massacre, même après avoir vu son père l'Inca se faire décapiter, même après, à Cuzco, quand sa mère dut travailler et qu'il se faisait rosser par les ennemis de son peuple. Elle avait toujours été là. Naturellement les souvenirs s'effacèrent et laissèrent la place au bras de Loris. Le dieu enfonça ses doigts dans les cheveux du jeune homme, le gardant tout contre lui, encore, pour ressentir ce bien-être fraternel. Pour apaiser les souvenirs douloureux, pour calmer l'envie irrésistible de le dévorer de baisers.

- Je t'apprendrais.

Après tout, l'humain était un jeune disciple et il était le professeur, il se devait de lui enseigner ce qu'il savait, surtout concernant les plantes, il pourrait guérir lui aussi, en sachant concocter les potions. Pas toutes, c'était certains, mais beaucoup d'entre elles ne nécessitaient guère de magie divine, seulement de la précision et de la bonne plante. Il l'avait embrassé, pour calmer les doutes, pour le remercier, pour les retrouvailles, pour s'excuser, pour bien des choses, mais il vit le trouble qui voila le visage du mortel, cela fit sourire encore plus le dieu qui patienta autant qu'il fallait, forçant toujours de sa main sur le menton de son protégé pour que ce dernier reste le visage tourné vers lui. Il avait été absent pendant plus de trois mois, il pouvait bien lui consacrer quelques secondes, en face à face? Le jeune homme avait les traits fins de la jeunesse, la candeur de l'innocence, la beauté divine, il ne pouvait pas le nier.

- Faiseur de Miracles je serais alors... rien que pour toi. La réaction de l'humain était si candide, si innocente que cela fit rire l'immortel à gorge déployée. Ses doigts quittèrent le menton, glissèrent sur sa joue et vinrent tapoter son nez, comme pour punir un petit chat qui n'a pas obéi à son maitre. Oublie ces abrutis, mon disciple...

Leurs doigts se joignirent juste avant que Loris ne l'entraine hors de ce bureau. Ce n'était pas une pièce qu'il appréciait outre mesure, toujours en bazar, toujours impersonnelle, mais seul lieu qui était insonorisé pour palier sa faiblesse de la musique. Rien que d'imaginer déjà le jeune homme lui chanter une berceuse le rendait tout chose. Avant de se diriger vers les appartements, il s'arrêta au bar, murmurant à l'oreille de Sugar de prendre la responsabilité du bar et si problème il y avait de ne les déranger qu'en cas d'extrême urgence. Puis, suivant le disciple, ils grimpèrent les escaliers menant aux chambres. Telle une immense collocation, les chambres donnaient sur une pièce centrale où tous les pensionnaires pouvaient se regrouper pour passer du bon temps ensemble. Les quartiers du Dieu étaient un peu à l'écart, afin de pouvoir jouir d'une tranquillité nécessaire aux déboires humains. Avec un grand sourire, il répondit, une fois la montée des marches effectuée.

- Et pourquoi pas tout? Le bain, les cheveux, le massage et la berceuse? Un dieu aime tout avoir et je suis capricieux. Loris était de nouveau dans ses bras, après avoir bravé les escaliers et Draven répondit évasivement. Il faudrait demander à celui qui m'a surnommé ainsi... mais je crois qu'il avait dit quelque chose comme : Tu es la Mort... Et être l'amant de la Mort... c'est improbable...

Ils finirent par entrer dans ce qui ressemblait à un grand salon, confortable et bien aménagé avec toutes les commodités de la détente, même si Ghede Nibo était facile à contenté, d'ailleurs, il préférait aller dans la salle du bar pour suivre les numéros de ses petits protégés. Il y avait une pièce consacrée à son culte également, celle-ci était plus pour ses croyants les plus intimes. Et puis, derrière une porte il y avait une immense chambre où toutes les folies étaient possibles. Draven retrouva le sac avec lequel il avait voyagé, surement monté par l'un de ses ouailles. Il retira sa veste et déboutonna sa chemise, le temps que Loris fasse couler le bain. Portable balancé sur le lit, il se débarrassa de tous les encombrants psychologiques. Pas pudique pour deux sous, il finit par virer ses vêtements et sous-vêtements quelques minutes plus tard, pour dévoiler un corps qu'il jugeait parfait. Sa salle de bain était presque aussi grande que la chambre et tout autant aménagée.

- Mon cher Babycake... Il soupira d'aise rien qu'en voyant le bain presque prêt. Qu'est-ce que je ferais sans toi?

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 Re: Counting days (Draven)  Ven 14 Fév 2020 - 20:33
Counting  days

Loris avait hoché la tête, les yeux brillants d'un trop plein d'émotion. Bien-sûr, il ne demandait pas mieux que d'apprendre l'usage des potions auprès de Ghede Nibo, son enthousiasme et sa curiosité en seraient parfaitement comblés. Il avait encore du mal à croire en ce retour si inattendu et il profitait de chacune des marques d'affection de Draven qui venaient remplir ce vide si douloureux dans son cœur. Sa chaleur chassait la peine. Ses rires balayaient la peur. Et même si les joues de Loris en rougissaient, baissant les yeux dans un sourire plus réservé, la boutade du dieu lui plaisait beaucoup. Faiseur de Miracles rien que pour lui. Son nez se fronça doucement sous les doigts gentiment réprobateurs, répondant dans un murmure léger. - Ils n'existent plus. Car vraiment, plus rien d'autre n'existait à partir du moment où Draven était là et de plus, Loris n'avait aucune envie d'apparaître comme un lâche à ses yeux. Il se concentra donc fortement pour se débarrasser de sa nervosité et ainsi, il invita le dieu à rejoindre l'étage.

- Oh ! Tu veux tout ? S'exclama-t-il en riant, sur une mine faussement choquée. Il redressa un sourcil, prétendant y réfléchir un instant avant d'abdiquer. - Bien, je pense que tu as mérité que je réponde à tes caprices, alors tu auras droit à la totale.

Loris comprenait l'origine de chacune des épithètes attribuées à Ghede Nibo en dehors d'une seule. Il ne voyait pas en quoi un homme aussi charmant soit improbable en tant qu'amant, d'autant plus que Draven était assez séducteur, autant qu'il en savait, et ne se privait pas de collectionner les conquêtes. Attentif à sa réponse, le sourire de Loris disparut aussitôt. La Mort. C'était comme si soudainement, une vague de froid venait de le recouvrir. Il n'avait pourtant pas peur de Draven, mais ses mains tremblaient légèrement. - Je vois. Il regarda ailleurs, visiblement troublé par cet aspect macabre, au point d'en devenir silencieux. Il n'ajouta donc rien, pénétrant en compagnie de Draven dans le grand salon de son appartement. Se détachant doucement de lui, sur une légère caresse sur la paume de sa main, il l'abandonna pour rejoindre la salle de bain, les pensées éparses.

Loris ôta sa veste qu'il rangea soigneusement à l'écart, avant de remonter les manches de sa chemise de soie rouge. Il s'approcha de l'immense baignoire qui trônait au centre de la salle d'eau pour en actionner les robinets, qu'il régla jusqu'à une température agréable. Ainsi, il s'affaira pour créer une ambiance reposante, en allumant quelques bougies, et il choisit les sels de bains et huiles essentielles, idéales pour apaiser les muscles. Il était en train de chercher les shampoings et autres lotions dans une armoire, lorsqu'il entendit l'arrivée de Draven derrière lui. Les bras chargés, il se retourna, mais la vision qui le frappa manqua de peu de tout lui faire lâcher et il rattrapa in extremis les lotions qu'il avait entre les mains. Il n'avait pu empêcher ses yeux de fixer de haut en bas le corps nu et si ensorcelant de la divinité, caressant ses contours du regard, appréciant ce torse si bien sculpté, son teint halé, ses cuisses musclées, son sexe dévoilé... Loris cilla légèrement avant de se contraindre à retrouver le regard de Draven, renvoyant un mince sourire à son commentaire. De toutes ses forces, il espérait que son émoi - et son regard un peu trop appuyé - n'aient pas été visibles.

- Tout le mérite revient à ta salle de bain, j'imagine que tu n'avais pas le même confort dans la jungle... Mais j'aurais essayé de satisfaire tes caprices, même là-bas, si je t'avais accompagné. Peut-être qu'un jour, tu m'emmèneras ?

La baignoire continuait de se remplir pendant que Loris tentait de s'offrir un air détaché.

- Tu es magnifique, mais tu sais déjà ce que j'en pense.

Reprit-il doucement sur un regard de velours, tout en le rejoignant d'une démarche posée. Il déposa les lotions à coté de la baignoire avant d'offrir sa main à Draven pour l'aider à y rentrer. Un geste galant, dont le dieu n'aurait bien-sûr aucun besoin mais qui n'avait pour but que justifier un nouveau rapprochement entre eux. Loris se pencha pour vérifier la température, en plongeant son coude dans l'eau tiède, qui mouilla légèrement le bord de sa manche retroussée. Redressant les yeux vers lui, il observa Draven s'immerger dans le bain parfumé en admirant chacun des détails de son corps, de ses muscles, de sa beauté si parfaite, illuminée par les flammes des bougies. Sa façon de l'observer était peut-être impudique mais il n'avait aucune envie de s'en priver. A la fois, il se sentait troublé, trop de questions encombrait son esprit, le rendant un peu plus silencieux qu'à son habitude. S'agenouillant auprès de la baignoire, il étendit le bras pour ramasser une éponge et la gorger d'eau, avant de la presser délicatement sur l'épaule du dieu. Il suivit le tracé de ses omoplates, nettoyant les traces invisibles de fatigue, dans des gestes caressants. Sa main se posa contre sa nuque, l'épousant de ses doigts pour le soutenir, tandis qu'il faisait couler l'eau contre ses cheveux.

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 Re: Counting days (Draven)  Sam 15 Fév 2020 - 23:25

Counting days


- Ils n'existent plus.

Le dieu sourit alors. Si proche de son disciple, il voyait la candeur et la jeunesse de l'humain. La peau de son visage, si lisse, sans aspérité, sans un pli de stress, sans ligne de temps, il était au début de sa vie, il avait encore tant de chose à apprendre. L'immortel avait vu maintes jeunes gens, maintes vieillards, et malgré les siècles passés, il était toujours aussi étonné de la finesse de la peau, de la douceur d'un visage. Celui de Babycake était si parfait, il avait les traits délicats d'une femme, les lignes fières d'un homme, le regard chargé des noirceurs de toute une vie et la jeunesse d'un enfant. Il était tout à la fois, tous les âges, tous les genre. Et Draven se retint, difficilement, de venir l'embrasser une fois de plus. Ses doigts quittèrent son nez pour retourner sous le menton et profiter d'une caresse discrète. Et tant qu'à faire, autant profiter d'un délassement entier que son disciple si attentionné avait proposé. Il aurait Loris ainsi, pour lui tout seul, même si officiellement le corps de l'humain lui appartenait déjà, il savait au fond de lui, et ce depuis son arrivée dans le bar qu'à chaque fois que le mortel grimpait sur scène, la jalousie affluait en lui. Il le voulait pour lui tout seul, mais il se devait de le partager, au plus grand de ses regrets avec les clients de son bar. Il ne pouvait pas enfermer le disciple nuit et jour, cela n'était pas... humain...

Quand il passa le pas de la porte de ses appartements, il sourit une fois de plus, il était bien de retour chez lui. Certes, le Lost H(e)aven était son chez lui, sa création, son bébé, mais il vivait à cet étage, il était en confiance, en sécurité ici, il pouvait être totalement lui-même. Il n'était plus un dieu parmi d'autres au Sanctum, il n'était pas un chef d'entreprise qui gérait cette dernière comme une grande famille, il n'était que lui. Ghédé Nibo dans la peau de Draven Alvares. Un mélange d'homme, de femme, d'humain, d'immortel, de dieu et d'être vivant... Songeur, il se débarrassa de chacun de ses vêtements alors que le jeune homme s'occupait de préparer le bain. Il profita de quelques secondes où il était seul pour sortir de son sac quelques grigris, quelques objets nécessaires à son culte qu'il rangea avec déférence dans un petit cabinet en acajou. Puis, il se dirigea, nu comme un ver, dans la pièce d'eau et alors qu'il passait le seuil, il vit Loris manquer de lacher une fiole, ce qui le fit sourire, mais il ne se moqua nullement. Bien entendu, il ne manqua pas non plus d'apercevoir le regard insistant du jeune homme. Mais le dieu était conscient du corps parfait de l'humain dans lequel il s'était incarné. Le fils de l'Inca avait toujours été un garçon à la beauté divine et l'immortel vaudou avait patienté avant de capturer ce corps parfait.

- Un jour, peut-être.

Il attrapa la main tendue de Loris, non pas pour s'aider à entrer dans la baignoire, mais pour l'attirer à lui et embrasser ses phalanges. Puis, il pénétra dans l'eau du bain, laissant les mitigeurs ouverts, la baignoire était si grande que cela ne suffisait pas encore pour en avoir suffisamment. Il n'y avait pas à dire, les humains savaient se délasser. Il laissa l'eau chaude chatouiller sa peau, la chaleur même de l'eau venant réveiller ce corps emprunté, la caresse de cette eau titillant la sensibilité de la peau. Il s'installa confortablement, fermant les yeux, appréciant l'obscurité feutré, le silence des flammes des bougies, la douceur des mains de l'humain et la présence, tout simplement de son disciple. Draven laissa tomber sa tête du côté de la main de Loris, le temps que ce dernier s'occupe de l'épaule, puis de l'autre côté, réitérant le geste dans le sens opposé. Il ne remit la tête dans sa position initiale que pour laisser Babycake s'occuper de ses cheveux. Il en apprécia chaque contact, chaque geste et chaque seconde. Combien de temps cela dura, une minute ou 458 ans? toute une éternité? Même le dieu arrêta de compter dès que les mains du jeune homme s'occupait si bien de lui. Cela faisait 3 ans qu'ils se connaissaient, deux ans qu'il avait appris l'existence de son essence divine et seulement quelques mois qu'il était son disciple.

- Loris? Draven pivota sur une épaule, pour faire plus ou moins face au jeune homme. Rejoins-moi. Ah, c'était un caprice subit. Est-ce que c'était l'envie à laquelle il ne pouvait résister, une volonté de s'amuser, un désir de le tester, peut-être tout à la fois. Mais sa voix, tout comme son air assuré ne permettaient guère un refus. Toi aussi, tu mérites de te délasser.

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 Re: Counting days (Draven)  Mar 18 Fév 2020 - 16:18
Counting  days

Un jour, peut-être, ce n'était pas un non. Cette réponse évasive avait été suffisante pour inspirer un sourire chaleureux sur le visage du disciple. Profitant simplement de l'instant présent, il se posait rarement des questions en présence de Draven, tant les émotions positives balayaient ses doutes, avec une facilité dérisoire. Pourtant, cette fois c'était différent, sans qu'il ne soit capable de mettre des mots sur l'origine de son trouble car Loris ignorait ce qu'il ressentait au juste. Il conserva donc un silence discret, chose qui ne lui arrivait pas souvent, encombré par ses émotions contradictoires. Quand leurs mains se rejoignirent, le geste tendre du dieu fut si spontané que Loris en fut touché et grisé à la fois, un léger frisson le recouvrant au contact des lèvres divines contre ses doigts. Il laissa alors ses émotions confuses le recouvrir, sans réellement les analyser, tandis qu'il se perdait dans cette ambiance feutrée, savourant le privilège de soutenir la tête du dieu contre sa paume, qui s'y abandonnait avec confiance. Draven semblait presque fragile ainsi et l'envie de plonger son visage contre ses cheveux pour l'embrasser le traversa. Au lieu de cela, il se contenta de glisser doucement ses doigts entre les mèches soyeuses, appréciant la chaleur de son derme, tandis qu'il le soutenait, faisant délicatement ruisseler l'eau sur cette tête, si précieuse à ses yeux.

Un mince sourire rêveur flottait sur ses traits lorsque la voix de Draven rompit le léger silence qui s'était installé. - Oui... ? Loris se pinça instinctivement les lèvres, ses doigts crispés contre l'éponge, au moment où le dieu se retourna pour retrouver son regard. Il n'était pas sûr d'avoir compris sa demande et il le dévisagea quelques secondes, dans un moment de flottement où son visage ingénu se marquait par la surprise. Oh... tu veux dire... dans le bain ? Il commençait à se demander s'il n'était pas soudainement devenu débile mais depuis que Draven était de retour, il réagissait comme une cruche sans cervelle, incapable de réfléchir correctement. Ce n'était pourtant pas le dieu qui se comportait différemment, il s'était toujours montré affectueux et attentionné envers lui, ce qu'il manifestait une fois encore, en lui proposant de se délasser, lui aussi. Loris se sermonna intérieurement en dodelinant de la tête. J'avoue que c'est tentant... se reprit-il dans un murmure, toujours attentif aux expressions de la divinité. Son air assuré ne laissait pourtant aucun doute sur le sérieux de sa demande et après cette brève hésitation, Loris laissa retomber l'éponge dans l'eau avant de se redresser doucement. Tu as raison, la baignoire est grande, autant en profiter tous les deux. Pourquoi refuser ? Il n'allait pas réagir comme une vierge effarouchée alors que de son coté, Draven était si détendu. Il agirait donc comme lui.

Guettant les réactions du dieu, il entreprit de déboutonner sa chemise, sans le relâcher d'un regard défiant, pour dévoiler son torse glabre, sa taille si fine et ses bras graciles. Il ne se retourna que pour aller la ranger auprès de sa veste en quelques pas, avant de se défaire du reste de ses vêtements, dans des gestes lents et étudiés. Il ignorait si Draven le regardait tandis qu'il lui tournait le dos, lui dévoilant la rondeur de ses fesses. Loris glissa subtilement un bref regard par dessus son épaule avant de se résoudre à se retourner tout à fait, avec aisance. Pas spécialement pudique, un certain narcissisme le poussait au contraire à apprécier les regards, mais bien-sûr, de la part de Draven, c'était encore différent. Il le voyait comme un idéal hors de portée, le héros parfait à ses yeux émerveillés d'adolescent, un fantasme plus ou moins inconscient et justement si inaccessible qu'il en était rassurant. Il s'avança vers lui sans se presser, de cette démarche naturellement gracieuse, rendue plus assurée par la scène. Se glisser dans un rôle plus théâtral lui permettait de contrôler ses émotions, ainsi que les poussées de désirs inopinées, difficilement dissimulables dans certaines tenues trop ajustées. Là, en l’occurrence, il était nu et Loris s'efforça de garder la tête froide, évitant soigneusement le regard de Draven tandis qu'il rejoignait la baignoire.

- Laisse moi m'asseoir derrière toi, ce sera plus facile pour laver tes cheveux... Murmura-t-il, une main posée contre le rebord d'un blanc immaculé de la large cuve, où deux corps pouvaient aisément prendre leurs aises, sans aucune gêne et sans obligatoirement se frôler. Je crois que je n'ai jamais pris de bain avec quelqu'un... Un constat qu'il fit tout haut sans y réfléchir, en pénétrant dans la baignoire dans un léger bruit mouillé, son regard concentré sur les mouvements de l'eau, tandis qu'il prenait place, n'osant trop se rapprocher du corps de la divinité. Au lieu de cela, il s’intéressa au mitigeur et l'idée le traversa d'empoigner le pommeau de douche pour s’asperger la tête d'eau glacée. Il abandonna pourtant ce projet ridicule dans une légère moue avant de reprendre, d'un ton volontairement désinvolte.

- Ton amant a eu tort. Je veux dire... tu es peut-être le dieu des non-vivants mais ce n'est pas pour autant que tu représentes la non-vie. Tu ne ressembles pas à un vampire ou un zombie. Non, vraiment pas. Ton cœur bat, tu respires, tu es chaleureux et plein de vie...

Remettre cette histoire sur le tapis avait deux buts : d'une part, se donner une contenance, le temps de s'habituer à l'idée de leurs corps dénudés si proches l'un de l'autre et d'autre part, chasser ce malaise qui le prenait à la gorge dès qu'il pensait à la... mort. Un mot qu'il n'osait même plus prononcer.

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 Re: Counting days (Draven)  Jeu 20 Fév 2020 - 10:24

Counting days


Cela avait été un ordre, peut-être déguisé dans un sourire, dans une expression au fond de ses yeux, mais l'ordre avait été tout de même verbal. Trop longtemps avait-il passé loin de son disciple. Et peut-être qu'une essence divine et immortelle n'avait que faire du temps qui passait, Draven avait été plus que patient face à Loris. Tout comme les nombreuses années patientées pour s'incarner dans son corps, il avait attendu bien des mois pour son disciple. Ces mêmes mois pendant lesquels il l'avait amené doucement vers son monde, celui du divin, puis il en avait fait son disciple, désormais, il espérait faire de lui bien plus que cela.

Oh... tu veux dire... dans le bain ? Le dieu, tourné ainsi, pouvait sans aucun doute possible lire les expressions sur le visage de son disciple. Quoi? allait-il vraiment refuser? Un ordre de son dieu qui plus était? J'avoue que c'est tentant... Un large sourire s'étala sur ses lèvres. La tentation serait trop grande, il le savait, mais il n'ajouta rien, laissant l'humain conclure de lui-même qu'un bain s'imposait. Tu as raison, la baignoire est grande, autant en profiter tous les deux. Le sourire se transforma en rire très léger et discret.

Alors que Loris s'écartait, Draven se redressa un tantinet, jouant lui-même avec l'éponge, feignant de ne pas voir le disciple, alors qu'il ne le lachait pas de sa vision périphérique. La chemise de soie rouge fut retiré et il se mordit la lèvre inférieure pour ne pas sauter hors de bain et fondre sur le jeune homme. Puis tout le reste se retrouva également défait et le sourire fin et amusé du dieu s'étira en quelque chose de plus radieux et irradiant. Le disciple avait véritablement tout d'un être masculin magnifique, un Apollon humain, d'un Narcisse vivant, d'un éphèbe, mais il avait la douceur d'une vestale, la candeur d'une vierge, la beauté d'Aphrodite.

Et tout cela, rien que pour lui... - Laisse moi m'asseoir derrière toi, ce sera plus facile pour laver tes cheveux... Si l'ordre venait du dieu de venir dans le bain, l'humain lui demanda de s'écarter et l'immortel se plia à cet ordre dissimulé, se déplaçant vers le centre de l'immense baignoire pour que Babycake puisse avoir de la place et s'installer. Après tout, il n'était pas contre ce lavage de cheveux. Je crois que je n'ai jamais pris de bain avec quelqu'un... Draven retint un rire amusé alors que le mortel terminait de s'installer tranquillement.

- Et bien, nous ferons en sorte que cette première... expérience te reste en mémoire à tout jamais...

L'immortel se laissa doucement partir en arrière, pour que sa tête tombe volontairement contre le torse de Loris, il n'avait qu'à relever les yeux pour voir son visage. Ce fut à cet instant que l'humain lui affirma qu'il était loin d'être un corps vide. Un bras posé sur le genou de son disciple, l'autre, il le sortit de l'eau et observa sa propre main.

- Mais ce corps qui est mien n'est qu'un réceptacle. Je le quitte et... il partira en cendres. Il redresse les yeux et le visage pour regarder Loris. Et toi aussi.

La Mort avec un M majuscule était partout autour de lui, qu'il le voulait ou non. Il était dieu des Morts, le plus souvent, violentes, il était immortel et voyait ses disciples et croyants finir leurs jours si rapidement qu'il y voyait un simple battement de cils. Il soupira, non qu'il en eut besoin, mais pour chasser les pensées noires de son esprit. Après tout il était en la compagnie la plus douce qui soit, dans un bain chaud et agréable, dans cette atmosphère feutrée propice aux extravagances les plus folles. D'ailleurs, il pivota, complètement, telle une toupie, prenant appui sur les rebords de la baignoire, pour que son torse chevauche le sien et pour que le visage du dieu ne se retrouve qu'à quelques centimètres de celui de son disciple.

- Et si je n'étais pas un dieu, serais-tu là, avec moi?

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 Re: Counting days (Draven)  Dim 23 Fév 2020 - 2:11
Counting  days

C'était presque effrayant de se rendre compte à quel point Draven lui avait manqué. Son sourire avait été si beau et si lumineux que le cœur de Loris en était devenu plus léger qu'une plume. Sans doute aurait-il fait n'importe quoi pour savourer la chaleur d'un sourire sur les lèvres de cet homme, chacun d'entre eux le faisait chavirer. Déterminé à céder à ces caprices, Loris délaissa donc sa gène pour s'adapter à l'aisance si parfaite avec laquelle l'être divin se baignait, entièrement nu sous ses yeux. Avec grâce, il s'immergea à son tour dans l'eau parfumée, le regard sagement détourné, et profita de l'espace délaissé pour s'installer. Non, il n'avait jamais eu l'occasion de partager un bain avec qui que ce soit. Ni enfant avec des frères et sœurs, ni dans le cadre de relations intimes... Mais le lien qui l'unissait à Draven ne ressemblait à aucune autre. Sa réponse amusée lui inspira un rire troublé.

- Hé bien... je n'aurais pas pu rêver meilleur partenaire..., hasarda-t-il sur le même ton, dans un sourire.

A peine s'était-il exprimé que le corps souple et chaud de l'immortel se laissa tomber contre lui. Spontanément, Loris l'entoura de ses bras dans un soupir léger et ferma les yeux quelques secondes pour mieux se contrôler. Son cœur battait si fort qu'il eut l'impression que la surface de l'eau en tremblait. A moins qu'il ne s'agisse des vagues de désir qui roulaient sur lui, beaucoup trop tempétueuses pour qu'il puisse les ignorer ou lutter contre. C'était sans doute plus facile habituellement de reléguer ses sentiments à la périphérie de son esprit, de se contenter de cet amour pur et fraternel qui ne pourrait jamais lui faire le moindre mal. Mais alors que le dos de cet homme épousait son torse, que son bras reposait contre son genoux et qu'il effleurait ses cheveux de sa joue, dans une caresse, Loris ne pouvait plus nier l'extrême chaleur qui l'habitait. Il se pencha pour enfouir son visage contre les boucles brunes, y posant un baiser furtif. Loris se préparait à tendre le bras pour attraper la bouteille de shampoing mais à la fois, il n'osait pas trop remuer, son corps bien trop collé à celui de Draven. Néanmoins, les mots sinistres qui vinrent en réponse de son commentaire le firent frémir, sa main se refermant un peu plus fort contre son épaule. Il baissa les yeux vers le visage si beau de Draven, qui lui apparaissait à l'envers et, en dépit de cette sensation qui venait plomber son cœur, dans un ascenseur émotionnel des plus perturbant, Loris caressa doucement les épaules de celui qu'il gardait entre ses bras.

- Je sais...  C'est une chose que tu m'as expliqué et que j'ai accepté. Mais tu n'as pas de raison de partir... tu peux même rester toujours... murmura-t-il doucement, atténuant la nuance de tristesse et de crainte dans le ton de sa voix, en essayant d'y ajouter une pointe d'optimisme.

Loris ne savait pas exactement que penser de ce présage si sombre de la part de Draven. Cette dualité entre son corps humain et son esprit divin était bien difficile à appréhender, même si Loris avait bénéficié des explications du dieu. Il ignorait ce qui était Ghede Nibo et ce qui était Draven, mais ils ne faisaient plus qu'une seule et même personne. Dès lors, les imaginer séparés était bien étrange. Se souviendrait-il de lui, après sa mort ? Cette pensée le traversa comme un souffle de tristesse qu'il tentait de balayer au moment où Draven bougea, s'échappant d'entre ses bras pour mieux pivoter sur lui-même. Surpris par son mouvement, Loris recula un peu brusquement, son dos heurtant la paroi de la baignoire. Tel qu'il était là, le chevauchant, son corps nu contre le sien, Draven ne pourrait pas manquer d'apercevoir ou même de sentir contre son ventre l'effet qu'il produisait chez son disciple. Les joues de Loris rougirent violemment, ne pouvant plus échapper à ce regard, si proche du sien qui le troublait tant. Il s'efforça de soutenir le regard profond du dieu qui lui posait cette question si étrange et il n'attendit pas pour lui répondre avec véhémence, les joues empourprées.

- Je voulais vivre auprès de toi déjà avant de savoir qui tu étais vraiment. tu m'as sauvé la vie, tu t'es comporté comme un ami et même plus encore, comme un frère pour moi. Je tiens à toi, Draven, plus qu'à n'importe qui d'autre sur terre, c'est pour ça que je suis là. Parfois, je préférerais que tu ne sois pas un dieu...

A peine ces paroles impulsivement prononcées, Loris se pinça les lèvres. Sans doute venait-il de prononcer un blasphème et peut-être était-ce grave mais il n'avait pu empêcher cette répartie qu'il avait expulsée dans un souffle. Attristé par ses mots durs, troublé par sa nudité et ce qu'elle lui inspirait, angoissé par cette association à la mort... ne sachant comment réagir à toute cette situation.
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 Re: Counting days (Draven)  Dim 23 Fév 2020 - 15:37

Counting days


Le dieu se laissa sombrer dans les bras de l'humain. Pour un peu, il se serait volontairement laissé emporter si une douce musique se serait élevée. Mais aucune musique, seul le clapotis de l'eau contre les parois de la baignoire montaient à leurs oreilles. Pendant un instant, Draven semblait être redevenu un simple mortel en jouant avec la flamme de quelques bougies. Ses doigts mouillés lui permettaient de ne pas se bruler. La tête contre le torse de Loris, il ressentait parfaitement les battements caractéristiques et cardiaques de l'humain, ce qui le fit sourire un peu plus. Au moins cela signifiait que la vie battait la chamade dans son corps. Le dieu, quant à lui n'avait qu'une enveloppe qu'il considérait que comme vide. Tout l'intérieur n'était que le remplacement d'air.

Ils revinrent à parler de Mort, après tout Ghédé Nibo était le Dieu des Morts. Non, il était vrai qu'il n'avait aucune raison de partir, bien au contraire, il avait une raison pour rester. Il sentit d'ailleurs la main de son disciple se resserrer sur son épaule, tout comme il avait ressenti le visage de Loris dans ses cheveux. Mais il n'avait pas bougé, préférant laisser le jeune homme réagir de la manière la plus propice, appréciant le contact entre eux. Cela faisait longtemps, bien trop longtemps qu'il n'avait eu de réel échange avec son disciple. Il ferma les yeux, se laissant bercer par la chaleur qui se dégageait des eaux et les bras de l'humain toujours autour de ses épaules. Et puis, dans un sourire, il se retourna, peut-être brusquement, mais c'était le visage de Loris qu'il voulait voir.

Ce dernier s'enfonça contre la paroi de la baignoire, devenant presque aussi blanche que la faïence avant de rougir comme le plus cuit des homards, tout son corps se tendit, comme paré pour une attaque qui ne venait pas. Et le dieu, tout contre lui à cet instant, ressentit le moindre changement dans le corps de son disciple, tout comme il sentit les différents sentiments qui émanaient de Loris. Pour toute défense, l'humain s'envenima, ce qui, malheureusement, attira un sourire amusé sur les lèvres du dieu. Il lui avait sauvé la vie, c'était bien vrai, il était un ami et un frère avant d'être un dieu et puis, une dernière phrase avait été lâchée, une dernière phrase qui tint Draven immobile et silencieux. Ne pas être un dieu, c'était presque tentant.

Une de ses mains, jusqu'à lors accroché au rebord, s'enfonça dans l'eau et s'écrasa sur le fond de la baignoire afin de supporter son poids, tandis que l'autre attrapa entre le pouce et l'index la mâchoire du jeune homme. Le visage de Draven s'approcha un peu trop près encore. Ses doigts firent pivoter la tête et il murmura à l'oreille de l'humain:

- Je ne peux pas ne pas être un dieu, mais dis-toi que tu es mon Erzulie...

Puis ses lèvres quittèrent l'oreille de Loris pour son cou, au croisement de la nuque et de l'épaule. Draven y alla chercher le sel de la peau, sa douceur, sa chaleur. Il y déposa un baiser, puis deux, puis trois, puis quatre, jusqu'à parsemer entièrement cette partie de son corps. Ses doigts quittèrent lentement la mâchoire pour glisser le long de la gorge et sur le torse avant de s'enfoncer sous l'eau, toujours longeant les courbes du corps de Loris. Le dieu entendait parfaitement le petit coeur tambouriner dans cette cage thoracique bouillante.

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 Re: Counting days (Draven)  Jeu 27 Fév 2020 - 20:54
Counting  days

Il lui était difficile de percevoir les émotions du dieu, les siennes étaient trop fortes, elles prenaient toute la place. Du reste, Loris n'avait jamais été habitué à ce genre d'échange magique, puisque Draven s'était éloigné de Philadelphie, très peu de temps après qu'il soit devenu son disciple. La distance ne lui avait pas permis de ressentir quoique ce soit. A présent, il n'osait plus bouger, alors que le corps nu de la divinité était lové contre le sien, dans cette eau tiède et parfumée. Retenant son souffle, le visage marqué par l'appréhension, son cœur manqua un battement quand les doigts attrapèrent sa mâchoire, le contraignant doucement à tourner son visage. Il ne comprit pas immédiatement les mots murmurés à son oreille, dans un chuchotement qui le fit frissonner. Sentir le souffle chaud de Draven contre lui était toujours si grisant...

- Je sais que tu ne peux pas, souffla-t-il, je ne voulais pas être blessant, je ne sais même pas pourquoi j'ai dit ça... Mensonge. Il regarda ailleurs. Ezrulie ? C'est la déesse de...

Erzulie, qui était Erzulie ? Loris avait étudié les rituels vaudou, il s'était intéressé aux autres divinités, à leurs histoires, pour mieux comprendre Ghede Nibo et tout ce qui l'entourait. Mais il ne connaissait pas toutes les figures du panthéon vaudou sur le bout des doigts et son émoi ne l'aidait pas à rassembler ses pensées. Quand les lèvres de Draven glissèrent vers son cou, il ne comprit plus ce qui lui arrivait. Cette fois, Loris n'avait plus de cerveau, il était perdu, n'osant croire à ce qui se passait, alors qu'à la fois, ses sens s'embrasaient. Ses paupières ployèrent et un soupir lui échappa, sous les doigts qui sinuaient avec une lenteur délicieuse contre son corps, tandis que les siens, fébriles, se perdaient dans la chevelure de Draven. Aucune onde négative ne le touchait, pas le moindre reproche ni ébauche de colère ne s'échappait des pensées du dieu. Loris croyait ressentir ses émotions à présent, c'était une sensation très étrange que de recevoir des ressentis extérieurs à soi même. Mais ce calme, cet amusement tranquille et cette sensation de relaxation déferlaient sur lui avec une douce bienveillance. Les doigts aventureux s'enfonçaient sous l'eau à présent, se promenant dangereusement vers des contrées plus sensibles et Loris interrompit leur progression, posant sa main contre celle du dieu.

- Draven...

Un murmure, une ébauche de supplique. Ne t'approche pas comme ça. Pas moyen de reculer davantage, ni d'échapper à cette trop douce étreinte qui le surplombait, son torse bien trop proche du sien. Loris n'aurait probablement jamais dû accepter ce bain. Il se sentait comme un papillon, inexorablement attiré par la flamme qui finirait par le consumer. Sa main libre glissa le long de l'échine du dieu, lové entre ses bras, et il caressa doucement ses omoplates, alors que sa joue effleurait son front penché vers lui. Dans cette posture, ses cuisses épousaient les flancs de Draven et le contact de sa peau nue l’électrisait. Sans doute aurait-il dû lui demander explicitement de reculer, de ne pas le toucher ainsi. Mais il ne parvenait pas à s'y résoudre. Dans cette atmosphère feutrée et silencieuse, où la lueur diffuse des bougies les éclairait si légèrement, il murmura les premiers mots d'une chanson, dont la musique avait été composée par l'un des musiciens du Lost H(e)aven, en l'absence du directeur. Draven ne la connaissait pas. La mélodie appelait à la sérénité, à la douceur, à des sentiments délicats.

- Everything is perfect, and nothing makes sense. One half-silly smile, a split second knowing glance and you've lifted me from the ground, freed me from the laws of man and earth. And just because of that, I'm afraid. But I still feel my pulse racing the instant you appear, a tingling that starts in my fingertips, then shoots up my body. A buzzing, stomping insistence that I recognize the affect you have on me. I'm left short of breath, eyes wide, dizzy and suddenly, longing for your gentle touch. (*)

Loris n'était pas un chanteur, sur la scène du Lost H(e)aven, il n'avait jamais osé élever la voix, se contentant de play-back. Il ne voulait chanter que pour Draven, doucement, à mi-voix, contre ses mèches de cheveux. Ployant la tête, il déposa timidement ses lèvres contre sa tempe alors que son cœur tambourinait toujours à un rythme chaotique.


*:
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 Re: Counting days (Draven)  Sam 29 Fév 2020 - 8:55

Counting days


Erzulie, déesse de la beauté et de l'amour. Ne se souvenait-il pas de ses classes? Cela faisait plus de deux ans que Ghédé Nibo lui enseignait son panthéon, ses secrets et ses rituels et il ne se souvenait plus de qui était Erzulie? Comment oublier de telles courbes, d'une telle luxure. Le dieu sourit, mais ne répondit pas le moins du monde, il allait laisser le jeune homme mieux réfléchir, et s'il ne trouvait pas, tant pis, s'il se souvenait, au contraire, il comprendrait alors. Erzulie était une déesse puissante, vénérée par nombres, protectrice des enfants et des femmes. Il se souvenait que plus d'une fois, il avait été jaloux de Damballa pour ses relations avec Erzulie... Mais tout ceci était une autre histoire...

Car l'immortel était bien décidé à jouer avec cet humain qui lui appartenait. N'était-il pas son disciple, n'était-il pas une partie de lui-même? Ne l'avait-il pas sauvé et recueilli? Loris était à lui et s'il avait attendu toutes ses années, ces trop longs mois, c'est qu'il voulait cueillir le jeune homme en temps et en heure. Il était prêt lui semblait-il et leur éloignement bien trop long avait attisé son désir incommensurable de ne faire plus qu'un avec lui, de prendre son coeur et de lui donner le sien, presque littéralement. Avoir un disciple, pour lui, c'était bien plus que de se décharger d'un rôle trop contraignant, c'était avoir la même vision des choses, ne faire qu'un, tout simplement. Ils se devaient de n'être qu'un...

Alors que sa bouche restait au carrefour de la nuque, de la gorge et de l'épaule, ses doigts quant à eux, zigzaguèrent sur le torse du mortel pour s'enfoncer dans les abysses du bain. Il sentait sous ses doigts, les tressautements incontrôlables et infimes des réactions cutanées, pas de doute possible, son disciple était prêt, était réceptif. Pourtant une main, lourde comme une plume, mais glaçante comme un étau l'arrêta. Draven aurait pu continuer, aurait pu passer outre cette piètre barrière, ce n'importe-quoi d'interdit, mais son prénom retenti à ses oreilles. Une voix écorchée, chargée de prière et de supplique. Faible rempart face à la volonté d'un dieu, pourtant, il y eu un flottement de quelques secondes seulement.

Quelques secondes où Ghédé Nibo parut en colère. Il ne recevait d'ordre de personne, il ne permettait pas qu'on l'interrompe ainsi, dans ce qu'il voulait, dans son jeu. Il s'énervait contre cet humain si faible et sensible. Aucun mortel ne pouvait lui dire ce qu'il pouvait ou ne pouvait pas faire. Et là, il s'agissait de son disciple, qui plus était! Comme le grondement sourd du tonnerre lointain, il sentit tout son être vibrer. Il retira d'ailleurs sa main, sèchement, il fallait bien l'avouer de dessous la sienne, ouvrit la bouche pour transformer ce jeu et cette atmosphère doucereuse en quelque chose de probablement fort peu agréable pour ce disciple qui l'énervait brusquement, jamais on ne l'avait retenu ainsi, jam...

La colère disparut aussi vite qu'elle n'était arrivée. Le sombre nuage s'était dissipé et l'orage s'était enfui. Draven ferma les yeux, son front reposant sur l'épaule de Loris. Sa main qu'il avait il n'y avait que quelques secondes arrachée du corps de l'humain revint se poser, tel un oiseau, avant de serpenter autour de sa taille. Prenant appui désormais sur son coude, l'autre main effectua le chemin quasiment inverse et le dieu se retrouva avec les bras autour de la taille de son disciple, presque sous l'eau. Il serra doucement, le chant gagnant tout son être et l'apaisant instantanément. Il aurait pu passer outre, reprendre sa colère et continuer son jeu, mais l'ai si doux était si agréable, si reposant.

Après le baiser contre sa tempe, sa tête glissa, terminant sous l'eau, l'oreille contre le torse de l'humain. Il n'avait pas besoin de respirer, l'entité divine ne s'ennuyait pas avec les nécessités humaines, seulement au milieu des mortels pour se fondre dans la foule qu'il usait du corps dans lequel il s'était incarné comme tel. Dans l'eau, les sons lui parvinrent avec bien plus de puissance. Le coeur de Loris battait la campagne comme un tambour de guerre. Cela fit sourire le dieu qui resserra encore plus ses bras autour de sa taille. Il était bien là, il était chez lui, il était... là où il voulait être et surtout là où il n'aurait jamais dû quitté. Il sortit la tête de l'eau, gardant ses bras autour de Loris, reprenant les toutes dernières paroles de la chanson.

- But you do, don't you?

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 Re: Counting days (Draven)  Mar 10 Mar 2020 - 2:21
Counting  days

Dans cette conversation silencieuse où seules les émotions s'exprimaient, Loris avait gardé pour lui ses impressions troublantes. L'aura du dieu le maintenait captif, représentée par d'immenses liens invisibles venus s'entortiller autour de lui, sans qu'il ne soit capable de s'en libérer. La possessivité de Ghede Nibo ne lui permettait pas le moindre choix, comme s'il n'était pour lui qu'un objet, soumis à son bon vouloir. A la fois, ce désir de fusion totale et parfaite avait déferlé sur lui avec intensité, symbolisée par l'alcôve de cette baignoire, au creux de laquelle leurs corps nus étaient enlacés. Puis, alors qu'il avait osé retenir cette main, si sûre de se trouver en territoire conquis, un flash de colère avait subitement claqué, comme une gifle. Draven n'avait rien eu à dire, nul besoin qu'il prononce quoique ce soit pour que les vibrations négatives ne frappent la conscience de son disciple. Bien-sûr, ses pensées ne lui étaient pas accessibles de façon limpide, il ne s'agissait que d'émotions, de sensations, mais elles étaient tout de même éloquentes.

Ne sachant comment briser ce silence habité, Loris avait chanté doucement et les notes apaisantes avaient aussitôt refoulé les vents glacés de la colère. Et lorsque le beau visage aux boucles brunes disparut sous l'eau, la douceur de ses émotions reprirent leurs danses caressantes, aussi enjôleuses que ses bras qui l'enlaçaient pour mieux l'étreindre.

La chanson était finie. Le cœur de Loris battait toujours aussi fort, presque douloureusement. Sans doute aurait-il dû restreindre ses élans de tendresse envers lui mais ses bras s'étaient refermés avec trop de naturel autour des épaules du dieu, qu'il caressait doucement. Les paupières closes, il analysait silencieusement ces émotions qu'il avait découvertes, les unes après les autres. Draven n'avait jamais manifesté de colère contre lui, depuis qu'ils se fréquentaient. Ou alors, il ne s'en était pas rendu compte. Loris n'aurait pu imaginer qu'une telle pulsion puisse naître suite à un mouvement de refus, aussi infime que celui-là. A présent, il en concevait de la culpabilité ainsi qu'une gêne indéfinissable qui encerclait son cœur d'un étau. Et tandis que son affection débordante enveloppait l'homme nu et fragile entre ses bras, il ne pouvait empêcher la charge de l'appréhension peser sur ses propres épaules. Prenant une inspiration, il expulsa l'excès de tension hors de son corps. Et lorsque la tête de Draven émergea de l'eau pour le questionner, BabyCake lui renvoya un masque serein.

- I won't tell you anything.

Des notes suaves qu'il improvisa comme s'il était sur scène, sur un sourire mutin. Se cacher derrière un rôle lui venait avec bien trop de facilité. Et quand il ravalait ses émotions pour retrouver sa lucidité, il était plus simple d'ordonner ses pensées. Débarrassée de la brume rose qui obscurcissait son jugement et engourdissait son esprit transi, il réfléchissait à nouveau correctement. La comparaison à la déesse de la beauté et de l'amour ne lui échappait plus car même si son esprit confus avait refusé d'y croire, trop plongé dans le déni pour associer Draven à un désir amoureux, il connaissait fort bien son Panthéon.
La bouche de Draven avait dit Ezrulie mais ses émotions avaient articulé tout autre chose. Loris avait cadenassé son cœur de toute émotion trop dangereuse, alors peu lui importait que le sexe soit dénué de sentiment. Vis à vis de Draven, il ne s'était pas méfié... C'était son frère, leur affection était chaste, inoffensive, réciproque et équilibrée. A présent, il ne savait plus quoi penser. De ses propres ressentis. De ceux de cet homme, niché entre ses bras. Était-ce donc ce qu'il exigeait de lui, comme un nouveau caprice ? N'était-il lui-même qu'un simple caprice aux yeux d'un dieu joueur ? Le désir c'était facile mais l'amour était trop dangereux.

- Parfois, Ezrulie dit non. Est-ce qu'on t'a déjà refusé quoique ce soit ?

Sa voix était suave, son ton volontairement impertinent, tandis que ses mains cheminaient contre les épaules nues. Tout en parlant, il griffa légèrement la peau tendre, y enfonçant ses ongles, sans perdre le contact avec le regard de la divinité. Sans doute aurait-il pu pousser le vice jusqu'à le repousser brutalement, tant la révolte bouillonnait en permanence dans son cœur ardent. Que ferait Draven, se mettrait-il en colère ? Vraiment ? Ainsi, il se cambra contre lui, venant à la rencontre de son corps, contre lequel il se pressa, dans un mouvement de rein lascif. Ses prunelles brillaient d'un éclat aussi provocateur qu'insolent tandis qu'il le narguait.
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 Re: Counting days (Draven)  Jeu 12 Mar 2020 - 18:58

Counting days


Ghédé Nibo était pourtant quelqu'un de perspicace, mais il fallait l'avouer, il ne comprenait pas le jeune homme qu'il avait dans les bras. Loris semblait tellement distant et en même temps si proche. Il sembait avoir envie et repoussait le dieu. Il attisait son désir et le refroidissait par ses paroles. Une caresse de sa main, un parole qui frigorifiait l'eau du bain... Draven ne savait plus quoi penser. Il venait de chanter un amour inconditionnel et pourtant, il se refusait à lui. Ses mouvements étaient lascifs, désirables, mais son regard montrait le manque total de sérieux. Que cherchait-il à dire? à montrer?

Draven se redressa, quittant la promiscuité et les bras de Loris. Il s'assit sur ses talons, la tête légèrement penchée. Qu'est-ce que tout cela signifiait? Il n'était pas n'importe qui, il était un dieu et par dessus le marché, il était un dieu capricieux. Son disciple, tout comme ses croyants lui devaient parfaite obéissance, c'était ainsi, il l'avait toujours pensé et recherchait toujours cette excellence dans la manière dont on le servait. Mais là, le jeune homme le défiait et le provoquait, ce qui ne calma pas la colère qu'il ressentait. Ce n'était pas possible que... que l'humain puisse agir ainsi, il...

Contemplant Loris, il s'aperçut qu'il était peut-être bien trop tôt pour cela. Loris était jeune, bien jeune, très jeune, trop jeune pour comprendre jusqu'où il pouvait aller pour un simple humain. Il lui avait déjà donné une part de divin. Pour Ghédé Nibo, c'était un pierre imposante à son édifice, il n'avait que peu de disciple. Oui, il était sans doute trop tôt. Son absence, ces quelques mois, avait sans doute provoqué ce manque cruel de tact et de patience. Il se devait d'attendre, car n'était-ce pas de l'amour que de laisser murir la personne que l'on aimait? Peut-être. Surement. Il ne savait pas.

- On a refusé, une fois, mon amour inconditionnel... Il se redressa complètement et sortit de la baignoire, laissant l'eau couler par terre. ...là, maintenant... Draven attrapa une serviette et l'enroula autour de sa taille. N'oublie jamais, Loris... que ce que je fais pour toi... c'est... c'est par amour. Il attrapa une autre serviette, mais la garda à la main. Tu es jeune... tu comprendras... avec le temps. Le dieu fit quelques pas en direction de la porte et se retourna alors qu'il franchissait l'encadrement. Et Erzulie n'a jamais repoussé Ghédé Nibo. Et il retourna dans sa chambre chercher des vêtements convenables.

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 Re: Counting days (Draven)  Ven 13 Mar 2020 - 19:17
Counting  days

La colère. Elle sortait à nouveau du corps de Draven, abrupte et glacée, comme les vagues hostiles d'un océan gelé. Loris s'était tendu, se collant avec impudeur contre le corps de son dieu, cabrant ses reins, lui faisant ainsi ressentir l'ardeur de son désir sans équivoque. Ne pourrait-il pas le sentir, alors qu'il se pressait nu contre lui ? Il avait juste refusé de lui répondre, refusé de lui dire explicitement ce qu'il ressentait au fond de lui.
- I don't, I don't, I don't. Please don't break my heart. Please. -
Et le corps souple du dieu s'était aussitôt arraché à lui. Les yeux de Loris s'étaient agrandis de stupeur, il avait ressenti des émotions puissantes qui l'avaient frissonner, son corps gracile se figeant dans le fond de la baignoire. La peur, l'incompréhension, la tristesse l'écrasèrent. Ses lèvres se pincèrent, tandis qu'il contemplait Draven qui se redressait pour l'abandonner. Ses mots l'atteignirent sans qu'il n'y comprenne rien et il le regarda quitter la salle de bain, sans réussir à articuler la moindre parole. Frustré, bouleversé, désemparé.

Le temps de quelques battements de cœur, il se redressa en tremblant et sortit de la baignoire pour ramasser une serviette et s'y blottir, la calant sous ses bras. Il s'y enroba comme une fille, par réflexe. Il n'arrivait plus à penser, son monde s'écroulait. Jamais, jamais, jamais. Il n'aurait jamais imaginé qu'il puisse se disputer avec Draven ni le mettre en colère. Que l'objet de son admiration puisse éprouver une simple ébauche d'hostilité envers lui, était inimaginable. Et pourtant, cela venait bel et bien de se produire, au point qu'il n'y voyait plus clair, pas loin de s'évanouir sous la montée si intense de ses émotions. Loris se sentait si révolté et désespéré à la fois, qu'il éprouvait autant l'envie de tout démolir que de se jeter par la fenêtre. Ignorant ses propres vêtements qu'il avait rangé dans la salle de bain, il rejoignit Draven dans sa chambre, d'une démarche fébrile. Le front haut, les narines palpitantes, les prunelles dilatées, il le toisa.

- C'est trop facile de dire que je suis trop jeune pour comprendre. Alors que tu m'expliques que dalle.

Il marcha vers lui, sans se soucier d'être insolent, irrespectueux ou suicidaire, il n'en avait clairement rien à foutre. Interrompant Draven qui était en train de s'habiller, il attrapa ses mains pour l'obliger à relâcher ses vêtements, les repoussant d'un geste brusque, tout en se plaçant juste sous son nez, provocateur en diable.

- Non Draven, ça marche pas comme ça. Tu peux pas me chercher, me chauffer et m'abandonner si facilement, j'suis pas d'accord. T'as cru que j'étais juste qu' un de tes esclaves  ? Pas de bol, parce que moi, j'ai cru qu'on partageait quelque chose de... spécial...

A ces mots, sa voix se brisa et il regarda ailleurs, relâchant les mains du dieu. Il regarda autour de lui avec désarroi, entourant son propre corps de ses bras. Il ne s'attendait pas à tout ça, à ces moments si tactiles dans la baignoire, à ces allusions à peine ébauchées. Il ne savait toujours pas ce que Draven attendait de lui. Qu'il se déguise en Erzulie ? Est-ce que Ghede Nibo était amoureux de cette déesse ? C'était ce qu'il avait comprit et il ne savait plus quoi faire. Son visage était pâle et son cœur battait beaucoup trop fort. Pourtant, il se força à camoufler sa fragilité et à redresser la tête avec impétuosité, pour trouver à nouveau le regard de Draven.

- Je n'aime pas ta colère.Murmura-t-il. Si tu me détestes, alors dis-le.
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 Re: Counting days (Draven)  Ven 13 Mar 2020 - 20:11

Counting days


Dans la chambre qui lui semblait désormais glaciale et bien trop grande, Draven frotta son crâne avec la serviette qu'il tenait entre ses mains. La colère brutale et détestable avait été si vive qu'il n'avait pas reconnu les sentiments, pourtant offerts sur un plateau d'argent, de Loris. Il faisait froid dans cette pièce qui était pourtant un cocon de bien être. Il n'avait même pas pris la peine d'allumer la lumière. Il n'avait fait que marcher jusqu'au lit, y lâcher la serviette et se poster devant son sac qu'il ouvrit. Le disciple entra à son tour, enrubanné dans une serviette, sa propre colère s'étalant sur son visage. Cela se voyait et pour Draven, ce n'était pas beau. L'humain depuis trois ans maintenant, n'avait jamais exprimé, du moins devant lui, une telle colère.

- C'est trop facile de dire que je suis trop jeune pour comprendre. Alors que tu m'expliques que dalle.

L'immortel fronça les sourcils, peu accoutumé à se prendre un retour de balle. Pourtant l'humain était en effet bien trop jeune... Dix-neuf printemps n'étaient que broutille dans la vie d'un dieu éternel. Expliquer? Il n'était pas là pour expliquer. Il était un dieu, un immortel, un tout puissant. On le craignait lui! Expliquer reviendrait à dire qu... Mais il ne put y réfléchir plus longuement car Loris venait de lui attraper le tissu d'entre ses mains et l'envoya valdaguer à travers la pièce. L'humain aurait pu faire peur à n'importe qui, dans cette position, avec cette colère qui lui barrait le visage, avec ses mots froids et impersonnels. Mais il oubliait qu'il parlait à Ghédé Nibo et que cela n'affectait nullement le dieu qui l'avait fait naitre disciple...

Il ouvrit la bouche, mais l'humain avait loin d'avoir fini avec lui. A nouveau il fronça les sourcils et plissa les yeux. Le chercher, le chauffer et l'abandonner? C'était lui qui ne répondait pas et qui ne voulait pas! Comment osait-il s'adresser à son dieu de la sorte? A nouveau la colère foudroya l'air ambiant, et peut-être que c'était cela qui destabilisa Loris, ou peut-être pas, mais le jeune homme se tut, finissant son monologue d'un seul mot... spécial... Ses doigts le quittèrent tout comme la colère qui était arrivé telle une lame de fond et qui coulait une fois de plus dans l'immensité de l'océan. Le calme le reprenait petit à petit, comme les embruns picotaient les joues pendant une mer assagie. Le dieu se devait de parler, alors il parla.

- Et qu'est-ce que tu veux comprendre? Qu'un dieu doit quémander l'amour de son disciple? Et il reprit les mêmes mots du jeune homme devant lui. Non, Loris, cela ne marche pas comme ça. C'était sa fierté qui prenait un sacré coup. Un dieu ne demande pas. Il prend... Je me suis fait violence pour ne rien t'imposer. Mais ce soir, je n'ai pas pu me retenir... J'ai essayé... et tu m'as repoussé... deux fois.

Ils restaient, tous les deux, face à face, pourtant Loris ne le regardait pas, alors que les yeux de l'immortel étaient plaqués sur son visage si androgyne, si magnifique. Et le voilà qui redresse ses prunelles et qui le fixe avec férocité. Sa voix pourtant, se fit douce comme un souffle, à peine audible, malgré le silence pesant de cette pièce. Ghédé Nibo, à l'intérieur, avait mal, mais Draven n'afficha rien de plus qu'une passivité défensive. Il lui répondit d'une même voix, fragile comme un murmure.

- Te détester? Jamais... Jamais je ne t'ai détesté... Dès le premier jour, je n'ai fait que t'aimer, Loris. J'attendais que tu grandisses, que tu te sentes prêt... J'ai cru qu'aujourd'hui était ce jour. Ghédé Nibo ne reconnaitrait jamais que cela était de sa faute, car il restait un dieu fier. J'attendrais.

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 Re: Counting days (Draven)  Dim 15 Mar 2020 - 17:18
Counting  days

Comme toujours, l'impulsivité irradiait dans son cœur rebelle, au point qu'il était prêt à bousculer Draven pour le faire réagir. Dans la pénombre froide de la pièce, le corps trempé de Loris bouillonnait bien trop pour être sensible à la fraîcheur de l'air. Ses joues étaient en feu, tant il était bouleversé. Au delà de la frustration physique plus qu'évidente, lorsque le dieu s'était arraché à lui, le délaissant avec ce désir inassouvi, c'était surtout cet abandon brutal qui l'avait terrassé. Ghede Nibo avait peut-être été vexé dans son orgueil mais il n'aurait pu choisir vengeance plus cruelle en lui tournant ainsi le dos, si froidement. Et ce n'était probablement qu'un début dans cette tempête glaciale qu'il se prenait de plein fouet. Car Loris avait bien senti à nouveau cette montée de colère blanche qui tournoyait autour de l'être divin, après qu'il l'ait apostrophé. C'était sans doute bien pire pour lui, de percevoir ces émotions silencieuses par un biais surnaturel pendant qu'en surface, Draven conservait une neutralité impassible.

Le regard éparpillé, Loris avait mesuré la portée des mots de l'immortel qui lui rappelait si durement son statut dominateur. La confusion l'avait fait frémir avant qu'il ne se force à redresser la tête dignement, lui renvoyant un regard insoumis pour dissimuler sa vulnérabilité. Mais désormais, les réponses murmurées de Draven ne transportaient que des émotions douloureuses et volatiles. La magie qui les liait lui permettait de ressentir cette peine qui faisait écho à la sienne, les meurtrissant tout deux, alors qu'ils se faisaient face, dans l'obscurité de la chambre.

- T'aurais pas dû attendre. Les autres n'ont pas attendu pour prendre ce qu'ils voulaient de moi. Que je sois prêt ou pas, tout le monde s'en fout, Draven.

Des mots désenchantés qui s'échappèrent de ses lèvres roses avec plus de brutalité qu'il ne l'aurait voulu.Si Ghede Nibo demeurait d'une passivité inébranlable, Loris possédait un caractère passionné et ardent qui faisait briller ses yeux. Il n'était pas loin de marteler son torse de ses poings en pleurant de désespoir, face au calme trop indifférent de la divinité. Mais l'idée seule de lui faire le moindre mal lui était intolérable et plus encore, alors qu'il ressentait nettement la douleur qui habitait l'esprit de Ghede Nibo. Alors, Loris redressa sa main pour la poser contre le torse de la divinité, sa paume brûlante posée contre son cœur, siège des émotions. C'était si troublant de découvrir ces échanges surnaturels, si difficile de les gérer, si déstabilisant de tenter de les analyser.

- Personne ne peut forcer un sentiment, personne, même pas les dieux. Mon père, ma famille, l'église, tout le monde a essayé de me contrôler et de faire de moi ce que je ne suis pas. Mais toi, tu m'as accepté comme j'étais, tu es le seul au monde à l'avoir fait.

Il cilla légèrement, la gorge serrée, ses yeux toujours levés vers celui qui faisait battre son cœur si fort.

- Je ne voulais pas réellement te repousser, j'étais juste... je ne sais pas... surpris. Depuis qu'on se connait, j'ai absolument jamais réalisé que tu pourrais avoir envie de... de moi, comme ça. Ajouta-il d'une voix imperceptible.

Ses joues s’empourprèrent davantage alors qu'il laissait retomber sa main, pour mieux chercher celle de Draven et la garder entre les siennes, la posant contre son propre cœur. N'était-il pas qu'un gamin en comparaison à lui, comme il venait de le dire ? Trop immature et inintéressant pour un être tel que lui... Même après avoir entendu les paroles de Draven, il n'osait pas comprendre ce qu'il tentait de lui dire. L'eau qui ruisselait contre son corps lui rappelait à présent la chute de température dans cette soirée d'hiver et Loris frissonna un peu. Dans un mouvement spontané, il ramena doucement la main de Draven jusqu'à ses lèvres pour embrasser délicatement ses doigts.

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 Re: Counting days (Draven)  Lun 16 Mar 2020 - 20:52

Counting days


- T'aurais pas dû attendre. Les autres n'ont pas attendu pour prendre ce qu'ils voulaient de moi. Que je sois prêt ou pas, tout le monde s'en fout, Draven.

Le Dieu plissa les yeux, non de méfiance, non de malice, mais parce qu'il distinguait, au dela de la colère que le disciple exposait, il ressentait une certaine faiblesse. Il mit un temps certain avant de pouvoir véritablement nommer cette chose étrange qu'il ressentait. Loris tentait de faire bonne figure, mais derrière ce masque de fierté sauvage, il y avait de l'insécurité, de l'incertitude. Draven leva sa main pour caresser dans un premier temps la joue de l'humain, puis ses doigts glissèrent sur son menton. Coincé délicatement entre le pousse et l'index, ce dernier n'eut d'autre choix que de rester dans cette position, tourné vers l'immortel, tendu vers lui. Même si la prise n'était pas sèche ou brûtale et qu'il suffisait d'un simple mouvement de tête pour s'en sortir, Ghédé Nibo voulait simplement le garder face à lui et conserver un lien tactile.

- Je ne suis pas les autres, Loris. Et s'il y a bien quelque chose que je ne ferais pas... c'est me foutre de toi. Un fin sourire triste traversa ses traits. Tu aurais préféré que je prenne ce que je veux, sans aucune manière, sans te demander?

Sa main à regret dut quitter la joue du jeune homme. Elle retomba le long de son corps, son envie revenait le hanter, car dans toute sa fragilité, Loris était désirable. Bien plus que le jeune humain ne l'imaginait. Et puis ce fut au tour de Loris de poser sa main, non pas sur sa joue, mais sur son torse, là où le coeur des hommes se trouvait, même si présentement, Draven n'était qu'une enveloppe corporelle. Babycake reprit la parole, certes, on ne pouvait forcer un sentiment, pas même avec les pouvoirs d'un dieu, mais en tant qu'essence divine, il ne pouvait le reconnaitre. Un dieu était un dieu car il avait tout, quand il le voulait, où il le voulait, par qui il le voulait. Rien ni personne ne pouvait l'en empécher, c'était ça, un dieu fier et puissant et Ghédé Nibo avait toujours été ce genre de divinité.

Il ne put résister à la tentation de prendre Loris dans ses bras. Sa détresse, sa souffrance se ressentait bien plus que le froid de cette pièce ou même de l'obscurité. La main droite traversa tout son dos pour maintenir la fine taille de l'humain contre lui. La main gauche s'échoua sur son épaule avant de remonter contre la nuque et ses doigts se perdirent dans les cheveux courts. La joue du dieu se posa sur le sommet du crane et de droite à gauche, il berça leur deux corps. Loris était peut-être bien jeune, mais il avait vu passer bon nombre d'épreuves déjà. Il était peut-être jeune, mais il savait parler, calmer l'esprit du dieu pourtant millénaire et pour rien au monde, Draven ne voulait se séparer de son disciple. Loris lui appartenait, c'était une évidence, pourtant, il savait dans un recoin de son âme que Draven appartenait à Loris...

- Et bien désormais, tu le sais. Draven tourna un tantinet la tête pour embrasser Loris, dans ses cheveux. Quand tu seras prêt... Je serais là... L'immortel offrit un sourire alors qu'il s'écartait un petit peu. Ne m'as-tu pas promis une berceuse et tes bras pour y dormir?

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 Re: Counting days (Draven)  Ven 20 Mar 2020 - 20:06
Counting  days

Il lui était extrêmement difficile de contenir toute cette charge émotionnelle qui faisait frémir sa peau. Pareil à un animal sauvage, méfiant et tendu, Loris avait surveillé le mouvement de cette main qui s'était doucement posée contre son visage, provoquant un tressaillement involontaire de sa part. Pendant l'ombre d'une seconde, un vieil instinct était revenu à la surface, celui de rentrer les épaules pour encaisser les coups. Un réflexe qui le déstabilisait lui-même alors qu'il analysait les mots prononcés avec une attention redoutable, sans pour autant y répondre. Il s'était contenté de hausser les épaules avec une insolence provocatrice en se mordant l'intérieur de la joue, sans cesser de le dévorer des yeux. Non, Draven ne réagissait pas comme les autres... et peut-être bien que c'était ça le danger. S'il s'était montré brutal avec lui dès le début, s'il l'avait traité sans le moindre respect, alors Loris se serait retrouvé en terrain connu et il n'aurait pas baissé sa garde. Il ne lui aurait pas laissé avoir de prise sur ses sentiments.

Ces gestes qu'il venait d'oser envers lui seraient les derniers avant qu'il ne s'arrache à sa présence. Il ressentait l'orgueil du dieu et son autorité implacable mais il percevait également cette tristesse qui enrobait son aura. Draven avait laissé retomber son bras et Loris avait tant besoin de son contact. Un dernier avant que tout ne vole en éclat. Il s'était confusément attendu à une réaction hostile, suivant un scénario destructif, écrit d'avance dans les astres. Draven le repousserait ou il lui dirait des choses qu'il ne pourrait pas supporter. Alors, il partirait en claquant la porte, les yeux brûlants de larmes, avant de se tirer loin pour toujours parce qu'il ne pourrait jamais supporter la froideur de Draven, jamais, et il se sauverait dans la nuit avec ce qu'il portait sur le dos sans même prendre le temps de faire une valise, il n'avait nulle part où aller mais c'était pas grave, il crécherait sous un pont, dans un caniveau ou dans une poubelle, il s'en foutait complètement, et...

Pourtant, dans un soupir de surprise, il sentit des bras chaleureux entourer son corps. Loris arrêta de respirer, il ferma les yeux. Son visage enfoui dans le creux de cette épaule athlétique, il inspira une bouffée du parfum de sa peau et s'immergea dans sa présence. Ses oreilles bourdonnaient. Son esprit cessa de penser pendant quelques instants tandis qu'une douce chaleur venait nourrir son cœur meurtri. Se laissant bercer, un léger frisson le parcourut lorsqu'il entendit la voix de Draven au dessus de sa tête. Un sourire étira ses lèvres, alors que son visage demeurait caché et qu'un fourmillement des plus agréables l'envahissait. Il n'avait pas envie de redresser la tête, il se sentait beaucoup trop bien là comme ça, dans la douceur de son étreinte. Mais il ne pouvait pas rester caché ainsi éternellement, d'autant plus que Draven lui posait une question qui lui provoqua un léger rire étouffé. Ses yeux brillants se relevèrent alors pour admirer le sourire si magnifique de son dieu. Un sourire qui possédait le pouvoir extraordinaire de balayer d'un coup les ténèbres et délester son cœur du poids qui l'oppressait.

- Tu es tellement cute... Bien-sûr que oui, je te l'ai promis.

Souffla-t-il dans un sourire, ses bras enlaçant tendrement le corps de la divinité, contre lequel il était blotti, son cœur gonflé d'un amour infini. Il le contempla un moment avant de céder à une impulsion, se redressant doucement sur les pointes des pieds pour déposer un baiser léger contre ses lèvres, délicat comme une caresse, furtif comme le frôlement des ailes d'une libellule. Il ne s'y attarda pas, trop désireux de trouver son regard.

- Draven... tu es très spécial pour moi, tu sais. Tu n'es pas les autres. Et j'aimerais que tu te sentes en sécurité dans mes bras, autant que je le suis entre les tiens... Viens.

Sans relâcher son étreinte, il le poussa doucement en arrière, vers le grand lit qui se trouvait juste derrière lui, l'incitant à s'y asseoir. Debout devant lui, son corps humide toujours entouré de sa serviette, il se plaça entre ses cuisses, tout contre Draven avant de se pencher pour lui glisser quelques mots à l'oreille.

- J'ai pas envie que tu dormes tout de suite.

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