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 Hope for the Hopeless [cimetière]

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 Hope for the Hopeless [cimetière]  Lun 23 Déc 2019 - 0:36
Hope for the Hopeless

En cette fin d’après-midi d’octobre, le jour est gris. Il y a du vent qui fait tambouriner la pluie sur les vitres de la salle aux murs de vieilles pierres, qui adjoint la chapelle dans laquelle s’était déroulée la cérémonie pour les obsèques de l’agent Godric Oathbridge. Couvrant à peine le bruit de l’averse, une rumeur de voix contenues et spasmodiques monte de l’assemblée de policiers, d’agents spéciaux et de substituts. Cependant, les officiels du FBI qui encadrent la procureure Whitestone ne seront ébranlés que par des œillades. L’heure est au recueillement et à la cohésion, non au déballage public et aux interrogatoires houleux.

Les yeux d’Irene, d’un bleu indéfinissable, quittent un instant ses interlocuteurs taciturnes pour s’élever sur une vitre longiligne. D’ici, on aurait pu distinguer le sommet de la Tour des médias au loin… si de l’édifice, il n’en restait pas que des décombres. L’effondrement remonte à deux semaines seulement. Autant dire un battement de cils. Deux semaines qui paraissent pourtant une éternité à l'âme meurtrie de la déesse millénaire. Les soins des guérisseurs ont ranimé son enveloppe charnelle, en revanche, la volée de critiques hostiles sur son incompétence à négocier ne lui a pas laissé de répit depuis son éveil. À Sanctum, adversaires comme alliés, la scrutent avec soupçon ou incertitude. Aussi, emprisonnant son cœur dans une pellicule de glace, ne s’autorise-t-elle pas à tomber le masque sur lequel aucun frémissement ni émotion ne doit trahir une vulnérabilité chez elle.

La procureure termine son verre de jus de fruits, puis prend congé de son cercle. Par son attitude décidée et définitive, face à elle, les autres n’ont pas leur mot à dire et souvent la dispense de fournir une explication. Dehors, la pluie ne tarde pas à chanter sur le toit de son parapluie. Elle observe un groupe qui prend la sortie du cimetière pour se rendre vers le parking, ayant à retourner vaquer à leurs occupations. Elle hésite un instant. Si elle les suit, elle n’aura pas à donner de réalité à la perte qu'elle ne parvient toujours pas à se représenter… Or, à regret, elle chemine dans les allées de tombes pour des adieux qu’elle ne peut plus repousser.

Sous le ciel couvert, Irene atteint un rectangle de terre retournée. Un peu moins d’une heure plus tôt, elle se tenait à ce même endroit, assistant à la descente et l’ensevelissement d’un cercueil vide de corps et de cendres. La jeune femme dépose son parapluie, se fichant de la pluie qui s'abat sur elle. La sensation froide d'humidité sur son visage n’est pas très agréable, toutefois, elle n’a pas à craindre de tomber malade.

"Toi qui n’aspirais qu’à la paix, au silence et à la solitude, tu ne reviendras pas, n’est-ce pas ?"

Elle ne regarde plus la butte de terre, mais lève les yeux à hauteur d’un interlocuteur qu’elle semble percevoir en pensée. Comme seule réponse, un vent vif qui rend le froid piquant soulève, fait virevolter puis retomber sa chevelure. Le parapluie s’éloigne en sautillant pour tournoyer comme une toupie au ralenti un peu plus loin. Irene déboucle son sac. De l’intérieur, elle sort tour à tour une très vieille bouteille poussiéreuse et une corne qu’elle intercale en équilibre sous son bras, le temps de s’abaisser pour poser son sac par terre. En se redressant, elle attrape la bouteille et la corne qui pendent alors au bout de ses doigts.

"Pourquoi le ferais-tu ?" semble-t-elle toujours s’adresser à l’horizon. "Tu jouis, enfin, du repos éternel que tu appelais de tes vœux."

Du revers de la main qui tient la corne, elle tamponne les gouttes de pluie qui coulent sur ses joues, et dont certaines tracent des sillons tièdes. Pour le monde, elle doit se tourner vers l’avenir, et cela en dépit de l’indéfinissable sentiment de vide que creuse dans son cœur le désir que Týr soit auprès d'elle, qu’il la prenne dans ses bras, qu’il la réconforte, qu’il rétablisse le cours normal des choses. Elle ôte le bouchon de la bouteille et verse le breuvage sacré dans la corne à boire...

"Venez-vous cracher sur la tombe d’un prétendu chatouilleux de la gâchette à l’erreur d’appréciation fatale ? Ou êtes-vous venu également pour un dernier verre avec un héros qui a perdu la vie à vouloir déjouer les forces du Destin ?" questionne Athéna, sentant soudain une présence dans son dos.

Depuis combien de temps l’épie-t-on ?

"Remarquez que me concernant, ce dernier verre est aussi le premier. Je rattrape une occasion manquée." confie-t-elle, et une fois la corne remplie, elle pivote pour découvrir qui la rejoint.
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Hope Edwards
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 Re: Hope for the Hopeless [cimetière]  Ven 27 Déc 2019 - 8:40
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Cela faisait environ deux semaines que les événements du 1er Octobre avait eu lieu. La jeune femme avait finalement réussi à sortir de l’hôpital après maintes négociations et après avoir accepté des contrôles bihebdomadaires concernant son état de santé. Évidemment, la récupération se déroulait plutôt bien. Sa blessure à la tête avait provoqué une commotion cérébrale mais cette dernière n’avait pas eu d’impact très alarmant. De même sa blessure à l’abdomen se refermait petit à petit. Hope allait devoir faire venir une infirmière à son domicile tous les jours pour changer le pansement mais cela était secondaire. Après les nouvelles que lui avaient donné son supérieur, elle se devait de sortir de l’hôpital aujourd’hui. A vrai dire, la brune n’avait même pas eu le temps de repasser par chez elle. Si elle avait fait des pieds et des mains pour sortir de cet endroit où régnait la mort de son point de vue, c’était pour rendre un dernier hommage à un collègue qu’elle avait su apprécier pour son professionnalisme, malgré la façon dont il l’avait prise de haut en tant que débutante. Le corps de l’agent Godric Oathbridge n’avait pas été retrouvé malgré plusieurs jours de recherches sous les décombres de la tour des médias. Cette tragique perte avait été la cible de pitié tout comme celle de nombreuses critiques. La jeune femme n’en avait pas beaucoup entendu étant donné qu’elle avait dû rester scotchée à son lit d’hôpital. Et c’était tant mieux. Elle ne supportait pas ce genre de comportement. Il n’y avait que ceux qui faisaient rien qui ne pouvaient pas se tromper après tout. Et puis, personne ne savait réellement ce qui s’était passé. Les jugements étaient donc un peu hâtif à son goût.

Les négociations houleuses à l’hôpital lui avaient permis de sortir et de se rendre sur place, mais pas d’arriver à temps pour le service funéraire. Elle n’avait jamais autant maudit les médecins qu’en ce jour alors que certains devaient probablement se demander pourquoi elle voulait tant sortir de ce bâtiment. La brune était arrivée lors du pot donné en l’honneur de l’agent Oathbridge. Elle s’était silencieusement glissée au milieu de ses collègues pour essayer de prendre quelques nouvelles et n’avait au final réussi qu’à se faire harponner par son chef qui ne s’attendait pas du tout à sa venue. Sans grand étonnement, il lui passa un savon, la traitant d’inconsciente, pour être sortie aussi vite de l’hôpital. Elle s’était prise une seconde remontrance lorsque les propos de son supérieur l’avait poussé à lever les yeux au ciel, lui disant que son insubordination finirait par la faire tuer ou faire tuer un camarade de terrain. Evidemment, Hope n’en resta pas là, fulminant à son attention qu’il avait fallu agir et qu’il y aurait pu avoir bien plus de victimes si elle n’avait pas fait ce qu’elle avait fait. Tout comme l’agent Oathbridge, elle était la source de commérages plus ou moins appréciables. Mais elle s’en moquait bien. Il était pour elle hors de question de changer de point de vue sur sa manière de faire, d’agir ou encore de penser. Sa vie ne valait pas plus que celles des autres et il fallait mieux perdre une seule vie que plusieurs. C’était à son sens, d’une logique implacable.

Ne cherchant plus à rester aux côtés de ses collègues, elle alla trouver la “proche” famille et présenta ses condoléances avant de sortir de la petite chapelle tout en mettant sa capuche. Son imper lui permettait de ne pas être trop mouillé alors que sa capuche protégeait les restes de bandages qui couvraient l’arrière de sa tête. Hope n’avait pas fait tout ça pour simplement se prendre la tête avec son supérieur. Au final, il lui avait simplement donné envie de partir au plus vite. Mais elle ne pouvait simplement s’en aller sans rendre un dernier hommage à l’agent Oathbridge aussi ses pas la menèrent instinctivement entre les allées de tombe, trouvant rapidement celle qui l’intéressait du fait de la présence encore d’outils pour le service funéraire mais également la présence d’une silhouette qu’elle ne reconnut pas immédiatement. S’approchant à un pas raisonnable, elle ne s’attendait pas à un tel accueil se demandant si elle allait encore devoir se prendre la tête avec quelqu’un aujourd’hui, alors qu’elle était enfin sortie de l’hôpital. Seulement si dans un premier temps elle se focalisa sur les mots employés, la jeune femme réalisa rapidement à qui appartenait la voix qui s’exprimait. La voyant alors se retourner, la lieutenante put constater que la procureure Whitestone avait une corne à la main ainsi qu’une bouteille d’alcool qu’elle ne sut identifier.

Bonjour procureure Whitestone. J’avoue que j’aurais préféré vous recroiser dans d’autres circonstances mais je crois que nous ne sommes pas vouées à se rencontrer pour de bonnes raisons.

Tout en s’exprimant, la jeune femme avait légèrement tiré sa capuche, laissant la pluie venir s’écraser sur son visage alors que le tissu continuait de protéger l’arrière de son crâne. Ses yeux bleus vinrent trouver leurs homologues, découvrant un regard fragile qu’elle n’avait encore jamais connu chez Irene.

Toutes mes condoléances pour l’agent Oathbridge. Je sais qu’il était rattaché à votre bureau et donc qu’il était amené à travailler souvent avec vous. Et j'ai cru comprendre que certains râleurs du dimanche n'étaient pas capables de garder leur langue dans leur poche.

Terminant de franchir les derniers pas qui les séparaient, elle fit un signe de croix face à la tombe de Godric, espérant sincèrement qu’il puisse reposer en paix, n’étant pas du tout consciente de la réalité des choses, de sa nature.
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 Re: Hope for the Hopeless [cimetière]  Sam 4 Jan 2020 - 21:05
Hope for the Hopeless

Dans la volonté de se purger de son chagrin, Irene verse tout en délicatesse l’alcool dans la corne comme des larmes qu’elle ne peut laisser couler librement. Jamais encore, elle ne s’est sentie aussi désemparée par la perte d’un être cher. C’est l’autre matin, en sortant du Moon & Stars avec deux cafés sur les bras comme à son habitude qu’elle a réalisé pleinement à quel point Týr faisait partie intégrante de son existence. Or il ne reviendra pas.

*Il me faut accepter que jusqu’à ma fin, tu me manqueras. Que ton absence va façonner l’éternité qui me reste. Que-…*

L’approche d’un importun dans son dos coupe ses pensées en plein milieu. Elle ferme alors un temps les yeux. Si ses compagnes ailées l’avaient accompagnée, elle n’aurait pas été ainsi surprise et mieux encore, elle aurait pu esquiver la rencontre inopinée. Résignée, elle rouvre les yeux et le son de sa voix s’élève dans le silence révérencieux du cimetière. Atone, mais posée. Et seulement lorsqu’elle a terminé de remplir la corne, elle se retourne pour prendre connaissance de l’intrus qui s’invite dans ses adieux.

"Lieutenant Edwards." accueille-t-elle, avec une pointe d’étonnement qui tient entrouvert sa bouche un bref instant.

Elle ne s’attendait pas à voir la policière déjà sur pied et retapée, ne l’ayant d’ailleurs pas repérée lors de la cérémonie qui a procédé à l’enterrement. En outre, Isaak lui avait mentionné qu’une hospitalisation de longue durée était à prévoir.

"Passant notre temps le nez dans les dessous peu reluisants des existences, nous faisons des métiers éprouvants, Lieutenant. Psychologiquement et physiquement. Vous plus que moi. Cependant, œuvrer de concert pour la justice afin qu'aucun innocent ne soit condamné à tort me paraît une bonne raison de se rencontrer malgré des circonstances souvent difficiles."

Tandis que les paroles sortent avec fluidité de sa bouche, elle a l’esprit qui vagabonde au gré du souvenir de sa première rencontre avec Hope Edwards. Une trentaine d’années plus tôt, dans ce même cimetière. C’était le jour de l’enterrement d’Hermias, son précédent Vice-Primat et disciple. La brunette n’avait alors que trois, peut-être quatre, ou tout au plus cinq ans. Une fillette, avec une tête tout juste qui dépassait des stèles. Mais déjà on lisait dans son regard une lueur de détermination qui ne l’a pas quittée, visiblement. Au contraire même, la détermination de cette humaine semble inépuisable à voir avec quelle force de caractère elle se relève des épreuves qui ont jonché sa vie. Cette fois-là, elles ne s’étaient pas parlé, pourtant, il a suffi que leur regard se soit croisé durant un instant fugace pour que Hope ait éveillé sa curiosité d’imaginer le brin de femme qui sommeillait en elle. Depuis ce jour, elle avait suivi de loin le parcours de la petite fille du cimetière, la voyant traverser l’adolescence et entrer dans l’âge adulte.

Les yeux d’Irene s’embuent, mais elle ne pleure pas. Au même titre que tous ceux qui ont travaillé avec l’agent Oathbridge, on suppose qu’elle subit seulement la perturbation de la disparition brutale d’un simple collègue. Le FBI lui a déjà dépêché au pied levé un agent de liaison – un vieux briscard à trois mois de la retraite – qui assure l’intérim le temps de la procédure de nomination du véritable remplaçant de Godric. Mais dans les condoléances de la lieutenante, elle entend de la sincérité et de la compréhension pour la perte de quelqu'un qui comptait.

"Merci, Hope... Avec le temps, il y avait entre nous, dans notre collaboration, quelque chose de spécial : une confiance réciproque."

*Et une relation symbiotique* pense-t-elle également.

La brunette vient à ses côtés et se signe...

"Lorsqu’il se produit un drame, et cet attentat était particulièrement meurtrier, on cherche toujours les erreurs commises et quelqu’un à qui faire porter le blâme. (*Or si quelqu’un est coupable, c’est moi.*) Un agent muselé par la mort est un bouc émissaire docile à jeter à la meute de la presse."

La pluie qui continue à tomber s’apparente désormais à un crachin. Toujours munie de bouteille et corne, Irene marque un pas de côté pour s’orienter vers la policière afin de pouvoir scruter le moindre haussement de sourcil qui trahirait le fond de ses pensées.

"J’ignorais que vous étiez impliquée avec l’agent Oathbridge. Ce n’est-tais pas un homme. (Tout est à dessein, autant le choix du mot homme et non collègue que la micropause qui semble ponctuer d'un point final son discours.) ... Toujours des plus accessibles." (Tout naturellement, son regard monte dans les hauteurs des cieux.)

Si Isaak n’avait rien mentionné de notoire au sujet de relations personnelles entre la lieutenante Edwards et feu son Vice-Primat, son disciple lui avait en revanche évoqué un sauvetage par un être doté d’une force surhumaine. Ayant suivi le surhomme afin de s’assurer de la sécurité de Hope, il avait atteint la porte de la demeure d’un certain Melchiah Valeyard, cardiologue de la mère de Hope et à présent de cette dernière. Si d’autres priorités n’avaient pas occupé Athéna, elle aurait creusé la nature de ce mystérieux inconnu au bataillon de Sanctum.
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Hope Edwards
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 Re: Hope for the Hopeless [cimetière]  Ven 10 Jan 2020 - 22:44
Hope for the Hopeless

Si la présence d’Irene Whitestone aux funérailles de l’agent Oathbridge était logique, la jeune femme ne l’avait pas anticipé. A vrai dire, elle s’était tellement démenée pour sortir de l’hôpital à temps, qu’elle n’avait pas songé aux personnes qu’elle pourrait croiser en ce lieu en dehors de la famille proche. Et pourtant, la présence d’autres collègues de travail n’avait rien de surprenant. Mais il fallait avouer que Hope se serait bien abstenue de se faire rabrouer par son chef dès sa sortie de l’hôpital. Ce qui était certain, c’est qu’elle ne risquait pas de pouvoir gratter un peu de temps de repos en moins vu la réaction de son supérieur. D’un autre côté, cela ne l’étonnait guère de lui. Depuis qu’il avait pris la place de son ancien capitaine, Graham Bolton, celui qui l’avait formé, elle avait bien compris qu’il n’était pas un agent de terrain comme son prédécesseur mais plutôt de la catégorie des bureaucrate, ceux qui peuvent le plus peuvent le moins. S’il n’était pas du genre à abandonner ses subalternes, il faisait parti de ceux qui jugeaient les actes de Hope ou de Godric comme de la pure folie. La négociation était donc belle et bien fermée à double tour. Mais là n'était pas la préoccupation première de la jeune femme.

Saluant poliment Irene, la brune s'avança à ses côtés pour faire face à la tombe de l'agent Oathbridge. Elle remarqua la surprise que sa présence avait généré auprès de la procureur. Il était certain qu’elle était au courant de la tournure qu’avait pris la manifestation du 1er Octobre au centre commercial. Peut-être était-elle au courant des risques qu’elle avait pris et surtout des blessures qu’elle avait récolté à cette occasion. Les remarques que son interlocutrice fit reçurent des hochements de tête les unes après les autres. Elle venait de résumer grossièrement leur quotidien et le but de leur existence. Si la jeune femme avait décidé de faire ce métier, tout comme son père, c’était parce que la justice lui tenait à coeur. Elle ne voulait plus être impuissante face à l’horreur que les hommes pouvaient créer. Elle ne voulait plus laisser un proche sombrer. Hope espérait sincèrement qu’en se joignant à ceux qui avaient encore un peu d’espoir pour un monde meilleur, peut-être arriveraient-ils à améliorer les choses pour ceux qui n’avaient rien demandé à personne et qui ne faisaient que subir les méfait des criminels et les conditions de vie dans lesquelles ils plongeaient la population avec leurs agissements et leur façon égoïste d’envisager leur quotidien.

Je suis bien de votre avis même s’il y a des jours comme celui-ci où l’on se demande si un jour nous réussirons rien qu’un tout petit peu à progresser.

La brune avait déjà mis bien trop de fois les pieds dans ce satané cimetière. Elle était déjà venue plusieurs fois pour des collègues, à son grand regret. Evidemment le dernier proche qu’elle y avait enterré n’était autre que son père, quelques mois seulement après y avoir enterré sa mère. Cela avait été une rude année. Mais sa première fois était à l’aube de ses quatre ans, alors que son père avait perdu sa tante. Cette vieille femme peu connue par Hope ne l’avait pas marqué du fait de son jeune âge. Elle ne se rappelait même pas qu’il y avait eu un autre enterrement en même temps plus loin au fond du cimetière. Les mots employés par la procureure pour décrire sa relation avec l’agent du FBI était fort, presque surprenant.

Au vue des risques de notre métier, faire confiance à un coéquipier n’est jamais évident.

Elle l’avait déjà que trop vu, les flics ripoux, même à des haut grades de la police de Philadelphie. C’était écoeurant et cela faisait régner la crainte et la méfiance dans les commissariats. La brune avait choisi de la jouer solo afin d’éviter la douleur et les risques afférents à un binôme qui pourrait retourner sa veste comme le lieutenant Dandridge l’avait fait avec Kaitlyn. La remarque suivante de madame Whitestone la poussa un peu plus à la réflexion. Il est vrai que les morts emmenaient leur secret dans la tombe. Ne disait-on pas que les absent avaient toujours tort ? Hope n’était qu’en partie d’accord avec cela, bien qu’elle ne trouvait toujours pas cela normal de devoir cacher certaines vérités, sans réels fondements à ses yeux. Pourquoi était-ce si dur de révéler la vérité ? Cela devrait être normal de dire la vérité, cela ne devrait pas effrayer qui que ce soit d’entendre même crûment la réalité des choses.

Je le sais bien. Mais malgré les années qui passent, je trouve toujours cela honteux, pathétique et ridicule. Pourquoi cela devrait être si dur d’affronter la vérité ?

Evidemment, la question n’appelait pas réellement une réponse de la part de la procureure. La jeune femme s’interrogeait plus elle-même à haute voix. Repoussant sa capuche pour dévoiler le début de sa tête. Elle aimait la pluie, elle adorait même ça. Ses gouttes d’eau qui perlaient le long de son visage imageaient à la perfection les larmes qu’elle s’était interdite de laisser couler depuis la mort de son père. Evidemment, le bandage de sa tête, légèrement visible à présent sous la capuche, ne lui permettait pas de retirer pleinement cette dernière.C’est alors que Irene se décala légèrement laissant apparaître à la vue de la lieutenante la bouteille étrange et surtout la corne que la procureure tenait entre ses doigts. Non seulement boire sur la tombe d’un mort était une idée ou une habitude bien étrange. Mais le choix d’une telle bouteille semblant remonter quelques années voir siècles en arrière, ainsi que d’une corne comme verre interpella énormément la brune. Quelques semaines en arrière, elle aurait sûrement mis cela sur le compte d’une tradition très étrange et disparue. Mais depuis les récents événements qui lui avaient appris l’existence de l’impensable, elle s’était mise à se méfier de tout et tout le monde, scrutant le moindre signe, prenant peur dès la première bizarrerie. La nouvelle remarque de son interlocutrice eut le don de faire naître un faible sourire sur le visage habituellement fermé et autoritaire de Hope.

C’est le moins que l’on puisse dire. Nous avons dû collaborer sur une enquête il y a près de deux ans, à mes débuts comme lieutenant. Il n’a pas été des plus tendres dirons nous, mais je n’ai jamais pu le lui reprocher vu que ses remarques étaient fondées.

Plantant ses yeux dans ceux de la procureure Whitestone, elle ajouta très légèrement amusée, incapable de faire plus au vue des circonstances :

Disons simplement que même si je n’aime pas la politique et les tournures de phrases élaborées pour passer par quatre chemins, j’aurai apprécié un peu plus de tact de sa part. Cela n’était pas une de ses qualités à mes yeux.

Terminant sur cette note presque joyeuse au vue des circonstances, elle en profita pour glisser une question, feignant l’air anodin voir intéressé.

Dites-moi, que buvez-vous de bon pour honorer sa mémoire ?
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 Re: Hope for the Hopeless [cimetière]  Jeu 27 Fév 2020 - 19:44
Hope for the Hopeless

Séparée pour toujours de celui qui lui manquera jusqu’au bout, Athéna se sent bien esseulée pour tenter de trouver une réplique aux paroles de Hope. Bien trop esseulée pour avoir ne serait-ce qu’une idée de mots d’espoir. Si affreusement, si horriblement esseulée par un mal qui échappe à sa connaissance. Or elle ne peut s’autoriser à s’amoindrir par la disparition d’un seul être ; elle a un devoir dans ce monde envers l’humanité tout entière à qui elle est liée. Une responsabilité qui ne lui a jamais paru aussi écrasante, alors que son cœur n’y est pas et qu’elle n’aurait que pour désir le rejet de ce fardeau sur des épaules plus dévouées.

"Le doute profite au prévenu. Que l’espoir profite aux défenseurs de la justice." professe-t-elle dans un sourire à peine ébauché qui donne peu de conviction dans ses dires.

Elle a l’impression que quelque chose craque dans sa poitrine lorsqu’elle confie la relation de confiance qui les liait, Godric et elle. C’est si torturant de prendre la mesure de toute l’importance que sa collaboration avec Týr avait dans son existence maintenant qu’elle devra avancer sans lui.

"Je crois que pour n’importe qui avec une once d’instinct de survie, la confiance n’est pas évidente. C’est effrayant, véritablement, de prendre le risque de confier sa vie à un autre être et parfois d’avoir la sienne en retour entre nos mains."

Comme la confiance est essentielle dans toute relation qu’on veut faire durer, l’échappatoire commode serait de garder ses distances. Cela dit, loin d’Athéna l’idée de conforter Hope dans sa croyance endurcie qu’il est pour son bien de maintenir toute vie à distance. On ne montre pas son courage en encaissant pour ne pas s’effondrer devant les autres, mais en osant nouer et poursuivre des relations – avec tout le lot de déception et de coups durs que cela peut impliquer.

"Je vous sais être une femme forte, lieutenant Edwards, mais penseriez-vous l’être moins si dans certaines épreuves vous n’aviez pas envie d’être forte seule ?"

La question est personnelle, presque intrusive. Au vu de leur relation strictement professionnelle, Irene n’attend pas de réponse. Elle souhaite simplement que si Hope lui oppose le silence, celui couvre une réflexion plutôt qu’une dérobade.

Comme si Týr n’a pas payé le prix fort, des détracteurs à la mémoire courte rayent des millénaires d’un passé victorieux pour monter en épingle l’échec qui l’a vu disparaître. À Sanctum, les critiques qui s’entendent sont tout bonnement des coups bas ! Aussi l’indignation de la policière fait écho à la sienne. Toutefois, elle comprend les mises en accusation qui abondent dans les médias de Philadelphie. Les familles brutalement endeuillées cherchent du sens au monde qui s’est effondré sous leurs yeux. Il est regrettable cependant la manière expéditive dont les Unes éclaboussent la réputation d’un agent spécial du FBI à l’état de service pourtant irréprochable. On le condamne pour sa prétendue arrogance de franc-tireur, mais au fond, penser que les renforts d’intervention auraient, quant à eux, déjoué l’attentat n’est-ce pas une tentative de se sentir moins impuissant face à la menace terroriste ?

"Dans ce que vous dégagez, cela se sent que vos parents ont fait du bon travail. Cela malgré le temps écourté qui leur a été imparti."

La déesse grecque est reconnaissante aux parents Edwards pour la belle âme qu’est Hope. Malgré les revers de la vie, cette dernière campe dans son bon fond.

"La vérité libère, aussi avons-nous besoin de la connaître. Cependant, rarement aimons-nous l’entendre. Vous savez, ce n’est pas tant de la vérité qu’on a peur, mais du mal que la vérité peut nous faire. Pour l’affronter, il faut pouvoir vivre avec. Accepter que soi-même ou d’autres puissent en pâtir."

Poussés au bord du gouffre de la vérité, le moindre mal peut s’avérer être le sursis de dénaturer les faits.

"Le chagrin des familles ne s’atténuera que lorsque la justice sera rendue. Pas tout de suite, hélas, mais plus tard, le nom de Godric Oathbridge sera loué. Car il fait partie des âmes valeureuses qui se sont éteintes cette nuit-là, c’est une certitude."

Le regard d’Irene se fait plus aiguisé, alors qu’elle pivote pour s’orienter sur la brune. Pour un instant, échanger avec Hope repousse les assauts du chagrin.

"Prendre de la hauteur n’était pas un plaisir qu’il boudait." dit-elle dans un faible sourire narquois à l’attention du ciel gris.

Bien sûr, à la différence de Hope, la déesse a davantage fait les frais des décollages immédiats qui clôturaient les entrevues d’une manière cavalière sinon frustrante. Les yeux pers redescendent sur la brunette qui partage sur le manque de tact du défunt agent du FBI.

"C’était peut-être pour vous mettre à l’aise, avec ce charme qui n’appartient qu’à lui."

Sitôt que la plaisanterie a franchi ses lèvres qu’elle regrette sa spontanéité. D’autant que celle-ci lui donne l’étrange impression de s’être trahie. Or elle n’arrive pas à mettre le doigt quant à quel aveu au juste.

"L’agent Oathbridge vous a toisée pour vous amener à vous améliorer. À déployer vos ailes. reprend-elle pour couper court à toutes interrogations qui peuvent traverser l’esprit de la jeune humaine. Vous l’avez bien compris, c’est tout à votre honneur. D’autres à qui il est rentrés dans les plumes, lui gardent toujours rancune."

Mais dans sa collision avec ses chouettes, le dieu nordique avait ses torts... N’y faisant plus attention, le rappel à sa conscience de la bouteille et de la corne qu’elle tient la prend au dépourvu. L’espace d’un instant, l’air de quelqu’un pris la main dans le sac a dû assurément se peindre sur son visage. Ce n’est pas glorieux ; elle s’est servie dans la réserve de Týr, faute de posséder du véritable Mjöd sacré. Mais la policière n’est pas curieuse de la provenance de son larcin, mais de quel alcool il s’agit.

"Je n’ai pas encore trempé mes lèvres. Votre venue m’a interrompue."

Une réponse à côté, mais au moins elle ne révèle rien d’incriminant. C’est qu’elle n’y a jamais goûté au mélange nordique du nectar des Dieux ! Alors à savoir si c’est bon… Elle a été tentée de tester, à entendre son Vice-Primat décrire son Mjöd sacré comme du feu liquide. Or l’opportunité ne s’est pas présentée à nouveau après ses derniers refus. Ce ne sera pas seulement son premier et dernier verre avec Godric, mais sa première et dernière corne d’hydromel nordique.

"Ce breuvage oublié n’est plus commercialisé dans sa recette originelle. Vous ne le retrouverez pas. Mais si vous pensez qu’il vaut mieux une fois que jamais, accompagnez-moi dans mon dernier hommage à Godric."
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 Re: Hope for the Hopeless [cimetière]  Lun 2 Mar 2020 - 23:31
Hope for the Hopeless

Les paroles du procureur Whitestone semblaient être imprégnées d’une sagesse qui n’existait plus. La brune avait toujours été impressionné par cette femme quasiment du même âge qu’elle. Si Hope se défendait dans bien des domaines, elle ne semblait pas jouer dans la même catégorie qu’elle pour autant. Chacun de ses mots semblait être réfléchi intensément afin d’obtenir un impact des plus prononcés à chaque idée formulée à voix haute. L’espoir, le sens même de son prénom, était une chose à laquelle elle avait bien du mal à se raccrocher. Si elle avait connu ses parents jusqu’à sa majorité, la belle n’avait pour autant pas pu profiter d’eux bien longtemps. Il y avait bien des personnes dont la vie n’était que malheur. La brune savait parfaitement qu’elle ne rentrait pas dans cette catégorie. Pour autant, l’espoir de connaître mieux l’habitait encore même s’il concernait les autres et non elle-même. C’était ce à quoi elle s’était rattachée pour continuer d’avancer. C’était ce pour quoi elle était devenue lieutenante de police. Elle était donc bel et bien encore une porteuse d’espoir, même s’il n’était nullement pour elle. Malgré le peu de convictions que Irene avait mis dans ses paroles, celles-ci avaient une fois de plus du sens aux yeux de la lieutenante. Son sourire qui s’effaça rapidement lui fit comprendre à quel point elle était émue, touchée par cette tragique et soudaine disparition qu’elles étaient venues honorer en ce jour pluvieux. Son approche de la confiance était fidèle aux pensées de la jeune femme. C’était d’autant plus vrai à l’heure actuelle, alors qu’elle avait découvert un mois auparavant l’existence des dieux sur Terre. La façon dont sa collègue Kaitlyn s’était faite avoir par son ancien partenaire qui était un ripoux avait achevé de convaincre la belle de bosser en solo. Aujourd’hui, cela n’était plus complètement vrai. Kendall McLight, docteur en génétique, avait intégré l’équipe des consultants de la police de Philadelphie après avoir été testé par l’ancienne ingénieure scientifique nouvellement lieutenante. Il faut dire que la collaboration entre les deux fonctionnait plutôt bien. Mais le grand brun n’était pas un représentant des forces de l’ordre. Son avis n’était que consultatif en tant qu’expert. La jeune femme menait la barque seule et c’était très certainement cela qui lui convenait bien.

Je ne peux qu’approuver vos paroles.

A vrai dire, serait-elle capable de confier les yeux fermés sa vie à une personne à l’heure actuelle ? Melchiah s’était montré protecteur avec elle lorsqu’il était venu la voir à l’hôpital et lorsqu’il l’avait sorti des griffes d’un groupe d’opposants aux Ninos. Serait-elle capable de lui remettre sa vie entre les mains ? La brune connaissait déjà la réponse. Le soir où il lui avait dévoilé la vérité, Baldr avait perdu le contrôle, passant à deux doigts de tuer la jeune femme. Jamais elle ne pourrait lui faire confiance à ce point après cet événement. Il ne restait qu’une seule personne sur cette Terre à qui elle pourrait probablement tout donner. Son meilleur ami d’enfance avait beau été loin d’elle pendant plusieurs années, son comportement lors des évictions du 1er Octobre montrait à quel point il tenait à elle, sûrement autant qu’elle tenait à lui, et peut-être même plus … Les mots du beau brun le soir de l’anniversaire de mort de son père lui revint en tête. Amos lui avait raconté avoir tenu en prison grâce à son phare : elle. Il avait songé plus d’une fois à sa vie sans son dérapage, une vie où il aurait peut-être fini par écouter les paroles de sa mère et franchir le pas. Etait-ce la prison qui l’avait fait songer ainsi ? Y avait-il déjà pensé auparavant, lorsqu’ils étaient amis et surtout inséparables ? Tant de questions avaient traversé l’esprit de la lieutenante suite à cette soirée. La majeure partie du temps, Hope préférait ignorer ce méli-mélo et passer à autre chose. Il était tellement plus simple de faire taire sa conscience plutôt que de répondre à ces fameuses questions. Et s’il était resté dans le droit chemin et qu’il avait franchi le pas, comment aurait-elle répondu ? Et si aujourd’hui Amos osait lui demander de tenter l’aventure avec lui, comment réagirait-elle ?

La belle fut ramenée presque brutalement dans la réalité, balayant une fois de plus ses pensées au sujet de son vieil ami enfin retrouvé au moins un petit peu. Le procureur Whitestone semblait avoir une bien belle image d’elle ce qui la laissa un peu bouche bée. Il faut dire que vu l’admiration qu’elle avait pour une femme aussi imposante, déterminée et directrice, recevoir ce genre de compliment de sa part était réellement touchant, presque gênant. Puis sa question tomba et fit légèrement écarquiller les yeux à la brune. Lisait-elle dans ses pensées ou bien Irene songeait à une expérience personnelle et lui demandait-elle simplement son avis ? L’autre soir, deux semaines tout au plus en arrière, alors que Amos était venu dormir chez elle, la jeune femme avait hésité à s’effondrer dans ses bras, de joie comme de peine. Elle ne le méritait pas et pourtant elle était tellement soulagée de le retrouver presque comme à l’époque. Seulement, l’impression d’être une véritable égoïste agissant que par intérêt avait clairement bloquée la lieutenante. Elle ne le méritait pas parce qu’elle l’avait abandonné, qu’il soit d’accord avec cela ou pas, et pourtant elle avait clairement envie de retrouver un pilier dans sa vie, une personne sur qui compter. Seulement, Hope s’était interdite de s’accrocher rien qu’un peu à qui que ce soit depuis la mort de son père. Elle recherchait une forme d’affection par moment lors d’une histoire d’un soir mais cela n’allait jamais plus loin. Avec le beau brun, elle avait eu envie de se lâcher, de se blottir dans ses bras rien qu’une minute pour souffler, enfin respirer en toute sérénité en présence d’une personne de confiance. Mais ce lâcher-prise, elle se l’était refusée. Elle ne le méritait pas elle qui n’avait pas su retenir son ami d’enfance, elle qui ne lui avait pas permis de surmonter la mort de sa mère sans trop de vagues. C’est après un long moment de silence qu’elle finit par expirer d’hésitation avant de se jeter à l’eau.

Je n’ai malheureusement pas de réponses à cette question. En quoi est-ce important de paraître pour une femme forte si ce n’est pour rassurer les gens qui nous observent ?

Puis une nouvelle remarque franchit les douces lèvres de la belle procureur et laisse la brune sans voix. De toute évidence, Irene n’était pas avare de compliment mais surtout elle connaissait bien mieux la lieutenante que ce qu’elle aurait pu croire. Après tout, elle n’était qu’un numéro parmi tant d’autres. Laissant sa remarque vis à vis de ses parents qui auraient très certainement appréciés ce genre de compliment, la jeune femme poursuivit son écoute active de son interlocutrice et de ses paroles remplies de sagesse.

Même si la vérité est parfois dure à entendre et encore plus à accepter, je pense que le mal qu’un mensonge peut affliger est encore plus intense ne croyez-vous pas ? Après tout, la vérité finit toujours par se savoir, tôt ou tard.

Apprendre que son père avait été croyant ne l’avait pas ravi, encore moins maintenant qu’elle savait qu’il existait réellement des dieux à prier. Ce n’était pas tant sa croyance qui l’avait gêné lorsqu’elle l’avait découvert en rangeant son appartement à la suite de son décès. Non, Hope avait été blessé par l’absence de discussion à ce sujet du vivant de son paternel. Jamais il n’avait tenté d’aborder le sujet avec elle, jamais il n’avait cherché à partager son espoir religieux avec sa fille unique. C’était ce point qui l’avait le plus blessé. Entendant la procureure Whitestone parler de chagrin qui s’atténue sans qu’elle ne sache potentiellement qu’il pourrait ne jamais s’atténuer, elle hocha la tête pour valider le fait que l’agent Oathbridge serait tôt ou tard considéré comme une victime et non comme un responsable. C’est alors que Irene se tourna pour lui faire face, laissant les deux regards perçants se croiser et se reconnaître. Un faible sourire fut arraché à son visage lorsqu’elle parla de la hauteur que Godric était capable de prendre avec les autres, loin de cerner le double sens de la phrase de son interlocutrice, ainsi que du soi-disant charme de l’agent du FBI. Si sa règle concernant l’absence de relation avec des collègues du boulot pouvait avoir déjà été difficile à suivre, cela n’avait jamais été le cas en présence de l’arrogant agent Oathbridge. Mais la réaction à demi-mesures de son interlocutrice poussait à croire qu’elle n’avait pas été indifférente aux attraits de Godric, au vue des mots qu’elle avait choisi. A vrai dire, loin d’elle l’idée de s’immiscer dans ce genre d’histoire ou de vouloir tirer les vers du nez de la procureure, elle avait bien assez à faire avec ses propres problèmes dénommés Amos et Melchiah. Echappant un léger rire, Hope ne put s’empêcher de dire :

Oui je l’ai compris. Mais en tout honnêteté, je m’en serais bien passée dès le départ.

Ne pas laisser une débutante prendre ses marques et attendre d’elle qu’elle soit aussi efficace qu’une personne ayant vingt ans de métier n’était pas normal et surtout pas légitime aux yeux de l’ex-scientifique. C’est alors que Hope s’intéressa à cette bouteille qui semblait très très très vieille et au verre en forme de corne que son interlocutrice tenait dans sa main. La réponse lui fait soulever un sourcil. Il était étrange de vouloir goûter un alcool qu’elle ne connaissait pas ici, à ce moment précis. Des explications se rajoutent et si cela n’éveillent pas tant la méfiance de la lieutenante, cela a le don d’attiser sa curiosité. Hésitante quant à la proposition de la procureure, elle préféra ajouter :

Loin de moi l’idée de vous priver d’un tel alcool. Je ne voudrais pas que vous regrettiez de m’en avoir donné.

La brune avait tiqué sur le mot “breuvage”. Ce n’était pas franchement actuel, tout comme le fait de boire dans une corne. Quelle étrange tradition pouvait pousser les gens à faire ce genre de choses ? Evidemment, si Irene insistait une nouvelle fois pour la faire goûter, la jeune femme accepterait volontier. Mais elle n’était pas venue ici pour boire au départ, surtout pas avec les traitements qu’elle devait encore prendre pour se rétablir des coups pris le 1er Octobre. Si elle avait encaissé tout ce qu’elle aurait dû au départ, elle ne serait très certainement pas là à rendre hommage à l’agent Oathbridge.
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 Re: Hope for the Hopeless [cimetière]  Sam 14 Mar 2020 - 0:44
Hope for the Hopeless

Un ange passe et la déesse sage ne fait rien pour rompre le silence, se sentant apaisée par le calme presque absolu dans le cimetière. Tout est tellement plus calme, loin de la grogne de Sanctum. C’est vite vu, tout ce qui va de travers dans la Cité, on le lui impute ! Tout cela parce que Morrigan juge propice de mettre les voiles en pleine situation de crise. Et Thot qui juge bon de s’en inquiéter… ! Elle veut bien que les représailles des NGA mettent toutes les divinités à cran, mais est-ce une raison pour aller à vau-l'eau ? Hope finit par apporter une réponse à sa question, alors qu’elle n’en attendait pas spécialement une. Sans fioriture ni prétention, à sa manière simple et authentique. Si la flic avoue sans détour son ignorance, en revanche, sa pointe d’hésitation laisse entendre qu’elle n’est pas au clair sur son besoin d’une épaule soutenante dans sa vie – ou sur l'épaule de qui s’appuyer.

"Pour cacher sa vulnérabilité. Pour ne pas dévoiler ses faiblesses. Pour garder le contrôle." énumère-t-elle mécaniquement, parasitée par ses préoccupations qu’elle repousse d’un secouement de tête à plus tard.

"Mais aucune de ces raisons n’est noble comme la vôtre."

Les inclinaisons de Hope Edwards pour la franchise et le courage, la déesse protectrice des héros les a remarquées depuis longtemps et en plusieurs occasions. Aussi, avant les événements de la Tour des médias, se précisait l’heure de se dévoiler à la lieutenante. Toutefois depuis la funeste nuit, la situation est explosive, marquant considérablement les risques qu’encoure son enveloppe. Est-ce sage alors d’affaiblir un peu plus son essence ? Sans parler du péril d’une mort subite pour la jeune policière au cœur noble.

"Vous prêchez une convertie."

Pour certaines divinités, dire la vérité est leur point faible. Chez Athéna, c’est un principe. Néanmoins toute vérité n'est pas bonne à dire; elle n’est pas exempte d’avoir dû adapter en public certaines vérités.

"C’est regrettable quand la révélation arrive trop tard. Et qu’à la blessure de se sentir trahi fait place le sentiment d’impuissance devant une relation ébranlée au-delà de toute réparation."

Tandis que la déesse pivote vers la convalescente, son regard se fait plus aiguisé. À la recherche d’un micro tressaillement provoqué par un lourd secret. Si les traits de Hope ne laissent rien transparaître, il ne lui faudra pas moins rendre visite au cardiologue Melchiah Valeyard. La bouche d’Irene s’incurve dans un sourire évasif. L’humaine l’ignore, mais c’est un honneur qui lui a été accord par le dieu le plus juste du panthéon nordique.

"L’agent Oathbridge a décelé votre potentiel, n'en doutez pas, Edwards. Et comme le monde est à ceux qui se lèvent tôt, c’est pour cela qu’il s'est empressé de vous pousser à vous dépasser."

Comme leurs vues, à Týr et elle, finissaient perpétuellement par se rejoindre, ce dernier envisageait-il également Hope comme disciple ? La conversation se porte soudainement sur la bouteille et la corne qu’elle tient en main. Elle a des adieux en attente, et la compagnie de Hope ne l’importune pas.

"Cela ne sera nullement un regret qui alourdira mon cœur, lieutenant."

Elle goûte peu l’alcool, et cela remonte à un très lointain passé peuplé par les souvenirs embarrassants des excès et des inconduites de sa famille. Avec précaution, elle dépose sa bouteille par terre, contre un arbuste. Puis elle revient vers le rectangle de terre délimité. Elle attend que Hope se place en face d’elle, chacune de part et d’autre.

C’est en silence qu’Athéna termine ses adieux qui ont été interrompus un peu plus tôt. La main emprisonnant la corne s’élève vers le ciel, et délicatement bascule vers le bas. Puis elle rapproche la corne de ses lèvres. La lenteur de ses gestes trompe sans doute sur la quantité qu’elle descend. Ce n’est que du cérémonial et elle n’avale en fait qu’une petite gorgée, à la grande frustration du sang écossais d’Irene qui en réclame davantage. Pourtant, cela lui suffit pour sentir couler la chaleur de l’alcool dans sa gorge, et un feu puissant se diffuser dans tout son corps. Transportée dans les vallées enneigées et glaciales du Nord, elle imagine sans mal le coup de fouet qu’apporte le nectar. Surtout lors de la veillée d’une bataille.

Par-dessus le cercueil enseveli, Irene tend à la lieutenante la corne à moitié vidée. Et le temps du recueillement de Hope, ses yeux pers parcourent le ciel gris et mélancolique qui appesantit l'ambiance du cimetière en un lieu d’autant plus triste.

Marchant dans les allées entre les tombes pour rejoindre la sortie, Irene remarque :

"Qu’en dites-vous, ce breuvage réveillerait un mort ?"

S’il y avait au moins les cendres de Godric dans le cercueil vide, elle aurait le fol espoir que cela soit véritablement le cas.

"C’est bien dommage que ce regain de toute puissance s’estompe si vite..." déplore-t-elle. "Vous savez, ces derniers jours, je me sens dans un état de faiblesse généralisée. Mon cœur bat sans vigueur. Je m’inquiète sans doute pour rien, je pense, mais auriez-vous le nom d’un cardiologue à me recommander ?"
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Hope Edwards
Staff
Hope Edwards
Âge et date de naissance : 31 ans - 19/07/1988
Métier/occupation : Lieutenant de police
Cible touchée par Cupidon : Célibataire

Perspicace ♆ Manque de confiance en soi ♆ Esprit d’analyse ♆ Flemmarde ♆ Discrète ♆ Exigeante ♆ Patiente ♆ Déterminée ♆ Solitaire ♆ Irritante

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 Re: Hope for the Hopeless [cimetière]  Jeu 19 Mar 2020 - 17:34
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Cette rencontre impromptue révélait bien des choses. Admirative de cette femme qui combattait les criminels en première ligne, elle ne s’était clairement pas attendue à recevoir des compliments de sa part. A vrai dire, Hope était déjà surprise qu’elle ait retenu son nom tant le nombre de policiers dans une ville comme celle de Philadelphie était important. Il y avait des lieutenants à la pelle, spécialisés dans bien des domaines. En réalité, sans savoir qui était réellement la procureure et ce qui l’intéressait tant chez la jeune femme, il était impossible de comprendre son attrait pour cette dernière. Evidemment, découvrant seulement peu à peu le monde des dieux, depuis la terrible révélation que son cardiologue lui avait fait, la brune était incapable d’imaginer, ou de comprendre quoi que ce soit là-dedans à l’heure actuelle. Elle s’était toujours montrée forte, indépendante, à l’image de celle qui se tenait en face d’elle à vrai dire. Et lorsque l’une posait une question, les réponses que lui offraient l’autre semblait être une réponse miroir. Chaque mot que Irene prononçait semblait tout droit être sorti de la bouche de sa cadette, de son coeur même. Elle ne voulait plus être vulnérable, elle ne voulait plus souffrir. Se montrer comme un roc lui donnait l’espoir, la sensation que tout était possible et que finalement elle réussirait à avancer, à gérer. Le temps passait et il y avait de plus en plus de criminels derrière les barreaux. Sauf que leur nombre présent dans les rues augmentait également et encore bien plus vite. Un sourcil qui se hausse, un regard un peu plus scrutateur, la lieutenante n’était pas certaine de comprendre où voulait en venir son interlocutrice. Il n’y avait pas de bonnes réponses à cette question. A vrai dire, elle n’avait la sensation que d’avoir habillé la mariée, d’avoir enjolivé la réalité. Il était tellement simple de se voiler la face, elle le savait que trop bien. Elle ne cessait de le faire depuis la mort de son père, se plongeant corps et âme dans son travail pour ne pas avoir à se préoccuper du reste. Mais même dans le travail, il y avait un peu de sentiments qui pouvaient engendrer de la douleur, comme celle qu’elles ressentaient aujourd’hui. La brune était bien loin de ressentir une douleur égale à celle de la procureure. Pour autant, même si elle n’avait jamais été proche de Godric, perdre un bon élément dans de telles circonstances, sans rien pouvoir y faire, était toujours un véritable déchirement.

Je ne suis pas aussi convaincue que vous. Ma raison n’est là que pour éviter d’aborder les autres raisons que vous avez évoqué.

Sa raison n’était pas noble, ce n’était qu’un mensonge ou plutôt une bonne raison qui permettait de dissimuler les autres raisons plus ténébreuses, moins faciles à avouer. Évidemment qu’elle le pensait tout de même. Mais ce n’était pas sa raison première, bien loin de là en réalité. Le mensonge n’apportait aucune solution, il ne permettait que de décaler le problème, le remettre à plus tard. En soit, il s’agissait de retarder l’inévitable tout simplement. C’est exactement ce que la jeune femme exposait à son interlocutrice au sujet du mensonge. Enjoliver les choses ne changeait en rien la réalité. C’était de son point de vue simplement reculer de quelques pas pour mieux sauter. Parfois peut-être cela permettait d’apaiser un peu les craintes, mais aux yeux de la lieutenante, ce n’était qu’une simple supercherie qui permettait de laisser dans l’ignorance une grande partie de la population. Loin des considérations et réflexions de Irene, elle n’imaginait point avoir affaire à une déesse dont l’aura captivante ne faisait qu'attiser son admiration pour cette dernière. Les mots qu’elle choisissait ne cessait de la surprendre. Hope n’était pas de ceux qui faisaient dans les beaux discours, à tort ou à raison. Elle faisait partie de ceux qui étaient dans l’action tout simplement. Consciente qu’il y avait besoin des deux groupes pour combattre le crime, elle savait néanmoins où était et où serait toujours sa place, loin d’imaginer la procureure arpenter les rues en justicière. Loin des pensées de la déesse de la justice, la brune avait à l’époque vu le comportement de son homologue de manière bien négative. A vrai dire, lors des premiers instants, elle avait clairement pensé qu’il cherchait à la rabaisser voir à lui faire comprendre qu’elle n’était pas faite pour le job, comme bien d’autres avant lui. Puis dans un second temps, elle avait mieux cerné Godric et sa façon d’être et de faire avec les autres. Seulement, elle n’avait jamais approuvé ce mode là pour autant. Les justifications de la brune aux yeux pers qui lui faisait face n’y changeraient rien.

D’autres personnes auraient laissés tomber face à cela. Pour autant, je ne pense pas qu’elles auraient mal fait à terme, si on leur avait laissé le temps d’apprendre. Je sais parfaitement que nous vivons dans un monde où les choses bougent rapidement et où les faux semblants font la loi. Mais je trouve cela dommage, lorsque l’on est conscient de cela, de ne pas aider ceux qui ont plus de mal à faire leur bout de chemin pour finalement y arriver également.

La lieutenante se retint d’ajouter un commentaire qui n’aurait pas eu le même sens pour elle que pour son interlocutrice. Elle avait jusque là toujours voulu croire qu’il n’y avait pas de destin, pas d’histoire écrite à l’avance et que chacun était libre de ses choix. Mais la révélation concernant l’existence des dieux semblait petit à petit remettre tout cela en cause beaucoup plus fortement que l’activité criminelle de cette ville. Loin encore de la réalité que Mercy allait lui exposer deux mois plus tard, elle savait déjà que les pouvoirs des dieux ne les mettaient pas sur un pied d’égalité avec un simple humain. De plus, elle n’avait aucune idée du rôle ou non qu’ils pouvaient jouer dans la vie de chacun. Est-ce que, même si on ne croyait pas, ils pouvaient intervenir dans leur vie comme bon leur semblait ? Sa curiosité et son envie d’évasion l’avaient amené à s’intéresser à la bouteille et à la corne que Irene tenait. Cette dernière lui en proposa ce qui ne semblait pas être peu de choses au vue de l’antiquité que semblait être l’alcool contenu dans la bouteille. Faisant quelques pas pour s’éloigner et déposer de manière confiante la bouteille au sol, elle revint avec la corne qui semblait pleine du liquide en question. La voyant présenter le verre devant la tombe de l’agent Oathbridge comme un prêtre aurait élevé la coupe de vin lors d’une cérémonie chrétienne, les prunelles azurées de Hope n’en perdaient pas une miette, impressionnée par le cérémonial de sa comparse. Puis elle finit par lui tendre la fameuse corne qui n’avait rien d’un vulgaire jouet en plastique comme elle s’y attendait. Ses doigts étaient autant surpris que impressionnés par les sensations tactiles que le contact de la corne lui donnait. Se sentant obligée, la jeune femme imita la procureure dans ses gestes, bien plus maladroitement cela dit, avant de porter le liquide à ses lèvres et d’être prise au dépourvu par le degré d’alcool présent dans ce dernier. Il était clair que son médecin ne serait pas content du mélange alcool et médicaments. Mais il faudrait déjà qu’il soit au courant et ce n’était pas la flic qui allait le lui rapporter. La chaleur qui vint brûler son gosier alors que le liquide continuait sa course à l’intérieur de son corps lui fit un bien fou à vrai dire. Redonnant la corne vidée de son contenu à Irene, elles prirent toutes les deux le chemin de la sortie. Un petit sourire naquit sur ses lèvres alors qu’un léger rire s’échappa de ces dernières à l’interrogation de son interlocutrice.

Probablement oui en effet.

Elle ne pouvait qu’approuver les paroles suivantes, ce sentant un tantinet requinqué même si elle savait parfaitement que cela ne durerait pas. Les confidences de la procureure la touchaient honnêtement, se mettant à s’inquiéter pour l’état de santé de la jeune femme avant qu’elle ne lui adresse une question à laquelle elle ne s’attendait pas et qui la ramena un mois en arrière, lorsqu’elle s’était retrouvée dans l’appartement de Melchiah pour qu’il la soigne après l’avoir tiré d’un mauvais pas. Pouvait-elle le recommander comme cardiologue ? Le voulait-elle ? Pourrait-elle continuer de lui faire valider son contrôle annuel ? Comment est-ce que ça allait se passer entre eux ? Sa visite à l’hôpital était passée pour une visite professionnelle d’un cardiologue souhaitant poursuivre le suivi de sa patiente. Son coeur continuait de s’emballer en sa présence, c’était un fait. En même temps, il était un bel homme avec beaucoup de charme et très gentil. Mais si déjà avant, elle avait un doute sur le fait qu’il y ait plus qu’une attirance physique, les choses avaient commencés à se clarifier depuis quelques semaines, depuis que son meilleur ami était venu passer la nuit chez elle et lui avait révélé l’impensable. Secouant la tête pour dégager toutes ces pensées parasites, elle finit par répondre à la procureure, loin d’imaginer l’intérêt qu’elle avait dans cette question.

Je suis suivie par le docteur Valeyard à l’hôpital. Il était responsable de ma mère jusqu’à ce qu’elle s’en aille. Il est très compétent dans son domaine.
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 Re: Hope for the Hopeless [cimetière]  Dim 5 Avr 2020 - 20:33
Hope for the Hopeless

Tenant d’une main la bouteille de Týr serrée contre elle et de l’autre son parapluie sous lequel elle abrite Hope, Irene l’entraîne vers la sortie du cimetière. Absorbée dans ses pensées, elle pince ses lèvres dans une moue. La gorgée de Mjörd sacré lui a remis les idées en place. À quoi a-t-elle pensé ? Des adieux… Tu parles que c’est le moment ! C’est trop tôt. Beaucoup trop tôt. Elle n’est pas prête à ce jour…

*Est-ce que je serais jamais prête à m’habituer à ton absence, alors que mon cœur et mon âme se sont envolés au vent la seconde où tu as disparu ?*

Elle laisse son interrogation en suspens. Hope Edwards a cet effet étrange d’activer un attachement quasi maternel chez elle. Durant presque trente années à garder un œil sur la fille du cimetière, la déesse vertueuse s’est émerveillée de la franchise – parfois naïve – de l’humaine ainsi que de son humilité et de l’absence de calcul dans ses manières. Dans son combat quotidien contre le crime, Hope ne joue pas sur la séduction, malgré qu’elle en ait les armes. Cette dernière préfère de loin miser sur le courage et la détermination. Des valeurs en commun avec la déesse de la guerre stratégique.

Sa remarque est accueillie par un rire clair. Requinquée certainement, mais sans doute également un brin pompette, notre lieutenante ! L’alcool est puissant. Pour preuve, toute divinité que soit Irene et malgré la petite quantité ingurgitée, elle a ressenti le feu dans tout son corps.

"Probablement, vous dites ? Vous ne perdez pas votre sens de la mesure."

Elle sourit amusée par l’air guilleret de Hope qui ne semble pas encore pleinement ressentir le coup de fouet qui se diffuse dans ses veines. Cependant, la dose modérée d’alcool bue ne va pas étourdir les réflexes de Hope, bien au contraire.

"Valeyard… nom peu commun. Je n’arrive pas à situer son origine, ça me rend curieuse.. Merci, j’irai le consulter. Pouvez-vous ?" demande-t-elle en tendant son parapluie afin qu’Hope le tienne un instant.

Elle passe la bouteille dans sa main libérée, puis fait glisser son sac sur son bras pour l’entrouvrir. Elle ressort la corne qui est un objet qui lui appartient depuis les temps anciens de l’Antiquité. Elle réajuste son sac sur son épaule.

"Pour vous remercier." échange-t-elle la corne et la bouteille contre le parapluie.

En offrant, elle prend le temps d'exercer une pression sur les mains de la lieutenante afin de transmettre la profondeur de sa reconnaissance.

"De m’avoir mis du baume au cœur."

Le Mjörd sacré apportera à l’humaine du réconfort, et nul ne doute qu’il sera savouré avec parcimonie. C’est la moindre des choses ; la discussion avec Hope lui a changé les idées et fait redescendre une tension qu’elle avait accumulée depuis… combien de jours, depuis combien de nuits ? Elle élève les yeux vers le ciel, songeuse sur son ressenti du temps qui ne semble plus aussi étiré qu’auparavant.

"Prenez soin de vous, lieutenant. On a besoin du retour de votre vaillante âme dans les forces de l’ordre."

Sur ces dernières paroles, la procureure générale s’engouffre dans sa voiture et la démarre.
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