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 L'avenir est un long passé - Meera

Anonymous
Invité
 L'avenir est un long passé - Meera  Mer 28 Aoû 2019 - 2:13



« L'avenir est un long passé »


Meera & Amos









La gueule amochée, Amos marchait doucement dans une de ces rues, non loin de la zone côtière de la ville, non sans soupirer et râlant contre lui-même. Plus d'une fois, notre ami avait envoyé valser cette idée en se disant que c'était une idée à la con, pour finalement se raviser. La douleur sur son visage le faisant rapidement revenir à la raison à chaque tentative de fuite. Ça, ils l'avaient pas raté. Trois petits cons qui avaient voulu s'en prendre à un vieil homme, en plein milieu de la rue, sans que personne ne réagisse, si ce n'était lui. Chose qui le fit doucement rigoler d'ailleurs, les gens qui pointaient du doigt, au loin, son passé de criminel, ne le regardant qu'avec du dédain et du dégoût, ne valaient probablement pas mieux que lui. Il était peut-être vrai, aussi, que la seule différente entre eux et lui, était qu'il n'avait pas la moindre peur de prendre des coups. C'était la vie, après tout. S'il en prenait, il n'avait qu'à en donner trois, quatre, ou même cinq fois plus, tout simplement. Malheureusement pour lui, la fatigue et la faim l'avaient considérablement affaibli. Ses réflexes étaient loin de ce qu'ils étaient sensés être, tout comme sa force, défaillante. Trois petits cons, hautains, prétentieux ne faisant les malins que parce qu'ils étaient en surnombre. Sans le moindre doute que, en pleine forme, l'ex-prisonnier n'aurait pas eu le moindre problème face à eux, mais là … Oh, le Niños finit bien par s'en défaire, en laissant deux sur le carreau tandis que le dernier s'enfuyait mais, le combattant n'en ressorti pas indemne : bouche en sang, arcade sourcilière éclatée, ainsi que sa pommette ouverte à cause d'un crochet qu'il fut incapable de voir dans un moment d'égarement.

Amos avait vu pire, bien pire, mais, malgré tout, cela devait être soigné. Ce serait bête de mourir à cause d'une blessure qui s'était infectée. L’hôpital était tout simplement une idée à la con. On risquait de lui poser des questions et, s'être battu alors qu'il sortait de prison risquait de lui causer bien des ennuis et, de toute façons, sans la moindre mutuelle ou sécurité sociale, il lui faudrait probablement dix ans pour rembourser le tout, au train où ça allait. Le vieil homme avait bien proposé de le soigner à l'arrière de son épicerie mais, le jeune homme préféra s'enfuir, préférant éviter toute possibilité de croiser des flics après pareils événements. Il tenta bien de le remerciant en lui offrant ce qu'il voulait dans son magasin mais, le jeune sans-abri ne voulait pas abuser de cette gentillesse et se contenta de deux bouteilles d'eau, pour survivre à la chaleur.

Se réfugiant dans une petite ruelle, Amos prit le temps de faire le point. Buvant longuement sa bouteille pour reprendre des forces, il balança le reste de celle-ci sur son visage pour nettoyer une partie de son sang. L'entaille semblait bien belle et, il fallait vraiment la refermer. Tout comme il lui faudrait un endroit correct pour dormir et enfin récupérer. Les squats d'héroïnomane, ou encore le bitume n'avaient rien de reposant et, vu la propreté des lieux, il ne faisait aucun doute que ses blessures s'infecteraient. Rejoindre les Niños dans cet état ne serait certainement pas une bonne idée. Non pas qu'ils ne voudraient pas l'aider, non, mais ceux-ci tenteraient sûrement de l'embrigader dans toutes sortes d'histoires pas très claires. Hope ne représentait pas une option non plus, elle lui ferait remontrances, sur remontrances, sur remontrances et, de toute façons, étant policière, il ne lui apporterait que des ennuis.

Ainsi donc, il ne lui restait qu'une solution qui ne lui plaisait pas vraiment : Meera. Une jeune femme particulièrement agréable et bienveillante qu'il avait rencontré lors d'un très très rapide passage comme videur. Tout deux avaient échangés et lui avait fini par proposer de la raccompagner chez elle. Contrairement à ce que la formulation pouvait laisser présager, Amos n'avait pas d'arrières-pensées en lui proposant cela. Oh, c'était une très belle femme, avec un délicieux sourire et un accent des plus charmants, là n'était pas la question. Cela aurait semblé particulièrement déplacé et, de toute façons, l'idée-même qu'une bonne chose puisse finir par lui arriver le faisait doucement rire. Non, sans le moindre doute, pareille demoiselle était dans une toute autre catégorie que la sienne. En plus d'être une mère célibataire courageuse et travailleuse, celle-ci semblait avoir un cœur immense. Comment, de toute façons, il aurait pu penser de telles choses ? Non, la raison véritable était l'endroit où l'indienne habitait, un lieu qu'Amos qualifiait sans mal de craignos où il se passait régulièrement des choses peu enviables. Les quelques échanges avaient suffit pour l'apprécier et vouloir la préserver d'un quelconque malheur.

Oui, adorable, ni plus ni moins. La conversation étant ce qu'elle était, notre ami avait fini par évoquer sa situation, dormant où il pouvait, au jour le jour, sans la moindre gêne. Elle de son côté lui avait proposé son canapé s'il le souhaitait, chose qu'il refusa. Par fierté déjà, n'appréciant que peu qu'il puisse attirer la pitié d'autrui, mais aussi pour ne pas abuser de cette gentillesse qui semblait débordante chez cette inconnue. Ainsi, espérant la dissuader, son passé fut évoqué succinctement, chose qui ne sembla pas plus déranger que ça la belle, contre toute attente, se contentant seulement de s'inquiéter sur, si oui ou non, elle et sa fille pourraient être en danger s'il venait. Non, bien entendu que non. De toute façons, s'il était suivi, ou recherché par des gens dangereux, Amos n'irait pas se réfugier chez elles, non. Il irait certainement à la facilité, réclamant de l'aide à Sierra qui, ne semblait jamais contre l'idée de se battre, ainsi que quelques membres des Niños.

C'est comme ça qu'il se retrouva, ce soir-là, dans cette rue humide, marchant à petit pas, continuant à se questionner sur l'intelligence de ce plan. Un sac pendait à sa main droite, ne voulant en aucun cas arriver les mains vides, alors qu'il s'incrustait. Sa proposition étai-elle même toujours d'actualité ? S'attendait-elle vraiment à le voir arriver un beau soir, ou n'était-ce au final qu'un grand élan de politesse ? Les questions furent innombrable sur le chemin et, enfin arrivé devant la porte où il l'avait laissé la derrière fois, au fond d'une impasse qui n'inspirait pas confiance, l'hésitation fut longue, très longue. Les questions s’enchaînèrent dans son esprit et, presque sans le vouloir, comme si son esprit, épuisé par toutes ces jérémiades avait guidé sa main, Amos se retrouva à sonner. Une certaine crise de panique finit par le reprendre, avant que de nouvelles questions ne vinrent le saisir à nouveau. Et si elle n'était pas là ? Et si elle avait du monde ? Et si elle était occupée ? Et si elle avait invité un petit copain, ou un prétendant chez elle ? Lui qui arrivait là, comme une fleur, sans prévenir et, au final, sans savoir grand chose de cette jeune femme pourrait être un poids certain.

L'idée de s'enfuir finit même par lui prendre, réalisant à quel point c'était un idée stupide d'être venue, n'en faisait surtout qu'une terrible idée. Comme si le destin semblait être écrit, c'est à ce moment là que la porte s'ouvrit pour laisser filtrer ce visage bienveillant, alors que lui, se cacha, en plaquant son épaule contre le mur, afin que l’intérieur ne puisse lui être visible. Meera avait une jeune fille et il était peut-être mieux qu'elle ne voit pas ses plaies ouvertes. Certainement pas. Lorsque leur regard se croisa enfin, Amos afficha un sourire, à la fois heureux de la revoir, mais aussi gêné de la situation. « Bonsoir Meera. Je … Je sais qu'il est un peu tard, je suis désolé, c'est juste que ... » Affichant une moue triste et encore plus gênée, Amos se laissa aller à un nouveau long soupir. « Je suis terriblement gêné mais … Mais ... » Son regard tomba sur le sol alors qu'il se gratta la nuque. « J'ai besoin d'un coin pour dormir. Un coin propre, juste … Juste pour ce soir et de quoi rafistoler … Tout ça. » Relevant doucement la tête en sa direction mais sans pour autant oser croiser ses jolis petits yeux, de sa main libre, l'ex-taulard désigna son visage. « Sinon je vais me chopper un sale truc et … Et … Je me suis souvenu de ta proposition. J'arrive à l'improviste et je suis terriblement désolé mais … Mais voilà, est-ce que ça tient toujours et  ... » Fronçant les sourcils il tenta maladroitement de regarder en direction de la porte d'entrée. « Est-ce que ta fille est couchée ? C'est … J'suis pas beau à voir même … Même mes mains, alors c'est probablement mieux si ... » A nouveau u sourire tout en se tapant le front. « Je dis ça comme si j'étais mieux placé pour savoir ce qu'il y avait de mieux pour heu … Leela je crois bien. Je suis désolé mais je ... » Prenant une pause pour tendre son sac isotherme à son interlocutrice, l'amoché reprit doucement, toujours gêné, mais un peu plus joyeusement. « Je voulais pas arriver les mains vides alors j'ai pris ça. J'avais pensé à un truc à manger, ou une petite bouteille mais … Mais je ne connais absolument pas votre culture, j'avais peur d'apporter quelque chose qui puisse être insultant. Puis je me suis dit des roses, c'est toujours bien mais … Ça aurait pu paraître déplacé, d'arriver si tard avec un bouquet, comme si … Comme si … Bah j'avais d'autres trucs en tête. Je me suis dit peut-être un jouet mais … Je sais pas du tout ce qu'elle aime alors … De la glace, des … Kulfi, je suis pas vraiment sûr de la prononciation. Je savais même pas que ça existait à vrai dire et … Vu que ça vient d'un supermarché que j'ai croisé sur le chemin, j'suis pas sûr que ce soit fou mais … J'me suis dit que ça devrait aller et plaire puis … Il fait chaud alors ... » Un nouveau soupir, long comme le monde. « Désolé, vraiment, j'ai tendance à beaucoup trop parler quand je suis nerveux. »

@Meera Narayanin
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Dernière édition par Amos Holden le Sam 2 Nov 2019 - 20:47, édité 1 fois
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Anonymous
Invité
 Re: L'avenir est un long passé - Meera  Mer 16 Oct 2019 - 19:56
l'avenir est un long passé

Le monde s’en va, le monde s’en fout. Tourne le carrousel, insouciant de tout. Elle regarde passer les heures, assise dans son écrin de lumière. Elle guette la régularité de ses respirations, de son souffle qui tremble, de sa pâleur d’enfant. Dors petite étoile, dors jolie lueur. Protégée par l’astre maternel qui la regarde, la contemple, verse sur ses paupières endormies la tendresse d’une œillade qui rassure, apaise. Elle aimerait la savoir ainsi toujours, figée dans le temps et les âges. Sa petite fille. Son sang. Sa chair. Ses nerfs. Ses doigts dessinent des arabesques à la naissance de ses joues blanches, bercent l’enfant qui dort déjà depuis longtemps, insouciante à la peine qui rôde toujours dans les prunelles de son rempart. Meera enroule autour de son index l’une de ses boucles brunes. Ses boucles denses. Elles ont la même texture que celles qu’il avait lui. Souvenir ravage, amour héritage. Elle se souvient de l’interdit de leurs étreintes, de la passion qui se nourrit dans le noir d’une existence teintée de pourpre. De lui elle n’a rien oublié. De lui elle se souvient de tout. Il est là, partout. Reflet spectral qui s’épanouit en corolle sur le visage de cette lueur qu’ils ont façonné ensemble. Sans le vouloir, par erreur aussi sans doute. Elle lui ressemble, elle lui ressemble tant. Cela lui fait mal d’y songer parfois, de se dire qu’il n’est plus là pour la regarder, pour la voir. Qu’elles sont seules, abandonnées quelque part.

Meera se lève, se détache dans des allures félines de l’enfant endormie. La lumière artificielle laisse la place au clair de lune qui inonde la pièce. Elle ferme la porte, rejoint l’écrin d’une solitude plus entière qu’elle ne l’aurait imaginée. Le salon est vide. Il n’est pas bien grand. Quatre murs pour la contenir, la détenir. Quatre murs qui lui paraissent ce soir plus étriqués que d’habitude, presque oppressants. Et l’enfant dort toujours dans la pièce adjacente, rêve sans doute, abat les murs qui l’enserrent. Elle aimerait renouer avec cette innocence-là, aller au-delà des frontières qu’elle s’impose. Mais elle ne peut pas Meera, alors elle reste là, exsangue. Elle fait quelques pas pour rejoindre la cuisine et se faire chauffer de l’eau. Juste quelques pas, parce que l’espace est minuscule en réalité. Une vie dans un mouchoir de poche. Et puis la réalité frapper à plusieurs reprises sur le seuil. La réalité gratte, fêle la sphère sécurisante de l’habitacle. Dans un instinct animal, Meera se raidit. Parce qu’elle n’attend personne, et que les rencontres à la faveur de la nuit sont à ses yeux de mauvais présages. Sur les pointes nues elle rejoint la porte d’entrée, y appose ses paumes, glisse sa curiosité dans l’œillère qui donne sur l’extérieur. Elle est surprise de le distinguer sur le seuil. Amos.
« Bonsoir … Amos. »
La porte s’ouvre. Elle referme les pans de son gilet à grosses mailles blanches sur le devant de son corps, comme si elle craignait qu’il la regarde, qu’il la voit. L’instinct la pousse à regarder par-dessus son épaule, à droite puis à gauche, comme si elle craignait qu’il y ait quelqu’un d’autre. Mais il n’y a personne. Juste lui, et les stigmates de ses errances. Juste lui. Amos perdu, Amos perclus de ces failles qu’elle distingue dans ses attitudes, dans sa manière presque timide de l’aborder, de brandir cette offrande que pourtant elle lui a offerte un jour. Juste échange, entre deux âmes fracassées. Son regard opaque se pose sur les contours de ses traits, aperçoit les blessures, demeure placide, même si à l’intérieur, l’inquiétude lève le doigt et s’expose. Et il parle l’homme. Il ne fait plus que cela. Délicatesse touchante du verbe qui n’en finit plus, nourrit par la gêne et la conscience de n’être pas à sa place. Elle sourit presque Meera, face à cette faiblesse qui s’expose. Elle ne veut pas la piétiner, elle la recueille dans sa mémoire comme un trésor, y appose un baume.
« Leela dort. Entre. »
Elle est plus avare de paroles Meera. Comme toujours. Ses mots vont à l’essentiel, se perdent rarement dans des dénivelés incessants. Ses doigts s’aventurent, glissent autour de son poignet pour le tirer lentement vers l’intérieur de l’appartement. Elle n’aime pas trop que les échanges s’éternisent sur son seuil. Le voisinage ne lui inspire guère confiance. Et il parle toujours Amos. Comme si les mots allaient le sauver du péril. Alors Meera ose, Meera impose. Dans un geste gracile, elle vient poser la pulpe de son index et de son majeur sur ses lèvres pour lui intimer le silence. Rassurer les craintes qui se tapissent, au fond de son ventre. A rebours elle murmure :
« Je t’avais dit que tu pouvais venir quand tu avais besoin. Tu n’as pas besoin de te perdre dans des justifications, ou d’être nerveux. »
Pour la première fois, elle lui adresse un sourire en demi-lune, se détache, se recule, retire ses doigts de la ligne des lèvres inconnues. Elle parle tout bas, pour éviter de troubler le sommeil de l’enfant qui dort, récupère le présent qu’il a apporté. Le temps d’une volteface, de quelques pas, elle est déjà dans la cuisine, entrain de ranger la glace au congélateur.
« Merci pour ça, il ne fallait pas. On la mangera tout à l’heure. Leela adore ça. »
Puis elle lui revient, enveloppe gracile. Indocile créature, plus à l’aise en sa présence qu’elle ne veut bien le laisser croire. Parce qu’elle est toujours assez hermétique Meera, la spontanéité maîtrisée jusqu’au bout des ongles.
« Viens avec moi dans la salle de bain, je vais t’arranger ça. »
Elle parle de son visage, de cette arcade tuméfiée qui s’expose. Presque martiale, elle lui emboîte le pas. La lumière de la salle de bain vacille, illumine le carrelage blanchâtre de façon aveuglante.
« Assieds-toi là. »
Sous la lumière, sur le rebord de la baignoire. Elle attend qu’il s’exécute, ausculte enfin d’un regard incisif, presque expert, l’étendue de la blessure.
« Ils ne t’ont pas loupé. Que s’est-il passé ? »
Ses doigts se posent, appuient sur les pourtours pour vérifier qu’il n’a pas reçu un choc trop grand.
« C’est superficiel, il n’y a pas besoin de recoudre. »
Diagnostique final, avant qu’elle ne pivote légèrement sur elle-même pour farfouiller dans son armoire à pharmacie et en sortir quelques victuailles.

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Anonymous
Invité
 Re: L'avenir est un long passé - Meera  Sam 2 Nov 2019 - 20:48



« L'avenir est un long passé »


Meera & Amos









Amos avait beau réfléchir. Il avait beau fouiller sa mémoire, de plus en plus loin, jusqu'à sa plus tendre enfance. Il ne trouvait pas. Il ne retrouvait pas. Sans doutes n'était-ce jamais arrivé, et c'était sans doutes là, la vérité qu'il recherchait en fronçant bêtement les sourcils. Jamais, notre ami ne s'était senti aussi mal à l'aise, gêné et terrifié à l'idée de faire une bêtise. Terrifié de ne pas être à sa place et de simplement venir foutre la merde là où il n'y avait pas de place pour ce genre de choses. À côté de lui, Meera semblait être un avatar de de bonté, une incarnation de gentillesse et de pureté. L'opposé total de lui. Sans doutes le savait-elle. Sans doutes en avait-elle conscience. Comment pouvait-il en être autrement ? Malgré tout, la belle l'avait invité sous son toit, alors qu'ils ne se connaissaient pas, ou peu. Il avait beau essayé de l'en dissuader en parlant de son passé, sa proposition restait ferme et définitive. Pourquoi ? Comment ? Comment expliquer telle chance ? Comment expliquer pareil intérêt pour quelqu'un comme lui ? Lui qui n'était rien, personne et n'avait que des mauvais choix tout au long de sa vie. Lui, que nombreux étaient enclin à le qualifier de déchet ? Hanae, Hope, Meera, toutes semblaient vouloir le bien pour lui. Malgré cela, la belle sembla vouloir camoufler son buste, à peine eut-elle ouvert la porte, comme si la peur qu'il profite de la situation l'avait étreint. Dans un sens, cela rassura Amos, comprenant que, malgré sa bonté, la mère de de famille continuait à rester sur la défensive. Une bonne chose. Cependant, l'idée n'avait pas effleuré l'esprit du jeune homme. Non pas que son interlocutrice n'était pas à son goût, non. Bien au contraire d'ailleurs. Combien pouvaient-elles être, à se vanter d'avoir été plus gâté par Dame Nature ? Peu, très peu. Non, il ne s'agissait là que d'une marque de respect, la plus simple et la plus évidente, ne se contentant que de la regarder droit dans les yeux, ou de maladroitement fixer le sol, honteux et désolé.

Bien entendu, la jeune femme semblait surprise. Comment pouvait-elle s'attendre à une telle visite ? Lui qui n'avait pas vraiment de moyen de la prévenir, ou encore de lui demander l'autorisation, ne pouvant que s'imposer à elle, ce qui ne renforçait que plus encore son malaise. Après l'avoir salué, Meera regarde par dessus l'épaule de son invité surprise, comme craignant que quelqu'un puisse se cacher dans son sillage, chose qui le fit doucement sourire. « Ne … T'inquiète pas. J'ai bien fait attention à ce que personne ne me suive. C'est … Impensable que je vous apporte des soucis. » Un nouveau sourire gêné et un long monologue, jusqu'à évoquer sa fille et son sommeil. Se voulant rassurante, la mère célibataire lui attrapa le poignet pour l'inviter à l’intérieur en précisant bien que Leela dormait déjà, chose qui le rassura. Une fois à l'intérieur, toujours aussi timidement et maladroitement, l'ex-prisonnier continua à parler, encore et toujours, sans s'arrêter. Comme pour lui demander de s'arrêter, la brune apposa délicatement deux doigts sur ses lèvres pour le faire taire. La surprise de ce geste le fit stopper net, avant qu'une certaine rougeur ne vienne s'installer sur ses joues. C'est alors qu'un léger sourire, des plus doux, ne vienne orner son si charmant visage, faisant rougir un petit peu plus l'intrus, tandis que son cœur s'accéléra un tantinet. Bien vite, son interlocutrice tenta de le rassurer, chose qui sembla fonctionner à en croire son sourire idiot. Sourire qui, malgré tout, fut très vite rattrapé par un regard de chien battu. « Je … Merci et … Désolé. » Comment avait-il pu tomber sur pareille personne ? La question ne cessait de tourner dans son esprit. En attendant, la jeune femme récupéra l'offrande du Niños, précisant bien que sa petite fille adorait ces glaces, mais aussi qu'il n'avait pas besoin d'apporter quelque chose. Se grattant nerveusement la tête, Amos regarda de nouveau le sol, pour répondre à voix-basse, effrayé à l'idée de réveiller son enfant, en plus de son intrusion. « Ne t'en fais pas, j'ai déjà bien mangé. » Un petit rire nerveux. Un mensonge, bien entendu. Cependant, il était impensable qu'il puisse, en plus de s'incruster de la sorte et de piquer le canapé, piller dans les réserves de la famille. Peu importait depuis combien de temps il n'avait pas mangé. « Et puis … J'arrive à l'improviste c'est … Oui, bien sûr que je dois apporter quelque chose. J'aurais aimé apporter plus mais … Enfin, si ta fille aime, ça me fait plaisir. Vraiment. »

Bientôt, la maîtresse des lieux, semblant inquiète pour ses blessures l'invita à le suivre dans la salle de bain pour tenter de lui arranger la figure qui était probablement plus amochée que ce dont il s'imaginait. Et, en observant son reflet dans le miroir au-dessus du lavabo, Amos ne put contenir un long soupir. Quel boulet. Quel fardeau. En plus de s'imposer à elle pour dormir, il réclamait du travail à une si gentille personne. Quel abus. Il se devrait de se rattraper, un jour. Lui payer quelque chose de bien, utile, pour la remercier de sa grande bonté et de sa patience. Combien l'auraient balancé à la rue pour ce genre d'incivilité. Meera elle, était incroyable de ce côté. S'exécutant silencieusement à sa demande, notre ami s'installa sur le rebord de la baignoire et laissa faire la jeune femme qui l'ausculta de plus près, laissant même balader délicatement ses doigts fins sur son visage, ce qui le fit rougir de nouveau. Son regard à lui se fit fuyant, n'osant regarder les yeux de la belle, un peu par gêne, mais aussi un peu par une espèce de respect qu'il s'imposait. Cela pouvait semblait idiot, mais lui ne voulait en aucun cas profiter de la situation pour se délecter de son si charmant visage de si près même si, son esprit, vagabonda un instant à cause de cette proximité. Ce fut ses mots qui le sortirent de cette absence, lui demandant avec curiosité ce qui avait bien pu se passer. Une grimace se dessina doucement sur son visage avant de soupirer pour répondre. « C'est … Un vieil homme se faisait bousculer par trois jeunes …. Mauvais genre un peu. Il avait une épicerie, sûrement qu'ils voulaient la caisse. Enfin, je sais pas. Personne n'a réagi alors … J'ai sauté dedans. J'ai … Jamais été patient ou diplomate alors … J'ai juste fait la seule chose que j'ai jamais su faire. » Ses yeux se portèrent doucement sur ses mains qu'il serra et resserra en observa la les écorchures qui ne pouvaient signifier qu'une seule chose. « J'en ai eu deux. Mais, avec la fatigue et tout le reste, j'ai morflé. » Le jeune homme soupira longuement avant de rire bêtement. « Enfin, je raconte ça, on dirait presque que j'essaie de me faire passer pour un héros ou quelque chose comme ça. Désolé. C'est .. Pas important, j'en ai juste pris plein la tronche, rien de plus. » Bien vite, la jeune femme le rassura sur ses blessures, ce qui lui tira un immense sourire. « Oh ! C'est une bonne nouvelle ça. Pourtant je pensais que celle-là là ... » De son index il désigna, de loin, la déchirure sur sa pommette, en faisant bien bien attention de ne pas toucher la main de son infirmière d'infortune. « Serait … Pas belle. Merci. Du coup … Si c'est pas grand chose, je pense que j'ai même pas besoin de t'embêter pour cette nuit, je peux dormir n'importe où sans problème. »

@Meera Narayanin
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