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 La filature n'est pas pour les enfants (Loris Galente)

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 La filature n'est pas pour les enfants (Loris Galente)  Jeu 5 Déc 2019 - 22:22
La filature n'est pas pour les enfants

“Tu repasses bientôt Len, pas vrai?”
“Evidemment”

Cette phrase, anodine, pouvant devenir tantôt joyeuse et espérante, tantôt sensuelle et suave pour faire revenir le sujet dans ses filets (ou ses draps), elle peut vouloir dire tant de choses. Surtout avec un homme comme moi, qui montre bien moins de choses qu’il n’en cache, pour qui son identité même est un secret qu’il se doit de garder. Alors on pourrait bien croire que je sors d’un entretien avec un potentiel client, une femme de la nuit à l’occasion, ou d’un endroit qui me soit particulièrement familier. Ceux qui connaissent ma véritable vie et mon occupation réelles auraient tendance à penser aux deux premières propositions. Ceux qui me connaissent de manière un peu plus intime élimineraient presque la seconde option, car bien que n’étant pas un moine (loin de là même), autant dire que ce n’est pas franchement une habitude.

Mais vous voulez la vérité, n’est-ce pas? Eh bien la vérité est que je suis venu dans cette épicerie fine pour acheter des sucreries à Tiffany. Elle en a été privée durant toute son enfance, à cause de cette mégère (et un peu de ma faute aussi pour l’avoir abandonner au départ). Je ne suis pas de ceux qui considère que les enfants devraient manger n’importe quoi, n’importe quand, mais je ne pense pas que les priver de sucreries soit une bonne idée non plus. Priver un enfant de quoi que ce soit de manière drastique (à moins de ne pas en avoir les moyens, ce que je conçois parfaitement) n’est pas une solution de toute façon, pour quoi que ce soit. Personnellement, je serais dans l’optique de laisser les enfants faire leurs propres erreurs, apprendre de ces dernières, et avancer. A condition de ne pas se mettre en danger évidemment. C’est le sachet de bonbons et autres petits gâteaux dans la poche de mon manteau que j’avance dans les rues de Phily pour rejoindre mon chez moi. Enfin, je ne vais pas aller jusque chez moi à pied, car du centre-ville à la zone côtière ça fait une trotte et si j’en suis capable en soi, j’aimerai arriver chez moi avant demain matin si possible. Mais profiter des rues, de l’ambiance de la ville, c’est quelque chose que j’aime faire, de temps à autre.

Chose qui serait d’autant plus agréable si je n’avais pas quelqu’un qui me filait depuis la sortie du magasin. Ce n’est pas la première fois que j’ai cette impression. Les premières fois je me suis forcé de les ignorer et ait parfois dû changer mon itinéraire pour éviter de mener les personnes me filant à des planques ou autres choses qui pourraient m’incriminer. CEtte fois, cependant, c’en est fini. J’en ai marre de jouer au type un peu simplet qui ne se rend pas compte qu’il est suivi. Alors lorsque je passe une ruelle que je connais bien, je m’y engouffre et me cache là où je le peux. Maintenant, j’attend la réponse: soit quelqu’un me suit effectivement, soit je suis totalement paranoïaque.

La réponse ne se fait attendre, à peine 73 secondes pour être précis, quelqu’un entre dans la ruelle et avance dans cette dernière. J’attend qu’il (car à priori c’est un homme si mes yeux ne me jouent pas des tours) ne dépasse ma cachette improvisée avant d’en sortir, me retrouvant dans son dos.

“Tu cherches quelqu’un peut-être?”


Je croise les bras sur ma poitrine, droit dans mes bottes, le dos droit aussi, mon regard bleu parcourant la personne en face de moi, essayant de la reconnaître au cas où, mais n’y parvenant pas. Je me fais imposant, montrant que je ne suis pas inquiet par sa présence. Ensuite, j’attends la suite des évènements...
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 Re: La filature n'est pas pour les enfants (Loris Galente)  Lun 9 Déc 2019 - 15:44
La filature n'est pas pour les enfants

Sa casquette enfoncée sur sa tête, le col de son blouson relevé, Loris arpentait les rues de la ville, sur les traces de sa cible. Il avait fortement hésité à se travestir, à utiliser l'une de ses nombreuses perruques, à se camoufler sous un maquillage élaboré qui dissimulerait son identité. Mais en étant trop belle et sophistiquée, Babycake aurait forcément attiré l'attention et ce n'était pas le but de la manœuvre. Non, il devait se fondre dans le paysage pour ne pas éveiller les soupçons, avoir l'air d'un mec "normal" qui marchait "normalement", qui parlait "normalement", qui agissait "normalement". Ce n'était pas une mince affaire. Mais Loris n'avait aucune envie que Tiffany découvre qu'il stalkait son père.

Cela faisait plus d'une semaine qu'il se consacrait à la filature de Leonard Maxwell et qu'il marchait dans ses pas, dès qu'il en avait l'occasion. Il avait zoné dans le quartier de la zone côtière où il habitait. Il avait observé sa voiture et noté sa plaque d'immatriculation. Parfois, il le suivait en scooter, jusqu'à son lieu de travail, une boite de consulting. Jusque là, Loris ne s'était jamais rapproché de lui, la phase de confrontation viendrait plus tard mais il ne se sentait pas encore prêt, il avait d'abord besoin d'en savoir plus sur cet homme. Leonard n'avait jamais eu l'air de remarquer sa présence et même si parfois il se faisait semer, Loris ne lâchait rien. Et il reprenait sa filature dès qu'il le pouvait.

Ce jour là, il était resté adossé au mur, sa casquette enfoncée jusqu'aux yeux, pendant que Leonard faisait ses courses. Cette fois, il n'était pas en voiture et Loris profita de l'aubaine pour le suivre à pied, sans le perdre du regard. Qu'est ce qu'il pouvait bien fabriquer dans ce quartier, si loin de chez lui ? La ruelle était sombre mais Loris s'y engouffra sans la moindre hésitation. Tiffany avait vécu une enfance difficile et elle en était ressortie traumatisée. A présent qu'elle avait retrouvé son père, Loris s'inquiétait pour elle. Parce qu'elle avait eu l'air d'une toute petite fille, irradiant d'une confiance illimitée et pleine d'innocence envers son papa.

Quel était le rôle d'un père ? Protéger. Éduquer. Rassurer. Rendre son enfant épanoui, confiant, assuré.
Le propre père de Loris n'avait rien fait de tout ça, bien au contraire.
Les pères "parfaits" en apparence étaient souvent les pires des crapules.

Se retrouvant seul dans la ruelle, il poussa un léger soupir de dépit en fouillant les lieux du regard. Leonard était hors de vue. Loris allait continuer à avancer lorsque soudain, une voix retentit derrière lui. Tressaillant de surprise, il fit brutalement volte face pour dévisager l'homme qui se tenait devant lui. Pris sur le fait, il resta figé pendant quelques secondes, le temps de retrouver une certaine contenance. Pas de chance, il avait sans doute trop pris la confiance et voilà qu'il s'était fait repérer...
Clairement, l'homme était intimidant et Loris n'était pas préparé à une confrontation aussi soudaine. Il fallait qu'il invente un bobard, n'importe quoi, pour se couvrir ! Leonard ne devait pas découvrir la raison pour laquelle il le stalkait, autrement, tout tomberait à l'eau...
Le jeune homme prit une inspiration et lui offrit une moue évasive.

« Peut-être bien, oui. »

Il redressa la visière de sa casquette pour mieux rencontrer ce regard, d'un bleu impénétrable. Sans se soucier de leur différence d'âge, Loris poursuivit d'un ton léger, un sourire enjôleur aux lèvres.

« Et toi, tu cherchais à me faire la peur de ma vie ? C'est pas sympa de surprendre les gens comme ça, j'en ai avalé mon chewing-gum. »

Il le toisa d'un air moqueur, promenant son regard sur la haute stature de l'homme qu'il pouvait enfin dévisager de près et il ne se priva pas de le lorgner de haut en bas.
S'il avait été habillé en drag-queen, ça l'aurait mieux fait. BabyCake, la reine des divas, se permettait toutes les audaces parce que ça faisait partie de son personnage et Loris gagnait en assurance à travers elle. En vérité, il n'était pas si à l'aise que ça mais il se contraignit à dissimuler sa nervosité. Il avait apprit l'art du théâtre et aussi celui de l'improvisation. Pour le coup, il était en plein dedans.
Tout à son observation, il loucha sur le sachet qui dépassait légèrement de la poche du manteau de Leonard. Clopes, alcool, capotes ? Aucune idée. Il retrouva son regard, poursuivant sur le même ton, tout en haussant un sourcil narquois.

« Les bourges dans ton style n'empruntent pas ce genre de ruelle. T'as pas peur des mauvaises rencontres, on dirait. A moins que tu ne cherches à t'encanailler, hm mon joli? »

Loris laissa volontairement sa question en suspend dans le but de laisser la porte ouverte à tous les sous-entendus. Il enfonça négligemment sa main dans la poche de son blouson, laissant croire à Leonard qu'il pourrait en sortir aussi bien un couteau pour le menacer qu'un sachet de drogue à lui vendre. Si cet homme mystérieux avait des choses louches à cacher, il fallait trouver un moyen de le découvrir. Et en tous les cas, il ferait tout pour en apprendre plus sur lui.
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 Re: La filature n'est pas pour les enfants (Loris Galente)  Mer 11 Déc 2019 - 11:55
La filature n'est pas pour les enfants

C’est un gamin. Un gamin qui me suit. Pourquoi diable un gamin aurait envie de me suivre, moi? Il y a anguille sous roche pour qu’un type pareil décide de me suivre. Est-ce lui qui m’a suivit les autres fois aussi? Si oui, j’ai définitivement bien fait de ne pas risquer de le mener autre part qu’à ma boîte de consulting. Mais je l’ai très probablement amené à mon foyer, où se trouve Tiffany. Erreur de ma part, grossière erreur. Deviendrais-je comme mon père? Je ne l’espère pas, peut-être la fatigue ou un trop plein d’assurance dans mes capacités m’ont rendu inattentif par moment. Dans tous les cas, il faut que je sache pourquoi il me suit et ce qu’il me veut. En tout cas, je doute qu’il soit un professionnel, il n’aurait pas eu l’air d’une biche face aux feux d’une voiture en se retournant sinon. Je dois cependant reconnaître qu’il a de l’aplomb et une bonne façade, voir même un bon jeu d’acteur, mais il reste un. Gamin. Je n’ai pas de temps à perdre avec ce genre de choses.

“Peut-être que tu ne devrais pas suivre des inconnus, gamin.”

Il aurait pu tomber et se fouler la cheville, je n’aurais pas montré plus de compassion que là. Dites-moi sans coeur si vous le souhaitez, mais je n’en n’ai cure. Après tout, c’est lui qui est en faute pour m’avoir suivi en premier lieu. Les conséquences? Il n’a qu’à les assumer. Je retiens un soupir las en voyant son regard parcourir mon corps. N’allez pas me dire qu’en plus je suis tombé sur un gamin qui espérait offrir ses faveurs pour partir de là sans problèmes? Pourquoi moi? Pourquoi aujourd’hui? Et je sais, je me répète, mais: pourquoi moi? Des types avec de l’argent et à l’air menaçant, ça ne manque pas spécialement à Philly. Non, il y a plus que cela, surtout si c’est effectivement lui qui m’a déjà suivi. Une filature impromptue, mue par la tentation et possiblement des hormones, c’est une chose. Une filature répétée, ça sous-entend qu’on cherche quelque chose.

Je ne retiens pas mon rictus moqueur quand il me traite de bourge. Si seulement il savait à qui il à faire. Evidemment que je ne vais pas lui révéler mes activités. C’est vrai que j’ai de l’argent, mais il est fort rare que j’en fasse étalage. Pour la plupart des gens de la ville, je suis quelqu’un d’aisé, certes, mais loin de la richesse à proprement parlé. Je suis un type qui vit sa vie sans chercher les ennuis. Ou presque. Et sa question finale me fait lever les yeux au ciel. Je perds mon temps ici, mais je dois en savoir plus.

“Et les gamins comme toi ne suivent pas les gens sans raison. D’ailleurs, merci mais non merci, t’es pas mon genre. Je ne fais pas dans le berceau.” comme ça, au moins c’est clair “Alors si tu veux bien m’expliquer pourquoi tu me suis depuis plusieurs jours, je t’en serais reconnaissant.”

Je vous avais dit que je n’avais pas le temps. Là, c’est vrai que je fais un coup de poker. Si ça se trouve ce n’est pas lui qui m’a suivi ces derniers jours. Mais son langage corporel m’en apprendra plus que sa réponse, du moins je l’espère. S’il s’obstine à mentir ou à jouer les idiots, je n’aurais plus qu’à partir, car de toute façon, je ne vais pas risquer de l’interroger de manière plus musclé sans en savoir plus, d’une part, et d’autre part, je le répète, je n’ai pas le temps pour ça.
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 Re: La filature n'est pas pour les enfants (Loris Galente)  Mer 11 Déc 2019 - 18:11
La filature n'est pas pour les enfants

La condescendance de son ton ne découragea pas Loris, pas plus que cet air blasé que sa cible affichait sous son regard impudique. Le mec avait beau étirer un rictus moqueur, il avait bel et bien l'air d'un bourge, que ça lui plaise ou pas. Certes, il n'était pas du genre bling-bling mais il était bien sapé et il possédait une jolie bagnole, c'était suffisant pour le ranger dans cette catégorie, non ?

Leonard avait déjà insisté sur le mot gamin mais il ne se priva pas pour en rajouter une couche, histoire de lui mettre un bon gros râteau qui décoiffe ! Loris claqua la langue et secoua la tête dans un sourire patient. Il recevait ce genre de commentaire tellement souvent qu'ils glissaient sur lui comme l'eau sur les plumes d'un canard. Il n'était le genre de personne et il avait fini par se convaincre qu'il s'en foutait. Trop jeune, trop gracile, trop drag-queen. Même les gays préféraient les mecs qui ressemblaient à des hétéro.
Pourtant, à la suite de sa phrase, Loris ne put masquer sa stupeur et il se crispa. Leonard l'avait repéré depuis plusieurs jours ? Carrément ? Le trouble s'inscrivit trop nettement sur son visage pour qu'il puisse le masquer à temps. Tout en soutenant le regard de l'homme, Loris réfléchit à toute vitesse. Il ne pouvait plus nier maintenant, il fallait qu'il assume cette émotion qu'il n'avait pas pu cacher et qu'il l'utilise à bon escient. Dans un profond soupir, il en profita pour relâcher la pression et gagner quelques précieuses secondes de réflexion.

« Je ne suis pas si jeune que tu crois. Je suis un homme majeur. »

Crut-il bon d'ajouter d'un ton posé, avec indulgence pour la myopie du vieux. Posant sa main sur sa hanche, il le toisa un moment. Si Leonard ne réagissait pas comme un pervers, c'était tout de même une bonne nouvelle. Loris n'était pas sûr de réussir à tenir un numéro d'allumeur bien longtemps de toute façon. Sous ses apparats de drag-queen, Baby-Cake était très aguicheuse mais ce n'était que du show, c'était pour de faux.

Loris avait réussi à retrouver une expression naturelle, tranquillement assurée. Il avait découvert depuis peu qu'il possédait une aura particulière en tant que disciple, une capacité qui incitaient les humains à lui faire confiance, beaucoup plus facilement. Loris ne maîtrisait pas encore ses tous nouveaux pouvoirs mais il possédait assez d'audace pour compenser son manque d'expérience. Il fallait juste qu'il garde la tête froide.

« Je pensais pas que tu m'avais repéré... Leonard. »

Il haussa les épaules, laissant doucement retomber son bras.

« On disait que tu t'étais ramolli, mais pas tant que ça finalement. Je te suis depuis des mois, en vrai. Bravo quand même, Blue-Eyes »

Après avoir parlé, Loris recula prudemment de deux pas. L'idée lui était venue comme ça, subitement. Celle d'introduire un "on" mystérieux qui pouvait bien être n'importe qui. Un "on" qui connaissait son coté sombre ? Le mieux pour découvrir les secrets de quelqu'un, c'était de prétendre en savoir beaucoup plus et d'y aller au culot. Le jeu de la provocation était complètement hasardeux mais il s'exprimait avec autant d'impertinence que de certitude dans son ton.

« J'peux rien te dire sur celui qui me paie pour te filer le train, tu comprends. Je ne crache pas sur les cadeaux, cela dit... A voir si t'es du genre généreux ou radin.»

Serait-il assez curieux – ou assez inquiet ? - pour le payer en échange de ses confidences ? A moins que Leonard ne soit ce genre de mec dangereux qui lui arrache des aveux par la force. Le genre de mec insensible qui confiait sa fille à une foutue psychopathe.
Loris recula encore d'un pas mais ne chercha pas  réellement à fuir. Il assumerait.
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 Re: La filature n'est pas pour les enfants (Loris Galente)  Ven 13 Déc 2019 - 12:13
La filature n'est pas pour les enfants

Ah, visiblement, se faire appeler “gamin” il n’apprécie pas, si son attitude m’apprend une chose. Malgré le sourire qu’il affiche. Car on peut sourire de quelque chose qui nous agace, c’est même très courant, et j’en sais quelque chose, mais il y a des petites choses qui ne trompent pas un oeil aguerri à la lecture des gens comme le mien. Quoi? Non, je ne suis pas des plus accessibles et oui, j’ai mes côtés sombres, ça ne veut pas dire que je ne prête pas attention aux gens que je rencontre. Bien au contraire, dans mon corps de métier, savoir lire les gens et savoir jouer avec ce qu’ils montrent pour, au choix, ses les mettre dans la poche ou au contraire les irriter, c’est fort, fort utile. On peut assez vite deviner ce qu’ils veulent vraiment en lisant leurs micro-expressions, leur langage corporel au sens large, et quand on sait écouter et lire entre les lignes. Et ici, ce que j’en lis, c’est qu’il veut garder le contrôle, mais qu’il n’aime pas se faire appeler “gamin”. Et c’est bien pour cela que je continuerai à le faire. Si j’arrive à l’agacer suffisamment, il pourrait faire une erreur, et je pourrais l’utiliser à ce moment-là.

Un sourire narquois s’affiche sur mon visage quand il affirme haut et fort qu’il est majeur. Je ne répond rien, je pourrais, mais je n’ai pas envie de perdre mon temps en chamaillerie et en batailles de bons mots. J’ai autrement autre chose à faire. En revanche, la notion de ce “on” me fait tiquer. Je hausse un sourcil intrigué et décroise les bras, les laissant retomber à mes côtés, preuve s’il en ait que je suis prêt à écouter ce qu’il a dire. Tandis que lui recule, hm...intéressant comme manoeuvre, mais pas très claire. Cette ruelle est une impasse, j’en bloque la seule issue. Essayerait-il de m’amener plus loin dans la ruelle pour finalement entrer en action? Ce on m’intrigue, car des ennemis, je m’en suis fait, c’est certain, mais lequel serait assez fou pour envoyer un GAMIN, face à moi. Je ne suis peut-être pas le plus impitoyable de la ville, certes, mais j’ai déjà prouver que tuer pour me débarrasser d’un gêneur n’était pas un problème. Cependant, je ne veux pas, surtout que je ne sais pas pour qui il travaille et que je ne sais pas ce qu’il me veut, à dire vrai.

Alors je l’écoute, et finalement, une fois qu’il a terminé, ait un petit rire de gorge. Okay, alors soit ce type est un amateur de première, soit il est envoyé par un amateur de première, au choix. Dans tous les cas, je ne prend pas trop de risques à partir d’ici, maintenant. N’étant pour autant pas certain de ce qu’il sait exactement sur moi, je garde ma couverture.

“Eh bien tu diras à ton patron, ou ta patronne d’ailleurs, que si il ou elle veut parlementer avec moi ou s’assurer que je ne me sois pas ‘ramolli’ comme tu dis, il peut venir me voir de ses propres yeux et s’éviter d’envoyer un bleu. Sur ce, tu peux lui transmettre les amitiés de Leonard Maxwell.”


Après une légère courbette moqueuse accompagné d’un sourire tout aussi moqueur, je me détourne et reprend ma marche. A voir s’il me suit ou s’il repart. Dans le premier cas, la discussion continuerai, et je pourrais en apprendre plus avec un peu de patience (ce dont je ne manque pas) et de ruse. Dans le cas contraire, je n’aurais pas de mal à le suivre à mon tour et voir où il se rend. De plus, ça m’évitera de possiblement tomber dans un piège. Car son recul dans la ruelle, ça pouvait cacher une tentative de mise hors d’état de nuire loin des yeux curieux. Ici, dans la rue, je suis plus en sécurité. Aucun assassin ou gros bras digne de ce nom ne tenterait un coup avec autant de témoins. Maintenant, on attend de voir.
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 Re: La filature n'est pas pour les enfants (Loris Galente)  Ven 13 Déc 2019 - 22:52
La filature n'est pas pour les enfants

Loris soupesa avec incertitude le rire moqueur que Leonard lui rendait. Tout en reculant avec prudence, il avait jeté un regard derrière lui pour s'apercevoir que la ruelle ne menait nulle part. Les ombres ne masquaient pas un angle, comme il l'avait cru, mais juste un haut mur : il se retrouvait piégé comme un rat. Retenant son souffle, il tenta de masquer son inquiétude pendant que Leonard se foutait de lui. Il ne s'attendait pas à ce qu'il fasse volte-face aussi abruptement, surtout pas sur un salut digne de D'Artagnan. Manquait plus que le balayage de chapeau qui allait avec. Loris laissa échapper un petit pouffement déconcerté, tout en relâchant enfin son souffle.

Tandis qu'il voyait le dos du Mousquetaire Maxwell s'éloigner, il ressentit les légers picotements de l'échec le gagner. Visiblement, son aura n'avait pas eu le moindre effet sur cet humain. Il le voyait juste comme un bleu, un "gamin" qui n'était "pas son genre" et qui ne méritait que son dédain. La loose totale en somme. Mais Loris ne s'accorda que quelques secondes pour se reprendre. Il avait toujours été extrêmement tenace et les épreuves qu'il l'avait surmonté au cours de sa jeune vie l'avaient rendu plus coriace qu'une teigne.  

Sans doute aurait-il été plus sage de laisser tomber sa traque pour ce soir et recommencer quelques jours plus tard, lorsque Leonard se méfierait moins. Mais Loris n'en avait absolument pas la patience. Suivant son impulsivité, il se dépêcha de sortir de la ruelle à son tour, sans plus chercher à être discret. Ce mec au regard glacé n'était pas net, il en était certain et il le rattrapa rapidement pour le filer avec lourdeur, quelques mètres à peine derrière lui. Ah oui il le voyait comme un gamin ? Comme un bleu, c'était ça ? Dans ce cas, il allait jouer le jeu à fond et lui taper une crise d'ado bien merdique dans sa face. Sans attendre qu'il ne décide de se retourner, Loris pressa le pas, jusqu'à marcher à son niveau, un sourire frondeur aux lèvres.

« Et donc, monseigneur ne bosse pas avec les bleus ? Genre. Il aurait fallu quoi, qu'on déplace le pape en personne pour que tu consentes à prendre les choses au sérieux ? Un poil arrogant, le ramollo. » Sur ces mots léger, il lui offrit un clin d’œil taquin. « Déjà, tu me sous-estimes alors que tu me connais même pas, et ça c'est une grosse erreur. T'as même pas capté que j'te proposais un arrangement à l'amiable hein ? T'as préféré filer rapidos, comme si t'avais la trouille de te retrouver seul avec moi dans cette ruelle. » Tout en parlant, plus vif qu'une anguille, Loris se plaça devant lui, torse bombé, pour se coller tout contre Leonard, dans une attitude téméraire. Il poursuivit sur un ton murmuré, comme une confidence. « Tu fais partie de ces vieux cons qui pensent qu'être gay, c'est contagieux ?  Nan, en vrai, t'es juste qu'un grand trouillard qu'à peur d'être percé à jour. Prend ta retraite, darling. »

Ce mec n'allait quand même pas lui foutre un pain en pleine rue, devant des témoins. Au pire, Loris risquait juste de se faire bousculer.
Rapidement, il profita de ce moment où il le distrayait par son attitude d'ado rebelle pour lui faire les poches, pendant qu'il était tout contre lui. Quand il avait vécu dans la rue, Loris avait appris l'art des pickpockets et il se débrouillait plutôt bien. Il verrait plus tard ce qu'il aurait récolté dans son porte-feuilles, ça lui apprendrait sûrement des choses intéressantes.
En attendant, si Leonard était ce genre de faux calme, bien sous tout rapport en surface, mais qui battait ses mômes à la maison, il ne laisserait probablement pas passer une insulte sans réagir. C'était peut-être la meilleure façon de voir comment il se comportait avec les gosses. L'objectif était donc de tester les limites de sa patience, pour voir ce que ça pouvait donner. Et ensuite, il aviserait.
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 Re: La filature n'est pas pour les enfants (Loris Galente)  Ven 13 Déc 2019 - 23:40
La filature n'est pas pour les enfants

La filature donc. Bien, au moins il était tenace, ou avait un patron qui refusait l’échec. Pour avoir connu un père comme ça, je n’ai pas de mal à imaginer qu’il soit teigneux et déterminé à avoir les informations réclamées, à moins de vouloir mal finir. Un frisson de dégoût parcouru mon échine en repensant aux “leçons” que mon père a si vivement voulu m’inculquer étant enfant. Bizarrement, la chanson “Hell is for Children” de Pat Benatar me vient en tête et c’est vrai, dans mon cas, l’Enfer était mon quotidien à partir de la disparition de ma mère. Je ne peux pas empêcher la culpabilité de montrer le bout de son museau quand je pense à ce que Tiffany à subie à cause de moi. Je n’en n’ai peut-être pas été l’auteur, mais je suis tout aussi responsable que si j’étais celui qui l’avait maltraitée. LA raison pour laquelle je n’ai pas voulu la garder à l’origine: la peur de reproduire le même schéma de violence que mon père avant moi. Il paraît que c’est un cycle, que ça revient. Les péchés du père comme on dit…

Mais mes pensées retournent très vite sur le jeune homme qui bien vite piaille à nouveau dans mon oreille. Ô joie et félicité...Oui, ceci est ironique, nous sommes d’accord. Alors il croit que je le sous-estime? C’est donc bel et bien un bleu, je confirme, persiste et signe. Sinon il aurait bien compris que je faisais en sorte de protéger mes arrières, que cela lui plaise ou non. Au lieu de cela, il pense que m’insulter était la bonne manière d’y arriver. Je retiens de justesse un soupir. Pourquoi je le retiens? Parce que je ne veux pas montrer plus que nécessaire qu’il m’irrite et m’agace outre mesure, alors qu’il se colle contre moi, chose que je déteste quand je ne le souhaite pas. Je serre la mâchoire, me retenant de lui aboyer de reculer tout de suite. Ma retenue cette fois vient de la surprise de le sentir dans mes poches. A n’importe qui d’autre ça aurait très bien marché, car il sait ce qu’il fait ce gamin. Mais le pickpocket, je le fais depuis bien avant qu’il soit ne serait-ce qu’un figment dans l’imagination de son géniteur. Je fais comme si je ne réagissais pas, et répond, plutôt.

“Je n’aime pas les intermédiaires, ça brouille la communication. De plus…” je penche un peu plus sur lui, car deux peuvent jouer à ce jeu “Des hommes dans mes draps, j’en ai déjà eu, crois-moi. Mais première règle: Toujours protéger tes arrières. Ensuite…” là j’attrape le poignet attenant à la main qui me fait les poches et la sors de là où elle s’est perdue “Apprends à qui tu t’attaques avant de faire ce genre de petit tour de passe-passe.” je le ‘tut-tut’, comme un père à son bambin qui a fait une bêtise et relâche sa main, reculant d’un pas, et bon sang je respire mieux “Maintenant, si tu me disais ce que tu me veux vraiment? Si tu ne veux pas, tu pourras toujours me suivre, mais je connais aussi un très joli numéro: le 911”

Oui, bon, là, c’est un poil un coup de bluff, car vu ce que je lui ai donné comme infos sans le vouloir (sérieux, d’où ça sort que je lui raconte qui passe dans mon lit et la première règle quand on est pas très net…?), appeler les flics serait tendu, mais ça peut toujours dissuader à continuer aujourd’hui.
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 Re: La filature n'est pas pour les enfants (Loris Galente)  Sam 14 Déc 2019 - 17:17
La filature n'est pas pour les enfants

Pendant qu'il lui parlait, l'expression de l'homme était restée impassible. Loris avait cru détecter une certaine crispation dans ses traits mais c'était difficile à dire. Est-ce qu'il était en train de lutter pour ne pas s'énerver en public ? Son ton semblait calme tandis qu'il s'exprimait et Loris n'en perdit pas une miette, soutenant son regard avec effronterie. Décidément, Leonard savait se rendre intimidant et Loris dût faire un effort pour conserver son aplomb lorsqu'il se pencha sur lui, de toute sa hauteur. Il ne s'attendait pourtant pas du tout à de telles confidences. Quoi ? Le père de Tiffany aimait les hommes ? Il n'eut pas le temps d'intégrer l'info et cilla légèrement en écoutant la suite. On ne se fixait pas ce genre de règles quand on n'avait rien à cacher...

« Oh... »

Il ne put retenir une exclamation de surprise quand la main se referma sur son poignet. Comment il avait fait pour le sentir ? Ce mec était plus fort que prévu, il ne bossait pas dans la sécurité pour rien. Immédiatement, Loris eut ce triste réflexe de tous les enfants battus et tressaillit, courbant instinctivement la tête dans ses épaules pour se préparer à la beigne qui suivrait. Pourtant, rien ne se produisit. Avec incertitude, il redressa le regard vers celui qui s'était contenté de le sermonner doucement avant de le libérer. A sa menace, il se mordilla les lèvres avant de hausser les épaules pour regarder ailleurs.

« Fais-le. J'ai rien à me reprocher, moi. » Vraiment, il appellerait les flics ? Ce serait juste sa parole contre la sienne. Mais le père de Loris bossait au commissariat de Philly et rien que pour ça, cette pensée lui glaçait le sang. Il prit le temps de respirer, il fallait qu'il se calme, et il reprit d'un ton plus conciliant. « On va se parler.»

Jouer cette scène d'ado rebelle l'avait plus perturbé qu'il ne voulait l'admettre. Sans doute parce que ça ressemblait trop aux disputes qui l'opposaient à son père autrefois et même si Loris croyait être parfaitement libéré de son passé, ce n'était pas forcément le cas. Mais Leonard ne ressemblait pas du tout au sergent Galente et Loris retrouva son regard pour le dévisager avec une curiosité grandissante. Les info qu'il avait lâchées étaient surprenantes, autant par leur contenu que par la façon dont elles avaient été révélées. Est-ce que son influence de disciple avait fonctionné, finalement ? Dans tous les cas, il fallait qu'il garde son sang froid et son assurance à tout prix.

« Excuse-moi pour ça, je voulais juste tester tes réflexes, mais tu as brillamment réussi. » Énonça-t-il d'un ton neutre, tout en soutenant le regard de l'homme. Loris redressa les épaules pour se tenir droit et hocha la tête. « Je vais t'expliquer ce que je veux, mais pas ici, pas en pleine rue. On a eu un mauvais départ, laisse-moi t'offrir un verre pour me faire pardonner. » Sur un sourire engageant, il lui désigna un pub irlandais, situé un peu plus loin dans la grande rue avant que son geste ne se fasse plus flou. « Je te laisse le choix du bar, il faut que tu suives ta première règle... » Ajouta-t-il dans un haussement de sourcils railleur.

Le centre ville de Philadelphie ne manquait pas de bars et de resto en tous genre mais peu lui importait l'endroit, tant que Leonard acceptait une conversation dans un lieu plus intime. Pour mieux le motiver à accepter, il précisa d'un ton qu'il jugeait parfaitement mature.

« Il n'y a pas d'intermédiaire en réalité. J'ai besoin de toi pour une affaire dont je suis responsable et j'aimerais discuter entre adultes. »

Les jeux de scène lui avaient appris le contrôle de ses émotions et Loris retrouvait une expression assurée. Jumelée à l'essence divine de son aura, il espérait atténuer ainsi le handicap de sa jeunesse pour accroître son charisme.
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 Re: La filature n'est pas pour les enfants (Loris Galente)  Dim 15 Déc 2019 - 16:18
La filature n'est pas pour les enfants

Sa réaction à ma saisie de son poignet ne m’échappe pas, et c’est comme si une partie de l’agacement que je ressentais jusque-là s’évapora à cette vision. Car cette façon d’essayer de se protéger, je la connais, et de manière intime: c’est celle que j’ai eu pendant des années, même après que mon père soit placé derrière les barreaux, avant que je ne finisse par me forgé cette espèce d’armure invisible qui n’incite pas franchement les gens à me toucher sans raison. La raison principale pour laquelle je déteste qu’on me touche sans que je n’en donne l’autorisation, en plus du simple fait que c’est un manque de savoir-être flagrant. Ce qui explique une partie de cette attitude qu’il affiche depuis qu’on s’est rencontré dans cette ruelle. Ce besoin de s’affirmer, de montrer que l’on n’est pas vulnérable, que le monde peut bien nous tomber dessus, on a déjà connu l’Enfer. Sauf qu’il est loin de se douter que l’on peut connaître bien pire, mais je ne commente pas, me contentant de le relâcher avec un petit sermon faussement paternaliste.

Je lève les yeux au ciel quand il m’incite à appeler la police, mais je n’ai franchement pas envie de me fatiguer avec ça. Même si j’ai plus de poids que lui dans la balance avec les policiers, ayant déjà aidé des enquêteurs en vérifiant des systèmes de sécurité pour voir s’il y avait eu faille matérielle ou humaine. Passons. Il semble enfin comprendre que jouer à l’effronté avec moi ne mènera à rien alors il tente une autre approche, celle qui consisterait à m’amadouer. Un petit rictus amusé étire un coin de mes lèvres.

“Je vois que tu apprends vite.”

Je sens bien qu’il n’est pas honnête avec moi sur le pourquoi du comment de cette confrontation, mais je dois avouer qu’il m’intrigue. Alors j’hésite un moment, semblant peser le pour et le contre avant de soupirer finalement, et lui faisant signe de me suivre. Le pub irlandais qu’il a indiqué n’aurait pas été un mauvais choix en réalité, mais par pur esprit de contradiction, j’entre dans un autre bar, plus petit, plus confidentiel mais avec une ambiance chaleureuse.

“Bien, si tu commençais par me donner un nom? A moins que tu ne préfères que je t’appelle Gamin?”

Comment ça je ne suis pas sympa? Je n’y peux rien s’il n’a pas daigné me donner un nom jusque-là. Saluant rapidement le barman d’un signe de tête, plus par politesse que parce que je le connais, je m’installe dans un box à peu l’écart de la salle principale, placé de façon à ce que je puisse voir qui entre ou sort de l’endroit tranquillement. C’est plus fort que moi, c’est devenu presque une seconde nature de pouvoir avoir une vision sur une sortie potentielle. Inconsciemment, mon cerveau commençait à repérer les autres possibles sorties alors que je commandais une bière, attendant que mon interlocuteur ne commence les explications.
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 Re: La filature n'est pas pour les enfants (Loris Galente)  Lun 16 Déc 2019 - 18:38
La filature n'est pas pour les enfants

Certes, Loris apprenait vite. Mais il cherchait surtout à s'adapter et pour ça, il retournait sa veste plus vite que le vent. Quasiment certain que Leonard n'y verrait que du feu, il retrouva le rôle de l'adulte digne et responsable et s'efforça de conserver un masque impassible pendant que l'homme réfléchissait. Lorsqu'il céda, Loris se contenta d'un signe de tête satisfait. Ainsi, il lui emboîta le pas jusqu'à un bar, d'allure si insignifiante qu'il ne l'avait même pas remarqué. Regardant autour de lui, il apprécia l'ambiance des lieux et ôta sa casquette pour refaire rapidement ses cheveux en vérifiant son allure, dans un miroir situé derrière le comptoir. Cool.

Lorsqu'il perçut la voix de l'homme, son geste dans ses cheveux se fit nonchalant. Il le voyait toujours comme un gamin décidément hein ! Loris esquissa une légère moue en hésitant un bref moment avant de se présenter, d'un ton soigneusement détaché.

« Je m'appelle Loris Galente. Mais tout le monde m'appelle BabyCake parce que... c'est hyper sexy. »

S'il appréciait le coté cute de son surnom, il n'aurait pas aimé sa nuance infantile dans la bouche de Leonard. Pourquoi d'ailleurs ? Tsss. Le principal, c'était que cette histoire de stalking n'arrive pas aux oreilles de Tiffany, il préférait éviter qu'elle le prenne mal. Mais tant que son père ne faisait pas de lien entre eux, il n'y avait pas de raison qu'il lui en parle.
Loris étudia le comportement de Leonard, le voyant saluer le barman de ce petit établissement avant de choisir une place stratégique. S’accommodant à son choix, il prit place en face de lui, dans ce box qui formait une alcôve intime, propice aux confidences, et commanda la même bière que lui. Pendant que le serveur allait chercher leurs consommations, Loris prit le temps d'enlever son blouson d'un geste ample, pour se mettre à l'aise. Il espérait inspirer par son attitude, la même décontraction chez Leonard et dissiper sa méfiance. Apparaissant en t-shirt, Loris posa ses bras sur la table et attarda son regard sur lui.

« J'suis sûr que jamais t'aurais appelé les flics. Les gars qui établissent une liste de règles en ont toujours une contre les balances. C'est dans tous les codes dignes de ce nom. Toi, t'es du genre louche, mais avec un code d'honneur, ou louche-louche ?»

Son ton était léger alors qu'il le narguait. Est-ce que ce bar était son QG pour ses affaires secrètes ? Est-ce que Leonard était un gangster ? Tout était possible et de multiples questions attisaient sa curiosité autant que son imagination. Certains gangsters pouvaient tout de même faire de bons pères, ce n'était pas incompatible. Mais des éléments étaient trop problématiques pour que Loris puisse lui faire confiance. Un bon père n'abandonnait pas sa fille aux mains de n'importe qui. Tiffany avait été complètement traumatisée par l'éducation de cette mégère détraquée. Son changement brutal de personnalité était trop bizarre aussi. A un moment, Loris avait envisagé que son père était un dealer complètement timbré qui droguait sa propre fille.

Non, il était trop tôt pour que Loris puisse être franc envers Leonard sur ses intentions. S'il voulait découvrir la vérité, il fallait qu'il réussisse à lui tirer les vers du nez habilement. Comment savoir s'il n'était pas un pervers ou un dangereux maniaque ? Sur une impulsion, il enchaîna, toujours sur le même ton désinvolte.

« J'ai besoin d'un mec qui n'a pas froid aux yeux pour mon affaire. C'est un truc très dangereux mais qui te rapporterait un TRÈS gros paquet de fric. Bien-sûr, il faut avoir l'esprit ouvert pour ce job, pas d'excès de morale étouffante, tu vois le genre.» Il soupira, d'un air faussement blasé en reculant pour s'adosser à son siège. « Si tu n'invites que des hommes dans tes draps, au moins tu ne risques pas d'avoir des gosses. Je voudrais pas faire d'orphelin au cas où ça tournerait mal. »

Ce n'était pas exactement ce que Leonard avait dit, il le savait. Mais tourner sa phrase dans ce sens lui permettait d'orienter subtilement la conversation. Outre la curiosité de Loris qui le poussait à se demander quel était au juste son genre de mec, il arriverait peut-être à le faire parler de sa fille...
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 Re: La filature n'est pas pour les enfants (Loris Galente)  Mer 8 Jan 2020 - 11:41
La filature n'est pas pour les enfants

Un haussement de sourcil, d’un seul oeil, fut ma seule réaction à son surnom. Babycake? Et il s’offusque quand je l’appelle gamin. En tout cas, qu’il ne m’en veuille pas, mais je l’appellerai par son prénom. Parce que Babycake...non, je ne peux pas, juste pas. Il doit y avoir une histoire derrière ce surnom, je n’en doute pas une seconde, mais je n’ai aucune envie de la connaître. Je ne suis pas une nature particulièrement sensible, mais j’ai mes limites, tout de même. Loris se met à l’aise, tant mieux pour lui, mais pour le moment, je ne sais toujours pas trop sur quel pied danser. Il y un côté trop jeune, trop peu professionnel chez lui, mais en même temps, il y a des choses qu’il connaît qui me font douter que cela ne soit pas juste un acte pour m’inciter à baisser ma garde. Ou bien il est juste vraiment un nouveau dans une organisation quelconque et n’a pas encore pris tous les réflexes de gens de la pègre. Ce qui est une sérieuse possibilité.

“On ne balance pas un des siens, c’est vrai, encore faudrait-il qu’il y ait confiance en premier lieu.” Voilà, comme ça c’est clair: je ne lui fais pas confiance. “Donc on peut avoir un code d’honneur et tout de même vouloir se débarrasser des gens gênants.”

Le barman nous apporte nos commandes, et j’en prend une gorgée, reportant ensuite mon attention sur Loris, l’écoutant parler de cette ‘affaire’ si mystérieuse et nécessitant quelqu’un avec peu de scrupules. Jusque là, il était sur la bonne voie. A moins qu’on ne s’attaque à des particuliers, et tant qu’il s’agissait de voler quelque chose, et non d’une élimination ou autre, je serais partant, si le prix en valait le coup. Mais tout restait encore trop flou dans cette histoire et ça commençait à m’agacer. Ca et son habitude à changer de sujet sans transition apparente. Je poussais un soupir las à sa remarque. En plus il n’écoute pas.

“Dis m’en plus sur ton ‘affaire’ et je verrai si je te suis ou non. Quant à ma sexualité, je ne crois pas que ce soit le sujet du jour, n’est-ce pas?”

J’ai pourtant comme une sensation qui me donne envie de lui en dire plus, de lui expliquer qu’il a faux, que je ne couche pas QUE avec des hommes, lui parler de Tiffany, lui parler de moi tout court. Mais je me retiens, bien que cette sensation soit aussi désagréable qu’une envie de se gratter au milieu du dos. Je tiens un temps avant de finalement lâcher, un peu malgré moi.

“Je n’ai pas eu QUE des hommes dans mon lit. Apprends à écouter, sinon tu me fais perdre mon temps.”

Ce qui n’est pas faux au demeurant.
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 Re: La filature n'est pas pour les enfants (Loris Galente)  Jeu 23 Jan 2020 - 14:32
La filature n'est pas pour les enfants

Pourquoi le simple regard de Leonard lui donnait l'impression que son surnom était complètement nul ? Loris ne remettait jamais en question les délires de Ghede Nibo, tout aussi farfelus soient-ils, mais pour la première fois, il se demanda s'il ne ferait pas mieux de se trouver un nouveau nom de scène. Il n'était plus un gamin, merde. En attendant, sa cible était décidément très difficile à amadouer. Si Leonard était si méfiant, c'était forcément parce qu'il avait des choses à cacher.

- Bien-sûr et puis aussi, on n'appelle pas les flics quand on se vautre soi-même dans des affaires pas trop légales hein ?

Il balança cette petite perche de manière anodine, surveillant ses réactions. Len avait beau être prêt à se débarrasser des gens gênants, comme il disait, mais il ne l'avait pas fait. Trop curieux de connaître ce qu'il savait sur lui, sans doute ?

En attendant, il essaya de bluffer en lui parlant d'une affaire mystérieuse qui n'existait absolument pas et qu'il venait d'inventer à la seconde même. Tout en le laissant méditer là dessus, Loris tourna le regard vers leurs consommations et s'empara à son tour de son verre, trinquant dans la direction de l'homme qui ne l'avait pas attendu pour boire un coup. A sa réaction, Loris plissa les lèvres dans une moue narquoise. Il le voyait hésiter, visiblement mal à l'aise et tout en prenant le temps de savourer une lente gorgée de bière, il attendit patiemment. Les yeux du disciple pétillèrent de contentement lorsque Leonard lâcha cette confidence, comme si finalement sa sexualité était bel et bien le sujet du jour.

- J'ai l'air d'un pervers si ta sexualité me fascine ? Tant pis, j'assume. En tous cas, ton ouverture d'esprit est intéressante. Bientôt tu vas m'apprendre que tu es marié et père de famille hum ? Je déconne, je ne t'imagine tellement pas en papa d'une jolie petite poupée, c'est ridicule... Tu détesterais sûrement ça.

Ou pas ? Allez, vas-y, parle moi de Tiffany ! Loris esquissa un sourire en coin, heureux de voir que son influence de disciple fonctionnait, au moins un peu. C'était une première. Mais il ne devait pas se reposer sur ses lauriers. S'il ne donnait pas plus d'info sur cette affaire, Leonard risquait de perdre tout intérêt à la conversation. D'un ton posé, Loris continua donc son numéro d'improvisation, retrouvant un visage un peu plus sérieux.

- J'ai besoin de tes compétences dans ta spécialité. Le problème c'est qu'il y a un gang sur le coup. Les Gitchers. Donc, je voudrais savoir quels sont tes rapports avec eux et s'il ne te font pas peur. Tout dépend de ça.

Evidemment, Loris n'avait aucune idée de la spécialité de Leonard. Il n'avait d'ailleurs aucune certitude qu'il trempe dans des activités illégales mais si ce mec était un gangster, il devait forcément connaître le gang le plus dangereux de la ville. Alors, ses réponses lui en apprendrait peut-être un peu plus.

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 Re: La filature n'est pas pour les enfants (Loris Galente)  Dim 2 Fév 2020 - 10:21
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Qu’il est mignon à essayer de tendre des perches. Il me prend pour un bleu, c’est ça? En réalité, je vais avouer que je reste infiniment perplexe quant à ce type. Il passe de questions des plus personnelles à du business sans même ciller, mais il y a une constante: quand on est sur le personnel, il est précis, presque aussi précis qu’un ordinateur de calcul quantique, mais dès qu’on passe à la partie business, il est à la fois très ouvert sur ce qu’il se prépare et aussi vague qu’une route dans un brouillard digne des meilleurs films d’horreurs. Difficile de savoir ce qu’il cherche vraiment, et ça commence à me rendre nerveux, ce qui n’est habituellement pas une mince à faire. Pas que je cherche absolument à retrouver un coup à faire rapidement, mais j’aimerai au moins pouvoir dire non en tout état de cause. Car un boulot qui vient à moi, il faut admettre que c’est assez rare pour être noté, et une occasion qui peut s’avérer intéressante, à condition que j’arrive à déterminer ce que l’on veut de moi.

Je hausse un nouveau sourcil à sa question. Ma sexualité, fascinante? Ca s’appelle être bisexuel petit. Ce n’est pas comme si on entendait parler du spectre de la sexualité à tout va ces dernières années...Donc soit il vit dans une grotte, soit il ne s’y intéresse pas vraiment pour ne pas au moins avoir entendu parler du concept de bisexualité. Cependant, ce qui dans sa phrase lève fait sonner toutes les alarmes, c’est la fin. “Papa d’une jolie petite poupée”. C’est beaucoup trop spécifique comme description. Peut-être suis-je un peu trop paranoïaque, mais en général les gens en restent à “papa d’un gamin ou d’une gamine”, ils restent dans le général, à moins de savoir de quoi ils parlent. Or, je suis très bien placé pour savoir que la mère adoptive de Tiffany la considérait comme une parfaite petite poupée de porcelaine. Est-il un envoyé de cette mégère pour essayer de récupérer Tiffany? Ou juste quelqu’un de particulièrement curieux, presque à un niveau malsain? Est-il après Tiffany, sans rapport avec la mégère, et essaye de savoir si je pourrais être une menace ou non? Je n’en sais rien, mais quelque chose ne me plaît pas dans cette histoire et je compte pas trouver quoi.

Je me suis figé à cette phrase et ait complètement occulté ce qu’il m’expliquait ensuite. Probablement quelque chose quant à ce “coup” pour lequel il veut “m’embaucher”. J’attends qu’il ait fini de parler, puis lui fait signe de se rapprocher un peu, me penchant moi aussi sur la table. Puis, vif, je me saisis de son col, du bras qui sera caché du reste de la salle par nos deux corps rapprochés, et parle, d’une voix basse et dangereuse.

“J’en ai assez de ton petit jeu, gamin. Maintenant tu vas me dire tout de suite qui tu es et ce que tu me veux réellement, ou je te promet que je ferais de ta vie un enfer.”

J’en ai les moyens, aussi bien techniques que financiers. Autant je ne cherche pas à me faire connaître plus que cela comme cambrioleur, autant je ne laisserai plus aucune menace s’approcher de ma fille, jamais. Elle a déjà trop souffert par ma faute, maintenant, il est hors de question que je la remette en danger. Alors qui que ce type soit, il va vite comprendre que je ne suis pas du genre à jouer avec le feu.
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 Re: La filature n'est pas pour les enfants (Loris Galente)  Jeu 6 Fév 2020 - 20:02
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C'était assez difficile de deviner ce que pensait ce mec. Leonard n'exprimait pas grand chose, restant très silencieux, même si dans les rares expressions de son visage, il y avait toujours ce petit air moqueur. Pourtant, il restait très attentif aux paroles de Loris, ce qui lui donnait à penser que sa technique d'improvisation était plutôt bonne. Il s'en félicitait intérieurement, fier de ses perches qu'il pensait parfaitement subtiles. Evidemment, Loris savait qu'il était possible d'être bisexuel, il croyait l'être lui-même depuis ses douze ans et ce n'était donc pas un sujet nouveau pour lui. Mais feindre d'être fasciné par la sexualité de cet homme, l'amenait tranquillement à dévier le sujet et ça, c'était vraiment du grand art. Pareil pour le fait de lancer la conversation sur les gangs ! Avec ça, il était sûr de réussir à lui tirer les vers du nez.

Leonard n'avait toujours rien dit. Quand il lui fit signe de se rapprocher, Loris ne se méfia pas vraiment, croyant qu'il préférait les messes basses, pour éviter les oreilles indiscrètes. Ainsi, il se pencha innocemment vers lui, trop impatient et curieux de ce qu'il allait lui révéler. Mais la grande impulsivité de Loris le poussait à négliger toute prudence. Quand il fut attrapé par le col, il relâcha une exclamation étouffée puis se pinça les lèvres, ses mains plaquées contre la table. Merde, alors il l'avait vu venir ? La voix de l'homme était menaçante et Loris se sentit tout à coup pris aux pièges entre ses griffes.

- Lâche-moi ! Grogna-t-il, posant sa main sur la sienne, dans une tentative de se libérer. Foutu psychopathe !

De sa main libre, il palpa la table, jusqu'à mettre la main sur son verre de bière. Le ramassant, il jeta vivement son contenu au visage de Leonard. Son geste, très visible, ne put qu'attirer l'attention du barman, qui éleva aussitôt la voix dans une exclamation de mise en garde. Il n'acceptait pas le grabuge dans son établissement. Loris profita de l'effet de surprise pour se dégager et se redresser dans le même mouvement.

- J'ai pas fait exprès ! Glapit-il avec insolence à l'intention du barman, qui le contemplait d'un air très méfiant, le visage fermé.

Sur sa lancée, il fit le tour de la table pour s'installer sur la même banquette que Leonard, sans se soucier de ses menaces précédentes. Il avait le sang chaud et la plupart du temps, il négligeait le danger, ayant plutôt tendance à y sauter à pied joint, en toute inconscience.

- Je ne suis pas un gamin. Souffla-t-il en le narguant, le visage tout près du sien. Je sais que t'es pas net et je veux savoir ce que tu caches. T'es quoi, un tueur en série ? Tu drogues les gens pour te servir d'eux ? Tu fais de la traite d'êtres humains ? Proxénète, dealer, violeur ? Une chose est sûre, t'es clairement pas capable de t'occuper d'une ado et je ne te laisserai pas faire.

Le ton de sa voix était bas, pour que seul Leonard puisse l'entendre. Si la manipulation ne fonctionnait pas, il n'avait pas d'autre choix que de mettre les pieds dans le plat maintenant.
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 Re: La filature n'est pas pour les enfants (Loris Galente)  Sam 15 Fév 2020 - 9:14
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Me prendre une bière en pleine figure n’était définitivement pas dans les options que j’avais imaginée. Mais je dois reconnaître que Loris a de la ressource, en plus de l’obstination. Car quand le barman s’exclame, il aurait pu utiliser cette interruption pour se sortir de cette situation, prétextant que je l’avait agressé d’une quelconque façon. Mais non, il s’excuse, même, et vient s’installer à côté de moi alors que je tente d’enlever le plus gros de la bière de mon visage avec des serviettes en papier. C’est que la bière j’aime bien la boire, en masque de jour pour le visage, beaucoup moins. Et alors l’odeur de la bière sur les vêtements me sort par les yeux. Ca n’est pas sans me rappeler les soirs où mon père avait beaucoup trop bu et qu’il s’était mis en tête de me faire apprendre une de ses “leçons”. Le genre de leçons qui laisse des traces dans la chaire.

Et il recommence avec son “je ne suis pas un gamin”. Désolé, mais vu mon âge, si, tu en es un. Je suis sûr que je pourrais être son père...mais j’ai déjà une fille et ça, clairement il le sait, car il me parle d’élever une ado, donc il connaît Tiffany, d’une manière ou d’une autre. Quelque part, au fond de moi, je trouve ça à la fois rassurant et mignon que quelqu’un veille ainsi sur ma fille, mais la plus grosse partie de moi le fusille du regard jusqu’à ce que ma vision périphérique ne capte du mouvement et je me reprend, remerciant le barman qui m’a amené un linge et de l’eau pour m’aider à me nettoyer. Je l’utilise avec gratitude et, une fois que je me sens moins poisseux, je prend le temps de répondre, la voix basse aussi, mais que je tente de garder calme, même si on peut sentir l’agacement et le fond de colère présents. Je ne réponds même pas à sa question sur ce que je fais, parce que je ne suis pas encore assez fou pour lui annoncer ma profession illégale.

“Et qui es-tu pour juger si je peux ou non m’occuper de ma fille? Hm? T’as des enfants? T’as un petit frère ou une petite soeur dont tu dois t’occuper? J’en doute. J’ai fait des erreurs dans ma vie, la plus grosse ayant été de ne pas faire plus attention à la famille où elle serait envoyée. Mais je ne permets pas un nobody de questionner mes qualités parentales. Je ne me fais pas d’illusions; je ne suis pas un père parfait, c’est vrai. Mais j’ai à coeur le bien être de Tiffany maintenant qu’elle de nouveau dans ma vie, et si tu ne veux pas me croire, tant pis pour toi. Maintenant, bouges. Cette conversation est officiellement terminée.”

Je lui laisse le choix de bouger de lui-même, ou bien j’utiliserai le plan B, j’ai toujours un plan B. ET un plan B au plan B. En tout cas, il a de l’imagination. Je ne sais pas ce qu’il a pu entendre, ou entrevoir sur moi qui lui permettent de tirer de telles conclusions. Je ne dois pas l’avoir rassuré, mais je m’en fiche. Ce type n’est personne pour moi. Pour l’instant; mais s’il tente quoi que ce soit pour se mettre entre Tiffany et moi, il va entendre parler du pays.
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 Re: La filature n'est pas pour les enfants (Loris Galente)  Mer 19 Fév 2020 - 0:55
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Après sa diatribe, Loris retint son souffle, crispé sur la banquette, tout en soutenant le regard noir de Leonard. Il était tant concentré sur lui que l'arrivée du barman dans son dos le fit clairement tressaillir. Quelle idée de surprendre les gens comme ça ! Retournant vers lui un air coléreux, il expulsa un soupir agacé de ses narines, à la manière d'un jeune taurillon. Forcé à la patience, Loris rongea son frein, les lèvres pincées et les sourcils froncés, bien décidé à ne pas bouger de sa position. Si le vieux voulait décamper, il serait obligé de le pousser de là, et il ne se laisserait pas faire. Enfin, l'enquiquineur de barman s'éloigna et une fois nettoyé, Leonard consentit à répondre, retrouvant ainsi la plus grande attention de Loris qui le dévisageait, avec méfiance. Il se fichait bien d'agacer ce mec, au point où il en était, ce n'était sûrement pas le ton sévère de sa voix qui allait le refroidir. Un rictus se dessina sur ses lèvres alors qu'il secoua négativement la tête. Sans rire, Leonard croyait vraiment qu'il allait bouger ?

- Ce n'est pas toi qui décides si la conversation est finie ou pas.

Rétorqua-t-il, gardant le même ton bas. Sa voix n'était pas agressive mais pleine d'aplomb, se fichant complètement d'être nez à nez avec un mec qui venait tout juste de le menacer. Il haussa les épaules, prêt à démonter les arguments de cet homme qui le prenait vraiment trop pour un gamin.

- J'ai peut-être ni gosse ni frangin mais j'ai des ado qui comptent sur moi dans le refuge où je vis. Les parents ne se rendent pas compte à quel point leurs conneries laissent des traces, ça te flingue à vie, ça te bouffe. Tu dis rien et tu gardes tout pour toi, mais des années plus tard, ça tourne encore dans ta tête. T'as déjà empêché un gamin de se suicider à cause de son père ? Moi oui. Donc, t'en fais pas, je sais de quoi je parle.

Et il parlait aussi en son nom, peut-être même un peu trop. Parce que cette histoire le ramenait trop à la sienne. Loris roula des yeux.

- Effectivement, je ne te crois pas. Bien-sûr, ce serait facile que je laisse tomber et que je me mêle de mes oignons, pas vrai ? Mais t'es mal tombé parce que ouais, c'est ma pote et j'ai pas l'intention de te regarder ruiner sa vie sans rien faire.

Croisant les bras, il surveillait ses expressions, ne sachant toujours pas exactement dans quelle catégorie il se rangeait. Il espérait pourtant de toutes ses forces que Leonard ne soit pas un pervers... Jusque là, il n'avait pas eu l'air d'en être un mais Loris n'en était pas complètement rassuré pour autant.

- Au moins, tu reconnais que t'as fameusement déconné en laissant Tiffany chez cette vieille psychopathe. Mais tu veux sérieusement me faire croire que t'as son bien être à cœur ? Bon sang mais ouvre les yeux. Elle est complètement traumatisée. T'as jamais remarqué qu'elle agit comme une gosse de cinq ans ? Tu trouves ça normal ? Il secoua la tête, d'un air aussi désemparé que soupçonneux. - Crois-moi, je découvrirai ce que tu lui as fait pour qu'elle devienne comme ça, je continuerai à te stalquer jusqu'à ce que je découvre la vérité.
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 Re: La filature n'est pas pour les enfants (Loris Galente)  Mer 19 Fév 2020 - 19:17
La filature n'est pas pour les enfants

Je serre la mâchoire à son discours car il ne le sait pas, et ne le saura jamais par ailleurs, mais je le sais très bien, les dégâts que peuvent engendrer les parents chez leurs enfants. J’en suis tout autant une victime que lui, ou que Tiffany. J’ai encore les marques de ses leçons ancrées dans ma chaire, certaines plus ou moins camouflée par des tatouages qui sont venus là au fil des années. J’ai envie de lui hurler de se taire, de simplement...ne pas me ramener à cette époque de ma vie. Cette époque où je n’étais personne, même pas moi à proprement parlé. Où je ne rêvais que d’une chose: m’enfuir et ne jamais revenir dans les griffe de ce père qui n’en n’a pas été un. Mais même lorsque je m’en suis échappé, je n’étais pas libre, pas complètement, preuves en sont mes activités illicites à présents. Loris a raison, ils laissent une marque indélébiles sur vous, quoi que vous fassiez.

Mon père est encore en prison à l’heure qu’il est et je voudrais faire en sorte qu’il y meure si possible, et je joue des lois américaines pour qu’il finisse par obtenir une peine à vie, mais je doute en avoir les moyens, alors je risque d’en venir à la seconde solution: graisser des pattes pour qu’il lui arrive un malheureux accident en prison. C’est commun, entre détenus, et avec son caractère de merde, il ne devrait pas être très difficile de faire quelque chose. Dans tous les cas je serre les dents, je me retiens de serrer les poings et d’imploser sous les souvenirs qui m’assaillent. C’est vrai que s’il savait ce par quoi j’étais moi-même passé, il n’aurait peut-être pas la même attitude envers moi, pas totalement. Cependant il n’a pas à savoir, personne n’a à savoir ce par quoi je suis passé pour devenir celui que je suis aujourd’hui. Personne. Pas même ma propre fille.

Mais j’en apprend beaucoup en l’écoutant, il vit en refuge, ce qui veut dire qu’il n’a même pas de toits au dessus de sa tête en dehors de cet endroit. Surtout, il connaît Tiffany, il dit être son ami et je veux bien le croire, vu la véhémence avec laquelle il tente de me faire avouer tout le mal que je lui fais. J’ai envie de rire, jaune, très jaune, limite désespéré, parce que oui, je le sais, je le vois tous les jours que la vie amène avec elle depuis qu’elle est rentrée avec moi de l’hôpital. Finalement, je n’en peux plus d’être accusé de maltraiter ma fille alors que mon erreur a été de la laissée partir en croyant lui offrir une vie meilleure.

“Tais-toi.” c’est sorti un peu plus fort que je ne le souhaitais, et j’offre un sourire d’excuse autour de nous avant de reprendre plus doucement “Je le sais! Je le vois chaque jour. Mais toi, as-tu la moindre idée de ce que c’est que de devoir l'emmener chez le médecin quasiment toutes les semaines pour s’assurer que sa santé reste stable? De devoir la convaincre de manger plus qu’elle ne le faisait avant pour son bien? Tout cela en faisant en sorte de ne jamais lui donner l’impression qu’on lui donne des ordres? Je sais que je devrais l’emmener voir un psychologue, quelqu’un qui pourrait m’aiguiller, mais elle supporte déjà tous les rendez-vous médicaux, je ne veux pas en plus qu’elle doive revivre ce qu’elle a vécu chez cette affreuse bonne femme en le racontant à quelqu’un.” je soupire “Tu la connais peut-être, mais tu ne vis pas avec. Je l’aime, j’ai fait l’erreur de la laisser, parce que j’étais trop jeune et trop stupide pour croire que je pouvais m’occuper d’un enfant, mais je l’aime, et je ne permet à personne d’en douter.” je prend un inspiration pour me calmer, car élever la voix maintenant ne serait pas une bonne idée “Quant à ces allégations que tu me prêtes, il n’en n’est rien. Tu as raison, j’ai une facette pas très légale, je suis cambrioleur. Et consultant en sécurité, en couverture. Je sais ce que je fais et je suis doué à ce que je fais, et peut-être que je finirai par me ranger, mais ce n’est pas encore ce jour.”

Voilà, au moins c’est dit. Est-ce qu’il va seulement me croire maintenant? S’il ne me croit pas, je ne pourrais rien faire de plus et je le laisserai en plan ici. J’en ai marre de devoir me justifier auprès d’un type qui dit connaître ma fille.
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 Re: La filature n'est pas pour les enfants (Loris Galente)  Jeu 27 Fév 2020 - 21:03
La filature n'est pas pour les enfants

Si jusque là, Leonard s'était muré dans un silence rigide, son regard était noir. Loris ne savait pas trop à quoi s'attendre mais il tressaillit légèrement lorsque cet ordre fusa si soudainement, dans une tonalité brutale. Allait-il se mettre à lui hurler dessus, voire à le malmener, en plein milieu de ce bar ? Sans le perdre des yeux, Loris restait cramponné à sa banquette, prêt à se défendre en cas de besoin, mais Leonard avait reprit d'une voix plus basse et il l'écouta avec attention, examinant ses expressions et chacune de ses attitudes. Alors il savait ? Il n'était donc pas si aveugle que ça ? Peut-être n'était-il pas ce père indifférent et égoïste...

- C'est le rôle d'un père, de s'occuper de son gosse malade. Fallait pas avoir d'enfant si ça te fatigue. Je sais pas si un psy pourrait l'aider mais c'est de ton attention dont elle a besoin...

Peut-être était-il injuste en lui crachant ces remontrances, Loris devait avouer qu'il ne s'attendait pas à ce que Len soit conscient des problèmes de sa fille. Il pensait tellement qu'il s'en foutait. Toujours méfiant, il le laissa poursuivre jusqu'au bout, les muscles raides, le regard rempli de vigilance. Il fut pourtant secoué par ces mots, je l'aime, prononcés avec trop de spontanéité et de sincérité dans le ton. Loris cilla et s'appuya un peu contre la banquette, son regard toujours plongé dans celui de Leonard. Il avait été si persuadé que cet homme était le mal incarné, si certain qu'il représentait tout ce qu'il y avait de plus négatif au monde... Et à présent, ses certitudes s'effondraient, le laissant incertain et troublé. Emporté par sa véhémence, il voyait bien à quel point Leonard était touché par ce sujet, au point de lui révéler son fameux secret. En découvrant ainsi la vérité, Loris écarquilla les yeux, visiblement déconcerté par cet aveu. Il laissa passer une grosse poignée de secondes avant de hocher doucement la tête, reprenant d'une voix plus douce.

- T'étais bien sous couverture, j'le savais...Cambrioleur hein? Souffla-t-il, dans un murmure. Mon père est flic, ça l'a pas empêché d'être un gros salaud.

Il était bien placé pour savoir que l'honnêteté du métier ne voulait rien dire. Cependant, Cambrioleur, ce n'était pas un crime sale, si l'on pouvait dire. C'était en tous cas bien moins atroce que tout ce qu'il avait pu imaginer, dans ces scénarios horribles, probablement dictés par la phobie du symbole paternel. En cet instant, il commençait à douter de sa propre objectivité et ne savait plus trop que croire.

- Je ne vis pas avec mais l'aperçu qu'elle m'a donné était suffisant pour me rendre compte que son problème n'était pas simple. Je croyais... qu'elle était droguée ou tellement effrayée qu'elle avait pété les plombs... ça peut arriver quand on se fait battre, ou pire. Loris soupira légèrement avant de se résoudre à acquiescer doucement. - Je te crois... t'as sans doute pas de si mauvaises intentions que je le pensais au départ...

Il réfléchit un léger instant, rassemblant les info qu'il venait de récolter.

- Si tu m'avais pas bousculé, j'avais dans l'idée de t'engager comme consultant pour sécuriser le bar où je bosse. J’espérais que tu finisses par te griller tôt ou tard... Pourquoi tu laisses pas tomber tes crimes tout de suite ? Si jamais tu te fais choper et que tu te retrouves en taule, Tiffany n'aura plus de père. Et c'est déjà pas facile de s'en passer, mais encore pire quand t'as l'âge mental d'un gosse...

Il changea de posture, un peu moins crispé qu'auparavant, davantage dans l'écoute. Si le problème de Tiffany ne provenait pas de l'attitude de Leonard, ni d'une quelconque drogue, alors pourquoi ? Pourquoi maintenant alors qu'elle aurait pu démontrer des signes de traumatismes quand elle vivait chez cette vieille folle ?

- Qu'est ce qui s'est passé pour qu'elle devienne comme ça ? C'est dû à sa maladie?

Il ignorait exactement de quoi elle souffrait, il la savait chétive, il l'avait vue tousser...

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 Re: La filature n'est pas pour les enfants (Loris Galente)  Jeu 27 Fév 2020 - 21:03
La filature n'est pas pour les enfants

Si jusque là, Leonard s'était muré dans un silence rigide, son regard était noir. Loris ne savait pas trop à quoi s'attendre mais il tressaillit légèrement lorsque cet ordre fusa si soudainement, dans une tonalité brutale. Allait-il se mettre à lui hurler dessus, voire à le malmener, en plein milieu de ce bar ? Sans le perdre des yeux, Loris restait cramponné à sa banquette, prêt à se défendre en cas de besoin, mais Leonard avait reprit d'une voix plus basse et il l'écouta avec attention, examinant ses expressions et chacune de ses attitudes. Alors il savait ? Il n'était donc pas si aveugle que ça ? Peut-être n'était-il pas ce père indifférent et égoïste...

- C'est le rôle d'un père, de s'occuper de son gosse malade. Fallait pas avoir d'enfant si ça te fatigue. Je sais pas si un psy pourrait l'aider mais c'est de ton attention dont elle a besoin...

Peut-être était-il injuste en lui crachant ces remontrances, Loris devait avouer qu'il ne s'attendait pas à ce que Len soit conscient des problèmes de sa fille. Il pensait tellement qu'il s'en foutait. Toujours méfiant, il le laissa poursuivre jusqu'au bout, les muscles raides, le regard rempli de vigilance. Il fut pourtant secoué par ces mots, je l'aime, prononcés avec trop de spontanéité et de sincérité dans le ton. Loris cilla et s'appuya un peu contre la banquette, son regard toujours plongé dans celui de Leonard. Il avait été si persuadé que cet homme était le mal incarné, si certain qu'il représentait tout ce qu'il y avait de plus négatif au monde... Et à présent, ses certitudes s'effondraient, le laissant incertain et troublé. Emporté par sa véhémence, il voyait bien à quel point Leonard était touché par ce sujet, au point de lui révéler son fameux secret. En découvrant ainsi la vérité, Loris écarquilla les yeux, visiblement déconcerté par cet aveu. Il laissa passer une grosse poignée de secondes avant de hocher doucement la tête, reprenant d'une voix plus douce.

- T'étais bien sous couverture, j'le savais...Cambrioleur hein? Souffla-t-il, dans un murmure. Mon père est flic, ça l'a pas empêché d'être un gros salaud.

Il était bien placé pour savoir que l'honnêteté du métier ne voulait rien dire. Cependant, Cambrioleur, ce n'était pas un crime sale, si l'on pouvait dire. C'était en tous cas bien moins atroce que tout ce qu'il avait pu imaginer, dans ces scénarios horribles, probablement dictés par la phobie du symbole paternel. En cet instant, il commençait à douter de sa propre objectivité et ne savait plus trop que croire.

- Je ne vis pas avec mais l'aperçu qu'elle m'a donné était suffisant pour me rendre compte que son problème n'était pas simple. Je croyais... qu'elle était droguée ou tellement effrayée qu'elle avait pété les plombs... ça peut arriver quand on se fait battre, ou pire. Loris soupira légèrement avant de se résoudre à acquiescer doucement. - Je te crois... t'as sans doute pas de si mauvaises intentions que je le pensais au départ...

Il réfléchit un léger instant, rassemblant les info qu'il venait de récolter.

- Si tu m'avais pas bousculé, j'avais dans l'idée de t'engager comme consultant pour sécuriser le bar où je bosse. J’espérais que tu finisses par te griller tôt ou tard... Pourquoi tu laisses pas tomber tes crimes tout de suite ? Si jamais tu te fais choper et que tu te retrouves en taule, Tiffany n'aura plus de père. Et c'est déjà pas facile de s'en passer, mais encore pire quand t'as l'âge mental d'un gosse...

Il changea de posture, un peu moins crispé qu'auparavant, davantage dans l'écoute. Si le problème de Tiffany ne provenait pas de l'attitude de Leonard, ni d'une quelconque drogue, alors pourquoi ? Pourquoi maintenant alors qu'elle aurait pu démontrer des signes de traumatismes quand elle vivait chez cette vieille folle ?

- Qu'est ce qui s'est passé pour qu'elle devienne comme ça ? C'est dû à sa maladie?

Il ignorait exactement de quoi elle souffrait, il la savait chétive, il l'avait vue tousser...

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 Re: La filature n'est pas pour les enfants (Loris Galente)  Sam 29 Fév 2020 - 19:53
La filature n'est pas pour les enfants

Sur le moment, il m’agace ce môme. Parce qu’il déforme ce que je disais. Je ne suis pas “fatigué” comme il dit, de m’occuper de Tiffany. Rien à voir. Je tente simplement de lui faire comprendre que tout n’est pas blanc ou noir, il y a beaucoup, beaucoup, de nuances de gris et que s’il voulait vraiment comprendre, il fallait qu’il ait le tableau entier. Pas seulement les morceaux qui l’intéressent. Pour la peine, il n’a pas de réponse à son commentaire, et je cache la grimace que me tire ses paroles dans mon verre de bière, encore sauf, lui. Je me fige, et me crispe en l’entendant parler de son père. Non, là, ça en était beaucoup trop pour moi. Il ne pouvait pas le savoir, évidemment, et probablement pensera-t-il que j’ai peur qu’il ne me dénonce à son père, flic. Mais il n’en n’est rien. Je sens bien à sa façon d’en parler que je ne risque rien de ce côté-là. Il n’aime pas son père, et de ce que j’ai pu lire entre les lignes de son dialogue et dans ses attitudes, il est comme moi, victime d’un père qui n’a jamais voulu en être un, un homme frustré par la vie qui se déchaîne sur ses enfants. Un homme qui ne savait pas dire “je t’aime”, hormis avec ses poings.

Non, je ne m’inquiète que Loris tente de me dénoncer. Il est plus malin que cela. Mais il me rappelle beaucoup trop moi. En plus...flamboyant disons. Je devais avoir son âge, quand j’ai réussi à me libérer de mon père. Et encore, peut-on appeler cela libérer, quand on continu à suivre ses traces, en un sens? J’en doute. Pourtant j’aime à le croire, à me dire que si je fais ça, c’est parce que je suis doué, et que j’aime ça. Pas parce qu’il a rendu mon adolescence terrible et que les seules fois où je trouvais un semblant de grace à ses yeux étaient quand j’étais utile et efficace durant un casse. Il arrive finalement à me tirer un petit rictus amusé.

“Trop aimable…”

C’est sorti avec plus d’acide que je ne le pensais, mais il faut dire que j’en ai marre qu’on me casse du sucre sur le dos. Je ne suis pas un homme très recommandable, ou même juste chaleureux, je le reconnais volontier. Mais de là à m’accuser de trucs pareil. Merci bien, je retiens. En tout cas, il commence à m’amuser, Loris. Doucement, mais sûrement. Un amusement un peu teinté de vitriol, mais un amusement quand même. S’il espérait que je me grille en utilisant ma couverture, il se mettait le doigt dans l’oeil bien profond. Puis viennent les questions qui sont toujours embêtantes. L’une parce que la réponse ne satisfait jamais, et l’autre, parce que je n’ai jamais de réponse. Je soupire, lourdement, et commence.

“Je n’arrête pas maintenant, parce que je n’y arrive pas. Ca fait partie de moi. J’ai commencé quand j’avais quinze ans, et ça va faire bientôt 30 ans que je fais ça. C’est comme si…”
je cherche une comparaison qui permettrait de lui faire comprendre et finalement j’en trouve une “Imagine un fumeur de longue date. Gros fumeur. On lui dit qu’il doit arrêter, pour son bien. Il en a conscience, et pourtant, il n’y arrive pas. Pour moi, la cambriole, c’est pareil.” je joue avec mon verre, peu à l’aise à partager de genre de choses “On est pas si différent toi et moi. Mon père aussi était flic. Ripoux. C’est lui qui m’a amené dans le métier. Sauf que j’ai été meilleur que lui.” un petit rire sans joie me quitte “Il ne l’aura pas volé celle-là.”

C’est tout ce qu’il saura sur mon père. Sur la ressemblance entre Loris et moi. Puis sa dernière question me tire un haussement d’épaule.

“Je n’en sais rien. Elle était déjà comme ça quand je l’ai récupérée. J’ai supposé qu’il s’était passé quelque chose de particulièrement traumatisant, et que son esprit avait régressé pour la protéger, d’une certaine manière. Mais la réalité est que je n’en sais rien. Et les médecins que j’ai rencontré n’en savent pas plus que moi.”


Je termine mon verre de bière avant de lui demander, d’un voix plus calme qu’avant, mais non moins ferme.

“Peux-tu retourner sur la banquette d’en face, s’il te plaît? Je n’aime pas me sentir enfermé.”


Trop de souvenir de m’être caché de mon père, m’enfermant dans un placard jusqu’à ce que je sois sûr qu’il est écroulé quelque part à cause de l’alcool. De plus, je n’aime pas ne pas avoir d’issue claire et nette.
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 Re: La filature n'est pas pour les enfants (Loris Galente)  Mar 10 Mar 2020 - 2:44
La filature n'est pas pour les enfants

Pendant tout le temps qu'il écouta les paroles du cambrioleur, Loris resta assis tout proche de lui sur sa banquette. Il le frôlait presque. Ainsi, il n'avait pu manquer de remarquer cette crispation dans le corps de Leonard, quand il avait fait ce commentaire sur le job de son propre père. Forcément, quand on parlait d'un flic à un voleur, ça n'allait pas lui faire plaisir, mais Loris n'avait pas pensé à le rassurer, sur le coup. Il était trop occupé à l'observer, à tenter de déceler les traces de sincérité dans le ton de sa voix, dans sa posture et sur les traits de son visage, globalement assez peu expressif. Ce mec était plutôt froid mais même s'il se donnait une allure insensible, certaines émotions étaient impossibles à dissimuler. Ces rires sarcastiques, cette acidité dans la voix, cette amertume au fond de ses yeux. Tout cela ne paraissait pas du tout faux ni surjoué.

D'un naturel très tactile et chaleureux, Loris était tout l'opposé de Leonard et il ne se rendait donc pas compte que sa présence trop proche pourrait lui être gênante. La demande de l'homme le surprit donc passablement, alors qu'il notait au passage le ton beaucoup plus calme de sa voix. Loris hésita un quart de seconde, ne sachant pas trop s'il avait envie de continuer à emmerder ce mec ou pas. En général, il valait mieux ne pas lui dire qu'on n'aimait pas quelque chose, parce que ça lui donnait juste envie de le faire. Mais vu la situation, et les efforts que l'homme avait manifesté en acceptant de se confier sur des sujets assez confidentiels, Loris décida de céder.

- N'aies pas peur, j'ai pas l'intention de te capturer.

Lui confia-t-il d'un ton enjôleur. Spontanément, il posa sa main contre l'épaule de Len dans un geste taquin, qui se voulait malgré tout amical, avant de se résoudre à le libérer. Souplement il se dégagea pour retourner s'installer en face de lui et permettre ainsi à l'homme de respirer plus librement. A présent, il n'était pas si loin d'éprouver de la compassion pour le cambrioleur.

- J'pense que je comprend ce que tu veux dire. Trente ans c'est quand même... très long. T'as quel âge alors, t'as quand même pas l'air si vieux que ça ? Enfin, en tous cas t'es bien conservé. Hum.

Loris prit le temps de faire le calcul mental pour déduire son âge. Oui, pas mal, il fallait bien le dire, il avait pas mal de charme, dans le genre froid et renfermé. Un homme torturé, mystérieux et pas si mauvais au final. Et tandis qu'il laissait son regard divaguer sans pudeur sur cet homme, il méditait sur ses paroles.

- Je parie que ça ne lui a pas plu à ton père, que tu sois meilleur que lui. Tous des connards les flics, de toute façon. Il haussa les épaules. Au fait, je ne vois plus mon père depuis trois ans et je ne compte plus jamais lui reparler donc t'as pas à t'en faire.

Il n'avait pas de raison de lui chercher des ennuis et de toute façon, ce ne serait jamais vers les flics qu'il se tournerait. Il l'avait fait une fois, avec la lieutenante Hope mais les circonstances étaient différentes. Loris soupira légèrement, les coudes posés sur la table.

- Quand j'ai rencontré Tiffany pour la première fois, elle n'était pas du tout comme ça. C'est justement ce qui m'a choqué, parce que j'ai vu une fille radicalement différente. Donc si c'était vraiment la vieille qui l'avait traumatisé, elle aurait déjà été comme ça à l'époque. Peut-être que... Arf... non, oublie ça.

Loris réfléchit un moment, son regard se perdant dans le vague avant de retrouver subitement le regard de Leonard. La magie divine. Était-ce possible ? A bien y repenser, il lui semblait que Tiffany avait baragouiné un truc avec un certain monsieur la mort. Si Ghede Nibo était le dieu des morts, peut-être y avait-il son équivalent dans un autre panthéon ? Bien-sûr, il ne pouvait pas expliquer ce genre de chose telle quelle à Leonard. Il s'approcha doucement de lui, se penchant un peu au dessus de la table, comme il l'avait fait un peu plus tôt, avant que Leonard ne l'attrape par le col. A croire que ça ne l'avait pas refroidit, mais il était toujours comme ça, à se frotter au danger avec une obstination presque suicidaire.

- Je sais comment t'aider. Et c'est mieux que d'aller voir un psy. Je connais la magie vaudoue et des rituels pour débarrasser les gens de leur addiction. Que ce soit le tabac, l'alcool ou dans ton cas la cambriole, il te suffira de t'abandonner en toute confiance et tu en ressortiras bien plus fort et capable de te contrôler. Tu me fais confiance, bien-sûr. Ajouta-t-il d'un ton narquois.

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 Re: La filature n'est pas pour les enfants (Loris Galente)  Mar 31 Mar 2020 - 0:04
La filature n'est pas pour les enfants

Qu’il ne s’inquiète pas, ce n’est pas la pseudo possibilité qu’il me capture qui me pousse à lui demander cela. Je lève même un peu les yeux au ciel, jusqu’à ce qu’il pose une main sur mon épaule. Mon corps se crispe, inconsciemment, réflexe ancré en mon sein suite à des années à ne voir arriver que des touchers néfastes sur ma personne, n’ayant jamais laissé personne me toucher impunément sans mon autorisation. Je me crispe, mais je ne dis rien. Je retiens même le soupir de soulagement qui me vient quand enfin sa main quitte ma personne. Non, je n’aime pas quand les gens me touchent sans me demander la permission. J’ai trop longtemps souffert d’un père qui ne demandait pas avant de frapper, et de qui le moindre geste qui semblaient amical ou tendre n’était qu’une ruse pour obtenir de moi ce qu’il souhaitait. Que ce soit de fermer ma mouille aux figures d’autorités dans mon entourage quand on remarquait un des bleus ou une blessure infligée à peine quelques jours avant, ou bien pour me faire avouer quelque chose qui lui donnerait une bonne excuse de passer aux coups. A croire que j’étais son punching ball favori. Je reviens à notre conversation et affiche un rictus amusé.

“Ca, mon grand, tu le sauras peut-être un jour, mais ce n’est pas aujourd’hui.”

Mon âge...Ca ne coûterait rien de le lui donner, mais j’aime bien l’embêter comme ça. Il m’a suffisamment mené en bateau durant cette rencontre pour que je puisse me permettre une petite boutade ou deux. En tout cas je ne pensais pas qu’il accrocherait autant à ce point commun du père flic doublé d’une ordure finie. Il a une remarque qui n’est que la stricte vérité et une nouvelle assurance que la police n’est pas la première institution qu’il contactera une fois nos chemins séparés. Un petit rire désabusé m’échappe, et je dis, avant de terminer ma bière.

“Ca et que j’ai aidé à le mettre au trou aussi, ça n’a pas dû aider”

Mais il ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même, ce salopard. Quand on est pas foutu de faire un casse sans se faire choper, on tabasse pas son partenaire de casse durant la semaine qui précède. Un peu de jugeote voyons. C’est cependant là la plus grosse lacune de mon père: il n’a jamais réfléchi plus de dix secondes dans sa vie. Même ses plans tenaient sur des timbres poste, je vous jure. Il espérait vraiment que j’allais rater une occasion de me préserver quand on m’en offrait une? Il s’est fourré le doigt dans l’oeil et bien profond.

Ce qu’il me raconta par la suite m’intrigua fortement. Alors ainsi ce n’était pas seulement la vieille peau, il y avait un déclencheur dont j’ignorai la provenance et lui aussi? Ce ne pouvait pas être mon intervention, car quand je l’ai revue, elle était déjà ainsi. Mais alors quoi? Loris sembla avoir une hypothèse mais il se ravisa de m’en parler. J’allais le pousser à le faire quand il se rapprocha à nouveau de moi par-dessus la table, pour me parler...de magie. Je haussai un sourcil qui dénotait ma dubitativité envers ses propos et sa dernière question me tira un sourire amusé.

“Pas le moins du monde.”


Constat peut-être un peu froid et, disons-le tout net, brute de décoffrage, mais c’est la simple vérité. J’avais peut-être donner à ce gosse des infos sur moi que je n’aurais pas dû, mais cela ne veut pas dire que je lui fait confiance. Je lui fais confiance pour qu’il ne dise rien, car je vois bien la sincérité dans ses yeux. Mais lui faire confiance sur quelques informations ne veut pas dire que je vais mettre ma vie dans ses mains comme ça, à la première occasion venue. Il ne faut pas prendre ses rêves pour la réalité non plus.

“Je ne crois pas à toutes ces fadaises. Quant à la confiance, si je te fais confiance sur certains point, je n’irai pas te laisser pratiquer je ne sais quel rituel ou incantation, ou quoi que ce soit que tu proposes. Quand bien même j’y croirais. Ce qui n’est pas le cas.” me reculant jusqu’à être au fond de mon siège de banquette, je reprends “En revanche, tu semblais avoir une hypothèse pour l’état de Tiffany, et je serais curieux de l’entendre…”

Qu’il ne croit pas s’en tirer à si bon compte.
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 Re: La filature n'est pas pour les enfants (Loris Galente)  Mar 31 Mar 2020 - 23:47
La filature n'est pas pour les enfants

C'était assez étrange à quel point cet homme s'était crispé pour un contact aussi innocent. Loris était assez attentif pour l'avoir remarqué, même si Leonard n'avait rien dit. Parfois, certains hommes, un peu homophobes sur les bords, exprimaient clairement leur malaise en sa présence, sans se gêner pour lui faire comprendre qu'il était dérangeant. Et dans ces cas là, ces mecs débiles pouvaient s'offusquer d'un geste anodin, comme s'ils avaient peur de se faire violer. Loris avait souvent été repoussé bien plus brutalement que ça, pour une simple tape dans le dos et il en était tristement habitué. Mais Leonard n'avait rien à voir avec ces homophobes à l'esprit rigide... Alors pourquoi ? Le mystère qui entourait cet homme, si froid et distant, lui donnait d'autant plus l'envie de creuser.

Loris esquissa un sourire mutin, laissant son regard flâner sur le visage de cet homme au rictus cynique. Observant ses gestes et sa façon de terminer sa bière, il décela une nouvelle note d'amertume dans la manière dont Leonard parlait de son père. Ainsi, il l'avait dénoncé ? Loris ne fit pas de commentaire immédiatement, se contentant de plisser le front. D'après ce qu'il comprenait, leur relation était basée sur un genre de rivalité dans le milieu criminel ? Leonard s'était montré meilleur que son père et il l'avait doublé ? En tous cas, il avait l'air d'avoir un lourd passif avec son père et à en voir la façon dont il en parlait, il semblait encore salement marqué par ce passé. D'un naturel empathique, Loris ne pouvait faire autrement que de se sentir troublé par tout ça, parce que ça faisait écho avec ses propres tourments. Les histoires torturées entre un père et son enfant le touchaient toujours énormément. C'était d'ailleurs la raison pour laquelle il avait à ce point voulu en savoir plus sur le père de Tiffany, persuadé qu'il était le salaud de l'histoire...

Tout en réfléchissant à son sujet, Loris avait évoqué le début d'un soupçon avant de se reprendre. Peut-être pourrait-il aider Leonard plus personnellement, et même s'il voulait surtout le narguer, il restait attentif aux réactions du cambrioleur. Allons bon, le vieux roublard ne lui faisait pas confiance ? Il esquissa une moue faussement déçue avant de se mordiller les lèvres.

- Pourtant, moi je ne te veux que du bien.

Il secoua doucement la tête, sur un sourire de chat.

- Tu n'as vraiment confiance en personne en fait. Tu es du genre à ne croire qu'en toi-même, à rester renfermé sans jamais t'ouvrir à qui que ce soit, c'est ça ? Pour ne pas être déçu... pour te protéger... pour ne plus souffrir... Ça va bien avec ton look de sexy ténébreux, un loup mystérieux et solitaire.

Il resta penché vers lui, pendant que de son coté Leonard s'était reculé au fond de son siège, marquant encore une fois dans son attitude autant que dans ses mots, une envie de retrait. Les bras croisés sur la table, Loris y posa son menton, sans le relâcher du regard. Il réfléchit un moment, avant de se décider à répondre à sa question, ses yeux se perdant dans le vague, tandis qu'il méditait.

- J'ai une hypothèse, oui... mais... Il poussa un léger soupir avant de redresser sa tête. Si tu ne crois pas en la magie vaudoue, ce sera difficile de t'expliquer ça. Pourtant, les sorciers, la magie noire et tout ce que tu appelles fadaises existent bel et bien. Et peut-être que Tiffany est sous l'emprise d'un sort.

Il haussa doucement les épaules. Loris savait qu'il ne fallait pas parler de l'existence concrète des dieux sur terre, c'était un secret à ne pas révéler à n'importe qui, sous peine de provoquer le chaos. C'était la raison pour laquelle, les divinités ne se révélaient pas au grand jour... alors lui aussi souhait rester discret, pour ne pas porter préjudice à Ghede Nibo. Il essayait de choisir ses mots, tout en sachant fort bien qu'un homme aussi méfiant que Leonard ne se laisserait pas facilement convaincre.

- Je ne cherche pas à t'entourlouper, j'y aurais aucun intérêt. J'ai pas envie de te coller une malédiction aux basques, n'aies pas peur... Il secoua la tête en le regardant plus sérieusement. Je pensais juste que le père de Tiffany était aussi salaud que le mien et là, je vois que c'est pas le cas... Et toi, t'as pas envie de ressembler à ton père... je me trompe ?




Dernière édition par Loris Galente le Dim 5 Avr 2020 - 15:48, édité 1 fois
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 Re: La filature n'est pas pour les enfants (Loris Galente)  Jeu 2 Avr 2020 - 11:38
La filature n'est pas pour les enfants

Si je n’avais pas été moi, je me serais probablement esclaffé de rire à son affirmation qu’il ne veut que mon bien. Oh, combien de fois je l’ai entendue cette phrase? Cette phrase qui implique que tout ira bien ensuite? Combien de fois mon propre père me l’a répétée en me faisant rentrer dans le crâne des “leçons” avec la force de ses poings? Ou autre objet qui servirait ce propos? Alors non, je ne crois plus à ces petites phrases toute faites qui sentent bon le sucres pour cacher la pestilence des intentions qu’il y a derrière. Je ne dis pas que Loris ne dit pas la vérité, mais je ne suis pas arrivé où j’en suis, et surtout, je ne suis pas resté en vie aussi longtemps en croyant n’importe qui, n’importe quand, n’importe comment. C’est donc avec un sourire semblable au sien que je répond, d’un calme olympien.

“L’Enfer est pavé de bonnes intentions”

Je termine finalement ma bière, pendant que le jeune homme me décortique, et je dois bien admettre qu’il m’a bien cerné, peut-être un peu trop bien pour que je sois vraiment en confort dans cette situation. Il faut dire que très peu de gens jusque-là ont réussi à me tirer autant d’informations que ce gamin m’en a tiré en aussi peu de temps, ce qui doit l’aider. D’ailleurs je n’arrive toujours pas à comprendre comment c’est possible qu’il m’en ait fait dire autant, mais le fait est là et finalement, je mets de côté le verre vide, pour que le serveur le récupère au passage.

“Je ne suis pas resté en vie aussi longtemps dans mon métier sans faire attention à qui je donne ma confiance. Je n’ai pas pu faire confiance aux personnes en qui j’aurais dû pouvoir le faire, alors quand on se retrouve seul pendant assez longtemps, qu’on se retrouve suffisamment déçu par la vie, on prend goût à ne faire confiance qu’à soi-même.”

Mais, enfin, il en vient à son hypothèse. Je l’écoute et pousse un lourd soupir las. Encore ces histoires de magie, de sorcellerie, de vaudoue...Je n’ai rien contre les gens qui croient à des choses pareilles, chacun croit en ce qu’il veut, mais je n’aime pas quand on essaie les gens comme moi à croire à tout cela. Je ne peux pas y croire. Je ne veux pas y croire. Egoïste, fermé d’esprit? Peut-être oui, et tant pis si c’est le cas. J’en ai marre de m’excuser, j’en ai marre de devoir justifier chaque désaccord.

Je sortis mon porte-feuille, déposant de quoi payer nos consommations tout en laissant un bon pourboire sur la table et répond, bien décidé à arrêter cette conversation avec lui ici.

“Je ne crois pas en la magie, pas plus que je ne crois en Dieu. De ce fait, difficile d’être effrayé quand on vous menace d’une malédiction. Mais tu as raison, autant que faire se peut, j’aimerai éviter de ressembler à mon père, bien que sur certains points je me sois raté. Maintenant, tu m’excuseras, mais j’ai Tiffany qui m’attend à la maison…”

Je me lève, indiquant que s’il veut me suivre, il peut, mais il ne tirerai plus grand chose de moi.
:copyright: 2981 12289 0
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 Re: La filature n'est pas pour les enfants (Loris Galente)  Dim 5 Avr 2020 - 17:06
La filature n'est pas pour les enfants

Non, Leonard ne faisait confiance à personne. A sa répartie sarcastique, Loris se contenta de hausser les épaules, sans se départir de ce sourire frondeur qui errait sur ses lèvres. Les réactions de l'homme ne le surprenaient pas, pas plus qu'elles ne le choquaient. Tout simplement parce qu'il le comprenait bien mieux que ce vieux loup ne pourrait jamais l'imaginer. Lorsqu'on se sent trahi par son propre père et qu'on grandit dans un sentiment d'insécurité depuis sa naissance, ça devient impossible de faire confiance aux autres, on se tient en permanence sur ses gardes et on vit dans l'attente de la prochaine trahison. Mais la différence entre Leonard et lui, c'était que l'homme avait dû se forger une carapace de glace, de plus en plus épaisse avec les années, au point de réussir à masquer parfaitement ses émotions, les enfouir au plus profond de lui-même et se murer dans une indifférence farouche où le chacun pour soi prévalait. De son coté, Loris possédait encore assez de candeur pour éprouver de la générosité et de l'intérêt pour les autres, au risque de se faire avoir ou de souffrir encore. La preuve en était qu'il s'était lancé dans cette quête, pour aider Tiffany avec son père, sans se soucier de s'en prendre plein la gueule.

Tout de même, son charisme de disciple l'avait aidé dans cette situation et c'était la première fois qu'il en faisait l'expérience, ce qui était une assez belle victoire personnelle. C'était sans doute grâce à ce don, que Leonard n'était pas encore parti et terminait sa bière tranquillement après lui avoir fait toutes ces confidences. Mais il ne fallait tout de même pas trop en demander. Alors, en écoutant les paroles du cambrioleur, Loris hocha doucement la tête. Il le regarda payer, ce qui semblait les mener à la fin de la discussion et redressa vers lui un regard aiguisé.

- Et c'est ce genre de truc que tu vas apprendre à ta fille ? Que la vie c'est de la merde ? Qu'il faut se méfier de tout le monde, vivre seul et renfermé en étant bien persuadé que personne ne sera jamais sincère avec toi ? Génial comme plan.

Loris soupira et regarda ailleurs un léger instant. La façon dont Leonard voyait la vie était salement plombante et le pire c'était que dans le fond de lui-même, Loris craignait beaucoup de lui donner raison. En revanche, il se trompait lourdement concernant la magie et l'existence des dieux. Retrouvant son regard, alors qu'il se redressait, Loris fronça les sourcils, sur une mine sérieuse, avant de secouer négativement la tête.

- C'est là que tu te trompes parce que les esprits vaudous existent, tout autant que la magie et les malédictions. J'ai pas dit ça pour te faire peur, juste parce que c'est la réalité. Et tu ferais mieux d'ouvrir ton esprit à toute les possibilités si tu veux vraiment aider Tiffany et la comprendre. Si tu ne veux pas ressembler à ton père, essaie déjà d'éviter d'être un vieux con aigri qui pense qu'à lui.

La révolte n'était jamais loin dans son esprit fougueux, même si Loris n'avait pas l'intention d'être agressif. Leonard n'était sans doute pas si mauvais que ça et son attitude était assez compréhensible. Loris aurait aimé l'aider mais s'il refusait, que pourrait-il faire de plus ? Voilà, cette fois il se relevait, c'était terminé, il allait partir. Devrait-il le retenir encore ? Même si ce qu'il venait d'apprendre sur ses intentions de père était rassurant, l'origine des troubles psychologiques de Tiffany restait tout de même très louche. Loris se redressa a sa suite, hésitant un léger moment avant de reprendre.

- Si tu changes d'avis, tu peux me trouver au Lost Heaven, dans le quartier historique. Tiffany avait très envie d'y aller avec toi... Je lui avais même promis des places VIP alors... tu as la chance d'en profiter aussi.

Sur un sourire en coin, il croisa les bras, sans plus rien ajouter. Il ne voyait pas de raison de le retenir davantage dans l'immédiat. Sans doute que Leonard avait besoin de temps pour prendre en compte ce qu'il venait de lui dire et méditer un peu sur l'aide que le vaudou pourrait lui apporter. Quand il en aurait besoin, il reviendrait certainement vers lui.

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 La filature n'est pas pour les enfants (Loris Galente)

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