Endora était une charmante jeune femme pleine de caractère. Kendall l'avait connue alors qu'elle était déjà mariée à un riche propriétaire qu'il venait voir en tant qu'acheteur novice pour une petite propriété dans la ville de Salem. À cette époque personne ne se doutait que les hommes étaient aussi capable d'utiliser la magie. A cette époque, Kendall était un juge débarquant de la Nouvelle Orléans. Il vadrouillait relativement souvent à la recherche d'adeptes de la religion Celtique et, ayant eut vent de la chasse aux sorcières à Salem, il s'était trouvé un certain intérêt pour tenter de recruter quelques une d'entre elles. Et d'un autre côté pour les sauver du bûcher.
Mais tout le monde ne peut échapper au destin tragique qui les attend.
Si Kendall semblait être un bon juge pour certains, il l'était relativement moins pour d'autres. Il avait sauvé nombre de vies, et pas seulement de véritables sorcières, mais également de femmes qui n'en n'étaient pas.

Hélas il n'avait pas eu la chance de sauver Endora Good. Un autre juge l'avait mené à la potence. Et alors qu'elle allait être brûlée, le jeune juge était intervenu auprès de son collègue pour qu'il ne fasse pas une telle chose. Mais le juge n'en n'avait que faire de ses objections, il n'avait aucun remords quant à brûler cette jeune femme qui ne méritait pas son sort. Considéré comme un traître un homme envoûté par des charmes de cette sorcière, Kendall fut lynché devant le bûcher et mis sous silence tandis qu'on lançait le barbecue les braises. Alors qu'il voyait cette femme brûler et mourir, il vit, comme tous les autres présents ce jour là, l'incarnation d'un dieu. Son émoi et sa stupeur le laissèrent interdit devant la transformation. Il ne s'agissait pas de n'importe quel dieu et Lugh Samildanach restait un être émerveillé par ces créatures qu'on nomme Dragons. Là, sous ses yeux, il avait assisté à cette renaissance dont, bien plus tard après cet évènement il tenta vainement de retrouver des vestiges oubliés de ces entités. Notamment cette femme qui avait désormais un dieu en elle. Si ce soir là elle l'avait épargnée alors qu'autour de lui hommes et femmes tombaient sous la malédiction du dragon, Kendall en ignorait encore la raison. Il s'était simplement réveillé le lendemain alors que la ville était sans dessus-dessous. Et à cet instant, sa seule préoccupation fut de savoir si les femmes qu'il avait aidé avaient pu s'échapper. En revenant chez lui, joie fut de constater que celles qu'il avait gardé caché chez lui étaient restées en vie.

Le souffle de feu arriva rapidement et je profitais de la lumière pour m'échapper des flammes qui n'étaient pas faites pour me réchauffer, bien au contraire. Je devais bien remercier le soleil de briller à son zénith ce jour là. Mais également de me retrouver loin des regards mortels. Loin de la ville, je ne m'étais pas attendu après tout ce temps à revoir cette femme, et encore moins en périphérie de Philadelphie. Alors pourquoi je me fais attaquer, me direz vous... Très bonne question et je ne sais pas moi-même. Cela fait déjà 5 bonnes minutes que j'échappe aux flammes de cette furibonde enragée. Et impossible de la raisonner. Quelle idée de vouloir faire du tourisme et me balader hors de la ville pour trouver un peu de tranquillité ?! Ça ne va plus ! Rien de va actuellement et je commence à perdre patience. J'arrivais dans son dos en un flash et tentais une nouvelle communication.

«Endora ! S'il vous plaît écoutez moi, je ne suis pas votre ennemi. Je ne l'ai jamais été, souvenez-vous, je vous en prie ! Calmez votre colère ! »

Mais... Ok, je dois m'y prendre mal ou je n'arrive pas au bon moment je sais pas. Elle a peut-être ses règles ! Est-ce que les dragons ont leurs règles au moins ?! Nouvelle esquive, au moins ma vélocité me servait à quelque chose dans ce genre de moments. Je me déplaçais en hauteur à la vitesse de la lumière, hors de la vue d'Endora et me concentrais pour émettre une image réelle de moi-même devant elle pour tenter de la raisonner. Tant que rien ne venait perturber ma vision et ma concentration je pourrais garder cette image nickel.

Voilà maintenant trois semaines que je n’avais pas vues Lyssa et je commençais à en ressentir les problèmes. Comme la plus part des dieux le savent, en arrivant à ma troisième semaine, je commençais à me transformer de plus en plus en dragon. Mes yeux avaient une teinte fluorescente, ma voix était très grave et je ne parlais plus que par grondement. De plus, mon humeur était très fluctuante, enfin, encore plus que maintenant. Dans cette dernière semaine, je partais littéralement au quart de tour et le problème, c’était que certaines divinités m’évitaient durant cette semaine. L’un des seuls dieux qui devraient me fuir comme la peste était venu à ma rencontre ce matin même. C’est ainsi que j’ai commencé à essayer de le tuer.

Depuis plusieurs minutes, je m’acharnais à cracher mes flammes sur lui, mais il m’évitait avec beaucoup de talent et cela me rendait encore plus furieuse. Poussant plusieurs grondements puissants, je continuais à cracher mes puissantes flammes là où il était, mais il était beaucoup trop rapide. En regardant autour de moi, je pouvais voir mes délicieuses flammes se nourrir des arbres et des branchages avec une facilité à toute épreuve. Il me parla et bien que je fusse dans un véritable état de fureur sans commune mesure, j’ai continué de le traquer pour le tuer. Les yeux vert fluo regardaient devant moi, en direction de l’homme. Je ne savais pas du tout que c’était une illusion, c’est pour cette raison que j’ai décidé de prendre un peu de hauteur.

Mes ailes puissantes bougèrent avec force pour me soulever dans les airs avant de commencer à piquer tel un rapace en direction de ma proie, que je pensais à ma merci, mais je suis passé au travers de l’illusion. Un grondement puissant de rage et de force sortit de ma gorge, montrant toute ma fureur et tout à coup, mon horloge émotionnelle me montra qu’on venait de passé aux vingt-unième jours d’absence de Lyssa.

Une fumée verte sortie de mon corps pour m’entourer et ainsi, j’ai senti mon corps se briser petit à petit, une douleur immense me prit au plus profond de mon être, quand j’ai senti mon corps se modifier et prendre l’apparence de ma dernière semaine. Le dragon avait fini par sortir de mon corps et j’en avais pris totalement l’apparence. Sous cette forme, j’étais un gigantesque dragon aux écailles des plus sombres des noirs. Mes ailes de plusieurs mètres pour un corps aussi long. Je possédais une longue queue qui se terminé par une pointe acéré et des crocs capables de déchiqueté le plus puissant des blindages.

Tout en me servant de mes sens de dragon, j’ai traqué ma proie avant de foncer sur elle, tout crocs sorti et je suis arrivée très près de lui. Là où il était caché. Mes crocs commencèrent à se fermer petit à petit sur son corps frêle qui serait incapable de protéger de la puissance de mes crocs.

Ca n’allait pas marcher de cette manière. Si bien qu’en voyant Endora foncer sur mon hologramme lumineux je tentais de changer de place ou d’endroit afin de ne pas trop rester à sa mercie. Chose qui m’aurait été évident au bout d’un moment. Et d’autant plus énervée d’avoir raté sa cible, elle s’enveloppa d’une fumée verte. Les craquements et les grondements plus sourds ne me rassurèrent absolument pas. Et quand je vis cette silhouette à travers le nuage dense, je compris ce qui se passait. Je devais très vite bouger. Mais trop concentré sur cette fumée qui se dissipa à l’aide d’un battement d’ailes, je restais à ma place, subjugué par la beauté de cette créature que j’admirais tant. Ces écailles si sombres que j’avais déjà vu autrefois, et à cette lointaine époque qui me revint brutalement en mémoire. Les flammes étaient apparues comme si elles étaient réelles dans ma tête. Sa présence qui autrefois m’avait tant fasciné ne l’était que plus encore aujourd’hui. Une inspiration pour reprendre le dessus sur la réalité et je prenais conscience que j’étais en danger. Les rayons du soleil furent soudainement plus forts et avant que les crocs ne se referment sur mon corps, je prenais appui pour m’échapper en un flash lumineux. Elle ne m’avait pas totalement raté. La raison pour laquelle j’avais repris contenance était la douleur à mon bras droit. Par chance, j’étais gaucher. Mais ça restait douloureux. Une fois à terre et non loin du dragon, je posais ma main sur ma blessure et m’illuminais plus encore pour utiliser ma guérison, accélérer l’étage de régénération grâce à la lumière, et celle du soleil était une aubaine pour moi car naturelle, mais également intense.

«Okay…» Soupirais-je…

Si la dragonne ne se souvenait pas de moi, j’allais le lui rappeler, quitte à devenir vulnérable l’espace d’un instant, et tant pis si ça ne fait rien sur son état actuel mais, autant le lui montrer vivement. Telle une projection grandeur nature et tout autour de nous tant que j’avais une vue sur le périmètre, je brillais puissamment pour reconstituer cet événement grandeur nature : La ville de Salem à feu et à sang et le jour où elle m’a épargnée lorsqu’elle a pris son apparence. La ville entourait désormais la dragonne en face de moi et, le regard bleu lumineux aussi pur que l’azur d’un ciel sans nuages je la fixais tout en restant droit et lumineux, les bras levés de chaque extrémité de mon corps pour projeter au maximum la scène à laquelle j’avais assisté. M’essoufflant de plus en plus jusqu’à finir par lâcher prise sur ma concentration au bout de plusieurs minutes. Tout disparu et je tombais à genoux, prenant appui sur mes cuisses et reprenant mon souffle. Trop d’un coup… J’en avais trop fait d’un coup, et je n’étais pas prêt de pouvoir bouger même si la lumière me permet de me régénérer plus rapidement. On ne peut pas dire que ce pouvoir soit celui que j’utilise le plus en grande quantité, surtout de taille draconienne. Bon, je n’avais pas recréé toute la ville, seulement la scène de sa transformation après avoir brûlé. Et, haletant bruyamment, je relevais un visage fatigué sur le dragon.

«Souviens-toi… Pourquoi tu m’as épargné ce jour-là ?»
Je me redressais, assis sur mes talons, la mine pâle, mais je restais fier et calme pour regarder le dragon. La lueur dans mon regard restait intense mais mon corps était revenu à son état normal. Pour ainsi dire, j’espérais avoir un moment de répit pour me remettre d’aplomb avant de me faire manger radicalement par la dragonne.

Ça y est, j’étais enfin proche de ma proie et j’allais pouvoir la dévorer toute crue. Au moment ou je fis claquer mes mâchoires de dragon sur le pauvre dieu, il finit par disparaître dans un rayon de lumière. Pourtant, au vu du goût ferreux que j’avais dans la gueule, j’ai compris que je l’avais blessée et cela me fit ronronne en faisant couler le sang sur ma longue langue de dragon. Puis alors que j’ai pris de la hauteur pour me placer devant ma proie, la fureur obstruant ma vision de dragon, j’émis un grondement purement animal avant de m’approcher doucement de lui.

Tout à coup, alors que je ne m’y attendais pas une seule seconde, j’ai vu des images que je croyais perdu dans les méandres dans ma mémoire. Le dieu venait de me ramener par une illusion, le jour où je suis devenu l’incarnation de Zirnitra. Une larme coula malgré tout de mes yeux draconiques et j’ai eu un mouvement de recul. Il avait gagné la première manche et cela m’avait beaucoup perturbé, mais pourtant, quand il arrêta l’illusion, j’ai eu le loisir de secouer mon énorme tête. Il aurait dû en profiter pour fuir, mais c’est trop tard. Je me suis servi de ma longue queue pour l’envoyer percuter le dieu qui fit un vol plané, loin de moi.

C’est fini pour lui, j’allais le dévorer, mais tout à coup, un corbeau s’élança entre ma proie et moi et ce mis à croasser avec violence devant moi. Je ne comprenais pas réellement ce que l’animal voulait dire et cela me tapa doucement sur les nerfs, c’est pour cette raison que j’ai lancé mes flammes sur l’animal. Tout à coup, j’ai repris conscience et j’ai levé la tête de dragon pour protéger l’animal de mes flammes mortelles et c’est comme cela que je suis redevenu peu à peu moi. A quatre pattes sur le sol, j’hurlais de douleur quand mon corps commençait à reprendre forme humaine et que des larmes coulèrent de mes yeux. « Je …Suis…Désolé…Maura » L’animal croassa de colère avant de glisser son bec sur mon cou, comme pour me câliner doucement. Je n’avais plus le dieu en vue et j’espérais sincèrement qu’il ait pris la fuite.

Il n'avait décidément plus assez de force dans les jambes pour se relever. Mais son illusion lui avait permis un moment de répit. Un moment bref pour lequel il espérait que la dragonne réalise et se souvienne de la situation. Il leva les yeux vers elle, une larme de dragon. Il ne su pourquoi mais il eut un pincement au coeur en la regardant. De la mélancolie se mélangeait à tout ceci. Il fini par rompre l'illusion. Haletant, il gardait les yeux sur la dragonne noire aux yeux flamboyants.

«Zin... »

Pas le temps d'en placer une, son instinct pris le dessus et il bougea la tête pour voir la queue du dragon lui arriver en pleine face. Le choc lui coupa le souffle mais il s'accrocha à la queue plutôt que se faire envoyer valser. En frôlant le sol, l'énorme excroissance avait soulevé la poussière et nombre de rochers qui allèrent s'écraser contre la falaise plus loin. Mais pas Lugh. Non, lui avait préféré encaisser le coup mais s'accrocher de toutes ses forces pour retourner dans l'angle mort du dragon et onserver la scène entre l'oiseau et le reptile. Kendall reprit son souffle et profita de ce moment d'inatvertance pour relâcher la queue et se laisser tomber au sol. Son aura d'or sortie de son corps pour absorber le plus possible de rayons et se soigner par la même occasion, une main sur les côtes, un souffle court et récitant une vieille formule, une sorte de rituel magique qui lui permettrait de régénérer le temps qu'il avait pour se faire. Voyant que le dragon reprenait forme humaine il soupira. Comprenant que ce n'était pas grâce à lui mais plus grâce à ce corbeau du nom de Maura.

Difficilement, Lugh se redressa et s'approcha d'Endora, claudiquant jusqu'à elle et lâchant une brève inspiration en arrivant à son niveau. Il la regarda avec un air mélancolique et sincère. Puis il lui tendit la main lentement. Légèrement tremblante sous sa respiration haletante.

Je ne lui voulais aucun mal et maintenant qu'elle avait retrouvé la raison j'espérais que cette fois elle m'écoute. Je hochais la tête en regardant l'oiseau pour le remercier solennellement d'être intervenu.

«Endora...»

J'attendais qu'elle prenne ma main pour l'aider à se relever. En espérant qu'elle ne m'envoie pas bouler encore une fois. J'esquissais un bref rictus douloureux. Continuant à me régénérer, je n'allais pas être optimum durant encore quelques instants. Pourvu qu'elle ne s'amuse pas à me cracher du feu à la figure en m'envoyant balader. Bon, ok, je suis un peu maso, mais je tiens quand même à ma vie.