Destructive Crazyness
— ¡Ayúdame! ¡Ayúdame! Señorita Nailea, por favor… ¡Ayúdame! C’est une Carmen aux yeux exorbités de terreur qui pénètre dans la grande salle du centre d’aide pour femmes. Qui tremble de tout son corps, pousse des petits cris hystériques. Verrouille nerveusement la porte derrière elle.
Et qui tient un couteau de boucher dans la main – vierge de sang.
Peu de femmes sont présentes en cette chaude après-midi d’août. Mama Quilla profite de son temps libre pour remplir le rôle sacré qui a toujours été le sien. La déesse protectrice peut être fière de ce qu’elle a accompli depuis sa réincarnation, pourtant récente. Les chansons dont elle a écrit les paroles passent régulièrement à la radio, paient les factures du centre qu’elle a créé.
Carmen fait partie des pauvres âmes que la vie a tourmentées. Son histoire ressemble tristement à beaucoup d’autres : immigrée clandestine originaire du Honduras, la jeune femme est tombée sous la coupe d’un Américain qui a profité d’elle. Abusé d’elle.
Grâce à Nailea qui lui a offert sa protection, Carmen semblait retrouver le chemin de la dignité. Dans quelques semaines, elle devrait enfin obtenir la citoyenneté américaine.
— Johnny… il… il v-veut me tuer… ¡Quiere matarme! crie-t-elle avant de fondre en larmes.
♆
Johnny et Leandra viennent de se rouler une pelle assez longue pour creuser jusqu’en Antarctique.
Le quadragénaire au crâne dégarni prend son pied comme jamais avec cette gonzesse. Pourtant, sa liste de conquêtes est longue comme la béquille télescopique entre ses jambes – se vante-t-il souvent en des termes plus crus. En tout cas, Leandra assure beaucoup mieux que l’autre pétasse de Carmen. «
Ma bouffeuse de tacos », comme il l’appelle. Car il appartient à cette catégorie d’hommes incapables de faire la distinction entre Mexicains et Honduriens. La catégorie des
vrais mecs, ceux qui ont la cervelle vide et les couilles pleines.
Et dont une folie noire contamine le peu de matière grise qui lui reste, déjà grillée par une consommation excessive d’amphétamines et autres substances que les
Niños de la noche distribuent comme des bonbons. (Les enfants aussi y ont droit, tant qu’ils crachent les biftons.)
Alors qu’il brûlait d’envie d’un nouveau rodéo avec Leandra, le baiser fatal de la mortifère déesse lui insuffle un désir de nature différente. Une
soif de sang irrépressible.
Pourquoi Éris a-t-elle utilisé son pouvoir sur Johnny ?
Discorde. Elle a ses raisons, ou s’est tellement shootée que même son organisme divin en ressent les effets.
Toujours est-il que Johnny ne songe plus à fourrer sa béquille télescopique à l’intérieur de Leandra ; il rêve de fourrer une lame dans un crâne humain, en passant par l’œil.
Pourquoi pas le sien. Ça doit être marrant de regarder son œil droit avec son œil gauche, non ? Et puis, il le mérite. Johnny le ressent dans ses tripes depuis quelque temps, le besoin de se punir, de s’automutiler.
Mais pour l’heure, Johnny a la haine. Une rage de dingue. De combattre et gagner coût que coût.
— Putain, t’as raison ! (Leandra n’a rien dit.)
T’as putain de sacrément raison ! J’vais m’la faire, cette pute de Carmen ! J’vais m’la faire, elle et la pétasse du centre ! Bordel, j’vais TOUTES me les faire. Fuck yeah !♆
C’est ainsi que Johnny est allé « rendre visite » à Carmen alors qu’elle préparait le repas du soir dans la cuisine du centre d’aide pour femmes. Dégommant le vigile au passage.
Que la jeune femme s’est emparée d’un long couteau afin de se protéger. Qu’elle a couru jusqu’à la grande salle pour y trouver refuge.
Que Johnny a saisi la hache à incendie, suspendue à un mur, avec laquelle il fracasse frénétiquement la porte en bois.
Que les chocs font sursauter Carmen, dont le sac à main tombe à terre, répandant son contenu.
Qu’un sachet en plastique rempli de cachets de Gitche s’en échappe.
Quelques mines embarrassées parmi les femmes présentes.
À la terreur se mêle à présent le désespoir sur le visage de Carmen. Elle se met à genoux devant Nailea, joint les mains autour du manche de son couteau.
— Por favor… n’appelez pas la police… ¡No policía! J-j’avais… j’ai besoin d’argent !Avec toute la Glitche en sa possession, Carmen pourra dire adieu aux États-Unis. Ou dire bonjour à une cellule miteuse de l’Oncle Sam, avec un fin matelas qui sent la sueur et la pisse pour seul ami.
— Espèce de salope ! hurle Johnny en abattant sa hache une nouvelle fois. Il glisse la tête dans le trou qu’il vient de créer au milieu de la porte. Fait rouler ses yeux fous. De la bave coule de sa lippe.
Fallait pas me piquer ma putain de came !Ou plus précisément, la drogue que les
Niños de la noche ont achetée à des Gitchers, afin de la revendre avec un bénéfice juteux. Ce qui resterait de leur consommation personnelle, du moins.
Une drogue apaisante, relativement inoffensive, que Carmen écoulait discrètement au centre pour femmes à l’insu de Nailea.
Et Éris dans toute cette histoire ? Elle est là, non loin de Johnny qui a perdu la boule. Il porte un flingue à l’avant de son pantalon (un gros calibre, évidemment), dont il compte bien faire usage une fois qu’il aura laminé cette putain de porte.
Discorde. Discorde. Discorde. Discorde. Discorde.♆
Informations complémentaires :♆ Le contexte de ce
RP aléatoire vous est proposé par
@Godric Oathbridge. Vous pouvez le MP si un point du contexte vous turlupine.
♆ Le staff n’interviendra pas au cours de ce RP. C’est à présent
votre sujet, vous le gérez comme un RP ordinaire.
♆ Si le contexte ne vous inspire pas (ça arrive !),
détournez-le pour l’entraîner dans une autre direction. Ou
parlez-en ouvertement avec votre partenaire, mais ne l’abandonnez pas.
♆ Par défaut, le
premier nom mentionné dans l’en-tête du sujet répond en premier. Vous pouvez naturellement vous accorder sur un ordre différent.
♆ Amusez-vous bien !