Ua Hopu

Hi'aka a cette idée depuis un certain temps. Une idée qu'elle n'arrive jamais à faire sortir de sa tête bien longtemps. Une idée assez dangereuse car si elle se fait prendre, cela risque de mal finir pour elle. Elle le sait, elle a calculé les risques, pourrait s'en sortir de toute façon. Elle pourrait toujours influencé un ou deux gardes en cas de besoin et espérer qu'il n'y ait pas de caméras de sécurité. Elle va bien voir au fur et à mesure ce qu'elle va faire. Elle a une petite idée générale, mais elle est très prête pour l'improvisation aussi. Son plan a plusieurs alternatives tout dépendant de ce qui pourrait arriver. S'il dévie un peu, elle risque d'être capable de s'adapter. Elle espère tout de même qu'il ne dévie pas trop et qu'elle a pensé à toutes les possibilités de cette aventure. Aventure qu'elle sait qu'elle ne devrait pas faire, mais elle ne peut pas s'en empêcher. Elle a gardé cela pour elle, elle savait très bien qu'on aurait essayé de la dissuader si elle avait partagé son idée. Une mauvaise idée, elle le sait. Elle sait aussi qu'elle n'en a pas parlé parce qu'elle aurait été facilement convaincue de ne rien faire.

Or, elle pense que ce qu'elle va faire est assez important. De son point de vue tout du moins. De son point de vue qui s'il a su s'adapter pour certains détails de cette époque, pour d'autre, il est resté assez vieillot. Pour faire ce qu'elle avait à accomplir, elle s'est vêtue d'un pantalon noir, avec un manteau noir pour se fondre dans la foule. Il est rare qu'elle est habillée aussi sobrement. Elle n'a pas de bijoux, rien qui pourrait la faire se remarquer ou qui pourrait attirer le reflet d'une lumière, elle a même attaché ses cheveux. Elle qui pourtant déteste cette impression que cela lui fait sur la tête, elle ne se sent pas libre. Elle a un sac à dos, noir, qui n'a pas été fouillé, heureusement. En même temps, la sécurité dans un zoo ne doit pas être très importante. Elle ne peut pas dire, elle ne les a jamais fréquenté. Pour elle, c'est un peu l'enfer un zoo. La vue de tous ses animaux sous les barreaux lui fait mal. Ils devraient être libres. Et c'est ce qu'elle compte faire un peu plus tard.

Elle est arrivée environ deux heures avant la fermeture. Là, elle passe pour une personne seule qui prend des photos diverses, lentement. Elle essaie d'agir en professionnelle. Comme si elle est là pour son portfolio ou quelque chose dans le même genre. Elle s'est procurée un vrai appareil photo afin de faire plus crédible. Heureusement, elle a appris à utiliser les technologies presque au fur et à mesure et s'en tire pas trop mal dans son utilisation. La qualité par contre, elle ne peut pas jurer. Elle a fait attention à ne pas mettre ses doigts devant la lentille, c'est déjà un début. Elle se dit que c'est toujours mieux que rien. Avec l'hiver et la nuit qui tombe tôt, elle a préparé une histoire toute simple : les animaux au crépuscule. Personne n'est venu la déranger, même si elle a sentit quelques regards sur elle. Elle est habituée, elle ne passe pas inaperçue, pas avec Narjis comme hôte.

Puis, l'heure de la fermeture est arrivée. Il y a eu quelques avertissements qui se sont fait entendre, les gardiens de sécurité ont fait le tour. Elle a suivi le mouvement, mais s'est glissée entre deux bâtisses pour faire demi-tour. Elle est restée dans l'ombre aussi longtemps que possible. Elle a vu un gardien regarder vite fait, mais elle devait être assez bien cachée pour ne pas qu'il la remarque. Elle attend, sans bouger, jusqu'à ce qu'il fasse bien noir et que cela ait fait un certain moment qu'elle n'ait plus entendu un bruit. Elle sort ensuite, regarde autour d'elle et ne voit personne.

Elle est là pour les hiboux. Elle va voir pour le reste des animaux une autre fois. Elle ne peut pas croire que ces êtres sacrés pour elle, qui lui ont servis de messagers depuis si longtemps puissent se retrouver dans une volière. Pourquoi maintenant et pas avant ? Un des hiboux qu'elle a adopté s'est retrouvé dans cet endroit pour des questions administratives de ce qu'elle a pu comprendre. Elle ne l'a pas adopté pour qu'il se retrouve là. Elle se dirige donc vers cet endroit, sort la pince de son sac à dos, la met va pour l'utiliser lorsqu'elle entend une voix lui dire de ne plus bouger. Elle se retourne, lentement, laisse tomber les pinces et lève ses mains dans les airs. Cela commence vraiment très mal.

UaHopu

Une journée au stand de tir assez prometteuse s'était achevée, et Ambre était plus que ravie de retrouver les pensionnaires du zoo de Philly. L'avantage de ne plus être mortelle, plus besoin de sommeil ou autre tracas humains... Alors revêtant ses atours sombres d'agent de sécurité, elle parcouru les allées entre les divers enclos, veillant sur ses protégés, écoutant les commentaires et questions des visiteurs s'extasiant de voir des léopards, des tigres ou girafes encagés.. Certes les enclos étaient prévus pour que les besoins de chacun des animaux présents en ces lieux, mais n'empêche, ils n'en étaient pas moins enfermés et exhibés à la curiosité d'ignorants qui s'en satisfaisaient....

Heureusement les horaires de fermeture aux curieux arrivèrent et le Zoo se vida de son flot quotidien de touristes et visiteurs pour faire place à la quiétude du soir. Ambre se retrouvant alors seule, ou presque, avec ses amis.. Pouvant leur parler sans risquer de passer pour une alien... Elle s'enquérait de la santé d'untel ou d'un autre, veillant à informer indirectement les soigneurs et vétérinaires pour les guider si leurs diagnostiques étaient inexact... Ou bien veillait à être diplomate quand un nouvel arrivant tentait de se faire une place, discutant avec les nouveaux et les anciens, que les liens se fassent et qu'il n'y ait pas de rejet ou d'agressivité régnant dans les enclos. Ca lui faisait un bien fou. Bien plus aux petits soins avec les pensionnaires du zoo qu'avec les humains auxquels elle apprenait à tirer ou à manier diverses armes... Les bonnes et vieilles habitudes de préférer le contact animalier à celui des hommes...

Un croassement familier lui fit lever les yeux, Albin faisant des cercles au dessus d'elle.. Des ennuis visiblement...

"Qu'as-tu vu? Un intrus? Bien, j'y vais de suite. Fais le tour, au cas où ils soient plusieurs, sait-on jamais."

Le corbeau albinos repris sa route, nettement visible sous la clarté lunaire, tandis qu'Artémis, tout à l'affût désormais se rendait à la volière. Une silhouette clairement en train de tenter de forcer les cadenas... Mais qu'est-ce que...

"-Vous feriez mieux de lâcher ce que vous tenez et de ne pas faire de gestes brusques..."

L'intruse prise en flagrant délit laisse tomber ce qu'elle tenait, des pinces pour couper les barreaux ou un cadenas, levant les mains tout en se retournant..

"-Que faisiez vous? Le Zoo est fermé depuis plusieurs heures... Vous n'avez pas le droit d'être ici, armée qui plus est... Qui êtes vous? Pour commencer?"

Ambre fronce des sourcils, alerte, voit le corbeau blanc voler en leur direction, tend le bras pour qu'il s'y pose, d'un geste nonchalant. De son langage il lui dit que l'étrangère est seule, n'ayant pas vu d'autres signes de tentative d'enclos forcés. Bien... Caressant doucement les plumes du crâne du corvidé, Ambre se tourne vers la volière, sent la surprise d'un des hiboux logeant dans cet espace aménagés pour eux..

"Qu'y a t-il, bel ami?"

L'oiseau hulule doucement, reconnaissant sa bienfaitrice d'autrefois, disant à la Protectrice de la Faune Sauvage que l'intruse l'avait soigné quand une blessure l'empêchait de voler... Sans doute avait-elle apprit la présence de son protégé ici, d'où sa venue...

Peut-être.. Il n'en restait pas moins que forcer les barreaux était en soi une très mauvaise idée... Et sanctionnable...

"-Vous avez soigné cet hibou? Il dit vous connaître... Mais cela ne justifie pas votre intrusion ni votre effraction à vouloir ouvrir les barreaux... Les animaux présents dans ces enclos sont nés depuis des générations dans d'autres zoo et autres espaces naturels. Ils n'ont plus aucun instinct de survie, de chasse ou de prudence envers les humains qu'ils tolèrent désormais aisément.. Certains des oiseaux de cette volière ne sont pas aptes à retrouver la vie sauvage, cet endroit est un sanctuaire pour eux tous. Des blessures les empêchant de voler ou de courir ou autre... Vous n'avez pas le droit de les condamner à une mort certaine, à une souffrance inutile, en tentant de saccager les enclos etc.. Ca peut partir d'un bon sentiment, je suppose.. Mais votre comportement est tout bonnement cruel et inconsidéré. Et ça, je ne le tolérerais pas. Jamais."

Ua Hopu

Hi'aka ne pensait pas que son plan était parfait. Elle pensait au moins être capable de libérer son hibou avant de se faire prendre. Cela n'a même pas été le cas, elle n'a même pas été capable de briser la grille. Elle vient de se faire interpeller et elle se retourne, lentement, les mains dans les airs. Elle voit une jeune femme qui est là, habillée en gardienne de zoo ou en gardienne de sécurité, elle ne peut pas dire. Elle n'est pas une experte de ce coin et elle comprend pourquoi : elle n'aime pas voir tous ces animaux non libres. Elle lâche donc sa pince, doucement, se baisse pour la déposer sur le sol et la pousse du bout de son pied afin de montrer sa collaboration. Elle est certaine que cela peut compter en cas de besoin. Elle espère tout de même s'en tirer sans trop de problème, elle n'a qu'à danser pour lui faire tout oublier. En espérant qu'il n'y ait pas de caméras, contre elles, elle ne peut pas faire grand-chose. L'agente lui pose quelques questions. « Une amie des hiboux. » Elle les a rendus sacrés, lorsqu'elle avait encore assez de fidèles et de pouvoir pour cela. Ce n'est pas vraiment une réponse qui indique qui elle est, mais ce n'est pas non plus un mensonge. « Et je suis venue voir un hibou qui ne devrait pas être là. » rajoute-t-elle. Elle n'a pas payé pour qu'il se retrouve là, pas du tout à sa place dans cet endroit limité pour lui et ses vols.

Un corbeau blanc se pose sur le bras de la jeune femme et la déesse reste immobile, ne veut pas envenimer encore plus les choses. L'oiseau croasse, et un instant plus tard, un hululement se fait entendre et l'agente répond au hululement. Hi'aka ne sait pas trop quoi penser en ce moment. Est-elle perd la tête, ou bien, elle n'est pas qu'une humaine ? À Philadelphie, tout est possible à ce niveau. Elle n'a pas le temps de lui demander pourquoi elle lui parle que l'agente se met à parler. À parler vraiment longtemps. Elle fait un laïus, un monologue. Elle croit vraiment à ce qu'elle dit : bonjour le lavage de cerveau. Elle ne pense pas du tout de cette façon. Elle se contente de croiser les bras pendant qu'elle parle, sans bouger, sans expression et attend qu'elle ait terminé de parler avant de se mettre à parler. « Ils n'auraient jamais dû être mis dans ces endroits. » Elle n'a pas besoin de faire plus long. Elle n'en éprouve pas le besoin. Ils n'ont pas besoin d'être enfermés, ils ont besoin d'être libres, de faire ce qu'ils veulent, d'aller là où ils le souhaitent. Cette idée d'enfermer les animaux, elle trouve cela terrible. Encore plus terrible qu'ils ne peuvent pas s'en passer à présent. L'époque lui manque lorsqu'ils se baladaient presque tous en liberté, hormis ceux pour l'élevage. L'époque lui manque aussi sur bien d'autres aspects.

Puis, ensuite, elle revient sur un détail, question d'être certaine qu'elle a bien entendu. « Le hibou vous a dit ? » qu'elle demande donc un instant plus tard. Son ton est neutre, sans jugement.

UaHopu

Une intrusion au niveau des volières... Une jeune femme se montrant coopérante, mais qui semblait bien décidée à libérer au moins le volatile qu'elle avait autrefois protégé et soigné.. Cela Ambre pouvait le comprendre... Mais certains de ces animaux ne seraient pas capable, tout bonnement, de se mouvoir, de se nourrir ou de se protéger dans les espaces naturels et sauvages dont ils provenaient... Des générations au contact de l'homme leur avait prit toutes ces connaissances, les rendant dépendant de ces enclos aménagés selon leurs besoins.... Ce n'était pas parfait, loin de là... Mais c'était mieux que de les relâcher tout simplement pour les laisser mourir de faim ou sous les crocs et les griffes d'un prédateur sauvage qui ne verrait alors qu'une proie facile d'accès sans bagarre...

"Et où serait sa place, normalement? S'il nous a été amené, ce n'est pas par hasard... Le Zoo participe à des protocoles de sauvegardes, de relâchement dans la nature sauvage, ou dans des réserves protégées. Ceux qui ont encore l'instinct et les prédispositions à la vie sauvage ont de fortes chances de quitter cet endroit. La majorité vient de populations nés en captivités... J'ignore s'il ne fait que transiter... Je peux me renseigner, par contre. Et voir sa situation et ce qui était prévu?.."

Albin finissant sa ronde vient se percher sur le bras de la Chasseresse et d'un croassement lui signifie que l'inconnue est seule. Une bonne chose, ça signifiait moins de grabuge à gérer.. Elle ne pouvait pas être à plusieurs endroits à la fois.. Et ses collègues pourraient faire peur aux pensionnaires des enclos en interpellant des intrus... Ca s'était déjà vu par le passé...

Artémis sent que la demoiselle qui lui fait face reviendra. Un pressentiment peut-être... Elle devra surveiller les allées et venues... Il y a déjà eu de telles tentatives pour ouvrir les enclos, et que les animaux en sorte... Bonjour la pagaille quand cesdits animaux rencontraient la ville et ses multiples dangers en paniquant... Ils mettaient les bêtes en danger par leur bêtise de liberté et de droit animal... Mais la brune veillait, calmait les pensionnaires qu'ils regagnent la sécurité de leurs enclos et autres lieux de vie, quand elle voyait un animal en dehors pour X raisons. Elle les avait toujours protégé, et les protégera encore. Même s'il fallait s'adapter ainsi à la folie des humains... Ah ça, ils en avait fait, du carnage... Et ça perdurerait encore longtemps..

"-Où devraient-ils se trouver? Dans la nature sauvage où des braconniers les tueraient pour leur peau, leurs défenses? Ici ils sont préservés.. Plus ou moins. Si vous vous contentez d'ouvrir la volière, par exemple.. Les oiseaux vont se prendre des voitures, percuter des fils électriques... C'est pas un avenir plaisant, que vous leur promettez ainsi.. Il y a des espaces protégés... Mais ça ne se fait pas n'importe comment.."

Elle semblait assez campée sur ses positions, la jeune ouvreuse de cadenas. Et quoi qu'en dise la Chasseresse.. Pas sûr que ça lui fasse changer d'avis. Non de tels lieux ne devraient sans doute pas exister.. Mais après avoir massacrer bien des populations d'animaux, l'homme s'est rendu compte in-extremis, voir à retardement, qu'il allait exterminer telle ou telle espèce... Voir avait tué le dernier spécimen de l'une d'entre elle... Alors les zoo, les protocoles de reproductions avaient vues le jour pour tenter de les sauver... Les Hommes et leur folie.... Mais personne n'y pourrait sans doute rien... Certains prenaient conscience de toute cette énormité, mais ils étaient peu nombreux. Et sans doute était-il trop tard pour y changer quoi que ce soit...

"-Il semble vous connaître assurément. Son comportement est amical, il vous a salué... J'en déduit que vous avez un lien... Comme j'en ai un avec Albin, qui m'aide à surveiller le zoo par ses rondes nocturnes... Je passe le plus clair de mes nuits ici à veiller sur les animaux du zoo, loin de l'agitation des foules venant les admirer et s'extasier de voir des cages remplies etc... J'apprend à les connaitre, à savoir leurs humeurs, leurs affinités les uns avec les autres... Ca vous semble si étonnant?"

Hmm je m'étais laissée allée à faire un petit  dérapage sur lequel elle avait su rebondir... Lui dire qui j'étais Artemis, une des anciennes Déesse Grecque risquerait de me faire passer pour folle... Si elle était humaine. Et si elle ne l'était pas... Laquelle se dévoilerait en première, pour le coup? Je ne pensais pas l'avoir déjà croisé au Sanctum... Ailleurs? Non, son visage ne me disait rien... Mais je saurais me renseigner.. Essayer du moins.

"-Si je veille à ce que cet hibou soit là où vous semblez avoir voulu qu'il soit, pour peu qu'il y ait erreur ou autre... Vous laisseriez les autres tranquilles? Il n'y a aucune maltraitance envers eux, je vous le promet."

Ca me semblait être un compromis assez facilement réalisable. Si cet oiseau devait être ailleurs, sans doute pourrais-je appuyer son transfert à bon port... Et je ne lui mentais pas quand je lui parlais du respect animal. Ils me l'auraient dit, je l'aurais vu... Et ça aurait bardé. J'avais la confiance de ces pensionnaires. Ils me contaient leur journée, les présentations avec les nouveaux arrivants... Je pouvais voir les petits, ou qu'ils me confient avoir une blessure non vue par les soigneurs ou être en dépression, pourquoi pas.. Je tâchais d'y remédier en parlant au personnel s'en occupant, au vétérinaire, prétextant avoir vu une boiterie ou un poil terne etc... Il n'était en général pas difficile de les convaincre de vérifier mes dires et d'agir pour le bien-être des animaux... Je ne permettrais pas qu'on leur fasse du mal, quand je me souvenais de longues chevauchées en compagnie des habitants des forêts etc.. Encore fallait-il accepter de s'y adapter et faire avec, tout bonnement..

Ua Hopu

La jeune femme n'appelle personne d'autre, ne demande pas à avoir du soutien particulier, ne la menace pas d'appeler la police. Hi'aka ne sait pas trop si c'est parce qu'elle est seule, si c'est parce qu'elle n'a pas cherché à fuir ou parce qu'elle aime bien leur conversation. Peu lui importe en réalité, tant qu'elle s'en tire avec rien d'officiel, cela lui va. Ensuite, est-ce que cela va arriver ? Elle ne sait pas. Pour le moment, elles parlent, c'est un bon début selon elle. Elle ne peut pas dire où le tout va mener, elle a l'habitude (bonne ou mauvaise), de se laisser porter, sans trop prévoir. Parfois cela fonctionne, parfois non. Ce qu'elle a plus au moins fait ce soir en venant dans cet endroit. De toute façon, peu importe ce qu'elle aurait pu prévoir, elle n'aurait jamais pensé avoir une conversation avec une gardienne du zoo (ou agente de sécurité). « C'est une chouette rayée, alors l'est de l'Amérique majoritairement. » Autant Philadelphie que bien d'autres états. « On m'avait parlé de parc national de Shenandoah ou de Mammoth cave. » Elle ne comprend donc pas pourquoi il est enfermé là, dans ce zoo.  C'est loin d'être un parc. « Ça serait apprécié. » répond-elle ensuite, à propos du fait qu'elle va se renseigner.

La brune se remet ensuite à parler. Elle n'a pas l'impression qu'elle est capable de faire court. Bon, elles ne se connaissent pas, et peut-être que le sujet la fait être plus bavarde qu'à l'habitude. Elle n'aime pas juger aussi rapidement, mais elle ne peut s'empêcher de penser cela. « Dans la nature, libres de leurs mouvements. Et tant qu'à rendre le monde idéal, il n'y aurait pas de braconnier non plus ou de chasseur. » La mort naturelle via les prédateurs c'est autre chose. C'est le cycle de la vie pour les animaux. Tuer pour le plaisir de tuer, tuer pour le faire devenir un trophée, tuer parce qu'un animal est rare, tuer parce qu'on pense que c'est un sport, tuer pour impressionner, c'est autre chose. Elle ne pense pas à il y a bien des années quand il fallait vraiment chasser pour pouvoir manger. Ou encore aux quelques personnes qu'elle connait qui chassent sans exagérer, et qui mangent rarement de la viande comme tout le monde (acheté à l'épicerie ou chez le boucher).

Elle regarde la jeune femme d'un air suspicieux lorsqu'elle lui explique comment elle sait que le hibou lui a dit que tous les deux se connaissaient. Son explication peut se tenir, même si elle trouve cela assez gros. « Un peu étonnant oui .» Elle hausse les épaules. « Je ne peux que vous croire, c'est vous qui travaillez ici. » Elle doit bien connaître les animaux à force de les fréquenter, sauf qu'elle trouve que ce qu'elle a dit est assez bateau. Elle n'a pas très envie de la contrarier de toute façon, elle essaie de mettre toutes ses chances de son côté afin de pouvoir se sortir de cette situation sans trop de tracas par la suite. « Voir tous ces animaux en cage me brise le cœur, mais je sais aussi qu'ils ne sont pas habitués de vivre en pleine nature, vous le savez aussi... s'il est mis à la bonne place, comme ce qui était prévu, je ne vais pas retenter quelque chose du même genre... sauf si cette même situation arrive. » accepte-t-elle. Voir les animaux se faire tuer car ils font à présent trop confiances aux humains ou qu'ils ne savent plus comment vivre à l'état sauvage est loin d'être mieux. Puis bon, elle ne voit pas trop comment elle pourrait libérer les éléphants et les renvoyer en Inde ou en Afrique. C'est plutôt lourd et pas très discret.

Elle regarde la brune durant quelques secondes. « J'vais lui souhaiter bonne chance. » lui indique-t-elle. Elle ne lui demande pas la permission, sauf qu'elle s'est dit que de bouger sans l'avertir en ce moment ce n'est pas très prudent. Elle se retourne donc et se rapproche de la cage. « Pomaikai » lui dit-elle, tout en faisant quelques mouvements des mains qui indiquent la même chose. Bonne chance dans son nouvel environnement, dans l'attente de pouvoir y aller et dans le trajet qui va y mener. « E kala mai » rajoute-t-elle, quelques secondes plus tard, ses mains bougeant une nouvelle fois. Elle est désolée qu'il se soit retrouvé là plutôt que dans un parc national, plus libre, comme promis. Elle sait que ce n'est pas de sa faute, elle trouve cela normal de lui indiquer. Elle est aussi désolée qu'elle ne puisse pas le libérer comme prévu. Est-ce qu'il la comprend ? Avant, elle n'aurait eu aucun doute, à présent, elle en a. Elle se retourne ensuite vers la jeune femme. « Je peux y aller ? » demande-t-elle. Elle n'a rien fait de mal. Elle n'est même pas entrée par infraction dans le zoo, elle n'en est juste jamais sortie.

UaHopu

Alors que les deux jeunes femmes discutent, Ambre apprend de l'inconnue que l'oiseau ne devrait pas se retrouver au Zoo, mais ailleurs, dans une réserve naturelle. Promettant à la visiteuse de vérifier son suivi, et de faire le nécessaire le cas échéant, elle prend soin de retenir les indications reçues quand à la destination voulue pour le hibou. S'il devait en effet aller là-bas, et elle ne remettait pas la parole de Narjis en question, alors il irait là-bas rapidement. C'était aussi simple que cela.

"-Une fois mon service terminé, j'irais voir le dossier du hibou, et contacter ces sites, dans ce cas. Il y sera acheminé rapidement, s'il le faut, je l'y amènerais moi-même. J'ignore s'il y a eu erreur de suivi ou négligence. Ce sera corrigé."

La jeune visiteuse n'appréciait vraiment pas les zoos... Et cela se comprenait sans peine. Artemis s'y était habituée, mais si elle pouvait faire autrement, favoriser un transfert dans un espace naturel et leur habitat d'origine, elle le faisait avec joie. Le mieux qu'elle pouvait faire était d'utiliser ses pouvoirs pour veiller à la bonne santé et aux meilleurs conditions possibles pour les pensionnaires.


"-Il faut bien réguler, parfois.. Et beaucoup de chasseurs tuent seulement pour se nourrir... Je crains qu'un tel monde soit utopiste... Il y aura toujours des braconniers, des tueurs juste pour le plaisir de tuer et d'avoir un trophée... ."

Eux, qui tuaient dans l'excès, Artémis les surveillait de près. Elle pouvait aller en forêt, parlementer avec les loups, les ours ou autre animal pouvant paraître dangereux, voir pourquoi il attaquait les humains ou autre... Parfois elle arrivait à les apaiser, qu'ils évitent tel ou tel endroit... Mais raisonner les humains... C'était souvent peine perdue. Ou alors par la force. Si elle éviter des confrontations, il lui arrivait de laisser la nature faire son oeuvre. Des idiots se faisant alors attaqué, tués par des ours, car trop imbéciles ou imbus d'eux même pour éviter une proie bien trop dangereuse... Question d'équité, d'équilibre... Ambre était du genre sélective dans ses actions envers les humains comme les animaux. Elle protégeait soit . Mais était une excellente Chasseuse également.

"-J'essaie de renvoyer les animaux dans leur habitat naturel quand je le peux, et que je les sais alors en sécurité. Et s'ils sont capable de s'y adapter. Mais tenez. Je ne suis pas tout le temps agent de sécurité ici. Vous avez mes coordonnée sur cette carte de visite. Je pourrais vous donner des nouvelles de votre protégé. "

Entre ses doigts tendus, Ambre tend une carte rigide, avec un dessin évocateur en ornement. Elle ne disait quasiment jamais qui elle était en tant que déité, mais le symbole de sa carte était lié à ce qu'elle était. Artémis, Déesse Chasseresse. Accompagnée d'une biche, l'un de ses familiers préférés. Peut être cela mettra l'inconnue sur la voie.... Mais elle ne lui dirait pas de vive voix. Elle n'était pas certaine qu'elle ne soit pas simple humaine, donc autant ne laisser que des indices à suivre, si cela intéresser la visiteuse.. Narjis sembla parler au hibou, hululant doucement en retour. Ils semblaient liés et se comprendre... Et l'oiseau avait des tonalités apaisantes. Ambre ne dit pas un mot, les laissant ces instants d'intimité. Elle n'avait pas à s'immiscer dans leur lien.

"-Bien sûr. Le transfert devrait rapidement aboutir comme il aurait dû. Je pourrais avoir un contact là-bas, que je vous passerais, si vous voulez suivre son évolution... D'ici là il ne craint rien, je vous le promet. Ni aucun de ces animaux ici. Je veille à leur sécurité.. ."

D'une caresse elle attire l'attention du corbeau albinos, juché sur son bras. Les allées n'étaient pas vraiment éclairées, la nuit, pour ne pas risquer de déranger les animaux...

"-Je vais vous raccompagner, si vous le voulez. Cela évitera que mes collègues ne vous fassent des ennuis. Albin nous préviendra. Il l'a déjà fait... Merci de m'avoir averti de cette erreur de destination."

Pas qu'Ambre songe au fait que la visiteuse puisse à nouveau gruger la sécurité et rester, mais elle s'inquiéter qu'elle ne tombe vraiment sur un des autres agents, ou ne retrouve pas sa route, si elle n'y voyait pas assez dans le noir. Prend une cisaille pour couper le cadenas, soit... Mais pas sûre que la visiteuse ait penser à la nuit tombée et au besoin de lampe torche... Artémis prit la sienne, accrochée à sa ceinture pour l'allumer, éclairant alors leurs pieds, prête de son côté à se mettre en marche.

Ua Hopu

La gardienne du zoo semble la croire lorsqu'elle parle que le hibou ne devrait pas être là. Est-ce que c'est parce que cela arrive souvent ou parce qu'elle lui laisse le bénéfice du doute ? Hi'aka ne compte pas poser la question, au cas où un peu plus de réflexion la fasse changer d'idée. Elle secoue ensuite la tête. Réguler. Quelle idée horrible. Ce sont les humains et les milliards qu'ils sont qu'il faudrait réguler, pas les animaux qui essaient de s'en sortir comme ils le peuvent avec une perte de plus en plus drastique de leur territoire naturel et qu'il faut les rapatrier dans des zoos et des ressources. La régulation n'est pas un très bon argument pour elle, loin de là. Elle sait qu'elle a besoin, tout comme les autres dieux, d'humains pour survivre, mais il n'en faut pas des milliards pour cela. « Je sais que c'est utopiste, mais ça ne fait pas mal d'y penser et d'essayer d'aller vers cela. » Elle sait très bien ce qui arrive, mais essayer d'imaginer autre chose, c'est bien aussi. « C'est très bien de votre part. » Elle lui sourit, le pensant.

Elle prend la carte et l'observe un instant. Elle ne réagit pas, le logo ne lui dit pas grand-chose; elle a probablement vu dans des musées ce dessin relié à la déesse Artémis, sans plus. Elle est loin d'être une déesse qui connait tous les autres dieux. Elle est restée bien longtemps sur son île, à ne pas se mêler des affaires des autres. Elle est à Philadelphie depuis environ cinq ans et elle ne s'est toujours pas mêlée des affaires des autres, Pélé s'en occupe, en parle parfois, parfois non. Lohiau la tient au courant, mais il participe moins, n'aimant pas plus ce déménagement ici. Elle fait donc le minimum, ne se sentant pas très impliquée dans toutes ses histoires. « J'ai pas de carte avec moi, j'pensais pas en avoir de besoin, mais si jamais vous voulez me contacter, vous avez juste à chercher cours de hula à Philadelphie, donnés par Narjis Saab. Nous ne sommes pas beaucoup qui en donnent. » Et encore moins avec son nom.

Elle va ensuite dire adieu à la chouette, s'excuse de ce malentendu qui ne doit pas être génial pour lui, bloqué ici, sans ne pouvoir voler là où elle le souhaite. Elle retourne ensuite voir la brune ; elle peut y aller, avant, elle a quelques informations en plus. « J'aimerais bien avoir son évolution, ce serait très apprécié. » Nouveau sourire de sa part. Elle suit la jeune femme qui lui a offert de l'accompagner, c'est plus prudent, effectivement. « Avoir su que c'était aussi simple... » Avoir su que c'était aussi simple, elle n'aurait pas fait cela. Elle aurait parlé avec quelqu'un du côté du zoo, car cela n'avait rien donné du côté de l'organisation. À moins qu'elle ne soit tombée sur la bonne personne pour cela, comment savoir ?

UaHopu



Le fait que l'inconnue se soit introduite dans le zoo pour libérer un oiseau qui semblait ne pas y avoir sa place interroge la Chasseresse. Etait-ce une réelle négligence, un oubli? Ou une sorte de trafic d'animaux ou quelque chose de ce genre? Elle allait ouvrir l'oeil et fureter, assûrément. A commencer par questionner les hôtes des enclos sur leurs arrivées, leurs vies itou. Les nuits étaient calmes, elle pourrait papotter avec eux sans attirer l'attention sur ses agissements.

Alors Artemis rassure la demoiselle. Elle ferait bien acheminé le hibou au lieu qui avait été choisi, et veillerait à l'informer du suivi, qu'elle puisse en avoir des nouvelles régulières. Dispositions qui semblaient appréciées de la jeune femme qui le lui confirma.

"-Vous tenez à lui, cela se voit. Il est logique que vous puissiez le suivre dans ses aventures prochaines. Voir lui rendre visite?."

Ambre lui donne une carte de visite, avec ses coordonnées pour maintenir le contact. Le logo pourrait lui donner quelques pistes sur ce qu'elle est vraiment, mais aucune réaction ne vient en ce sens. Mais la brune mémorise les informations données. Elle ne devrait pas avoir grand mal à la retrouver, en effet. Et quand la visiteuse alla dire au revoir au hibou, Artemis en profita pour ramasser l'outil laissé à terre.

"- Je viendrais rapidement. Pour vous donner des nouvelles de votre ami à plumes, mais aussi pour vous rendre ceci. Si on vous voit avec cela au dehors, ça risque de vous poser problèmes."

Un sourire et sa lampe allumée éclairant leurs pieds, les voilà toutes deux dans les allées à se diriger vers la sortie. La visiteuse imprévue semblait surprise de la réaction de l'agente de sécurité. Mais elle n'était pas tout à fait comme les autres, Artemis.. Le bien être des animaux était des plus important pour elle.

"-Je ne savais pas qu'il y avait des irrégularités dans son transfert. J'espère que ce n'est qu'une question de négligence, un dossier qu'on aura eu la flemme de ne pas lui ou faire suivre. Et non quelque chose de plus sombre. Je vais veiller et garder l'oeil ouvert. Quitte à lire tous les dossiers de suivis de chacun des pensionnaires. Et si d'autres ne devraient pas être ici, je tâcherais d'alerter qui de droit pour que cela soit corrigé. Je vous le promet."

L'entrée se profile, Albin n'alerte pas sur une possible rencontre. Les voilà donc bien seules. Parfait.

"-La voie est libre, allez-y. Je m'occupe du hibou et de vous rendre votre outil. Merci de m'avoir alerté."

Un dernier sourire, la jeune femme peut ainsi rentrer l'esprit tranquille. Quand Ambre s'engage et fait une promesse, elle la tient toujours. Quoi qu'il en coûte. Elle même bouillonnait. Elle n'avait pas eu vent que le zoo était responsable d'égarement ou d'oubli de transfert.. Il serait bon de se rapprocher des animaux et de fouiller dans les dossiers quand elle le pourrait.

Au cas où.