Le Deal du moment : -45%
PC Portable LG Gram 17″ Intel Evo Core i7 32 Go ...
Voir le deal
1099.99 €

Partagez

 La vie n'est parfois qu'un long combat au quotidien

Anonymous
Invité
 La vie n'est parfois qu'un long combat au quotidien  Mar 25 Fév 2020 - 10:23
La vie n'est parfois qu'un long combat au quotidien

C’était lundi soir. Comme à leur habitude, Eva allait retrouver Abel pour l’un de ses entraînements hebdomadaires. Le matin, ce dernier avait raccompagné sa première disciple à l’aéroport. Elle était venue en visite pour une semaine. L’amérindienne ne l’avait jamais rencontré avant ce jour. Sinead à la belle chevelure flamboyante était une femme forte et indépendante. Elle n’était pas une déesse mais son charisme et son aplomb pouvaient presque pousser à croire le contraire. Intimidée, cela n’empêcha pas l’argentine de se tendre, se crisper dès qu’elle commença à avoir quelques gestes familiers envers elle. Le contact physique ne lui réussissait toujours pas et au vu de ses antécédents, cela ne lui réussirait probablement jamais. Seul Abel était passé à travers cela, avait réussi à la mettre dans une telle confiance qu’il pouvait la toucher sans même qu’elle ne le voit s’approcher. C’était comme instinctif, elle savait pertinemment que c’était lui, d’autant plus depuis qu’elle était devenue sa disciple. Il l’avait sauvé voilà plus de deux ans, prenant soin d’elle durant tout ce laps de temps. C’était peut être un peu ça aussi qui avait joué sur son appréhension d’un quelconque contact avec Sinead. Pourquoi avait-elle ce sentiment qu’elle s’était plus persuadée toute seule qu’autre chose que seul son sauveur pouvait la toucher ? Etait-ce dû à ce qu’elle avait vécu ou bien à ce qu’elle ressentait à l’heure actuelle ? La jeune femme s’en était voulue même si la première disciple ne semblait pas s’en être rendue compte sur le moment. Mais les jours suivants furent différents. Dès le lendemain, la rousse s’était comportée différemment, avec un peu plus de retenues. S’était-elle montrée franchement réticente pour la pousser à un peu de réserves ? Elle avait dormi chez Abel n’ayant pas de pied à terre ici, en avaient-ils parlé ? Une pointe de jalousie était née dans le coeur de la brune à partir de la seconde où elle avait posé son regard sur son aînée. Ce n’était pas comme la crise qu’elle avait faite quelques jours avant son arrivée en voyant son dieu aussi proche d’une magnifique jeune femme qui n’était autre que Morrigan réincarnée.

Toute la semaine, cette pointe de jalousie n’avait fait que grandir. Sinead avait connu Oghma avant elle. Elle le côtoyait depuis des dizaines d’années et leur proximité était très révélatrice de leur relation. A tort, la jeune femme avait cru pendant les deux dernières années qu’il y avait un lien particulier qui l’unissait à son dieu. Aujourd’hui elle se rendait compte qu’elle n’était pas spéciale aux yeux de Abel qui semblait doté d’une bienveillance naturelle pour quiconque le mériterait un peu. En même temps, c’était tellement logique. Elle s’était toujours demandée pourquoi il l’avait sauvé elle. Mais en réalité, c’était probablement parce que c’était dans sa nature de se conduire comme un chevalier blanc. Pas de chances pour lui, cette fois là, il avait sauvé une pauvre fille qui n’avait plus rien et s’était donc très certainement senti obligé de l’aider jusqu’au bout. Peut-être que cela lui avait fait du bien que la brune ne prenne son propre logement. Toutes ces questions, toute la réflexion que la venue de Sinead avait poussé chez Eva n’avait cessé de l’embrouiller et de la rendre distante au fur et à mesure de la semaine qui s’était écoulée. Le doute s’était immiscé dans son esprit, la peur d’être déçue, de se rendre compte qu’elle n’avait réellement plus personne. Elle n’était de plus pas du tout à l’aise avec cette jalousie, ce pincement au coeur qu’elle ressentait à chaque fois que son sauveur posait une main sur l’épaule de sa première disciple. L’étreinte qu’il lui avait fait lors de son arrivée à l’aéroport avait été le premier déclencheur. Le poing serré, elle s’était contenue comme elle pouvait et avait fini par se défouler chaque soir sur son sac de frappe qu’elle avait installé dans son petit appartement miteux. Le sujet n’était jamais venu sur le tapis et pour cause, au cours de toute la semaine, elle ne s’était pas retrouvée seule une seule seconde avec son créateur. Sinead était tout le temps dans les parages et si la jeune femme était très gentille, cela n’empêchait pas la belle de voir cette jalousie et ce mal-être grandir en elle.

Arrivée chez Abel avant le propriétaire des lieux, elle utilisa sa clé pour entrer dans cette maison qui avait été son refuge pendant près de deux ans. Si la brune avait décidé de partir, c’était bel et bien pour tenter d’épargner son dieu avec ses émotions chaotiques. Etrangement, ce jour là, elle ressentit un fond de regrets qu’elle balaya rapidement avant de se diriger vers la salle de sport du beau blond. Posant son sac sur un banc, elle sortit sa bouteille d’eau dont elle prit une gorgée avant d’aller se changer. Elle sortit des toilettes vêtue d’un legging de sport noir, un débardeur bordeau et un gilet noir. Ce dernier allait très vite voler lorsqu’elle se serait échauffée, permettant ainsi à son débardeur de révéler certaines des marques que son corps arpentait, souvenir de son douloureux passé. Son sauveur était l’une des rares personnes à les avoir vu avec Eira. Il lui avait permis de les dissimuler grâce à ses pouvoirs à la vue des autres. Mais Eva avait choisi de pouvoir continuer à les voir elle, afin de ne pas oublier d’où elle venait et le chemin qu’elle avait arpenté jusque là. Terminant son échauffement, elle entendit la porte de la salle et releva la tête vers le beau blond. Il était vingt heures, heure de début de leur séance qui pouvait durer parfois jusqu’à deux heures.

Hey !

Ils s’étaient rapidement croisés au travail dans la journée mais chacun ayant ses occupations, ils n’avaient pas plus discuté que cela. Elle avait hâte de reprendre ses entraînements à fond, ayant été plus que déçue de ses prestations face à Sinead. Evidemment qu’elle avait bien plus d’expériences qu’elle, mais cela n’était pas suffisant pour apaiser l’esprit de la jeune femme qui était de plus en plus une boule de nerfs en présence d’Abel. Son point faible s’était déjà déclenché fortement deux fois en présence de la nouvelle Morrigan puis un peu moins fort en présence de la première disciple. Seulement Eva n’avait pas du tout pensé que cela n’était pas que ses émotions et ses sentiments qui étaient en cause mais également la magie des dieux.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
 Re: La vie n'est parfois qu'un long combat au quotidien  Mer 25 Mar 2020 - 1:55



« La vie n'est parfois qu'un long combat au quotidien »


Eva & Abel








La semaine fut mouvementée. Sineàd fut, comme à son habitude, un petit tourbillon, inarrêtable et infatigable. La vagabonde semblait particulièrement heureuse d'avoir une nouvelle petite sœur et, de fait, ne s'était pas fait prier pour montrer sa joie chose qui, bien entendu, ne put que mettre mal à l'aise Eva. Après tout, comment pouvait-elle savoir ? Comment pouvait-elle se douter d'un passif si lourd ? Comment pouvait-elle se douter que de tels traumas et de telles terreurs pouvaient se cacher derrière un si joli sourire ? C'était sa faute à lui. Abel savait comment étaient chacune de ses disciples. Il savait que l'aînée sauterait de joie et ne se priverait pas de quelques élans d'affections envers celle-ci, l'adoptant dès le premier regard, comme si, la nouvelle venue avait toujours fait partie de la famille, sans se poser plus de question que cela. L'irlandaise connaissait son dieu depuis près de trois millénaires désormais, ainsi, l'époque où elle pouvait remettre en question ses décisions étaient loin derrière elle. Non pas qu'il lui était arrivé de douter des choix de son protecteur, mais, la raison n'était pas toujours des plus claire. Ainsi, la rouquine se contenta d'imaginer que si la latina fut choisie, c'est que le dieu lieur avait de bonnes raisons, de très bonnes. Il n'était pas de ceux à prendre ce genre de décision à la légère, ou encore de ceux à agir sous l'effet d'une quelconque substance. Non, Ogmios ne prenait de nouveaux disciples qu'après une bien mûre réflexion.

Malgré cet élan d'affection, Eva semblait particulièrement mal à l'aise et, Abel le ressentait avec force. Tout comme il était affecté par ses pensées sombres, celles où elle se remettait en question, encore et encore. Pourquoi ? Pourquoi douter ? Ces entrelacs de pensées et d'émotions n'étaient pas des plus claires pour l'éloquent mais, ce dernier connaissait suffisamment bien l'argentine pour imaginer la raison de tout cela. La comparaison avec son aîné, la peur d'être abandonnée, l'incompréhension de son choix et, un manque cruel de confiance, le tout couronné par une forme absurde de jalousie, mélangée à de la colère. Mélange tonitruant que le dieu avait déjà ressenti lorsqu'ils firent la rencontre de la nouvelle incarnation de Morrigan qui, de son point de vue, n'avait jamais revêtue si belle enveloppe charnelle. Notre ami ne compris pas la première fois, la raison de tout cela mais, en y réfléchissant un peu, la réalité lui sauta à la figure. Cette faiblesse, qui s'accompagnait de toute part divine venait de ressurgir au sein de sa dernière disciple.

Alors, tout naturellement, il en fit part à Sineàd qui, tant bien que mal, se montra un peu moins tactile au fil des jours, pour le bien-être de sa petite sœur. Malgré tout, lorsque toute deux s’entraînèrent, les sentiments traversant l'esprit agité de l'ancienne captive déferlèrent en Abel tel un orage des plus violents qui ne put qu'assister impuissant. Comment aurait-elle réagit s'il venait à vouloir agir devant-elle ? Cela ne ferait-il pas qu’amplifier ce sentiment de faiblesse et d'inutilité qui la rongeait ? Cela ne la mettrait-elle pas moins à l'aise encore ? Non, il fallait être fort et patient. Alors, méthodiquement, le bibliothécaire planifia au mieux les journées restantes pour éviter tout nouveau problème, préférant attendre qu'ils ne soient plus que tous les deux pour évoquer la chose. L'ancienne cheffe de clan repartit, telle une tornade, à peine la semaine terminée, heureuse de ces courtes vacances mais, malgré tout enjouée à l'idée de repartir en mission qui, cette fois, serait de nature diplomatique. La belle devait voyager de nouveau, mais pour renouer contacts, en son nom, avec d'anciennes amitiés et d’anciens compagnons de route. La guerre pointait le bout de son nez et, il fallait que le panthéon celte soit certain de compter le plus d'allié possible dans l'éventualité où ils se jetteraient dans la bataille.

Et, le jour du rendez-vous arriva. Le lundi, comme à leur habitude où Abel formait sa jeune protégée à la chose martiale. Il était impensable que qui que ce soit repose la main sur elle de nouveau et, pour cela, l'argentine se devait d'être capable de se défendre. Tout comme elle se devait de représenter fièrement un dieu guerrier. Cela prendrait du temps, il le savait et en était conscient mais, était-ce une mauvaise chose ? Certainement pas. Toute fleur avait besoin de temps pour grandir et éclore, malheureusement, Eva semblait assez peu encline à la patience sur certaines choses et, la rencontre avec son aînée semblait avoir accentué le tout. Le temps était venu pour parler, pour la rassurer et la conforter dans son rôle. Ponctuelle, comme à son habitude, la demoiselle avait déjà pris soin de s'échauffer lorsqu'Abel arriva enfin, n'ayant pas eu le temps de changer de costume. Sortant tout juste de la bibliothèque, le maître des lieux revêtait encore chemise, cravate et manteau. Un instant, il se perdit dans la contemplation,observant Eva et sa silhouette. C'était une belle femme. Une très belle femme même et … L'instant d'après, le celte se sentit honteux de la voir ainsi. Ce n'était pas le principe d’admettre une évidence, mais bien de se rapprocher, un peu, de ces êtres abjects qui lui avaient fait vivre cet enfer.

S'avançant doucement en sa direction, Ogmios répondit à sa salutation par une brève révérence avant de se mettre à ôter sa veste et cravate, pour les plier proprement et les poser délicatement sur une table et, enfin retrousser doucement les manches de sa chemise. « Il nous faut parler, un instant,  avant de débuter, si tu le veux bien. » Un doux sourire pour ponctuer ses mots, tout en avançant de quelques pas en direction de son apprentie. « Dis-moi, Eva, quels sont, selon toi, les principaux traits que je pourrais désirer en chacun de mes disciples ? » Un nouveau sourire se voulant chaleureux, en espérant la rassurer. « Je ne parle pas d'aptitudes, de compétences ou d'un quelconque talent naturel. » Il se rapprocha de nouveau d'elle pour poser une main sur son épaule, avec grande douceur et tendresse. « Tout ça … Ce ne sont que des acquisitions qui viennent avec le temps. Tu sais, j'ai ressenti … Tout ressenti, ce qui t'a traversé l'esprit, la semaine passée. Je n'ai peut-être pas les détails mais, il n'y a aucune honte à éprouver de la crainte. Aucune honte à être moins talentueuse que Sineàd pour la chose martiale. Elle a allègrement dépassé les deux millénaires d'existence, de batailles et d’entraînement. » Un petit rire. « Les combattants, humains, capables de l'égaler ne représentent qu'une pincée, une minuscule pincée dans l'immensité de la population. Elle a surclassé, plus d'une fois, des guerriers qui étaient considérés comme les plus grands de leur époque. Tu n'as pas à avoir honte, de quoi que ce soit. Je ne t'ai pas choisi sur un coup de tête, par dépit ou par pitié. Tu as ta place. Tu ne seras jamais un banal visage dans la foule, tout comme tu ne seras jamais laissée pour compte. Alors, dis-moi, sincèrement, quelles sont les qualités premières, selon toi, pour être disciple d'Ogmios ? Et, penses-tu avoir quoi que ce soit à envier à ta grande sœur sur ces points-là ? » Une introspection personnelle ne pouvait qu'être bénéfique selon lui. « N'aie crainte, ce n'est pas une question piège, je veux juste pouvoir mettre des mots sur tes pensées, rien de plus. »


Code by Sleepy
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
 Re: La vie n'est parfois qu'un long combat au quotidien  Jeu 26 Mar 2020 - 8:27
La vie n'est parfois qu'un long combat au quotidien


Une semaine avant que Sinead ne débarque et que l’amérindienne puisse faire enfin sa connaissance, elle avait eu un rendez-vous avec Morrigan, celle qui l’avait tant aidé lorsque Abel l’avait délivré. Seulement l’apparence habituelle et rassurante de Eira avait dû laisser la place à la nouvelle enveloppe corporelle qui se nommait Sÿel. Et avec cette nouvelle enveloppe, la déesse celte arborait un caractère bien plus flamboyant, hautain et écrasant. Malgré l’envie de l’aider, elle n’y avait vu que tromperies, mensonges et arrogance. Tout ce qu’elle avait jugé chez elle était en total incohérence avec ce qu’elle connaissait de Eva. Elle n’arrivait pas à se faire à l’idée que c’était bien elle et que malgré le peu de personnes à qui elle avait accordé sa confiance, elle avait tout de même réussi à se tromper. Sa rencontre avec sa grande soeur avait débuté dans un environnement confus avec un esprit perdu et un coeur meurtri. Une nouvelle rencontre avec elle lui serait forcément douloureux et l’argentine préférait au fond d’elle ne plus la revoir, pour essayer de garder une image intacte de Eira. Au fond d’elle, elle savait parfaitement qu’elle risquait de la recroiser tôt ou tard, peut-être même après des centaines d’années si elle survivait jusque là, chose moins certaine avec la guerre qui se préparait contre les NGA. Ce qui était sûr, c’est que si elle avait voulu pires circonstances pour rencontrer Sinead, elle aurait probablement eu du mal. La rousse était pourtant très gentille et avenante. La jeune disciple n’avait pas ressenti la moindre animosité à son égard, simplement un peu plus de retenues au bout de quelques jours. Et pourtant, la belle avait senti cette jalousie grandir et la pourrir de l’intérieur jour après jour, à chaque fois qu’elle l’apercevait au bras de son dieu, en train de lui faire une accolade ou tout simplement en train de lui toucher le bras alors qu’ils étaient en train de rigoler d’une quelconque blague. Abel lui en avait dit le plus grand bien. Mais pour autant elle ne la connaissait pas et elle ne voulait pas faire confiance à qui que ce soit, plus maintenant, sans bien y réfléchir. Alors forcément, son point faible dont elle ignorait la nature n’avait cessé de poindre le bout de son nez de bien des façons.

De plus, toutes ses craintes et ses doutes concernant son rôle de disciple et le bien fondé de sa présence aux côtés d’Oghma étaient revenus au galop. Morrigan lui avait bien fait comprendre qu’elle n’était rien, qu’elle ne servait à rien et qu’elle n’arrivait même pas à la cheville de son défunt disciple Aedhan. Tout ça, la brune en était parfaitement consciente. Mais se l’entendre être jetée à la figure de la sorte par celle qu’elle pensait être une amie avait été plus que douloureux et l’avait poussé à ressasser encore et encore. Ce poids constant dans sa poitrine était présent depuis ses retrouvailles avec Sÿel. Elle avait été plus que succincte sur la question avec Abel. La jeune femme n’avait nullement l’intention de mettre le souk dans le panthéon Celte, surtout pas dans les temps qui couraient où son créateur allait peut-être devoir risquer sa vie. Il avait bien d’autres chats à fouetter. Elle allait devoir gérer seule et canaliser ou enfermer ses émotions néfastes pour qu’elles ne puissent plus l’atteindre. Chaque entraînement avec Sinead se transformait en combat contre elle-même, contre son incapacité et sa déconcertante inutilité. Les mots de Sÿel ne cessaient de se rappeler à sa mémoire tels de violents coups de poing dans l’abdomen qui venaient lui couper la respiration à chaque fois qu’elle tentait de reprendre des forces pour avancer de nouveau. Eva était en train de faire un énorme blocus sur tout ce qu’elle ressentait de positif et de négatif. Seulement à ce rythme là, la bombe à retardement ne tarderait pas tant que ça à faire boum. Terminant son échauffement, son dieu arriva finalement, vêtu comme à son habitude pour aller travailler à la bibliothèque. Le costume lui allait si bien, mettant en valeur sa silhouette bien taillée mais également sa bonté et sa générosité. Rien que sa présence avait déjà un peu apaisée l’amérindienne. Se relevant, elle ne réalisa,nullement le regard du beau blond sur elle, le saluant comme à son habitude. Ses manières d’un autre temps la faisaient toujours autant sourire, autant qu’elle se sentait également flattée au vue du fait qu’elle ne méritait pas tout ça. Ôtant veste et cravate, laissant un peu plus apparaître sa musculature à travers sa chemise, Eva tiqua sur le fait qu’il ne semblait pas avoir prévu de tee-shirt. Sa chemise risquait d’en prendre un coup s’il se battait ainsi vêtu et ça serait dommage. Cette couleur mettait tant ses beaux yeux bleus azurs en valeur …

Secouant légèrement la tête comme pour se raisonner, elle ne s’attendait pas à ce que son sauveur veuille discuter. La surprise apparut dans ses yeux qui ne changeaient pas de cible, restant orientés sur son dieu qui avançait progressivement vers elle la faisant se contracter de toute part sans trop savoir pourquoi. Elle aurait dû s’en douter en somme qu’il voudrait discuter de la semaine passée. Si elle n’avait pas laissé grand chose paraître aux yeux de tout à chacun, elle ne pouvait pas lui mentir à lui, même si elle l’aurait voulu ce qui n’était clairement pas le cas. Et alors qu’elle s’attendait à parler de Sinead et de sa jalousie déplacée, c’est une tout autre question qui franchit les douces lèvres de son mentor. Aux premiers abords, l’argentine était incapable de répondre à cette question. Évitant de se braquer pour son incapacité allant jusqu’à ne pas savoir répondre à son créateur, elle essaya tant bien que mal de réfléchir. Oghma continuait de s’approcher d’elle tout en souriant et en complétant sa pensée. Sa main douce et chaude sur son épaule la fit doucement frissonner alors que leur proximité était devenue réelle. Ne pouvant maintenir plus longtemps le contact visuel, la jeune femme baissa son regard jusqu’à regarder le sol, réfléchissant toujours à la question qui lui avait été posé, dissimulant cette honte qui s’affichait sur son visage malgré les mots de son protecteur. Ses paroles sonnaient comme une évidence et pourtant, cela ne lui suffisait pas. Puis il lui parla de son choix qui ne s’était pas fait sans réflexion, ni par dépit et ni par pitié. Eva ne comprenait quand même pas son choix, encore moins depuis qu’une déesse Celte lui avait fait comprendre qu’elle n’était pas à sa place. Elle n’était qu’un poids mort pour Abel. Il avait beau la réconforter et la rassurer, elle n’en restait pas moins inutile, lui pompant tout son temps.

Je suppose que c’est la confiance et la fidélité qui priment. Et s'il n'y a que ça alors non, je n'ai pas à envier Sinead ...

Cela serait très certainement les seuls points sur lesquels la jeune disciple pourrait être d’accord avec Abel pour dire qu’elle possède ses traits là. La belle brune lui devait tout. Il était normal qu’elle en arrive à lui faire confiance aveuglément et qu’elle s’y tienne, quoi qu’il arrive. Heureusement qu’elle ne subirait pas une réincarnation de sa part dans un sens au vue de ce qu’il s’était passé avec Morrigan ...
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
 Re: La vie n'est parfois qu'un long combat au quotidien  Sam 25 Avr 2020 - 18:54



« La vie n'est parfois qu'un long combat au quotidien »


Eva & Abel








Bien sûr, Abel savait que sa jeune disciple ne se trouveraient que peu de qualités. Il la connaissait bien, il avait appris à la connaître au travers ses longs mois de proximité. Mais, qui pouvait lui en vouloir ? Qui pouvait bien la juger pour son manque de confiance en soit après tout ce qu'elle avait vécu ? Qui aurait bien pu ressortir indemne d'une pareille existence ? Qui, même, aurait pu en ressortir tout court ? Combien auraient étés celles et ceux à chercher, à tout prix, à s'ôter la vie ? Eva était une survivante, ni plus ni moins. Elle avait cette ressource mentale que peu pouvaient se targuer de posséder. Malgré tout, la demoiselle ne pouvait s'empêcher de se rabaisser, de ne se penser à la hauteur que peu de choses, voire même d'aucune. Pourtant, si elle arrivait à se voir avec ses yeux à lui, sans nul doutes qu'elle verrait une personne formidable, exceptionnelle même et, parfaitement unique. La comparaison entre ses deux disciples n'avaient aucune raison d'être, toutes deux étaient différentes. Toutes deux avaient des objectifs et une vision du monde différente. Toutes deux n'avaient pas vécu à la même époque et, n'avaient pas vécu aussi longtemps. Alors pourquoi tant se raccrocher à l'idée de se mesurer à elle ? Qui sait quelles compétences merveilleuses Eva pourrait posséder d'ici plus de deux-mille ans ? Tout ceci n'avait pas la moindre importance pour Abel, lui-même, plusieurs millénaires auparavant n'avait aucune connaissance sur ce monde, alors, pourquoi diable lui en voudrait-il ? Non, s'il avait choisi l’argentine pour disciple c'était bel et bien pour ce qu'elle représentait, ce qu'elle avait au fond d'elle, pas ce qu'elle savait faire.

Ainsi, lorsque la belle donna enfin sa réponse, timidement, maladroitement et presque avec tristesse, le celte eut un doux rire en direction de son interlocutrice. « Il s'agit bien là d'une partie des merveilleuses qualités qui sont tiennes. Des qualités qui, si elles n'étaient pas présentes, rendraient ce lien inutile. Cependant, il s'agit là d'acquis. Je suis certain que, si notre rencontre avait été différente, tu n'aurais pas cette confiance en moi. La plus naturelle des choses, après tout. » Une moue pleine de question en levant ses épaules et ses mains. « Cependant, le vécu reste important, il forge notre personnalité et notre façon de voir les choses, aussi cruel soit-il. Pourtant, il n'a pas fait de toi un monstre hideux empli de bien sombres pensées. Tu as un grand cœur, tu es curieuse et simple. Tu ne seras jamais rongée par l’orgueil et la suffisance. Et puis, tu es forte. Bien plus que ce dont tu as l'air de penser. Combien de gens seraient capables de traverser ce que tu as vécu ? Combien auraient tenu si longtemps ? Tu es droite, intelligente et sensée. » Un doux rire avant de lui caresser de nouveau l'épaule. « Cela fait bien plus que les deux mots que tu as su prononcer, ne penses-tu pas ? Je t'ai choisie comme disciple pour tout ça, mais aussi parce que tu étais différente de Sineàd. À quoi bon avoir deux disciples similaires, qui ont les mêmes aptitudes et les mêmes façons de penser ? Tu manques peut-être de formation sur certains points mais, est-ce important ? Tu peux désormais vivre durant des siècles, des millénaires même. Nous avons tout notre temps pour t'inculquer ce qu'il te faut. »

Un long soupir avant de se poser sur une chaise face à elle. Il était parfois difficile d'expliquer certaines choses à la jeune femme. Peut-être un peu trop sensible sur certains points, ou peut-être un peu trop pessimiste quant à certaines de ses capacités ? Abel n'en était pas sûr mais, le moindre mot pouvant laisser aller à une quelconque interprétation erronée pouvait briser ses tentatives. Eva était une jeune femme remarquable, sur de très nombreux points et, il fallait l'encourager sur cette voie. « Je vais te raconter comme était Sineàd, il y a plus de 2700 ans. C'était une période sombre et violente. L'Irlande était alors déchirée en guerres de clans en tout genre, tout était prétexte à une quelconque bataille ou un quelconque bain de sang. Par chance, nous n'avions pas encore à nous préoccuper des légions romaines. Mes pouvoirs étaient alors au plus haut et je me plaisais déjà à arpenter l'île d’Émeraude, j'appréciais le déguisement de druide, auquel je pouvais donner du crédit grâce à mes pouvoirs. Je me faisais appeler Labraid et me faisais passer pour bègue. »

Il eut un petit rire amusé et plein de nostalgie à se remémorer cette époque. « Je trouvais ça amusant. De plus, ça m'éloignait le plus possible de … Moi, dans leur regard. En ces temps, les druides faisaient plus office de … Comment dire dans cette langue ? De lien avec les dieux, d'oracle parfois et, souvent de mémorialistes. Ils détenaient un certain savoir et une certaine sagesse mais … Les chefs de clans ne se préoccupaient guère de leur conseils, préférant guerroyer. Sineàd était différente. Déjà c'était une femme, à la tête d'un clan. Ce n'était pas excessivement rare mais, d'un clan si prestigieux, si. Certains s'étaient moqués de ce fait mais … Malgré tout, tous reconnaissaient ses capacités martiales. J'ignore si l'on peut dire qu'elle était la meilleure combattante de l’île mais … Nous n'en étions certainement pas loin. En stratégie aussi d'ailleurs. Ce n'était pas parce qu'elle était plus brillante que les autres, non. Elle se préoccupait de l'avis des anciens, des méthodes des ancêtre et des batailles passées, tout en demandant conseil aux druides. Elle m'a plu, sa façon de faire me plaisait vraiment. De plus, elle préférait user de diplomatie pour régler les conflits, avant de se lancer dans une bataille rangée. Elle usa même, souvent de combats entre champions et … Sûrement est-ce là de la triche, mais j'y ai participé plusieurs fois pour elle. Je suis resté plusieurs années auprès d'elle avant de me décider à en faire une disciple. »

Un nouveau soupir particulièrement long, empli de nostalgie en repensant à cette époque où tout était bien plus simple. Peut-être que l'âge de fer était violent mais, la vie était simple, que ce soit pour les dieux ou les hommes. Tout était bien plus simple et, surtout, les chrétiens n'étaient pas encore arrivés, encore moins ces … Nouveaux dieux. « Elle était une guerrière et une cheffe de guerre exceptionnelle, qui acceptait la sagesse qu'elle tirait des récits. Je ne lui ai jamais demandé de changer. Tu n'es pas une guerrière, je ne te demanderai jamais d'aller à l'encontre de ta nature et, je ne cherche pas à ce que tu deviennes comme elle. Apprendre à se défendre est nécessaire, mais être un soldat est différent. Elle a ses qualités, tu as les tiennes, sache que, je ne choisis pas mes disciples au hasard. La seule chose qui te fait encore défaut pour être exceptionnelle dans ce rôle, est la confiance en soi. Mais cela viendra avec le temps, nous avons le temps. Tu accomplis déjà à merveille ce que j'attends de toi alors … Ne te tracasse pas pour tout ça, veux-tu ? » Un long soupir avant de se relever, l'air gêné. Relevant doucement le menton de la belle, Abel lui offrir un sourire en coin, presque maladroit. « Maintenant, j'aurais une nouvelle chose à te demander Je t'ai déjà parlé du … Point faible qu'entraîne l'essence divine. Je suis presque certain que celui-ci s'est manifesté, il se peut que tu t'en sois rendu compte aussi. J'aimerais que tu me dises ce que tu en penses. Que peut-il être ? »


Code by Sleepy
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
 Re: La vie n'est parfois qu'un long combat au quotidien  Mar 28 Avr 2020 - 11:52
La vie n'est parfois qu'un long combat au quotidien


Le doux rire de son dieu eut deux effets. D’un côté, elle se sentait telle une gamine qui aurait donné la mauvaise réponse, un peu honteuse. De l’autre, ce doux son, mignon, gentillet, avait le don de la faire sourire instinctivement, séduite et apaisée par la présence de celui qui aurait toujours une place dans son coeur, celui pour qui elle donnerait sa vie. Et pourtant, les paroles qu’il prononça eurent le don de la toucher, la blesser en un sens. Il ne cessait de lui reprocher ce manque de confiance en elle qui la caractérisait clairement aujourd’hui. Mais se rendait-il compte que même si les circonstances de leur rencontre jouaient, il pouvait être aimé et apprécié dans d’autres circonstances. Eva décida de garder pour elle le “Tu n’en sais rien et tu ne te rends pas compte à quel point tous ceux qui te connaissent t’admire et te respecte”. Il était un exemple pour beaucoup plus de personnes que ce qu’il devait penser. Il n’était pas nécessaire de connaître sa nature divine pour savoir à quel point il était un homme charmant, admirable, gentil … Se donnant une gifle mentale, la belle revint au sujet de conversation, chassant au loin les pensées parfois incompréhensibles qu’elle pouvait avoir à l’égard de son mentor. Seulement, plus les mots s’échappaient d’entre les lèvres d’Abel et plus la gêne s’emparait d’elle. Il la surestimait bien trop. Si elle avait eu toutes ses qualités, sa rencontre avec Morrigan ne se serait pas soldée par un si grand fiasco. Pour autant, les mots du dieu de l’éloquence ne cessaient d’attiser en elle tout un tas d’émotions. A la gêne était venue se mêler un peu de honte puis finalement une légère fierté bien cachée. Finalement, il n’y avait que la présence de son dieu qui pouvait l’apaiser. Si elle avait mis tant de distances entre eux, pensant bien faire dans le fond, Eva s’était à présent rendue compte de son erreur.

Tu as sûrement raison. J’ai le temps d’apprendre encore.

Le voyant prendre place sur une chaise, la belle préféra s’asseoir sur le matela au sol, faisant quelques étirements en même temps. Le yoga lui avait appris à maîtriser ses émotions par la concentration sur un objet qui ne la déstabilisait pas. Son dieu était l’une des choses si ce n’est la chose qui la déstabilisait le plus. Penser à lui, aux émotions qui faisaient naître en elle et qu’elle n’arrivait toujours pas à comprendre était très perturbant. Se concentrer sur ses étirements et le ressenti de ses muscles était bien plus aisé, bien plus apaisant, permettant ainsi à son esprit de rester calme et concentré. Fermant les yeux, elle se concentrait à la fois sur son exercice et sur les paroles d’Abel qui lui contait l’histoire de sa rencontre avec Sinead. Il était évident qu’elles n’étaient pas parties du même point dans leur vie mais également avec leur dieu. Pourquoi était-ce si désagréable de penser qu’elle devait partager Oghma avec elle ? N’était-ce pas Sinead qui devrait penser ça, étant la première arrivée et ce, depuis des années ? Sa capacité au combat remontait à bien longtemps et même le temps ne lui permettrait pas de rattraper son homologue, ce qui lui généra un pincement au coeur. Inspirant et expirant un peu plus fort, l’argentine chassa cette pensée négative. Il lui avait demandé de ne pas se comparer. Comme il les avait appelé, elles allaient être comme des soeurs à présent. Elles avaient toutes deux pour intérêt de prendre soin d’Oghma et de le rendre plus fort en multipliant ses croyants. Son sauveur restait de loin le plus captivant, qui que ce soit puisse être à côté de lui. Il avait une élocution qui portait dans les rêves les plus fous. Cela lui donna une idée qu’elle mit immédiatement de côté. Alors que le long soupir de son interlocuteur lui généra un frisson, elle eut une réflexion surprenante. Il venait d’avouer avoir mis plusieurs années à se décider avant de faire de Sinead une disciple. Pourquoi avait-il pris moins de temps avec elle ?

Eva n’était aucunement capable de comprendre le caractère exceptionnel que lui attribuait son dieu. Alors qu’il jugeait qu’elle faisait très bien son travail de disciple, la jeune femme avait l’impression de ne lui servir à rien, d’être qu’un boulet qu’il s’était volontairement attaché à la cheville. Lorsqu’elle l’entendit se lever, la belle rouvrit les yeux, orientant immédiatement son regard dans les magnifiques prunelles azurées de son interlocuteur qui vint s’accroupir vers elle pour lui relever le menton encore plus dans sa direction. Ce contact et cette proximité bouleversèrent tout l’équilibre qu’elle s’était efforcée d’instaurer dans son fond intérieur. Frissonnante, gênée, attirée par cet homme blessé qui ne méritait que gentillesse et attention, elle devint d’autant plus mal à l’aise lorsqu’il aborda le sujet du point faible engendré par la transformation en disciple. Devenant honteuse, malgré les doigts d’Abel sous son menton et le sourire craquant qu’il lui offrait, la brune détourna légèrement la tête. Les réactions virulentes qu’elle avait eu en présence de Sÿel et de Sinead étaient restées dans un coin de sa tête. Elle n’avait pas compris ce torrent d’émotions négatives qui l’avaient submergés et fait réagir à l’excès. De nature sanguine, l’argentine ne réagissait pas avec autant de violences habituellement. Sa main droite se souvenait encore du jour où elle avait vu Sÿel avec Abel, sans savoir qu’il s’agissait du nouveau corps de Morrigan. La peur, l’angoisse, la colère, tout cela était venu faire un méli-mélo dans son crâne jusqu’à ce qu’elle rejoigne la réserve et tape dans un carton de livres. Elle avait l’impression d’être une honte pour son sauveur, de ne pas rester à sa place tout comme le lui avait fait remarquer la déesse Celte lors de leur dernière rencontre. Seulement, parler de jalousie était impensable pour la brune qui n’arrivait toujours pas à comprendre et appréhender les émotions que le dieu lieur généraient chez elle.

Je …

La belle cherchait ses mots. Elle n’avait pas été sympa avec Sinead à cause du contact physique qu’elle n’avait pas souhaité mais aussi et surtout, à cause de sa proximité avec Oghma. La jeune femme ne remettait nullement en cause la parole de son dieu. Dans le fond, elle savait que la première disciple était une personne de confiance. Seulement c’était plus fort qu’elle, dès qu’elle était proche de son sauveur, qu’elle était trop gentille, trop taquineuse, la colère montait en quelques secondes à peine dans le petit corps de l’argentine, lui donnant envie de fracasser tout ce qui lui passait à portée de bras. Le rappel de ses émotions était à lui seul un torrent dévastateur. La culpabilité vint poindre le bout de son nez quand à son attitude durant la visite de Sinead.

Je … J’avais beau savoir que je pouvais avoir confiance en Sinead, j’en étais incapable. J’avais … peur. J’étais énervée quasi en permanence. J’avais les nerfs à vif dès que ...

Ses prunelles noisettes retrouvèrent ses homologues azurs alors qu’elle était incapable de terminer sa phrase. Elle avait peur pour lui, elle voulait le protéger et dans le fond, elle préfèrerait le garder pour lui pour être sûre que plus personne ne puisse faire du mal à cet être exceptionnel qu’il était.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
 Re: La vie n'est parfois qu'un long combat au quotidien 
Revenir en haut Aller en bas

 La vie n'est parfois qu'un long combat au quotidien

Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Tony | I won't stay long. I shan't stay long. Tell me a secret.
» Long-time betrayal
» Long time no see [Illyana Nunez]
» Long time no see (Dorian Kerr)
» L'avenir est un long passé - Meera

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Blasphemiæ Deorum :: Coliseum :: Limbes :: Récits inachevés-
Sauter vers: