♆ Enveloppe charnelle ♆

Âge : 22 ans, presque toutes ses dents.
Date et lieu de naissance : 14 février 1998.
Lieu de résidence actuel : Philadelphie

Occupation : Barmaid au Diniva Bar, réceptionniste et concierge dans un donjon BDSM

Orientation sexuelle : Hétéro pour la convention, mais ça va selon ses désires.
Situation matrimoniale : Célibataire, l'amour c'est con.

Nature : Tout ce qu'il y a de plus humaine.

Dieu incarné/créateur/vénéré : Thanatos
Panthéon du dieu : Grec

Alliance : Indépendant
Rôle au sein de Sanctum : Aucun


♆ Mythes et légendes ♆

Tenace ♆ Obstinée ♆ Combative ♆ Méfiante ♆ Rancunière ♆ Travaillante ♆ Tenace ♆ Patiente  ♆  Rusée  ♆  Intelligente  ♆
Sarcastique  ♆  Determinée  ♆  Joviale  ♆  Loyale  ♆  Sincère  ♆  

La respiration de Maddox est douce, je la sens tout doucement contre ma poitrine. Il dort profondément, il est tombé endormi pendant que je lui racontais une histoire. Je lui en raconte tous les soirs ces temps-ci. Je le faisais de temps en temps, mais maintenant je le fais religieusement tous les soirs dans l'espoir qu’il ne fasse pas de cauchemar, je n’aime pas lorsqu’il en fait. D’ailleurs depuis quelque temps il en fait de plus en plus et ils sont de plus en plus violent. Parfois, j'ai même dû mal à le réveiller, et lorsque, finalement, il ouvre ses yeux, j'y vois plein panique. Il a toujours fait des terreurs nocturnes, mais depuis que maman a son nouveau copain, c'est pire. Mille fois pire. Il n’est pas très gentil avec nous. Surtout avec Maddox. Je le vois qu’il ne l’aime pas. Maddox non plus je ne l'aime pas. Il le déteste même. Moi aussi je le déteste. Il lui fait souvent mal. Il le brûle avec ses mégots de cigarettes ou de joints. Il le frappe aussi. Quand mon frère ne fait pas exactement comme il veut. Ou quand il est en colère. Ou qu’il a trop bu. Ou qu’il est trop stone. Ou. Ou. Ou. Au final toutes les raisons sont bonnes pour lui faire du mal. C’est un chien. Il ne me frappe pas moi, mais j’aimerais mieux qu’il me frappe. Il ne me fait jamais bobo le jours. À la place, il vient me retrouver le soir. Pendant que maman dort. Il vient me voir dans ma chambre. Il me demande de toucher son pénis. Il me dit que c’est un jeu. Que c’est amusant. Que je suis jolie. Que je devrais aimer ça. Lui aussi me touche. Il touche mes cheveux. Il touche ma bouche. Il touche mes seins. Il touche mon vagin. Ses gros doigts dégueulasse me font mal. Il me parle avec une voix douce. Contrairement à celle qu’il utilise pour parler à mon jumeau. Mais je ne suis pas stupide. Je sais que ce n'est pas correct ce qu'il fait. Je l'ai vu dans un documentaire à la télévision. De tout façon, je n'aime pas ça du tout. J'aimerais lui faire mal comme il nous fait mal. J'aimerais qu'il disparaisse de nos vies. J’aimerais qu’il meure. Qu’il arrête de nous faire du mal. J’ai essayé de le dire à maman. Mais elle ne me croit pas. Quand je lui ai dit, elle a ri puis elle m’a frappé avec la télécommande de la télé. Elle a dit que je mentais. Que j’imaginais tout ça. Que je voulais de l’attention. J’ai saigné. On a du changé la télécommande. Maman dit que j’ai trop d’imagination. Que je suis vilaine et ingrate de dire des choses comme ça. Qu'il lui fait du bien, au contraire de nous. Que tout ce que je veux c'est avoir plus l'attention qu'elle. Qu'il m'aime plus moi. Mais c'est faux. Je ne veux pas qu'il m'aime ou avoir son attention. Je veux seulement qu'il nous laisse tranquille. Qu'il ne soit plus dans nos vies. Plus jamais, jamais. Qu'il disparaisse. Que ce soit comme s'il n'avait jamais existé. Après cette discussion et la bosse pleine de sang sur ma tête, j’ai décidé d’aller dormir avec Maddox. Maintenant son copain vient moins souvent me voir la nuit. Je prie tous les soirs pour qu’il tombe dans les escaliers et qu’il se rompe le cou. Des fois, j’imagine que c’est moi qui le pousse. Je sais que c’est mal. Mais il fait de mauvaises choses. Ce n’est pas quelqu’un de bon. Il n’est pas bon non plus pour maman, même s’il est plus gentil avec elle qu’avec nous. Je n'aime pas quand maman est stone. Je n'aime pas quand maman est méchante où nous fait mal, mais depuis qu'il est là, c'est pire. Je ne déteste pas maman, même si je lui en veux. J'aimerais qu'on ait une maman normale. Qui nous amène à l'école. Qui fait l'épicerie. Une maman avec qui on fait des activités. Qui nous dit des Je t'aime . Qui nous sert dans ses bras. Mais maman ne fait pas ça. Elle ne le faisait pas avant et je ne pense pas qu'elle va le faire un jour. Je pense que même si on l'aime, on ne l'aimera jamais assez pour qu'elle nous aime nous.

Parfois en y pensant ça me donne envie de pleurer. Mon frère pleure souvent, mais pas moi. Je ne veux pas pleurer. Je dois être forte pour nous deux. Si je m'arrête, je ne me relèverai pas. Et quelqu'un doit s'occuper de Maddox. Il est fragile. Il est doux. Il est tout ce qu'il y a de beaux et de meilleurs dans la vie. Il ne mérite pas ça. Je sais que si je ne suis plus là, il ne survivra pas. Parfois il me le dit. Parfois ce n'est qu'une sensation, mais je sais qu'il pense souvent à la mort. Il me dit qu'il aimerait mieux arrêter de vivre que de vivre ça. Mais je le convaincs toujours de tenir bon. Je lui tiens la main. Je le serre dans mes bras. Je lui flatte les cheveux. Je lui dis que je suis là. Je lui dis qu'on va s'en sortir. Des fois je ne suis pas certaine si je dis la vérité. Des fois je ne me crois pas moi-même. Des fois moi non plus je n'ai plus envie d'être vivante. Des fois je me demande si je suis méchante de vouloir le garder avec moi, même s'il est malheureux. Mais je ne veux pas vivre sans lui. Alors je sers les dents pour lui et pour moi. Je lui dis que ça va aller et je nous fais avancer.

Je flatte doucement les cheveux de Maddox. Il est tard. Le copain de maman ne viendra pas me chercher cette nuit. Je ferme doucement les yeux, me laissant bercer par les ronflements de mon frère.




Il a décidé que je ne pourrais plus dormir avec Maddox. Il a convaincu maman que j'étais devenu trop grande pour dormir avec mon frère. Il a dit que c'était malsain. Que ça devenait même incestueux. Qu’il nous avait surpris en train de faire des choses qu’on n’aurait pas dû. Je suis allée chercher le mot incestueux dans le dictionnaire après les avoir entendu parler. Je suis allée dire à maman que ce n’était pas vrai. Qu’on n’avait rien fait ensemble. Qu’on faisait juste faire dodo. Mais maman ne m’a pas cru. Elle a encore dit que j’étais une menteuse. Elle a dit qu’on était dégueulasse. Qu’on n’avait plus le droit de dormir ensemble – jamais. Elle m’a dit que je n’étais pas normal. Que j’amenais juste des problèmes. Que je corrompais mon frère. Que j’inventais des histoires avec lui et que maintenant, je faisais de vilaine chose avec Maddox. Elle m’a giflé fort, une fois, deux fois, trois fois, dix fois. Après j’ai arrêté de compter. C’est lui qui a dû arrêter maman. Il a amené maman dans sa chambre. Il m’a fait un sourire par-dessus son épaule. Il était content.

Je suis allée dans ma chambre. Maddox à voulu me suivre, mais j’ai dit non. Je ne voulais pas qu’il se fasse frapper lui aussi, parce qu’avec ce que maman a dit, je sais qu’il ne se gênera pas. Il a voulu me contredire en disant que ça ne lui faisait rien de se faire frapper. Qu’il ne voulait pas me laisser seule. Mais j’ai refusé quand même. Je peux prendre des coups. Mais je sais que lui est fragile et je ne veux pas qu’il souffre encore plus.

Il est déjà tard. Je le sais parce qu’il n’y a plus de lumière qui passe au travers des rideaux. Je suis encore couchée dans mon lit. J’ai toujours mal. Ma joue brûle, je sens mon cœur battre dedans. J’ai l’impression qu’un troupeau de rhinocéros se battent dans ma tête. Je sers les dents, je me mords la langue. Je veux changer la douleur d’endroit. Je retiens mes larmes. Je ne veux pas pleurer. Je n’ai pas pleuré tantôt et si je me laisse aller là, je ne sais pas si je vais être capable d’arrêter. Je me sens impuissante. J’ai l’impression d’avoir perdu. J’en veux à maman de le croire lui au lieu de moi. Je cri dans mon oreiller. Je le frappe de toutes mes forces. J’imagine que c’est son visage. Je veux le tuer.  Je sais qu’il va venir me voir cette nuit. Je l’ai vu dans son sourire. Il pense avoir gagné.

Il fait froid. J’ai terriblement froid. Je tremble. Une ampoule se balance au plafond. Des yeux. Une ombre dans le noir. Elle bouge au gré du va et vient de la faible lumière. Elle s’approche. Je ne voie rien. Mais je sens une main, une main froide, glaciale même toucher ma joue. Je suis tétanisée. J’ai peur. Je ne peux plus bouger. Je tombe dans le vide. Je tombe encore et encore. J’atterrie dans un lit – mon lit.  Je suis dans ma chambre. Il fait noir. Il est là. Il me regarde. Il rit. Il me parle. Je ne comprends pas les mots. Il n’y a que son rire et que son sourire. Un sourire de victoire. Il a gagné. Il s’approche. Il me touche. Je voudrais crier mais un ruban me couvre maintenant la bouche. Des larmes me montent aux yeux. Non. NON, je ne veux pas pleurer. Je me débats. Mais il tient mes mains entre ses gros doigts. Ils se transforment en chaîne. Elles me font mal. Je tire dessus, mais je n’arrive pas à faire un mouvement. Je suis prisonnière.  J’entend un cri. La voix de Maddox. Il pleure. Il a mal. Il cri mon nom. Il le frappe. Je hurle. Maddox cri mon nom. Emma, Emma. Sauve-moi Emma. Il continue de lui donner des coups. Il prend une batte de baseball.Il prend son élan et abat le bâton sur sa tête. Un coup. Deux coups. Trois coups. Maddox ne cri plus. Il y a du sang partout. Il va le tuer. Je hurle de colère. Je n’ai plus peur. Je veux le tuer. JE VAIS LE TUEUR. Je suis de nouveau dans le noir. La lumière tremble. L’ombre est toujours là. Les yeux aussi. Je n’ai plus peur. L’ombre me parle. Sa voix est douce. Posé. Je ne sens plus ta peur Emma, juste ta colère. Tu veux qu’il meure Emma ? Je peux t’aider si tu veux. Tu n’as qu’à attendre qu’il ait bu. Beaucoup bu Emma. Tu sais, lorsqu’il tangue sur ses pieds. Tu n’auras qu’à prendre la vieille planche à roulette de ton frère sous le lit. Demande-lui de venir te rejoindre. Prend une jolie voix. Celle qu’il te dit qu’il aime.  Pose la planche devant ses pieds lorsqu’il sera devant l’escalier. Tu te sens capable de le faire Emma ? Je vois les escaliers. Je vois la planche. Je le vois tomber. J’entends son cou craquer. Il ne bouge plus. Il est mort. Je ferme les yeux. Je suis heureuse. Je regarde l’ombre. Oui. Je vais le tuer.




Le copain de maman est venu me voir presque toutes les nuits depuis que je suis de retour dans ma chambre. Je fais comme il veut. Je suis gentille. J'obéis. Je lui fais plaisir. Je ne veux pas qu'il se doute de quelque chose, mais j'attends juste le bon moment. Parfois, quand il me parle, j'entends le bruit de son cou craquer, celui de mon rêve, celui qui indique qu'il se casse, celui qui me dit qu'il est mort. Chaque fois, je souris d’un joli sourire. Il touche ma joue. Il aime bien ce sourire. Il dit que je suis mignonne comme ça. Je n'aime pas qu'il me trouve mignonne. Mais je veux qu'il me voie comme ça. Je veux qu'il me fasse confiance. Je veux qu'il pense qu'il a gagné.


L'ombre est revenu me voir chaque fois qu'il est venu. Elle ma parle. Encore et encore. Ça ressemble à des cauchemars, mais je n'ai plus peur. Plus depuis la première fois. En fait, Je trouve sa voix douce. Elle m'est réconfortante. Elle m'aide à tenir le coup jusqu'à ce que je fasse ce que je dois faire. Elle me fait du bien. C'est plus facile en ce moment à la maison. Maddox va un peu mieux. Je suis heureuse. Il va mieux parce qu'il le laisse tranquille. Parce qu'il a ce qu'il veut. Il est de meilleure humeur. Au moins en attendant, avec l'ombre, ça m'aide à supporter tout ça. De son côté maman s'en fou. Elle consomme de plus en plus. Elle est toujours ailleurs. Trop stone pour réaliser ce qui se passe. Elle ne me parle plus. Je suis trop dégoûtante selon elle. Je ne mérite pas cette attention. Je ne mérite pas de vivre. Même si je le voulais, je n'arrive pas à détester maman. Je suis en colère contre elle. Mais je n'arrive pas à la détester. Je ne suis pas certaine que pourquoi. Je pense que c'est seulement parce que c'est maman et que Maddox l'aime beaucoup.


Ce soir, j'ai cuisiné des spaghettis au fromage. Je cuisine souvent. Sinon on ne mangerait pas. Maman ne fait jamais à manger. Elle ne fait pas grand-chose à la maison. J'ai un peu fait cramer le fond de la casserole, mais c'est mangeable. Mieux que rien. Ce n'est pas mon meilleur plat, ni mon meilleur résultat, mais maman m'a interrompu pendant que ça cuisait. Elle était fâchée. Elle cherchait un chandail, le rouge qu'elle a dit. Celui avec la dentelle et le grand décolleté. J'ai haussé les épaules. Je ne savais pas. Je fais le ménage, mais pas de sa chambre. Il est sûrement là. Elle a été fâchée que je réponde. Elle m'a crié une bêtise. Maddox lui a dit que lui non plus je ne l’avais pas vu. Elle lui a souri. Ça aurait dû me faire de la peine. Mais j'ai l'habitude. Ça ne me dérange plus qu'elle me dise ces choses-là. Je sais qu'elle est plus gentille avec mon frère depuis qu'elle est plus méchante avec moi. Ça fait du bien à Maddox, alors ça va. Je préfère me faire dire un paquet de méchanceté et que lui aille mieux. Il est beau quand il sourit. Il est beau tout le temps, mais quand il sourit, on dirait que c'est moins lourd sur ses épaules. Qu'il se sent plus léger. J'aime le voir comme ça, alors je suis prête à beaucoup. À encaisser avec maman. À encaisser avec son copain. À commettre un meurtre. Tout ça pour qu'il n'arrête jamais de sourire.


Maman a bu ce soir. Son haleine pu l'alcool. Après sa colère pour le chandail, elle est retournée dans sa chambre. Je me doute de ce qu'elle est allée faire. Elle a dit qu'elle avait des choses à faire avant d’aller travailler. Elle ne le dit jamais ouvertement, mais je l’ai souvent trouvé complètement shooté, une seringue dans le bras. Maman c'est une prostituée. Lui, il dit une pute. Je trouve ça laid comme mot pute. Mais ce n’est pas le mot le plus laid qu’il utilise pour parler à maman. Un jour, quand il est entré dans nos vies, j’ai demandé à maman pourquoi elle le laissait lui dire ces choses. Elle m’a dit qu’elle l’aimait et qu’elle lui devait beaucoup. Je pense qu’elle parlait d’argent.


Maman fait des allers-retours entre sa chambre et la salle de bain. Elle porte beaucoup de maquillage. Trop d’après moi, parce que je la trouve plus jolies sans, mais elle dit que ça plait au client. Elle a trouvé son chandail rouge. Elle a mis une jupe noire avec des collants et de grandes bottes qui montent aux genoux. Elle sort une dernière fois de sa chambre, dit au revoir à Maddox et s’en va. Elle ne me dit rien, elle ne me regarde même pas, mais ça va.

On parle tranquillement avec Maddox. Il me parle d’un truc qu’il a vu à la télé. C’est plutôt drôle alors je ri. La porte de la chambre de maman grince. C’est lui qui en sort. J’aurais préféré qu’il ne soit pas là. Il va dans la salle de bain. Il ne ferme pas la porte. On l’entend pisser. Il revient, se sert une assiette et goûte. Il me dit que c’est moins bon que d’habitude, je m’excuse en baissant les yeux. Il me sourit, en me touchant la main. J’ai envie d'enlever mes doigts de sous les siens, mais je ne fais rien. Je ne bouge pas. Je lui rends son sourire. Sa voix est pâteuse. Il a bu. Beaucoup déjà, si je me fie à comment il parle.


Je me lève, je vais lui chercher une bière dans le réfrigérateur. Je veux qu’il boive encore plus. Je veux qu’il tangue sur ses pieds. Comme dans on rêve. Il va disparaître de nos vies ce soir.

Chaque fois qu’il est sur le point de terminé une bouteille, je vais tout de suite lui en chercher un autre. Il ne s’en rend pas vraiment compte je pense, mais je continue. Encore et encore. Il rote de plus en plus fort. Il put, il me touche les fesses quand je passe proche de lui. Il est dégueulasse. Maddox me dévisage. Il me trouve bizarre, je le sens. Je vois les questions dans ses yeux.

Il se lève pour aller pisser. Ses pieds ont du mal à aligner des pas. Il manque d’équilibre. Je lui souris. Il entre dans les toilettes. On l’entend jurer de la salle de bain. Je me dépêche à aller chercher la planche à roulette de Maddox sous sont lit. Mon frère me dévisage lorsque je reviens. Je lui souris en glissant ma main libre dans ses cheveux. « C’est fini. » Il s’apprête à me poser une question, mais je lui fais signe de ne rien dire. J’ouvre la porte d’entrée, pose le skate devant les escaliers de notre palier qui sont juste devant notre porte. Je regarde dans l’appartement, je vois son ombre juste au coin du mur. Je prends une grande inspiration. Allez Emma, tu peux le faire. Tu n’as qu’à faire comme l’ombre t’a dit dans ton rêve. Après, vous allez être plus heureux. Maddox va arrêter de souffrir. Il va arrêter de venir te voir la nuit.  Ça va aller mieux après. Tout va allez mieux. Je prends une grande respiration avant de prendre ma plus belle voix pour l’appeler. « Stephan, tu peux venir ici s’il-te-plait. Il y a un truc bizarre devant la porte. » Je l’entends grogner il me regarde-moi dans les yeux, je lui fais une fausse moue, mi effrayés. Je me suis assurée que dans l’angle ou il se trouve, il ne peut pas voir la planche.  Il tangue de ma direction. Dès qu’il est à ma hauteur, je lui fais un petit pas de côté et il met le pied directement sur la planche. Il glisse directement dans les escaliers. Il ne réussi pas à se retenir après la rampe et il déboule violemment les marches. J’ai l’impression que mon cœur va sortir de ma poitrine. Maddox vient voir ce qui a fait tout ce bruit. Il le voit coucher dans une drôle de position au pied de l’escaliers. Il s’apprête à aller le voir pour l’aider. Je le retiens par la manche et lui fait non de la tête. Je lui pointe la planche. Il la regarde. Puis me regarde. Il la regarde encore et me regarde une autre fois. Il fronce les sourcils. Une seconde après, ses yeux deviennent gros comme des billes. Je sais qu’il a compris.  Je lui prends la main. On reste un moment à le regarder en silence. C’est fini. Enfin.





Il n’est pas mort. IL N’EST PAS MORT. Il. N’EST. PAS. MORT. Je serre les dents. Je n’ai pas réussi. Ce soir là, maman est rentrée plus tôt et l’a trouvé dans l’entrée. Elle a appelé une ambulance. Il est allé à l’hôpital. Ils l’ont soigné là-bas.

Au début je pensais avoir des ennuis, mais non il a dit à maman qu’il ne se rappelait plus comment il était tombé. Qu’il ne se rappelait plus de la soirée du tout et que c’était une chance qu’elle soit rentré plus tôt. C’est maman qui l’a dit à Maddox. Elle allait le voir à l’hôpital. Quand il est sorti, elle allait le voir chez lui, mais drôlement, il n’est pas revenu pendant un moment à la maison.  Je me disais que même s’il n’était pas mort, on était peut-être débarrassé pour de vrai de lui. Pendent un moment j’y croyais vraiment. C’était mieux. Mon jumeau faisait moins de cauchemar, il souriait plus. J’étais heureuse. Je rêvais encore de l’ombre, mais presque plus. Elle me mettait en garde je crois. Elle me montrait encore des images de lui. De sa mort. Mais même si j’aurais vraiment aimé qu’il meurt, je ne voyais pas pourquoi, s’il n’était plus là je devrais le tuer. On était déjà débarrassé.

Mais après un moment, il est revenu. La première journée, pendant que maman était au travail et que Maddox écoutait la télé, il m’a collé sur un mur. Sa grosse main sur ma gorge. Il me faisait mal. Il me souriait. Je ne bougeais pas. J’avais peur. « Tu sais ma belle, je sais que c’est de ta faute. Contrairement à ce que j’ai dit à ta pute de mère, je me souviens de la soirée. » J’ai eu du mal à avaler. « Tu sais ma chérie. Toi et ton bâtard de frère vous allez me le payer. Moi aussi, je sais attendre ma salive le bon moment. » Il a glissé son gros doigt dégueulasse sur ma joue et il m’a lâché.

Je ne sais pas ce qu’il va faire, mais j’ai peur. Je rêve de l’ombre depuis. Tous les jours. Elle me montre encore plusieurs façons de le tuer. Mais malgré toutes ses idées, aucune occasion ne s’est présentée. Je pense que depuis la nuit des escaliers, il est plus prudent. J’ai peur de lui. J’ai peur de ce qu’il peut nous faire. J’ai peur de ce qu’il a en tête.

J’entends un cri. Celui de Maddox. Je me lève d’un bond de mon lit. Maman, maman qu’il dit. Je me dépêche à aller le rejoindre. Il est dans la chambre de notre mère. Elle est sur son lit. Elle ne bouge pas. Elle a de l’écume au coin des lèvres. Son corps est dans une drôle de position, une seringue dans son bras. Je m’approche doucement. Je touche sa main, elle est froide. Non, non, non, s’il-te-plaît maman, pas maintenant. Tu ne peux pas nous laisser avec lui. Je couche ma tête sur sa poitrine. Je n’entends pas son cœur. Elle ne respire pas. Je lève les yeux vers mon frère. Je vois la panique dans son regarde. Ce n’est pas comme d’habitude. Elle ne réagit jamais beaucoup quand elle est comme ça, mais elle a encore l’air vivante. Pas maintenant. Elle est morte. Maman est morte, je le sens, Maddox aussi. Des larmes se mettent à couler sur les joues de mon jumeau. Moi je n’y arrive pas. Je ne peux pas pleurer pour maman.  Je ne sais pas si j’ai envie. De toute façon, je dois rester forte pour nous deux. Je le prends dans mes bras. Je le sers fort. Je lui flatte les cheveux. On reste comme ça un moment en silence. Lui qui pleure et le cadavre de maman à côté.

Du coin de l’œil, je le vois dans le cadre de porte. Il nous regarde en silence. Il nous sourit. Son sourire dit tout. Il a tué maman. Il se racle la gorge, Maddox sursaute. « Bon, maintenant que votre pute de mère est morte. Vous allez venir avec moi. » Je me place devant mon frère et je hoche la tête de gauche à droite. Il fronce les sourcils et prend une batte qui était cachée derrière le mur. Des flashs de mon premier cauchemar me reviennent. Non. Non. Non. « Ma belle, je ne te donne pas le choix. Soit, vous me suivez, soit je défonce la gueule de ton frère avec cette batte et tu m’accompagnes toi toute seule. » Je sers les dents. J’ai envie de pleurer. Je sais qu’il n’hésitera pas à le faire. Je sais qu’on à pas le choix de le suivre. Je sais que j’ai perdu cette bataille. Mais je jure que je vais gagner la guerre.






Je serre son corps inerte entre mes mains, nous baignons dans une mare de sang – son sang. Il est chaud, poisseux. Chaque goute d’hémoglobine qui coule sur le sol est une petite parcelle de vie qui le quitte. Mon cœur se serre, il se tord dans tous les sens, comme si quelque chose essayait de le mettre en lambeaux. J’ai mal, tellement, tellement mal. J’aimerais pleurer. J’aimerais crier. J’aimerais hurler ma douleur. J’aimerais tout détruire sur mon passage. Mais je n’arrive à rien. Je me sens comme figée. Le temps vient de s’arrêter. J’ai l’impression qu’on vient de m’arracher une partie de mon âme. Nous formions un tout. Et mon tout vient de se briser. Nous restons comme ça un moment, moi inerte, lui sans vie.

Les secondes passent, puis la minutes et les heures. Je ne saurais dire combien de temps exactement, seulement que je ne sens plus ni mon corps, ni mes membres. Je suis engourdie et Maddox est devenu froid, rigide et sans vie. Je relâche la prise de mes bras, ils me font souffrir, mais je n’en ai sincèrement rien à foutre de cette souffrance. Elle n’est rien en comparaison.  Rien de ce que j’ai vécu avant n’aurait pu me préparer à la douleur que sa mort me fait ressentir. Je caresse doucement ses cheveux. Pourquoi Maddox, pourquoi maintenant. On y était presque. La liberté était à notre porté. On serait sortie d’ici. On aurait trouvé le moyen de se guérir d’aller mieux. Comment as-tu pu me faire ça ? On était tellement près du but. De notre sortie. J’avais tout prévue Maddox. On aurait survécu ensemble toi et moi. On aurait guéri. Une vague de colère s’insinue sournoisement dans mes veines. Ils ont fini par le faire abandonner. On y était presque. Notre évasion était à notre porter. Ça fait 2221 jours que je prépare ce moment. Que j’attends le moment opportun. Que je nous garde en vie. Que je nous remonte à la surface. Mais aujourd’hui, il a décidé de tout abandonner. De m’abandonner.

Après la mort de maman, Il nous a amené dans un drôle d’endroit. Je n’ai pas compris toute de suite ce que c’était, mais ça ne fut pas très long à comprendre. Il nous a vendu. Il nous a vendu à un réseau de prostitution et de trafic. Je l’ai compris le premier soir, quand ils ont envoyé l’un de leur homme nous tester. Il nous a expliqué qu’on était la nouvelle attraction. Que c’était le fantasme de plusieurs personnes voir ou avoir une relation avec des jumeaux. Mais qu’avant il devait tester la marchandise. Il nous a violé, plus exactement, il a essayé de nous violer. Parce que je ne voulais pas qu’on se laisse faire. Je ne voulais pas qu’un autre homme gagne sur nous. Alors, lorsqu’il a enfoncé son gros pénis dégueulasse dans ma bouche je l’ai mordu. Je me souviens du goût ferreux du sang dans sur ma langue. Je me souviens de son cri. Il avait crié tellement fort. Il m’avait frappé pour que je le lâche. Mais je voulais lui arracher. Un autre homme est venu. Il m’a frappé lui aussi, encore et encore. J’ai fini par perdre connaissance. Après cette fois, ils ont voulu nous briser. Ils avaient besoin qu’on soit docile. Je ne voulais pas obéir au début. Je ne voulais pas subir encore ce que j’avais subi. J’avais encaissé pendant plus années déjà et ça n’avait pas été mieux. Ça n’avait jamais été mieux. Qu’est-ce que j’avais à perdre. Eux, ils ont vite compris que mon point faible portait un nom. Qu’il était mon frère et que je ferais tout ce qu’ils me demanderaient de faire s’ils le menaçaient lui.  

J’ai été une bonne petite fille pendant des années, comptant les jours, attendant le bon moment.  Celui qui nous permettrait de foutre le camp d’ici. Ce moment était à portée, mais Maddox en a décidé qu’il en serait autrement. 2221 jours pour arriver à ce résultat. Je suis tellement en colère. Contre eux. Contre la vie. Contre moi. J’ai échoué à le protéger. J’ai échoué à le garder en vie. J’ai échoué sur toute la ligne.  Mais même si j’ai perdu une autre bataille aujourd’hui. J’ai juré que je gagnerais la guerre et je compte bien la gagner. Je n’ai plus rien à perdre, maintenant. Je suis prête à tout pour les faire payer. Tous autant qu’ils sont. Ils vont crever d’en d’atroce souffrance. Je ne sais pas encore où. Je ne sais pas encore comment, ni quand. Mais je jure, je vais les faire souffrir autant qu’ils nous ont fait souffrir – qu’ils l’ont fait souffrir. Je vais leur faire mal. Les torturer et leur faire bouffer leur petite bite répugnante. Je vais arracher leur couille et leur mettre à la place du cœur. Mais d’abord, je vais torturer et tuer leur femme et leurs enfants devant leurs yeux. Je vais leur arracher leur famille, comme ils ont détruit la mienne.




Il fait froid. J’ai terriblement froid. Je tremble. Une ampoule se balance au plafond. Des yeux. Une ombre dans le noir. Elle bouge au gré du va et vient de la faible lumière. Elle s’approche. Je ne voie rien. Je pourrais avoir peur. Je devrais avoir peur. Mais non. Je ne ressens aucune crainte. Des yeux familiers apparaissent. Une main sur ma joue que je reconnais. Elle est réconfortante, comme une vieille amie qu’on retrouve. Cette fois, il parle avant de me montrer des images. Habituellement, elle me montre toujours des images avant. Emma, tu veux les tuer ? Tu veux te venger ? Tu n’as qu’à croire en moi et je vais t’aider. Je vais te donner une chance de sortie d’ici. Mais je te donne cette chance pour que tu puisses te venger. Es-tu prête à te venger Emma ? Es-tu prêtes à les faire souffrir ?  Je hoche la tête. Oui je suis prête. Oui je crois en toi. Oui je vais me venger. Plus que tout. Je veux qu’il souffrir. S’il-te-plait aide moi. Il me montre des images de tortures. De sang, de mort. Et je jubile déjà de les voir crevé dans leur marre de sang.

Je n’ai pas à attendre très longtemps pour que l’occasion se présente. Quelques jours plus tard, à l’heure du repas, une occasion, une ouverture s’offre à moi. Il a baissé sa garde. Il ne nomme Luc. C’est un gentil garçon, mais il travaille pour eux. Ça fait longtemps que je lui fais du charme. Que j’essai de l’amadouer. Je me glisse d’abord derrière lui, doucement. Je glisse mes mains sur ses pectoraux, puis son ventre. Il me demande ce que je fais. Je lui réponds simplement que j’en ai envie, depuis si longtemps. Je pose une de mes mains sur son membre déjà dressé. Je l’excite. Parfait. Je fais des mouvements de va et vient, il râle doucement. Il se laisse faire. Je continue d’une main ferme – experte. Il ferme les yeux. Je sens qu’il s’apprête à jouir. Juste avant le moment fatidique. Je prends ma lame artisanale et la place sur sa gorge, dans l’entrefaite, il jouit dans ma main. J’ai son sperme entre les doigts et sa trachée à ma merci. « Je suis désolée Luc. Mais c’est aujourd’hui que je sors d’ici. Je n’ai pas spécialement envie de te tuer, alors je vais faire ça rapidement. Surtout parce que tu as toujours été gentil avec nous. Mais tu vas mourir dans quelques secondes. » J’enfonce ma lame dans sa gorge. Il essai de dire quelque chose, mais ça ne fait que faire gicler le sang d’avantage. Je le laisse tomber au sol. Et j’attends qu’il soit bien mort avant de quitter. Je ne ferai pas la même erreur une deuxième fois.

Une fois mes précautions prises, je suis partie. J’ai pris la poudre d’escampette. Je partais pour revenir plus forte. Plus dangereuse. Plus meurtrière.  Je dois me reposer avant ma vengeance. Je ne trouverai pas la paix avant qu’ils soient tous morts, mais je dois le faire intelligemment. Je dois panser mes blessures et revenir à eux comme une ombre vengeresse qui n’aura aucune pitié. Si je ne fais pas attention, je vais me faire buter sans avoir pu gagner la guerre et il est hors de question que je la perde.

Ma convalescence ne fut pas très longue. Elle a été guidée et dictée par ma colère. Par cette haine qui coule comme du venin dans mes veines. J’ai un plan et je compte bien le suivre. J’ai retrouvé chacun des hommes un par un. Ils ont tous été tué dans d’atroce souffrance. Leur queue dégoûtante, ils ont mangé. Leurs testicules mous, ils ont eu à la place du cœur. Ils ont crevé tous et chacun dans l’agoni la plus total. Je voulais leur faire mal. Je voulais leur faire payer. C’est exactement ce que j’ai fait. L’ombre est venu me voir durant chacun de mes rêves. Elle m’a encouragé. Elle m’a aidé à visualiser mon objectif.  C’est-à-dire l’annihilation de toutes ces personnes qui ont contribué au suicide de Maddox. Au début, je me croyais assez cruelle et en colère pour tuer aussi leurs familles, mais j’en ai été incapable. Ils ont des montres comme père, comme mari, mais eux ils n’ont rien fait. Enfin, rien qui ne me concerne. Je ne sais pas pour le reste et très honnêtement, je n’en ai rien à foutre. Ils auront, de toute façon, à vivre avec la mort d’un être cher.


J’arrive enfin au dernier de ma liste. L’assassina final. Celui que j’attends depuis le début. Stephan. Je suis devant son appartement. J’ai le sang de tellement de gens sur les mains, mais celui dont je désire le plus faire couler se trouve dans cet immeuble qui se dresse devant moi. Je sonne et presque immédiatement sa voix retentis dans le haut-parleur. Je la reconnais dans la seconde, elle fait remonter un paquet de souvenir que je ne peux pas oublier. Des souvenirs qui font renaître une haine encore plus puissante. Une haine viscérale. Il me fait monter, sans se douter une minute de ce qui l’attend. Et moi, je souris. Je jubile, sachant pertinemment qu’aujourd’hui sera la fin de la guerre.  Celui de mon ascension vers la victoire, vers mon ultime victoire contre lui.


Je suis couchée comme un ange dans une marre de sang – son sang. C’est terminé, tout est terminé. J’ai enfin gagné. J’entend la porte s’ouvrir, mais je n’ose pas bouger. Je suis dans un état second, entre la jouissance et le bonheur. J’ai réussi. C’est enfin terminé. L’ombre d’un corps se dessine devant moi. Il se penche juste assez pour que je puisse voir son visage. Ses longs cheveux bruns pendent de chaque côté de sa mâchoire saillante. Il ne semble pas incommodé par la vue de toute cet hémoglobine. Il est calme, serein même. « Bonjour Emma. Je suis ici pour t’aider. » M’aider ? pourquoi voudrait-il m’aider ? Qui était-il. « Je suis le dieu de la mort Emma. Crois en moi, et je pourrai t’aider. » Croire en lui ? Est-ce que je le pouvais ? Oui. Je pense que oui. Je n’ai plus rien à perdre de toute façon.  


Maverick m’a aidé. Il m’a trouvé une autre identité. Il m’a trouvé un travail. Il m’a trouvé un toit. Il m’a trouvé une autre raison d’exister. En échange. Je crois en lui. Je convaincs des gens de croire en lui et je paie ma dette. Aujourd’hui, Je me nomme Mady. Mady Bennett. Mady, en l’honneur de Maddox. Mady en l’honneur d’une nouvelle vie que je n’ai pu lui offrir.

 

Note du staff
Une croyante peut-elle déchaîner les passions entre nos dieux de la mort et du chaos   Le Divina Bar commence à bien se peupler, tu vas avoir plein de liens à tisser  
Bienvenue encore une fois et have fun !

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