Premiers contacts

Hope avait cette désagréable sensation d’être suivie par moment. Cela faisait déjà un certain temps qu’elle le ressentait et il y eut quelques fois où elle eut réellement l’impression d’apercevoir un homme qui suivait sa trace. Cette sensation n’était vraiment pas récente et avec les derniers événements, malgré le fait qu’elle soit toujours très méfiante, elle avait mis cela de côté. Il faut dire qu’entre le fait d’être la cible d’une potentielle filature et le fait d’apprendre que les dieux existaient réellement et se cachaient parmi l’espèce humaine, c’était le second choix qui primait et lui accaparait le plus ses pensées. Découvrir que son cardiologue puis la propriétaire d’un coffee shop étaient des êtres immortels avec des pouvoirs n’était pas une mince affaire. La découverte avec Melchiah avait été brutale, inattendue. Elle avait sincèrement pensé que son ami lui donnerait une explication plausible aux vidéos qu’elle avait vu au poste de lui mettant à terre bon nombre de mécréants. Mais il n’y en avait pas. La jeune femme s’était simplement retrouvée face à cette homme qui l’attirait mais qui était passé à deux doigts de la tuer. Comment pouvait-elle admettre et comprendre que les dieux existaient, leurs dons également mais qu’en plus de ça, ils avaient des faiblesses ? Celle de Baldr avait voulu sa mort pendant que le dieu lui-même avait fait en sorte de la protéger avec ce bouclier lumineux. A quel moment une personne saine d’esprit pouvait-elle croire en tout cela ? Et pourtant, de l’avoir vécu en chair et en os ne permettaient pas de nier l’existence des divinités sur Terre. Depuis ce jour, elle n’avait cessé de se renseigner. Sur le beau brun en premier lieu, ainsi que son panthéon et puis elle avait élargi ses recherches à tous les dieux et déesses qui avaient pu exister. Ce n’était pas une mince affaire et honnêtement, elle s’était rendue compte qu’internet n’était pas la mine d’or qu’on disait lorsqu’il s’agissait d’informations très anciennes. Elle était loin d’imaginer que les NGA pouvaient être également derrière cela ne pensant même pas qu’ils puissent exister eux aussi …

D’ici une bonne semaine, la lieutenante reprendrait enfin le cours habituel de sa vie. Elle allait enfin réintégrer ses fonctions et il était clair qu’elle avait hâte. Convoquée de bon matin par le chef de la police, ce dernier avait souhaité avoir un entretien avec elle pour prendre la température. Il ne fut guère surpris lorsqu’il retrouva face à lui la Hope bien connue du commissariat, prête à reprendre du service dès ce jour là si cela était nécessaire. Ayant connu son père, il se permettait par moment de la materner un peu même si cela ne durait guère longtemps. Il savait parfaitement que la jeune femme n’aimait pas ça et avait peur que son évolution au sein de la police soit vu comme du favoritisme. Elle voulait continuer de faire ses preuves et prouver que ses décisions n’étaient pas prises à la légère mais mûrement réfléchies.  Les gens avaient tendance à oublier que chaque individu évoluait dans des référentiels qui leur étaient propres, liés à leur passé, leur éducation et leur caractère. Elle regrettait sincèrement la mort de l’agent Oathbridge. Même s’ils n’étaient pas proches, et qu’il avait su titiller et énerver la jeune femme, elle ne pouvait que regretter que sa mort soit utilisée de la sorte par les forces de l’ordre. Pourquoi fallait-il tout le temps mentir au public ? La brune savait parfaitement qu’elle n’évoluerait pas jusqu’aux hautes sphères. Le côté politique du job ne l’intéressait pas du tout et pour le coup, elle avait également une trop grande gueule pour ça, ne se retenant pas de faire des remarques sur ce genre de décisions. Etant donné qu’elle était au poste, elle en profita pour faire un détour par son bureau où elle découvrit une pile de courrier considérable. S’il y avait une chose qui ne lui manquait guère, c’était bien la paperasse. Prête à laisser la pile à sa place, persuadée que le jour de sa reprise, son chef se ferait un malin plaisir de lui demander de se mettre à jour avant de se voir confier une quelconque enquête, son regard azur se posa sur une enveloppe pas comme les autres. L’enveloppe dans un papier de qualité était de couleur gris avec un léger scintillement qui faisait penser à la nuit. L’écriture sur l’enveloppe ne lui était pas connue mais elle s’arrêta une seconde pour admirer la calligraphie de celui qui l’avait écrite. Intriguée, elle prit la peine d’ouvrir ce pli qui semblait plus être pour adresser un voeu de bon rétablissement qu’une quelconque plainte ou menace.

Evidemment, elle ne s’attendait pas à ça. Il s’agissait d’une invitation à un rendez-vous dans le but d’une rencontre dans un pub non loin d’ici le jeudi suivant à vingt heures. Le courrier n’était pas signé ce qui l’intriguait particulièrement. Une fois rentrée chez elle, elle se renseigna sur le Old Trafford. Ce pub était fermé le jeudi ce qui rendit l’invitation d’autant plus étrange. Evidemment le soir même, la lieutenante se rendit dans ce bar en compagnie d’une amie pour faire du repérage. Venir un jour d’ouverture permettrait d’appréhender les lieux et de découvrir les personnes qui y travaillaient. En discutant avec le serveur, elle apprit rapidement le nom du propriétaire des lieux : Isaak Flaherty. Ce nom ne lui évoquait rien de particulier. Malheureusement, il n’était pas là ce soir là donc impossible de mettre un visage sur le nom. Aussi revint-elle le lendemain, seule cette fois, afin d’essayer de savoir qui avait bien pu la convier à venir un jour fermé. Sirotant son cocktail à base de rhum, la brunette ne cessait d’observer la foule, espérant croiser le regard de celui qui était à l’origine de cette mystérieuse invitation sans grand succès. Le gérant savait se faire des plus discrets c’est pourquoi, au cours de sa filature, elle n’avait réussi qu’à apercevoir sa silhouette au loin ce qui ne lui permettait pas d’identifier l’homme. Vint finalement le jeudi et toutes les interrogations qui allaient avec cette journée. Devait-elle se rendre là-bas ? Sa curiosité la poussait réellement à aller voir au pub pour savoir ce qu’on voulait d’elle. D’un autre côté, cela pouvait être dangereux. Aussi, afin d’éviter qu’une nouvelle personne sacage son appartement en cherchant où la trouver, elle mit en évidence sur la table basse du salon l’invitation. De plus, elle s’envoya un e-mail à elle-même pour dire qu’elle avait rendez-vous le soir de fermeture, ce jeudi précisément, au pub Old Trafford à vingt heures.

C’est vêtue d’un slim noir, d’un pull en laine tout fin gris anthracite et d’une paire de bottes à talons que la jeune femme se rendit sur les lieux. La rue était relativement passante mais sans grand étonnement, personne ne s’arrêtait pour pénétrer dans l’établissement qui était affiché comme fermé. Observant rapidement les alentours durant plusieurs minutes, le temps de fumer une cigarette, elle eut un ultime doute. Et si cette invitation était liée aux récents événements ? Ne prenait-elle pas un énorme risque ? Finalement sa curiosité eut de nouveau le dessus et la brune finit par s’approcher de l’entrée, apercevant de la lumière à l’intérieur. L’invitation n’était donc pas une mauvaise farce. Il y avait bien quelqu’un à l’intérieur. Hésitante, elle entendit tout d’un coup une voix masculine s’élever, l’invitant à entrer dans le pub. Zieutant par la fenêtre juste avant d’entrer, elle vit Isaak et son signe de la main qui appuyait ses paroles. Hope poussa doucement la porte, attentive et sur ses gardes. Un pas puis un autre et voilà qu’elle foulait à nouveau le sol de cet établissement pour la troisième fois cette semaine. Ses yeux bleus trouvèrent rapidement ceux de son hôte qu’elle n’arriva pas à reconnaître.

Bonsoir. Je suppose que vous êtes l’auteur de l’invitation non signée. Puis-je savoir à qui ai-je l’honneur et surtout pourquoi m’avoir fait venir ici ?

Debout, proche de la porte, la jeune femme était attentive à tout son environnement se méfiant d’une quelconque embuscade. Elle ne connaissait pas cet homme ni ses intentions et si sa curiosité l’avait poussé à venir voir de quoi il ressortait, elle n’était pas pour autant sûre d’elle quand à son choix, espérant simplement ne pas avoir à le regretter.

Premiers contacts


La brune n’avait pas la moindre idée d’où elle mettait les pieds et encore moins le pourquoi. Il n’y avait qu’une seule raison à sa venue ici, quoi qu’elle en dise, et c’était sa curiosité. Dotée d’une immense curiosité, c’est ce qui la rendait si efficace dans son travail mais c’était également ce qui la poussait à prendre des risques parfois inconsidérés. Du moins ça, c’était le point de vue externe de certaines personnes. Car dans son esprit, la lieutenante prenait chaque décision en connaissance de causes, dans le but d’obtenir des réponses. Sa soif de justice et de vérité était telle qu’elle était prête à prendre n’importe quel risque dans le but d’obtenir une finalité, une raison. Elle n’avait pas réellement d’attaches, par choix, et c’était l’une des raisons de ce choix. Hope savait pertinemment qu’elle était d’autant plus efficace ainsi. Cette invitation alors qu’elle n’avait pas encore repris le travail avait attisé sa curiosité. Le timing était trop parfait. Elle ne passait pas au travail tous les jours depuis le début de son arrêt maladie et aucune enveloppe à son attention n’avait été ouverte sans son autorisation donc clairement, c’était aucun courrier d’ouvert. Si elle était passée trois fois tout au plus au commissariat durant sa convalescence, c’était le bout du monde. Et ce pli, cette invitation pour le jeudi qui suivait était arrivé avec un timing trop sûr. Confirmant ce qu’elle pensait déjà, il s’agissait du maître des lieux l’auteur de cette invitation presque sordide. Isaak Flaherty, homme blanc entre 35 et 40 ans, mesurait environ un mètre quatre-vingt-dix pour environ soixante-quinze kilos à première vue. Elle l’observait et l’analysait autant qu’il semblait en faire. Ce qu’elle avait trouvé sur lui dans la presse et la base du travail n’étaient pas bien étoffés. Il était rare qu’une personne qui n’avait rien à se reprocher est une base d’informations riches en éléments cela dit. Mais la grande question était : qu’attendait-il d’elle ? Elle n’en n’avait pas la moindre petite idée. Sa remarque l’invitant à s’asseoir pendant qu’il finirait de passer le balai la fit simplement sourciller. S’il pensait qu’il allait pouvoir l’inviter à boire un verre, de la bière de surcroît, sans aucune explication, il se fourrait le doigt dans l’oeil et ce, jusqu’au coude. Elle n’était pas venue pour s’alcooliser et discuter tranquillement comme deux vieux amis le feraient.

Les verres posés, le propriétaire des lieux ne s’arrêta pas à l’absence de réaction de la jeune femme. Se saisissant de sa serpillère qu’il plongea dans le seau puis qu’il essora dans un geste mécanique qui semblait avoir été répété des milliers de fois, Isaak poursuivit évidemment son oeuvre, évité par son invité du moment avec une bonne marge de manoeuvre afin de ne pas se laisser approcher de trop près. Sa présentation ne reçut qu’un faible hochement de la tête. Evidemment qu’elle s’était renseignée avant de finalement oser venir. Si elle était prête à prendre des risques, elle ne serait pour autant pas lieutenante sans un minimum de jugeote. S’écartant en se rapprochant un peu de la table où les bières avaient été servi, elle n’en restait pas moins non loin de la sortie au cas où. Ce dernier finit par prendre place sur sa chaise et passer la serpillère sous ses pieds. Pointilleux, elle n’était pas pour autant désolée de faire des traces dans son passage de serpillère. Après tout, pourquoi était-il obligé de le faire au moment où il lui avait donné rendez-vous ? Testant rapidement, ses bottes ne semblaient pas glisser à outrance sur le sol humide du pub Old Trafford. Les remarques qui suivirent la firent doucement sourire. Evidemment qu’elle avait fait des recherches.

Aucune de mes recherches ne m’a permis de faire un lien avec une quelconque affaire que j’aurais pu diriger ni même élucider. Mais je suppose que vous allez me dire que c’est pour ça que je suis ici.

Et il n’aurait pas tort dans le fond. Si elle avait fait le déplacement et répondu favorablement à l’invitation, c’était parce qu’elle voulait savoir ce qu’on pouvait bien lui vouloir. Le hasard et les coïncidences n’étaient de son point de vue que très rares voir quasi inexistants. Si le courrier lui était adressé à elle personnellement, il y avait une raison qu’elle comptait bien découvrir. Que l’homme en face d’elle lui dise quoi faire ou ce qu’elle a dû faire ne l’intéressaient guère. S’il ne voulait pas rater sa chance de lui parler, il avait plutôt intérêt à rapidement aborder le sujet qui allait, elle l’espérait, lui donner envie de rester. Parce qu’avec les recherches qu’elle avait fait et les deux derniers soirs qu’elle avait passé dans cet établissement, Hope serait bien déçue si rien ne venait titiller sa curiosité ou si aucune vérité ne devait être révélée. C’est alors qu’il lui fit un compliment dont elle ne comprenait pas la provenance ni l’intérêt dans la situation présente. Elle eut presque envie de lever les yeux au ciel lorsqu’il lui parla de sa fervente envie de faire régner la justice. Personne n’intégrait la police dans le but de devenir un ripoux, ça elle en était farouchement persuadée.

A quoi bon avoir des règles si ce n’est pas pour les suivre ? En quoi ma vision des choses importe aujourd’hui ? En fait, j’aimerais surtout savoir pourquoi cette question ou plutôt la réponse à cette question vous intéresse tant ?

Marquant un temps de pause alors que son regard azur était rivé sur son interlocuteur qui semblait largement détendu au vue du sujet abordé, elle poursuivit un tantinet excédée. A quel moment cet énergumène s’était-il dit qu’attirer une lieutenante dans son pub ne nécessiterait pas d’explications ? Elle était à deux doigts de croire qu’il tentait de lui faire passer un interrogatoire, sans savoir qu’en réalité c’était le cas.

Il y a plus de six mille policiers à Philadelphie. Si vous pensez que je suis la seule intègre et qui cherche à appliquer la loi dans cette ville, vous vous plantez carrément. Et vu vos questions qui semblent tout droit sorties de l’esprit d’un journaliste, je pense que je vais passer mon chemin.

Lui demandait-elle pourquoi cette fidélité à son pays natal avec ce pub ? Bien sûr que non parce que certaines choses n’avaient pas tant d’explications à fournir. Son père avait été policier avant elle. Et si à la base elle s’était plutôt orientée sur l’aspect scientifique du métier, voulant faire parler les preuves pour envoyer les malfrats derrière les barreaux, la mort de son père encore impunie à ce jour lui avait fait comprendre la douleur de l’incompréhension et le goût amer de l’injustice. La jeune femme n’osait même pas imaginer comment certaines familles survivaient à la disparition non élucidée d’un de leurs proches ...

Premiers contacts


La jeune femme était sur la défense. Le contraire aurait été des plus surprenants au vue des circonstances de leur rencontre. Cette invitation mystérieuse, ce lieu de rencontre un soir de fermeture, cette proposition presque mal placée en lui offrant une bière, rien ne pouvait la pousser à faire confiance dans tout cela, déjà qu’accorder sa confiance n’était pas une de ses plus grandes qualités. Mais là, Flaherty partait avec un grand nombre de points en retard. Et cela n’était que le début. Consciencieuse et professionnelle, elle avait vite songé au fait que cette “convocation” pouvait avoir un lien quelconque avec une affaire qui lui avait été confié, résolu ou non. A vrai dire, elle ne voit pas pourquoi l’invitation lui aurait été adressé au travail dans le cas contraire. Pourtant, le propriétaire des lieux la surprit un peu en lui annonçant que cela n’avait pas de liens avec une quelconque affaire ni même avec son travail tout court. C’était le lien le plus probable et il venait d’être réduit à néant en quelques mots, balayé d’un revers de la main. Rien ne lui permettait, avec les recherches qu’elle avait fait, d’avoir une autre piste sur le pourquoi de sa venue ici. Petit à petit, Hope commençait à regretter d’avoir cédé à sa stupide curiosité. L’entendant répondre que sa réponse importait peu à l’unique question qu’il avait posé, comme s’il cherchait tout simplement à la faire tourner en bourrique, la pression commença à monter. Il restait un fond de curiosité à la brune qui faisait qu’elle n’avait pas encore décampé. Cela dit, si son interlocuteur continuait de la faire mariner, elle allait simplement tourner les talons et le planter là avec sa bière. D’un autre côté, elle ne pouvait le contredire concernant le nombre incalculable de mensonges que les gens pouvaient débiter.

Alors pourquoi me poser la question ?

Rien ne semblait logique dans son comportement. Depuis cette invitation jusqu’à la moindre parole qu’il avait prononcé depuis qu’elle s’était pointée ce soir, Mr Flaherty semblait passer du coq à l’âne sans aucun lien logique. Poursuivant, il semblait vouloir tacler là où cela faisait mal. Si le crime perdurait à ce point à Philadelphie ce n’était pas pour rien. Si tous les policiers étaient débordés, ce n’était pas pour rien non plus. Puis il reprit ses propres paroles lui donnant encore plus envie d’exploser mais surtout de prendre ses clics et ses clacs et de s’en aller bien loin. Le visage se refermant de plus en plus, sur la défensive, Hope était loin d’avoir l’air commode à cet instant. Pire même, elle pouvait presque donner l’impression d’être dangereuse tant il commençait à jouer avec ses nerfs. La voir sourire était une chose plutôt rare, mais elle ne se montrait pas agressive pour autant sans la moindre raison. Seulement, depuis quelques mois, la découverte qu’elle avait fait la rendait plus suspicieuse, à la limite de la paranoïa même. La jeune femme en était consciente mais c’était plus fort qu’elle. Savoir que des êtres surhumains habités par des dieux vivaient sur Terre parmi tous les autres humains l’avait chamboulé un minimum. Les intentions de Melchiah ne semblaient pas mauvaises, mais était-ce le cas de tous les dieux ? Et puis, ils n’avaient pas tous les même capacité.

C’est moi qui suis là pour je ne sais quelle raison et je doute rester encore bien longtemps.

Mordante, son irritabilité commençait à montrer le bout de son nez. Le regard de son interlocuteur restait rivé sur elle ce qui ne risquait pas de la calmer. La lieutenante commença à tourner les talons lorsqu’il lui parla de personnes qui jouaient avec des règles qu’elle ne connaissait pas et qu’elle ne pouvait même pas supposer l’existence. Son visage s’orienta à nouveau sur son interlocuteur, surprise d’une telle affirmation. Suspicieuse, elle ne fit pas le lien pour autant. Après tout, elle ne connaissait l’existence des dieux parmi les hommes que depuis peu et elle ne s’attendait certainement pas à en entendre parler à chaque coin de rue. Isaak Flaherty avait toutefois réussi à capter son attention et ce n’était pas une mince affaire vu le début de leur entrevue. La question suivante lui fit arquer le sourcil. Etait-ce une question piège ? Personne dans les forces de l’ordre pouvait ignorer le nom de la procureur de la ville. Son regard plus insistant encore montrait qu’elle ne comprenait pas où le propriétaire des lieux voulait en venir.

Evidemment que je connais la procureure de la ville, comme tous les autres membres des forces de l’ordre. Et comme beaucoup, j’ai déjà eu l’occasion de travailler avec elle. Qu’elle est le rapport avec cette entrevue ?