L’orage gronde, se rapproche inexorablement. La nuit est déjà tombée sur Philadelphie, et les grilles du zoo du Fairmount Park sont fermées depuis déjà quelques heures. Les animaux sont nerveux, tandis que des éclairs déchirent à une cadence de plus en plus rapide le ciel cobalt. Le tonnerre s’amplifie, et l’atmosphère se charge peu à peu d’azote. La pluie ne tarde guère à suivre, l’odeur de terre mouillée devient omniprésente dans l’enceinte du parc.

Mike Parker est un des agents chargés de la sécurité du zoo la nuit. Par le biais de vidéosurveillances et rondes, il veille avec ses collègues à ce qu’il n’y ait pas d’intrus qui cherchent à pénétrer dans les enclos ou quelconque autre acte malveillant. Sans compter les squatteurs, toxicos et voleurs en tout genre qui pourraient être tentés de dégrader les lieux et déranger les animaux. Le nez sur les écrans, il était en train de manger un sandwich lorsqu’il vit la foudre s’abattre sur l’un des arbres de l’enclos des léopards. « Bah merde alors ! » s’exclama-t-il, la bouche pleine. Incrédule, il vit l’arbre – un magnifique acacia – s’effondrer sur la clôture de l’enclos, endommageant celle-ci. Mike se redressa vivement, s’apercevant de la gravité de la situation. « Putain ! » D’une main tremblante, il se saisit de son talkie, afin d’alerter ses collègues, qui patrouillaient chacun dans un secteur du zoo. « Bordel, les gars ! Faites gaffe ! Vous allez avoir des putains de gros chats aux fesses dans pas longtemps ! » L’appareil grésilla un instant, puis la voix de Ron retentit. « Mec, qu’est ce t’as fumé encore ? J’t’ai déjà dit que le Gitche c’était pas bon pour toi, ha ha ! » Mike serra le talkie tellement fort que le plastique craqua. « Abruti, la foudre a abattu un putain d'arbre dans l’enclos des léopards ! Ils peuvent se barrer !! »

Ron parti en courant chercher les fusils hypodermiques. Chaque minute comptait.





Erlina O’Sullivan est encore à son bureau, achevant du travail en retard, quand un vacarme assourdissant la fit bondir de son siège. Nul doute possible, la foudre venait de frapper quelque part dans le parc. A ce moment là, elle est loin de se douter de ce qui se trame dans le zoo. Jusqu’à ce que son équipe de sécurité l’appelle et l’informe. Personne ne sait où est passé le couple de léopards. La pluie torrentielle et l’obscurité n’aident pas. Chaque homme s’est équipé d’un fusil hypodermique. Il s’agit de neutraliser les félins sans les tuer.






Quelques minutes plus tard, autre appel. Un des léopards – le mâle – est retrouvé. La femelle manque à l’appel. Mais plus grave : une jeune femme est retrouvée grièvement blessée, non loin de l’enclos. Ce qui est fort  regrettable et dramatique, même si elle n’avait rien à faire là à cette heure indue. Erlina se retrouve obligée de prévenir les secours et les forces de l’ordre au vu de la gravité de la situation.



Aaron Zauber est de garde cette nuit-là. Il doit se tenir prêt à décaler à tout instant. Le début d’astreinte est calme. Un peu de bobologie, mais rien d’extraordinaire. Si bien que lorsqu’il reçoit l’appel pour une intervention au zoo, mentionnant des félins en cavale, il croit tout d’abord à une grosse blague de ses collègues. Avant de prendre la mesure de la gravité de la situation. Une femme grièvement blessée, hémorragie externe en perspective, sous l’orage et la pluie diluvienne, avec un prédateur en liberté.



(NB : la jeune femme blessée – qui survivra ou pas, à Aaron de juger, c’est lui le médecin – est en fait une jeune toxico venue là pour se faire un shoot tranquille. De surcroît, elle est dans sa période gothique, et arbore sur elle multiples chaînes, croix et cuirs avec piques… en argent.)





Informations complémentaires :

♆ Le contexte de ce RP aléatoire vous est proposé par @Kaitlyn McKinney. Vous pouvez la MP si un point du contexte vous turlupine.

♆ Le staff n’interviendra pas au cours de ce RP. C’est à présent votre sujet, vous le gérez comme un RP ordinaire.

♆ Si le contexte ne vous inspire pas (ça arrive !), détournez-le pour l’entraîner dans une autre direction. Ou parlez-en ouvertement avec votre partenaire, mais ne l’abandonnez pas.

♆ Par défaut, le premier nom mentionné dans l’en-tête du sujet répond en premier. Vous pouvez naturellement vous accorder sur un ordre différent.

♆ Nous vous souhaitons un bon jeu. Amusez-vous bien !  

Une nouvelle fois, je me retrouve au travail bien après la fermeture du parc. Je sais que certaines personnes se demandent qu'est-ce que je peux prendre pour tenir un rythme assez soutenu. Si seulement ils savaient que je suis née à une époque où l'esclavage était encore en pratique et relativement bien accepté...

Enfin, ma situation est bien mieux depuis que je suis Dagda. Même s'il est vrai que le temps n'est pas forcément l'idéal aujourd'hui à Philadelphie. En passant au temps plutôt pourri, je me dis que c'est plutôt une bonne chose que mon dieu favori ne soit pas un dieu de la météo. Je crois que l'humanité aurait évolué de manière à avoir des branchies si cela avait été le cas : cela aurait été la seule façon pour elle de survivre à un dieu de la météo assez volatile dans ces réactions.

Et avec un sens comique divin, un énorme orage retentit au moment même où je finis ma pensée. J'en tombe de ma chaise à cause du choc. Par chance, je suis seule et ma dignité est encore relativement intacte. Cela dit, j'adresse une petite prière en direction de Dagda, sait-on jamais. Après tout, si on me disait dans l'instant qu'il y est plus ou moins pour quelque chose, je ne serais pas vraiment surprise. Dagda est Dagda.

Mais bon, ce n'est plus lui car je vois débouler dans mon bureau la sécurité paniquée. Des léopards. Dehors. Je n'ai pas le temps d'écarquiller les yeux que je suis déjà dehors, en train de marcher à toute vitesse afin de donner les ordres. L'adrénaline court dans mes veines alors que je suis consciente que je dois garder la situation sous contrôle avant que cela ne dégénère définitivement.

-Bouclez le parc ! Il ne faut pas que les animaux s'échappent en ville, ce serait la panique. Envoyer quelqu'un vérifier si l'orage n'a pas sauté les plombs et vérifier si les caméras les voient. Et il faut quelqu'un avec un extincteur pour aller voir si l'orage n'a pas lancé un début d'incendie !

Mes ordres ne souffrent d'aucunes contestations. Mieux, la sécurité semble même soulager d'avoir quelqu'un qui prend en charge la situation. En même temps, c'est mon job que de gérer ce genre de chose.

Si j'envisage pendant quelques instants de ne pas communiquer à l'extérieur sur ce qui se passe, un développement m'empêche de le faire. On apprend rapidement que si on a retrouvé une bête, on en a non seulement une manquante mais une blessée grave par-dessus le marché. Désormais, je n'ai plus le choix, je dois prévenir les personnes compétentes. Avant de prendre le téléphone, je leur donne un dernier ordre :

-Vérifier que les autres animaux sont bien là où ils doivent être.

J'appelle en priorité les secours. J'essaye de donner un maximum d'informations en étant le plus direct possible. Néanmoins, j'ai bien senti le choc quand je lui ai dit que l'origine était une panthère. J'ai donc dû utilisé de ma grosse voix pour les contraindre à envoyer ambulance avec sirène fissa. Cela a été pareil avec la police. En quoi est-ce étrange d'avoir un animal qui s'échappe ? Oui, c'est exotique mais je ne crois pas qu'on fasse autant de chichi en Alaska lorsqu'il y a des ours en ville.

En tout cas, heureusement que les secours ont été un peu moins long à convaincre. Et quelque part, je me dis que j'ai bien fait d'appeler avant les secours car, autrement, je crois que cela aurait été uniquement pour faire le constat de décès. Lorsque je viens au niveau des secours déjà présents, je n'ai pas besoin de jouer beaucoup des coudes pour parvenir au niveau des médecins.

-Je suis Mme O'Sullivan, la directrice du parc. Elle va s'en sortir ?

Droit au but. Si j'ai appris deux ou trois trucs au cours des siècles en guise de médecine, je n'ai pas besoin de ça pour dire que cela semble mal engagé au vu du sang qu'il y a autour.

-Smith ! Venez ici avec un fusil !

Pas que je compte faire abattre la blessée. En revanche, l'animal pouvant être imprévisible à cause de la peur, il n'aurait aucun scrupule à nous attaquer à nouveau. Le seul avantage à cette aggravation de la situation est qu'on aurait déjà un médecin ou deux sur place. Mais si on pouvait éviter d'en arriver là, ce serait fortement sympathique.

Chassé croisé


Par il ne savait quel miracle, il avait pu se permettre une petite sieste pendant sa garde. Il gardait bien évidemment son bipper non loin de lui ; il savait garder ces sommeils légers, à l’affût du moindre bruit suspect : brancard déplacé précipitamment, cris, pleurs, etc. Son interne était avec lui de plusieurs plusieurs mois également, et il avait donc toute confiance en elle : sa sieste était donc paisible… Jusqu’à ce que sonne le téléphone : une urgence, une panthère échappée, une gamine en piteux état. L’espace d’un instant, il fut tenté de raccrocher au nez, mais la panique dans la voix de la personne, l’urgence, le fait se raviser. Il nota l’adresse et toutes les infos utiles tout en sortant d’un pas vif de la salle de pause, rejoignant l’ambulance et le personnel attaché, et ils mirent les voiles en moins de temps qu’il ne fallait pour le dire vers le Fairmount Park.

Les sirènes venaient à peine de se taire qu’ils avaient déjà mis pied à terre. Un brancardier suivait le médecin, guère rassuré quant à la situation. Aaron était lui d’un calme olympien (ce qui était tout de même un comble) : il en avait vu d’autres, et alors qu’ils remontaient les allées en suivant un employé de la sécurité, il ne put s’empêcher d’avoir des souvenirs remontant à la surface, des bulles nauséabondes de tranchées boueuses, de champs minés, de claymore fendant les airs. Il accusa le coup, mais sorti de cette « rêverie » en moins d’une seconde : il avait autre chose à faire pour l’heure. Il s’agenouilla auprès de la victime, inconsciente. Elle semblait avoir perdu une quantité honorable de sang, mais respirait toujours ; ses blessures ne semblaient pas toucher d’artères, heureusement. Il ordonna au brancardier de faire pression avec des compresses sur les blessures au ventre de la fille, et continua son examen. Sans lever la tête, il répondit à la nouvelle arrivante :

- Dr. Zauber. Je vais faire en sorte que ça soit le cas.

Comme souvent, il regretta que ses pouvoirs ne soient pas plus efficaces : s’il avait eu un réel pouvoir de soin, il n’y aurait même pas eu à se poser la question. Aaron se demandait souvent comme ses comparses divins pouvaient avoir de tels pouvoir sans passer leur temps à sauver les gens…
Le médecin s’apprêta à déplacer la jeune femme pour pouvoir placer des compresses sur ses plaies, et faire des garrots là où c’était nécessaire, mais quand il posa la main sur le coup de la jeune femme, une odeur de chaire brûlée se dégagea, et il retira précipitamment sa main.

- Merde ! lâcha-t-il entre ses dents – bien qu’il se doutait qu’il avait été entendu. Il leva enfin les yeux de sa patiente, et eut un léger rictus d’excuse. Je vais avoir besoin de vous. Il faudriez que vous lui enleviez tous ses bijoux, si possible en la déplaçant le moins possible.

Il était prêt, si nécessaire, à user de son pouvoir sur elle pour la calmer, si elle commençait à paniquer. Il la regarda droit dans les yeux, et son sourire s’accentua, se faisant plus franc.

- Tout va bien se passer.

Le fait qu’une autre bestiole se balade ne semblait pas lui poser plus de souci que ça. Pour l’heure il avait d’autres chats (haha) à fouetter, bien que le sujet reste dans un coin de son esprit.

Je hoche la tête en direction du docteur Zauber pour lui signifier que j'ai bien compris ce qu'il vient de me dire. Néanmoins, je ne m'attarde pas sur le fait qu'il ait vu mon geste ou non. Du moment que je n'ai pas à devoir expliquer comment un animal avec plein de crocs se soient échappés de son enclos et en ait profité pour croquer un bout d'une madame qui passait plus ou moins par là, il a tout à fait le droit de ne pas voir le geste.

Je me tiens relativement proche pour être parer à toute éventualité mais suffisamment loin pour ne pas le gêner dans sa tâche. Je pense que cela va beaucoup parler dans le parc quant au fait que je suis restée relativement stoïque face à toute cette quantité de sang. J'ai connu une époque où le grand hobby du moment était de faire sauter des têtes des personnes au sang bleu. Cela aide à relativiser pas mal de chose. Néanmoins, je ne vais clairement pas jouée l'orgueilleuse en affirmant que je ne vais pas aller régurgiter mon dernier repas une fois que la situation sera totalement sous contrôle.

Quand j'entends jurer le médecin, je me précipite pour accomplir ses ordres. Je ne les conteste nullement, il doit savoir ce qu'il fait. En revanche, je ne peux m'empêcher de faire une remarque sarcastique lorsqu'il me dit que tout va bien se passer.

-Si on oublie qu'on a un léopard en cavale et une personne en train de pisser le sang, c'est vrai que tout va bien dans le meilleur des mondes.

Alors que j'enlève précautionneusement les bijoux un à un, je remarque avec la lumière que ceux-ci sont argentés. Je fronce les sourcils. Aurait-il juré à cause d'un contact avec les bijoux ?

-Vous êtes un loup-garou, docteur ?

Je suis bien au courant que les loups-garous, ça n'existe pas. Néanmoins, si c'était le cas, cela expliquerait sa réaction à des bijoux qui sont probablement en argent.

Il n'a pas le temps de me répondre que Smith se décide à revenir enfin avec l'arme. C'est pas trop tôt. Je continue ma tâche alors qu'on annonce qu'on a toujours pas retrouvé l'animal.

-La soirée s'annonce fantastique !

Ai-je besoin de préciser que mon commentaire est ironique ?

-Et les autres animaux ?

-Tous les autres animaux à l'exception des coqs chabots sont dans leurs cages madame.

J'ai les yeux qui s'agrandissent lorsque je comprends ce que cela implique. Et pour le coup, j'adresse une prière à Dagda pour lui prier de bien vouloir influencer auprès du karma s'il souhaite avoir encore une disciple demain.

-Smith, restez à proximité mais continuer de fouiller dans les environs et tâcher de coordonner le périmètre.

Je l'entends s'éloigner alors que je parle d'une voix basse pour que seul le médecin m'entende.

-J'ai peur que si on trouve un coq, le léopard soit pas loin.

Un léopard ne mange pas de coq, je suis au courant. Cela dit, je pense que ledit léopard, s'il a un petit creux et croise un coq, n'aura pas trop de scrupules à faire une entorse à son régime alimentaire traditionnel.

Je ne l'ai pas dit car je connais Smith. Si c'est un gars tout à fait compétent dans son travail, j'ai peur qu'en sachant mon idée qu'il surréagisse. Cela n'aiderait clairement pas la situation actuelle.

-Alors docteur, loup-garou ou pas loup-garou ?

Restons pragmatique en essayant de savoir si j'ai raison ou non au sujet d'une allergie à l'argent.

Chassé croisé


Aaron gloussa, restant cependant le nez dans ses gestes. Il était tombé sur une marrante, qui avait le bon goût de ne pas paniquer et d’avoir des gestes précis en plus. Il aurait voulu plus de témoins comme ça, ça le changeait des gens qui hurlaient/étaient nerveux/pleuraient à côté de lui. Non pas qu’il en veuille à ces gens, c’étaient des réactions tout à fait saines et normales – mais O’Sullivan se montrait tout de même bien plus efficace.
Il allait répondre à sa boutade quand un des employés débaroula, apportant des nouvelles de la chasse – peu fructueuse, apparemment, c’était bien leur veine. Ils avaient perdus des coqs également, même si Diancecht n’avait aucune foutue idée de ce qu’un coq chabo pouvait bien être – d’ailleurs, il dû attendre le commentaire cachotier de son aide du moment pour comprendre le problème. Les humains ensembles étaient peut-être un peu effrayants pour un gros chat – un oiseau perdu beaucoup moins, et de fil en aiguille… Il tâcha de ne pas paraître déstabilisé, et offrit un sourire à la blonde. Il voulut répondre à sa question initiale, histoire de détendre l’atmosphère et de changer de sujet, mais elle le devança.

- Une bête allergie, sans les poils – enfin, pas trop – et les changements lunaires… Loup-garou au rabais, du coup ! C’est rarement aussi handicapant ceci dit…

La compresse stérile continuait à se gorger de sang, outre les trombes d’eau qui tombaient dessus. Après inspection, il avait constaté qu’aucun organe interne n’était touché, ce qui était plutôt une bonne nouvelle. Il allait devoir la transfuser incessamment sous peu, mais ne pouvait pas se permettre de la transporter dans cet état pour autant. Il se tourna vers le brancardier, et l’interpella :

- John, contactez le Dr. Orwen pour prévoir des poches de sang. O-, pas le temps pour des tests. Et revient vite, on doit l’amener là-bas rapidement. Il prit le relais pour appliquer la compresse, puis se tourna à nouveau vers la directrice du parc : Bon, désolé de vous demander ça, mais vous allez devoir m’assister. Normalement nous devrions être plus pour ce type d’interventions, mais… Pas le moment, se morigéna-t-il, avant de poursuivre : J’ai juste besoin que vous teniez ceci pendant que je la recoud. Je vais faire vite.

Le sang s’écoulait déjà moins vite, et il hocha la tête en sortant son matériel. Il inspira, et planta l’aiguille dans la chaire, d’un geste vif et habitué. Il en était au quatrième point quand un bruit lui fit lever la tête. Il fronça les sourcils, et se tourna vers son assistante du moment :

- Vous avez entendu ?

Pas que cela soit une surprise, le médecin me confirme ne pas être un loup-garou. Outre le fait que cela n'existe visiblement pas, je pense que s'il m'avait dit qu'il en était effectivement un, je crois que j'irais demandé son internement dès que la personne aurait été hors de danger. Après tout, quelle personne saine d'esprit irait déclaré un tel secret à une personne qu'elle vient tout juste de rencontrer ? Personne. En tout cas, personnellement, en quasiment cinq cents ans d'existence, j'ai jamais déclaré à un inconnu être une disciple du dieu Dagda en guise de présentation. En même temps, lorsque j'étais plus jeune, ce genre de comportement était un aller direct pour le bûcher. Ceci peut expliquer cela...

-Cela dit, les poils, en hiver, cela doit être pratique pour économiser du chauffage.

Étonnamment, je ne fais pas de commentaires sur les éventuelles odeurs qu'un surplus de poils peut engendrer. Mais bon, encore une fois, ma très longue existence explique cela.

Bon, cela dit, il semble savoir ce qu'il fait. Enfin, ma première impression semble se confirmer puisqu'il semble donner des ordres plutôt appropriés au vu des circonstances. Cela dit, même si je parviens à rester relativement calme face à la personne blessée, je dois être particulièrement blanche lorsqu'il me dit que je vais devoir l'assister. J'ai vu des épidémies de petite véroles -pardon, variole !- avec toutes les joyeusetés qui vont avec celles-ci mais devoir empêché une hémorragie... Autant dire que mon estomac va très joyeusement protesté une fois que tout cela sera fini.

-Coupe budgétaire ? Que c'est étonnant ! A croire qu'ils ne parviennent à avoir des crédits pour de la représentation !

Ma voix est dégoulinante de sarcasme alors que j'essaye au mieux de faire comme il me dit. A la vue de tout ce sang, je sens que mon estomac s'apprête à rendre bientôt les armes.

-Ne paniquez pas si vous entendez des gargouillis.

Ma voix se veut badine alors que je l'avertis. De toutes façons, j'ai déjà pris la résolution que si cela ne va pas, je tâche de ne pas viser sur la victime. Cela ferait tâche.

-Hein ? Pardon ?

Toute occupée à maintenir mon estomac fermement en place, je n'ai pas fait attention à ce que le médecin me disait. Cela dit, vu comment il me regarde, je pense qu'il a dû entendre quelque chose de pas rassurant.

-Ah ! Euh... Smith, vous avez vu quelque chose ?

Je scrute en plissant les yeux vers la possible source du bruit. Pour le moment, je ne vois rien. En m'apercevant que le médecin n'a pas repris ses soins, je le réprimande sèchement.

-Faites voir votre job ! Nous, on s'occupe de ce qui peut possiblement venir.

Un nouveau bruit se fait entendre. Je tourne brusquement la tête pour essayer de voir ce que c'est. Et pendant un bref instant, il me semble voir une lueur qui se réfléchit dans deux petites orbes pendant quelques instants.

Je peux vous assurer que je prie très fort Dagda (et aussi tout le reste du panthéon parce que là, c'est une situation d'urgence) que ce n'est que mon imagination. Je suis tiraillée pendant l'espace d'un instant de dire à Smith de se tenir prêt à tirer. Mais je n'ose pas le faire par peur des éventuelles conséquences s'il s'agit effectivement de l'animal qui s'est échappé. Si c'est une poule paniquée on peut gérer. Quelque chose de plus gros moins. Pitié que le médecin ait fini son taf pour qu'on puisse mettre les voiles le plus rapidement possible.

Chassé croisé


L’état de la jeune femme en face de lui le préoccupe sans doute autant que celui de sa patiente actuelle. S’il arrivait juste à la toucher, l’effleurer un instant, il pourrait activer son pouvoir et tenter de la calmer… Malheureusement, ça n’était pas trop possible actuellement, surtout pas avec le bruit qu’ils venaient d’entendre alentours. Inquiet – fichtre, un comble, dommage que son pouvoir ne marche pas sur lui-même – il se fit rappeler à l’ordre par la directrice du parc. Pour un peu, il aurait bien répondu un « oui madame » contrit, mais il se retint. Il n’était plus un môme tout de même !
Il se remit tout de même au travail, parce qu’elle n’avait pas tort. Etrangement ceci dit, il sentit comme un regain de moral et d’énergie qui parcourut son corps, ce qui lui déclencha une petite décharge d’adrénaline. Il eut donc l’immense privilège de ne pas assister à la scène qui se déroula devant les yeux des autres personnes présentes.

Des fourrés sortit un gros coq noir visiblement en pleine forme – si ce n’était qu’il était trempé par la pluie diluvienne qui leur tombait dessus. Smith eut un soupir de soulagement, bien qu’il gardât son arme levée. Bien lui en prit, car alors que le poulet grande taille semblait venir en leur direction avec l’air furieux que peuvent avoir les volailles – quiconque peut avoir croisé la route d’une oie ou d’un cygne peut en témoigner – qu’une immense forme tachetée, toute en muscle et en fourrure, atterrit prestement sur lui. Un feulement rauque sortit de la gorge du félin – que Diancecht, absorbé par les mouvements de ses doigts, entendit mais ne nota pas – alors que ses crocs déchiraient le coq et qu’il tournait son regard brillant vers l’attroupement d’humains non loin de là. Emportant sa victime avec lui, la panthère disparut d’un autre bond souple de l’autre côté des fourrés. Pour l’instant, elle était occupée…
Diancecht termina son dernier point à ce moment-là, son agilité ayant bénéficié de ce petit coup de boost divin – sans qu’il en comprenne bien l’origine. Il attrapa le poignet de son assistante du moment, insuffla un peu de son pouvoir de calme, et eut un sourire rassurant :

- Elle est tirée d’affaire.

Et se rendit compte à l’agitation autour de lui qu’il n’y avait pas que l’état de la jeune femme qui semait le chaos.