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 O Fortuna - Nailea

Anonymous
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 O Fortuna - Nailea  Dim 11 Aoû 2019 - 4:13



« O Fortuna »


Nailea & Abel








Cela n'a jamais été un secret pour personne, Ogmios a toujours été en quête de bonnes histoires à attendre. Ou même d'histoires, tout simplement. Cette facilité qu'avaient les Hommes pour en inventer l'avait toujours fasciné au plus haut point et, tout naturellement, la littérature devint l'un de ses plus grands amours. Amour étrangement paradoxal, en y réfléchissant bien. Lui-même ayant offert à une partie du monde l'écriture qui, peu à peu se mua, avec d'autres ajouts venant de plusieurs civilisations, en cet alphabet que nous connaissons tous et utilisons. Du moins, pour la plupart d'entre ceux vivant en Occident. En ce don résidait sa plus grande fierté, sans le moindre doutes. Comme n'importe qui d'autre, notre ami avait commis des erreurs, des actes irréparables qui le hantaient encore de temps à autres mais ça … Oh ça, l'écriture permis à l'humanité de franchir un cap dans bien des domaines, la conservation du savoir, les échanges de messages, ou encore les premiers romans écrits. Peu lui importaient les origines de ceux-ci, peu lui importaient la langue, le genre ou l'époque, si un récit existait, le celte se devait de le lire, ou de l'entendre. Voilà une réflexion qui l'aida à quitter son île d’émeraude tant aimée pour arpenter le monde et apprendre auprès de ces humains. Apprendre leur culture, leur langue et, surtout, leurs histoires.

Malheureusement, avec des siècles de voyage et de curiosité, sa soif de découverte ne se tarit jamais et, les plus grands chef d’œuvres de l'humanité passèrent, à un moment ou un autre entre ses mains, devant au final se contenter des nouvelles parutions, de nos jours ou, plus rare encore, de très anciens textes disparus durant des siècles, retrouvés par le plus grand des hasards durant une fouille archéologique.Autant dire qu'un tel événement n'arrivait que très rarement. Alors, au sein de sa grande bibliothèque le dieu lieur avait fini par s'intéresser de plus en plus à ces gens qui venaient étudier, rechercher, ou tout simplement lire paisiblement. Tous avaient leurs propres histoires. Certes, nombreux étaient ceux à ne pas avoir une vie digne d'un roman, mais, de son point de vue, chacune d'entre elles méritaient d'être racontée et entendue. Pour couronner le tout, nombre de ces conteurs improvisés semblaient des plus heureux que l'on s'intéresse à eux et ce, même si le directeur de la bibliothèque devait les inciter à se lancer, d'une manière qu'un simple humain ne pouvait concevoir.

Cette soif de découverte, ou curiosité maladive, le faisait aussi s'intéresser aux écrits en cours de certains habitués, ou tout simplement des recherches qu'il menait. Tantôt il apprenait auprès d'eux, tantôt c'était l'inverse, créant ainsi une espèce d'équilibre. Malgré son bon fond et son envie d'aider autrui, cette passion brûlante avait une sérieuse tendance à prendre le dessus, malgré une éternité à tenter de la refréner. La chose était telle qu'Ogmios ne pouvait s'empêcher de trifouiller dans les affaires oubliées par quelques étourdis, de temps à autres. Curieux de savoir ce qu'ils cherchaient, écrivaient, voulaient. Curieux d'en apprendre plus sur eux et, dans une moindre mesure, en profiter pour savoir à qui cela appartenait, pour leur rendre en main propre. Cela lui donna d'ailleurs l'occasion de faire des rencontres intéressantes, comme l'histoire qui nous intéresse aujourd'hui.

L'objet égaré n'était autre qu'un petit carnet, laissé sur le sol de son établissement. Sans doutes avait-il été négligemment posé sur le rebord d'un bureau avant d'être poussé par le coude, ou bien encore avait-il raté l'occasion de rentrer dans un quelconque sac lors d'une fuite précipité. La chose fit imaginer bien des scenarii au celte concernant cet oubli malencontreux, avant que sa curiosité excessive ne le pousse à l'examiner de plus près. L'on pouvait y voir de nombreux post-it de couleur dépassant de la tranche, très certainement pour repérer des informations, ou idées importantes. La première page donnait des instructions précises sur son propriétaire, comme son nom, ou son numéro de téléphone, en cas de perte. Autant vous dire qu'avant de songer à appeler cette Nailea Flores, le directeur s'enferma dans son bureau pour feuilleter son trésor nouvellement acquis. Les pages étaient recouvertes de choses intéressantes. Tantôt des poésie, tantôt des idées pour un quelconque centre, tantôt des chansons, des rappels à elle-même. Il y avait des ratures, des reformulations, du travail sur les synonymes et de nouvelles ratures. Malgré le chaos ambiant qui pouvait s'échapper de ce carnet, à première vue, l'on pouvait y déceler, en s'y penchant avec attention, un certain ordre et une cohérence dans l'organisation de tout cela. Deux choses vinrent frapper Abel à la lecture de tout cela. Le bleu, en premier. Tout ce qui était noté dans le dit carnet l'était fait de cette couleur et, les seules autres couleurs permises étaient celles des post-it. Chose qui lui fit se poser de nombreuses questions, sans réponse. La seconde fut la plume de cette inconnue. D'une délicatesse certaine, la propriétaire du calepin avait un don et mériterait sûrement à être connu. Une chose était certaine, son nom lui était tout bonnement inconnu.

Pourtant, en se penchant de plus près à ces textes, quelques petites choses lui vinrent en tête. Ces chansons, il les avait entendu à la radio, plus d'une fois. Des morceaux populaire dont la musicalité de représentait pas la moindre once d'intérêt pour lui. Après tout, tout ce qui n'était pas de la musique traditionnelle était une musque barbare à ses oreilles. Or, dans cet océan de médiocrité, dans lequel nageait la musique actuelle, quelques morceaux sortaient du lot, grâce à des textes finement travaillés et étudiés. Des textes qu'il tenait entre les mains et qui le poussa à faire quelques recherches. Maria Sanchez, le nom d'artiste de cette Nailea. Un nom qui lui parlait déjà plus, sans doutes était-il tombé sur l'un de ses textes et avait lu son nom. Une chose était sûre, cette femme avait du talent. En y regardant de plus près, les sujets de ses recherches, de ses idées et de ses textes lui rappelèrent quelque chose. Une jeune femme, qui venait assez régulièrement dans sa bibliothèque. Une délicieuse trentenaire très certainement originaire d’Amérique latine, chose qui semblait concorder avec les noms trouvés. Une personne studieuse qui lui avait demandé des ouvrages particulièrement précis, en particulier de la poésie. Beaucoup de poésie. L'on trouvait dans ce carnet bien des citations, des formulations, des figures de styles ou encore des noms des auteurs appartenant aux livres empruntés. Cette inconnue avait désormais un nom et un visage. Ne restait plus à Ogmios qu'à attendre.

Il fallut quelques jours à Abel pour retomber nez à nez avec l'écrivaine supposée, un air que l'on pourrait qualifier sans mal de hagard, semblant chercher quelque chose. Ayant pris l'habitude de garder sa grande trouvaille dans une de ses poches, au cas où l’intrigante jeune femme finirait par revenir, le bibliothécaire tapota la dite poche pour vérifier que celle-ci était bien là, pour finalement se rapprocher de la jeune femme, espérant la rassurer. « Excusez-moi, madame ? » Après s'être assuré d'avoir capté son attention, il reprit doucement. « Vous devez-être Nailea Flores et … Si tel est le cas, ceci vous revient. » Bientôt, le fameux carnet fut dégainé de sa poche avant d'être délicatement tendu à sa propriétaire légitime, accompagné d'un léger sourire. « J'ose espérer que vous me pardonnerez mais, je n'ai pas pu résister à la tentation de l'ouvrir. Me permettant ainsi de découvrir qui vous étiez et ce que vous faisiez. À cela, je me dois de rajouter que je suis admiratif de votre travail, vous apporter un peu de fraîcheur à ce qui se fait de nos jours. Alors que les textes semblent passer au second plan, voire plus loi encore, pour l'écrasante majorité des artistes, vous apparaissez tel le messie. » Un nouveau sourire léger, avant de finalement reculer d'un pas, se tenant à une distance polie de cette femme qui restait avant tout une inconnue. « Si vous le permettez, j'aurais aimé rajouter un petit quelque chose. Une question qui m'est resté en tête depuis quelques jours. Bien entendu, je ne vous force en rien la main, je suis conscient de n'être qu'un incorrigible curieux mais … Est-ce que le bleu a une importance ? »

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Dernière édition par Abel O'Connell le Sam 2 Nov 2019 - 1:17, édité 4 fois
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Anonymous
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 Re: O Fortuna - Nailea  Dim 18 Aoû 2019 - 15:03


O Fortuna


Je ne le trouvais plus. Depuis plusieurs jours, je n’arrivais à remettre la main dessus. J’avais fouillé le centre, de fond en comble, en prétextant un ménage de printemps tardif qui ne lui avait pas fait de mal d’ailleurs. J’en avais fais de même dans ma maison, avec l’aide de Tanya. Nous avions regardé partout et ma fille n’avait d’ailleurs pas manqué de me répéter que si j’avais un ordinateur, cela ne serait jamais arrivé car j’aurais du plusieurs copies. Elle ne comprenait pas pourquoi je me baladais toujours avec un carnet, et je ne lui en voulais pas. Elle avait sans doute raison, mais je ne voulais pas, non je ne pouvais pas y renoncer. Une fois qu’ils étaient finis, je les rangeais soigneusement dans ma bibliothèque. Ils n’étaient peut-être pas en grande forme et souvent très abîmés au niveau de la couverture mais cela m’importait peu. Ils n’étaient pas fait pour être beaux, ni soignés, mais pour être pratiques. Et ils étaient quelque part mes trésors, des trésors dont je ne me  séparais jamais. Et, jusque là, je n’en avais perdu aucun. Il ne faut jamais dire jamais oui, mais par Inti, je ne pensais pas qu’un jour, cela arriverait.

Je ne savais pas où je l’avais égaré. Je ne le savais pas parce que je ne savais pas quand je l’avais utilisé pour la dernière fois. Il s’était passé tellement de choses ces derniers jours, comme si l’univers voulait me faire passer un message. J’avais été très prise et je n’avais pas eu le temps de m’en préoccuper. Et puis Bill m’avait appelé pour que nous puissions prendre rendez-vous afin que je lui fasse écouter cette nouvelle chanson sur laquelle je travaillais. Et c’était à ce moment là, en voulant le sortir que j’ai vu que je ne l’avais plus.

Tanya avait eu une brillante idée : refaire le chemin à l’envers. Depuis deux jours, je me rendais à tous les endroits que j’avais pu fréquenter, n’hésitant pas à dire à qui voulait l’entendre que j’étais prête à donner une récompense à la personne qui me le ramènerait. Il fallait que je le retrouve, coûte que coûte. J’étais même prête à payer pour le récupérer. Il n’avait aucune valeur pour la personne qui l’avait trouvé ou subtilisé. Mais pour moi, il en avait énormément. J’en avais recommencé un, mais il fallait que je retrouve celui qui me manquait. Il le fallait. Le contraire n’était pas envisageable.

La bibliothèque était l’un de mes derniers espoirs. Elle était grande et arpenter chaque rayon allait me prendre du temps, mais qu’importe. J’étais prête à tout pour retrouver mon carnet. J’espérais qu’il ait été rangé quelque part, dans un rayon, sur l’un des étagères. Je me rattachais à cela alors que je passais dans chaque rayonnage, regardant chaque couverture de livre, les unes après les autres. Une heure, puis deux, puis trois. Je me refusais de perdre espoir et pourtant, je commençais à me dire que c’était peine perdue. Il ne l’avait pas retrouvé à l’accueil et il ne me restait qu’une session à  explorer. Les chances qu’il soit ici étaient de plus en plus minces et, au vu du regard que me lançait l’une des bibliothécaire, elle aussi pensait que ma recherche était vaine. Je soupirais avant de me tapoter les jours. Ce n’était pas le moment de baisser les bras.  

C’était d’un pas décidé que je traversais l’allée centrale, tout en fouillant du regard les lieux, bien décidé à fouiller la session psychologique de fond en comble et de retrouver mon bien. Je me rappelais des livres sur lesquels j’avais travaillé la fois passé. Avec un peu de chance, il serait glissé dans l’un d’eux. Je sursautais en entendant un homme m’interpellait. En me retournant vers lui, je l’identifiais immédiatement comme l’un des employés du lieu. J’avais déjà fait appel à lui même si je ne me souvenais pas de son prénom. Oui c’est moi… lui répondis-je avec un sourire prudent lorsqu’il m’appela par mon prénom puis mon nom. J’étais légèrement sur mes gardes. Je ne m’étais jamais vraiment présenté à lui alors comment pouvait-il… Ce fut un peine si je ne lui arrachais pas mon carnet des mains quand il le sortit de sa poche. Je le serrais contre moi, telle une enfant ayant retrouvé son doudou, à la fois heureuse et méfiante. S’il l’avait depuis tout ce temps, pourquoi ne m’avait-il pas appelé ? Il y avait mon numéro de téléphone dedans, et puisqu’il s’était permis de fouiller dedans comme il venait de me l’annoncer, il avait dût le voir. Je l’écoutais en fronçant des sourcils, encore plus lorsqu’il se dit être admiratif de mon travail. Il ne faisait pas de doute qu’il parlait de mes compositions. Or il avait fallut qu’il fasse bons nombre de recoupements pour le connaître, pour deviner mon alias qui préserver mon identité. Je ne rougissais pas de cette activité. Non. J’en étais très fière. Mais je préférais être un rouage de l’ombre  plutôt que sous les feux des projecteurs. Et les personnes avec qui je travaillais me respectaient assez pour le comprendre.  Curieux et intrusif vous ne trouvez pas ? Lui répond-je spontanément. Pour comprendre, vous avez dû passer beaucoup de temps le nez dans mes affaires, et je ne sais pas si je dois me sentir flattée ou… violée, intellectuellement parlant. Ce carnet est personnel et si vous avez pris le temps de lire, vous n’avez pas dû rater le mémo en première page. Je me demande donc ce qui vous a poussé à ne pas me prévenir que vous l’aviez en votre possession. Je vous dois des remerciements mais comprenez malgré tout que je puisse me montrer méfiante...Je le dévisageais légèrement essayant de comprendre pourquoi il l’avait non seulement décortiqué, mais aussi pourquoi il ne m’avait pas prévenu.  … Alors je vous remercie de me l’avoir restitué car, comme vous l’avez sans doute compris, il a énormément de valeur à mes yeux. Je vous suis redevable. Et j’étais sincère. Je n’étais pas le genre de femme à mentir. j’avais bien des défauts, cela ne faisait aucun doute, mais pas celui ci. Je rangeais mon carnet dans mon sac et sortais au passage mon porte feuille. Je n’ai que vingt dollars sur moi, alors j’espère qu’un chèque vous ira. J’en avais déjà préparé un à l’avance de cinq-cent dollars. Il me faut votre nom cependant. Ajoutais-je en sortant un stylo, un bleu, ce qui me rappela sa question concernant la couleur, la seule avec laquelle j’écrivais toujours. Les carnets pouvaient différer, mais la couleur de mon bic, elle, jamais. Et pour vous répondre, par habitude, par superstition. Lui répondis-je avec un léger sourire.  A mes débuts, j’ai écris de nombreuses chansons avant de trouver mon style, et celles qui ont été retenues étaient toutes écrites en bleu… Mais de là à dire que je suis un messie, je n’en est et n’en aurais jamais la prétention. Il y a plein d’artistes bien plus doués que je ne le suis ajoutais-je en haussant les épaules sans fausse modestie.

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 Re: O Fortuna - Nailea  Dim 25 Aoû 2019 - 4:20



« O Fortuna »


Nailea & Abel








Ce n'était pas voulu, vous vous en douterez bien mais, en interpellant la jeune femme, Abel la fit sursauter. C'était malin aussi, que d'arriver dans son dos, sans s'annoncer, sans parler avant ou même sans faire le moindre bruit sur son chemin, pour d'un coup d'un seul parler, si proche d'elle. Marcher en silence était devenu une habitude, des siècles de bataille et d'errance avaient fait de lui un être discret et, force était de constater que la chose était même devenu inconscience, à en croire la réaction de l'écrivaine. Outre cette réaction instinctive, la belle laissa passer un curieux sourire que l'irlandais interpella comme de la politesse, des questions mais aussi une méfiance. Quelle idée aussi, que de l’appeler par son prénom et son nom. N'en avait-il pas déjà suffisamment fait en lisant son carnet, sans la moindre honte ? Probablement mais, sur ce sujet, le dieu lieur n'avait jamais ressenti de haine. Peu lui importaient le coût, tant qu'il pouvait avoir une bonne histoire, cela lui importait peu. Dans tous les cas, à peine le fameux carnet fut-il sorti que Nailea bondit dessus, semblant particulièrement heureuse et soulagée de retrouver sa précieuse possession. Bientôt, le bibliothécaire se laissa aller à la confession au sujet de ses lectures et la chose fit longuement froncer les sourcils de son interlocutrice qui, ma foi, avait tous les droits de se sentir outrée et aurait certainement eu l'autorisation de le gifler pour pareil méfait. À la place de cela, elle se contenta d'une pique à son encontre au sujet de sa curiosité, mais aussi de son inclusivité. Mots qui le mirent dans l’embarras, se contentant de rire nerveusement en se grattant la mâchoire, que pouvait-il dire face à la vérité ?

Sans lui laisser le temps de répliquer, voulant très certainement enfoncer un peu plus le clou, elle évoquant le fait qu'il avait du passer bien du temps à étudier le carnet, tout en faisant des recherches à côté pour en arriver jusqu'à la conclusion qu'elle était bien la propriétaire du carnet, mais aussi quel était son vrai nom. Elle en alla même jusqu'à se demander si elle devait être flattée ou horrifiée par la chose, pour finalement porter le coup d'estoc : son numéro était en première page, ainsi, cela lui semblait bien étrange qu'il n'ait pas pris la peine de l'appeler. Le malaise total. Cependant, son interlocutrice le rassura bien vite, d'une certaine façon, avouant lui être redevable, ce qui lui fit froncer les sourcils, avant de comprendre qu'elle comptait le récompenser en le payant pour lui avor ramené son dû. Agitant ses mains en négation, Abel vint vite rajouter la parole aux gestes. « Ah, non, non, non, non. Vous ne me devez rien madame.  Retrouver un carnet ne mérite pas que vous me fassiez un chèque. Je ne remet pas en question l'importance de celui-ci, bien entendu mais, vouloir me récompenser, simplement pour avoir eu de la chance, cela me semble exagéré. Si vous voulez à tout prix user de votre argent ... » L'homme fronça doucement les sourcils, réfléchissant à quelques propositions, avant d'afficher un grand sourire, amusé et taquin. « Je vous aurais bien proposé de m'inviter à dîner mai, cela serait abuser de la situation. » Un doux rire amusé ponctua ses mots avant de reprendre, bien vite, d'un ton plus professionnel. « Non, plus sérieusement, si vous voulez vraiment me rendre service, faites plutôt un chèque à … Une association dans le besoin ? Les femmes battues, les enfants malades ou les animaux abandonnés. Ou encore, à la bibliothèque, même si, d'une certaine façon, cela reviendrait à me le faire à moi, ce chèque. »

À nouveau notre ami eut un petit rire, bien plus doux et retenu, pour finalement afficher un visage presque honteux et gêné, fronçant le nez, tout en affichant un sourire en coin. « Pour le reste, je ne peux nier les faits, vous avez mis le point sur mon vice. L'argent ne m'intéresse pas vraiment, non, les choses qui m'intéressent sincèrement sont simples, les mots et les histoires. Je suis toujours en quête de nouveaux récits, que ce soit des ouvrages, des anecdotes, des légendes urbaines, ou encore … Les textes de chansons, si tant est que ceux-ci sont bien écrit. Cela ne change pas les faits mais, je n'ai pu m'empêcher d'ouvrir votre carnet, de le feuilleter. À dire vrai, je ne suis passé que rapidement sur la première page de celui-ci, je suis simplement tombé sur un texte qui m'a rappelé quelque chose vous concernant. Un livre que vous m'aviez demandé et, en avançant les pages, tout me reliait à vous mais aussi à vos textes et le lien fut rapide à faire. Suite à quoi j'ai laissé le carnet dans ma poche, certain que vous repasseriez. Je ne saurais même pas expliquer pourquoi je n'ai pas appelé. Dans tous les cas, je vous présente de nouveau mes excuses. »

Bientôt, la belle prit le temps de répondre aux interrogations de cet intrus dans son intimité. Rien ne l'y obligeait pourtant mais, elle prit le temps de le faire. Pourquoi ? Abel n'en savait rien et n'arrivait pas à en comprendre la raison potentielle d'ailleurs. Cependant il était ravi que l'écrivaine prenne le temps de s'occuper de son immense curiosité. Le bleu n'était rien d'autre qu'un porte bonheur, une simple superstition découlant de ses débuts dans la musique. Acquiesçant pour la remercier de s'être livré, ses sourcils se froncèrent bien vite lorsqu'elle alla contre son avis concernant ses capacités. Selon elle, nombreux étaient à être plus talentueux qu'elle, ce qui lui tira une certaine moue de désapprobation. « Il est rare d'être capable de juger de son œuvre avec objectivité. Je suis conscient qu'il est tenta de se comparer au meilleur de sa discipline mais, en grattant bien, on en vient toujours à trouver quelqu'un de meilleur que nous. Sachez simplement que pour râler régulièrement contre la faiblesse des textes, mais aussi du manque de style dans les plumes aseptisées que l'on nous sert à travers ses radios que se ressemblent toutes vous … Oh, vous ! Votre plume est remarquable, tant par sa qualité que par son style unique. Vous travaillez sincèrement chaque lignes, vous faites des recherches pour celles-ci, j'en suis témoin. Non, sans aucun doutes possible, vous faites partie de l'élite. »

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Dernière édition par Abel O'Connell le Sam 2 Nov 2019 - 1:17, édité 1 fois
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 Re: O Fortuna - Nailea  Ven 27 Sep 2019 - 17:17


O Fortuna


J’avais sorti mon portefeuille, bien décidé à payer l’homme pour m’avoir restitué ce carnet, si peu cher, mais si précieux à mes yeux. En le voyant agiter les mains, et face à ses « non » répétés je fronçais les sourcils. Il semblait choqué de cela, pourtant, n’avait-il pas tardé à me le rendre ? Si ce n’était pas pour de l’argent alors que voulait-il ? Je manquais de laisser s’échapper des mains le stylo que j’avais pris pour signer le chèque lorsqu’il parla de dîner. Cela faisait bien longtemps que je n’avais justement pas pris un « dîner » avec quelqu’un, encore moins un homme. Depuis Lucas, j’avais eu quelques aventures, mais cela ne durait jamais. L’effet femme fort et mère avait tendance à refroidir la gente masculine. L’un de ses représentant m’avait dit, - je le cite – qu’il se sentait émasculé en ma présence et qu’il cherchait une femme et pas un « homme ». Je n’étais pas assez faible, ou chochotte à ses yeux. Il m’avait pas apprécié que je lui réponde en chantonnant l’une des chansons qui avaient beaucoup inspiré plus jeune « Je suis une survivant, je ne vais pas renoncer, je ne vais pas m’arrêter, je vais travailler plus dur, je suis une survivant, je vais le faire, je survivrai et je continuerai à survivre. ». Le rythme était aussi simple que les paroles, mais la chanson ne restait pas moins un vrai hymne aux femmes. Et lorsque j’avais pu collaborer quelques mois plus tard sur l’un des albums de Beyoncé, je n’avais pas hésité une seule seconde. Cette mésaventure m’avait beaucoup inspiré pour écrire « If i were a boy ». Je préférais de loin la version acoustique avec comme seuls accompagnements un piano et un violon, la voix de Beyoncé se suffisant à elle même, mais c’était moins vendeur et moins grand public j’imagine, le rythme étant bien plus lent, bien plus triste aussi. C’est bien la première fois qu’on me propose un rendez-vous de cette manièreHeureusement pour vous, je ne suis pas femme à prendre aux mots les hommes. Je le dégageais complètement de cette invitation lancée à la volet. Vous dites que cela reviendrait à vous ? Je ne connais pas votre chef mais je doute qu’il vous reverse l’intégralité d’un quelconque don fait à cette bibliothèque. Et entre nous, je ne pense pas qu’elle en ait besoin. Elle était en très bonne état, et toujours propre. Le propriétaire des lieux ne devait pas manquer d’argent et si j’étais assez aisée, ce que je pouvais avoir devait représenter que très peu comparé à ce que lui devait posséder. J’insiste pour vous remercier… Et vous remercier par avance de taire ce que vous avez découvert dans ce carnet. Je n’avais pas envie que mon nom soit connu. La célébrité ne m’intéressait pas, d’où mon alias et jusque là, cela avait très bien fonctionné. Les artistes avec qui je travaillais comprenaient pourquoi je ne voulais pas qu’on me connaisse et pourquoi je refusais de chanter mes propres chansons. Je ne chantais pas mal, loin de là. Et, sans fausse modestie, je savais que je pourrais percer si je le voulais. Mais, justement, je ne voulais pas de toutes ses lumières. J’aspirais à une vie simple, et à aider ceux que je pouvais aider. Cette vie me satisfaisait très bien. J’avais bien d’autres ambitions et les feux des projecteurs n’en faisaient pas partis.

L’homme sembla un instant gêné mais j’étais désormais trop méfiante pour me fier uniquement à l’image que pouvait dégager mes interlocuteurs, d’autant plus s’ils étaient des hommes. Je savais comment ils pouvaient être charmants, et manipulateurs. Les femmes oui, mais j’étais leur protectrice et forcément, j’avais moins de grief à leur encontre. Je n’étais pas excepte de péchés, loin de là, mais d’Inti et de moi, il était celui qui en avait le plus. J’avais pardonné ses actes, mais je n’oubliais pas qu’un temps, il avait essayé de voler mon éclat car ses rayons n’étaient pas aussi lumineux que les miens. L’homme était ainsi fait. Et celui en face de moi admettait ce qu’il appelait son « vice » Vous avez une très bonne mémoire si vous vous êtes souvenus d’une rencontre si fortuite, et vous avez dû le lire plus d’une fois pour faire le liens entre ce que j’ai écris et ce que l’on peut entendre à la radio. C’était un compliment, vraiment. Les rares personnes qui avaient pu le voir n’avaient fait aucun rapprochement. Sans doute se disaient-ils que j’écrivais les paroles de chansons que j’avais entendu et aimé ? Allez savoir. Même Tanya ne connaissait pas mon nom d’artiste. Un temps, elle avait cherché avant de laisser tomber. J’aimais ma fille, mais la discrétion n’était pas l’une de ses qualités premières. Lucas le reconnaissait lui même et c’était bien sur l’un des rares points où il ne cédait pas non plus du terrain. Il gardait mes secrets et pour cela je lui en étais reconnaissante. Il y avait tant de chose qu’elle ignorait, et c’était mieux ainsi. Plus tard, lorsqu’elle sera plus grande, je lui en parlerai. Plus tard oui.

Je ne connaissais toujours pas le nom de celui avec qui je discutais. Il s’était montré indiscret en lisant mon carnet et en me demandant pourquoi j’écrivais en bleu. Je lui donnais l’une des raisons, celles qui avaient le moins de valeur à mes yeux. Je n’étais pas superstitieuse même si cette habitude ne me quittait pas. Le bleu, parce que c’était la couleur fétiche et favorite d’Esperanza. Elle ne me quittait jamais, pas une seule minute. Et je ne voulais pas qu’elle le fasse. Si j’avais pu donner le jour à une fille, je l’aurai appelé comme cela, en sa mémoire. Je lui devais tout, à commencer par ma vie. Si je ne parlais jamais d’elle, j’avais toujours une pensée pour elle. Et j’appliquais ce qui avait été son leitmotiv « vivre à fond, et ne jamais s’arrêter, même face à des obstacles ». Elle était partie à l’aube de sa vie, alors j’en vivais une pour toutes les deux, digne d’elle. Digne de toutes celles qui avaient donné ou voué leur vie à la mienne. L’homme acquiesça face à cette explication simpliste qui n’était pas un mensonge d’ailleurs. Je le contredisais cependant sur la qualité de mon travail. Il n’était mauvais, loin de là, mais il y avait des gens bien plus doués que moi, bien plus investis aussi. J’écrivais pour extériorisé des démons ou des sentiments trop violents et vifs. Parfois il pouvait s’écouler plusieurs semaines sans que rien ne sorte. La gestion du centre que j’avais ouvert me demandait beaucoup d’énergie, tout comme ma fille. C’était l’une des raisons qui me poussaient à venir ici. Je pouvais écrire au calme, trouver des inspiration et ne pas me laisser distraire par l’extérieur. J’aimais la quiétude qui se dégageait de cette bibliothèques, l’odeur des vieux ouvrages à côté desquels je travaillais. Il régnait ici une atmosphère particulière dont j’étais sensible… Mon interlocuteur ne se laissa pas démonté par ma réponse, et insista sur ce talent qu’il m’attribuait. J’en rougissais légèrement, peu habitué à ce que l’on me complimente de la sorte. Je me passais une main sur la nuque avant de hausser les épaules Je.. Ne sais pas franchement quoi vous répondre... avant de rire doucement et d’ajouter. C’est un comble non pour une compositrice, de ne pas trouver les mots pas vrai? Je rie un peu plus franchement avant de m’excuser d’un regard envers la vieille femme qui me foudroyait du regard au dessus de son livre, à cause du bruit que je venais de faire. Oups… dis-je doucement. Si je ne fais pas gaffe, on va me reprendre ma carte d’accès et je ne pourrais plus venir ici… Et vous, vous risquez de prendre votre place si elle décide de se plaindre, comme ce propre John. C’était une jeune homme adorable. Très timide, mais très serviable. Mais elle l’avait pris en grippe quand il avait refusé de faire une exception pour elle et la laisser repartir avec l’un des rares ouvrages qui ne pouvaient pas quitter cet endroit. Méfiez-vous d’elle. On dirait une adorable grand-mère mais c’est une vrai harpie. Elle est arrivée à faire gober au directeur que John l’avait non seulement autorisé à sortir l’édition originale Le Banquet de Platon, mais qu’en plus c’était de sa faute si, lorsqu’elle l’a rendu, du café s’est renversé dessus. Elle avait tout fait pour que cela arrive, tout. Elle avait posé le livre très près du mug et elle l’avait fait tendre le bras. Son coude avait buté contre le contenant et son contenu s’était déversé sur le livre inestimable. Et honnête comme il l’était, j’imaginais sans mal que le jeune homme avait endossé toute la responsabilité de cela. Pauvre gosse. D’ailleurs, vous connaissez mon nom mais j’ignore le vôtre…. Finis-je par lui demander. Il ne portait pas de badge aujourd’hui, pas plus que la dernière fois que je l’avais vu.

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Anonymous
Invité
 Re: O Fortuna - Nailea  Sam 2 Nov 2019 - 1:15



« O Fortuna »


Nailea & Abel







La première fois qu'on lui propose ainsi un rendez-vous ? La chose amusa doucement le bibliothécaire. Ce fameux carnet ne devait pas s'égarer si souvent après tout et, sans doutes fallait-il être quelques peu tordu pour proposer un dîner en gage de remerciement. Nombreux auraient été ceux à préférer un chèque. Mais, en quoi méritait-il de l'argent ? En quoi méritait-il une récompense ? N'était-ce pas la chance qui lui avait fait trouver ce carnet ? N'était-ce pas le fruit du hasard qui avait fait qu'il soit le premier à tomber dessus ? Il n'y avait absolument rien qui justifiait une quelconque récompense selon lui et, de toute façons, il avait trouvé dans son carnet tout ce qu'il lui fallait pour le rendre heureux pour au moins quelques jours. Une charmante plume et un don pour l'écriture, comment pouvait-on le combler plus que ça ? Il y avait bien une soirée en tête à tête, bien entendu, chose qu'il tenta, mais dont elle sembla refuser, d'une certaine manière, sur le ton de la plaisanterie. Malgré tout, un grand sourire chaleureux se dessina sur le visage de l'irlandais. « Vous me voyez ravi que d'être le premier dans ce cas. Je suis bien conscient que la chose puisse être osée mais … Ma foi, il faut savoir se distinguer pour espérer avoir une chance. » Un petit rire bref comme ponctuation et Abel reprit bien vite. « Je gage qu'une si charmante femme doit avoir son lot de tentative quotidienne, encore plus en travaillant dans pareil milieu et … Je suis presque certains que rares sont ceux à se creuser la tête, ne serait-ce qu'un peu, pour faire preuve d'originalité. Enfin ... » Un long soupir exaspéré vint terminer sa phrase. Après tout, nombreux étaient ceux à se laisser aller à la facilité. Nombreux étaient ceux à imaginer pouvoir séduire une femme avec des mots crus et irrespectueux, voire même en la sifflant dans la rue, ou en lui parlant comme s'il ne s'agissait que d'un simple objet. Avant même que la jeune femme ne puisse répondre, le celte enchaîna de plus belle. « Enfin, pardonnez-moi, il me semble que j'ai, depuis longtemps, dépassé mon quota. Je me suis montré suffisamment curieux pour un moment. »

Bientôt, l'échange revint aux remerciements et, Nailea sembla ne pas comprendre ce que son interlocuteur avait évoqué. Sans doutes ne savait-il pas qui il était mais, la chose ne lui effleura pas l'esprit, à vrai dire, se contentant sur la seconde partie de sa réponse, concernant l'état de la bibliothèque qui, selon elle, semblait ne pas avoir besoin plus que ça d'argent. Levant les épaules en affichant une moue hésitante, l'étranger tenta d'offrir quelques éléments de réponses. « J'ose espérer que c'est parce que nous prenons grand soin d'elle. Mais, ne vous fiez pas uniquement à ce que vous voyez, un tel lieu demande un certain entretien et, sans quelques généreux donateurs ce lieu ne se porterait pas aussi bien. Voyez-vous, de nombreux ouvrages sont dérobés, régulièrement. Nombreux, aussi, sont les visiteurs à ne pas prendre soin du matériel, que nous devons changer. Outre le renouvellement du stock, il nous faut nous approvisionner en nouveautés et … Je pense aussi qu'il est grand temps de nous occuper de notre matériel informatique, qui commence à se faire vieux. » Qu'il finit par tendre sa main en direction de quelques postes qui devaient avoir une bonne vingtaine d'années, ou pas loin. Des écrans cathodiques plus profonds que larges, des souris fonctionnant encore à boule et des performances médiocres. Oui, il était temps d'en changer. Bien vite, la belle se fit de nouveau insistante pour le remercier, avant de lui demander poliment de ne pas dévoiler ce qu'il avait pu voir dans ce carnet, demande qui lui tira un doux sourire. « Bien entendu. Je n'oserai pas vous mettre encore plus dans l'embarras que ce que j'ai déjà fait. Quant à un quelconque remerciement ... » Fronçant les sourcils, le trentenaire se gratta doucement la barbe pour réfléchir, avant que son regard ne s'illumine, suivi de très près par un sourire satisfait. « J'ai bien une idée mais, j'ai peur que la chose puisse sembler encore plus vicieuse que cette proposition de dîner. Que diriez-vous de fermer les yeux sur ma terrible curiosité et … Disons essayer de trouver, quelque part, la force d'un début de pardon à mon égard ? Comme si … Rien de tout cela ne s'était produit ? » Une façon comme une autre ne convaincre son interlocutrice de ne pas sortir d'argent pour des remerciements qui n'avaient pas raison d'être.

Bien entendu, Abel était gêné. Gêné de s'être laissé avoir, une fois de plus, par cette curiosité maladive qui le rongeait depuis des millénaires, ainsi que de cette soif de savoir et d’histoires. Malgré tout, il ne s'en cachait pas et l'avoua directement à la propriétaire du dit carnet, sans détour, sans mensonge, en toute franchise, comme il en avait l'habitude. De son côté, Nailea, elle, loua sa mémoire pour s'être souvenu de tout ça et d'avoir fait le rapprochement. Des mots qui firent du bien à son ego. « Il s'agit là d'une de mes plus grandes forces. Il m'est difficile d'oublier un visage, un nom, une histoire ou un texte. Outre votre charme que personne ne peut nier, vos lectures sont tout autant intéressantes. Habituellement, nous avons l'habitude de voir des gens hautains et prétentieux s'intéresser à ses ouvrages. Ou bien … Des originaux. Rassurez-vous, vous ne semblez entrer dans aucune de ses cases. Vous semblez être une personnalité intéressante et, de fait, n'êtes en aucuns cas quelqu'un que l'on peut oublier facilement. » Une courte pause et un petit sourire, avant de très vite froncer les sourcils, nerveusement. « N'y voyez cependant pas tentative pour obtenir ce fameux dîner, je ne fais qu'énoncer des faits, rien de plus. Quant au reste … Ma mémoire est performante pour bien des choses, cela m'a facilité le travail. D'autant plus que, votre travail est remarquable, certaines phrases m'ont profondément marquées et .. Le travail était en parti fait. Je ne vous cacherai pas le fait que je me suis plu à jouer au petit détective, en faisant quelques recherches pour recoller les derniers morceaux. Ainsi, rassurez-vous, je n'ai pas lu et relu votre carnet jusqu'à l'usure, dans l'espoir d'y déceler le moindre petit indice dans l'espoir de retomber sur vous. Sinon, je serai fatalement tombé sur votre numéro. »

La conversation continua doucement et, aussi étrange que cela puisse paraître, la demoiselle ne semblait guère habituée aux compliments à en croire sa réaction. Un léger rouge se fit délicatement apercevoir sur ses joues et, bien vite, elle ne sembla guère trouver les mots, chose qui la fit doucement rire en évoquant son statut et l'ironie de la situation. Chose qui amusa tout autant Abel. « Vous savez, nombre d'écrivains que certains considèrent comme les plus grands de l'Histoire étaient de bien piètres orateurs. Ne vous en faites pas pour cela. » Le rire de la belle sembla attirer l'attention d'une vieille dame, habituée du lieu et pénible pour la plupart des gens, qu'ils soient simples lecteurs ou personnel. De nombreuses histoires traînaient sur celle-ci et, Nailea en énonça une, avec quelques petits détails que le bouche à oreille avaient amplifiés avec le temps. Elle parla même de son interlocuteur, sans vraiment le savoir, avant de, finalement, se rendre compte qu'elle ne savait pas à qui elle parlait. Un air ahuri s'afficha sur son visage, lui donnant presque un air idiot quelques instants pour finalement soupirer, déçu. « Ah, quel idiot. J'en perds mes bonnes manières, pardonnez-moi. Abel O'Connel, pour vous servir. » Une courte révérence comme il se plaisait à faire avant d'ouvrir grand les bras pour désigner le lieu dans son ensemble. « Je suis le directeur de ce merveilleux établissement, une des plus grandes fiertés de mon existence. Ainsi, rassurez-vous, tant que j'occuperai ce poste, votre carte de membre ne risquera rien. Quant à John, c'est un bon élément, encore un peu trop tendre mais travailleur et aimant son travail, je n'ai rien pu lui reprocher, d'autant plus que, moi aussi j'ai eu affaire à cette dame qui, ma foi, nous as abîme quelques ouvrages. Par chance, j'ai réussi à les restaurer à chaque fois. Cependant, je vous l'accorde, cette habituée n'est pas de tout repos. »

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 Re: O Fortuna - Nailea  Lun 4 Nov 2019 - 22:45


O Fortuna


Je devais l’avouer, j’étais un peu dubitative que mon interlocuteur refuse de prendre l’argent que je lui proposer. Beaucoup, pour ne pas dire tous, auraient sauté sur l’occasion. Non seulement il ne voulait pas que je lui fasse de chèque, mais en plus il proposait de dîner avec moi. C’était incongru, et une totale surprise. Des repas d’affaires, j’en avais à la pèle. J’aimais me rendre dans des restaurants avec ma fille, des amis ou même seule encore. Rarement avec des hommes qui m’auraient invité. Pas depuis que j’ai définitivement fait une croix sur ce point là depuis le dernier connard. Je ne les mettais pas tous dans le même sac, seulement je savais très bien que l’effet « mère » pouvait être dérangeant. Et j’en avais aussi assez de faire des efforts, pour finalement pas grand-chose. J’étais indépendante depuis très longtemps maintenant et je savais parfaitement me débrouiller toute seule. Je n’avais pas besoin d’un homme dans ma vie et si j’avais envie de coucher, je pouvais, au choix appeler Lucas s’il est célibataire, ou trouver quelqu’un dans un bar juste pour un plan sexe. Et sinon, le joujou que je m’étais offerte faisait parfaitement l’affaire, parfois mieux que certains êtres vivants alors… Non, je ne me sentais pas seule, ou avoir gâchée ma vie parce que j’étais encore célibataire. Il y avait bien pire dans la vie. Je ne le côtoie pas vraiment. Mes interactions principales sont avec mon agente et l’équipe compo. Et parfois l’artiste, mais plus rarement. Ce n’est pas un milieu qui m’attire. J’aime la musique oui, mais ses dérives, sa vie en 200 à l’heure, les feux des projecteurs ? Non ce n’est pas pour moi. répondis-je simplement, en haussant les épaules. Je n’étais pas prétentieuse en affirmant que j’avais un beau timbre de voix. Je savais que si je l’aurais voulu, j’aurais sans doute pu faire une carrière. On me l’avait proposé au début, mais j’avais refusé. Il était rare qu’on entente ma voix, très rare et souvent c’était dans les chœurs, ou en fond, pour des vibes. C’était très très rare que j’accepte de le faire, et je le faisais toujours sous mon pseudonyme, avec des artistes en qui j’avais confiance pour ne pas divulguer des infos persos me concernant. Je ne voulais pas de battages médiatiques, mais simplement vivre ma vie et que ma fille puisse en faire autant. J’aimais ma vie telle qu’elle l’était actuellement. La changer pour une potentielle célébrité, si volatile ? Le choix était vite fait.

En évoquant les lieux, je ne lui cache pas, qu’à mon avis, elle se portait plutôt bien financièrement. Elle était entretenue. Il y avait de très nombreux arrivages réguliers, et des anciens livres en édition limités. Les locaux sont propres, et ne manquent pas de personnel, un personnel qui semblait heureux de travailler ici. Non, elle n’avait pas à souffrir de la moindre crise, et le directeur devait sans aucun doute être un sacré homme d’affaire. Quelque part, si un jour je devais le rencontrer, j’aurai beaucoup à apprendre de lui. Mon centre était loin d’offrir une telle qualité et ce n’était pas faute d’essayer. Seulement, et bien comme il venait de le souligner, pour cela il fallait des donateurs et j’étais pour l’instant la seule à le faire tourner. Un temps j’avais envisager de prendre un associé mais sa vision des choses ne coïncidait pas avec la même. Il voulait faire payer nos soins et ouvrir le centre à des femmes riches ayant besoin de se détendre. Je vous avais indiqué la porte et un bâtiment à vendre pour installer son spa pour riche. Il n’avait pas apprécié ma remarque et m’avait grillé auprès des trois autres potentiels associés. Un mal pour un bien. S’ils l’avaient crus, c’était qu’ils n’étaient pas assez dignes de confiance. Mais vous en avez malgré tout. lui répondis-je simplement vis à vis du matériel informatique D’ailleurs, si votre patron décide de s’en séparer, n’hésitez pas à lui dire que je serai intéressée pour les racheter… Dans la mesure du raisonnable, cela s’entend. lui glissais-je au passage, au cas où. J’aurais pu acheter du matériel neuf au centre mais ce serait une dépense de plaisir et non raisonnable. Or, je me devais d’être raisonnable pour son avenir. Et en parlant d’avenir, je demande à l’homme de garder sous silence mon identité. Je ne pouvais que le croire sur parole, oui, mais je gardais foi en l’humanité. J’écoute sa proposition qui me laisse un peu… Surprise ? Je ne suis pas sûre de comprendre. Je suis froissée oui que vous ayez pu le parcourir, mais moins que je l’étais il y a dix minutes et plus que je ne le serais au bout des dix prochaines. Je ne suis pas rancunière, et vraiment j’insiste pour vous remercier… De l’avoir retrouvé, de ne pas l’avoir jeté, de l’avoir gardé un bon état, de ne pas l’avoir crié sur tous les toits ou publié sur des réseaux sociaux, de me l’avoir rendu, et de ne rien dire au sujet des compos. Cela fait beaucoup et, comme il est si justement dit dans GOT, un Lannister paie toujours ces dettes. lui répondis-je sur un ton sans appel. Je ne laisserais pas tomber.

En mettant en avant cette bonne mémoire qu’il avait, je ne m’attendais pas à ce qu’il me réponde en me complimentant une fois de plus. Je ne recherchais pas les compliments mais dire que ce n’était pas plaisant à attendre, ce serait un mensonge. Vous rendez vous compte que vous pourriez passer pour un psychopathe en parlant ainsi ? On pourrait croire que vous m’avez suivi, et que vous m’espionnez quand je viens ici. lui dis-je le plus sérieusement du monde avant d’ajouter Fort heureusement pour vous, je ne suis pas le genre de personne à tirer des conclusions hâtives… Et pour ce qui est des livres… Disons que je les aime, même s’il m’arrive à moi aussi de lire des éditions harlequins. Je ne fais pas que lire des choses intéressantes pour l’esprit. Je sortais de mon sac ce qui devait être une hérésie dans ses livres, la déverrouillant en montrant le livre numérique que j’étais en train de lui ces derniers temps et dont le titre était « la librairie des rêves suspendus », d’Emily Blaine. Je rangeais ensuite ma liseuse puis lui dis Si mes paroles peuvent toucher ne serait-ce qu’une personne, alors mission accomplie. c’était là la plus grande satisfaction d’un auteur et j’en étais assez flattée. A chaque fois que j’entendais ma fille chanter des paroles que j’avais écrite, cela me faisait toujours très plaisir surtout qu’elle n’avait aucune idée que j’étais derrière ces dernières. Une fois, je l’avais interrogé à ce sujet et m’avait déclaré que j’étais trop « vieille » pour comprendre le sens. J’avais dû retenir mon fou-rire.

Je savais que mon travail était bon, mais à mes yeux, il n’était aussi extraordinaire que le sous-entendait l’homme. Il semblait sincère et si je restais toujours méfiante, je ne pouvais m’empêcher de rougir légèrement et de ne pas savoir quoi lui répondre, ce que je lui dis d’ailleurs. Je lui fis un signe négatif de la tête quand il m’indiquait que je ne devais pas m’en faire. Je ne souffre pourtant pas de ce problème… parler devant une foule ne m’avait jamais effrayé. Non, là je n’étais pas à l’aise parce qu’il me prêtait un don que je n’avais pas. Alors je détournais la discussion vers celle que je surnommais dans ma tête « la vieille mémé aigrie » qui me lançait des regards noirs à cause du bruit que je faisais. Si je me retenais de faire plus de bruit c’était uniquement pour les autres usagers… Et si je me retenais de lui tirer la langue c’est parce que j’avais un public, que je mettais en garde contre la vieille bique avant de lui demander son nom. A l’air qu’il affichait, il ne s’était pas rendu compte qu’il ne s’était pas présenté, ce qu’il fit aussitôt. Son nom me dit quelque chose mais avant que je n’ai eu le temps d’y penser, il me salua à l’ancienne, avec une révérence, avant de me désigner des bras la bibliothèque… Qui lui appartenait. Si j’avais été en train de boire un verre, je l’aurai recraché immédiatement. Je devais ressembler à un poisson avec ma bouche grand ouverte et mes yeux bien ronds. Me reprenant, je déglutissais avant de me passer la main sur la nuque, tout à coup très très mal à l’aise. Je… Ok… merci… Et heu, tout à l’heure… je voulais pas vous offenser vous savez… Pour la Vielle bique et heu… Bah la gestion financière… Je ne la remettais pas en question, j’en étais admirative surtout... bon, pour des excuses, on avait vu mieux, mais j’étais encore un peu sous le choc. Merde… Et moi qui ait sous-entendu que vous étiez un homme louche… dis-je à voix haute alors que je ne le voulais pas vraiment. Oubliez ce que je viens de dire ok ? Désolée et heu… J’adore cette biblio. de mieux en mieux Nailea, vraiment de mieux en mieux. … Et je ferais bien d’arrêter de vous importuner avant que vous reveniez sur votre décision et que vous me bannissiez d’ici… Même si, si vous voulez mon avis, vous auriez déjà dû flanquer Mamie Zinzin dehors depuis bien longtemps… Et j’ai encore pensé tout haut... Que quelqu’un vienne m’apporter une pelle que je puisse creuser un trou et m’y cacher. Non ? personne ? Je me frottais une fois de plus la nuque avant de prendre une inspiration et une expiration tout aussi grande. Bref, merci pour mon carnet Monsieur O’Connel.


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 Re: O Fortuna - Nailea  Dim 24 Nov 2019 - 18:23



« O Fortuna »


Nailea & Abel







Voilà une chose à laquelle il ne réfléchissait que peu, sur sa possession de matériel. Même si les installations étaient quelques peu désuètes, la bibliothèque en disposait tout de même. Sans doutes un peu trop obsédé à l'idée de vouloir faire de son établissement le plus agréables pour tous et pour toutes, le directeur avait simplement oublié le fait que, nombreux devaient être moins bien loti. Nombreux, aussi, n'avaient pas accès à un si grand réseau que le sien, ou encore à ses dons. Que cela soit en terme de négociations, ou tout simplement en création de ressources, cela facilitait pas mal de démarches. Démarches qui, malgré tout, devenaient de plus en plus compliqué au fil des années, l'informatisation de tout et les progrès technologiques rendaient l’utilisation de ses runes de plus en plus délicates. Un sentiment de dégoût à son écart s'installa doucement en son fort intérieur. Perdre de vue les plus démunis était une chose qui lui aurait semblé impensable, voilà des siècles en arrive et là, il fallut que quelqu'un lui rappelle la chance qu'il avait. Soupirant longuement dans une grimace, l'irlandais répondit d'un ton désolé. « Vous avez raison, je m'en excuse. Nous ne sommes pas à plaindre sur plan-là, c'est simplement que … Nous désirons offrir le plus de confort possible à nos visiteurs. » Qu'il ponctua d'un petit sourire en coin, toujours légèrement gêné. Après tout, qui ne s'est jamais retrouvé à pester contre un ordinateur particulièrement lent ? Ou encore une connexion internet horriblement longue à charger n'importe quelle page ? Le plus amusant dans tout ça, restait le fait que, quelques années plus tôt, la vitesse d'exécution du matériel, dont on se plaignait, était la norme. Pire encore, que la matériel puisse être aussi vif relevait de la fabulation. Alors oui, le dieu n'avait clairement pas à se plaindre. La suite de la conversation, le fit de nouveau soupirer, avant de le faire rire doucement tout en se grattant l'arête du nez. « Je vous en prie, cessons de parler d'argent s'il vous plaît. Vous le dites vous-même, nous n'en avons pas réellement besoin. » Un petit rire léger et doux, comme pour la rassurer du fait qu'il ne s'agissait pas là d'une quelconque pique. « Vous savez, si votre projet est intéressant, nous serons heureux d'y participer. J'entends par là, bien entendu, de faire don du matériel dont vous auriez besoin. Vous semblez aimer votre travail et, semblez même épanouie dedans. Je pencherais plus pour une association ou quelque chose de similaire qui vous tiendrait à cœur. » Un nouveau soupir, désolé. « Enfin, pardonnez ma curiosité, une fois de plus. Cependant, avoir des informations pourrait plaider en votre faveur. »

Peu importe ce que le bibliothécaire pouvait dire ou tenter de dire, la jeune femme semblait toujours convaincue qu'elle avait une dette envers lui, allant même jusqu'à citer du George R.R.Martin, chose qui le fit doucement sourire. Dans tous les cas, la compositrice tenait à le remercier, sincèrement, évoquant toute les raisons qui la rendaient reconnaissante. Cependant, ce qu'Ogmios retint surtout, ce fut le fait que, non, elle ne lui en voulait pas. Certes, elle n'était pas forcément contente de tout ce qui était arrivé mais, le résultat semblait bien plus important à ses yeux. Une bien belle chose pour le bibliothécaire. « Vous m'en voyez ravi, dans ce cas. Pour le reste, excusez-moi si je me trompe, mais vous n'êtes pas une Lannister, n'est-ce pas ? De toute façons, vous n'avez aucune dette envers moi. Aucune. » Relevant les épaules et les mains ans un sourire joyeux, l'étranger repris joyeusement. « Je n'avais pas la moindre raison de faire ce genre de choses. Je l'admets sans mal, j'ai quelques vices peu recommandables, ceci dit, je m’efforce d'être droit et honnête, le plus possible. Cela me semblait la moindre des choses vous rendre votre propriété, tout comme ça l'était de ne rien divulguer. Quant au fait de l'avoir trouvé, il ne faut remercier que la chance. Rien de plus. » Chance, qui pouvait d'ailleurs marcher dans les deux sens. Qui sait ce qu'il serait advenu du petit carnet s'il était tombé dans d'autres mains ? Sans doutes que l'heureux chanceux n'aurait pas lu le contenu de celui-ci, mais sans doutes l'aurait-il envoyé à la poubelle, ou autre. Finissant par se gratter la nuque en capitulant, Abel proposa une nouvelle solution. « Enfin … Je suis certain que vous n'en démordrez pas, alors, je me permets une nouvelle proposition. Quelque chose que vous seule puissiez m'offrir. Vous devez certainement avoir les manuscrits originaux de quelques une de vos compositions. L'un d'eux, dédicacé et encadré. Une histoire, un remerciement, un objet unique. Loin de l'argent et des propositions de dîner. Cela vous semble-t-il acceptable ? »

Abel semblait amuser la jeune femme, avec une certaine facilité. Un bon point pour lui. Mieux encore, son interlocutrice semblait avoir une belle répartie. D'aucuns pourraient estimer la chose des plus normale chez une écrivain mais, c'était là une qualité que l'irlandais appréciait tout particulièrement, encore plus chez les femmes qui, en cette époque semblaient bien trop souvent tournées vers le culte du corps, plutôt que de celui de l'esprit. Une chose des plus regrettables. En une époque où la connaissance n'avait jamais été aussi facilement à portée de main, l’humanité n'en faisait rien, préférant s'amuser de bêtises sans nom, ou exposer fièrement des parts de son corps sur internet, comme si cela pouvait être une quelconque réussite que d'être belle et bien formée. Ogmios avait beau aimer sincèrement l'être humain, certains de ses penchants le désespéraient. « En des époques reculées, la chose semblait être la norme, de suivre une femme que l'on trouvait séduisante pour … L'espionner et en apprendre plus sur elle. » La chose le fit doucement rire. « Dans tous les cas, je vous remercie de votre patience, je ne suis pas certain que la camisole puisse me seoir. Et … Pour le reste … Personne devrait dire ce qui est bien, ou non, pour l'esprit. Peu importe la lecture, l'on s'en retrouve à chaque fois enrichi et plus épanoui. Notre vision des choses peut changer, ne serait-ce qu'un peu, en découvrant le point d'un vue d'un auteur, différent du nôtre. Toutes les histoires sont bonnes à entendre, ou à lire. Même celles de Harlequin. » Après tout, qui pouvait se prétendre détenir la vérité absolue sur ce que pouvait être le bon goût ? Qui pouvait se targuer de ne pas apprécier une œuvre qui, dans la critique populaire était perçue comme mauvaise ? Personne. « Tant que cela vous plaît, ou vous touche, c'est le plus important. De plus, l'histoire de Sarah pourrait donner le courage à certains et, certaines, de vivre leur vie comme ils l'entendent et de croire au futur. Je n'y vois rien de mal. Sachez, aussi, vos paroles touchent du monde, sans le moindre doute. Je ne peux malheureusement pas me porter garant pour la majorité des gens mais, sachez qu'elles m'ont touchées à moi. »

Bientôt, le trentenaire d'apparence dut se résoudre à dévoiler une chose qu'il n'appréciait que trop peu. Parler de son rôle, de son vrai rôle dans l'établissement. Une révélation qui changeait malheureusement toujours, ou presque, l'attitude des gens à son égard. Comme s'il n'était plus la même personne, d'un moment à l'autre. Comme s'il était soudainement important et ne pouvait plus parler avec le public. Abel était de ceux qui prônaient la franchise, au maximum. Certain qu'un mensonge en entraînait toujours un autre, puis un autre, puis un autre. Malheureusement, pour le bien de tous, quelques vérités se devaient d'être dissimulées et, son poste faisait parti. La réaction de Nailea fut semblable à de nombreuses autres avant elle, la surprise, l'incompréhension, la gêne et, le changement radical de comportement, chose qui ne put lui attirer qu'un léger sourire en coin, attristé de ce changement. Ce qui fut différent, cependant, ce fut cette avalanche de phrases, décousues, gênées et tant amusante qu'adorable en un sens. Attendant patiemment la fin de son monologue, le celte se permit une petite pique, espérant la détendre quelque peu. « Vous savez, je peux très bien gérer une bibliothèque et être un détraqué, l'un n'empêche pas l'autre. » Riant doucement à ses mots, le directeur se laissa aller à un petit geste, qui se voulait rassurant, en apposant sa main sur son épaule. Espérant au fond de lui que la demoiselle ne prenne pas mal une telle proximité, notre ami enchaîna. « Mais, je vous en prie, ne changez pas de comportement, simplement à cause de cela. Je suis … Simplement moi, peu importe mon travail. C'est pour cela que je n'apprécie que peu révéler ce genre d'information. Malheureusement, les quiproquos semblaient devenir nombreux alors ... » Soupirant longuement, le dieu lieur ôta sa main de l'épaule pour continuer doucement. « Ne craignez rien, quiconque est en quête de savoir est le bienvenue ici. Vous ne risquez en aucun cas de vous faire supprimer vos droits, bien au contraire. Cela en va de même pour madame Dempsey. Je suis conscient qu'elle a un caractère difficile mais, derrière tout ça se cache un puits de connaissance. En s'y prenant comme il faut, l'on peut apprendre de nombreuses choses avec elle, notamment sur l'histoire de la ville. De plus … Un homme sage m'a un jour dit, qu'il est de notre devoir que de prendre soin de nos aînés » Il s'agissait d'un paysan chinois, rencontré plusieurs siècles auparavant, qui lui avait fait comprendre, plus que quiconque le sens de la famille et de la communauté. Un grand homme intelligent et plein de sagesse, malgré son manque d'érudition, qui aurait pu faire rougir nombre de ceux se pensant plus malin que tout le monde. « Vous savez, je n'ai aucun mérite, concernant l'établissement, je ne suis pas seul après tout à réfléchir à son bon fonctionnement. Cependant, si d'aventure vous avez besoin d'aide ou de conseils pour quoi que ce soit dans ce domaine, n'hésitez pas, je me ferais un plaisir de vous aider. » Qui ne voudrait pas se retrouver, une fois de plus, à échanger avec une femme si intéressante ? Un sourire taquin se dessina petit à petit sur ses lèvres, avant qu'il ne reprenne sur un ton plus léger. « Rassurez-vous, il ne s'agit pas là d'un quelconque piège pour vous amener, d'une autre façon, à accepter un diner en ma compagnie. J'espère seulement que vous me pardonnerez d'avoir tenté ma chance. »

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