Le Deal du moment : -28%
Précommande : Smartphone Google Pixel 8a 5G ...
Voir le deal
389 €

Partagez

 La vie c'est comme une boite de chocolats... et je suis tombée sur celui que personne ne veut [PV Dorian]

Anonymous
Invité
 La vie c'est comme une boite de chocolats... et je suis tombée sur celui que personne ne veut [PV Dorian]  Mar 11 Aoû 2020 - 23:06
La vie c'est comme une boite de chocolats... et je suis tombée sur celui que personne ne veut

« Mais... Mais je fais comment moi ? »

Sybille se retrouvait sous une pluie battante, au pied d'un immeuble du vieux quartier historique de la ville, deux valises à côté d'elle et un sac à dos sur les épaules. Elle essayait de se caler le plus près possible du porche histoire d'être un peu protégée de la pluie mais c'était peine perdue. Elle était déjà trempée jusqu'aux os.

« Je devais emménager aujourd'hui ! Je n'ai plus de chambre, je... »


Le propriétaire de l'appartement qu'elle devait louer ne semblait pas avoir grand chose à faire de ses explications. Quand aux siennes, Sybille ne savait pas quoi en penser. Elle avait payé la caution, réussi à négocier pour garder les quelques meubles déjà présents dont un lit et avait rendu les clés de sa chambre d'hôtel. Sauf que le propriétaire venait juste de lui apprendre qu'elle ne pourrait pas intégrer l'appartement tout de suite. Il y avait différents problèmes électriques, des normes qui n'étaient pas respectées et tout un tas de travaux à prévoir qui le rendait invalide à la location.

« Et ma caution dans tout ça ?... »

Une brève réponse lui apprit qu'elle pourrait la récupérer dans les prochains jours avant que la communication ne s'achève par une bref « au revoir mademoiselle Jones ». La blonde restait hébétée sur le trottoir. Elle qui s'enthousiasmait d'avoir enfin un chez elle, voilà qu'elle se retrouvait sur le trottoir, sous la pluie, complètement trempée, avec deux pauvres valises vieilles comme le monde qui contenaient presque toute sa vie et aucun endroit où aller. Un malheur n'arrivant jamais seul, voilà que son bippeur s'activa. Elle était censée être de repos mais il devait y avoir un problème aux urgences pour qu'elle soit rappelée comme ça. Rangeant son portable, elle reprit ses valises et chercha un taxi pour la conduire rapidement au TU Hospital. Moins de vingt minutes plus tard, elle arrivait dans son service qui semblait complètement sous l'eau.

Sybille se rendit rapidement dans le vestiaire des médecins et y abandonna ses affaires, se changea en enfilant la tenue des urgences. Elle boula ses affaires trempées dans un sac. Elle verrait ça plus tard. Elle attacha rapidement ses cheveux avant de passer s'enquérir des problèmes. Sans grande surprise, le temps avait provoqué plusieurs accidents de voitures. Les blessés affluaient et tous les médecins étaient sur le pont. La jeune femme ne tarda pas à se mettre au travail. Ce ne fut qu'au milieu de la nuit que les choses se calmèrent bien qu'une énième ambulance ne tarda pas à pointer le bout de son nez. Un homme blessé suite à une possible agression.

A l'arrivée du brancard, Sybille comprit vite que quelque chose clochait. L'homme était brûlé à plusieurs endroits mais ce n'était pas des brûlures « classiques ». Aux urgences, la jeune femme en avait vu de nombreuses, brûlures de cigarette, de cuisinière, de barbecue, de maison en flamme, de voiture en flamme et bien d'autres encore. Mais là, c'était bien différent. Elle se poserait des questions plus tard par contre. Le traitement des brûlés était loin d'être simple et les douleurs étaient souvent atroces.

« Les tissus ont fondu et se sont collés aux chairs. Il faut le passer à la douche immédiatement. On le met sous respirateur pour épargner ses poumons et sous morphine. »

Mais même sous morphine, l'homme allait souffrir. Enfilant un tablier, elle accompagna le brancard dans la salle des douches. L'homme fut déposé à plat sur le métal et les douches s'actionnèrent dès que l'homme eut reçu la première injection de morphine. Cela diminua à peine les douleurs et les hurlements que l'homme poussa lorsque l'eau coula sur les plaies. Il allait falloir brosser les plaies pour les nettoyer. Un travail atrocement douloureux et long. Le corps de l'homme n'était pas totalement atteint. Une chance pour lui et pourtant, c'était bien ça le problème. Seules certaines zones étaient touchées comme si on avait pointé un flingue qui aurait envoyé du feu et pas des balles. Ce n'était pas lié non plus à l'usage d'un lance-flamme, c'était trop précis pour ça. Le corps serait bien plus abîmé. Là, c'était méthodique. Une partie centrale très précise et ensuite les flammes évoluaient de façon circulaire et s'étalaient sur la peau. Sybille n'avait jamais vu de pareilles blessures. C'était le troisième patient en deux semaines qui présentait les mêmes blessures. Depuis le premier homme arrivé, elle avait cherché dans les différentes revues médicales, les rapports et tout ce qui pouvait parler des blessures liées au feu mais elle n'avait rien vu de semblable. Les deux premiers blessés n'avaient pas survécus. Une fois les urgences passées, ils étaient arrivés dans le service des grands brûlés mais le cœur n'avait pas tenu. Il fallait espérer que celui-ci survive.

La blonde acheva de gérer le blessé après plus de trois heures. Il était en vie et comme ses prédécesseurs, rejoignait le service dédié à ses blessures. Avant de le laisser filer, elle en profita pour prendre quelques photos avec son portable. Elle l'avait fait avec les autres blessés. Si elle avait eu des doutes la première fois, là, elle n'en avait plus. Il y avait un truc louche derrière tout ça. Un truc divin bien sûr. Elle s'épongea le front avant d'aller vérifier ses dossiers et avaler un café. Le service était plus calme alors autant prendre le temps de vérifier ses soupçons. Reprenant les dossiers des deux autres patients, la jeune femme compara les trois cas. Des hommes entre 25 et 40 ans, tous avec des brûlures atypiques d'origine inconnue ou non identifiée. Les trois hommes avaient été retrouvé dans le même quartier. Pas le meilleur de la ville à priori d'où un certain désintérêt de la police vu que les types étaient des petits malfrats. Mais ça ne collait vraiment pas. La jeune femme hésita un instant. Devait-elle prévenir Dorian ? Il lui avait demandé d'ouvrir les yeux et les oreilles et vu ce qu'elle avait vu, elle avait du mal à croire que tout cela soit d'ordre naturel. Elle s’apprêtait à taper son sms quand une infirmière vint la trouver.

« C'est un proche du brûlé. Il voudrait des informations. »

La doc hocha la tête, rangea son portable et se rendit dans la petite salle qui accueillait parfois les familles ou les proches. Il n'y avait qu'un homme à l'intérieur à la mine sombre et qui puait le tabac. Mais ce n'était pas important.

« Bonsoir, je suis le docteur Jones. En quoi puis-je vous aider ? »

Vu le caractère particulier des blessures, cet homme ne lui disait rien de bon mais elle restait courtoise et polie, professionnelle surtout.

« Comment il va ? Il est vivant ? »

« Oui, il est vivant mais ses blessures sont importantes. Vous êtes de la famille ? »

« Non. Où est-il ? »

Sybille se fera alors rapidement. S'il n'était pas de la famille, elle n'avait aucune obligation de lui répondre.

« On s'occupe de lui. Pourriez-vous me donner son nom s'il vous plait afin que nous puissions vérifier son identité ? »

Et la sienne par la même occasion. S'il connaissait vraiment l'homme, il saurait donner son nom et prénom mais l'homme resta muet.

« Je vais prévenir la sécurité et voir avec... »

Elle n'eut pas le temps d'en dire plus. L'homme la bouscula violemment et comme elle bloquait le passage, l'inconnu lui donna un coup de poing violent dans les côtes, la faisant crier et s'effondrer au sol. L'homme s'en alla sans demander son reste. Les infirmières arrivèrent rapidement et cette fois, ce fut Sybille qui fut examinée. Attendant son tour pour la radio, elle envoya son SMS à son contact.

Citation :
Bonjour M. Kerr,
Je crains que plusieurs personnes aient été victimes d'un individu particulièrement mal intentionné. Si nous pouvions nous voir sur le toit d'ici une heure, ce serait parfait.
Sybille Jones, M.D

Le message était certainement laconique et sibyllin mais elle préférait éviter de trop en dire via le portable. Après le passage par la radio, le verdict tomba. Une côté cassée et deux autres fêlées. Rien de dramatique en soit mais elle allait devoir prendre quelques jours de repos le temps que ça se consolide ce qui était très drôle vu qu'elle était à la rue. Il ne manquait plus que ça. Un collègue achevait de lui mettre un bandage compressif que l'heure dite était là. Elle reçu une injection d'anti-douleurs et quitta les urgences. Se tenant les côtes, elle monta au dernier étage de l'hôpital avant d'emprunter les escaliers de secours. C'était douloureux mais elle tenait le coup et il y avait plus important qu'une côte cassée. Elle s'inquiétait pour l'homme brûlé. Elle franchit la porte, la poussant avec peine et vit le dieu sur le toit. Le jour ne pointait pas encore mais ce serait le cas d'ici peu.

« Bonjour Dorian. Navrée de vous avoir déranger mais j'ai pensé que ça pourrait intéresser l'agent spécial que vous êtes. »

Son visage aux traits tirés montrait clairement à la fois le manque de sommeil mais aussi la fatigue et la douleur liées à son agression. Elle avait un dossier avec elle qu'elle tendit au dieu. Elle avait fait quelques photocopies des éléments majeurs concernant chacun des trois patients qu'elle avait traité.

« Les brûlures sont... atypiques. Rien ne correspond. J'ai fait des recherches mais j'ai rien trouvé qui puisse correspondre. Deux des hommes sont morts et le 3e est dans un sale état. Un type le cherchait. J'ai fait prévenir la sécurité mais je ne sais pas si ça relève de leur compétence. »

Elle tendit aussi son portable à l'homme autant pour lui montrer les photos des blessures que s'il souhaitait le désactiver durant leur conversation. Elle espérait que Dorian aurait des idées. Que des dieux puissent être responsables était une chose mais c'était surtout la vie de son patient actuel qui l'inquiétait.
Revenir en haut Aller en bas
Dorian Kerr
Staff
Dorian Kerr
Âge et date de naissance : Incarné à 36 ans, enveloppe née en 1983.
Métier/occupation : Agent du FBI ♆ Dieu justicier.
Cible touchée par Cupidon : Cœur inconsolable, à jamais épris d’une déesse éteinte.

Panthéon d'origine : Nordique
Divinité incarnée : Týr (ciel, ordre, justice, serment, guerre juste, victoire, stratégie).
Pouvoir(s) : Victoire du juste : Les forces du destin concourent à lui apporter la victoire en influençant les actions, comportements et probabilités de façon surnaturelle. Capable d’octroyer cette bénédiction éphémère à un être vivant ou un objet en dessinant sa rune : Tiwaz ᛏ. Vigueur du ciel : Capacités physiques accrues (force, robustesse, réflexes, rapidité). À leur paroxysme sous un ciel azur, moins impressionnantes la nuit. Déclinent rapidement dans un lieu hermétique (souterrain, grotte, bâtiment sans fenêtre…), ou lorsque d’épais nuages camouflent le ciel. Vol diurne : Capable de léviter et se mouvoir avec facilité dans les airs, avec toute la charge qu’il est capable de porter. Plus le ciel est sombre, plus ce pouvoir le fatigue vite.
Point faible : Serment inaliénable : Contrevenir de façon volontaire à une promesse altère considérablement son essence divine, au point d’être expulsé de l’enveloppe charnelle. Seule la personne liée par le serment peut l’en libérer, de vive voix ou sous forme spirite après son trépas.

La vie c'est comme une boite de chocolats... et je suis tombée sur celui que personne ne veut [PV Dorian] 19122809344825163816574354

Faceclaim : Henry Cavill
Crédits : Starcloud
Tolérance aux sujets +18 :
  • Violence
  • Sexe
Multicompte(s) : Mark Lyons
Messages : 4018
 Re: La vie c'est comme une boite de chocolats... et je suis tombée sur celui que personne ne veut [PV Dorian]  Sam 15 Aoû 2020 - 14:58
La vie c'est comme une boite de chocolats...  et je suis tombée sur celui que personne ne veut

— Et comment je fais, moi ? Explique-moi donc, Týr ! Je n’ai nulle part où aller. Sanctum était mon refuge, mon unique demeure depuis quatre siècles ! Aujourd’hui mon domaine est en cendres, mes serviteurs sont morts. J’ai TOUT perdu parce que TU as été incapable de maintenir l’ordre à Sanctum, y compris le corps dans lequel je me sentais merveilleusement bien depuis le siège de Constantinople !

Le dieu assyrien braqua un doigt accusateur sur Dorian, qui flottait à l’extérieur de la fenêtre brisée du deuxième étage. À l’extrémité de sa main était suspendu un homme aux membres pantelants, inanimé. La voix puissante du Nordique retentit avec une fermeté glaciale.

— Les pertes que tu as subies, Assour, ne t’octroient aucun droit de prendre ce qui ne t’appartient pas. Encore moins de défenestrer un humain innocent parce que sa maison te plaît. Pour vivre dans la dignité, il faut se conduire avec dignité. Je comprends ta colère, mais tu la diriges dans la mauvaise direction.

Assour se crispa davantage. Ses poings se mirent à trembler. Dorian perçut un grondement sourd, un changement subtil dans l’atmosphère qui lui hérissa les poils.

— Non, tu ne comprends rien à ma colère. Mon sort t’indiffère. Tu te fiches de la désolation où ton aveuglement nous a conduits. Tu ne penses qu’à tes fichues lois rigides, ta soi-disant justice qui ignore les tourments d’un organe qui te fait défaut ! Tu ne comprends rien car tu n’as pas de cœur, Týr. C’est un bloc de glace que tu caches à l’intérieur de la poitrine.

Le bras de l’Assyrien fit le mouvement courroucé d’une taloche. Près du mur adjacent de la chambre, un brusque courant d’air emporta une chaise avec une violence inouïe. Mu par un réflexe surnaturel, Dorian saisit le cadre en bois à quelques centimètres de son nez. Une rafale de vent lui souffla le visage. Le dieu du ciel fut repoussé d’un mètre en arrière.

— Et maintenant ? C’est la bonne direction, Vice-Primat de l’Ordre ?

Le cœur de Dorian se serra à l’évocation de son ancien titre. Ses lèvres se scellèrent. Il descendit au milieu de l’impasse où donnait la façade arrière de la grande maison, déposa la chaise et installa dessus le propriétaire des lieux.
À quelques mètres de là, un agent de police aux tempes grisonnantes observait la scène avec fascination. Dorian tourna la tête en direction de l’homme en uniforme, appuyé sur la carrosserie de sa voiture de patrouille.
L’expression austère du dieu nordique masquait des émotions que le croyant ne parvenait pas à déchiffrer. Les fidèles du Týr avaient été rudement affectés par la perte d’une grande partie des leurs, mais ils se serraient les coudes. Tous se raccrochaient à la volonté de leur dieu, plus infrangible que le diamant le plus pur. Souffrait-il comme un humain de la perte de ses croyants ? Combien de milliers d’entre eux avait-il vus vieillir et périr au cours des siècles ? À de nombreux petits signes, le comportement du dieu avait changé depuis la fin du mois du juin, et pourtant Dorian Kerr restait le même. Fidèle à lui-même, à ses croyants et aux valeurs qui les unissaient.
Aucun membre du culte n’avait eu l’audace de le questionner. On ne lançait pas à un dieu « Salut, comment ça va ? » Pas un dieu comme Týr, en tout cas.

— La victime est assommée. Commotion légère à l’arrière du crâne. Je te laisse gérer la suite, Davis, une autre affaire m’attend à l’autre bout de la ville.

Le vieux flic opina de la tête. Sécuriser l’impasse. Repousser les intrus. Attendre que Týr neutralise le trublion avant de prendre en charge la victime. Trouver dans l’intervalle une explication crédible aux phénomènes surnaturels qui se sont déroulés à l’intérieur de la maison.
Davis avait l’habitude. Il couvrait les actions de Týr depuis sa troisième année de service au commissariat de Philadelphie. C’était un an avant la naissance de son aînée. Aujourd’hui, elle étudiait le droit à l’université de Boston pour rejoindre le bureau du procureur. Une fois son diplôme obtenu, Davis avait l’intention de parler à Týr afin qu’il révèle sa nature divine à sa fille. Personne ne saurait mieux la guider. Týr la conseillerait avec sagesse et la protègerait tout au long de sa vie, longtemps après que son vieux père aurait quitté ce monde. Cette pensée – cette certitude – imprima un sourire sur les lèvres de Davis. Il suivit des yeux l’ascension fulgurante du dieu céleste, qui pénétra par la fenêtre en poussant devant lui une lourde commode en chêne massif.

— Plutôt lourdingue et pas commode, le dieu qui fiche la pagaille dans cette maison ! plaisanta Davis. T’as eu de la chance que l’agent Kerr arrive à temps pour te sauver les miches, mon vieux.

Davis récupéra une couverture dans le coffre de sa voiture, puis l’intercala entre le haut dossier de la chaise et le dos du propriétaire, qui n’était pas non plus de première jeunesse. Le policier leva à nouveau la tête vers la fenêtre, d’où s’échappaient des bruits de combat. Dorian semblait tout ignorer la douceur. En même temps, Davis voyait uniquement son dieu pour les réunions du culte et le travail. Il s’agissait toujours d’honneur, de justice, et d’actions à mener pour empêcher les crapules et les criminels de nuire. À sa connaissance, Týr n’avait jamais mentionné sa vie privée ou participé à des activités amusantes.
Le policier revint sur ses pas et prépara un cordon de sécurité. Un sentiment de tristesse lui noua les entrailles. Des siècles de luttes sans la douceur d’un foyer, traverser les âges sans connaître le bonheur d’une famille, c’était une vie que Davis ne voudrait mener pour rien au monde.


Dressé comme statue au bord du toit de l’hôpital, bras croisés sur sa poitrine puissante, Dorian contemplait la ville endormie qu’Athéna protégeait sous son égide. Un devoir qui dorénavant l’incombait. Seul. Amputé de la moitié de son être. Il n’avait jamais ressenti la solitude, avant de rencontrer les sublimes yeux pers de la déesse guerrière. Aujourd’hui un gouffre béant lui creusait la poitrine. Un grand espace vide et froid. Assour n’avait pas tout à fait tort. Tout comme l’Assyrien avait raison sur ses défaillances ayant mené à la destruction de Sanctum.
Týr avait déclaré à Athéna qu’il porterait le monde divin sur ses épaules robustes, pareil à l’Atlas du panthéon grec, pendant qu’elle y exercerait sa sagesse millénaire. Il n’avait pas fléchi le genou. Jamais Týr ne fléchissait. Cependant leur monde s’était effondré sur son dos à la manière d’un bloc de terre et d’argile asséché. Asséché comme son cœur, depuis que celui d’Athéna ne battait plus. Sybille l’avait-elle ressenti, lorsqu’elle l’avait étreint d’un mouvement spontané ? Dorian fut si surpris qu’il n’avait pas réagi, conservant sa posture quasi guerrière. Rares étaient les mortels à lui témoigner physiquement de l’affection. À peine un individu par génération. Le dieu y répondait encore plus rarement.

Le long grincement d’une porte rompit le silence des hauteurs, à peine troublé par les gesticulations urbaines en contrebas. Même en été, Philadelphie se réveillait avant le soleil. Dorian décroisa ses membres et fit volte-face. Aperçut Sybille, figée dans l’encadrement de la porte. Illuminée par l’éclairage de l’escalier, un dossier dans les bras. Courbée, une main sur le flanc. Le dieu arqua un sourcil, ravivant une douleur au front. Le combat avec Assour s’était prolongé, amenuisant ses forces et ses réflexes. Une table de nuit en chêne s’était fracassée sur son crâne, laissant un large hématome au coin du front. Dans quelques heures, la blessure aurait totalement disparu.
Dorian avança de quelques pas en direction de l’urgentiste, pendant que la porte se refermait derrière elle. Quand le dieu nordique fut certain que nul ne pouvait les apercevoir, de l’intérieur comme de l’extérieur de l’hôpital, il fondit sur Sybille comme le vent.
Elle n’allait pas bien.

— Merci, dit-il en s’emparant du dossier, après un bref salut de la tête.

Dorian examina les copies en silence, tournant les feuilles sans perdre un mot des commentaires de la docteure. Il admirait sa volonté et sa résilience, rares chez une humaine qui n’avait pas suivi d’entraînement rigoureux. Malgré la fatigue imprimée sur visage, la souffrance qui tirait ses traits, elle réussissait à s’exprimer de façon claire et cohérente.

— J’ai besoin de votre témoignage. Racontez-moi depuis le début ce que vous avez vu, et ce qui vous est arrivé.

C’était la procédure habituelle, bien que le dieu aurait pu gagner du temps en posant directement ses questions. L’ancien Vice-Primat de l’Ordre avait aussitôt reconnu les marques singulières qui avaient terrassé les victimes. Un ancien dieu du panthéon chinois, Po Teng, assimilé aux étoiles filantes et aux comètes, avait agressé de la même façon plusieurs esclaves. Une affaire de dispute avec une déesse – le dieu chinois avait la rancune tenace. Dorian était presque certain que Po Teng se trouvait à Sanctum au moment de sa destruction. Il ne quittait le monde divin qu’en de rares occasions, et n’aurait sûrement pas manqué la fête du solstice. S’était-il déjà réincarné ? Les victimes étaient-elles les serviteurs d’une autre divinité ? Po Teng n’avait pas un fond mauvais, mais son affabilité s’estompait au moindre élan de colère. Comme Assour et d’autres divinités, le Chinois avait aujourd’hui maintes raisons d’être furieux.
Dorian parcourut les images stockées dans le téléphone, évitant le regard de Sybille. Le dieu estima qu’elle parlerait ainsi plus librement. En tant que dieu juge, Týr intimidait plus souvent qu’il mettait à l’aise.
À la fin du récit, Dorian obtint enfin les informations attendues. Le coupable, hargneux – probablement Po Teng en personne –, avait brutalisé Sybille avant de quitter l’hôpital.

— Je suis désolé pour tout le mal que cet individu a causé. Je vais le retrouver, et l’empêcher de nuire à nouveau. Vous devriez rentrer à votre hôtel et prendre du repos. Je vous félicite pour votre courage, à présent prenez soin de vous. La magie qui a brûlé votre patient s’est déjà éteinte à l’heure qu’il est. (Dorian évaluait que les pouvoirs de Po Teng avaient encore plus décliné que les siens.) S’il en a la force, ce jeune homme survivra et s’en remettra. Je vous contacterai lorsqu’il y a du nouveau. Beau travail, docteure Jones.

Dorian lui remit son téléphone avec un maigre sourire. Il ignorait que Sybille ne logeait plus à l’hôtel, et que ses valises gisaient au vestiaire de l’hôpital.
Revenir en haut Aller en bas
https://blasphemiae-deorum.forumactif.com/t1393-dorian-kerr-now- https://blasphemiae-deorum.forumactif.com/t1396-dorian-kerr-vows
Anonymous
Invité
 Re: La vie c'est comme une boite de chocolats... et je suis tombée sur celui que personne ne veut [PV Dorian]  Lun 17 Aoû 2020 - 21:25
La vie c'est comme une boite de chocolats...  et je suis tombée sur celui que personne ne veut

Le dieu l'attendait sans surprise sur le toit de l'hôpital. Sybille avait craint un moment qu'il ne puisse pas venir. Elle ne savait pas ce qu'elle aurait fait s'il n'avait pas été là. Idée stupide, elle serait allée dormir évidemment. Ce n'était pas comme si elle n'en avait pas besoin. Elle laissa la porte se refermer et avança de quelques pas. Le dieu vola littéralement vers elle. Elle le regarda un instant bouche bée. Même si elle l'avait déjà vu voler, ce n'était que la seconde fois et ça faisait vraiment bizarre. Elle se reprit cependant et lui tendit le dossier, lui expliquant les motifs de son appel. Elle vit la blessure du dieu au niveau de son arcade sourcilière. Visiblement, il n'y avait pas qu'elle qui avait passé une mauvaise nuit. Elle faillit lui demander s'il avait besoin de soin avant de se rappeler qu'il guérirait très vite et tout seul. C'était un peu triste quand on y pensait. Il n'avait besoin de personne mais être seul, ce n'était pas vraiment une vie même pour un dieu. C'était pour ça qu'elle l'avait pris dans ses bras ce soir là. Elle avait ressenti sa peine et avait simplement voulu lui dire qu'il n'était pas seul. C'était certainement simpliste comme raisonnement mais on ne se refaisait pas. Alors qu'il observait le dossier avec soin, il lui demanda de raconter ce qui c'était passé.

« Eh bien depuis quinze jours, j'ai eu trois blessés graves suite à des brûlures au 3e degré. Sur le premier, j'avais noté les marques atypiques. J'avais juste pris une photo et j'ai comparé avec tous les dossiers que j'ai pu trouver mais je n'ai rien vu qui corresponde. Il y a environ une semaine, un autre homme a été amené. Même état, même brulure et il a été trouvé dans le même quartier que le premier comme c'est indiqué sur les papiers. Là, j'ai essayé de prendre plus d'informations et j'ai continué mes recherches, sans succès. Les deux hommes sont morts alors qu'ils étaient plutôt sur la bonne voie. Les blessures étaient très graves et ils auraient eu besoin de greffes de peau. Ils avaient été plongé dans un coma médicalisé pour leur épargner des souffrances mais j'ai moi-même vérifié leurs constantes et... ils... ils auraient pu s'en sortir. »

On pouvait largement sentir l'énervement dans la voix de la médecin. Evidemment qu'elle ne pouvait pas sauver tout le monde et elle n'était pas non plus devin. Elle ne pouvait bien sûr pas prédire qui allait vivre ou mourir malgré son prénom. Mais elle avait vérifié très méticuleusement leur dossier. Elle les avait soigné aux urgences et avait été les voir plusieurs fois dans le service des grands brûlés. S'il n'y avait eu que le premier patient, elle n'aurait pas autant pesté mais il y avait eu le second. Le même scénario. Exactement le même. Ses douleurs aux côtes la ramenèrent au moment présent.

« Navrée... Cette nuit, un autre homme est arrivé. Mêmes brûlures, même quartier, même âge. La même agression. J'ai entendu que la police commençait à se poser des questions. Je l'ai soigné avec l'équipe et transféré une fois stabilisé. Cette nuit, un homme est venu. Grand, brun, plutôt hirsute avec un regard noir, qui faisait peur. Il était assez massif aussi. Il voulait voir le blessé et savoir comment il allait. Il disait être un ami mais quand je lui ai demandé le nom de son ami, il n'a pas pu répondre et il s'est un peu mis en colère je pense. Je n'ai pas eu le temps d'appeler la sécurité, il m'avait déjà mis un coup de poing en plein ventre. Le coup a été violent et j'ai fini contre le mur avec des côtes cassées. L'homme s'est enfui sans qu'on puisse faire quoique ce soit. C'est pour ça que j'ai préféré vous contacter. Je n'aimerai que le troisième homme finisse six pieds sous terre à son tour. »

Sybille ne s'appesantissait pas sur son sort. Elle s'en remettrait et elle en avait vu d'autre. Elle s'inquiétait bien plus pour son patient. Dorian la rassura un peu. Il semblait connaître le responsable de tout ça et allait l'arrêter. La jeune femme en était soulagée mais elle craignait toujours pour son patient.

« Et s'il revient cet homme ? Les deux autres hommes auraient aussi dû s'en sortir mais ils y sont restés. J'ai peur qu'il revienne finir son travail. J'imagine qu'il ne veut pas laisser de témoins. »


Le dieu ferait ce qu'il fallait. Il fallait juste espérer qu'il le fasse avant que l'homme ne revienne enfin si c'était bien un homme ce dont Sybille doutait vu la façon dont Týr en parlait et semblait le connaître. Mais ça, ce n'était pas de sa compétence. Elle sourit quand il la félicita. Elle appréciait le compliment et se doutait que ce n'était pas tous les jours qu'il devait le dire.

« Me reposer. Oui, je vais essayer. Pour tout de suite, je pense que ça sera dans une chambre pour les médecins. Quand j'aurai dormi un peu j'essayerai de trouver un nouvel hôtel. J'ai pas eu le temps de m'en occuper. Je devais emménager dans un appartement mais y'a eu un soucis et comme une... blonde j'avais rendu les clés de ma chambre. Enfin bref, les joies des préoccupations de simples humains. Rien de très intéressant en somme. Je suis en arrêt pour quelques jours alors vous alors devoir compter sur quelqu'un d'autre pour les informations. »

Elle lui sourit, un sourire fatigué mais un sourire quand même. Elle était soulagée de savoir qu'il prenait les choses en main. Les gens de Philadelphie seraient un peu plus à l'abri désormais.

« Je sais bien que vous êtes ce que vous êtes mais faites attention à vous quand même monsieur Kerr. »

Oui, il guérissait de ses blessures et se remettait certainement de tout mais ça n'empêchait pas de faire un peu attention à lui à l'occasion. Elle lui fit un bref salut de la main après avoir récupéré son portable. Elle retourna vers la porte, espérant pouvoir dormir quelques heures avant de devoir partir à la pêche à la chambre d'hôtel. Avec les calmants qu'elle avait pris, elle ne se sentait plus du tout le courage de faire quoique ce soit dans les minutes et heures à venir.
Revenir en haut Aller en bas
Dorian Kerr
Staff
Dorian Kerr
Âge et date de naissance : Incarné à 36 ans, enveloppe née en 1983.
Métier/occupation : Agent du FBI ♆ Dieu justicier.
Cible touchée par Cupidon : Cœur inconsolable, à jamais épris d’une déesse éteinte.

Panthéon d'origine : Nordique
Divinité incarnée : Týr (ciel, ordre, justice, serment, guerre juste, victoire, stratégie).
Pouvoir(s) : Victoire du juste : Les forces du destin concourent à lui apporter la victoire en influençant les actions, comportements et probabilités de façon surnaturelle. Capable d’octroyer cette bénédiction éphémère à un être vivant ou un objet en dessinant sa rune : Tiwaz ᛏ. Vigueur du ciel : Capacités physiques accrues (force, robustesse, réflexes, rapidité). À leur paroxysme sous un ciel azur, moins impressionnantes la nuit. Déclinent rapidement dans un lieu hermétique (souterrain, grotte, bâtiment sans fenêtre…), ou lorsque d’épais nuages camouflent le ciel. Vol diurne : Capable de léviter et se mouvoir avec facilité dans les airs, avec toute la charge qu’il est capable de porter. Plus le ciel est sombre, plus ce pouvoir le fatigue vite.
Point faible : Serment inaliénable : Contrevenir de façon volontaire à une promesse altère considérablement son essence divine, au point d’être expulsé de l’enveloppe charnelle. Seule la personne liée par le serment peut l’en libérer, de vive voix ou sous forme spirite après son trépas.

La vie c'est comme une boite de chocolats... et je suis tombée sur celui que personne ne veut [PV Dorian] 19122809344825163816574354

Faceclaim : Henry Cavill
Crédits : Starcloud
Tolérance aux sujets +18 :
  • Violence
  • Sexe
Multicompte(s) : Mark Lyons
Messages : 4018
 Re: La vie c'est comme une boite de chocolats... et je suis tombée sur celui que personne ne veut [PV Dorian]  Jeu 20 Aoû 2020 - 20:49
La vie c'est comme une boite de chocolats...  et je suis tombée sur celui que personne ne veut

Usurpation d’identité. Agression sur un personnel de l’hôpital. Plusieurs côtes cassées. Fuite devant les représentants de l’autorité. Týr énumérait mentalement les délits dont le mystérieux intrus s’était rendu coupable. Plusieurs délits qui s’ajoutaient aux suspicions de meurtres.
Suspicions, car aucune preuve attestait qu’il s’agit d’une seule et même personne. La description de Sybille correspondait au type d’enveloppe qu’affectionnait Po Teng, toutefois plusieurs dizaines de milliers de Philadelphiens possédaient les mêmes caractéristiques physiques.
En outre, les circonstances des attaques mortelles restaient à établir. Là où l’urgentiste voyait de pauvres gens, des victimes, Týr envisageait mille autres possibilités. Il pouvait s’agir de croyants à la botte d’une quelconque divinité hostile, ayant reçu pour mission d’assassiner Po Teng ou des membres de son entourage. Les dieux manipulaient les mortels depuis des millénaires. Le plus souvent sans recourir à des charmes spécifiques. Une liasse de billets motivait les cœurs corrompus à exécuter les sordides besognes. Ainsi, les patients de Sybille s’étaient peut-être brûlés au contact du feu de leur propre vilénie.
Týr procédait en émettant des théories, en les affinant tout au long de l’enquête jusqu’à dissiper le brouillard masquant la vérité. Cette vérité formait le socle de la justice, dont le Nordique se faisait à la fois le porte-parole et le bras armé. Juge et agent de l’ordre, dieu des lois et de la guerre juste.

— Merci. Je prends note.

Dorian imprima tous les éléments rapportés par Sybille dans sa mémoire. Jamais le Nordique ne recourrait au stylo et au carnet de notes, sinon pour les apparences. À l’époque de ses premières investigations, la langue écrite se limitait à un ensemble de runes rudimentaires. Le savoir se transmettait de façon orale, et chacun développait naturellement de hautes capacités de mémorisation.

— Je vais ordonner une protection policière. Votre patient est l’unique témoin lié à plusieurs affaires de meurtre, et votre agression dénote un risque probant pour sa vie. Sa chambre sera gardée 24 heures sur 24. Avant que vous me posiez la question : un dieu pourrait facilement se débarrasser de cette protection, mais nous préférons agir dans la discrétion. En particulier dans l’utilisation de nos pouvoirs. En outre, le dieu que je soupçonne ne maîtrise aucune forme de téléportation ou d’invisibilité. Grâce à votre lucidité et l’intervention de la sécurité, le suspect a pris la fuite et doit réviser ses plans. Nous tâcherons de le débusquer avant qu’il les mette à exécution.

Le sourire de Sybille avait la pâleur d’une aube hivernale, par-delà les cimes enneigées que Týr foulait mille ans plus tôt.
Le dieu de la guerre ne s’en émouvait pas. Depuis les hauteurs du ciel, il avait contemplé pléthore de pays dévastés, où les survivants erraient parmi les ruines fumantes tels des spectres diaphanes. Ses oreilles avaient frémi mille fois au son déchirant des cris d’agonie – de mères, et d’enfants sans mère. L’odeur putride de la mort barbare et aveugle restait imprégnée dans les profondeurs de son âme qui aspirait à l’ordre et la justice.
Sybille, quant à elle, avait reçu des soins. Un traitement convenable. Une blessure grave l’aurait clouée sur un lit médicalisé, mais elle avait réussi à gravir l’escalier menant au toit de l’hôpital.

Les paroles d’Assour cinglèrent à nouveau l’âme du Nordique : « … tu n’as pas de cœur, Týr. C’est un bloc de glace que tu caches à l’intérieur de la poitrine. »

Tout le contraire de l’humaine devant lui, qui se souciait du bien-être d’un dieu n’ayant aucun besoin de son empathie. Une médecin tellement fatiguée qu’elle le gratifiait à nouveau du formel « Monsieur Kerr » d’autrefois, à New York, lorsqu’elle refusait de s’adresser à son enveloppe avec un pompeux « agent Kerr ».

— Je comprends que vous soucier d’autrui fait partie de notre nature, Sybille, alors je ne m’offusquerai pas de vos paroles. De même, comprenez que je m'estime suffisamment expérimenté et avisé pour prendre soin de moi. Je ne suis plus votre patient, docteure Jones. Je suis Dorian, et vous êtes mon informatrice.

Une informatrice qui bénéficiait par conséquent sous sa protection. Une femme qui souffrait. Dorian songea à contacter un allié doté de pouvoir de guérison. Qui lui restait-il aujourd’hui ? Entre l’hécatombe de Sanctum et les survivants qui toisaient avec ressentiment l’ancien Vice-Primat de l’Ordre, il lui restait peu de contacts loyaux parmi les dieux et disciples. S’il sollicitait l’un d’eux pour guérir la blessure Sybille, on le soupçonnerait de s’attacher à cette humaine – Týr n’était pas connu pour sa douceur. L’information parviendrait aux oreilles de ses ennemis. Sybille deviendrait une cible potentielle, un moyen de pression. En outre, chaque service se payait d’une façon ou d’une autre.
Amener Sybille à un guérisseur serait une erreur stratégique.
La poitrine de Dorian se gonfla de cette conviction. Les dieux impulsifs comme Assour n’entendaient rien à la stratégie. Leur esprit guidé par les sentiments était incapable d’anticiper les lendemains et surlendemains. Ils provoquaient des drames, accouchaient du chaos.
La voix puissante du dieu résonna dans le silence de l’aurore naissante.

— Attendez.

La main de Sybille s’immobilisa avant de saisir la poignée de porte.
Dorian croisa les bras sur sa poitrine, attendant que l’infortunée urgentiste se tourne à nouveau vers lui.

— C’est une mauvaise heure pour trouver un hôtel convenable. Or vous avez besoin d’un abri sûr pour les jours à venir. La colère de l’agresseur pourrait se diriger sur vous. Seule et isolée, vous faites une proie facile.

L’idée qui lui était venue à l’esprit ne l’enchantait guère, mais s’imposait comme une issue logique. Athéna approuverait-elle ? Týr le croyait, mais la déesse grecque réagissait parfois avec une imprévisible singularité. Cette incertitude lui déchira le cœur. Il avait l’impression de s’éloigner d’elle, de ne plus ressentir sa présence solaire et aimante à chaque respiration.
Dorian réprima la douleur qui assombrissaient ses traits, puis tendit la main à l’humaine.

— Je vous propose de séjourner là où je vis. Le temps qu’il faudra pour vous rétablir et boucler cette affaire. L’endroit est aussi sûr qu’une planque du FBI, mais bien plus accueillant.

Dorian n’était toutefois pas certain que les chouettes d’Athéna se montrent accommodantes.

— Et puis, ce serait l’occasion de revoir les tortues que vous m’avez offertes. Elles ont grandi. Un tout petit peu, fit-il en laissant quelques millimètres entre le pouce et l’index.
Revenir en haut Aller en bas
https://blasphemiae-deorum.forumactif.com/t1393-dorian-kerr-now- https://blasphemiae-deorum.forumactif.com/t1396-dorian-kerr-vows
Anonymous
Invité
 Re: La vie c'est comme une boite de chocolats... et je suis tombée sur celui que personne ne veut [PV Dorian]  Ven 28 Aoû 2020 - 13:58
La vie c'est comme une boite de chocolats...  et je suis tombée sur celui que personne ne veut

Malgré la fatigue et la douleur, Sybille avait tenu le coup. Les anti-douleurs n'y étaient certainement pas pour rien mais il fallait lui reconnaître une certaine force de caractère. En même temps, elle avait dû en avoir pour affronter sa propre vie et arriver là où elle en était. Ce n'était pas forcément ce qui transparaissait au premier abord chez la jeune femme mais les gens s'en rendaient compte, souvent par hasard, au bout d'un moment.

Elle avait donné le dossier, fait son rapport et montré les photos à Dorian. Elle craignait pour la vie de son patient. Deux autres y avaient laissé la vie. Elle ne tenait pas à ce que ça se reproduise si ça pouvait être évité. Sur le toit de l'hôpital, elle frissonnait en racontant son histoire. Précise et concise, elle faisait au mieux pour éviter que le dieu perde son temps. Cela lui permettrait aussi d'aller plus vite se reposer même si c'était dans un simple lit d'hôpital. Pour un peu, elle aurait oublié qu'elle n'avait plus de chez elle temporairement. Mais une chose après l'autre. Il y avait plus urgent que de se trouver une chambre.

La blonde fut soulagée d'entendre que Dorian allait mettre en place une protection policière. Evidemment, c'était idiot de se sentir soulagée vu que même trois cents policiers ne seraient pas d'une grande efficacité contre un dieu mais pour une simple humaine, il y avait un petit côté rassurant.

« Merci beaucoup Dorian. Je sais bien que les policiers ne pourraient pas faire grand chose contre une divinité mais ça me soulage de le savoir protégé. J'espère que vous le trouverez rapidement. »

Comme à son habitude, la jeune femme ne put s'empêcher de jouer les anges gardiens, demandant au dieu de prendre soin de lui. Il avait une blessure à l'arcade sourcilière. Vu ce qu'il était, ce n'était rien du tout mais on ne se refaisait pas. Bien sûr, le dieu ne manqua pas de répliquer qu'il pouvait prendre soin de lui seul, rappelant qu'il n'était plus son patient. Loin de s'offusquer, cela provoqua un léger rire amusé chez Sybille.

« C'est vrai Dorian, je ne suis que votre informatrice mais navrée de vous apprendre que vous le vouliez ou non, vous serez toujours un peu mon patient. Tout comme vous êtes une divinité multiséculaire qui a tout vu et tout vécu, je suis et resterai un médecin dans l'âme. Je me ferai toujours du soucis pour les autres même s'ils sont capables de se débrouiller seuls. Mais je veillerai à ne plus vous en faire part. J'essaierai en tout cas. »

Ce n'était pas gagné, mais elle ferait en sorte d'éviter de le considérer comme un homme. Mais rien n'était moins sûr. Être une divinité ne changeait pas grand chose pour la blonde. Elle s'inquiéterait toujours pour les autres. Mais pour le moment, c'était elle qui devait prendre soin d'elle. Elle se dirigea vers la sortie ou plutôt vers l'entrée du bâtiment. Le repos serait le bienvenu et Sybille sentait qu'elle ne tarderait pas à trouver le sommeil, une fois la tête posée sur l'oreiller. Alors qu'elle posait la main sur la poignée, la voix du dieu retentit. Elle stoppa net et tourna son visage fatigué vers l'homme, les sourcils froncés. La proposition la déconcerta lui faisant ouvrir la bouche tel un poisson rouge dans son bocal. Elle n'avait pas pensé que son agresseur puisse revenir s'en prendre à elle. Elle ne voyait pas pourquoi mais visiblement Dorian avait un avis contraire et il était bien plus aguerri à ce genre de situation.

« Je peux me débrouiller seule vous savez. »

Ben oui, chacun son tour. Elle était grande et même si elle n'était pas une divinité, elle était capable de prendre soin d'elle. Elle faisait ça depuis des années après tout et personne ne lui avait tenu la main. Elle observait la main tendue. Cela lui rappelait une autre main tendue, loin dans son passé. Elle se reprit. Sa première réaction fut de refuser sauf que la situation était assez atypique. Habituellement, il n'y avait pas de divinités dans l'équation. Dorian n'avait pas tort. Elle ne pourrait pas trouver un hôtel et il valait mieux éviter que l'homme, ou le dieu, ne la retrouve le temps qu'il soit mis hors service. Elle finit par sourire.

« D'accord mais c'est surtout pour voir si les tortues ont bien grandi. »

Refuser était idiot. Elle avait besoin de repos et serait en sûreté chez lui. Cela ne l'enchantait pas car elle n'aimait pas devoir dépendre de quelqu'un d'autre mais elle n'était pas idiote et vu les circonstances, ce serait idiot de refuser. La fierté mal placée ça allait bien cinq minutes mais ça faisait plus de morts que de vivants.

« Je suis arrêtée pour dix jours. Vous arriverez à me supporter ? »

Elle tendit la main vers la sienne. Pour le moment, tout ce qu'elle avait envie et besoin c'était de dormir. Elle en était au stade où même le toit lui semblait un endroit accueillant pour dormir quelques heures.

« J'ai mes valises en bas. Je peux les récupérer ? Et comment on va chez vous ? En voiture ou en volant ? »

Dans un cas comme dans l'autre, elle ne serait pas apte à l'utiliser. Elle ne savait pas voler et si elle savait conduire, elle n'était pas en état de le faire. Cependant, si on pouvait y aller en voiture, elle pourrait toujours prendre un taxi. Sybille ne tenait pas à gêner le dieu plus que nécessaire.  
Revenir en haut Aller en bas
Dorian Kerr
Staff
Dorian Kerr
Âge et date de naissance : Incarné à 36 ans, enveloppe née en 1983.
Métier/occupation : Agent du FBI ♆ Dieu justicier.
Cible touchée par Cupidon : Cœur inconsolable, à jamais épris d’une déesse éteinte.

Panthéon d'origine : Nordique
Divinité incarnée : Týr (ciel, ordre, justice, serment, guerre juste, victoire, stratégie).
Pouvoir(s) : Victoire du juste : Les forces du destin concourent à lui apporter la victoire en influençant les actions, comportements et probabilités de façon surnaturelle. Capable d’octroyer cette bénédiction éphémère à un être vivant ou un objet en dessinant sa rune : Tiwaz ᛏ. Vigueur du ciel : Capacités physiques accrues (force, robustesse, réflexes, rapidité). À leur paroxysme sous un ciel azur, moins impressionnantes la nuit. Déclinent rapidement dans un lieu hermétique (souterrain, grotte, bâtiment sans fenêtre…), ou lorsque d’épais nuages camouflent le ciel. Vol diurne : Capable de léviter et se mouvoir avec facilité dans les airs, avec toute la charge qu’il est capable de porter. Plus le ciel est sombre, plus ce pouvoir le fatigue vite.
Point faible : Serment inaliénable : Contrevenir de façon volontaire à une promesse altère considérablement son essence divine, au point d’être expulsé de l’enveloppe charnelle. Seule la personne liée par le serment peut l’en libérer, de vive voix ou sous forme spirite après son trépas.

La vie c'est comme une boite de chocolats... et je suis tombée sur celui que personne ne veut [PV Dorian] 19122809344825163816574354

Faceclaim : Henry Cavill
Crédits : Starcloud
Tolérance aux sujets +18 :
  • Violence
  • Sexe
Multicompte(s) : Mark Lyons
Messages : 4018
 Re: La vie c'est comme une boite de chocolats... et je suis tombée sur celui que personne ne veut [PV Dorian]  Dim 30 Aoû 2020 - 22:36
La vie c'est comme une boite de chocolats...  et je suis tombée sur celui que personne ne veut

Sybille commença par écarter son offre. Dorian arqua un sourcil dubitatif. Ses propositions, guidées par la sagesse et la stratégie, essuyaient rarement des refus. Souffrait-elle du syndrome du cordonnier, soucieuse de son travail et d’autrui au point de négliger ses propres besoins ?
La perspective de contrôler l’état des tortues lui donna l’occasion de se plier à la voix de la raison. Dorian n’était pas dupe : la fierté revenait de façon récurrente chez les personnes fortes comme Sybille. Comme bien d’autres traits de caractère, cette qualité présente en excès devenait un défaut. Lui-même s’en rendait parfois coupable.

Sybille l’avertit que son arrêt de travail, autrement dit sa convalescence, durerait dix jours.

— Si vous devenez insupportable, je m’arrangerai pour vous tenir cloitrée jusqu’à ce que les conditions de votre libération soient réunies.

Le ton n’était guère menaçant, mais l’austérité de son visage montrait qu’il ne plaisantait pas. Dorian sentit les doigts graciles d’Athéna lui pincer la joue afin de le motiver à sourire, et le chagrin produisit une douleur aiguë à l’intérieur de sa poitrine. Il réalisa que sa main serrait fortement celle de Sybille.

— Je m’occuperai de vos valises, décréta-t-il en relâchant son étreinte.

Le dieu contrôla derrière lui la luminosité du ciel. L’éclairage public éblouissait encore les rues de Philadelphie, mais s’effacerait d’un moment à l’autre pour laisser place aux lueurs matinales du jour. Ils avaient encore le temps, à condition de partir sans perdre une seconde.
Dorian ceignit la taille de Sybille, évitant d’exercer une pression autour de la zone sensible de sa blessure. Son bras puissant assurait une prise ferme, sécurisante.

— Glissez vos bras autour de ma taille, vous serez plus à l’aise.

Leurs visages se retrouvèrent à quelques centimètres l’un de l’autre. Dorian remarqua les multiples nuances de bleu qui se déployaient dans les iris de l’humaine, semblables à l’explosion d’une étoile dans des eaux turquoise. Depuis toujours, les couleurs de son domaine céleste l’émouvaient de façon particulière. Toutefois, il avait contemplé pareille beauté oculaire chez maintes personnes de bien autant que chez les pires criminels. Les poètes se trompaient-ils en comparant le regard à l’expression de l’âme ? C’est ce que croyait Týr, jusqu’à croiser les sublimes yeux pers d’Athéna qui l’avaient aussitôt captivé, et dont le souvenir continuait à accélérer les battements de son cœur.

Ils décollèrent avec fluidité, sans l’accélération fulgurante des déplacements solitaires de Týr. Lorsqu’ils atteignirent une hauteur suffisante pour garantir leur discrétion, le toit de l’hôpital ressemblait à un timbre abandonné au milieu d’une vaste collection philatélique.

— Tout va bien ? s’enquit-il, placide.

Dorian se sentait plus à l’aise dans les airs, « chez lui », bien que ses maigres pouvoirs ne lui permettaient plus de sentir les courants d’altitude caresser son visage pendant des heures. Il flottait lentement en direction du quartier historique, laissant à Sybille le temps de s’accoutumer. Lorsqu’il reçut l’approbation de celle-ci, il glissa un bras derrière les jambes de l’humaine et inclina leur position, gagnant en vitesse jusqu’à outrepasser celle des véhicules en contrebas. L’air fouettait son visage, qui protégeait celui de Sybille niché contre sa clavicule.
Des rayons éblouissants jaillissaient de l’horizon lorsqu’il plongea subitement en piqué. À présent que le soleil réinstaurait son règne, la rapidité était leur unique gage de discrétion.
D’un geste du pied, Dorian poussa une fenêtre à double battant qui s’ouvrit vers l’intérieur. Le dieu volant pénétra à l’intérieur d’une grande bâtisse, avec dans ses bras l’informatrice que son devoir l’obligeait à protéger. Il reposa Sybille délicatement sur un grand lit. En face de celui-ci, un immense tableau représentait l’Acropole d’Athènes dans sa splendeur antique. Divers objets décoratifs, disposés avec élégance sur un mobilier de style classique, embellissaient la pièce où régnait une atmosphère singulière, ancienne.

Dorian rebroussa chemin jusqu’à la fenêtre aux dimensions impressionnantes – en marchant. Ses réserves de pouvoir s’épuisaient déjà. Jamais Týr ne s’était retrouvé dans un tel état de faiblesse.
Des battements d’ailes l’accueillirent alors qu’il se penchait pour tirer les volets.

— C’est une associée au cœur noble qui a besoin de notre protection. Athéna approuverait. Elle a toujours veillé sur les braves et les héros. Maintenant partez, mes amies, je viendrai vous voir plus tard.

Dorian avait murmuré ses mots, mais le timbre grave de sa voix portait plus loin qu’il aurait voulu. Il espérait que Sybille n’avait pas saisi le sens de son annonce à Pólemos et Eiríni, ou que l’épuisement l’empêche de tendre l’oreille.
Un soupir de soulagement quitta sa poitrine lorsque les chouettes chevêches voletèrent en direction des oliviers. Les gardiennes d’Athéna étaient des animaux extrêmement territoriaux, et lui-même avait dû faire preuve de patience avant qu’elles acceptent sa présence dans la demeure de leur maîtresse, connue comme la procureure Irene Whitestone.
Il ferma la fenêtre, tira les rideaux, puis approcha de Sybille.

— Je vais prendre la voiture et chercher vos affaires. Essayez de dormir.

Dorian montra à son invitée la salle d’eau adjacente. Afin de satisfaire ses besoins vitaux, il apporterait également de la nourriture dont lui-même se passait depuis des temps immémoriaux.

— Vous présentez toutes les caractéristiques d’une personne bienséante, Sybille, toutefois je me dois de vous avertir : ne touchez à rien en dehors de cette pièce. La coutume du « faites comme chez vous » ne s’applique pas ici. Cet endroit n’est pas non plus un hôtel. Respectez ce lieu, conduisez-vous à son égard avec la même déférence qu’un temple.

Un temple où il aurait dû vivre avec Athéna, jouir d’un bonheur sans limite malgré les luttes ancestrales qui se déroulaient hors de ses murs épais. Il quitta la chambre en claquant la porte derrière lui, trop affligé pour contenir la colère sourde qui grondait dans ses veines.
Revenir en haut Aller en bas
https://blasphemiae-deorum.forumactif.com/t1393-dorian-kerr-now- https://blasphemiae-deorum.forumactif.com/t1396-dorian-kerr-vows
Anonymous
Invité
 Re: La vie c'est comme une boite de chocolats... et je suis tombée sur celui que personne ne veut [PV Dorian]  Mer 7 Oct 2020 - 13:54
La vie c'est comme une boite de chocolats...  et je suis tombée sur celui que personne ne veut

Sybille ne s'était pas du tout attendue à ce que le dieu lui propose de l'héberger. Loin de s'en réjouir, elle avait moyennement bien pris la chose. Bien sûr, cela lui permettait d'avoir un toit au-dessus de sa tête tout de suite. Elle n'aurait pas besoin d'occuper une des chambres de l'hôpital réservée aux internes pour ensuite passer du temps au téléphone pour trouver un hôtel et gérer le transport de ses bagages. Néanmoins, elle avait l'impression qu'on lui faisait la charité et sa fierté personnelle en prenait un coup. Pourtant, Dorian n'était pas n'importe qui. C'était un dieu mais pas le genre de divinité amical et paternaliste. Ce n'était pas péjoratif comme remarque. C'était un simple constat. Il était plutôt froid, pragmatique, méthodique et avait un sens aigu de la justice. Dès lors, il n'était plus question de charité mais de simple bon sens et d'une volonté réelle de lui offrir une protection contre une menace potentielle. La blonde rangea sa fierté de côté, se rangeant en pragmatisme de son compagnon. Les tortues lui permirent de se raccrocher aux branches et d'éviter de perdre totalement la face. Dorian n'en serait pas dupe mais peu importait.

L'urgentiste chercha à mettre un brin d'humour mais son interlocuteur n'était pas la meilleure personne pour ça. Mais là encore, cela avait peu d'importance. Peut-être qu'un jour elle parviendrait à le dérider. Sa réponse la fit légèrement froncer les sourcils tout comme la main qui serrait trop fortement la sienne. Visiblement quelque chose l'avait perturbé. Elle devait faire attention à ce qu'elle disait. Une petite voix lui disait que le dieu était blessé d'une façon ou d'une autre.

« Merci pour votre sollicitude. »

Ce n'était probablement pas le bon mot. Rapporter ses bagages étaient simplement du domaine de la logique pour lui. Comment ferait-elle sans ses affaires ? Néanmoins, elle considérait cela comme un effort et une forme de bienveillance. Peu importait qu'il ne le voit pas ainsi.

Le cœur de Sybille se serra légèrement quand elle se rendit compte qu'il comptait l'emporter dans les airs. Bien sûr, elle le voyait léviter à la manière d'un Superman mais c'était une chose de le voir et autre chose de se dire qu'elle allait faire la même chose avec son concours. Elle frissonna sous l'étreinte, peu habituée à être prise ainsi, elle hocha la tête en passant ses bras autour de la taille masculine. Son bras blessé n'était pas d'un grand secours et mieux valait éviter de le solliciter. Elle serra plus avec l'autre, usant de son corps pour se presser davantage contre le dieu. C'était un peu gênant pour elle mais mieux valait ça que de finir en mode crêpe sur le sol. Elle rougit légèrement en le voyant observer ses yeux. Etrange mais elle balaya vite sa gêne alors qu'il s'élevait avec elle dans les airs. Il va sans dire que lorsqu'elle sentit que ses pieds avaient quitté le sol, son cœur s'est mis à battre à une vitesse vertigineuse. La jeune femme regardait le toit de l'hôpital qui rapetissait au fur et à mesure qu'ils escaladaient les cieux. C'était une vision presque hypnotique qui donnait le vertige à la jeune femme. Elle finit par fermer les yeux et serrer plus fort le dieu. Réaction purement humaine face à un phénomène surnaturel. Elle n'était pas spécialement soumise au vertige mais là, c'était hors norme. Pourtant, quand elle se décida à rouvrir les yeux et poser son regard sur tout le reste, la vision était magnifique. Bien sûr les nuages n'aidaient pas forcément à bien voir la ville mais même les nuages donnaient une impression de magie et d'irréel qui balayait ses craintes et permettait à son palpitant de reprendre un cours plus normal. L'électrocardiogramme aurait cessé de biper de façon intempestive dans son service. La voix du dieu la tira de son observation.

« Ah euh... oui... maintenant, oui, ça va... »

Elle reporta son regard de petite fille émerveillée sur l'immensité de l'azur qui se teintait doucement des teintes froides de l'aurore. Des couleurs roses, mauves, oranges qui semblaient réchauffer l'atmosphère mais les nuances conservaient encore les teintes froides du ciel nocturne. Ce ne serait qu'avec les premiers rayons que les couleurs s'animeraient et deviendraient plus chaleureuses.

Elle se contracta légèrement en sentant la position varier. Ses jambes furent surélevées alors que Dorian la prenait dans ses bras. Dans cette position, c'était plus rassurant mais elle perdait un peu l'impression que c'était elle-même qui volait. La blonde comprit vite pourquoi. La vitesse s'accéléra et le vent ou plutôt l'air les frappa avec vigueur. Sybille gardait son visage contre l'épaule du dieu. Elle voyait tout défiler à une vitesse monumentale. C'était comme dans les films avec des timelaps. Tout se déroulait à vitesse accélérée. C'était une sensation grisante aussi et elle sentait ses joues se colorées à la fois avec le froid de l'air ambiant mais aussi avec l'excitation du moment. Elle émit un léger cri alors qu'il plongeait. Le soleil pointait désormais, réchauffant l'air et les couleurs du tableau céleste. Il valait mieux qu'ils arrivent rapidement chez lui. Sybille comprenait bien l'urgence, un peu déçue de voir l'expérience du vol finir si vite mais la douleur de son épaule lui rappela que ce ne serait pas plus mal de pouvoir se reposer. Même si l'expérience du vol avait été exceptionnel, ses crispations avaient ressenbilisé la zone.

Elle vit alors une imposante et magnifique demeure du centre historique. Eh ben, le dieu avait les moyens. En même temps, ce serait étonnant qu'un dieu vive dans la misère. L'endroit était superbe de l'extérieur de ce qu'elle pouvait en voir. Elle était un peu curieuse de voir l'intérieur. Sa curiosité fut bien vite exaucée et l'homme pénétra par une fenêtre. Il était certain que quand on volait, marcher et passer par une porte devait être surfait. Il la déposa avec délicatesse sur un lit. La blonde observait la pièce qui était vaste et possédait un charme ancien très particulier. Le tableau l'attirait tout particulièrement. La paix régnait en ces mieux. Etrange impression que cette dernière pourtant le calme et la paix étaient presque palpables. Comme des meubles, Sybille aurait presque pu les toucher. Elle se reprit alors que l'homme allait fermer fenêtre et rideaux. Elle saisit vaguement quelques mots. Dorian parlait à quelqu'un ou quelque chose. Elle perçut comme un battement d'aile. Aurait-il d'autres pensionnaires que ses petites protégées ? Elle verrait bien plus tard.

Alors qu'il revenait vers elle, parlant d'aller chercher ses bagages en voiture, elle faillit lui dire qu'en volant se serait plus simple. Elle se retint. Peut-être ne pouvait-il pas voler comme bon lui semblait. C'était un peu triste si c'était le cas. Elle se contenta de hocher la tête et de redire « merci ». Un coup d'œil à la salle de bain et les consignes tombèrent. Effectivement, Sybille n'était pas le genre à se balader librement dans une demeure inconnue. Elle pouvait être curieuse mais elle était avant tout respectueuse. Elle n'était pas chez elle et encore moins à l'hôtel. A moins d'un cas de force majeure, elle ne comptait pas quitter cette chambre sans avoir son accord. Et puis, elle était bien trop fatiguée pour ça.

« Je le ferai, je vous le promet. »

Elle était sincère. Sybille voyait combien le dieu semblait attaché à cet endroit même si elle n'en connaissait pas la raison, elle ferait en sorte de lui obéir et de respecter ce lieu comme un temple. Elle l'observa quitter la pièce. Elle se pencha pour défaire ses chaussures et les ranger à la tête du lit. Vêtue de sa simple tenue de médecin des urgences, elle ferait avec pour dormir. Elle alla déposer ses stylos et badge sur le bureau prenant quelques secondes pour observer le tableau magnifique et impressionnant qui représentait le sanctuaire de Grèce. Elle l'avait déjà vu quand elle faisait des recherches sur les dieux. Mais le tableau était bien plus vivant. Elle repartit vers le lit et ne tarda pas à se glisser sous les draps. Elle mit quelques minutes pour trouver une position qui ne la ferait pas trop souffrir et ferma les yeux. Le sommeil ne tarda pas à la ravir et ses songes la menèrent vers deux petites tortues qui faisaient des ronds dans un joli bassin entouré d'oliviers. 
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
 Re: La vie c'est comme une boite de chocolats... et je suis tombée sur celui que personne ne veut [PV Dorian] 
Revenir en haut Aller en bas

 La vie c'est comme une boite de chocolats... et je suis tombée sur celui que personne ne veut [PV Dorian]

Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Alejandra Ø C'est l'boulot qui veut ça
» Qui veut un lien avec papy Heimdallou ?
» Comme le monde est petit
» Oghma - Celui qui terrasse ses ennemis par son éloquence.
» Huis clos dans une boîte de sardines

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Blasphemiæ Deorum :: Coliseum :: Limbes :: Récits terminés-
Sauter vers: