ft. Pedro Alonso
♆ Enveloppe charnelle ♆Âge : Quarante-sept ans physiquement ou bien 486 ans que le dieu de la mort marche sur ce monde avec la même enveloppe.
Date et lieu de naissance : En 1533, lorsque Fortún Ximénez fut abattu par des amérindiens et laissé pour mort par ces derniers ne se doutant pas un seul instant que l'homme serait capable de se relever de ses terribles blessures.
Lieu de résidence actuel : Philadelphie pour son plus grand plaisir.
Occupation : Tenancier du
« Las Calaveras » lieu possédant deux visages. Le jour, l'endroit expose sa superbe cave privée de grands crus aux individus qui ont les moyens de s'offrir l'une des bouteilles entreposées. La nuit, il s'agit d'un night-club aux sonorités hispaniques où tous les excès sont tolérés. Alfonso entretien également des relations amicales avec quelques cartels basés au Mexique et en Colombie depuis plusieurs décennies.
Orientation sexuelle : Aucune, le sexe étant un plaisir des vivants il n'est pas intéressé par ce dernier. Homme ou femme il n'en a cure et ne peut se faire piéger par une quelconque promesse sexuelle.
Situation matrimoniale : Mictlancihuatl, Santa Muerte, La Dame de la Mort est sa femme, celle qui partage son royaume, celle qui veille sur les os des défunts. Les deux êtres étant liés pour l'éternité tant que le Mictlan sera.
Nature : Dieu.
Dieu incarné : Mictlantecuhtli, dieu de la mort et seigneur du domaine de la mort, le Mictlan ou pour les néophytes, l'enfer.
Panthéon du dieu : Aztèque, panthéon tombé dans l'oubli. Néanmoins, tous les 2 novembre le Mexique, un peuple cent millions d'habitants festoie en son nom dans les rues le rendant plus fort d'année en année même si cette force ne sera jamais ce qu'elle était jadis.
Alliance : Indépendant.
Rang au sein de Sanctum : Aucun, il ne s'est jamais plié au dictat de Sanctum. Les dieux aztèques le dégoûte n'ayant de respect que pour celle qui partage son monde quant aux divinités des autres panthéons, elles sont des rivales à abattre et plus particulièrement les dieux et déesses de la mort.
Pouvoirs : Le sais-tu ? La mort est une vie éternelle de servitude.Champagne : (apparence divine) Un homme ne peut avoir deux visages, mais un dieu en a le droit. S'il le souhaite, Alfonso peut revêtir son apparence divine devenant un squelette haut de six pieds où les yeux, la langue et les gencives sont toujours présents pour une représentation des plus horrifiques. Les vêtements humains sont remplacés par les habits traditionnels des dieux aztèques à savoir coiffe et pagne en plumes, sandales ainsi que des bijoux. Le tenancier est également capable de se changer partiellement hormis la tête qui demande une transformation complète.
Petrus : (matérialisation des enfers) Un dieu est souverain que dans son propre royaume. Le divin est capable de matérialiser son domaine à savoir le Mictlan dans un lieu humain. Les murs, le sol, le plafond seront recouverts d'ombres et de ténèbres ainsi que tous les objets se trouvant à l'intérieur. Dans cet enfer Alfonso sera plus fort, car les ombres et les ténèbres augmentent ses facultés physiques comme sa force et sa vitesse, mais également sa régénération lui permettant de se soigner plus rapidement. Néanmoins, si les ombres et les ténèbres renforcent le tenancier, la lumière elle l'affaiblit jusqu'à le rendre vulnérable si cette dernière est d'une intensité anormale. Elle est sa Némésis. Seule la lumière peut disperser le Mictlan.
Latour : (invocation d'un serviteur) Tout dieu de la mort se doit de posséder des serviteurs qui lui sont voués pour l'éternité. En générant suffisamment de pouvoir, Alfonso est capable d'appeler l'un de ses sbires depuis le Mitclan. Cette créature est haute de huit pieds, sa force est bien plus supérieure à celle d'un homme et son obéissance envers son maître en fait le parfait limier. Un serviteur est un être un infâme, par certains aspects on pourrait le prendre pour un homme, car il possède deux bras et deux jambes, néanmoins il est fait de ténèbres et d'ombres. Ce qui signifie qu'il ne supporte pas la lumière du jour ou soleil qui le renverrait d'où il vient, les lumières artificielles l'affaiblissent, mais l'obscurité le rend quasi-invulnérable. Ces êtres ont une durée de vie limitée dans le monde des hommes ne pouvant rester que le temps d'une lune.
Point faible : Le sais-tu ? Le dieu de la mort aime les pommes.Yquem : (gloutonnerie) Un appétit vorace, une faim sans limite. Alfonso a un besoin continuel de se nourrir, quasi-maladif pouvant lui faire perdre la raison si son corps n'a pas sa dose. Sa plus grande faiblesse réside dans les pommes, sans vraiment l'expliquer ces dernières ont un fort pouvoir attractif sur lui et il ne peut pas s'en empêcher de s'approcher pour ensuite les dévorer.
♆ Mythes et légendes ♆Malsain ♆
Lugubre ♆
Solitaire ♆
Vicieux ♆
Punitif ♆
Caractériel ♆
Intransigeant ♆
Narcissique ♆
Conquérant ♆
ImpitoyableHiver 1533, La Paz (Mexique).
La nuit était tombée et Fortún Ximénez était encerclé, il savait que sa mort approchait. Lui le marin qui s'était rebellé, lui qui avait fondé la première colonie européenne dans la Péninsule de la Nouvelle-Espagne, aujourd'hui appelé Basse-Californie. Le sabre à la main, il était prêt à partir avec le maximum d'assaillants amérindiens. L'un des natifs souriait à pleine dent, il portait une grande coiffe sur la tête à l'instar de ses congénères,
sans doute était-il le chef de cette troupe ? Le marin mutin n'avait d'yeux que pour lui puis il chargeait dans sa direction. Une première lance le frappa dans le dos, mais il continuait d'avancer sur le sable, son sang tachant ce dernier. Puis une deuxième lance venait à frapper sa cuisse gauche. Chaque pas fut une véritable torture, mais la volonté de l'homme était supérieure à la douleur. Le chef des amérindiens s'approchait et plantait sa lance dans le ventre de Fortún toujours avec ce grand sourire carnassier. L'espagnol crachait du sang et semblait mourir, néanmoins il tentait une dernière attaque. Malheureusement, l'homme à la coiffe attrapait son poignet et le brisait avec une facilité déconcertante provoquant l'ire des autres indigènes. Quelques larmes coulaient des yeux du marin. Un dernier souffle et il se servait de son petit poignard caché pour frapper dans la gorge de son assaillant. L'amérindien reculait portait sa main sur la blessure. Il grimaçait. L'espagnol tombait sur le sable, son sang maculait à grande vitesse les grains. Les natifs partaient ensuite. Le regard de Fortún commençait à devenir vitreux, la mort l'extirpant de ce monde.
À un kilomètre, le chef blessé à la gorge tombait au sol pour y mourir à la plus grande stupéfaction de ses congénères qui l'avaient vu s'extirper à la mort plus d'une fois. Le marin lui se relevait, mais Fortún Ximénez n'était plus, Mictlantecuhtli lui avait trouvé une nouvelle enveloppe, la volonté de l'homme l'avait séduit quitte à y laisser des forces en changeant de corps.
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« Mmmh, voilà donc à quoi ressemble le continent européen ! Ce corps est bien plus intéressant que je ne le pensais. » Disait l'homme qui se relevait avec difficulté à cause des blessures qu'il avait infligées plus tôt à l'espagnol.
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1 décembre 1547, Castilleja de la Cuesta (Espagne).
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« Hernán, je suis enfin heureux de te rencontrer. » Disait le divin.
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« C’est im-impossible, tu es mort ! Je suis en train de rê-rêver. » Disait le malade qui était allongé sur son lit.
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« Oh non tu ne rêves pas, je suis bien réel mon petit Hernán Cortés. Je suis heureux d’être là pour ta fin. Te voir mourir me procurera la plus grande joie. Tu es le responsable de l’anéantissement de ce peuple qui me vénérait. » Le regard du dieu de la mort était froid.
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« De quoi est-ce que tu parles, Fortún ? » Le conquistador ne comprenait pas les paroles de son interlocuteur.
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« C’est vrai, j’avais oublié que j’arborais l’enveloppe de l’un de tes hommes. Permets-moi de me présenter. » Le divin se levait et grâce à ses pouvoirs pour revêtir sa véritable apparence.
« Je suis Mictlantecuhtli, dieu de la mort et souverain du Mictlan. » Disait-il en posant sa main squelettique sur la poitrine d’Hernán Cortés.
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« Par pitié ! Seigneur Jésus ! Santa Maria, protègez-moi. » Le malade était terrifié.
Le dieu riait.
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« Hernán Cortés, je te fais la promesse que je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour chasser le royaume d’Espagne des terres que vous vous êtes accaparés où le sang de mes fidèles à couler, où les femmes ont été violées et où les richesses ont été pillés. Je te le jure, Hernán en tant que dieu de la mort. » Disait le divin.
Le suzerain des enfers en avait terminé avec le conquistador et reprenait forme humaine. Il jetait un dernier regard à l’homme terrifié.
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« Il ne te reste que quelques heures à vivre, après tu seras en enfer pour l’éternité ! » Un dernier sourire pour une dernière réplique.
Il était temps maintenant pour Mictlantecuhtli de commencer son vaste projet et de libérer la terre de ses fidèles.
Combien de temps cela allait-il durer ? Le divin n’en avait aucune idée, mais il avait l’éternité pour tenir cette promesse qu’il avait faite au conquistador.
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8 mai 1809, San Juan de Ulúa (Mexique).
Le divin était assis, il regardait l’homme qui était en face de lui, ce dernier était stupéfait de le voir dans ce lieu.
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« Ximénez ? Comment es-tu arrivé jusque ici, c’est de la folie, tu vas te faire tuer par les soldats ! » Disait le prisonnier.
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« Ne t’en fais pas pour moi, mon vieil ami. Je suis venu te dire au revoir Melchor de Talamantes et je voulais aussi te dire que tes écrits seront lus par le peuple. Ton œuvre te survivras, le Mexique se libèrera de l’emprise de la Couronne d’Espagne, je te l'assure. J’ai trouvé quelqu’un qui remplira ce rôle de guide. » Le divin souriait.
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« Beaucoup d’hommes vont mourir. » L’homme de dieu était abattu face à cette vérité qu’il savait.
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« C’est le prix à payer pour la liberté. » Le dieu de la mort savait que la guerre entraînerait de nombreuses morts et c’était ce que souhaitait le dieu, que les mortels trépassent en libérant le pays.
Des bruits de pas se faisaient entendre non loin de la geôle de Melchor.
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« Je dois y aller. Nous nous rêverons dans l’autre-monde mon ami. » Sur ces paroles, le machiavélique Ximénez disparaissait comme il était apparu, laissant à son titre sort le pauvre homme.
Cette nuit était la dernière de Melchor de Talamantes.
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15 septembre 1810, Dolores Hidalgo (Mexique).
L'assemblée autour de Miguel buvait ses paroles. Le curé digne héritier de la pensée de Melchor encourageait les hommes ainsi que les femmes présents dans la salle qu'ils devaient se ranger derrière Ferdinand VII, ils devaient l'aider à renverser le gouvernement actuel et offrir l'indépendance au Mexique. Puis le silence.
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« Vive la Vierge de Guadalupe, vive Ferdinand VII, à bas le mauvais gouvernement ! » Disait-il en criant.
Et tous reprirent en cœur cette phrase qui deviendra légende.
L’homme de Dieu après avoir parlé pendant de nombreuses heures durant cette nuit du 15 au 16 septembre retrouvait son vieil ami Ximénez. Le divin souriait en voyant le curé et l’applaudissait quand il arrivait à sa hauteur.
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« C’était grandiose Miguel ! Melchor serait fier de toi, le Mexique va se libérer du joug de la couronne d’Espagne et se sera grâce à toi, tu seras une légende, les femmes raconteront ton histoire à leurs enfants qui raconteront cette même histoire aux leurs. » Disait le dieu de la mort.
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« Je t’en remercie mon ami, c’est grâce à toi si nous sommes si proches du but. Tes conseils nous ont été d’une aide précieuse. C’est Dieu qui t’a envoyé à nous. » Dit le curé.
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« Dieu n’y est pour rien je te l’assure. » Le Ximénez affichait un grand sourire. « Il faut que tu dormes un peu, lorsque le soleil se lèvera, le Mexique libre naitra. » Sur ces paroles les deux hommes se quittèrent.
Le maléfique divin avait eu ce qu’il voulait et ce pourquoi il travaillait depuis plusieurs siècles. Son plan touchait enfin au but, le Mexique la terre des Aztèques allaient bientôt retrouver sa liberté et ne plus être sous le joug des espagnols et de leur unique dieu.
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29 décembre 1836, Chilpancingo (Mexique).
Trois siècles, il avait fallu presque trois cents années au dieu de la mort pour voir sa promesse être une réussite totale. Tant de décennies s’étaient écoulées, tant d’hommes et de femmes qu’avaient rencontré le divin pour mettre à exécution son plan, libérer la terre aztèque du joug espagnol. Néanmoins, la réussite n’était pas totale puisque les fidèles aztèques avaient été massacrés en masse et que maintenant les hommes et les femmes qui parcouraient ces terres étaient des bâtards à moitié espagnols comme l’enveloppe qu’il portait.
Cela faisait une journée que la nouvelle avait parcourue tout le Mexique, l'Espagne reconnaissait l'indépendance du pays quinze années plus tard. Le dieu de la mort lui se trouvait dans un port proche d'un bateau qui faisait route vers le sud. Le capitaine se présentait au divin ne se doutant pas une seule seconde qu'il allait avoir un dieu sur son navire.
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« Bienvenue sur la Santa de Luz, senior ? » Disait le capitaine.
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« Alfonso, Alfonso Ximénez. » Disait le dieu qui s'était enfin trouvé un prénom.
La promesse envers Hernán Cortés était tenue, l’homme pouvait voguer où il souhaitait maintenant.
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1er décembre 1993, Medellín (Colombie).
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« ¡ Feliz cumpleaños, Pablo ! ¡ Feliz cumpleaños, Pablo ! ¡ Feliz cumpleaños, Pablo ! » Chantait l’assemblée autour de l’homme moustachu.
La fête était luxueuse, de grands plats étaient posés sur la table, les vins étaient plus chers les un que les autres. Tous étaient réunis pour fêter le quarante-quatrième anniversaire du maître des lieux. Alfonso était lui aussi présent, des centaines d'années que le dieu de la mort parcourait le monde avec l'enveloppe corporelle du mutin Ximénez et ce dernier avait la faculté de toujours se trouver dans les endroits les plus intéressants de l'Amérique latine.
La musique résonnait et les convives commençaient à danser, mais le divin restait sur sa chaise profitant du spectacle et des boissons qui étaient mises à disposition. Pablo s'approchait du quadragénaire en posant son bras autour de son cou. Le moustachu souriait, l'alcool commençait à faire effet et de la fumée jaillissait de sa bouche à cause de l'énorme cigare qu'il tenait dans l'autre main.
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« Mon ami ! Nous sommes des dieux vivants aujourd’hui ! Toute la Colombie festoie en mon honneur. C’est grâce à toi si j’en suis là. Dis-moi ton secret, comment tu fais toujours aussi jeune ? Cela fait dix ans que nous nous connaissons et tu n’as pas pris une ride ? » Demandait Pablo.
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« Mon secret, Pablo ? Voyons, c’est le vin ! Les millésimes me conservent à moins que cela soit ton argent. » Les deux riaient à pleine dents, surtout Pablo.
Quelques heures plus tard, la nuit était tombée et Alfonso quittait le luxueux domaine. Son aventure colombienne touchait à sa fin. Il s'était beaucoup amusé durant ces dix années en compagnie de ce cher moustachu de Medellín.
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« ¡ Feliz cumpleaños, Pablo ! Demain tu seras à moi pour l’éternité. ¡ Feliz cumpleaños, Pablo ! » Chantonnait-il tout en marchant.
Le dieu de la mort le savait, demain Pablo Escobar allait mourir et le divin s’étant bien sûr abstenu de toutes informations susceptibles de changer ce destin.
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De nos jours, Philadelphie (États-Unis d'Amérique).
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« Savez combien coûtait cette bouteille … Messieurs ? » Demandait l’homme trônant sur son siège écarlate.
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« No-non, monsieur Ximénez. » Disait le plus jeune des deux.
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« Mon cher Eduardo, as-tu perdu ta langue ? » Un large sourire s’affichait sur le terrifiant tenancier.
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« Je … je dirais dans les vingt mille dollars. » Répondait le pauvre Eduardo âgé d’une soixantaine d’années.
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« Haha, bravo mon Eduardo ! Cette bouteille a coûté plus de vingt mille dollars et saviez-vous qu’il n’en restait plus qu’une poignée sur cette terre ? Moins de dix exemplaires. Comment vais-je la remplacer ? Si un sympathique propriétaire de cette beauté me la vendait, il ne m’en demanderait pas vingt mille, mais soixante mille, que dis-je cent mille. Je divague, aucun homme censé ne vendrait pareil millésime, car l’argent ne vaut rien à côté de ce Pétrus de 1946. Vous m’avez blessé dans ma cher, Eduardo et Ángel. » L’œil était sombre et la tirade longue.
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« Par-pardonnez-nous monsie… » Alfonso avait levé la main comme pour faire taire le jeunot.
Clac, le divin venait de claquer des doigts. Un homme rentrait dans la pièce munit d’une boite en bois d’une soixantaine de centimètres.
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« Messieurs, je vous ai accueilli sous mon toit. Je vous ai offert ma protection en plus de vous offrir une vie que jamais vous n’aurez pu obtenir par vous-même. S’il y a une chose que je déteste encore plus que l’échec, c’est le gaspillage. Mais, je vous aime comme mes propres enfants et je vais me montrer miséricordieux comme ce Christ en vous donnant une seconde chance. » Le dieu de la mort souriait encore davantage.
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« Mer-merci, je vous en remercie monsieur Ximénez. » Le vieil Eduardo s’inclinait, car il savait que son patron n’était pas friand de pareille offrande.
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« Mon Eduardo. » Le tenancier s’était levé et approché de l’homme.
Il embrassait les joues grasses de vieil homme tout en regardant le jeune Ángel.
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« Gracias senior Ximénez. » Le jeune pensait effacer sa bévue en parlant espagnol.
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« Ángel ¡ Ángelito ¡ Te amo mi chico ¡ » Cette fois-ci les embrassades était pour le jeune.
« Ouvre la boite, Ramon ! » Le gorille s’exécutait pendant que le centenaire s’approchait de cette dernière.
Toujours avec ce grand sourire, Alfonso tenait dans sa main un grand poignard orné de pierres précieuses sur le manche. L’arme ressemblait à celle qu’utilisaient les aztèques lors de leurs sacrifices humains, mais l’ouvrage avait été modifié dans un goût que l’on pourrait qualifier de mauvais. Dans un geste brusque, il lançait le poignard qui s’était planté dans le sol aux pieds de ses hommes qui avaient reculé de peurs.
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« Ma miséricorde ne sera octroyée qu’à l’un de vous deux. L’un de vous doit mourir par cette lame, pendant que l’autre le transpercera avec se lavant de ses péchés, car je suis un homme bon. » La messe était dite et Ximénez s’asseyait sur son trône prêt à profiter de ce macabre spectacle.
Eduardo et Ángel se regardaient et ils hésitaient croyant à une mauvaise blague. Mais le dieu de la mort ne plaisantait pas. Ramon lui savait ce qu’il devait faire et sortait son arme à feu, si les deux hommes ne s’employaient pas rapidement, la mort les frapperait tous les deux. Une bataille s’ensuivait entre l’expérience d’un homme d’une soixantaine années contre la fougue de la jeunesse n’ayant connu qu’une vingtaine de printemps.
Clap. Clap. Clap. Clap. Le divin applaudissait, car le spectacle était terminé et qu’un vainqueur était désigné.
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« Bravo, mon Eduardo ! Quelle pugnacité. Je te pardonne. » Alfonso s’approchait de l’homme tremblant et couvert du sang du pauvre Ángel.
Tel était le monde, les faibles servaient à nourrir les forts tandis que le dieu de la mort se voyait vainqueur à chaque fois.