Art and coffee: that's a life (Isabeal)

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Art and coffee: that's a life

Des fois, j’ai des airs d’aliens. Si, si, je vous jure. Bon d’accord en vérité ce n’est pas très difficile à imaginer; j’ai souvent un air un peu ailleurs, ou alors plonger dans des bouquins que certains trouveraient morbides mais qui pour moi ne sont que mes devoirs en réalité. des livres d’anatomies, des livres sur les sciences médico-légales...au milieu de tout ça des livres de bio classiques. Ouais, en fait je dois très souvent avoir l’air d’un alien dans ce campus. En même temps, qui n’en n’a pas l’air sur un campus? Je vous le demande. Parce qu’on a les étudiants en lettres qui se baladent avec des bouquins presques plus épais que moi, les étudiants en chimie qui ont toujours des tâches suspectes sur leurs fringues, les étudiants en droit qui ont l’air de VRP en mieux habillé et avec un sérieux manque de sommeil...Bref, on a tous l’air de sortir du cauchemar de quelqu’un, d’une façon ou d’une autre. Ah, et puis n’oublions pas nos chers étudiants en art.

Eux, je ne vais rien dire, car si je n’avais pas trouvé ma voie avec le médico-légal, il y a fort à parier que, avec mon amour de la photographie, j’aurais fini chez eux. C’est fou, je sais, mais que voulez-vous, j’ai un fond d’âme bohème...Mais pour en revenir à mon air d’alien, c’est à dire que je me balade, direction le café d’artistes où se retrouvent tous les étudiants en art, avec mon appareil photo autour du cou, un sac contenant mes objectifs auxiliaires, et un livre de techniques médico-légales sous le bras. Ah, et je devais pas avoir l’air très frais, ni aimable, parce que je suis en manque de café.

Ce qui, pour moi, revient à dire que je suis grognon. Et pas qu’un peu. Alors évidemment que je vais aller au café le plus proche. Qu’en plus il soit celui des artistes alors que je trimballe mon appareil photo, c’est une chance. Bon, pas tout à fait. Je me renseigne toujours sur les concours de photos. Je n’y participe jamais officiellement, parce que je n’ai pas envie de risquer (ce qui est un bien grand mot) la chance d’un étudiant en art de le remporter, alors que pour moi c’est un simple hobby. Mais ça me donne des idées de shoot ou d’endroits que j’aimerai photographier. Après mon café. Toujours après le café.

J’entre finalement, et quelques têtes se tournent vers moi, juste des curieux qui veulent voir qui arrive. Je file en ligne directe vers le comptoir où je commande un grand café, noir, deux sucres, et règle avant d’attendre ma commande. Elle arrive vite, parce que ce que les gens ont tendance à oublier, c’est que pas mal d’étudiants en art sont des accrocs au café, tout comme moi, alors évidemment que ceux qui servent ici savent faire du bon café et vite. Une fois mon gobelet en main, je me dirigeai vers le tableau des annonces quand mon regard est accroché par un dessin. Ce qui m’a attiré l’oeil dessus précisément, ça serait difficile à dire. Mais j’aime beaucoup. Je fais un détour, et me penche un peu au dessu sde l’épaule de la rousse qui dessine.

“C’est super joli…”

Oui, moi et l’espace personnel, des fois, ça fait quinze. Désolé. :copyright: 2981 12289 0

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Je regardai avec attention une photo de la côte en Irlande où j’allais me balader avec Iaghan avant de m’installer sur une table du café pour dessiner. Nous avions quelques heures de pause, et Siegfried n’était pas encore là. Je posai ma mallette de dessin avant de remonter le chevalet portatif. J’étais bien mieux ainsi pour peindre un peu. Aujourd’hui peinture à l’huile, même si j’avais toujours mon aquarelle chérie, j’aimais toujours expérimenter d’autres formes d’art. Même si cela restait de la peinture. Je dessinais la base avant de sortir mes tubes et de préparer mes couleurs. Même si avant toute chose je me levais pour avoir mon chocolat chaud avec mon muffin aux fruits rouges. Je prenais très souvent cela. Il fallait dire que les étudiants en art avaient trop de temps libre selon les rumeurs. C’était pas qu’on avait du temps libre, c’était qu’on avait moins de cours pour préparer les toiles et les rendus qu’on devait faire. Très différent. Mais j’aimais dessiner, peindre. Cela faisait partit de ma vie.

J’étais dans mon monde, entrain de créer une terre de légende à partir de la réalité, occultant les bruits autour de moi, la présence d’autres étudiants… La seule chose qui aurait put m’en tirer c’était une voix juste à côté de moi ou Siegfried. C’était souvent le seul. Mes capacités sociales étaient proches du zéro. Mais on s’y faisait très bien. Cela ne m’avait pas empêché d’avoir un merveilleux petit ami et quelques copines ici et là. Mais pour l’instant j’étais seule. C’était sans doute pour le mieux. Je restais concentrée sur la toile qui prenait forme, dessinant des fées ou des créatures extraordinaires qui de loin auraient put passer pour des êtres humains ou des arbres, mais si on s’approchait, les longues chevelures, les corps souples et les armes indiquaient des elfes. On pouvait même voir une représentation de Cuchulainn, le chien du forgeron. J’aimais cette légende… Un monde prenait vie sous la pointe fine de mon pinceau, et comme d’habitude… j’avais glissé des indications sur le caractère des personnages dans les couleurs qu’ils portaient.

Je sursautai en entendant une voix juste derrière moi. Heureusement que je n’avais pas le pinceau posait sur la toile. Je me retournais pour voir un jeune homme brun, juste derrière mon épaule. Ah… euh… bonjour ? Je clignai des yeux et observais avec attention le jeune homme.

« Euh… merci ? Bonjour, je m’appelle Iseabal… et toi ? Tu peux t’asseoir. »

Je poussai du pieds une chaise près de moi pour l’inviter à regarder le tableau. J’étais plutôt fière de moi.

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Art and coffee: that's a life

Elle sursaute et je sursaute aussi, manquant de faire tomber mon café (mon précieux café même à ce niveau-là). J’aurais pu m’en douter vous me direz. Elle n’a pas pu me voir arriver, concentrée comme elle l’était et moi arrivant dans son dos comme un fourbe...Ouais, définitivement, j’aurais dû m’en douter qu’elle allait être surprise. Des fois, je ne suis vraiment pas finaud. Mais qu’est-ce qu’on ne sait pas déjà j’ai envie de dire? Elle se présente et m’indique une chaise que j’investi avec un grand sourire.

“Moi c’est Al. Enchanté. Tu peins depuis longtemps?”

J’admire ceux qui dessinents, peignent, jouent d’un instrument de musique ou, plus simplement, qui savent faire quelque chose de leurs dix doigts. Personnellement, à part monter des meubles ikea (et encore), je ne suis pas très manuel. Je me suis essayé au dessin quand j’étais gamin, j’ai même pris des cours, mais non. Je n’y arrive pas. Je suis du genre à aimer apprendre quelque chose qui me permet de rapidement réaliser quelque chose concret. En cela, la photographie est parfaite, on apprend des bases de cadrage, lumière, et prise de vue et PAF! on a un cliché viable. C’est pas du grand art, je ne suis pas Andy Warhol ou David Hurn, d’autant plus que je ne me dirige pas vers cette voie d’un point de vue professionnel. J’aime la photo, ça me détend et ça me permet de sortir un peu aussi. Sinon, croyez-moi, je suis très capable de m’enfermer pendant des heures dans mon dorm avec du café au litre et des bouquins de chimie et de médico-légal pour réviser. Ou alors à simplement mater films après films en somnolant à moitié sur mon canapé convertible. Au choix.

Heureusement que mon père m’avait mis un appareil photo dans les mains quand j’avais douze ans, hein? C’est peut-être bien la seule chose vraiment bien qu’il ait faite pour moi avant que ma mère ne le foute dehors sans autre forme de procès (oui, même pour le divorce il n’a même pas moufter, faut dire que ma mère lui a simplement demandé ce que la loi obligeait, rien de plus). Je prend une gorgée de café avant de reprendre la parole.

“Alors, tu dessines quoi?”

Oui parce que pour le moment j’avais du mal à voir exactement tout ce qu’elle dessinait. Peut-être que je n’ai pas assez l’âme d’un artiste, ou bien simplement que ça sera plus clair quand elle aura fini sa toile, c’est fort possible aussi. Dans tous les cas, je suis curieux maintenant. Vous me direz, quand est-ce que je ne le suis pas?:copyright: 2981 12289 0[/quote]

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Je clignais des yeux comme un hibou. Depuis quand je peignais ? Alors là… Absolument aucune idée… Je remuais le nez en regard Al. C’était un peu comme le dessin animé donc… D’accord. Je souris tranquillement en l’observant s’asseoir en buvant une gorgée de chocolat chaud. C’était quand même la meilleure boisson au monde ce truc. Je pourrais en boire des litres. Même si c’était pas forcément très bon pour le corps. Mais soit, j’aimais boire ça surtout quand j’étais en train de peindre, ça permettait toujours de se détendre un peu. Je laissais Al s’installer à côté de moi en poussant un peu ma tasse pour qu’il ne la renverse pas. Je n’avais pas non plus envie qu’il gâche trop mon tableau.

« Oui ! Je crois qu’on peut dire que je peins depuis toujours. »

C’était plus ou moins tout simple. Et véridique. Je ne pouvais rien dire d’autre. Sinon que la vérité. Je me reculais pour regarder avec attention le tableau pour y voir les défauts. C’était pas trop mal. Il y avait des points à améliorer, mais c’était pas trop mal. J’essuyai mon pinceau avant de regarder Al avec attention. J’observai avec attention ma toile puis l’homme avant de hausser les épaules.

« C’est une côte d’Irlande où je vais souvent. Le Folklore de chez moi est empli de créature de l’imaginaire tout cela. Alors j’ai rendu cette côte aux créatures de l’imaginaire. Et avec le langage des couleurs je m’amuse à donner une vie et un caractère à chacune d’elle. Même sur des minuscules détails. »

Les minuscules détails c’était ce qui faisait tout. La moindre information dans la lecture d’un tableau était importante. Je montrais ma pochette de pinceau avec des tas de minuscules pinceaux qui me semblait avoir que deux ou trois poils.

« Ils vont bien me servir. Mais pour l’instant je suis contente du résultat. »

En se reculant on ne voyait pas forcément la complexité du tableau, mais je devais faire très attention à ce que les couleurs ne se contredisent pas et que le tout soit harmonieux, alors je jouais beaucoup avec les nuances et les ombres. Mais il y avait encore beaucoup de travail, clairement. Je me frottais la nuque avec une petite grimace.

« Les petits détails ça tire la nuque. »

Fis-je en riant doucement.

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Art and coffee: that's a life

Wow. Depuis toujours? Je me doute bien que c’est une façon de parler plus que la réalité au sens où elle n’est pas née avec un pinceau dans la main, mais je comprends ce qu’elle veut dire. C’est impressionnant. Pour quelqu’un comme moi qui a changé de hobby comme on change de chemise, je dois dire que je suis admiratif. C’est vrai que je me suis fixé sur la photographie depuis quelques années, mais avant cela...fiouuuu, ma mère n’a plus su où donner de la tête pendant un temps. Alors j’admire ceux qui trouvent leur voie aussi jeune dans leur vie. A partir du moment où c’est vraiment la leur et pas une façon pour leurs parents de le vivre par proxy. En tout cas je fis une mine impressionnée, sans rien ajouter de plus.

L’odeur du chocolat chaud me vient au narines quand je prends place à côté d’elle, l’odeur sirupeuse bien loin de l’odeur presque acre de mon café que je prend noir la plupart du temps, avec seulement un ou deux sucres selon la quantité de café dans la tasse. Ici, un seul, parce que les gobelet de café à emporter sont rarement très remplis. Elle m’explique un peu tout ce qu’elle fait sur sa toile et je l’écoute avec attention, sincèrement curieux. Puis quand elle termine, quelque chose tilte dans ma tête.

“T’es irlandaise?” Alors, moi-même, des fois il faut apprendre à écouter les gens. Je cligne des yeux, comme si des antennes venaient de lui pousser sur le front, puis je me reprends “Pardon. C’est cool en fait, juste...je sais pas, des fois mon filtre entre mon cerveau et ma bouche ne fonctionne pas correctement.” je lui fait un petit sourire d’excuse “En tout cas t’as de la patience pour tous ces petits détails…Moi avec la photo tout est capturé d’un coup, c’est plus rapide...mais moins imaginatif.”

Et plus j’observe la peinture en cours, plus j’en remarque. C’est le genre de peinture devant laquelle on pourrait passer des heures pour discerner tous les petits détails fabuleux qu’elle peut intégrer dans sa peinture.

“Ah bon? Peut-être que tu devrais voir un kiné une fois de temps en temps, histoire de dénouer tout ça en place? Si tu veux, je peux te donner le nom de quelques internes à l’hôpital de l’Université, spécialité kiné. Je crois même que je connais un osthéo, que serait peut-être plus doux qu’un kiné en fait, maintenant que j’y pense.”

Ah quand je suis lancé, on ne m’arrête plus. :copyright: 2981 12289 0

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Je ris à sa remarque avant de hocher la tête. Ne venais-je pas de dire que je venais justement d’Irlande ? Il devait sûrement vouloir confirmer. Je hochais donc sagement la tête. J’étais cent pour cent irlandaise et fière de l’être. Il venait visiblement de se rendre, je l’écoutais sagement avec de sourire à sa remarque. Du moment que ce n’était que des petites choses ce n’était pas très important. Puis je n’étais pas spécialement susceptible, alors j’étais tranquille. Je haussai les épaules quand il évoqua ma patience. Est-ce qu’on pouvait parler de patience quand on aimait ce qu’on faisait ? Je n’en étais pas sûre. Surtout que ce n’était pas spécialement répétitif…

« Est-ce que c’est vraiment de la patience ? Après tout j’aime ce que je fais… Donc c’est pas trop de la patience… Et puis la photo aussi c’est créatif. »

Je haussai les épaules en observant ma toile avec attention. Je plongeais à nouveau mon pinceau dans la peinture pour redessiner une ombre sur le visage d’un des personnages avant de boire une gorgée de chocolat avant le regarder avec attention. Je cillais en l’écoutant parler à toute vitesse de Kiné et d’ostéopathe… mais… mais… mais… Mais j’avais un Siegfried pour me masser la nuque quand j’avais trop mal ! Après… C’était vrai que je devrais peut-être aller voir… Au moins pour m’assurer de la bonne santé de mes mains… Ça pourrait être utile, après tout c’était mon outil de travail, alors y aller faire un tour ne pourrait être que bénéfique je supposais. Je remuais le nez en me gratouillant la langue des dents.

« J’ai mon copain qui me masse la nuque le soir, mais c’est vrai qu’il faudrait que je fasse plus attention. Je veux bien du coup les noms si tu peux s’il te plaît. »

Je posais mon pinceau avant de plonger la main dans mon sac et en tirer l’un de mes, trop, nombreux carnet et après avoir tourné quelques pages en trouvai une enfin vierge. Une autre fouille plus tard pour trouver un stylo, il faudrait que je pense à ranger mon sac, je lui tendis le tout pour qu’il me note les informations. Je reviens à ma toile et mes couleurs avant de regarder Al :

« Tu m’as dit que tu prenais des photos ? Tu as des exemples ? »

En rien la photo était plus facile que la peinture, c’était deux arts totalement différents. On ne pouvait pas comparer le ping-pong et le rugby, ce n’était pas du tout les même sports ni les mêmes compétences, alors on ne pouvait pas comparer du tout. Je rectifiais machinalement l’une des mèches d’un des gnomes en me notant de l’autre main de m’acheter une loupe pou ce genre de travail, sinon j’allais m’user les yeux…

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Art and coffee: that's a life

Sa question me tire un sourire un peu amusé. Non pas qu’elle soit drôle en soi, mais la formulation me fait penser à un examen de philo au lycée. “Est-ce vraiment de la patience? Vous avez quatre heures”. Je crois qu’il faut vraiment que je dorme plus, sinon un jour je sens que je serais capable de rire à un enterrement parce que le prêtre ou la personne faisant un petit discours aura dit quelque chose qui m’aura fait penser à une autre chose et de fil en aiguille...Ca finira fort probablement par une connerie. Je vous jure. Ou alors j’évite les enterrements, c’est plus simple que de dormir plus tant que je suis étudiant. Ouais, bon plan, éviter les enterrements. Bon, vous me direz, on ne sait jamais trop quand et qui va passer l’arme à gauche donc...Okay, brain? Shut up.

“Un point pour toi”

Elle reprit sa peinture et pendant un instant, je me dis que peut-être (juste peut-être) je la dérange un poil. Ce qui serait compréhensible vu que je débarque de nulle part pour parler art avec elle, alors qu’elle est en train de peindre. On pourrait me répondre que si elle ne veut pas être dérangée, elle n’a qu’à pas venir dans un café étudiant pour peindre. Ce à quoi je pourrai répondre: oui, mais dans les café d’artistes quand un artiste bosse les autres artistes lui foutent la paix, en général. Et on va se calmer sur le monologue interne hein. Surtout qu’elle finit par reprendre la parole et m’expliquer qu’elle a déjà quelqu’un qui lui masse le cou le soir et je hoche la tête avec un sourire.

“C’est effectivement pratique ces choses-là.”

Pas que j’en sache grand chose, des relations sérieuses j’en ai pas eu des masses faut dire. La joie d’être bisexuel dans un monde où si t’es un 1 ou un 0 clair, net et précis, on ne te fait pas confiance. Yey. elle me tend un carnet avec un stylo et je lui note les noms de quelques étudiants qui pourraient lui faire un petit check-up si elle souhaitait. Plusieurs sont des femmes, parce que j’ai déjà rencontré des femmes qui préfèrent être manipulées par des femmes que des hommes. Ma foi, je juge pas. Je lui rend son carnet quand sa question me parvient et je souris en grand, avant de sortir un petit pc portable de mon sac. Il me sert à prendre des notes en cours habituellement, mais il me sert aussi à stocker mes photos autre part que sur mon pc, afin que je ne risque pas de les perdre bêtement. Je l’allume, et après quelques instants de recherche et quelques clics, je tourne le pc pour lui montrer.

“Et voilà. J’ai pas de spécialité, j’aime autant faire des portraits que des paysages. Mais quand je photographie des gens, je fais rarement la réalité. C’est pas que ça m’intéresse pas mais...Bon en fait si, ça ne m’intéresse pas. La réalité je la vis. Je serais photographe de guerre ou reporter qui part aux quatres coins du monde, je dis pas, mais la vie à Philly? Je la connais, merci bien. Mais j’aime bien m’amuser. C’est vraiment un hobby, alors je m’amuse. Mais faut que je trouve des modèles qui sont prêt à faire les idiots devant un appareil et ça, c’est pas toujours simple.”

C’est la croix et la bannière oui!:copyright: 2981 12289 0

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Je lui tirais la langue avec amusement : j’avais très souvent raison. Du moins c’était ainsi que je le voyais. Il ne fallait pas se moquer de moi : la patience quand on aimait : on ne comptait pas du tout. Alors je vivais ma passion sans compter les heures. Du moins pour l’instant. Après tout quand j’aurais mon travail, oui je compterais, mais pas là, là ce n’était que du plaisir après tout. Mais je préférais continuer ma toile en discutant tranquillement. Je pouvais faire les deux en même temps. Si je voulais vraiment être au calme, tout ça, je refuserais de parler ou j’aurais mis mon casque. Mais ce n’était pas le cas, je glissais une mèche derrière mon oreille avant de répondre pour la nuque.Je souris à sa remarque sur les copains.

« Oui ! C’est super pratique ! Ça tient chaud la nuit et ça fait des massages quand on le demande. »

Bon, avec Siegfried c’était parfois une petite dispute, mais ce n’était vraiment rien de grave. Chacun son truc après tout. Mais avec Sieg… Je n’avais jamais eu aucun problème ou soucis. J’adorais être avec lui, me glisser dans ses bras, l’embrasser tout ça, c’était tellement agréable d’avoir un copain ! Je lui confiais un de mes carnets pour qu’il me note une liste de kiné, il faudrait que je prenne rendez-vous. Je jetai un coup d’œil à la liste avant de rire.

« Si là je n’ai pas un rendez-vous dans le mois ! C’est qu’il y a un problème ! »

Je me détournai le temps qu’il allume son ordinateur pour continuer ma toile avant de me reculer pour la regarder avec soin. Il ne fallait plus qu’attendre un peu… Peut-être reprendre la mer ? Y glisser l’ombre du léviathan ou la lune peut-être ? Peut-être la lune ! Pour Nanna, ça serait très intéressant ! Je me tournai vers l’écran pour regarder avec attention ses photos.Je souris en les regardant avant de rire.

« J’adore l’idée ! C’est génial ! Des photos de grimaces ! Montrer la vie, la joie, tout ça ! C’est une super idée ! Tu devrais peut-être l’envoyer à une galerie ou un truc du genre non ? Ça peut faire un super sujet je trouve… Bon il faut dire que… au vu de mes toiles je suis pas trop pour l’abstrait. J’aime quand c’est réaliste tout ça ou que ça transmets une vraie émotion ! Tes photos sont supers pour ça ! »

Et j’étais sincère.

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Je hochai la tête avec un grand soupire envieux, qui était principalement surjoué, à son commentaires sur le fait d’avoir quelqu’un dans sa vie. Surjoué parce qu’elle raison, certes, mais pour le moment ça ne me manque pas. Je ne dis pas que je n’ai personne dans mon lit de temps à autres, mais un copain ou une copine fixe, pour le moment ça ne me semble pas vital. Ca ne veut pas dire que ça ne deviendra pas plus impérieux plus tard, je me connais assez pour savoir que viendra un moment où je voudrais avoir quelque chose de plus fixe dans ma vie, mais pas pour le moment. J’ai le temps de voir venir...En tout cas c’est une bonne rencontre que je fais là, le genre qui peut mener vers une amitié agréable. Je ne vais pas m’avancer sur la sincérité de cette dernière car je la connais depuis littéralement vingt minutes, mais je doute qu’elle soit du genre. Enfin on verra. Time will tell comme on dit.

Je ris en lui donnant la liste des étudiants internes en kinésithérapie et ostéopathie.

“Oui, j’admets que si aucun n’a de place c’est qu’il y a un problème. Mais tu verras, ils sont sympas. Et doués. Je ne t’enverrai pas dans les mains d’internes s’ils n’étaient pas doués. Ca risquerait de devenir contre-productif.”

Sortant mes propres photos, je les lui montre et boit mon café tranquillement pendant qu’elle les observe. Le café, ce que doit être devenu mon sang depuis le temps...Je sais en tout cas que même ma mère (grande consommatrice s’il en est) serait horrifiée à la quantité de café que j’ingurgite sur le campus. Et au boulot. Ahem. Bref. J’y peux rien, j’aime ça et en plus ça me donne l’impression de me réveiller. Ouais je sais, blasphème, mais je sais de première main que le café n’a qu’un effet très limité sur l’éveil du cerveau, que le reste est plus un effet placebo qu’autre chose. Je m’arnaque moi-même en connaissance de cause, tout à fait. Je suis très doué pour cela quand je veux, je vous jure.

Finalement son avis tombe et me tire un sourire avant de finalement ouvrir de grands yeux. Comment ça contacter des galeries? Mais pourquoi diable? Enfin, rectifications, je sais bien pourquoi les gens contactent des galeries d’art, je ne suis pas complètement stupides (même si des fois j’en ai l’air je l’admet). Je secoue la tête, ainsi que la main qui ne tient pas la tasse de café.

“Oh non, non, non. C’est pas le but. Je ne fais pas ça pour les montrer à vrai dire. Enfin, si on me demande de les voir je les montre, j’en ai pas honte et je suis pas en train de les garder farouchement comme Gollum avec l’anneau dans le Seigneur des Anneaux, juste que...je fais ça pour m’amuser, je veux pas devenir photographe à temps plein. Juste que prendre des photos de nature, c’est sympa hein, je ne dis pas, mais il faut une patience...que je n’ai pas. Enfin pas pour ça. Se planté avec son appareil dans un coin et attendre des heures qu’un animal daigne montrer le bout de son nez, merci mais non merci. Donc oui, je fais appel à des gens pour me servir de modèles, et je fais des mise en place, mais c’est pas...enfin c’est pas le but d’exposer. Je suis étudiant en sciences médico-légale pour tout dire. Mais je passe de temps en temps pour voir les concours de photos organiser, leurs thèmes surtout, des fois ça me donne des idées. Et puis ils font un super café dans le coin.”

Finis-je en montrant mon gobelet de café.:copyright: 2981 12289 0

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C’était toujours agréable de discuter avec des gens intéressant. Je ne disais pas que les Irlandais étaient moins intéressants, j’étais irlandaise, mais j’étais toujours plus à l’aise avec des gens plus vieux que moi, j’avais sauté une classe et j’étais rentrée un an plutôt à l’université. Et là j’avais enfin commencé à me faire des amis puisqu’il y avait des gens redoublant ou ce genre de chose. Alors parler avec des gens plus vieux c’était plus facile pour moi. Et Allowin, qui avait un prénom à consonance elfique, était quelqu’un avec qui il était plus facile de parler. Enfin, plus facile pour moi. C’était un garçon intéressant.Je souris à sa remarque en riant.

« Sait-on jamais au niveau des rendez-vous ! J’ai jamais de chance de mon côté ! »

Ce qui était vrai. Mais en appelant quinze spécialistes… je trouverais bien quelqu’un pour me prendre. Je me penchais ensuite sur ses photos qui étaient vraiment sympa. J’aimais beaucoup son travail, c’était une manière agréable de voir les gens. Aussitôt mon esprit vogua sur les expositions. Déformation professionnelle sûrement. Je glissais une mèche derrière mon oreille en souriant à sa référence. Je touchai ma tasse du bout de mon pinceau.

« Désolé, l’habitude que les profs ont de nous pousser à toujours nous faire exposer d’une manière ou d’une autre. J’aime pas spécialement le café, moi je carbure au chocolat chaud et aux sucreries ! »

Je faisais attention à ne pas trop en manger quand même. Ça me rendait malade. Je tapotais la pointe de mon pinceau sur mon visage, me collant au passage de la peinture sur le visage que je ne remarquais pas tout de suite. Je repris la parole.

« Un de mes frères dit que ce n’est pas grave, puisqu’au vu de ce que je dépense pour peindre. Du coup je suis tranquille. »

Je passais mon temps à peindre ou dessiner, ou je ne savais pas, mais l’art était là, toujours, je remuais le nez. J’observais à nouveau autour de moi.

« Je ne savais même pas qu’il y avait des concours à thème ici. J’y passe mes journées, mais je ne fais jamais attention. Faut dire que je suis déjà pas mal occupée avec mes propres peintures ! »

Je ris à nouveau en souriant avec amitié. Je reportais mon attention sur mon tableau. J’avais encore pleins de boulot dessus…

« C’est pas trop dur les études de médecines ? »

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Ah bah oui, c’est logique, si elle est étudiante en art, c’est normal que les profs les poussent à exposer. C’est le but, de faire en sorte d’être vu le plus possible pour finalement un jour être remarqué et vendre, vivre de son art. C’est poétique je trouve, j’aime bien cette vision de la vie d’artiste. Même si je sais bien que le monde est bien plus cruel que cela envers les artistes de tous bords. Que ce soit arts graphiques, musicaux, autres...la société dans laquelle nous vivons n’aide pas à développer les artistes, mais les entrepreneurs. C’est à qui arrivera à vendre sa marque le mieux, à qui arrivera à faire le plus de buzz (positif ou négatif, ça ne veut plus rien dire ce truc sérieux), et ceux-là réussiront. Ceux qui ne comptent que sur leur talent n’y arriveront pas. Ou peu. Bon, il y a toujours des exceptions, des coups de chances, et tant mieux! Mais il faut reconnaître que ce n’est pas la majorité.

Malgré tout, on ne va pas se miner pour cela, et surtout pas miner cette artiste qui est bourrée de talents et qui, en plus, est adorable. Non vraiment. J’ai un petit soupir désespéré.

“Je crois que ma mère préférerait que je sois accroc au chocolat chaud qu’au café pour être honnête, même si elle ne peut pas dire grand chose, étant donné qu’elle en boit presque autant que moi. Enfin passons.” je prend d’ailleurs une gorgée de ma boisson avant de reprendre “Oh, c’est juste des affichettes, les expositions ont lieu à d’autres endroits généralement. C’est assez facile de passer à côté. Je suis tombé dessus par hasard un jour et depuis je vien voir de temps en temps. Mais il est possible que j’en rate en plus, vu que je ne sais même pas à quel rythme il y en a…” je haussais les épaules.

Je haussais une seconde fois les épaules en première réponse à sa question, puis j’élaborai un peu.

“Bah...c’est pas vraiment des études de médecine que je fais, c’est plutôt des sciences. Alors c’est pas forcément plus simple, mais disons que je gèrerai moins des corps que des tubes à essai. C’est beaucoup de par coeur, donc ça veut dire des heures à lire, relire et réécrire les cours et les formules et les réactions etc...Oui réécrire parce que sinon je retiens pas assez bien. Je ne suis pas vraiment un ami de la nature pour cela d’ailleurs, mais j’y peux rien si mon cerveau il fonctionne comme ça!” je n’étais pas énervé, loin de là, plus amusé en un sens. Mais c’est vrai que c’est un processus qui est très gourmand en papier.
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Je souris à sa remarque sur le chocolat. Je crois que ma mère s’en fichait un peu du moment que j’étais heureuse… Elle ne devait pas aimer que je boive trop de café. Enfin, j’étais trop loin pour qu’elle sache quoi que ce soit. Même si je lui parlais beaucoup quand même, j’étais sûre qu’elle devait aussi avoir des nouvelles par mes frères à qui je parlais aussi beaucoup. Je l’écoutais avec attention le truc des concours. Bon il n’y avait pas que moi qui étais dans son monde, visiblement lui aussi. Je me mordillais distraitement la joue en réfléchissant avec attention.

« J’ai de la chance, ma mère a trop à faire dans son bureau pour s’occuper de ma consommation de chocolat. Faut dire qu’elle a rien à dire sur sa propre consommation de café. Mais je vois ! Je devrais faire un peu plus attention au monde autour de moi… »

Je haussais les épaules sans rien dire de plus. Après tout au vu de mes toiles… J’avais mon propre monde, c’était déjà bien. Je continuais à peindre tranquillement en l’écoutant d’écouter le jeune homme tranquillement. Oh… il n’était pas médecin, mais dans la biologie… Ça avait l’air cool quand même ! Je ris à sa remarque sur le travail de mémoire. Ce n’était pas facile, c’était vrai ! Mais on s’y faisait, j’avais une bonne mémoire, donc j’étais plus tranquille, puis…

« Oui je vois, c’est pas facile. Moi j’ai la pratique qui aide à me souvenir de la théorie. Il faut dire que je fais exprès de faire des toiles en rapports avec la théorie. C’est beaucoup plus facile à mémoriser. Mais je triche beaucoup ! »

Je ris en montrant la toile avec un petit sourire. C’était toujours agréable d’apprendre ainsi, faire mes toiles comme ça était plus contraignant, mais au moins j’apprenais bien. Il recopiait ? Moi j’augmentais mon book. Chacun sa manière de faire.

« Au moins je ne perds jamais la main, c’est toujours pas mal. Puis j’augmente tranquillement mon book, c’est toujours agréable. »

Je souris largement en finissant tranquillement ma tasse de chocolat.

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Art and coffee: that's a life

“On dirait qu’on a le même genre de mère! Bon, la mienne fait en sorte de se tenir au courant, mais on ne se voit que certains week-end. Quand elle ne doit pas défendre quelqu’un au tribunal même le week-end.”

Je ne sais pas si c’est un mal récent ou juste que par chance on a ce point commun, mais les mères qui ont trop de boulot pour être aussi présente dans la vie de leurs enfants que ce dont on se souvenait ont l’air de pulluler. Peut-être est-ce aussi parce que nous sommes plus âgés, plus aptes à nous gérer nous-mêmes et donc que l’on a moin besoin d’avoir les parents avec nous...Ouais c’est peut-être juste cela au final. Après tout c’est vrai qu’à part le fait qu’elle me paye mes études, je suis autonome. J’ai même pris un boulot dans le labo pour subvenir à mes besoins en termes de nourritures et autre. D’accord, je l’admet, je suis un privilégié. Après c’est elle qui insistait principalement pour ne pas que je m’endette pour quinze ans afin de faire des études.

A ce que me dit Iseabal, je ne peux qu’acquiescer. Apprendre en mettant en pratique la théorie est le meilleur moyen de retenir ce qu’il faut faire et d’enregistrer les mouvements, les techniques, ou les formules dans la mémoire longue du cerveau.

“Lié la théorie à la pratique est effectivement le meilleur moyen de tout faire rentrer. C’est pour ça qu’on a pas mal de travaux pratiques. Et puis je bosse en temps partiel au labo de l’hôpital universitaire. Histoire de ne pas perdre la main comme tu dis.”

Je tends mon goblet vers elle, dans l’idée de trinquer avec un sourire.

“A nous qui lions théorie et pratique et qui ne perdons pas la main!” je trinque dans un petit rire “En plus pour toi c’est d’autant plus avantageux que tu n’auras pas à te prendre la tête pour fournir ton premier book si tu en as besoin. Moi ça me fait de l’expérience en véritable condition, ce qui m’aiderait quand je voudrais trouver un boulot par la suite.”

Un nouveau silence se créé alors que je la regarde travailler sur sa toile, quand soudain, mon portable vibre dans ma poche, me tirant de mon observation. Je réponds, me détournant de la jeune femme pour ne pas la déranger avec mon babillage téléphonique, puis raccroche et soupire.

“Alors il faudrait peut-être que j’apprenne à retenir mon emploi du temps aussi...J’avais oublié que j’avais un cours de bio dans dix minutes” je pousse un lourd soupir “J’aime pas quand je me foire ma journée tout seul comme un gros boulet. Enfin bref!” Je me lève finalement, tendant une dernière fois la main vers elle pour la saluer “Je dois filer, mais à une prochaine fois je suppose”

Je lui offre un sourire amical. On est peut-être assez différent, mais elle est sympa et puis j’aime bien rencontrer de nouvelles personnes de toute façon.:copyright: 2981 12289 0

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» And life is chaos.
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