Lustres massifs en cristal, service en porcelaine peinturée, flutes à champagne étincelantes, serviteurs aux mains gantées de blanc, les grands financiers de Philadelphie ont organisé un gala de prestige à la mesure de leur fortune :  outrecuidant.

Il est tout de même question de charité, sur une pâle affiche qu’une plante verte camoufle dans la grande salle de bal. Ici, les sommes à six chiffres n’intéressent personne. Elles représentent des miettes de pain, jetées en pâture aux pigeons de la ville pour se forger une réputation de philanthrope. Pour éprouver une incomparable sensation de puissance devant les gagne-petit qui se prosternent en bafouillant des remerciements.


Lorsqu’il s’agit de prosternations, Ishtar n’est jamais très loin. D’autant qu’une telle concentration d’humains fortunés au mètre carré ne se produit pas tous les soirs. Car la déesse mésopotamienne ne cible pas ses adorateurs parmi le menu fretin. Les nécessiteux prient souvent avec plus de ferveur et de sincérité que les nantis, mais elle fut jadis la « faiseuse de rois », non la « bienfaitrice des indigents ».
Dans cet océan de luxe où nagent des requins assoiffés de lucre, Ishtar est le centre d’attraction autour duquel gravitent les mortels aux rêves de gloire. Des corps ternes autour du lumineux astre solaire.

Evelyn Neckhart fait partie des invités dont les yeux s’illuminent dès qu’ils caressent la silhouette plantureuse de Kala Mhasalkar. Dont les dents avides mordent la lèvre inférieure, douloureusement privée du goût de sa peau mielleuse. Dont le ventre brûle du désir de la satisfaire de toutes les manières imaginables.
Les deux femmes se fréquentent depuis l’an passé et depuis lors, la carrière de la financière connait un envol sans précédent.

Leurs regards se croisent enfin. Evelyn frôle du bout des doigts sa poitrine décolletée, où repose un magnifique collier. Dans son désir irrépressible de plaire à la divine, elle a fait enchâsser différents types de pierres précieuses : diamant, émeraude, rubis, saphir, perle et autres gemmes de grande pureté sur un support d’or et d’argent. Ainsi, quels que soient les goûts de Kala – ou s’ils changent comme l’humeur volatile des grands de ce monde –, elle trouvera dans tous les cas matière à satisfaction.


Hermès lorgne le collier d’Evelyn Neckhart d’un œil expert. Huit cent cinquante mille dollars, évalue-t-il. Une coquette somme, dont il pourra disposer à sa guise s’il décide de revendre le bijou.
Car on l’a grassement payé pour dérober le précieux collier au cours de la soirée. Pour humilier sa détentrice.

Le sort de l’objet volé n’intéresse aucunement Harold Cavendish, le commanditaire, qui toise Evelyn avec mépris et rage contenue depuis l’autre bout de la salle. D’ailleurs, il ignore totalement qui se cache derrière « Aries » et son réseau de voleurs. Tout ce qu’il désire, c’est que sa rivale subisse un terrible revers après avoir obtenu la promotion que lui méritait. Puisque les bonus annuels qui lui revenaient n’ont pas fini dans sa bourse, il a employé les siens à faire disparaître le dispendieux collier.
De cette manière, Harold Cavendish obtiendra vengeance.

Et lorsque sa supérieure récemment promue mordra le tapis, il aura l’occasion de reprendre la main. Une main qu’il compte mettre à profit pour conquérir à son tour la désirable Kala Mhasalkar.


Evelyn Neckhart, émoustillée par le regard que la déesse lui a adressé, avance en direction de Kala avec le sourire carnassier d’une hyène, le déhanchement exagéré d’un mannequin à un défilé de mode. Son luxueux collier brille des couleurs de l’arc-en-ciel, sa robe à paillettes scintille de mille éclats.

Le moment semble idéal pour infliger une humiliation. Hermès va-t-il le saisir ?

Le dieu des voleurs a reconnu Ishtar au premier coup d’œil, elle qui habite la même enveloppe depuis plus de cinq mille ans. Quant à la déesse souveraine, malgré son désintérêt de Sanctum, elle n’ignore pas l’apparence que le messager des dieux porte depuis la période faste des années 1960.

La situation est plus délicate qu’il n’y paraît : Ishtar n’apprécie pas que l’on touche à ses adoratrices ; Hermès a été payé pour un joli vol qui lui tend les bras.
Comment les deux divinités vont-elles résoudre ce dilemme ?


Informations complémentaires :

♆ Le contexte de ce RP aléatoire vous est proposé par @Godric Oathbridge. Vous pouvez le MP si un point du contexte vous turlupine.

♆ Le staff n’interviendra pas au cours de ce RP. C’est à présent votre sujet, vous le gérez comme un RP ordinaire.

♆ Si le contexte ne vous inspire pas (ça arrive !), détournez-le pour l’entraîner dans une autre direction. Ou parlez-en ouvertement avec votre partenaire, mais ne l’abandonnez pas.

♆ Par défaut, le premier nom mentionné dans l’en-tête du sujet répond en premier. Vous pouvez naturellement vous accorder sur un ordre différent.

♆ Amusez-vous bien !

Aries, personne ne peut prétendre le connaître. On connaît quelqu'un qui a possiblement entendu parler d'une personne qui pourrait possiblement travailler avec un des voleurs qu'Aries a sous son aile. Cependant, lorsqu'on veut que lui et son groupe réalise un méfait, ou comme j'aime le dire, lorsqu'on demande mes services, alors Aries répond toujours présent. Mon téléphone était collé à mon oreille, ma tête vers le pied de mon lit et mes pieds sur mon coussin. Digne du plus beau cliché de l'adolescente des années deux mille, j'écoutais ce que mon interlocuteur avait à me dire avec un intérêt que je peinais à dissimuler. C'est à travers plusieurs codes que seuls quelques privilégiés peuvent comprendre que nous communiquons, et qu'il m'apprend qu'un certain bonhomme avec une cuillère en argent enfoncé jusqu'à la gorge nous propose d'une part, de nous payer pour un vol et d'autre part, de garder l'objet du vol. On demandait à Aries d'intervenir dans une querelle de riches.

Il pleurnichait car il avait gagné moins, ou pas autant, enfin au final je n'en avais strictement rien à foutre. Tout ce qui m'intéressait, c'était la nature du vol, les bénéfices mais surtout : où et quand. L'objet ? Un collier d'une valeur dépassant les cinq chiffres. La cible ? une certaine Evelyn Neckhart et le tout pendant un gala réunissant certaines des plus grandes fortunes de Philadelphie. Si je me tiens à l'écart le plus souvent, mon excitation envers ce méfait ne pouvait être contenu : Un tel vol, je ne pouvais me résoudre à le laisser être perpétré par quelqu'un d'autre que moi. Harold Cavendish n'avait pas la moindre idée qu'Aries en personne viendrait dérober ce beau bijou.

Musique maestro. Habillé de mon plus beau costume, ou plutôt du plus beau costume que j'ai eu l'occasion de dérober ce dernier mois, je traverse le hall de ce gala. Je ne peux retenir mon regard, partout où mes yeux se posent, des chiffres défilent, de zéros et des uns se succédant les une aux autres. Je n'ose même pas imaginé le calcul total de la fortune globale de toutes les personnes présentes ici. Mais je ne dois pas oublier pourquoi je suis venu, ne pas me laisser distraire par cette irrépressible envie de dérober la montre Patek Phillipe attachée au poignet de ce vieil arrogant aux cheveux grisonnant qui ne peut détacher son regard d'une femme. D'un naturel curieux, je remonte la direction qu'ont pris les iris du riche et je tombe moi-aussi sous le charme. Le charme d'un collier qui valait plus de huit cent cinquante mille dollars. Un frisson remonta mon dos, lorsque je reconnus le visage monté sur le cou qui servait de présentoir à cette oeuvre d'art : Cette douce Evelyn.

J'avais usé de mes dons naturels pour me faufiler dans cette réception, j'allais devoir travailler cette femme au corps pour récupérer la pièce maîtresse de son accoutrement sans me faire remarquer. J'avais dans la poche intérieure de ma veste un autre collier d'une valeur moindre, quelque chose qui pourrait m'être utile en cas de tentative cavalière. J'avais la finalité, remplacer une oeuvre par de la camelote, mais j'avais prévu d'adapter mon plan à la situation. Autrement dit, je n'avais pas encore réfléchi au comment. Et alors que les idées commençaient à germer dans mon esprit, je commence à me lancer d'un pas assurer vers ma cible qui venait de rejoindre elle-même une femme dont le seul dos me semblait déjà familier. C'est à l'instant où je m'apprête à faire courbette pour vendre mes services à ma victime que je prends le temps d'admirer les traits du visage de son interlocutrice : Ishtar, déesse du panthéon Mésopotamien de la femme, de l'amour, et de la guerre. Que diable faisait-elle ici ? Soyons honnête, j'aurai préféré croisé son doux visage dans d'autres circonstances, mais il est déjà trop tard pour faire marche arrière puisque j'avais déjà pénétré dans leur zone de confort. "Dans un océan de joyaux, je ne pensais pas trouver deux perles rares aussi rapidement. Harry Elwood, conjoint du tristement absent Raphaël Wertheimer, enchanté." La famille Wertheimer avait du poids dans le luxe, le père étant l'homme dirigeant d'une main de maître CHANEL, et Raphaël son aîné dissimulant toute vie privée aux médias. Pour réaliser un vol de génie, il faut agir en suivant différentes étapes, qui changent suivant le contexte. Ici, l'étape un, c'est l'instauration d'un climat de confiance. Climat qui subissait des fluctuation alors qu'à la fin de ma phrase, mon regard venait confronter celui de la déesse, mes yeux reposant sur un sourire mesquin que l'on m'affilie assez souvent.