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 It's time to work... | Nailea

Anonymous
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 It's time to work... | Nailea  Ven 9 Aoû 2019 - 22:06
Installée sur un banc, je sirote mon café, la mine songeuse, regardant sans vraiment la voir la porte d’entrée qui mène au centre d’aide pour femmes. J’ai hésité un petit moment avant de me décider et de finir par venir jusqu’ici. Non pas parce que j’ai peur de ce que je pourrais y trouver, ce sentiment restant encore bien trop peu familier pour moi et je ne m’en soucie guère dans l’immédiat.

C’est juste qu’il m’a fallu du temps pour peser le pour et le contre. Pour savoir si l’investissement en valait la peine ou pas. Je n’ai pas beaucoup de loisirs ou d’occasion de faire quelque chose pour moi. Et venir ici risque d’empiéter grandement sur ce temps libre. Et je suis encore quelque peu indécise. Pour autant, je pense que c’est une bonne idée au demeurant. Est-ce qu’il existe un meilleur endroit pour trouver les cibles parfaites et qui ne manqueront pas de satisfaire mon Dieu ? Je ne pense pas.

Ici viennent les femmes qui ont été agressées. Celles qui ont vu leur vie basculer, à un moment précis, parce qu’un homme a cru qu’il pouvait agir impunément, qu’il était en droit de prendre ce qu’il voulait sans en avoir le droit. Et il semblerait que ce soit mal. La société condamne ce genre de choses bien évidemment, même si, au fond, si c’est mal vu de nos jours, c’est uniquement parce que les codes l’ont décidé ainsi. Après tout, quand on réfléchit, le privilège de la prima nocte a été en vigueur durant des dizaines d’années. Aujourd’hui ce serait simplement un acte barbare, condamnable par tout le monde.

Les temps changent, les mœurs évoluent. Mais les hommes ont toujours envie de posséder les femmes qui ne sont pas les siennes. Et maintenant, il existe ce genre de centre. Pour parler, se confier et j’en passe. Ma foi, si elles en ont besoin, grand bien leur fasse. Ca n’a pas été mon cas mais il semblerait que je sois particulièrement spéciale, même pour ce genre de choses. A cette pensée, j’ai une ombre de sourire alors que je plisse des yeux en direction de la porte. Une jeune femme vient d’y entrer. Les yeux bouffis, les épaules rentrées, elle a visiblement besoin de venir là.

Je me rends compte que je viens de boire la dernière gorgée de mon café et je lance le gobelet dans la poubelle à quelques pas, esquissant un sourire satisfait à voir que j’ai réussi à faire mouche du premier coup. Et je me relève, lissant la jupe de mon tailleur pour faire disparaître un faux pli. Je suis toujours impeccable et aujourd’hui ne fera pas exception. Je jette un regard dans mon reflet. Mon chignon est parfait, quelques mèches folles, juste ce qu’il faut pour ne pas paraître trop rigide, mais suffisamment pour me démarquer.

Et je finis par pousser la porte, avisant les alentours avant que mon regard ne s’arrête sur ce qui semble être la personne en charge de l’accueil. Une charmante petite demoiselle qui me regarde la mine passablement perplexe. Visiblement, je n’ai pas la tête à débarquer dans ce genre d’endroits. Mais je lui décoche mon plus beau sourire et il ne lui faut que quelques instants avant de me rendre la pareille, tandis que je m’approche et que je souffle, d’une voix douce. « Bonjour mademoiselle. J’aimerais savoir s’il y avait une responsable disponible. Pour discuter. J’aimerais… aider. » Elle hoche la tête et attrape son téléphone, me désignant un siège juste derrière moi sur lequel je ne manque pas de m’installer. Et j’attends sagement, ne montrant pas le moindre signe d’impatience. Après tout, je sais qu’il va me falloir prendre mon temps, pour ne pas faire de faux pas et qu’on me fasse vraiment confiance. Mais c’est un exercice dans lequel j’excelle.
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Anonymous
Invité
 Re: It's time to work... | Nailea  Dim 15 Sep 2019 - 18:07


IT'S TIME TO WORK...


Je passais en revue les différents dégâts que nous avions subis il y a peu. S’ils n’avaient été que matériel, cela aurait été. J’étais loin d’être pauvre et je pouvais parfaitement subvenir à toutes les dépenses. Non. Le problème était humain. Après l’épisode de Carmen, trois de mes employées avaient démissionné. Trop dangereux. Je ne pouvais pas leur en vouloir. Elles avaient toutes des familles et certaines étaient des mères célibataires. Elles avaient peur, peur pour elles, mais surtout pour les leurs. Si cela m’avait peiné de me séparer d’elles, surtout de mon adjointe, je leur avais proposé une rupture de contrat. J’avais d’ailleurs proposé à toutes mes employés et une autre s’était manifestée, augmentant le nombre à quatre. Il allait me falloir recruter et vite. Si je pouvais prendre un temps le relais, j’avais besoin de renfort. Je ne pouvais pas laisser tomber Tanya et ma source de revenue, pas même pour ce centre. J’étais prête à bien des sacrifices mais pas à cela, pas alors que quelque part, j’avais un peu perdu foi en ce que je faisais.

Je soupirais avant de rouler des épaules pour les dégourdir. Je n’avais pas dormi cette nuit, veillant à l’accueil et sur mes pensionnaires. J’avais augmenté le nombre de vigiles et ils étaient désormais tous armés. J’avais laissé entrer des hommes ici, compétents, discrets, et efficaces. C’est en tout cas ce que m’avait affirmé cette nouvelle société de sécurité avec qui je travaillais désormais. Leur genre était un problème mais je ne pouvais pas faire la fine bouche. Pas après ce qui s’était passé. Cela mettait mal à l’aise les femmes présentes, mais elles prenaient sur elles. Elles comprenaient cette nécessité. J’avais fais une fois l’erreur de me sentir trop en confiance. Je ne referais pas une seconde fois cette erreur.

Mon téléphone sonne mais il me faut quelques sonneries avant de décrocher et de chasser ses sombres pensées de mon esprit. Lorsque Maria m’annonce qu’une femme vient de se présenter pour proposer « son aide », j’hésite un instant  avant de me lever et d’aller la trouver. Elle était assise sagement sur l’un des fauteuil de l’accueil. Je la dévisage discrètement m’assurant qu’il ne s’agissait pas de l’autre dingue copine de Johnny, revenue pour finir ce qu’elle pensait avoir commencé. Je fis un vague signe de la main au vigile qui s’était glissé lui aussi jusque là, sans un bruit. Oui, ils étaient efficaces, je devais bien le reconnaître. Je m’avançais jusqu’à l’inconnu et lui tendais la main Bonjour. Je suis Nailea Flores, la responsable de ce centre. Maria m’a indiqué que vous êtes ici pour aider c’est bien cela ? Je reste dans la salle d’attente. Je ne lui propose pas de venir dans mon bureau. Pas tout de suite en tout cas. Pas tant que je ne serais pas certaine qu’elle n’était pas une menace… En commençant par « sentir » à son toucher qu’elle n’était pas folle.

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Anonymous
Invité
 Re: It's time to work... | Nailea  Mar 29 Oct 2019 - 11:22
Alors que je regarde autour de moi, je me demande ce que toutes les femmes qui passent par cet endroit ont pu vraiment ressentir. Je n’ai que simulé un état de stress, de désespoir et j’en passe lorsque j’ai été interrogée. Et j’ai surtout caché au mieux cette adrénaline qui continuait de couler dans mes veines lorsque j’ai porté le coup fatal à mon agresseur, ce sentiment inattendu qui continuait de faire briller mes yeux et qui, visiblement, avait donné à tout le monde ou presque l’impression que j’étais au bord des larmes.

… les gens sont crédules. La plupart d’entre eux en tout cas. Mais mon Dieu n’était pas tombé dans le panneau lui. Il faut dire que ce n’est pas un humain normal alors, forcément, il a pu lire en moi bien mieux que je ne l’aurais jamais fait de moi-même.

Pour autant, j’éprouve une certaine… curiosité. Face à ces femmes qui n’ont pas su se défendre, qui se sont crues trop faibles face à celui qui leur faisait du mal. Le pire ? C’est ce sentiment de culpabilité que j’ai déjà pu apercevoir chez certaines d’entre elles. Si je peux vaguement concevoir la honte ou la peur, autant dire que celui-là m’est totalement inconnu. Et que je le trouve totalement incongru dans cette situation.

C’est aussi pour ça que je suis là. Pour essayer de comprendre ces sentiments qui ne m’ont encore jusque-là jamais effleurée. Enfin si, à cause de Johann mais là, c’est une autre histoire. Si je dois encore les subir de plein fouet, autant que j’essaie de m’y préparer au mieux, de savoir d’où ils peuvent provenir, pourquoi elles peuvent éprouver ce genre de choses. Et si en plus, je peux trouver quelques proies à traquer avec mon Dieu, autant dire que ce serait encore mieux. Au final, j’ai plein de bonnes raisons d’être là non ? Bien évidemment, je dois tout de même taire les principales pour jouer le jeu et mettre en avant mon histoire, celle que tout le monde préfère entendre. Après tout, qui a envie de connaître le plaisir que j’ai eu à tuer mon agresseur ? Visiblement, c’est quelque chose qui dérange plus qu’autre chose. Pourtant, il y a de quoi être fier.

Je continue de patienter sagement, triant soigneusement mes pensées et les diverses informations que je capte dans cet endroit. J’aime observer, essayer de m’approprier mon environnement pour y être le plus à l’aise possible. Et la jeune femme qui s’approche de moi semble suffisamment assurée pour avoir un poste d’importance ici. Ce qu’elle me confirme à l’instant où elle prend la parole. J’ai un sourire alors que je lui serre la main, non sans continuer d’éprouver cette curiosité toute scientifique qui fait mon quotidien. « Enchantée Madame Flores. Lou Emerson. Neurochirurgienne au Temple University Hospital et enseignante à mes heures perdues. » Je laisse filer un silence de convenance avant de hocher la tête, non sans garder mon sourire. « En effet, j’aimerais me rendre utile. Je pense avoir un… profil qui vous intéresserait. Et qui pourrait servir ici. J’ai cru entendre que la situation avait été un peu compliquée pour le centre et je pense que les bonnes âmes sont toujours les bienvenues. » J’ai un léger rire avant de continuer. « Enfin, je ne sais pas si je peux me qualifier de bonne âme, ce serait peut-être un peu présomptueux. » Comme à chaque fois que je rencontre quelqu’un, ce pouvoir qu’a décuplé Johann se met en action. Et c’est qui fait que les gens me trouvent attendrissante, charmante et j’en passe. Exactement ce qu’il faut pour travailler ici non ?
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