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 She's the angel of small death † Loris Galente

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 She's the angel of small death † Loris Galente  Sam 2 Nov 2019 - 15:11

She's the angel of small death

Lucie a passé sa matinée à chercher une de ses filles. Sa nouvelle protégée n’est pas rentrée au trailer park hier soir, partie avec un homme dont la déesse n’a qu’une vague description physique. Par où commencer? C’est dans ses moments là qu’elle voudrait bien un don de divination. La vipère est une déesse et pourtant elle se sent inutile.  La pauvre gamine, c’était sa première nuit. Lucie lui avait pourtant dit de faire attention, de dire aux autres où elle partait. Maintenant, elle a sur les bras un mystère non élucidé. Les autres gamines n’ont rien vu, n’ont pas fait attention à la nouvelle. Lucie l’aimait bien la gamine, lui avait même prêté quelques fringues, des bijoux vu qu’elle n’avait rien. Sa priorité est à présent c'est de la retrouver, saine et sauve si possible. Ses filles sont sa vie, sa raison d'être. Lucie sait bien qu’il y a peu de chance de la retrouvée vivante. Si elle est morte, elle sait à qui demander de l’aide. Au moins, si Loris retrouve son corps elle saura. Elle pourra maudir le connard qui a fait ça.


Une véritable tornade, elle rentre dans le magasin de Legba. La porte claque derrière elle et elle choppe Loris par le bras, avant de le tirer vers la sortie. Elle se casse aussi vite qu’elle est arrivée. Un vase tombe, se casse en mille morceaux. Legba ne sera sûrement pas ravi, mais il va bien lui pardonner. Iemanja ne pense même pas à son ami, elle est devenue un tourbillon de rage.  La déesse vaudoue n’attend pas que Legba ou Loris lui réponde, poussant simplement Loris dans le taxi qui l’attendait.

- Tu vas venir avec moi. Je te l’emprunte, Legba!

La déesse devrait travailler sur ses manières, mais elle n’a pas de temps pour ça aujourd’hui. Elle est furieuse. C’est une question de vie ou de mort, après tout. S’il avait autre chose à faire aujourd’hui, tant pis pour lui. Qu’est ce qui pourrait être plus important que de retrouver quelqu’un?

- J’ai besoin que tu retrouves quelqu'un.

Plus qu’un ordre qu’une question, mais Iemanja n’est pas connue pour sa tendresse. Pourtant, elle l’apprécie énormément ce gamin. Elle aime bien le fait qu’il soit tout le temps entre ses pattes quand elle est au magasin qu’elle a aidé au disciple de Legba à ouvrir il y a tant d’années, qu’il essaie son mieux d’aider les dieux de son panthéon. Ouais, c’est un bon gamin, mais ça lui fait du bien d’être un peu recadré.

- Bon tu bouges ton cul ou tu veux que je conduise moi-même?

Elle tourne sa rage sur  chauffeur, lui aboie dessus. Le pauvre homme se tourne vers Loris un peu paumé, mais il n'ose rien dire avant de démarrer. Elle est entourée par des abrutis, c'est pas possible. Les yeux de la vipère roulent en arrière. Iemanja se dit qu’elle ferait mieux de tout faire elle-même. Son attention se reporte à Loris. Il est le seul qui peut l’aider. S'il a un flash, ça veut dire qu’elle est morte. Sinon, elle saura qu’elle a encore du temps pour la trouver. Peut-être que la gosse est simplement partie, envolée. Mais ça étonnerait fortement la vipère, elle n’a rien avec elle. Rien que les fringues que Iemanja lui a prêtées.


Lucie a bien sûre tentée de retrouver Guédé Nibo. Après tout, étant un Guédé, il aurait été le mieux placé pour trouver la perdue. Tant pis, Loris est aussi doué et fera l’affaire aujourd’hui. Elle passe le reste du trajet en silence, regardant par la fenêtre, comme si elle trouverait la gamine au coin d’une rue. Le chauffeur conduit comme un fou furieux. La déesse ne dit rien de plus jusqu’à ce qu'ils arrivent là où la portée disparue a été vue en vie pour la dernière fois. Enfin, ils arrivent à destination. Elle balance distraitement de l’argent au chauffeur avant de sauter de la voiture qui s’est à peine arrêtée. Ils sont à présent dans le port, un endroit parfait pour se débarrasser d’un corps. Qu’est-ce qu’elle foutait là? L’une des filles de Lucie l’a vu ici alors qu’elle revenait de finir de baiser avec un homme de la mafia.

- Une de mes gamines a disparue. Il faut que tu me la retrouve. Tu as besoin de quoi?

La déesse ne dit rien de plus. Loris n'a pas besoin de savoir toute l'histoire pour l'instant. La seule chose qu'il doit faire c'est de lui dire où elle se trouve s'il y arrive. Iemanja croise les bras sur sa poitrine, avant de les mettre dans les poches arrière de son jean. Elle est un peu plus calme maintenant qu’ils sont sur le point de faire quelque chose. Oui, c’est mieux que de ne rien faire. Peut-être même que Loris pourra trouver qui l’a tuée. La vipère allume une cigarette avant de remettre son briquet dans son perfecto en cuir.


Dernière édition par Lucie Mamba le Mar 19 Nov 2019 - 16:56, édité 2 fois
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 Re: She's the angel of small death † Loris Galente  Lun 4 Nov 2019 - 17:20

She's the angel of  small death

C'était la première fois de toute sa vie que Loris détestait Halloween. Autrefois, quand il était gosse, il adorait se déguiser pour aller à la chasse aux bonbons. Sans doute parce que c'était la seule fois de l'année où ses parents l'autorisaient à se maquiller. L'ambiance du monde des morts ne l'avait jamais dérangé jusque là, il trouvait que c'était une fête plutôt fun. Mais cette année, les décorations morbides qu'on voyait partout en cette période le mettaient mal à l'aise, au point d'en faire des cauchemars. Durant le week-end, il avait croisé des mecs déguisés en zombies et il en avait fait une crise de panique si violente qu'il en restait encore bouleversé. Avec tout ça, il ne se sentait pas très bien ce jour là. Il avait dû lutter contre lui-même pour ne pas rester caché dans sa chambre, à larver sur sa tablette, bien à l'abri dans son lit. C'était tellement tentant de faire ça quand on avait peur. Peur des gens, peur du jugement, peur des insultes, peur des brimades. Mais Loris était déjà passé par là et il n'avait aucune envie de sombrer à nouveau dans la dépression. Pas question. Alors, au prix d'un violent effort sur lui-même, il s'était douché, habillé, coiffé et il avait filé au magasin de Legba, pour se donner une raison de sortir du Lost Heaven.

Tout se passait aussi bien que d'habitude. Loris s'affairait au magasin, aidant Legba et se forçant à oublier l'horrible week-end qu'il avait passé. Et puis soudain, une tornade fit irruption dans la boutique et Loris poussa une exclamation de surprise quand elle le happa. Sans qu'il ait son mot à dire, il était déjà poussé dans un taxi, le souffle coupé par la surprise et par la brusquerie de son kidnapping. Certes, la déesse vaudoue n'avait jamais été la douceur personnifiée mais il ne s'attendait pas à autant de violence de sa part. Il aurait bien protesté s'il n'avait pas été frappé par l'expression de rage qui peignait le visage de Lemanja. Massant son bras endoloris par la rude poigne de la déesse, il échangea un regard interloqué avec le chauffeur du taxi avant de retrouver celui de la déesse.

« O-kay. Mais oui, je vais très bien ma chérie, merci de demander. Et toi tu as l'air hmm... en pleine forme. »

Loris ajouta ces derniers sarcasmes sur un ton plus bas et volontairement sceptique, tout en prenant le temps de s'asseoir un peu mieux sur la banquette arrière du taxi. Celui-ci filait à vive allure et il ne savait même pas vers où. Durant le trajet, il chercha à accrocher le regard de Lemanja mais celle-ci s'était murée dans un épais silence, le visage tourné vers la fenêtre. Visiblement, elle n'avait pas envie de lui en dire plus, du moins pas immédiatement. Loris n'était pas du genre à s'inquiéter, c'était un mec décontracté qui s'adaptait assez facilement aux circonstances. Il haussa les épaules et se détendit, sans réellement se poser de questions.

*

Loris reconnaissait le coin où ils se dirigeaient et il fronça les sourcils lorsque le taxi s'arrêta au niveau du port industriel. Il savait que ce n'était pas l'endroit le plus sûr de la ville, loin de là. L'ambiance était sale et lugubre, plutôt désert et il n'y faisait pas bon s'y promener seul. Voyant l'empressement de la déesse à sortir de voiture – et celui du chauffeur à se tirer de cet endroit dangereux - Loris se dépêcha de sortir lui aussi. Le bruit du moteur s'éloigna rapidement. Ils étaient seuls. Dans un léger soupir, il enfonça ses pouces dans les poches de son jean moulant et contempla Lemanja avec circonspection. A présent, elle avait l'air moins furieuse et quand elle s'adressa à lui, il secoua la tête, lui répondant avec légèreté.

« Si tu avais le nom de son parfum, son mouchoir ou son string, ça m'aiderait à renifler la piste. » Il lui offrir un sourire éclatant d'insolence. « Sérieusement, j'ai une tête de berger allemand ? »

Ça aurait pu être très drôle mais non, il ne possédait pas ce genre de flair. Rien dans ses pouvoirs ne lui permettait de retrouver des personnes disparues, sauf si... elles étaient mortes. Le regard de Loris retomba sur la cigarette que la déesse venait de s'allumer et il se pinça les lèvres. Il savait à quel point la déesse tenait à ses protégés et ce n'était pas dans ses intentions de la repousser alors qu'elle lui demandait de l'aide. Et même si n'appréciait pas ses ordres ni sa façon trop rude de le traiter, il n'avait pas l'intention de mépriser sa détresse en l'envoyant balader. Il se rapprocha d'elle d'un pas posé, cherchant à nouveau son regard.

« Tu pourrais m'en dire un peu plus sur elle et sur les circonstances de sa disparition. Pourquoi tu nous as emmené dans ce coin craignos d'ailleurs, elle aime le poisson ? »

Il regarda autour de lui avec prudence. L'endroit ne lui disait rien qui vaille. Mais il n'avait aucun moyen de provoquer ses visions macabres. Ni très envie d'en avoir d'ailleurs... Cette simple idée le fit frissonner. Néanmoins, ça ne l'empêchait pas d'aider Lemanja à faire son enquête, si du moins elle daignait lui en dire un peu plus, au lieu de le considérer comme un gamin idiot.

« Mon père était flic. » Dit-il avec une nuance de fierté dans la voix qu'il regretta aussitôt. Penser à son vieux poulet de père n'était pas spécialement un bon souvenir. Il se racla la gorge avant de poursuivre, d'un ton plus enjoué. « Oui, enfin bon... Du coup, je connais un peu les procédures pour les enquêtes, tu vois ? Généralement, on commence par fouiller au peigne fin le dernier endroit où la personne a été vue. On interroge les témoins avec tact et discrétion et ensuite...  on fait marcher nos méninges.» Le coup du chien pisteur aurait tout de même été cool. Posant une main sur sa hanche, il inclina la tête. « Tu pourrais au moins m'offrir une cigarette, darling. Mes merveilleux conseils valent leur pesant d'or mais je réfléchis toujours mieux en fumant. »
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 Re: She's the angel of small death † Loris Galente  Ven 8 Nov 2019 - 14:37

She's the angel of small death

« Si tu avais le nom de son parfum, son mouchoir ou son string, ça m'aiderait à renifler la piste. Sérieusement, j'ai une tête de berger allemand ? » Faut croire. Iemanja roule ses yeux, voulant avoir l’air agacée, lui décolle une légère claque derrière la tête. Elle n’arrive tout de même pas à cacher un petit sourire. Un peu de sérieux, non mais. Puis, il se fout de sa gueule aussi? Le sarcasme depuis qu’elle l’a balancée dans le taxi ça va bien deux minutes. Au fond, c’est bien pour ça qu’elle l’aime bien ce petit con. En même temps, elle le comprend. Pour une déesse censée avoir une présence envoûtante et dont les aptitudes tournent autour le fait de pouvoir être charmante, elle ne fait parfois vraiment aucun effort. En même temps, à quoi bon? Il l’a déjà vu bien pire. Le regard de la déesse croise celui du disciple. « Tu pourrais m'en dire un peu plus sur elle et sur les circonstances de sa disparition. Pourquoi tu nous as emmené dans ce coin craignos d'ailleurs, elle aime le poisson ? » Elle se demande si Legba lui ferait la tronche longtemps si elle lui fout un poing dans la gueule. Quelques siècles, seulement. C’est une pensée furtive, qui se barre aussi vite qu’elle ne vient, mais une pensée qui lui passe par la tête tout de même. Bien sûr, elle ne le pense pas vraiment. Jamais elle ne lèverait la main sur lui… pas d’une façons violente en tout cas.

-Non, elle était partie pour baiser quelqu’un.

Iemanja dit ça comme ci c'était évident. Elle s'adoucit rapidement, se disant que bon il était là, après tout. C’est pas comme si elle pouvait contacter bien des gens qui se portent volontaires pour l’accompagner dans des lieux mal famés. Le concept du volontariat échappe quelque peu à la déesse. La vipère se rapproche légèrement de lui. Malgré sa petite taille et sa carrure peu imposante, elle n’a pas peur de se qui ce cache dans l’obscurité. Elle est magicienne la vipère, elle arrive à faire disparaître des hommes.


« Mon père était flic. » Dans une autre situation, avec une autre personne elle aurait certainement lâché un petit cool ta vie. Au lieu de quoi, elle tend l’oreille légèrement perplexe par le fait que le petit lui déballe sa vie librement. Faut pas se leurrer pourtant, ça l’intéresse vaguement. Étant le disciple d’un dieu du panthéon vaudou, elle connaît quelques lignes de sa vie. Primat des rites et auto-décrit reine de l’ensemble des divinités de cette religion, elle entend des choses. « Oui, enfin bon... Du coup, je connais un peu les procédures pour les enquêtes, tu vois ? Généralement, on commence par fouiller au peigne fin le dernier endroit où la personne a été vue. On interroge les témoins avec tact et discrétion et ensuite...  on fait marcher nos méninges.» Elle ne sait pas s'il ne peut pas pister les morts sur commande ou s’il ne veut juste pas. « Tu pourrais au moins m'offrir une cigarette, darling. Mes merveilleux conseils valent leur pesant d'or mais je réfléchis toujours mieux en fumant. » Iemanja lâche de la fumée d’entre ses lèvres, amusée par le petit effronté. La déesse lui tend une clope lâchant un petit rire.

-Au moins tu me fais rire.



Iemanja ferme les yeux, essaie de se souvenir de ce que les autres filles lui ont dit. Peut-être qu’elle aurait dû appeler les flics au lieu du môme? Non. Ils se mêlent toujours de ses affaires, balancent des mots comme “moralité,” “éthique” et “c’pas saint de vendre des corps” comme s’ils n'avaient jamais eu besoin de venir se payer une petite pipe après le boulot.

- Bon alors, détective Loris. L’une des filles l’a vu là bas. De son doigt, elle pointe des conteneurs. Elle était avec un mec. Grand, cheveux bruns. La fille ne l’a vu que de loin.

La déesse recommence à penser au bijou qui était avec la môme disparue. Une offrande, un luxe que l’un de ses croyants lui a laissé. Pourquoi s’en est-elle séparée? Iemanja se sent physiquement malade rien que d’y penser. Elle se sent complètement déglinguée. Peu de chances que l’homme l’ait laissé à la gamine. Sa parure est un serpent fait d’argent qui s’enroule autour de son cou délicat et orné d’émeraudes. Iemanja sent la colère monter, mais elle ne s’autorise pas à perdre le contrôle. Ce qui est certain, c’est qu’elle va maudire quiconque a osé s’en prendre à l’une de ses filles et par extension, à elle. D’un pas assuré, elle se dirige vers les conteneurs.


Le port est loin d’être abandonné. Des travailleurs s’affairent à vider les bateaux, d’autres parlent à voix basse et il y a aussi un homme au visage balafré qui fume une clope. Ils s’affairent, marchent d’un pas rapide. Ils n'ont pas envie d’avoir l’air paumé. Ça voudrait dire qu’ils pourraient devenir des victimes potentielles. Iemanja balance sa clope et met les mains dans les poches, marchant d’un pas vif, ne faisant pas attention si Loris la suit encore.

-Donc tes visions, elles marchent comment? Petite pause, puis elle siffle. Pssht je sens ta nervosité d’ici.

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 Re: She's the angel of small death † Loris Galente  Dim 10 Nov 2019 - 17:00

She's the angel of  small death

Sous la taloche, Loris grommela pour la forme mais il était trop curieux pour réellement protester. Lucie lui avait répondu avec un genre d'évidence qui le fit un peu tiquer. La meuf disparue était venue dans cet endroit pour baiser quelqu'un. Loris faillit lui demander si elle parlait au propre ou au figuré, genre baiser-arnaquer ou... baiser-baiser ? Mais la réponse semblait évidente. Et de toute façon, quelle que soit la nuance, elle s'était clairement exposée à de graves ennuis en venant dans ce coupe-gorge. « D'accord. On pèche ses clients où on peut. » A défaut de poisson, on se tape des requins.

Si la protégée de Iemanja  était tombée sur un mauvais gars, les choses auraient facilement pu mal tourner. Il fallait vite la retrouver. Mais il maîtrisait si mal ses pouvoirs qu'il en était réduit à se rabattre sur des références familiales moisies. En fait, c'était flippant. Mais comme Lucie le disait, au moins ça la faisait rire. « J'ai tous les talents. » Loris arqua un sourcil arrogant, un sourire au coin des lèvres en prenant la clope qu'elle lui tendait, avant de l'allumer et en tirer une bouffée songeuse. Si seulement la cigarette pouvait agir comme déclencheur de ses pouvoirs, ça aurait été miraculeux. Il ne perdait rien à essayer...

Il tenta de se concentrer pendant que Lucie réfléchissait. Lorsqu'elle reprit la parole, il suivit du regard la direction qu'elle lui indiquait. « Intéressant. Allons fouiller le périmètre, mon cher Watson. » Les info de base étaient maigres mais c'était déjà mieux que rien. Il lança un regard de biais vers la divinité dont le regard flamboyait de colère. En dépit de sa corpulence fragile, Lucie ne manifestait jamais le moindre signe de faiblesse. Pourtant, il aurait juré discerner autre chose que de la fureur en elle. De l'inquiétude ? Il n'eut pas le temps de réfléchir davantage qu'elle se dirigeait déjà vers les conteneurs et Loris lui embraya le pas avec prudence. Le simple fait de se retrouver dans cet endroit sinistre lui filait des sueurs froides. Pourtant, les femmes courageuses l'avaient toujours inspiré et il décida, plus ou moins consciemment, de calquer son attitude sur celle de Lucie.

*

Après une dernière bouffée de poison, BabyCake balança sa clope, mit ses mains dans ses poches -  il se contenta de ses pouces parce que son jean était trop serré - et marcha d'un pas vif derrière Lucie. Il se donna l'air de savoir où il allait, de ne pas être paumé et évitait de fixer trop lourdement tous les mecs qu'ils croisaient. Il était comme eux, un gars parmi d'autres dans cette faune qui s'affairaient dans la zone portuaire. Sauf que les autres gars étaient baraqués, tatoués, balafrés et clairement inquiétants. Et que Loris, avec son maquillage – quoique léger – et son t-shirt rose "LGBT love together" n'étaient pas des plus discrets. Il sentait des regards peser sur sa nuque qui se raidissait de plus en plus. Le sifflement de Lucie le fit un peu tressaillir et il se redressa, les mains sur les hanches. Nerveux, lui ?

« Genre. C'est l'odeur de ma clairvoyance que tu sens. » Il se pinça les lèvres, embarrassé d'être obligé de répondre à sa question sur ses visions.  « Elles marchent en fonction de mon inspiration. C'est un peu... aléatoire, on va dire. Mais t'inquiète, je gère. »

Fumer ne fonctionnait pas, se concentrer ne fonctionnait pas, rien ne fonctionnait : Loris n'avait vraiment aucun contrôle sur ses visions. Et ça le mortifiait d'être aussi inutile, non seulement parce qu'il voulait être à la hauteur de Fernando mais aussi parce que dans la situation immédiate, il désirait sincèrement aider Lucie.
Sans attendre, ni en parler avec elle, il décida de mettre aussitôt en pratique les techniques qu'il avait précédemment énoncées. Interrogation de témoin avec tact et discrétion. Ok.
Loris se dirigea d'un pas naturel vers un homme balafré qui fumait tout seul, non loin des conteneurs. Il ne voulait pas savoir si cette balafre venait d'un coup de couteau dans une bagarre de caïds ou si le mec avait juste glissé sur une peau de banane. Il l'aborda avec sa désinvolture habituelle et sans tourner autour du pot.

« Hey, ça va ? J'suis à la recherche d'une de mes potes, une très jolie fille qui était ici hier soir. Tu l'aurais pas vue ? En fait, c'est une belle de nuit, une marchande d'amour, quoi. J'suis sûr que t'as pas pu louper une ensorceleuse pareille avec ton œil de lynx, nan ? »

« Je rêve ou tu te fous de moi, sale pute ! »


« J'suis pas une... »
Ça n'aurait pas été la première fois qu'on prenait BabyCake pour une prostituée, surtout quand il était en drag-queen. Pourtant, là, il ne l'était pas et il n'avait pas non plus cherché à se moquer. Mais le mec l'avait déjà attrapé par le col de son tea-shirt, ce qui l'empêcha de s'expliquer sur la méprise. Vu de près, il comprit sa bourde quand il remarqua que sous la balafre qui lui barrait le visage, l'homme portait un œil de verre. Dire que Loris croyait lui faire un compliment... Loupé. Il baragouina des mots d'excuses, cherchant Lucie du regard. Mais pendant que l'homme l'empoignait pour le claquer rudement contre un conteneur, quelque chose d'étrange se produisit.

Loris n'était plus là. Est-ce qu'il s'était évanoui sous le choc ? Dans un état second, ses yeux se révulsèrent, ne laissant plus apercevoir que le blanc de sa cornée. Le flash ne dura pas longtemps, à peine une poignée de secondes, mais dans sa transe, la notion du temps n'existait plus. Il vit un homme brun lancer des morceaux de corps humain à la mer depuis le quai désert. La scène était horrible. Il faisait sombre, ça se passait la nuit, mais dans sa vision, Loris vit nettement le visage du meurtrier ainsi qu'un bâtiment qui se trouvait derrière le quai. Un bâtiment rouge brique.

Vu que le corps de l'insolent lui tombait dans les bras, comme une chiffe-molle, avant même qu'il n'ait le temps de le frapper, l'homme balafré se contenta de grogner, repoussant Loris dans la direction de Lucie.
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 Re: She's the angel of small death † Loris Galente  Sam 16 Nov 2019 - 17:59

She's the angel of small death

Iemanja l’observe fumer, les volutes s’élèvent dans l’air nocturne glacé. Un petit vent se lève, elle entend le bruit des vagues, les murmures intermittents de personnes aux vies peu enviables. Pourtant, elle se sent mieux avec eux. Ceux qui sont un peu en retraite de la société. Loris expire la fumée d’entre ses lèvres. Du poison dans les veines. Les humains aiment se pourrir les poumons, le cerveau, les reins à l’aide substances nocives. Pour oublier, pour se donner du courage. La vipère ne les blâme pas pour autant, elle fume, elle boit. Quelquefois, elle a même essayé cette nouvelle drogue qui fait rage. Après tout, il faut expérimenter. Surtout lorsque l’on a vécu une petite éternité. « Genre. C'est l'odeur de ma clairvoyance que tu sens. »

- Peut-être que tu devrais faire du stand-up? Après tout, les drags queen sont généralement les gens les plus drôles qu’Iemanja connaisse. Elle aimerait bien que les humains aient tous un sens de la répartie aussi prononcé.

Lucie ne répond pas lorsqu'il parle de ses pouvoirs. La déesse se sent légèrement mal de lui avoir demandé. Elle ne voulait pas l'embrassé. Après tout c'est normal, il n’est qu’un gamin, un disciple n’ayant pas encore passé des années à apprendre à contrôler ses dons. Après un moment de silence elle s'arrête dans ses pas et lui met la main sur l’épaule, serrant doucement. Avec le temps, ça viendra. Elle le respecte énormément, mine de rien. Bien sûr, elle ne lui dit pas. Il devrait le savoir depuis le temps. Après tout, il y a très peu d’hommes qu’elle ne respecte.


Elle rêve Lucie. Un problème de taille, une erreur d'amateur. Avant qu’elle ne puisse l’arrêter, Loris quitte ses côtés d’un pas ferme. Il se dirige vers l’homme balafré. Lorsqu’elle recommence à bouger dans sa direction, il est déjà entrain de poser une question à un homme peu amiable. Cesse de parler. Qu’est-ce qu’il essaie de lui prouver? Comment a-t-il survécut tant d’année? N’a-t-il vraiment aucun instinct de préservation? L’inconnu traite Loris de pute. La goutte qui fait déborder le vase. Les choses dégénèrent rapidement. Les vagues heurtent les conteneurs, la jetée. Pourtant, il n’y a pas de tempête, pas un nuage dans les cieux au-dessus d’eux. Un maelstrom se forme dans la mer, les bateaux se s’agitent, des mâts s’entortillent. Loris se retrouve coincé entre le conteneur et l’homme. Elle voit les traits de l’inconnu se déformer de rage. Faudra qu’elle parle à Legba pour des cours de self-défense pour Loris. Les vagues continuent à s’enrager, s’écraser de plus en plus haut sur les rochers. Iemanja est tentée de faire en sorte que l’homme se fasse avaler par l’eau. Noyé, un corps que personne n’ira jamais chercher.


Lâche-le. Calme, mais ferme elle se dépêche à grands pas vers l’homme qui tient à présent Loris. Elle est presque sur l’homme, les vagues une réflexion de sa colère les éclaboussent, se déchaînent. Puis quelque chose change. Les yeux de Loris roulent en arrière, son corps tombe dans les bras de l’homme qui le pousse dans la direction de la déesse. La déesse réceptionne Loris, titube en arrière avant de tomber. Le souffle coupé. Loris n’a jamais eu l’air aussi délicat, pâle. Une poupée de porcelaine. Un mouvement de poignet, un tour de magie. Une vague heurte abruptement le balafré de plein fouet, comme un poing dans la gueule et l’inconnu qui venait d’insulter son protégé se casse la gueule contre le conteneur, son corps reposant contre le métal froid. Loris ne bouge pas, elle le secoue violemment, répète son nom plusieurs fois. Est-ce une pointe d’inquiétude qu’on peut détecter là? Au moins, il respire. Elle enlève son perfecto pour le mettre sous la tête du disciple.  

L’impatiente se dirige alors vers l’homme, le pousse de son pied. Aucune réaction. Il roule sur son dos, du sang coule de son crâne, s’étale sur le macadam. Il est mort? Ça ne saurait tarder s’il ne l’est pas déjà. La déesse scan les environs. Il n’y a que quelques personnes, mais personne n’a l’air d’être le genre d’alerter la police. La déesse fouille ses poches, en sors un porte-monnaie, de la weed, un couteau. Il n’aura plus besoin de ça. Un coup de pied à la fois, elle fait rouler le corps inerte de l’homme ayant attaqué son ami en direction du maelstrom. Il n’y a que quelques mètres qui sépare l’homme de la noyade. La vipère n’a jamais vu de la valeur dans la plupart des humains, des hommes. Tous des chiens. Puis en tant que Primat des Rites, elle ne peut pas se permettre de faire des vagues au Sanctum en laissant des preuves, des témoins. La vipère entend quelque chose remuer derrière elle et se tourne alors qu’elle s’apprête à donner le dernier coup de pied qui aurait dû envoyer valdinguer le mec à sa mort. La vipère se ravise, s’il est encore en vie il ne partira pas bien loin.


- T’es vraiment trop con toi. Tu veux crever jeune? Elle grommelle. Je suis entourée par des imbéciles.

Des mots durs venant d’une femme qui inspecte le gamin de la tête aux pieds, essaie de voir s’il s’est fait mal. S’il va bien. Pas de sang, sûrement juste un bleu là où le mec l’a tenu trop fort. En soi, rien de bien grave sur le côté physique, il s’en remettra. Fernando pourra sûrement l’aider de toute façon, être guérisseur ça a des avantages pratiques. La déesse lui tend les trouvailles qu’elle a faite. Au moins il pourra se protéger.

- Il s’est passé quoi? T’as vu quelque chose?

Ouais, elle aimerait bien savoir ce qui lui est arrivé. Une minute ça allait, l’autre il est devenu un cadavre disloqué. Elle se retourne, plus de mec balafré. Merde. Elle règlera ça plus tard.
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 Re: She's the angel of small death † Loris Galente  Mar 19 Nov 2019 - 21:44

She's the angel of  small death

Loris flottait dans le néant, inconscient de ce qui l'entourait. On aurait pu le tabasser ou faire n'importe quoi de lui qu'il ne s'en serait pas rendu compte, il ne sentait plus rien. Il avait la sensation d'avoir sombré dans des eaux déchaînées et il se laissait juste porter par le courant. Les visions avaient disparus, le laissant dans la confusion totale. Cependant, il était influencé par ce que lui apportaient ses sens : l'humidité qui l'entourait, le bruit mouillé des vagues, l'odeur salée des flots. Peu à peu, la réalité du monde extérieur venait le chercher dans son coma. Ce fut d'abord le froid piquant qui le fit frissonner et il remua un peu dans un gémissement angoissé. Quand il ouvrit les yeux, le teint livide et le corps tremblant, il se rendit compte qu'il était couché sur le sol, avec un... perfecto en guise d'oreiller ? Loris renvoya un regard éberlué à la déesse qui s'avançait vers lui pour lui balancer quelques mots durs.

Sur le coup, il fut incapable de lui rétorquer le moindre punchline, le comble pour le pro du stand-up qu'il était censé devenir. Il se contenta de se racler la gorge pendant que Lucie l'inspectait avec la plus grande attention. La manière dont elle lui avait étreint doucement l'épaule lui revint en mémoire et Loris attarda un moment son regard sur elle. Derrière sa rudesse, il avait appris à distinguer ce qu'elle pensait vraiment. Elle lui avait même confectionné un petit coussin... c'était tellement chou. Loris sourit légèrement. Ah oui, il aurait peut-être pu crever ?

« Et j'ai aucun regret. »

Sa voix était un peu enrouée mais suffisamment désinvolte pour la narguer. Il allait bien de toute façon, peut-être une ecchymose au niveau du cou mais rien de bien méchant. Comment il s'était fait ça, déjà ? Le regard de Loris tomba sur les objets qu'elle lui tendait : un porte-monnaie, de la weed et un couteau ? Il les recueillit d'une main un peu molle, mais il n'eut pas le temps de dire quoique ce soit que les questions fusaient de la part de son amie.

« J't'ai sauvé la vie et même pas tu me fais un câlin et un bisou sur le front ? J'déconne, le fric et la weed, ça me va parfaitement... hum attend... »

Bien-sûr qu'il l'avait sauvé, non ? C'était pas ça ? Tout en manipulant les objets, Loris fronça les sourcils, le temps de remettre ses idées en place. Puis, il tressaillit alors que les souvenirs lui revenaient. Il se redressa brusquement sur ses genoux, lançant des regards effrayés autour de lui. Pas de mec balafré en vue. Les gars des alentours n'avaient pas du tout l'air de faire attention à eux... Par delà le quai, le fleuve semblait très agité. Une tempête en vue ? Manquerait plus que ça, il se les gelait. Loris soupira.

« Oui, j'ai eu une vision. J'ai vu un gars qui... qui jetait des morceaux de corps humain dans la flotte. » Loris tremblait rien qu'à y repenser mais il se força à poursuivre. « Je sais pas si c'est la fille que tu recherches mais j'ai vu euh... sa tête. » Il refoula les larmes qui lui montaient aux yeux. Il avait effectivement vu sa tête, séparée de son corps. La vision des cadavres le traumatisait complètement et il se sentait stupide de paraître aussi émotif, alors qu'il ne connaissait même pas la disparue. C'était irrespectueux vis à vis de Lucie, non ? Il renifla avant de continuer dans un murmure. « Possible que ce soit pas elle, tu sais. Je ne vois que les disparus qui sont... pas vivants. » Il ne voulait pas faire du mal à Lucie alors qu'il n'était sûr de rien et que sa protégée était peut-être encore en vie. Il aurait voulu lui apporter plus d'optimisme. « T'as pas une photo de la meuf en question dans ton téléphone ou un truc du style ? » Il soupira, déballant sans attendre la suite de sa vision, pour être sûr de n'oublier aucun détails. « J'ai très bien vu le visage du meurtrier, un type assez costaud, avec un nez de boxeur et une tignasse épaisse. Si on tombe sur lui je pourrais le reconnaître sans souci. Dans la vision, il se trouvait sur un quai, pas loin d'un bâtiment en briques rouges. On aurait dit une usine. Et voilà... »

Est-ce que c'était utile comme info ? C'était surtout horrible et morbide. Loris se frotta vigoureusement les joues, pour se donner une contenance et rendre un peu de couleur à ses joues trop pâles. Puis, il empocha naturellement le fric et la weed avant de ramasser le blouson de Lucie. En revanche, il ne savait pas trop quoi faire du couteau qui l'encombrait plus qu'autre chose et il l'abandonna par terre, lançant un regard incertain vers la déesse.

« T'as fait quoi du gars balafré ? Tu l'as... » Quoi, zigouillé ?

Loris grimaça et regarda vers le fleuve. Possible que ce type était un complice, il ne l'avait pas vu dans sa vision mais celle-ci s'était déclenchée lorsqu'il l'avait touché. Plongé dans ses réflexions, Il serra machinalement le perfecto contre lui en quête de réconfort.

« Bon. Là je vais me rouler un joint, ça me rendra plus aware. Après, je continuerai à interroger les témoins. Ces mecs doivent savoir où on peut trouver une usine rouge dans le coin. »

Retrouvant un sourire insouciant, Loris se décida à joindre le geste à la parole. Il se ferait le plus gros et le plus beau pétard de sa vie.

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Anonymous
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 Re: She's the angel of small death † Loris Galente  Ven 22 Nov 2019 - 15:33

She's the angel of small death


Insouciant, inconscient. Il est trop con ce garçon. S’il veut crever, il pourrait juste lui demander. Ça lui dirait bien de l’étrangler, l’étriper. « J't'ai sauvé la vie et même pas tu me fais un câlin et un bisou sur le front ? J'déconne, le fric et la weed, ça me va parfaitement... hum attend... » Il parle, il parle. Sa voix s’est barrée et franchement, elle se demande si son cerveau aussi s’est pas évaporé. Inspire, expire. Une main sur le front, l’autre sur sa hanche, elle décide de l’ignorer le temps de se calmer un peu. « T’es vraiment insupportable. » Les sons se forment, s’échappent d’entre ses lèvres sans même qu’elle puisse les arrêter. Puis, elle claque des doigts « Ramasse-moi ça. Le bout pointu sert à se défendre. »

Lucie l’écoute, laissant ses pensées divaguer. Il a l’air bouleversé, comme s’il avait personnellement rencontré la fille. Comme si elle était son amie. L’existence d’Iemanja est parsemé de cadavres. Elle a connu les esclaves sur les bateaux en route pour le nouveau monde, les injustices de ses croyants. Alors un mort de plus ou de moins. No big deal. « T'aurais pas vu un collier dans ta vision? » Les nouvelles priorités sont bien fixées. Ancré dans son cerveau, l’efficacité avant tout. Iemanja a plus ou moins abandonné l’idée de revoir la fille vivante. La reine des prostituées se doute bien qu’elle a expiré, son âme envolée en enfer. Une réalité à laquelle qu’il faut accepter. Se lamenter sur le sort de quelqu’un d’autre, c’est pas vraiment son truc.  Elle espère seulement que la petite n’a pas trop souffert. « J’ai pas de téléphone, non. » Des centaines d’années qu’elle a survécu sans technologie, pourquoi commencerait elle à utiliser des téléphones maintenant? Lucie n’est pas fan de changement. « Hmm. Tu te souviens d’autre chose? » S’en prendre à ses filles, c’est une attaque personnelle. Bien sûr, il faudrait peut-être attendre confirmation de la mort de sa fille. Cependant, si le corps est vraiment dans l’océan elle doute la trouver.

« T'as fait quoi du gars balafré ? Tu l'as... » La voix de Loris la tire de ses pensées. Elle a quoi? La déesse le regarde un instant, un peu étonné. Tué? « Non. Il a dû partir. » Lucie fait l’innocente, hausse les épaules. Grillée. Elle n’a jamais compris pourquoi les humains font tant de drame face à la mort. « Bon. Là je vais me rouler un joint, ça me rendra plus aware. Après, je continuerai à interroger les témoins. Ces mecs doivent savoir où on peut trouver une usine rouge dans le coin. » Il semble que Loris ait un cerveau passoire, ou un profond désir de mourir jeune. « Absolument pas non. Tu restes avec moi, mais surtout tu ne parles pas. » Iemanja se demande s’il a même la capacité d’être silencieux. Peut-être que la weed calmera les ardeurs du jeune. La divinité arrache le perfecto des mains du gamin, le secoue d’un mouvement gracieux avant de le remettre.

D’un pas ferme, léger elle se dirige vers les mecs. Les jeans serrés moulent ses formes, accentuent son déhancher. Croqueuse d’homme. « Désolée, vous auriez pas un feu? » Un sourire dévastateur se dessine sur ses lèvres. Sa taille fine, ses traits charmants inspirent la confiance. Une cigarette sortie, puis elle en passe une au gamin sans vraiment le regarder, sans même qu’il ait eu à lui demander. Qu’il garde sa grande gueule fermée, par pitié. Les hommes essayent de sortir leur briquet en premier, envoûtés. L’un d’eux glisse son pouce sur la pierre, une flamme apparaît. La vipère se penche légèrement, allume sa clope.  La vipère fait les yeux ronds, scan l’horizon. Invoque ses talents d’actrice. « Je crois que je suis un peu perdue. » Pause calculée, battements de cils. « Il devrait y avoir une usine en briques rouges, vous savez s’il y en a une? »
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Anonymous
Invité
 Re: She's the angel of small death † Loris Galente  Mer 27 Nov 2019 - 18:32

She's the angel of  small death

Les narines de la déesse palpitaient mais en dehors de sa sécheresse habituelle, elle n'exprimait pas grand chose. A ses explications sarcastiques sur l'usage d'un couteau, Loris s'était contenté de rouler des yeux, sans commentaire. Il le ramassa tout de même, le glissant machinalement dans sa ceinture. Il n'avait pu que secouer négativement la tête en guise de réponse aux questions de Lucie. Il n'avait rien vu d'autre.

Étrangement, certaines divinités n'appréciaient pas les choses de la vie moderne, comme les téléphones portables, et Loris n'était pas sûr de comprendre pourquoi. Mais de toute façon, elle n'avait pas l'air d'être affectée par la possible mort de sa protégée. Loris aurait dû s'en foutre, lui aussi, en principe. Il ne comprenait pas pourquoi cette vision l'avait mis dans cet état, il n'était quand même pas loin de chialer.
Lucie avait paru complètement détachée en lui annonçant que le balafré était parti sans demander son reste. Son ton était toujours aussi froid mais Loris décida de la croire sur parole et de laisser le soulagement l'emporter sur l'inquiétude. Sûr qu'un joint ne serait pas du luxe pour l'aider à chasser cette bouffée d'angoisse pour de bon. Mais BabyCake n'était pas du genre à abandonner après une mauvaise expérience et il était prêt à continuer son enquête.

Pourtant, Iemanja le coupa tout net. Elle récupéra son blouson dans le même mouvement, sans qu'il ait le temps de protester. Haussant les épaules, Loris se concentra sur son pétard et ne redressa les yeux vers Lucie qu'après l'avoir parfaitement roulé. Pas de briquet, malheureusement. Une moue blasée aux lèvres, il la suivit d'un pas nonchalant tout en laissant couler son regard sur les fesses de celle qui le précédait. Elle était tout de même sacrément bien roulée. Pendant un moment, il en oublia l'objet de leur quête et ramassa distraitement la cigarette qu'elle lui tendait. Une clope en main, un joint dans l'autre, il dévisagea Lucie de la même façon que les autres gars, sans vraiment s'en rendre compte.
Ce ne fut que lorsqu'il perçu la tonalité de sa voix qu'il s'arracha à ses rêveries. Il ne l'avait jamais entendue parler avec ce ton là. A vrai dire, il ne l'avait jamais vue battre des cils de cette façon non plus. Elle était tout de même incroyablement sexy. Loris resta en retrait, incapable de définir ce qu'il ressentait. Du désir ? A la fois, il sentait venir ce sentiment de distance désagréable, comme quand il ne se sentait pas à sa place quelque part. Son regard se déconnecta.

Pendant ce temps, les trois hommes ne se privaient pas de reluquer la divine créature qui venait à leur rencontre. Leurs regards étaient clairement pervers, sans la moindre subtilité.

« J'peux t'emmener dans l'usine que tu voudras, poupée. J'les connais toutes.»
« Ta gueule, Joe, t'es même pas du coin. Moi j'ai mon bureau pas loin. Viens avec moi si tu veux pas te perdre. »
« Vos gueules, tous les deux. Les écoutes pas, ma belle, ils vont juste t'embrouiller. Briques rouges, hein ? Il y a cette raffinerie qui a brûlé, y'a deux mois... »
« Arrête avec tes conneries, abruti. Pourquoi elle voudrait visiter une ruine ? »

Le premier homme - ce Joe qui avait allumé la clope de Lucy – s'interposa pour se rapprocher avec assurance de la déesse et lui glisser quelques mots vicelards à l'oreille. Son pote, pas très content d'avoir été traité d'abruti, le bouscula d'un coup d'épaule. L'aura de Mami Wata attisait la convoitise mais par la même occasion, elle suscitait une rivalité entre ces hommes brutaux.
Sous le choc de la bousculade, le briquet tomba par terre et Loris - toujours silencieux et presque invisible, dissimulé par l'aura si envoûtante de la déesse - se baissa pour le ramasser. Il avait tellement envie de ce pétard. Il se l'alluma, en inspira une profonde bouffée qu'il garda le plus longtemps qu'il put avant de souffler doucement la fumée. Pas assez pour être déjà défoncé. Assez pour retrouver son assurance, même si ce n'était que psychologique.
Alors il se redressa de toute sa hauteur, s'avança au milieu des mâles et les toisa, les dévisageant tour à tour, son joint entre les lèvres.

« C'est ma meuf. On aime les plans à plusieurs mais on est très sélectifs. Donc j'sais pas. Lequel d'entre vous joue le mieux du pipeau ? »

Sa question déroutante eu le don d'interrompre la discussion et de capter l'attention pour quelques secondes de silence. Loris bluffait évidemment. Sous son costume de drag-queen, il aimait jouer les allumeuses et même les provocatrices, mais ce n'était jamais que du show, c'était pour de faux. Cette fois-ci, il espérait juste décourager ces mecs et qu'ils lâchent l'affaire. Bien-sûr, il supposait que Iemanja était largement capable de se débrouiller sans qu'il ait besoin de la défendre mais quelque chose lui était revenu à l'esprit lorsqu'il avait entendu parler d'incendie. Un mini-flash d'une micro-seconde : des murs de briques rouges et un toit calciné.

« Aucun, on dirait. Tant pis. »

Après avoir répondu lui-même à sa question, il lança le briquet dans la direction de son propriétaire avant de se rapprocher de l'homme qui avait parlé d'incendie. Il l'interrogea, tout en lui faisant les yeux doux.

« Elle se trouve où cette raffinerie qui a brûlé ? »
Le mec hésita avant de répondre, son regard revenant vers Lucie.
« Bah, c'est par là-bas. Tout droit à gauche, après les conteneurs. »
« Merci, belle bouche. »

Et sur ces dernières paroles, Loris fit volte-face pour se diriger tranquillement dans la direction indiquée, en inspirant une bouffée relaxante.
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 She's the angel of small death † Loris Galente

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