Âge et date de naissance : 31 ans - 19/07/1988 Métier/occupation : Lieutenant de police Cible touchée par Cupidon : Célibataire
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♆(Terminé) Amères retrouvailles Sam 17 Aoû 2019 - 18:33
Amères retrouvailles
C’était impossible et impensable à la fois. Cela faisait plusieurs soirs que Hope sortait de chez elle le soir, tard. Elle avait repris deux enquêtes qui avaient été classé sans suite par la police en dehors de ses heures de travail. La première, la plus logique, était celle du meurtre de son père au cours du braquage d’une supérette il y avait de cela presque huit ans maintenant. L’autre enquête était celle de la grande soeur de Siofra qui avait disparu du jour au lendemain. Mais si elle était remontée jusqu’au gang des Ninos, c’était bel et bien en rapport avec la mort de son géniteur. Sören était celui qui lui avait filé le tuyau, ne se doutant pas du lien qui pouvait l’unir à Leandra, cheffe des Ninos, qu’elle avait rencontré et qui s’était présentée comme étant une récente recrue qui n’avait pas eu le choix que de rejoindre le gang ou de se prostituer, d’après ses dires. Si la jeune femme savait que cela pouvait malheureusement être le cas, elle savait aussi que certaines personnes étaient malhonnête jusqu’à la moelle osseuse. Aussi se méfiait-elle grandement de cette dernière qu’elle avait laissé partir après avoir gratté certaines informations supplémentaires. Mais ce soir là, celui où elle avait observé le gang des Ninos pour la première fois, alors qu’elle allait rentrer chez elle après son entrevue un peu musclée avec la pauvre Eris, elle l’avait vu. La brune était tombée des nues, clignant des yeux comme si son cerveau avait généré une hallucination avant de réaliser à quel point sa vue ne la trompait pas et que Amos était bel et bien dans les parages.
Évidemment, lorsqu’elle était retournée au boulot le lendemain, cela fut la première fois qu’elle utilisa les outils du travail pour une de ses enquêtes sur son temps personnel. Mais la jeune femme était déterminée à en apprendre plus. Alors elle avait cherché dans la base de données son casier, ce qu’il avait fait, combien de temps il était resté enfermé. Elle avait rapidement pu rassembler toutes les informations, découvrant que Amos était de ceux qui semblait prendre plaisir à cogner. Les infractions pour lesquelles il avait été inculpé tournaient principalement autour de ça, de la violence. Il faisait déjà parti du Gang des Ninos à l’époque, d’après le rapport de police. A quel moment pensait-il réellement que cela serait intelligent de retourner traîner avec eux dès sa libération ? Le revoir avait réveillé chez Hope ce sentiment de culpabilité qu’elle avait longtemps ressenti avant de finalement réussir à isoler son souvenir dans un coin de sa tête pour ne plus y penser. Elle s’était toujours dit que si elle avait été plus présente, plus insistante, peut-être l’aurait-il écouté, peut-être qu’il serait revenu au lycée. Son revirement de situation avait été purement et simplement du gâchis à ses yeux. Amos avait des capacités, il aurait pu faire de belles choses. Mais il avait cédé, il avait fini dans la rue à se battre voir à dealer. Et elle, de l’avoir revu ainsi, prêt à replonger dans sa bêtise, elle ne faisait que ressentir de la culpabilité, se sentant responsable de ce qu’il était devenu. Il avait fait parti des rares personnes qu’elle avait côtoyé dans sa jeunesse et elle avait la sensation de l’avoir lâché au mauvais moment et donc de l’avoir déçu.
Le soir venu, la jeune femme était décidée à sortir de nouveau en planque pour observer le comportement des Ninos et potentiellement repérer sa nouvelle cible. Ce fut à une heure assez avancée de la nuit, ou plutôt au petit matin, alors que la petite aiguille venait de passer le premier chiffre unique de l’horloge, qu’elle aperçut le beau brun dans les alentours. Sa soirée ne lui avait encore rien apporté de nouveau mais elle comptait bien faire en sorte que cela ne change. Observant ses faits et gestes, la lieutenante guettait une opportunité qui ne tarda pas. Le voyant filer, elle s’élança à sa poursuite, s’éloignant pas après pas du repère des Ninos pour se rapprocher du jeune homme. A un moment donné, elle crut s’être faite repérée, mais il n’en n’était rien. Puis vint une opportunité, une belle, celle de l’attraper au tournant d’une rue. En venant de sa droite, Amos n’aurait même pas le temps de la voir qu’il serait plaqué contre un mur. Même s’il était bagarreur, avec l’effet de surprise et une bonne clé de bras, il ne pourrait faire le difficile bien longtemps. Comme la quasi-totalité de ses adversaires, il était plus grand et plus fort qu’elle. Pour autant, la brune était habituée à ce genre d’adversaires et réussissait tout de même à les maîtriser. Arrivant silencieusement dans son angle mort, elle le plaqua vite fait bien fait contre un mur, le bras droit remonté dans son dos, exerçant une pression désagréable voir douloureuse.
Après autant de temps passé en prison par leur faute, tu retournes les voir dès que tu es sorti. Je te pensais plus malin, surtout pendant ta conditionnelle.
Pas un bonsoir, pas un nom, pas une présentation, rien, et pourtant, elle était persuadée que le beau brun l’avait remis, sûrement au ton de sa voix. C’est lorsqu’elle sentit l’absence de résistance, qu’elle relâcha sa prise, se reculant de deux bons mètres avant de planter son regard azuré au fond des prunelles bleues de son ancien ami. Il avait changé ou tout du moins, il avait vieilli, tout comme elle. La profondeur de son regard était captivante et en même temps culpabilisante. Hope était un peu perdue de le retrouver de la sorte, après toutes ces années. Mais si elle avait voulu l’attraper ce soir, c’était très certainement pas pour faire sauter sa conditionnelle mais pour qu’il puisse redémarrer de zéro, pour lui donner un nouveau départ et rattraper ce qu’elle n’avait pu faire pour lui à l’époque.
Dernière édition par Hope Edwards le Dim 20 Oct 2019 - 19:15, édité 1 fois
Invité
♆Re: (Terminé) Amères retrouvailles Mer 21 Aoû 2019 - 4:50
« Amères Retrouvailles »
Hope & Amos
La prison change un homme. Quelle putain de phrase à la con ! Comment pourrait-il en être autrement ? Comment pourrait-on ne pas ressortir changé d'une telle expérience ? Passer son temps à compter les jours, les semaines, les mois et les années, à devoir partager une minuscule cellule avec de parfaits inconnus. Inconnus qui, pour la majorité avaient fait des choses atroces et inimaginables. Après tout, Amos avait fait parti d'un gang particulièrement violent, l'on ne pouvait décemment pas le mélanger aux simples voleurs de citrons, vous en conviendrait. Assassins, violeurs, grands mafieux ou encore simple homme de mains, c'est entouré d'enfants de cœurs que l'orphelin passa ses neufs interminables années. Neuf ans à surveiller ses arrières, à chaque instant. Neuf ans à ne dormir que d'un œil de crainte que son codétenu ne veuille vous étouffer, vous suriner ou encore, ne veuille vous coincer pour faire son affaire. Tout avait un prix et, c'était probablement en ce lieu qu'on s'en rendait le plus compte. N'importe qui pouvait se faire acheter, quelques cigarettes, de la nourriture, de l'alcool, un peu de poudre ou même parfois pour de simples magazines. Tabasser un homme pour de si petites choses étaient monnaie courante et, s'étant fait nombre d'ennemis de part sa filiation avec les Niños, la chose failli arriver plus d'une fois. Malheureusement pour eux, Amos n'avait pas besoin d'une carotte pour briser des os. Sans retenue, sans crainte d'en recevoir plein la tronche, tout en ayant encore moins peur de finir au trou pendant des semaines, tout ce qu'il avait en tête était de se faire respecter par les autres. De montrer les crocs et le sang, dans l'unique espoir de calmer les ardeurs. Lui n'était pas là pour continuer le combat, tout ce qui l'importait était de faire ses années, si possible paisiblement, mais surtout d'en ressortir en vie, et entier.
C'était là une stratégie qui marcha plus ou moins bien. Restant ans son coin entouré de quelques rares pensionnaires de longues dates, ces années à l'ombre finirent par lui faire du bien. Il s'assagit, s'instruit et tenta le plus possible de rester loin des conflits, même si, ceux-ci vinrent le chercher de temps à autres. Même si dans l'ensemble, on le laissait tranquille, il y avait de temps en temps un nouveau venu, fier comme un paon, heureux à l'idée de vouloir casser du Niños. Alors, forcément, le petit gars qui passait son temps à lire et qui dépassait tout juste le mètre soixante-dix semblait faire une cible de choix. Bien entendu, il ne se laissa jamais faire, heureux même, quelque part, de ressortir cette bête sombre qui continuait à sommeiller au fond de lui, malgré la distance qui le séparait de Léandra. Je ne dis pas qu'il remportait tout ses affrontements mais, une chose était certaine, Amos n'allait jamais à l'infirmerie en solitaire.
Durant ses années, Amos s'était imaginé comment se passerait le retour à la liberté. Comment le monde avait changé, comment il pourrait retrouver une vie normale, travailler, avoir son appartement, pourquoi pas se trouver une petite femme et avoir des gosses. Il serait très certainement un paternel exécrable mais, fonder une famille lui avait titillé l'esprit plus d'une fois. Probablement à cause des soupes qui passaient l'après-midi à la télévision, un des rares trucs qu'on leur permettait de regarder, chose qui faisait souvent bien rire les gardiens. Des conneries du genre ''Les feux de l'amour''. Les films d'actions ou séries policières étaient interdit, afin de pas inciter à la haine ou tout autre connerie dans le genre. Alors, tous ces criminels étaient réduits aux comédies romantiques et aux séries interminables à l'eau de rose. Forcément, à force de s'en bourrer le crâne, cela finissait par rentrer. Dans tous les cas, le monde, lui, ne l'avait pas attendu pour avancer. Les gens n'avaient pas la moindre once d'intérêt pour lui et, lorsqu'il présentait ses papiers, personne ne voulait l'embaucher. Après tout, qui voudrait d'un criminel jugé potentiellement dangereux dans ses rangs ?
Bien entendu, notre ami avait espéré imaginé retrouver le droit chemin, ne plus retomber dans cette violence gratuite, ces histoires de guerre de clan ou de territoire. Cependant, la vérité fut bien différente. Même si c'était à cause de sa filiation avec les Niños qu'il passa presque une décennie à l'ombre, ils restaient sa famille. Bien entendu, celle-ci avait beaucoup changé en son absence mais, ils avaient étés là. Plusieurs d'entre eux étaient venus le voir régulièrement lorsqu'il était là-bas, lui apportant les nouvelles du monde, mais aussi celle du groupe. Ils vinrent aussi le chercher le jour de sa libération et l'amenèrent faire la fête. Comment pouvait-il bien refuser de les voir ? De passer du temps avec eux et de retrouver ces liens fraternels qui les unissaient. Certes, il préférait se tenir loin des affaires du groupe mais, cela ne l'empêcha pas de passer du temps avec eux, non sans subir la tentation de replonger. Il put aussi revoir Léandra qui ne semblaient pas avoir été dérangée plus que ça par la décennie qui venait de passer mais aussi Sierra, avec qui il s'entendait plus que bien avant de finir au trou. Elle, les années lui avaient fait le plus grand bien. Déjà belle dans sa jeunesse, la trentaine approchante, la jeune femme était devenue … À dire vrai, notre ami ne sur trouver les mots lorsqu'il la vit. Une chose était sûre, elle devait faire tourner les têtes et briser bien des cœurs. Tout comme elle devait s'en servir pour piéger bien des naïfs.
Comme si le bonheur provoqué par ses retrouvailles ne suffisait pas, renouer avec les siens lui apporta un petit quelque chose en plus. D'autres retrouvailles auxquelles il ne s'attendait pas. À vrai dire, il pensait bien ne jamais la revoir, Hope. Il avait trahi sa confiance et, alors même qu'elle lui avait tendu la main, il avait sombré dans la haine, la violence et toutes les conneries qu'un adolescent pouvait perturber. En y réfléchissant bien, à l'époque, la jeune fille était la seule à avoir un semblant d'intérêt pour lui, en dehors de sa mère. Les autres … Personne n'en avait quoi que ce soi à faire de lui. Sans vraiment d'amis, il faisait office de fantôme dans son école, se contentant d'aller en cours et de rentrer chez lui, sans que quiconque le calcule, excepté elle. Pourquoi donc ? Il n'en savait rien. À vrai dire, il ne comprenait pas non plus. Ceci dit, la chose le travailla quelques peu avec le temps et, l'idée folle que cette pseudo-amie avait un faible pour lui lui traversa plus d'une fois l'esprit, le laissant là, dans un sourire béât face à cette idée. À l'époque déjà, c'était une belle petite, avec des yeux qu'aucun esprit ne pouvait oublier. Ah, elle aussi avait du devenir particulièrement belle avec les années, à n'en point douter.
Ce soir-là, Amos eut l'occasion de le vérifier par lui-même, malgré l'obscurité. Cela faisait plusieurs soirs d'affilés qu'il allait rendre visite à sa seule famille pour boire des coups et rattraper le temps perdu, pour finalement partir sur les coups d'une heure, ou deux du matin, prétextant dormir chez une connaissance. Chose parfaitement fausse et dont, certainement, ses compagnons avaient conscience. Trop fier pour avouer dormir dans la rue ou dans des coins peu recommandables, il n'était pas encore prêt à l'idée de passer de nouveau sa vie là-bas. Ses neuf années l'avaient un peu calmé et, s'il pouvait ne pas retomber là-dedans, cela l'arrangeait. Il ne voulait pas qu'on ait pitié de lui, il ne voulait pas qu'on l'aide pour cette raison alors, le nouveau libre préférait vivre comme un vagabond. Errant sans but, légèrement alcoolisé et surtout fatigué, Amos réfléchissait à l'endroit qui pourrait bien l'accueillir pour la nuit. Il y avait bien ce squat de toxico mais, certains avaient tendance à hurler pendant la nuit, alors, il préférait éviter. Perdu dans ses réflexions, le jeune homme ne fit guère attention à la fine silhouette qui s'approcha vers lui pour le plaquer contre un mur, tout en exerçant une clé de bras. Si tôt maintenue, une petite voix étrangement familière lui fit la morale. Une flic, sans le moindre doute. Cela le fit longuement soupirer, mais il ne protesta pas. Il aurait pu tenter de se sortir de là, un coup de talon dans le tibia, ou sur les orteils. La main libre qui viendrait chercher le visage de son agresseur, ou tout simplement la repousser pour se retourner. Restait aussi la possibilité d'un violent coup de tête arrière dans le nez ou les dents, mais, abîmer le visage d'une femme était quelque chose qu'il n'appréciait pas plus que ça. De nombreux scénarios se dessinèrent dans sa tête, le laissant silencieux et calme quelques instants, oh, l'idée de se débattre lui traversa l'esprit mais, la raison finit par l'emporter, frapper une flic à peine sortie de prison, c'était clairement pas une bonne idée.
Il ne fallut pas longtemps pour que la presque inconnue relâche la pression pour lui laisser l'occasion de se retourner, tout en le saluant. Le Niños en resta stupéfait, ne sachant quoi vraiment dire devant ces retrouvailles, préférant se contenter de l'observer silencieusement quelques instants, tout en se frottant doucement le coude malmené. Elle aussi, les années lui avaient plutôt bien réussi. À dire vrai, elle était devenu bien plus jolie encore que ce qu'il avait pu imaginer. « T'as une sacré poigne, Hope. » Lui offrant un doux sourire, il reprit doucement. « C'est une sacré surprise de te revoir ça fait combien ? Seize ans, quelque chose comme ça ? J'ai un peu perdu la notion du temps avec … Tout ça. » Les années en prison avaient fortement alternées ses repères temporels et, savoir dire précisément quand telle ou telle chose s'était produire relevait désormais de l'impossible. Malgré la honte d'évoquer le sujet et son sourire idiot, Amos ne pouvait s'empêcher de fixer ses yeux d'un bleu inimitables, pâlement éclairés par un lampadaire à une dizaine mètres d'eux. « T'es devenue sacrément jolie en tout cas. J'suis sûr qu'il doit y avoir tout un tas de petits cons qui demandent que ça que tu les arrête. » Cette fois-ci, ce fut un rire qui s'échappa de ses lèvres, joyeux et léger.
Bientôt, un air un peu plus sérieux se fit voir sur son visage, dans un rictus quelques peu gêné, sans trop savoir où se mettre. Évoquer les Niños avec une policière n'était pas quelque chose de banal. « Tu sais, c'est ma famille maintenant. J'ai fait des conneries quand j'étais plus jeune, j'me suis fait choper et j'ai payé pour ça, c'est pas leur faute. J'étais juste une boule de haine et de colère, trop instable pour le monde réel et, sans la moindre foutue idée de quoi faire de ma vie. Ils ont été là au bon moment, il y avait personne qui se préoccupait de moi quand ma mère est morte et que ma vie est partie en couille ... » Fronçant nerveusement le nez, Amos se gratta nerveusement sa barbe naissante en fuyant honteusement le regard de la belle. « Enfin, presque. » Ces mots furent accompagnés d'un petit sourire en coin, honteux, avant que, finalement, son regard ne vienne se poser sur elle à nouveau. « Tu sais, j'ai souvent pensé à … Tout ça. De comment ma vie aurait tournée si j'avais été un peu moins con et que je t'avais écouté. De comment ma vie aurait tournée et ce qu'on serait devenu … Ça sonne louche dit-comme ça. » À dire vrai, l'idée lui avait traversé l'esprit, de nombreuses fois. Après tout, s'il lui avait tapé dans l'oeil et que c'était cette raison qui l'avait poussée à vouloir l'aider ? Pourquoi pas. Il l'aurait eu sa petite femme et, jamais il n'aurait pu rêver en avoir une si jolie. Mais ça, c'est de la science-fiction. La chose le fit malgré tout doucement rigoler. « Désolé de la formulation et … Je vais pas te mentir, on a bu quelques bières, j'ai tendance à être bavard après ça. Tout ce que je veux dire c'est que … Je pense qu'à l'époque j'ai trahi ta confiance, que je t'ai déçu et … Et j'ai jamais trop eu l'occasion de m'excuser alors … Voilà, désolé pour tout ça. Et je parle beaucoup trop, ça fait trop d'un coup non ? » Un nouveau rire, plus léger et franc. « Dans tous les cas, tu devrais pas traîner seule par ici. Y'a pas mal de mecs louches qui rôdent et … Ils seraient content de tomber sur une jolie petite policière toute seule. »
Dernière édition par Amos Holden le Mar 27 Aoû 2019 - 5:38, édité 1 fois
Hope Edwards
Âge et date de naissance : 31 ans - 19/07/1988 Métier/occupation : Lieutenant de police Cible touchée par Cupidon : Célibataire
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♆Re: (Terminé) Amères retrouvailles Jeu 22 Aoû 2019 - 16:02
Amères retrouvailles
Cela faisait quoi quinze, peut être même seize ans qu’ils ne s’étaient pas revus. Le temps passait vite et pour autant, malgré cette distance, elle ne l’avait pas oublié lui et ses grands yeux bleus qui reflétaient déjà la perdition de son âme à l’époque. Il était seul, livré à lui-même, obligé de prendre soin de sa mère, son unique famille. Son silence la poussait à être encore plus en alerte. A quel point avait-il pu changer au cours des dernières années outre le fait qu’il avait commis des délits pour lesquels il était allé en prison ? Il n’avait pas cherché à se soustraire à sa clé de bras, il ne s’était même pas débattu ou plaint. Devait-elle y voir un signe de son envie de ne pas retourner en prison ? Il était trop tôt pour tirer ce genre de conclusion. Hope penchait plus sur le fait qu’il avait dû reconnaître sa voix, cela avait beaucoup plus de sens. Son compliment ainsi que son doux sourire ne trouvèrent écho chez la jeune femme. S’il pensait qu’il allait se la mettre dans la poche en la flattant, c’était bien mal la connaître. La suite de sa réplique ne lui décrocha pas un sourire. Oui ça faisait longtemps, mais ce qu’il oubliait de préciser, c’est qu’il devait s’être perdu depuis presque aussi longtemps que la durée de leur séparation. Elle avait beau s’en vouloir pour ce qu’il lui était arrivé, pensant qu’elle n’avait pas assez insisté, qu’elle n’avait pas été assez présente à cause de la séparation de ses parents, il n’en restait pas moins responsable aussi. Amos avait fait de mauvais choix, pris de mauvaises décisions. C’est le cumul de la situation et de ses choix qui l’avaient mené aux Ninos et à la prison. Il pouvait presque se considérer comme chanceux d’avoir commis que des délits relativement légers pour écoper que de neuf ans de prison et sortir de là-bas indemne ou presque. Dire qu’il avait changé était un doux euphémisme. Le beau brun avait commencé à changer avant que leur chemin ne se sépare. Mais entre son passage dans le gang des Ninos, la prison et maintenant son retour dans le gang, il était impossible qu’il n’est pas changé de manière irréversible.
Tu es peut-être étonné mais ce n’est pas vraiment une surprise pour moi de te retrouver sur le territoire des Ninos après ta libération en conditionnelle même si tu étais moins bête à l’époque où nous allions en cours ensemble.
La brune ne comprenait pas ce sourire stupide qu’arborait son interlocuteur. Sa remarque suivante persista dans le registre des flatteries ce qu’elle ne comprit pas au vue de ses propres réactions. Absolument aucune parole de ce genre ne l’atteindrait. Au quotidien, aucun homme n’avait réussi à l’atteindre ou à l’attendrir de la sorte jusqu’à aujourd’hui, ça n’allait certainement pas commencer ce soir. Sa phrase suivante lui arracha un rictus qui montrait plus son envie de le cogner que de lui sourire. Son rire en rajouta une couche, tendant réellement Hope. A quel moment cette situation était-elle censée être drôle ? Se rendait-il compte qu’il lui aurait suffit de le prendre en photos avec les autres membres du gang pour suspendre sa conditionnelle et le renvoyer derrière les barreaux ? Levant les yeux au ciel, agacée par autant de désinvolture de la part de celui qui avait été son ami dans ce qui semblerait être une autre vie, elle fut étonnée de voir un changement dans son attitude, comme s’il se voulait sérieux tout à coup. Sauf qu’elle ne s’attendait clairement pas à ce qui allait venir. Amos était en train de défendre les Ninos, de les décrire comme sa famille. Habituellement calme en toutes circonstances, se retrouver devant celui qu’elle n’avait su sauver plus jeune, devant l’un des plus gros échecs de sa vie la mettait dans un état de nervosité inhabituelle. Mais surtout, l’entendre lui renvoyer dans les dents le fait qu’elle n’avait pas été présente au bon moment lui fit mal. Oui elle avait merdé, elle avait échoué et elle en était parfaitement consciente. Ses yeux révélaient petit à petit cet échec enfoui en elle qu’elle regrettait tant. Le “Enfin presque..” passa totalement aux oubliettes, ne songeant pas une seconde qu’il puisse être consciente de la faible main tendue qu’elle avait eu. La lieutenante savait pertinemment que la gamine qu’elle avait été à l’époque aurait dû s’accrocher, le retenir plus fort. A l’époque, elle tentait de faire de son mieux pour se partager entre ses deux parents récemment divorcés. Mais aujourd’hui, aucun des deux n’était encore là pour la soutenir. Elle n’avait plus personne, plus aucune famille et tout ça à cause des Ninos qui lui avaient pris son père un an après que le jeune homme eut été condamné.
Ta soi-disant famille est responsable de la fin de la mienne. T’es au courant de ça ?
Tel un murmure, le ton de sa voix tremblait de fureur. Mais cela n’empêcha pas le garçon de poursuivre, enfonçant un peu plus la lame de la culpabilité dans la poitrine de la brune. Mais d’un autre côté, elle ne comprenait absolument pas les paroles de celui qui lui faisait face. Petit à petit, ses mots s’ancraient en elle, la perdant de plus en plus dans les méandres des souvenirs et de la douleur. Etait-il réellement conscient de ce qu’il disait ? Il ne faisait qu’appliquer du sel sur une plaie ouverte, lui donnant raison de s’en vouloir de ne pas avoir plus insisté. Son rire léger qui ponctua son sourire trouva un regard vide, un regard qui allait laisser petit à petit la place à la douleur, aux regrets et à l’amertume, beaucoup d’amertumes. Les mots cinglants sortirent instinctivement.
Je sais parfaitement me défendre.
Tentant de se calmer un peu, devenant une boule de nerfs à vue d’oeils face aux paroles du beau brun, elle reprit de plus bel :
Tu es conscient de tes erreurs et de tes conneries mais tu continues en retournant les voir. Te rends-tu compte de la stupidité de tes paroles mais aussi de tes actes Amos ?
Ses dents se resserraient à chaque fois qu’elle terminait une intervention, la mâchoire serrée à en devenir douloureuse. Totalement sérieuse, elle n’était pas là pour se rappeler du bon vieux temps en présence d’un vieil ami mais bel et bien pour lui secouer les puces, si toutefois il était encore temps de le faire.
Mon père est mort à cause d’un membre des Ninos Amos. Le père de qui vas-tu tuer la prochaine fois que tu vas tremper dans leur affaire dis moi ? Ces gens ne peuvent être ta famille ou alors tu es comme eux, un tueur répugnant qui ne fait qu’appliquer la loi du plus fort tel un animal. Peut-être bien que les années t’ont changé à ce point après tout.
Sa voix tremblait légèrement sous l’effet de la colère. La lieutenante arrivait toutefois à se contenir.
C’est la seule chance que je te laisserais Amos. La prochaine fois que je te vois traîner avec eux, même pour boire un coup comme tu dis, je ferais en sorte que ta conditionnelle prenne fin.
C’était une mise en garde et elle n’était pas du genre à rigoler avec cela. Sa voix se radoucit légèrement, telle une nouvelle main tendue, en ajoutant une dernière chose.
Si tu veux vraiment t’en sortir, il y a plein de manières de le faire. Mais fréquenter le gang pour lequel tu as bossé n’en fait pas partie.
La conversation semblait mal partie, sans le moindre doute. Amos n'avait jamais été un grand orateur et, pour couronner le tout, celui-ci était plus que maladroit, la majeure partie du temps. Je vous dirais bien qu'il n'avait jamais été très doué avec les femmes mais, très sincèrement, vu ses années passées derrière les barreaux, il était incapable de se souvenir quoi que ce soit dans ce domaine. Pour certains, la chose pouvait paraître naturelle, instinctive et, peu importait le temps sans pratiquer cet art, la chose leur revenait instantanément. Lui n'avait guère eu le temps de se laisser aller à l'art de la séduction, plus jeune. N'étant qu'une boule de colère, de haine et de soif de sang. Peu de choses comptaient mis à part cette idée noire que de sauter sur n'importe quel idiot lui manquant de respect, ou même en le regardant de travers. Tous les prétextes étaient bons pour se battre et évacuer toutes ces mauvaises choses en lui. Il eut quelques conquêtes mais, en toute honnêteté, il devait beaucoup à l'alcool, que ce soit pour lui, ou pour elles. Dans tous les cas, ces mots ne plaisaient pas à son amie d'enfance, oh clairement pas. Il n'y avait qu'à voir son regard, exaspéré, ou encore son visage qui, en plus de trahir un manque de patience trahissait une colère montante à deux doigts d'exploser. Qu'avait-il bien pu dire de si mal pour que la jeune femme le prenne si mal ? Avait-elle trouvé déplacés ses compliments sur son physique ? Pourtant, si belle demoiselle devait avoir nombre de compliments quotidiens, ne serait-ce que sur ses yeux, alors, pourquoi ? Le pourquoi, notre ami en eut bien vite la raison, ou du moins en parti. Des membres du gang avaient fait du mal à sa famille à elle. À en croire ses frémissements et le son de la voix, c'était grave. Sans doutes y avait-il eu des morts. Cette déclaration ne le mit clairement que des plus mal à l'aise, se contentant de regarder le sol, presque honteusement. « Je … Je ne savais pas, je suis désolé. »
Bientôt, Hope tenta de détourner, un instant, la conversation, rebondissant sur une mise en garde prononcée plus tôt à cause de la dangerosité des alentours. Elle savait se défendre et ça, il l'avait vu. Malheureusement, à trois ou quatre contre un, armés de couteaux, de battes ou de flingues, une bonne maîtrise de ses poings ne suffisait pas. Ce changement ne réussit cependant pas à la calmer et, on aurait presque pu voir sa colère grandir en son fort intérieur, avant qu'elle ne lui envoie tout un tas de choses à la figure. Il était idiot d'aller les voir après tout ça. Idiot de continuer à le faire tout en étant conscient de la chose. Sans vraiment lui laisser l'opportunité de répliquer, elle éclaira un peu plus son interlocuteur sur ce qu'elle avoua à demi-mot quelque instants plus tôt : son père s'était fait tuer par un des membres de sa famille, ce qui ne le mit que dans le plus grand des malaises. Sans s'arrêter, la belle rajouta qu'ils ne pouvaient être sa famille, justement, à moins d'être comme eux : un assassin. Les années l'avaient sûrement changé et pas en bien. Les mots blessèrent sincèrement Amos qui se contenta de soupirer longuement dans un rictus à mi chemin entre la tristesse et la déception. « Je suis vraiment … Vraiment désolé pour ton père. Je sais que … Certains membres vraiment instables sont passés par le groupe. Des gars complètement baisés, bousillés par des événements qu'on préfère ne pas imaginer. Je sais pas si ça peut te rassurer mais … Ces cons-là … Je suis pas comme eux et …. Et je suis triste que tu me penses comme ça. » Un long soupir ponctua ses mots pendant qu'il se gratter les cheveux. Ils étaient amis autrefois, ils se connaissaient à peu près bien. Hope était sans aucun doutes la seule personne à le connaître en dehors de sa mère, la seule à savoir qu'il existait même. « Je ne suis pas un tueur et je ne le serai jamais. J'ai fait des conneries, y'a pas de problèmes avec ça, mais j'ai payé pour ça. » Neuf ans, neuf longues années qui représentaient quasiment la moitié de son existence quand la sentence est tombée. Neuf ans durant qui semblèrent n'être rien d'autre qu'une éternité, oui, il avait plus que payé. « Je me suis battu, beaucoup. Je … Tu vois, j'avais cette … Cette bête sombre au fond de moi qui me bouffait de l'intérieur et, c'est le seul truc que j'ai trouvé pour évacuer. J'étais un petit con. J'étais violent. J'ai cassé des nez, des dents, des bras et des jambes et ça me faisait du bien. Tu peux penser ce que tu veux de moi, mais j'ai jamais agressé de pauvres gars innocents, c'était des mecs de gangs rivaux, ou dans des combats clandestins. » La chose l'amusa presque d'y repenser. C'était ça qu'il préférait dans son ancienne vie, les combats dans des cages, à l'époque où on l'acclamait quand il combattait. À l'époque où il se sentait vivre et utile alors que la merde et les ténèbres l'entouraient. Pour le reste … Ce n'était là qu'une demi-vérité. Même si on n'était jamais remonté jusqu'à lui pour cela, il avait aussi fait office de mercenaire pour les Niños, c'était jamais joli à voir mais, jamais il n'était question de punir un pauvre gars qui n'avait rien fait. Jamais. « Il y a un monde entre se battre, et tuer des gens. Je pensais que tu avais un peu plus de confiance en moi, ou au moins que tu me connaissais mieux que ça. »
Peut-être était-ce violent, brutal, direct et injuste mais, au fond, Amos avait toujours été un bon garçon. Il aidait sa mère du mieux qu'il le pouvait, faisait tout pour la rendre fier et était poli et courtois, la plupart du temps. Certes, il avait fait des conneries, un tas mais s'il existait bien une vie après la mort et que sa chère mère apprenait qu'il avait tué quelqu'un, elle aurait l'éternité pour lui montrer sa tristesse et son dégoût. Bientôt, Hope lui fit de nouvelles remontrances, ainsi qu'une mise en garde, avant de lui expliquer qu'il y avait bien d'autres voies que celle qu'il empruntait, chose qui le fit doucement rire. « Ah ? Et lesquels ? J'ai même pas réussi à me faire embaucher pour livrer des journaux ou nettoyer les chiottes d'un supermarché, parce que je sors de taule. C'est bien mignon la justice, vous nous gardez au chaud pendant des années, pour nous punir mais, dès qu'on a payé, plus rien à foutre de nous hein ? Ils savent bien les gars, en-haut, qu'on va pas trouver de boulot et que la plupart des gars replongent parce qu'il faut bien manger » À nouveau un rire, gras, avant de la pointer du doigt. « Tu penses que j'suis une merde. T'as raison, je suis un déchet, inutile et j'sais rien faire de mes dix doigts et j'peux t'assurer que les programmes d'éducation et de réinsertion, tout ça … Tout ça, ça sert à rien putain. Qui tu veux que j'aille voir hein ? Qui tu veux que je retrouve à part eux ? La plupart des gens ne savaient pas que j'existais avant que j'aille en prison, ça n'a pas changé. Tiens, regarde. » S'approchant d'elle, d'un air de défi, il ouvrit ses mains devant elle, paumes vers le sol. « Pas une fois je me suis battu depuis que je suis sorti. Pourtant, je suis avec eux. On passe juste notre temps à parler, à boire et à manger des merdes. Tu penses vraiment que si j'avais repris les conneries, je passerais mon temps à me demander où j'allais m'pieuter le soir venu ? Non, j'aurais des billets et je pourrais vivre. J'essaie de me tenir loin de toutes ses conneries. Ils peuvent te dégoûter tant que tu veux, ça reste ma seule famille. Qui est venu me voir, régulièrement quand j'étais là bas ? Qui m'envoyait de la bouffe ou de la lecture ? Qui est venu me chercher quand on m'a lâché sur le parking ? Tu sais quoi ? Tiens. » Retournant ses mains pour serrer les poings, Amos croisa ses poignets. « Arrête-moi maintenant. Au moins j'aurais un lit et de la bouffe tous les jours. De la bouffe pourrie, mais de la bouffe. J'ai beau n'être qu'une merde, je suis capable de comprendre que neuf ans c'est long. J'suis peut-être qu'un con, mais je comprends bien que ma vie est déjà foutue, quoi que je fasse. Que j'ai paumé les années essentielles parce que j'ai déconné. Alors, vas-y, renvoies moi là-bas. Au point où j'en suis, si je reprends dix ans, ça changera plus grand chose. Puis, le bon point, c'est que quand j'aurais 40 piges, ma famille aura tellement changé que je connaîtrais plus personne. Je pourrais plus traîner avec eux. Un bon plan non ? »
Hope était énervée. Elle qui gérait si bien ses émotions habituellement semblait se retrouver sans aucune barrière face à son ami d’enfance perdu de vue depuis des années. La jeune femme lui en voulait de traîner avec ses ordures de la pire espèce qui lui avait pris son père. Pire, elle lui en voulait de jouer au mec débile lorsqu’elle savait à quel point le beau brun avait du potentiel, des capacités, et qu’il n’en faisait rien se laissant pourrir dans un coin en ne cessant de se morfondre. Celui qui lui faisait face semblait tout pataud, sans aucune répartie, se confondant encore et encore en excuses. Il avait tenté vainement de détourner la conversation sur le fait que le coin pouvait être dangereux, chose qu’elle savait parfaitement, rôdant dans le coin depuis près d’une semaine maintenant. Ses excuses se répétaient encore et encore, énervant plus la brune que cela ne l’apaisait. Il s’excusait pour la faute d’autres, cela n’avait aucun sens, cela ne valait rien aux yeux de la lieutenante. Dans le fond, si elle n’en était pas encore consciente, ce qu’elle recherchait, c’était des excuses pour ses erreurs à lui et les siennes. Il n’avait pas su prendre cette main tendue qu’elle avait tenté de lui donner. Et lorsqu’elle avait eu besoin de soutien, la belle s’était retrouvée seule. La solitude n’avait jamais été aussi amère qu’au moment où elle avait perdu ses deux parents en deux mois de temps, se retrouvant seule et abandonnée. Elle s’était refermée sur elle-même, bridant ses sentiments, s’immunisant contre les contacts humains à venir. Cette souffrance elle ne voulait plus jamais y avoir à faire. Et pourtant, ce soir, c’était comme si le coffret où ses sentiments avaient été contenus jusque là venait de s’ouvrir avec violence. Ce n’était même pas question qu’il s’agisse de mecs instables, à vrai dire elle n’en savait rien. Le braqueur pouvait très bien avoir perdu le contrôle de ses émotions, avoir paniqué et tiré par réflexe.
Seulement elle ne faisait pas face au meurtrier de son père, elle faisait face à Amos, qui ne cessait de s’excuser et qui prononça une toute petite phrase qui se révéla être du sel sur une plaie ouverte. Ses mots l’avaient atteint mais d’une façon à laquelle elle ne s’y attendait pas de toute évidence. Si la jeune femme restait d’aplomb, c’était bien malgré le chamboulement interne qu’elle vivait. Du point de vue du beau brun, ses erreurs étaient derrière lui puisqu’il en avait payé le prix fort en sacrifiant neuf ans de sa vie derrière les barreaux. Mais la vie ce n’était pas ça, ce n’était pas si simple. A quoi bon moisir en cellule si c’était pour refaire les mêmes erreurs dès sa libération ? L’entendre parler de ce qu’il avait fait, ce qu’elle avait lu dans son casier, écouter les mots qu’il avait choisi pour décrire cela de son point de vue n’était absolument pas agréable. Qu’il se batte était justifié à ses yeux par son besoin de violence et le fait qu’il ne s’en prenait qu’à des gens qui n’étaient pas innocents. Mais la vie ne se résumait pas à un côté blanc et un côté noir. La vie était composée d’une infinité de nuances et le jeune homme semblait l’avoir totalement oublié. Reprenant de plus bel, il finit par franchir une ligne qui donna envie à Hope de sortir de ses gonds. Il lui faisait la morale comme si elle ne savait pas de quoi il parlait, qu’elle ne connaissait pas la vie qu’il menait. Si la brune ne s’était jamais laissée couler aussi bas, elle voyait les impacts de ce monde pourri tous les jours sur les gens en manque de chance et qui n’arrivaient pas à se rattraper à quoi que ce soit. Certains n’avaient aucune chance qui leur était donné. Lui en avait eu une, et elle s’en voulait toujours autant de ne pas avoir insisté pour le garder de son côté au lieu de le laisser dériver à sa propre perte. Malgré la différence de taille, elle se rapprocha légèrement, un air menaçant sur le visage.
Pas de problèmes que tu dis ? Il n’y a pas un monde entre se battre et tuer Amos. Au contraire, on utilise plus cette expression pour l’amour et la haine. Mais la frontière entre se battre et tuer est mince, très mince. Un soupçon de panique, un instinct de violence, une peur, un rien peut pousser à franchir cette limite, rien qu’un pas. Je n’ai pour autant pas dit que tu étais un tueur. Mais rester avec les Ninos ne t’éloignera pas de cette possibilité, bien au contraire. Et justement, je pensais te connaître. Mais le Amos que j’ai connu ne se serait pas laissé mourir à petit feu de la sorte en sombrant dans ce genre de choses. Ils l’ont tous mérité que tu dis, au nom de quoi, de ton chef de gang ? Je ne savais pas qu’un seul homme pouvait avoir la science infuse.
C’est à ce moment qu’elle lui tendit une nouvelle perche, comme une dernière chance. C’était à son tour à lui de s’énerver et de laisser ses mots fuser plus vite que ses pensées. Malgré sa propre fureur, l’une des phrases d’Amos l’atteignit en plein coeur, laissant la surprise et la douleur traversaient son regard le temps d’un instant. Réduisant à nouveau l’écart entre eux de son fait cette fois, ils n’étaient plus qu’à un demi mètre l’un de l’autre. La tête relevée pour river ses yeux sapphires dans les prunelles azurées de son interlocuteur, elle continuait de l’écouter. Le savoir à la rue lui faisait mal. Mais cela lui faisait encore plus mal de l’entendre parler des Ninos comme s’ils étaient sa famille et qu’il pouvait compter sur eux. Etait-il aussi naïf pour croire que cela durerait sans qu’il remette les mains dans leur merde ? Il ne s’était pas battu depuis trois jours et quoi ? Cela voulait forcément dire qu’il le ferait pas au cours des trois prochains jours, ni des trois prochaines semaines ou des trois prochains mois ? Hope restait très attentive à tout ce qu’il pouvait lui dire, sentant ce besoin de déverser son venin, sa rage. Le voyant serrer les poings, la lieutenante commençait à se demander s’il allait oser la frapper. Il avait tout intérêt à s’attendre à ce qu’elle réagisse. Mais non au lieu de ça, il lui dit écarquiller les yeux, lui demandant de lui passer les menottes immédiatement ce qui lui permettrait d’avoir un lit au chaud et de quoi manger. Plus il en ajoutait et plus les nerfs de la brune était à vif. Il partait battu d’avance, comme à l’époque. Amos avait déjà baissé les bras, il avait beau dire qu’elle le prenait pour un déchet, une merde, un con. Tous ces noms d’oiseaux, c’était lui qui se les infligeaient à lui-même. Une première inspiration pour garder son calme, puis une seconde, mais les mots de son vieil ami s’insinuaient dans son être faisant remonter à la surface cette rage, cette douleur d’être seule et de ne pas savoir comment s’en tirer qu’elle connaissait si bien. Les derniers mots, vaine tentative d’humour ou ticket gagnant pour la faire exploser, la firent vriller. Sa main partit à une rapidité pour venir claquer la joue gauche de son interlocuteur. Pas d’excuse, pas de second coup, immobile comme une statue, respirant rapidement sous le coup de la colère, la lieutenant avait les yeux brillants sous l’effet des émotions. S’il voulait s’énerver, elle aussi pouvait devenir enragée.
C’est exactement parce que je sais que tu n’es pas un déchet mais que tu vaux bien mieux que ça que je prends la peine d’avoir cette conversation avec toi. Tu as déjà baissé les bras une fois, c’est ce qui t’as mené à faire neuf ans derrière des barreaux. Crois-tu vraiment que les Ninos vont te laisser en dehors de leur histoire. BORDEL AMOS TU SAIS RÉFLÉCHIR ALORS FAIS LE ! Trouve toi une chose à laquelle te raccrocher, une chose qui sera bien pour toi, et cramponnes toi à ça. Tu sais ne rien lâcher lors d’un combat, alors mets cette expérience à ton service et non au service des Ninos pour te sortir de là. Que ça soit une personne, un objectif, un sentiment, quoi que ce soit. Mais pas eux Amos, pas le gang ni aucun de ses membres. Un canapé où dormir le temps d’obtenir un emploi ça se trouve. Tu as eu quelques refus donc tu baisses déjà les bras. C’est ta persévérance qui fera que quelqu’un te donnera ta chance, ta persévérance et ta volonté d’avancer, de mieux faire. Et ça, personne ne peut le faire pour toi.
Le regard brûlant, elle finit par faire redescendre un peu la rage en elle. Hope était à deux doigts de lui proposer le sien de canapé, s’il lui montrait un minimum de motivation. Mais avait-il encore ça en lui ? N’allait-elle pas regretter de le laisser revenir dans sa vie au risque de ressentir cette douleur pesante et étouffante à longueur de journée ?
♆Re: (Terminé) Amères retrouvailles Ven 30 Aoû 2019 - 2:34
« Amères Retrouvailles »
Hope & Amos
Dire que Hope était énervée relevait du doux euphémisme. En effet, la belle semblait à deux doigts de lui bondir dessus pour le déchiqueter, sans la moindre retenue. Elle avait changé, énormément et, pas seulement physiquement. D'aussi loin qu'il se souvienne, Amos n'arrivait pas à se souvenir de la moindre fois où il avait vu cette amie d'enfance dans un état similaire. Pourquoi tant de colère ? Pourquoi si peu de contrôle de soi ? Ils avaient été proches, il y a longtemps. Elle n'avait pas réussi à l'aider, lui avait sombré du côté obscur, ne s'éloignant que plus encore d'elle. Alors pourquoi tant d'intérêt pour lui ? Pourquoi être tant touchée par sa situation, par ses mots et ses gestes ? Pour l'écrasante majorité de la population, il n'était rien, il n'était personne. Une simple ombre dans le paysage qu'on refusait de voir et, cela, il l'avait mérité. Contrairement à de nombreuses personnes qui partageait son sort, ceux qu'un divorce, ou une succession de malheurs avaient tout pris, ou encore les vétérans qui, avaient beau eu se battre pour leur pays et revenir transformés, se retrouvaient sans le moindre sous, à la rue, à vivre comme un moins que rien. De tout ces gens, pourquoi voudrait-on s'intéresser à quelqu'un comme lui après tout ? Il n'y avait aucune raison de le voir, de le remarquer et encore moins de lui tendre la main. La policière avait sûrement bien des choses plus intéressantes, ou utiles à faire alors pourquoi ? Était-ce une espèce de remord ? Un reste de leur relation qui avait eu lieu dans une autre vie ? Peut-être. Il n'en savait rien. Il ne méritait pas pareille attention.
Bientôt, Amos se lança dans un monologue, évoquant ce qui l'avait envoyé à l'ombre, mais aussi des actes violentes qu'il avait commis, qui, selon lui, étaient souvent une bonne chose. Tant pour évacuer cette haine, que pour le bien de certains. Tout comme il n'avait jamais franchi cette immense ligne qui séparait la violence du meurtre. Tout cela ne sembla guère convaincre son interlocutrice qui, de plus en plus énervée s'approcha dangereusement de lui, lui offrant ainsi la possibilité de l'observer de plus près, se perdant dans ses jolis yeux tout en souriant bêtement. Ses propos, étaient peu joyeux, lui faisant une fois de plus la morale avant de parler de Léandra qui, selon elle, était un homme. Chose qui l'amusa beaucoup. Joyeusement, Amos repris la parole en agitant son index en direction de la demoiselle. « Oui, je parle d'enfoirés que ta justice ne peut pas chopper. Ces putains de fils de chien qui effraient suffisamment les autres pour que personne ne porte plainte. Je parle de violeur, de connards qui tabassent leur femmes et leurs enfants tous les soirs parce qu'ils ont passés une salle journée. Je parle des connards qui s'en prennent aux petits vieux sans défense, pour piller les économies d'une vie, ou pire, des souvenirs de proches. Y'a aussi ces gars sans couilles qui filent des flingues à des gamins, qui veulent faire comme des grands, pour faire leur sale boulot. » Un petit sourire satisfait illumina son visage, avant de continuer de plus belle. « Notre chef, il n'a rien à voir là-dedans. Pas besoin de super-pouvoirs pour comprendre ça. Moi j'ai une question pour toi. Y'en a combien des flics qui sont racistes à en crever hein ? Prêt à flinguer le pauvre petit gars noir qui vient les voir en courant, apeuré ? Y'en a combien qui cherchent même pas à comprendre les immigrés, parce que la race américaine et toutes ces conneries ? Allez, tu sais bien que la justice de ce pays elle est foireuse. »
Fronçant le nez nerveusement, il se fit la remarque que ces mots pouvaient sembler signifier qu'il se cherchait des excuses. Mais non, ces années de prison, il les avait mérité et ça, il ne le nierait pas. « La plupart du groupe a grandi dans le coin alors, quand quelqu'un a un problème, on règle ça entre nous. On est pas des saints, c'est pas la meilleure solution, y'a eu des dérapages mais au moins on agit. La police en a rien à foutre quand une mère de famille immigrée se fait tabasser à mort, alors faut bien quelqu'un pour s'en préoccuper. » Certes, il ne s'agissait-là que d'une partie des missions de mercenariat qu'obtenaient les Niños, mais c'était quelque chose qui le rendait fier, d'une certaine façon. Il savait bien que, ce n'était pas forcément une bonne chose mais, quelque part, c'était jouissif de massacrer ce genre de gars. « Pour l'reste … C'est une limite que j'ai jamais franchit et que je franchirai jamais. Tabasser et briser un homme, c'est quelque chose. On s'attaque à lui. Le tuer, on s'attaque aux autres, à son entourage, à ceux qui n'ont rien mérités. Tous ces enfoirés ont des relations. J'ai toujours gardé cette petite étincelle de lucidité. »
Bien vite, les mots d'Amos eurent raison de la patience de la policière qui, à bout de force, finit par le gifler violemment, avec un regard noir. Qu'avait-il dit de si terrible pour mériter pareille réaction ? N'avait-il pas raison, dans le fond ? Le monde ne se porterait pas pire sans lui. Le monde ne savait même pas qu'il existait alors, une nouvelle décennie en prison ne changerait rien et, il ne serait pas avec les Niños pendant ce temps et, certainement après. Se caressant doucement la joue rougie par le coup, le jeune homme rit doucement. « Et c'est moi le violent hein ? » Un nouveau rire, avant qu'il ne la pointe du doigt, plus sérieusement. « Je t'aime bien, sincèrement. J'oublierai jamais ce que tu as fait quand j'étais gosse, alors je ne te le rendrai pas. Mais, j'aimerais beaucoup que tu recommences pas ce genre de choses. » Suite à quoi, la brunette lui refit la morale, en lui disant, globalement, de se sortir les doigts du cul et de persévérer. Ses derniers arguments le firent doucement rigoler. « On vit pas dans le même monde, en fait. » Continuant de rire doucement, sa main vint gratter sa barbe naissante. « Tu sais comment ça sonne, persévérance, dans la bouche d'un connard plein de thune ? Harcèlement. Qui on va croire, à ton avis, entre le chef d'entreprise et la petite merde qui sort de prison, affilié à un gang ? Le monde n'est pas aussi rose que ce que tu vois. J'aimerais … Sincèrement, voir le monde comme toi, mais la vérité est différente. Les gens ne veulent pas de problèmes, ne veulent pas prendre de risque. Y'a des magasins, où j'ai relancé deux-trois fois, on m'a foutu à la morte, me menaçant d'appeler la police. Police qui m'auraient sûrement refoutu au trou d'ailleurs. » Finissant ses mots sur un long soupir, Amos se félicita d'ailleurs d'avoir gardé son calme dans ces situations, malgré ce vigile prétentieux et un peu trop violent pour la situation. Oh, il aurait pu lui briser les deux genoux avant de s'occuper de ces dents mais, le directeur avait son nom et tout le reste. « Et puis bon, c'est bien mignon tout ça. Mais un objectif ? Un sentiment ? Une personne ? Genre quoi ? Toi ? » Haussant successivement et rapidement ses sourcils, le sans-abris finit par rire doucement avant de reprendre. « Non, y'a rien. Rien sauf eux. Tu sais, j'suis conscient de ce que ça implique mais, ils sont plus ou moins tout ce que j'ai. La plupart d'entre eux comprennent, l'envie de se ranger. J'vais pas te mentir, j'ai quelques bons potes et même le chef qu'aimeraient bien que je reprenne mais voilà, c'est comme ça. J'vais même te dire, y'en a quelques uns qui fouillent dans leur contact pour m'aider à trouver un taff. Un truc légal, sécurité sociale, mutuelle et toutes ces conneries. »
Âge et date de naissance : 31 ans - 19/07/1988 Métier/occupation : Lieutenant de police Cible touchée par Cupidon : Célibataire
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♆Re: (Terminé) Amères retrouvailles Sam 31 Aoû 2019 - 10:44
Amères retrouvailles
Amos continuait d’être dans sa bulle, dans son univers tout triste, sans porte de sortie. A croire qu’il était bloqué dans un univers parallèle où seuls les mauvais côtés de la vie avaient leur place. C’était triste, cela faisait mal de constater à quel point son manque de ferveur à sortir son ami de la merde l’avait poussé à s’y enfoncer complètement. La culpabilité l’avait rongé toutes ses années, mais cela était pire à présent qu’elle se retrouvait face à face avec lui. Son discours était compréhensible mais également injuste, tout comme le sien à vrai dire. Elle reportait sa culpabilité sur lui, le rendant presque fautif d’une faute qu’elle avait commise. Cette faute, elle se l’était reprochée dès le début, constatant l’absence du beau brun du jour au lendemain en cours, se retrouvant seule. Mais cela n’était rien face à la solitude qui l’avait envahi à la perte de ses parents. Elle lui en avait voulu au début d’être absent. Elle lui en avait voulu de ne pas être là pour la soutenir lorsqu’elle en avait eu le plus besoin. La tristesse et la souffrance faisant ressortir un peu d’égoïsme chez la demoiselle, elle avait fini par réaliser à quel point sa réaction était injuste. La seule et unique responsable du destin d’Amos, en dehors de lui-même, c’était elle. La jeune femme n’avait pas été assez convaincante, assez insistante pour aider le garçon à garder la tête hors de l’eau. Si elle ne s’en était pas rendue compte à l’époque, elle savait à présent qu’elle avait voulu être sa bouée de sauvetage, ne supportant pas de le voir sombrer. Malheureusement, la révélation de la maladie de sa mère et le divorce de ses parents ne lui avaient pas permis d’être suffisamment solide pour servir de rocher au jeune homme.
Si Hope avait bien une qualité, c’était son calme, sa façon de relativiser devant le danger ou les problèmes tout en restant maître d’elle-même. Cela n’était ce soir là absolument pas le cas. Il avait ce don pour la faire sortir de ses gonds en quelques paroles seulement qui était impressionnant et surtout surprenant, surtout après les années qui avaient défilés. Le sujet Amos Holden était bien trop sensible dans le coeur de la brune, bien plus qu’elle n’aurait pu le croire avant de se retrouver face à lui. Elle ne pouvait nier les dires de son vieil ami. La brune s’était bien rendu compte avec le temps des nombreuses failles du système. Mais ce n’était pas en ne l’utilisant pas qu’il allait être amélioré. Les exemples qu’il citait étaient compréhensibles mais d’un autre côté, avait-il eu toujours les preuves des crimes commis par ces derniers ou se fiait-il aveuglément à son chef de gang pour savoir sur qui il allait pouvoir se défouler ?
Tu peux pas mettre tout le monde dans le même panier comme ça Amos ! si tout le monde agissait de la sorte ça serait pire ! Et puis je sais parfaitement que le gang des Ninos ne sont pas une bande de justiciers avec une conscience, tu me feras pas avaler ça.
La belle se retint de dire qu’elle ne l’avait pas fait pour lui, c’était pour cela qu’elle était là ce soir face à lui. Les mots du beau brun faisait monter la pression en elle, la poussait à cran. C’était une tête de mule qui ne voulait rien entendre de ce qu’elle lui disait. Et finalement, cela fut la goutte d’eau qui transforma son regard en un noir enragé tandis que sa main partit instinctivement en direction de la joue du garçon. Le bruit fut impressionnant, laissant une marque qui prit une teinte rouge petit à petit. Imaginer qu’il puisse réellement penser que cela soit une solution de gâcher sa vie ainsi alors qu’il pourrait faire bien mieux. Le geste de Amos montra qu’elle n’y était pas allée de main morte alors qu’il se mit à rire de manière cruelle, réduisant son geste à néant. Sa moquerie, son sourire et ses paroles qui semblaient vides de sens cherchaient à la mettre plus bas que terre. Il la menaça rapidement, cherchant à lui faire comprendre qu’elle n’avait pas intérêt à recommencer. Mais à quoi bon au vue de l’impact du premier essai ? Quoi qu’elle dise ou fasse, rien ne semblait atteindre le beau brun derrière sa carapace de membre de gang. Puis une nouvelle remarque tomba, une vérité qu’elle ne pouvait contester. Il était incapable de se projeter en dehors de ses ténèbres. Malgré la morale qu’elle lui faisait pour essayer de le secouer, rien n’y faisait. Le jeune homme se moquait éperdument des paroles de la belle. Il ne cessait de sortir des exemples plus atroces les uns que les autres, ne se focalisant que sur le mauvais qu’il voyait en l’être humain dans son quotidien. Puis, alors qu’elle avait tenté de lui faire comprendre qu’il ne lui fallait qu’une chose à laquelle s’accrocher, Amos eut l’idée de la prendre elle comme exemple, continuant de faire tomber ses barrière, éteignant la colère qui animait son regard pour qu’elle puisse laisser la place à la souffrance et aux nombreux regrets qui la hantaient. Son rire était un couteau dans le dos qu’on remuait, du sel sur une plaie béante. Il se jouait d’elle, se moquait bien de ce qu’elle pourrait dire ou faire à cet instant, semblait juste prendre plaisir à faire ressortir ce mal qui l’habitait et la rongeait depuis des années. Il semblait qu’il était bel et bien trop tard pour rattraper ce qu’elle n’avait su faire quelques années auparavant. Son choix était fait. Le jeune homme ne voyait que les Ninos pour l’aider et se battre seule contre une armée était un combat perdu d’avance.
Si tel est ton choix ...
Reculant d’un pas puis un second, Hope reprit :
Les menaces n’ont jamais marché sur moi Amos. Mais je ne recommencerais pas étant donné qu’à priori tu ne veux pas qu’on te remette les idées en place … J’aurais essayé même si je me doutais qu’il était trop tard. Je n’ai pas su faire le nécessaire il y a des années et c’est comme ça, on ne peut pas changer le passé. Malgré tes mauvais choix peut être sauras-tu t’en sortir. Je ne pourrais pas être celle à qui tu te rattaches vu ta façon de penser et de voir ce que je peux représenter. Fais en sorte de pas te faire à nouveau embarquer, y en a bien d’autres qui le méritent avant toi. Je n’ai jamais pu t’aider, il faut croire que ce n’est pas différent aujourd’hui de quand on était au lycée. Bonne soirée.
Et sur ses mots, la lieutenante tourna les talons, faisant en sorte de s’éloigner au plus vite. La vue d’un de ses plus gros échecs dans la vie ne cessait de lui remuer l’estomac tout en lui faisant mal à l’intérieur. Elle regrettait vraiment de ne pas avoir su retenir Amos plusieurs années auparavant et c’était un poids qu’elle allait porter pour le reste de sa vie.
♆Re: (Terminé) Amères retrouvailles Ven 6 Sep 2019 - 3:28
« Amères Retrouvailles »
Hope & Amos
Les mots de la policière le firent doucement rire. Cela aurait pu l'amuser, énormément mais, de part la situation qui semblait être tendue, Amos préféra tout faire pour cacher cela, du mieux qu'il pouvait. Ne pas mettre tout le monde dans le même panier ? N'était-ce pas ce qu'elle faisait depuis le début de leur conversation avec les Niños ? Ne partait-elle pas justement du principe que tous étaient des criminels qu'il fallait éviter comme la peste ? Des meurtriers ? Des gens violents prêts à tout pour leur chef, ou encore les pires fréquentations possibles ou inimaginables ? Très certainement. Du moins, c'est ce que les mots de Hope laissaient penser depuis que tout deux s'étaient retrouvés. Au fond, notre ami comprenait cette rancœur et ces à priori Si son père s'était fait tuer par l'un d'eux, ne pas éprouver de tels sentiments négatifs à leur encontre serait étrange, au mieux. Irréaliste, au pire. La vérité, c'est qu'elle aurait été perçue comme un ange, tout simplement. Pourtant, elle semblait avoir quelques vagues espoirs concernant son interlocuteur alors, pourquoi d'autres membres du groupes ne pourraient-ils pas bénéficier d'un tel traitement ? « Ne pas mettre tout le monde dans le même panier ? C'est pas ce que tu fais avec les Niños ? Je suis conscient que certains membres étaient … Dangereux, hostile et violents. Beaucoup même. Mais, certains sont des bons gars tu sais. » Un petit sourire plus loin. « Et, j'ai jamais dit qu'on était des anges, ou je sais pas quoi. J'ai fait des conneries, j'en ai conscience. Mais … Certaines choses doivent être faites, peu importe la loi, la justice ou encore les flics. » Se grattant nerveusement la mâchoire, Amos resta silencieux quelques instants, tentant de trouver ses mots, ou au moins une situation qui pourrait lui donner du crédit son point de vue. « Supposons qu'un jour, nous nous recroisons. T'es dans la merde, complet. Un gars qui fait soixante, ou soixante-dix kilos de plus que toi, qui te retient et qui … Hein, voilà. Je dois faire quoi selon toi ? Attendre sagement la police et le regarder faire ? »
La chose l'amusa, illuminant son visage d'un air étrange, comme si son esprit s'était fait fuyant durant un bref moment. « Non, peu importe la loi, j'irais lui péter les genoux et les dents. Pour commencer. » Ses mots se ponctuèrent d'un petit rire sadique. Selon lui, il serait dans son bon droit. Malheureusement, de part son passé, le Niños savait pertinemment qu'il ne savait que trop peu se contrôler, une fois enragé et, il était fort probable que la fin de l'agresseur serait des moins enviables. Ainsi, avec une moue nonchalante, le jeune homme repris, haussant même les épaules. « Je finirais probablement en prison d'ailleurs, mais, c'est pas important. Il y a des choses qui doivent être faites, peu importe le … Reste. » En soupirant longuement, le jeune homme fit tourner son index, au niveau de son visage. « Tu sais, c'était un des rares trucs qui me faisait garder les pieds sur Terre. Me sentir encore … » Son hésitation le fit presque pouffer de rire. « … Humain. Des fois j'étais comme … Je sais pas comment le dire. Comme si cette haine et cette colère contre tout et n'importe quoi prenait le dessus et me faisait perdre tout le reste de vue. Ce genre de trucs ça me faisait comprendre que bah .. Au fond, il restait du bon et que malgré toute la merde que j'ai pu faire à l'époque, de temps en temps, y'avait des bons trucs. Bons trucs que … D'une certaine façon j'aurais pas pu faire si j'avais pas vécu tout le reste. Enfin, je passe pour un con ... »
La conversation continua et s’envenima. Hope semblait de plus en plus en colère et, il semblerait que tout ce que notre ami trouve à lui répondre ne faisait que renforcer sa colère, à chaque fois. Après tout, le jeune homme avait toujours été relativement maladroit et, les mots n'avaient jamais été son point fort, préférant se fier à son instinct, plutôt que de réfléchir à de belles formulations sensées et bien tournées. Malheureusement, l'alcool, avait fini par avoir raison d'une partie de son instinct. Certes, il n'avait pas énormément bu ce soir-là, mais quelques bières suffisaient souvent à tordre légèrement la perception des choses. À cela, il fallait rajouter les sentiments de retrouver une vieille amie et, le fait que la vieille amie en question avait tout ce qu'il fallait pour faire tourner les esprits. Est-ce que cela le rendait plus con encore ? Peut-être. Dans tous les cas, cela lui fit recevoir une belle gifle à laquelle il ne répondit pas, préférant lui demander, de la pire des manières, de ne pas recommencer. Ainsi, après un nouvel échange, la policière abandonna, se recula et s'avoua vaincu, et s'enfoncer violemment, à cause de ce qu'elle considérait comme un échec, pour finalement se retourner et partir, dans un au-revoir. Fronçant les sourcils, étonné, l'ex-prisonnier resta ahuri un bref instant avant de faire quelques foulées rapide et lui attraper le poignet, tout en tirant dessus, d'une manière suffisamment ferme pour la faire se retourner, mais aussi suffisamment tendre pour ne pas lui faire le moindre mal. Une fois nez à nez, le Niños leva les deux mains au niveau de son visage, espérant lui prouver, maladroitement, une fois de plus, qu'il venait en paix. « Je suis … Désolé. L'alcool aide pas, tout comme la fatigue et la faim je ... » Faisant une moue, le jeune homme chercha à nouveau ses mots, espérant trouver une formulation des moins maladroites. « Tu sais, moi je t'aime, vraiment. Enfin, j'veux dire ... » La chose le fit doucement rire avant que sa paume ne vienne frapper plusieurs fois son front. « Dit comme ça, c'est bizarre, désolé. » Un sourire maladroit vint tenter d’apaiser le malaise. « J'suis désolé, mais avec tout … Ça, j'ai un peu de mal à rester vraiment concentré alors … Ne fais pas attention aux doubles-sens …. Bizarre, s'il te plaît. »
Comme s'ils étaient d'inséparables amis, Amos se laissa aller à une petite tape, douce, sur l'épaule, tout en riant joyeusement, pour finalement reprendre. « En dehors de … D'eux, t'es la seule personne qui sache que j'existe encore … Même que j'ai existé. Malgré le fait que je sois du mauvais côté de la barrière, malgré toute les conneries que j'ai pu faire, tu continues à … Je sais pas, voir de bonnes choses en moi. T'es probablement la seule personne, avec ma mère à avoir vu ces choses et … Et puis tu t'inquiètes et t'étais là quand tout est parti en couilles. Non, l'idée même de lever la main sur toi … Ça me donne envie de gerber. Je préfère l'idée de reprendre une balle, plutôt que ça alors … S'il te plaît, je te demande pardon, je suis .. Désolé que t'aies pris ça comme ça. Je sais … Même pas ce que je voulais dire exactement en balançant ça. » Fronçant nerveusement son nez, Amos finit par soupirer, désolé et déçu. Décevoir et presque menacer l'une des rares personne dans son simulacre de vie, c'était une belle idée à la con. « Pour le reste … Je sais pas si on se recroisera. À vrai dire je ... Je mérite même pas que tu t'inquiète pour moi. Par contre, je peux te promettre une chose. Sur tout ce que j'ai ... » Fronçant à nouveau les sourcils, ses yeux se levèrent vers le ciel, avant de rire doucement. « Enfin, j'ai pas grand chose alors … Disons la mémoire de ma mère. Je peux te jurer que je veux changer, sincèrement. Trouver une vie à la con, standard, travailler simplement dans une usine pourrie et avoir un appart miteux. Ça me semble pas mal. Je veux pas retourner là-bas. Je veux pas revivre comme avant, gouverné par cette … Cette bête sombre qui dort au fond de moi. C'est juste que … Il me faut du temps. Juste du temps. Là je … Je profite, tout simplement. Je revois des amis, rien de plus. Mais je veux changer, vraiment. » Il eut un petit sourire en coin, avant de reculer d'un pas. « Je sais bien que ma parole ne vaut rien et, je te demande pas de me faire confiance. Ce serait la pire des saloperies, après tout ça. Non, tout ce que je te demande c'est … Un peu de temps, pour trouver une nouvelle voie, rien de plus. »
Âge et date de naissance : 31 ans - 19/07/1988 Métier/occupation : Lieutenant de police Cible touchée par Cupidon : Célibataire
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♆Re: (Terminé) Amères retrouvailles Ven 6 Sep 2019 - 17:27
Amères retrouvailles
La réponse du beau brun fit apparaître un rictus désagréable sur le visage de Hope, une grimace signifiant qu’elle n’était pas d’accord avec ce qu’il disait. Si elle mettait tout le monde dans le même panier, elle ne serait pas en train de lui parler pour essayer de le tirer vers le haut avant qu’il ne soit définitivement trop tard. Elle ne doutait pas qu’ils y en aient d’autres dans son cas. Mais étant donné la réputation de gang le plus violent de Philadelphie qu’avait le gang des Ninos, la jeune femme restait persuadée qu’il s’agissait d’une petite minorité et que la grande majorité était malheureusement inchangeable. Voyant un petit sourire apparaître sur les lèvres de son vieil ami alors qu’il justifia ses actes par le fait que la loi, la justice ou les flics ne pouvaient pas changer certaines choses, elle ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel. Il était clair que si des personnes continuaient de penser ainsi, elles n’allaient faire que bloquer les avancer potentiellement d’une justice pour tous comme cela était le cas à l’heure actuelle. Mais de toute évidence, elle ne ferait pas changer d’avis Amos, pas ce soir en tout cas et probablement jamais. C’est alors qu’il chercha à la prendre à partie sur un terrain où il aurait déjà dû comprendre que c’était perdu d’avance. Ce qui était sûr, c’est que le monde du jeune homme était teinté de noir et de blanc sans aucune nuance. Levant une fois de plus les yeux au ciel en entendant le sort qu’il réserverait à ce genre d’individu, elle ne se laissa clairement pas démonter, malgré le rire qui donnait presque froid dans le dos de la part de son interlocuteur.
Déjà me prendre moi comme exemple n’est pas le mieux car, contrairement à ce que tu as l’air de croire, je sais me débrouiller, et même contre des masses.
Après tout, à l’entraînement, la majeure partie de ses adversaires était des hommes faisant une à deux têtes de plus qu’elle est donc au minimum vingt à trente kilos voir jusqu’à soixante pour certains. Reprenant de plus belle, elle poursuivit :
Par ailleurs, la flic que je suis va te répondre que ne rien faire, c’est ne pas porter secours à personne en danger techniquement. Mais il y a une nuance entre venir en aide à une personne en détresse et envoyer celui qui ferait ça à l'hôpital ou pire à la morgue ...
C’est alors qu’Amos commença à lui expliquer ce à quoi il se raccrochait, la façon dont il percevait les choses. Plus il s’exprimait et plus la lieutenante commençait à comprendre à quel point son vieil ami s’était perdu en chemin, s’enfonçant dans les ténèbres de plus en plus, s’en rendant compte sans être à priori capable de faire quoi que ce soit. Son sentiment de culpabilité ne cessa de s’intensifier à chacun de ses mots, se sentant responsable de ne pas l’avoir tiré vers le haut au bon moment, de ne pas avoir suffisamment insisté. Bien sûr qu’elle avait des circonstances atténuantes entre la maladie de sa mère et le divorce éminent de ses parents, mais cela ne justifiait pas à ses yeux le fait d’avoir été une mauvaise amie à l’époque, jamais. La colère visible au fond de ses prunelles se serait presque atténuée voir éteinte s’il n’avait pas repris de plus belle, la faisant perdre pédale et le gifler en espérant que cela lui remette les idées en place. Mais rien n’y faisait et Hope sentait que toute la culpabilité et les regrets qui faisaient à nouveau surface n’allaient pas lui rendre service si elle restait. Elle sentait ses tripes se retourner et les sentiments l’envahir comme jamais, des sentiments qu’elle avait refoulé depuis des années. A tort ou à raison, la brune se sentait responsable de ce qu’il était devenu et ça, rien ne pourrait y changer quoi que ce soit. Déterminée à quitter les lieux, ce n’était sans compter sur la réaction du jeune homme qui ne fut absolument pas celle à laquelle elle aurait pu s’attendre.
Au lieu d’un rire tonitruant et moqueur, elle sentit sa main se refermer sur son poignet, la faisant se retourner rapidement mais sans aucune menace dans son geste. A quelques centimètres l’un de l’autre, alors que la lieutenante ne comprenait guère son petit jeu entre la pourrir pour la voir partir et la retenir de la sorte, elle le vit lever les mains innocemment, comme s’il avait peur qu’elle ne l’attaque suite à son geste. Il s’excusa pour son comportement, précisant quelque chose à laquelle elle n’avait pas songé jusque là. Comment vivait-il depuis qu’il était sorti de prison ? Plongée dans sa réflexion, c’est d’instinct qu’elle écarquilla les yeux en grand à la prononciation de mots qui ne collait pas dans la bouche de celui qui l’avait tant rejeté et critiqué, surtout pas dans cette situation. Et le pire, c’est que le beau brun riait de sa propre bêtise, affichant un sourire gêné qui était bien plus sincère et agréable à voir que les rictus moqueurs auxquels elle avait eu le droit précédemment. Puis il enchaîna sur le fait qu’il était content qu’elle s’inquiète pour lui de toute évidence, la remerciant autant qu’il s’excusait de son comportement. Cette proximité et cette familiarité auraient pu être gênantes si la jeune femme n’était pas autant concentrée sur l’afflux grandissant de la culpabilité en son être. Le laissant débiter son discours, cherchant à rester focalisée sur le timbre de sa voix, Hope sentait ses sentiments la submerger petit à petit, tel un torrent dévastateur qui n’avait cessé de grandir au cours des années où elle s’était refusée tout ça. Sa réaction lui paraissait clairement égoïste, ayant l’impression de s’en vouloir parce qu’elle n’avait eu personne à la mort de ses parents pour la soutenir alors que sa culpabilité venait clairement du constat de ce qu’était devenu son ami en l’absence de plus d’efforts de sa part. Ses promesses étaient touchantes et son sourire réconfortant. Mais alors pourquoi refuser une aide s’il voulait vraiment s’en sortir ? Hope n’avait pas été tendre pour leur retrouvaille, l’un comme l’autre s’était rapidement braqué à vrai dire. Les yeux dans les yeux, ce fut à elle de reprendre la parole alors qu’elle baissa rapidement son regard, fuyant ce contact visuel presque douloureux.
Ce n’est pas à toi de t’excuser Amos. Si j’avais été plus présente à l’époque, tu n’en serais peut être pas là aujourd’hui. J’ai pas su être l’amie dont tu avais besoin à la mort de ta mère.
Reprenant une respiration, maîtrisant ses émotions au mieux même si la douleur de son échec restait vive et bien présente, elle reprit alors qu’elle replongea son regard dans celui du garçon :
C’est pour cela que je veux t’aider et que je n’apprécie pas de te voir y retourner. Je sais que tu vaux mieux que ça et que tu peux t’en tirer, même si ce monde est cruel et que ça ne sera pas facile. Je ...
Hésitante, faire preuve de fébrilité de la sorte n’était pas franchement le genre de la lieutenante distante et sûre d’elle. Il fallait dire que depuis le début de cette rencontre, elle n’agissait absolument pas comme à son habitude.
Si je peux t’aider, d’une quelconque façon, fais le moi savoir s’il te plait ...
C’est alors que le ventre du garçon se mit à gargouiller, comme pour répondre à sa question qui était à la limite de la supplique. Des amis, elle en avait peu aujourd’hui et elle en avait eu peu dans sa vie. Mais si elle n’en n’était pas consciente, c’était le beau brun qui l’avait le plus marqué et qui l’avait le plus connu, ne se laissant plus approcher si facilement depuis le décès de ses parents, de peur de souffrir. Un faible sourire aux lèvres, espérant ne pas non plus le froisser sachant comme certains voyaient la charité comme de la pitié, elle se risqua tout de même à glisser une petite suggestion :
Je peux peut être te payer un repas digne de ce nom ?
Evidemment, elle pouvait l’inviter au kebab ou au fast-food du coin s’il était trop gêné. Elle s’en moquait bien tant que le garçon avalait quelque chose a minima et ne refusait pas d’être aidé rien qu’un peu.
♆Re: (Terminé) Amères retrouvailles Mer 16 Oct 2019 - 23:41
« Amères Retrouvailles »
Hope & Amos
Cette conversation ne menait à rien. Mieux encore, elle ne mènerait certainement à rien, les mots s'échangeaient, partant tous dans un sens différent et, il semblait que ni l'un ni l'autre n'était capable de faire le moindre compromis. Tout deux étaient sûrs d'avoir raisons, certains que leur point de vue était le bon, sans vraiment laisser une chance à la version de leur interlocuteur. Amos avait fait un tas de connerie, il en était conscient, tout en étant certain d'avoir une espèce de bon fond maquillé par un soupçon de justice, celle de la rue. Après tout, selon lui, la police ne se préoccupait que très peu des gens vivant dans les coins un peu craignos de la ville, il semblait préférable de pouvoir compter les uns sur les autres, non ? Hope n'avait pas le même point de vue, sans doutes aveuglée par les lois qu'elle pensait bonnes et équitables. Il était vrai que dans un pays où les dérapages de policiers et les coups de feu injustifiés étant légion, on ne pouvait que se sentir en sécurité lorsqu'ils étaient dans les entourages. Mais non, elle avait raison. Elle voulait avoir raison et se pensait au-dessus du lot, ce qui le fit longuement soupirer. Agitant nerveusement son doigt en sa direction, le tout avec un sourire, presque moqueur, en coin, Amos renchérit. « Ne te pense pas invincible parce que t'as calmé 2-3 petits cons ou que tu maîtrises les gars de ta section qui n'ont rien vécu. » Un petit rire hautain avant de reprendre. « Tu feras quoi le jour où ce genre de gars, ayant une vraie maîtrise et en étant moins con que la moyenne viendra avec l'intention de te tuer ? Ou pire ? Et ces gars là faudrait juste essayer de les arrêter c'est ça ? De les calmer ? De les raisonner ? » Notre homme ne put s'empêcher de rire. « Tu sais, y'a des gens qui raisonnent pas normalement, les mots, ça suffit pas. Faut les briser, vraiment. C'est soit eux, soit nous. Alors … Faut parler leur langue, faire la seule chose qu'ils comprennent, les massacrer. Leur péter un genoux, un tibia, un bras, frapper là où ça fait mal sans aucune pitié. Le truc, c'est qu'il faut accepter que le gars d'en face puisse faire la même chose. » Relevant les épaules accompagné d'une moue nonchalante, le Niños repris doucement. « Pas tout le monde est capable de ce genre de choses et, c'est justement parce que tes potes font pas leur boulot et que les gens agissent pas qu'il y a des gros tarés qui traînent dans les rues. Tuer, ce n'est pas une solution. Les mots ne le sont pas non plus, pour une bonne partie. »
Et puis, petit à petit la conversation s'enflamma. Le jeune homme balança des mots irréfléchis, emporté par la fatigue, l'alcool, la faim et la colère, ne permettant à Hope que de renchérir de plus belle avant que celle-ci ne tente de s'en aller, ce qui lui fit rendre compte qu'il était allé un peu trop loin, pour pas grand chose. La rattrapant timidement, il tenta de s'excuser, d'une manière bien à lui, particulièrement maladroite. Le sens de ses mots pouvait être interprété d'une drôle de manière et, le visage de son interlocutrice lui fit bien comprendre que ses formulations étaient bien trop chaotiques. Alors, tout en se fondant en excuses Amos déballa son sac, tentant d'être le plus clair possible et, contre toute attente, la chose sembla fonctionner. Dans cet amas incessant de mots et d'idées tordues, notre ami semblait avoir parlé de quelque chose qui débloqua un je-ne-sais-quoi chez la belle qui l'adoucit terriblement. Devenant soudainement calme, et silencieuse, la policière laissa tomber ses jolis yeux au sol comme si elle n'osait plus le regarder en face. Qu'avait-il bien pu dire pour susciter pareille réaction ? Il n'en avait pas la moindre idée.
Bientôt, presque honteuse, la demoiselle se laissa aller à quelques excuses, chose qui le mit terriblement mal à l'aise. De quoi s'excusait-elle ? En quoi était-ce sa faute si sa vie à lui était devenu aussi compliquée ? En quoi étai-ce sa faute s'il avait agit comme un con, plus jeune. C'était sa faute à lui s'il était parti en couilles, avait fait un tas de conneries et avait pssé une bonne partie de sa vie en prison. Gêné, l'ex-taulard ne put s'empêcher de froncer les sourcils, sans savoir quoi faire. Et puis, Hope proposa de l'aider, voulant l'aider à se sortir du merdier dans lequel il était et que si elle pouvait faire quelque chose, n'importe quoi, pour lui, il n'avait qu'à lui demander. Cela ne le mit que plus mal à l'aise et, comme si son corps répondait pour lui, un grognement monstre s'échappa de son estomac. Cela le fit doucement rire, tandis que ses joues se teintaient doucement de rouge, terriblement gêné. Ce qu'il redoutait le plus arriva bien vite : son amie d'enfance lui proposa tout naturellement de lui payer à manger. Que faire ? Comment faire ? Sa fierté mal foutue lui intimait de refuser, mais son ventre lui ordonnait d'accepter. Bien entendu, son esprit lui demandait, lui aussi de dire oui. Un peu pour prendre des forces, mais aussi pour passer du temps avec l'une des très rares personnes se préoccupant de lui. Qui sait quand ils pourraient se revoir après ? Qui sait s'ils se reverraient, même.
S’agitant nerveusement dans tous les sens, Amos resta pensif un instant en se grattant la mâchoire, pensant le pour et le contre, avant qu'un nouveau cri de détresse ne s'échappa de son ventre, lui offrant un visage désolé et défait. « Je … Je sais pas quand je pourrais te … Te rendre la pareille c'est ... » Grimaçant nerveusement avant de soupirer longuement, le Niños leva un doigt en sa direction, comme pour interrompre ce qu'elle s'apprêtait à faire. « Je sais bien ce que tu vas dire mais … Je … Je veux pas profiter de la pitié des gens. Je … Je voudrais juste que … Que … Tu sais ? Que ce soit comme … Quelque chose de normal … Chacun son tour et ... » Un nouveau soupir, tout en se grattant nerveusement la tête, gambergeant un instant sans savoir comment formuler ce qu'il avait en tête. « Et .. J'veux pas que ça t'attire de problèmes. C'est que heu … Ils vont dire quoi tes collègues s'ils apprennent que tu … Que tu manges avec quelqu'un comme moi hein ? Puis … Tu dois pas te sentir obligée hein, je … J'ia l'habitude à force, je finirai bien par trouver un truc. »
Âge et date de naissance : 31 ans - 19/07/1988 Métier/occupation : Lieutenant de police Cible touchée par Cupidon : Célibataire
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♆Re: (Terminé) Amères retrouvailles Dim 20 Oct 2019 - 19:14
Amères retrouvailles
La discussion avait réellement été mal engagé. Aucun des deux ne cédaient du terrain aux dires de l’autre. La dureté voir la cruauté qu’elle percevait dans les paroles de son vieil ami ne lui plaisait guère, pire, ça la blessait comme si elle en était la cible directe et non la spectatrice. La jeune femme ne cessait de voir son sentiment de culpabilité prendre de l’ampleur. Elle avait été absente de la vie du beau brun depuis plus de quinze ans. Pour autant, cela ne l’empêchait pas de s’en vouloir. Elle n’avait pas su être là pour lui et ça l’avait rongé, au fond d’elle, au cours des dernières années, encore plus lorsqu’elle avait perdu ses parents. Elle s’était retrouvée à se renfermer sur elle-même, n’arrivant plus à faire confiance à qui que ce soit et pire encore, ne voulant plus ressentir d’attachements pour la moindre personne. Hope appréciait ses collègues mais cela n’allait pas plus loin. Les histoires qu’elle pouvait avoir eu avec certains hommes n’étaient que purement physiques. Elle n’était pas incapable d’éprouver un quelconque sentiment d’amour, que cela soit familial, amical ou bien l’amour le vrai. Elle se refusait simplement d’accéder à ce genre d’émotions qui ouvrait également la porte des regrets, de la souffrance et de la douleur. Volontairement ou involontairement, l’homme était responsable de sa propre destruction. La perte d’Amos puis de ses parents à tour de rôle lui avaient fait comprendre à quel point la souffrance que les relations humaines pouvait apporter à une âme était importante et douloureuse. Seulement elle s’était relevée depuis, du moins c’est ce qu’elle pensait. Mais revoir son ami d’enfance, se prendre le bec avec lui jusqu’à se retrouver dans une étrange proximité à s’excuser à tour de rôle lui rappelait à quel point ses regrets étaient toujours présents, enfouis au plus profond de son être.
Si elle sentait que l’ex-détenu prenait sa façon d’agir un peu pour de la pitié, la brune était incapable de lui faire comprendre à quel point il se trompait. Ses sentiments commençaient à la submerger, l’obligeant à garder le contrôle au détriment de la parole. Elle s’exprimait plus brièvement avec un ton un poil hésitant et un soupçon de regret dans le timbre de sa voix. Elle faisait tout pour dissimuler son mal être au jeune homme, ne voulant pas être consolée de cette culpabilité qu’elle méritait complètement. Pour autant, n’importe qui qui la connaissait aujourd’hui serait capable de voir à quel point elle agissait différemment de sa façon d’être quotidienne. Voir Amos changer du tout au tout, culpabilisant d’avoir agi de la sorte ne fit qu’augmenter sa propre culpabilité. La lieutenante savait parfaitement qu’il n’était pas conscient de ça. A vrai dire, elle préférait qu’il n’apprenne jamais à quel point elle s’était reprochée le devenir de son vieil ami. Après tout, cela n’apporterait rien du tout. Après s’être excusés à tour de rôle, Hope lui proposa son aide. Elle ne pouvait lui dérouler le tapis rouge mais lui payer un repas décent ou lui offrir son canapé pour la nuit seraient probablement amplement suffisant pour satisfaire son vieil ami. Seulement, si elle se doutait que le jeune homme pourrait être mal à l’aise face à cette proposition, elle ne s’attendait pas à ce que cela soit à ce point. Le rouge qui vint teinter ses joues la fit baisser le regard à nouveau. C’était comme si le temps avait été suspendu, laissant la place à un immense et pesant silence. La jeune femme commençait à croire qu’elle n’aurait pas dû proposer son aide. Si sa culpabilité était déjà bien réelle, le comportement du garçon était en train de la renforcer de manière exponentielle. Peut-être voyait-il les choses de la même manière qu’elle, lui en voulant de se réveiller que quinze années plus tard. Peut-être même qu’il était trop tard, qu’il jugeait sa tentative désespérée pour rattraper l’énorme erreur qu’elle avait commise à l’époque du lycée. Qui sait, peut-être même que le beau brun lui en voulait, qu’il ressentait cet abandon qu’elle lui avait fait subir comme une trahison.
Mais au final, c’est hésitant qu’il sembla accepter, plus gêné par le fait de ne pouvoir lui renvoyer l’ascenseur. La brune ne roulait pas sur l’or, mais elle n’était clairement pas dans le besoin contrairement à lui. Pour autant, elle comprenait que cela puisse être désagréable de se sentir dépendant des autres voir redevable. Ses yeux vinrent trouver ceux de son vieil ami et alors qu’elle allait lui répondre, il l’interrompit d’un geste de la main, tout en poursuivant son intervention. La lueur qui se trouvait dans les yeux de la lieutenante n’avait rien qui laissait croire qu’elle avait pitié d’Amos. Elle comprenait parfaitement sa réaction mais ne pouvait s’empêcher d’avoir mal, de culpabiliser d’autant plus et de regretter qu’il soit en position de penser qu’il puisse s’agir de pitié. Puis vint la remarque suivante qui valut à Hope d’écarquiller les yeux. Comment le beau brun pouvait-il imaginer que cela puisse lui attirer des problèmes ? S’il savait à quel point elle savait ce les attirer toute seule déjà les problèmes. Quelques semaines plus tard, en continuant d’observer les Ninos, elle allait finir séquestrer par un gang adverse. Un demi sourire, reflétant pour grande partie la gêne qu’elle éprouvait, vint ponctuer le visage de la jeune femme.
Peu importe quand, y a pas de date limite. T’auras qu’à me rendre la pareille quand tu le voudras.
Evidemment, le fait de parler de quand il le voudrait était pour éviter d’enfoncer le couteau dans la plaie en parlant de capacité à rembourser ce qu’il semblait voir comme une dette quand la brune, elle, ne voyait là qu’une invitation à manger pour un ami, un vieil ami, enfin celui qui aurait pu rester son ami tout ce temps si elle avait su être une bonne amie quand il en avait eu besoin … Il n’y avait pas à dire, Hope ne cessait de se ronger en son fort intérieur. Et si avant leur retrouvaille cela était déjà le cas, même inconsciemment, avoir Amos en face d’elle réveillait un sentiment bien plus intense et douloureux que celui qui agissait lentement en arrière plan. Leurs pas les menèrent en silence jusqu’au snack du coin où il put commander à emporter. A vrai dire, Hope ne se voyait pas s’installer à table face à lui alors qu’elle ne mangerait pas n’ayant pas faim pour un sous. Le choix qu’il avait fait semblait ravir ses papilles. Reprenant leur marche, elle préférait regarder devant elle que de croiser le regard du jeune homme.
Tu sais, comme de partout, chez les flics y a des bons et des moins bons. Je me moque éperdument de ceux qui pourraient mal voir le fait que je te parle maintenant. L’être humain est programmé pour faire des erreurs. La seule différence d’une personne à l’autre, c’est qu’elle ne commet pas les mêmes erreurs.
Amos s’était laissé sombrer suite au chagrin qui s’était emparé de lui à la mort de sa mère. De son côté, la jeune femme avait commis l’erreur de ne pas être une bonne amie pour une des rares personnes qui comptait pour elle en dehors de ses parents. Chaque erreur apportait son lot de conséquences. Une question la démangeait : Comment comptait-il procéder pour la suite ? Regardant toujours devant elle, la lieutenante songeait évidemment au fait de se trouver un job, se trouver un lieu pour vivre également, tout ça dans le but de pouvoir reprendre une vie normale. Si elle n’avait pas si peu confiance en cet Alfonso, elle aurait bien conseillé à son vieil ami d’aller le voir le gérant du Las Calaveras embauchant les ex-taulards. Mais elle se refusait d’envoyer Amos dans ce qui semblait être un guet-apens. Gardant sa question silencieuse pour elle, ils ne tardèrent pas à se séparer des suites d’un long silence qui était presque devenu gênant. D’un côté, la compagnie du beau brun avait été apaisante, contrairement à ce qui aurait pu être interprété. Malgré ce qu’il avait fait et pourquoi il avait fini en prison, il n’était en rien une menace à ses yeux. Hope était persuadée que jamais il ne pourrait s’en prendre à elle, pas physiquement en tout cas. Cependant, elle ne s’attendait pas à ce que leurs retrouvailles la bousculent à ce point, perturbant la jeune femme jusque dans son sommeil qui fut encore plus agité qu’à son habitude.