ft. Joel Kinnaman
♆ Identité ♆Âge : 38 ans au moment de la transformation, en 1962.
Date et lieu de naissance : 1924 à Detroit (Michigan).
Lieu de résidence actuel : Une chambre de l’Hôtel-Casino comme adresse officielle et point de chute.
Occupation : Officier chez BlackSun, société paramilitaire dirigée par Cortés de Monroy. Derrière le rideau : homme de confiance qui exécute les basses besognes de ce dernier (intimidation, assassinat, cambriolage, saccage, destruction…).
Orientation sexuelle : Hétérosexuel. Son humanité apprécie et appelle la douceur féminine de façon désespérée. Aux antipodes de cette aspiration secrète, violence et sexe sont étroitement liés. Intriqués. Ainsi, les femmes au tempérament acerbe ou volcanique le captivent. Il s’efforce de museler ses envies et pulsions, s’interdisant d’aimer, mais n’est qu’un homme balloté par des forces ingouvernables.
Situation matrimoniale : Célibataire voué –condamné– à le rester. Attaché à son dieu par des liens plus sacrés que ceux du mariage. Il a connu un temps les joies d’un pseudo-foyer, avant d’abattre la femme et l’enfant qu’il chérissait.
Groupe : Disciples.
♆ Divinité ♆Divinité créatrice : Huitzilopochtli, dieu de la guerre et du soleil, associé à la mort et au massacre.
Panthéon de la divinité : Aztèque.
Alliance : Les Glorieux, car tel est le choix de son dieu. Accepte son statut de pion dans un jeu dépassant la compréhension des mortels.
Pouvoir :Robustesse surnaturelle : Encaisse les coups et endure les affections physiques tant que son corps reste fonctionnel. Il souffre de la même façon que n’importe qui, mais à moins de le tuer ou lui briser les os, il est quasiment inarrêtable.
- Compléments:
Deux balles dans la jambe ne l’empêchent pas de courir ou se battre sans difficulté. Une balle logée dans le crâne le tue comme n’importe qui.
Point faible :Soif de combat : Besoin irrépressible de combattre, sous peine de perdre la raison. Qu’il s’agisse de pugilat, d’un assassinat ou d’une opération militaire, il doit régulièrement se livrer à des affrontements physiques.
♆ Mythes ♆Loyal
♆ Sagace
♆ Dissimulateur
♆ Sensible à l’intérieur
♆ Dur à l’extérieur
♆ Déchiré
♆ Lunatique
♆ Cynique
♆ Désabusé
♆ Discipliné
♆ Vif
♆ Brutal
♆ Intense
♆ Légendes ♆La mort est le dernier rempart nous protégeant des démons qui sommeillent au fond de nous.♆
Humain ♆ Mark naît dans la misère, au milieu de la crasse et des bouteilles de whisky. Chaussures trouées, ventre affamé, grelottements sous de fines couvertures élimées pendant les longs hivers du Michigan. Épiderme criblé d’hématomes, lacéré de coups de ceinture par le géniteur à l’haleine puante. Les cris du jeune Lyons se perdent dans les malheurs de la Grande Dépression.
Mais son cuir s’épaissit, et sa colère gronde.
Avec ses trois poils au menton et sa voix qui n’a pas encore achevé sa mue, Mark fait le guetteur, le messager, le cireur de pompes des crapules. Il grandit et apprend vite, telle une mauvaise herbe refusant de capituler. Le gamin de Détroit se débat comme un sauvage, alimente sa hargne en déboîtant des mâchoires. Un truand repère son potentiel, lui apprend à boxer comme un pro. À cogner les gueules qu’on lui dit de cogner. Puis à glisser des balles dans un barillet afin de trouer la peau des gens qu’on lui dit de buter.
♆ Décembre 1941, entrée en guerre des États-Unis. Mark entrevoit une issue, un espoir dans le sombre océan où il navigue. Envie de contempler un autre horizon, d’échapper à sa morne condition. Quelque chose en lui, une étincelle d’humanité, en a ras le cul d’extorquer de pauvres hères pour des enfoirés de caïds qui fument le cigare au volant de leurs Cadillac. Rejet de la misère et de l’exploitation de cette misère. Rage contre l’injustice du monde. Assez pour risquer sa peau à la combattre.
Mark s’enrôle chez les Marines. Survivre et combattre en eaux troubles, il connaît. Et cette fois, il met ses compétences au service d’une noble cause – une cause divine. Griller des faces de citron et des nazis au lance-flammes, d’après le diocèse, ça purifie l’âme des pécheurs ayant, comme lui, servi les suppôts du diable. En bonus, l’oncle Sam paie assez pour deux passes la semaine dans les tentes de campagne, dixit le recruteur. Bénies soient les âmes des putes dévouées à la guerre sainte.
♆ L’artillerie et les mitrailleuses japonaises déciment presque totalement l’unité de Mark. Le commandement lui décerne une médaille pour sa bravoure, la barrette de sergent pour avoir mené un résidu de gueules enragées au combat. Pourtant, tout ce qu’a fait le soldat Lyons, c’est survivre au feu de l’Enfer avec ses potes, gueules et treillis tartinés de boue pour se fondre dans la nuit et prendre l’ennemi à revers. Il n’allait quand même pas laisser une bande de singes dégénérés massacrer tous ses frères d’armes ? En tout cas, c’est en ces termes simiesque que la propagande décrivait les Jaunes.
On affecte les survivants à une unité d’élite, aux ordres d’un capitaine qu’on dit plus redoutable que Napoléon. Le charisme d’Alexandre le Grand en sus. Mouais, Mark demande à voir.
Il ne voit rien, tant il est ébloui. À peine arrivés, ses camarades et lui tombent sous le joug de l’officier qui leur révèle sa véritable nature. Un dieu. Un putain de dieu. Pas LE dieu de l’évangile que tout bon Américain est censé prier ; un dieu aztèque du soleil, de la guerre et de la mort. Malgré le charisme de Cortés de Monroy, Mark n’aurait jamais cru à ces conneries sans les masques de chair récupérés sur les soldats japonais, que Huit leur a collés sur la gueule avant d’infiltrer l’ennemi et l’écraser de l’intérieur.
♆ Coup de balai sur l’Europe hitlérienne. Nettoyage en règle des îles du Pacifique encore occupées. Guerre de Corée. Mark suit son dieu comme le Messie en terre sainte. Une terre sanctifiée de cadavres humains mutilés, de cœurs arrachés aux poitrines palpitantes et visages découpés au couteau. Le dieu exige des sacrifices, beaucoup de sacrifices. Toujours plus de sacrifices. Qu’est-ce que ça peut foutre, de toute façon ? Puisque l’ennemi doit retourner à la terre, autant offrir leur dernier souffle d’agonie à celui qui est devenu le Soleil noir des guerriers.
Premiers malaises lors des moments de disette, quand les populations locales sont capturées et jetées en pâture au dieu. Des salopards, complices de l’ennemi, justifie-t-on chez les zélateurs de Cortés. L’ennemi qui ne porte pas d’arme, mais cultive la terre le nourrissant et fabrique ses armes. Le peuple qui soutient l’ennemi, de gré ou de force, devient lui-même l’ennemi.
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Disciple ♆ 1962, début de la guerre du Vietnam. Personne n’est invincible. Pas même Cortés de Monroy et sa bande de fanatiques. Une embuscade des Vietcongs coûte la vie au premier lieutenant, bras droit et disciple de Huit.
À l’approche de la quarantaine, combattant de toutes les guerres, Mark est respecté des hommes. Il connaît leurs compétences, leurs faiblesses ; leurs secrets et tourments ; les rouages de leurs esprits. Cependant, ce n’est pas pour ses qualités humaines que Cortés le choisit pour nouveau disciple, mais pour sa fiabilité et son incroyable capacité à tuer. Tout chef de guerre a besoin de subalternes efficaces pour diriger ses reîtres.
Mark se sent honoré, glorifié. Élevé au rang d’élu du Soleil, chargé de répandre la mort sur les champs de bataille. Ironie du sort, il devient le larbin d’une ordure bien plus cruelle que tous les gangsters de sa jeunesse.
Le rituel l’emplit de félicité ; un lien indescriptible et puissant l’unit désormais à son dieu. Il découvre que son corps résiste aux agressions comme aucun humain – mieux que Huit, particulièrement vulnérable la nuit. À la première période de repos, le besoin de combattre lui brûle les veines et menace de l’entraîner dans la folie.
♆ Guerre froide, Afghanistan, Irak, Yougoslavie, Irak encore, Afghanistan encore, opérations clandestines en des lieux qui n’existaient pas hier et d’autres qui n’existeront plus demain. Mark est une machine à broyer, à détruire et à tuer. Il obéit aux ordres les plus infâmes. La guerre du bien contre le mal, les idéaux de paix et de libertés gisent dans la boue, le sang et les tripes des cadavres sacrifiés. Toute notion de morale brûle dans le feu de l’action et les massacres ; hante les pensées et les cauchemars sur le chemin du retour. Mark souffre en silence, ne se confie à personne. Discipline son esprit et maîtrise ses émotions. Demi-dieu, il a hérité de Huitzilopochtli un besoin vital de faire la guerre et baigner dans la violence. Mais en lui brille toujours l’âme du gamin de Detroit qui rêvait simplement d’une vie meilleure. Qui aspire encore à la dignité, à la tranquillité et à la liberté.
Une liberté que Mark n’obtiendra jamais, enchaîné ad vitam à un dieu qui lui arrachera probablement le cœur s’il apprend les velléités et tourments de son séide.
♆ Un autre dieu aurait sans doute remarqué depuis longtemps les états d’âme de son disciple. Mark sait aujourd’hui que le lien surnaturel l’unissant à Huitzilopochtli, plus miraculeux que toutes les fadaises de la Bible, est ténu en comparaison de ses semblables. Premier disciple de Cortés, il n’en reste pas moins un pantin, un outil, comme le fusil est l’instrument du soldat. Il sert le dieu aztèque depuis assez longtemps pour connaître son mépris de l’humanité et des mortels.
Mark est toutefois incapable d’éprouver un sentiment hostile envers Cortés. C’est un dieu, un soleil rayonnant et puissant. Un soleil qui le maintient en vie, fige sa propre sénescence dans le fleuve rougi du temps. Tel le jaguar qui règne sur la forêt et chasse, il obéit à sa nature qui dépasse les concepts humains du bien et du mal. Une nature que Mark comprend mieux que nul autre mortel, pour avoir reçu une part infime de son essence divine.
Il reste animé d’une loyauté sincère et indéfectible, incapable de trahir son dieu quelle que soit la raison. Et pourtant, il s’en est fallu de peu…
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Déchirure ♆ Début 2017, Somalie. Mission clandestine : à la tête d’une petite unité de BlackSun, Mark traque les Chabab (groupe terroriste islamiste) pour le compte de l’Africom. L’occasion de tester les derniers drones de reconnaissance dopés à l’intelligence artificielle, ainsi que des manœuvres tactiques pour lesquelles le groupe s’entraîne depuis des mois. Huit combat depuis l’âge de pierre, mais il impose toujours à ses fidèles le nec plus ultra de la technologie guerrière.
Avec pour inconvénient des ratés. Aussi inévitables que le progrès lui-même. Un dysfonctionnement dans le logiciel des drones induit l’escouade en erreur. Le temps de réadapter leur stratégie et riposter, le groupe de Mark subit des tirs nourris. L’un d’eux touche à la gorge le sergent-chef Ruiz, un ancien membre des SEAL devenu le meilleur ami de Mark. Avant de mourir, Ruiz lui fait promettre de veiller sur sa famille.
Elles, ce sont Astrid et la petite Camilla, deux lumières délicates dans un monde noir et rouge. Retour au bercail, à Philly. Mark sert un mensonge à la veuve et la fille. Si Ruiz faisait partie des rares hommes mariés de BlackSun – il l’était avant de servir Huit –, aucun fidèle n’est autorisé à révéler l’identité du dieu. Pas même Mark.
♆ Le disciple tient sa promesse. Veille discrètement sur Astrid et la petite Camilla. S’attache à elles. Redécouvre son humanité au sein du foyer plongé la douleur. Douleur qu’ils surmontent ensemble : les pleurs cèdent aux rires, aux étreintes charnelles. En dépit de sa double vie d’homme de main, jamais Mark n’a goûté à un tel sentiment de paix. Il endosse avec émotion le rôle du père, occupe la place du mari décédé dans le lit de la veuve. Confie à celle-ci des bribes de secrets sur l’oreiller. Rien de concret ou incriminant son dieu, mais assez de substance pour qu’une femme déterminée comme Astrid remue ciel et terre pour obtenir toute la vérité.
Mark lui intime de se taire, de stopper cette enquête insensée et dangereuse. De penser à l’avenir de sa fille. Rien n’y fait : Astrid s’accroche à cet espoir comme une noyée à sa bouée de sauvetage, rejette les arguments avec violence. Mark comprend qu’elle ne l’a jamais aimé : le meilleur compagnon de son défunt époux était un substitut, un pansement sur son cœur affligé. Au fond, sans doute que l’inverse était aussi vrai.
♆ C’est imminent : Astrid va prévenir la presse, la police, quiconque en mesure d’investiguer les activités de BlackSun. Elle implique Camilla, assez grande pour comprendre et partager l’obsession de sa mère. Mark sait que Cortés découvrira tôt ou tard tous les détails de l’histoire. Sa liaison avec la veuve Ruiz, son affection pour l’adorable Camilla. Ashley démêlera les fils de ce bourbier, quoi qu’il mette en œuvre pour protéger sa nouvelle famille.
Astrid et Camilla se sont condamnées. Lui aussi par la même occasion. Mark fait donc ce qu’il est obligé de faire : une balle dans la tête chacune. Pas de douleur. Pas de cadavres – qu’il fait disparaître dans les flammes d’un incinérateur.
♆ Dès le lendemain, Mark reçoit un nouveau contrat. Lot de cinq exécutions. Chamboulé par son acte horrible, il commet une erreur et reçoit de graves blessures en accomplissant sa mission. Une jeune femme, Teresa Duran, assiste à la scène et voit l’homme blessé à mort se mouvoir comme un acteur de cinéma.
Sauf que le sang est vrai. Le bras de Mark, avec à son bout un pistolet équipé d’un silencieux, tremble pour la première fois devant un visage inconnu. Incapable de prendre cette vie alors que sa mission est achevée, il confie l’humaine à la patronne du Divina Bar en lui faisant promettre de conserver leur secret. En lui faisant comprendre qu’il s’agit de vie ou de mort, pour elle comme pour lui.
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Compléments et anecdotes ♆ Dans le feu de l’action, Mark se comporte comme un soldat fanatisé, une bête de guerre dépouillé de sens moral. En présence de Cortés, il devient un boucher qui ne connaît plus aucune limite. Seuls comptent l’accomplissement de la mission et les ordres divins.
♆ À BlackSun, il s’entraîne constamment aux manœuvres tactiques et différentes formes de combat. Corps à corps, armes blanches, armement dernier cri, il cumule plusieurs dizaines milliers d’heures de pratique étalées sur huit décennies de combats incessants, en plus de l’expérience du terrain.
♆ Son pouvoir de résilience lui permet de s’injecter des stimulants ordinairement réservés aux animaux, notamment les chevaux de course. Mark ne possède pas la force surnaturelle de certaines divinités, mais dépasse celle des hommes de son gabarit. Ces stimulants tueraient un humain ordinaire, et n’ont aucun effet sur les organismes divins.
♆ Mark est le premier disciple et principal homme de confiance de Cortés. Il assiste ou gère parfois seul les transactions crapuleuses, exécute des contrats, mais ne prend aucune décision importante sans l’aval de son dieu. Car il reste intrinsèquement un mortel, né humain, soit un pion dans l’échiquier de Cortés. Ainsi, il ignore les grandes manœuvres fomentés avec d’autres divinités.
♆ C’est un habitué du Divina Bar, terrain neutre propice aux rencontres les plus diverses. Les fabuleux spectacles lui rappellent la beauté de ce monde. Il apprécie ces moments d’accalmie dans sa vie de lutte… autant que les combats clandestins auxquels ils participent parfois. Lunatique, Mark se conduit tantôt avec courtoisie, tantôt à l’image d’un gros connard. Toutefois, il respecte la déesse guerrière qui dirige l’endroit et ne fait pas (trop) de vague.
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La paix est une illusion. Quel que soit l’endroit où vous vous trouvez, l’apparente tranquillité de l’endroit où vous vous trouvez, le temps de la sérénité est compté. L’instinct de violence coule dans nos veines comme un parasite, attendant la moindre occasion pour alimenter notre colère et la multiplier jusqu’à ce qu’elle explose. La guerre est la seule chose que nous comprenons vraiment.
♆ Essence ♆Pseudo : Starcloud, mais ici on m’appelle toujours Dodo
♆ Arrivée : Mon premier DC depuis longtemps !
♆ Personnage : Prédéfini dans le pétrin
♆ Commentaires : Je passe du côté obscur de la force
Il me semble que les ennemis de Dorian s’entendront avec Mark, et inversement