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 Gesture of Destruction (Dalkan & Meera)

Cosmos
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 Gesture of Destruction (Dalkan & Meera)  Jeu 15 Aoû 2019 - 6:40

Gesture of Destruction

Infection par une bactérie virulente.
Telle est la conclusion du médecin légiste Dalkan Ferhad sur le décès fulgurant de Leu Wong, un commercial chinois en voyage d’affaires à Philadelphie.

Par précaution, la chambre de l’hôtel où il séjournait a été scellée. Aucun autre cas n’a été déclaré, écartant pour l’heure la piste d’une contamination alimentaire.
En tant que spécialiste des maladies, Dalkan a été dépêché sur place afin d’effectuer des analyses, repérer un foyer de contamination éventuel, établir le cas échéant un protocole de désinfection.
La journée du légiste a été longue, mais l’influence du prestigieux hôtel-casino s’étend à des grands pontes de la ville qui ont leurs entrées à la police. On a donc pressé Dalkan d’agir vite et bien – avec discrétion.

Après des vérifications de routine dans les cuisines et les réserves au rez-de-chaussée, il prend l’ascenseur pour le douzième étage de l’immense immeuble. Une mallette chargée de matériel calée entre ses pieds, la clé magnétique ouvrant la chambre de feu monsieur Wong dans une poche.


La soirée commençait sous les meilleurs auspices pour Meera Narayanin. Un couple de touristes indiens a loué ses services pour une danse privée d’une petite heure dans leur suite hôtelière. En cette période de rentrée scolaire, la somme promise contribuera à subvenir aux besoins de sa fille.

Malgré la réputation sulfureuse de l’hôtel-casino, ce rendez-vous comportait très peu de risque : un important service d’ordre surveille le hall d’entrée, les clients sont mariés et partagent ses croyances religieuses.

Grâce à cet environnement propice, Meera a dansé avec un rare plaisir au rythme de la tampura et de l’esraj. Des danses traditionnelles, quasi rituelles, qui ont ébloui ses mécènes.

— Magnifique ! Vous êtes très douée, ont-ils acclamé à l’unisson après la première danse dédiée à Brahma.

Quand la deuxième danse en l’honneur de Vishnou fut achevée, le couple émerveillé a promis de lui offrir une statuette de Kali, en plus de la rémunération convenue.

Du mieux surgit parfois le pire : Meera a livré la quintessence de son art dans la troisième et dernière danse, consacrée à Shiva. Le regard de monsieur brillait avec plus d’éclat à son propre mariage, et détailla non sans concupiscence les reliefs souples de la danseuse. L’état de son mari n’a guère échappé à madame, elle-même cramoisie de subjugation. Avant que les maternités, l’âge et l’oisiveté parent son corps de plis et nombreux bourrelets, madame avait elle-même connu une certaine gloire dans la danse traditionnelle – qui lui avait d’ailleurs permis de séduire son riche époux.

En quelques instants, les louanges et la bienveillance ont ainsi laissé place à l’ire et la jalousie de madame.


Meera ramasse son dû sous un déluge d’invectives. Les bras grassouillets de la mégère s’agitent frénétiquement, évoquant Kali dans sa danse destructrice – en nettement moins impressionnant, sinon par les décibels émanant de sa bouche.

Meera quitte la chambre d’hôtel avec la rage au ventre. Fonce vers les escaliers, sans jeter un coup d’œil à la cage d’ascenseur qui s’ouvre sur sa gauche.
Marcher l’aidera à calmer son indignation, à détendre ses jambes encore tremblantes après l’intense prestation de la soirée.


Le regard de Nergal accroche instinctivement les courbes voluptueuses de la jeune femme. Elle passe devant lui sans le voir, d’une allure souple et rapide. Les flagrances exotiques de son parfum sont un régal pour les narines. Quelque part, cette femme lui rappelle les fastes de l’ancienne Mésopotamie.

D’un pas, il quitte l’ascenseur quand un mouvement attire son attention.

Celui d’une statuette de Kali, lancée depuis une chambre dont la porte se ferme en claquant.
Le dieu en est certain : le lourd objet en métal va percuter le crâne de la jeune femme.

Va-t-il rester sans réagir, au risque que l’inconnue subisse un grave traumatisme ?
S’il l’alerte d’un cri, elle aura sans doute le réflexe de se retourner, mais pas d’esquiver le projectile.
De même, Nergal est trop loin pour attraper ou détourner l’objet en vol. Va-t-il utiliser son cône de destruction pour le détruire ? Malgré les conséquences sur son propre corps ?
L’humaine risque de l’apercevoir. D’interpréter son geste. De poser des questions. Ou de s’enfuir en courant, terrorisée par le phénomène surnaturel.

Mais Nergal n’a pas le temps de réfléchir aux conséquences, seulement de réagir par instinct.
Instinct qui saura peut-être tirer parti de la vénération qu’entretient Meera pour une autre divinité de la destruction : Shiva.


Informations complémentaires :

Le contexte de ce RP aléatoire vous est proposé par @Godric Oathbridge. Vous pouvez le MP si un point du contexte vous turlupine.

Le staff n’interviendra pas au cours de ce RP. C’est à présent votre sujet, vous le gérez comme un RP ordinaire.

Si le contexte ne vous inspire pas (ça arrive !), détournez-le pour l’entraîner dans une autre direction. Ou parlez-en ouvertement avec votre partenaire, mais ne l’abandonnez pas.

Par défaut, le premier nom mentionné dans l’en-tête du sujet répond en premier. Vous pouvez naturellement vous accorder sur un ordre différent.

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 Re: Gesture of Destruction (Dalkan & Meera)  Sam 17 Aoû 2019 - 18:57
Gesture ofDestruction

La mort laisse toujours des traces. Elle est insidieuse, parfois elle se cache attendant patiemment son heure pour éclore. Mais la mort est inéluctable. Toute chose vivante est un jour vouée à mourir ; que son passage sur terre ai été éphémère ou bien qu’elle ai duré, c’est ainsi que les choses sont faites. Même lui, il le sait, malgré sa déification, il finira par se lasser de son existence et désirera se faner comme toutes ces choses autour de lui qui trépassent. Parfois, ça le rend même un peu mélancolique ; cet impact que le temps a sur les autres les obligeant à courber l’échine et à sa satisfaire du moindre petit instant futile pour remplir les blanc de leurs vies si courte.
Et lui dans tout ça ? Ça n’a pas la moindre importance. L’atonie. Il y a été habitué et à la longue ces silences sont devenus si assourdissants qu’il a fini par récuser sa propre existence. Vautré comme de la vermine dans ce monde qui ne fonctionne plus très bien, il a bien du mal à s’y faire sa place. La fierté autrefois portée en étendard n’est plus que le vestige des croyances d’antan. Les hommes les ont hissé en idôles. Les hommes on fini par causer leur déchéances ; parce que malgré le temps dont ils manquent cruellement ils sont à leur images : las et égoïstes.
Nergal a choisit Dalkan. C’était presque une évidence en le voyant aussi paumé face à l’humanité que lui l’était lorsqu’il est sorti de son cachot d’infortune. Il avait cet air hagard mélangé à celui de la férocité de ne jamais lâcher prise malgré un parcours entâché de sang et de violence. Destruction.  De quoi satisfaire pour un temps les lubies de la divinité affaiblies. Et puis, Sanctum n’a jamais été suffisant. Tout semble se rallonger là bas. Tout est terne, morose… Plat. Ça lui rappelle trop son règne auprès de sa femme. Les enfers, c’est pas toujours ce qu’on croit. Vraiment.

Il a choisi de rester là. Le silence des morts toujours en étole protectrice autour de ses épaules ; qu’est ce qu’il pourrait bien faire d’autre de toute manière ? C’est qu’il est sacrément bon dans ce qu’il fait. Il y met du coeur à déceler ces subtilités qui font basculer l’arme à gauche. Ça le rassure de voir que même dans ce monde, les Hommes n’ont pas cessé de redouter ce moment propice où ils devront faire face à l’inexorable fondement de leur existence : ils peuvent bien aduler de nouveaux préceptes, ils ne pourront jamais échapper à ce qui est inscrit dans leur chair dès l’instant où il laissent échapper leur premier cri.
Le casino est faste. Il aime pas trop tout ces artifices ; ça agresse ses rétines, lui rappelle un peu plus fort que les temps anciens où la nature prédominait n’est plus qu’un lointain souvenir. Tout est majestueux, d’or souillé, de lumières superficielles, de bruits à vous crever les tympans et surtout d’un confort inutile. On le mène discrètement vers l’arrière de la salle de jeux. Un ascenseur s’ouvre et on l’invite d’un signe de main à prendre place à l’interieur. Le vacarme s’estompe plongeant à nouveau Dalkan dans les limbes de ses pensées. « C’est par là. » A l’ouverture des portes, On lui indique d’un geste le bout du couloir. Les pas amortie par la moquette sur le sol accentue un peu plus le malaise qui règne en maîtresse dans l’attente de sa conclusion médicale. Il le sait ; tous redoutent que la mort soit de nature criminelle, ou pire, de leur fait. De quoi porter atteinte à la notoriété du lieu ; dans le monde des affaires, il n’y a pas de place pour le scandale et le sordide.
Il ausculte le corps. Relève les paupières. Passe une tige sur le bout de la langue. La réaction chimique est immédiate. Infection bactérienne. Il s’y connaît, lui, qui a lancé la peste fût un temps.  

Lorsqu’il quitte la chambre, la clé de ce qui fut un jour vivant, il se sent comme vidé. C’est que des fois, c’est difficile de tenir ce rôle là, avec toute la violence que cela engendre. L’ascenseur s’ouvre. Il y pénètre, lassé de toute cette concupiscence et cette effervescence. Les yeux vitreux, il regarde les chiffres des étages défiler devant ses yeux, les idées un peu nébuleuses. Lorsque les portes s’ouvrent à nouveau, le laissant sortir de la cage de métal en même temps que ses pensées, ses iris s’accrochent aux courbes gorgées de soleil d’une silhouette féminine. Elle passe, laissant un parfum d’ambroisie dans les airs. Les effluves narguent ses narines et aussitôt, ses pensées s’emplissent de souvenirs qu’il croyait à jamais éteint. Terres arides d’un temps ancien. Origines de sol brûlés. Il l’observe simplement passer devant lui, n’espère pas plus de cet instant éphémère, la mémoire dans la peau.
Pourtant,  Ses instincts s’affolent. Quelque chose ne va pas. Il suffit d’un seul coup d’oeil pour comprendre. Un lourd objet est précipité droit sur le crâne de la belle, menaçant probablement de lui ouvrir violemment la tête. Il sait pas trop pourquoi : mais l’image de voir la femme allongée sur le sol dans de l’hémoglobine ne lui inspire que du dégoût. Lui qui, ne s’emeut que trop peu du sort de ces créatures. Alors peut-être est-ce à cause de ces fragrances qui ont su titiller ses sens, ou bien la silhouette gracieuse et voluptueuse lui rappellant des jours anciens, mais le voilà qu’il lève sa paume vers l’objet. «  Bougez plus ! »

La douleur est implacable. Et alors qu’il sent son cône de destruction s’échapper de ses mains pour annihiler l’objet, ça explose aussi en lui. Il en a le souffle coupé ; voilà bien longtemps qu’il n’avait pas utilisé son pouvoir. Force est de constater qu’il a perdu de sa superbe. C’est comme si ces tripes venaient s’éclater contre son ventre pour tout peindre de rouge là dessous. Comme si des milliers d’implosions fichaient en ses organes des éclats de verres. Ça fait un mal de chien.
L’objet éradiqué, l’homme courbe l’échine et pose ses mains sur ses genoux pour éviter tant bien que mal de basculer à la renverse. Sa vision est floue. Un filet de sang coule le long de ses lèvres alors que sa respiration saccadée perce le silence revenu. Est-ce qu’elle a filé ? Probablement. Faudrait vraiment être frappé de folie pour rester auprès du danger qu’il représente aux yeux des profanes créatures. Et puis, elle pourrait bien se mettre à hurler, crier à tout va le monstre qu’il est ; c’est ce que font les humains après tout, lorsqu’ils croisent un être différent de leur stéréotypes étriqués – quand bien même il lui a sauvé la vie. La belle affaire, personne ne la croirait et lui, il a des problèmes plus important pour l’instant.
Il met un genou à terre. Ouvre le col de sa chemise dans l’espoir de faciliter sa respiration ; en vain.

Et aucune prière pour venir lui sauver la mise cette fois, Cosima est trop loin pour ça.
 
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Invité
 Re: Gesture of Destruction (Dalkan & Meera)  Mer 28 Aoû 2019 - 10:56
Gesture ofDestruction
« Le silence était comme un buvard dans lequel on avait peur d'entendre les mots s'enfoncer et disparaître. »
René Barjavel.

Rupture.
Sur la pointe des pieds, sur la courbe alanguie des mains reliées, un ballet indocile se façonne. La musique imprègne les fibres de son corps, nourrit la rythmique des gestes qui se suivent, tour à tour. Mouvements sacrés, offerts à cette invisible entité. Elle est partout, tout autour. Dans l’air qui s’épaissit et devient plus brûlant en même temps que son souffle s’altère. Elle suit les contours des motifs chantournés, des moulures sur le bois policé. Le faste d’une chambre, pour déployer ses ailes qui pour une fois n’ont pas le sentiment d’être estropiées. Figure caricaturale venue d’une autre contrée, laissée sur le seuil pour renouer avec ses origines ancestrales, une entité cachée. Elle n’avait plus eu l’occasion de danser ses croyances, ses traditions, depuis si longtemps. Reniée par son père, oubliée par sa mère. Elle s’est sentie illégitime d’abord, à l’idée de s’adonner à ces rondes détenues par sa jeunesse. A cette vie laissée derrière, rendue à la poussière. Alors la proposition du couple lui avait semblé incongrue, trop séduisante pour être seulement envisagée. Une si jolie somme, pour le plaisir de danses en l’honneur de la Trimurti. Pas de contraintes, pas de conditions. Juste la fluidité de son corps sur des airs appris déjà par cœur. Rien à voir avec les transactions que la nuit exige d’elle au quotidien, à l’enfermer derrière des harmonies qui tiennent davantage de la caricature, qui estropient la danse plus qu’ils ne la mettent en valeur. Elle a considéré la proposition. Assez de temps pour se dire qu’elle ne risquait pas grand-chose, rien en réalité, et qu’il ne fallait peut-être pas se méfier du monde qui l’entoure en permanence.

Alors elle danse Meera. Elle danse et arbore des souplesses de créature féline. Ses lèvres s’inclinent, s’incurvent. Les pensées se perdent et se distendent, le long des territoires sacrés qu’elle parcoure au rythme de son corps. Elle apprivoise de nouveau ce que cela fait, de danser avec plaisir, de n’avoir plus de contraintes qui enserrent les poignets et briment les membres. Elle s’incarne dans chaque mouvement, vit dans la frénésie des gestes qui s’enchainent, renaît au-devant des regards qui disparaissent parce qu’elle se sent assez pleine et entière une fraction de seconde, pour se dire qu’il n’y a plus personne d’autre. Dieu créateur, dieu destructeur. Elle s’épanouit dans la danse offerte à ce Dieu qu’elle a toujours chérit, et qui fut là, à l’aube des temps, pour l’accompagner en chaque chose. Elle se perd, sur les méandres des frénésies qu’elle trace. Elle les emporte, spectateurs de fortune, sur les sillages dessinés en arc-de-cercle, retombant en corolle à l’orée du corps. Et puis elle s’arrête.
Rupture.
Lorsqu’elle rouvre les yeux, la désillusion la frappe en plein visage. Le regard de l’homme, qu’elle reconnaît. Ce sont les mêmes lueurs de convoitise au fond de ses iris que celles qui la contemplent dans son quotidien. Qui la détruisent, qui la souillent. Elle frémit, saisie à la gorge par une gêne inéluctable qui s’inscrit jusqu’au tréfond de ses entrailles. La femme la dévisage, l’invective. Meera est encore tant dans sa transe qu’elle renoue difficilement avec l’habileté et la vélocité. Elle rassemble ses biens, son dû. Les injures pleuvent, retombent sur la légèreté de son humeur pour l’alourdir, la faire flancher. Vulgaire tentatrice. Vulgaire image. Tout ce qu’il pouvait y avoir de beau et de céleste retombe en chape de plomb au fond de son ventre, et c’est le cœur lourd qu’elle fuit, les pensées torturées par des ressentiments vagabonds. Elle se dirige, elle se précipite. Elle court presque, vers ce dehors qui l’appelle. Et puis l’interpellation d’un homme percute son tympan, se fraye dans le labyrinthe de l’oreille.
Rupture.
Le temps se rompt. Ligne brisée. Il se décompose devant ses yeux. L’homme. L’objet. L’objet. L’homme. Ses prunelles ahuries suivent la courbe qu’il définit, s’éveillent dans une forme de ralenti qui fait s’inscrire la scène au fond de sa conscience, et percute tous les préjugés de sa nature. Elle le voit se tendre, elle éprouve chaque muscle qui se contracte sous son enveloppe charnelle. C’est saisissant, c’est brutal. L’émotion s’engouffre dans les failles de sa piètre connaissance du monde, de ses possibilités, de ses invraisemblances. Ce qui tient du réel, ce qui appartient à l’imaginaire. D’instinct elle a un mouvement de recul, à l’unisson de l’objet qui implose. La pulpe de ses doigts s’agrippe à la rugosité du mur. Elle a lâché tous ses biens. Tout son dû. Elle ne sait pas ce qu’il est, ce qu’elle fut. Elle ignore encore exactement ce qu’elle a vu. Forme destructrice, venue pour la secourir, pour ébranler ce qu’elle croit être vrai. Elle contemple l’homme, perçoit la souffrance qu’il éprouve. Ses pensées rationnelles cherchent à distinguer l’objet, quelque part. Un coup, une collision. Une fracture. Les jambes de Meera flanchent, ses doigts rencontrent la moquette tapageuse du sol. Elle murmure, encore sidéré par ce qu’elle vient de voir, et que son esprit tente vainement d’intellectualiser.
« Comment avez-vous fait cela ?... »
Elle n’attend pas réellement de réponse. Quelque chose change, à l’intérieur d’elle. Ce n’est pas du déni. Presque pas en tout cas. C’est l’esprit qui se claquemure, qui met un voile momentané sur ce qu’il vient de vivre pour se focaliser sur autre chose. Lui en l’occurrence … Lui dont la souffrance la bouleverse. Parce qu’au fond, elle sait. Elle sait qu’il vient de lui sauver la vie. Elle ne sait pas pourquoi. Elle ne sait pas comment. Mais cette réalité l’étreint de part en part, et elle ne peut seulement songer à la renier.  Alors, poursuivant son instinct, elle se relève, se hisse sur ses jambes. Elle se précipite vers lui qui semble sur le point de vaciller entièrement. Elle le retient, en posant prudemment ses paumes sur ses épaules, par crainte qu’il ne bascule vers l’avant.
« Vous allez bien ? Vous saignez … Pourquoi ? … Peu importe. »
Parce qu’il saigne, mais que l’objet a disparu, rendu au néant, poussière de métal sur le sol. Il n’a reçu aucun coup. Rien de visible en tout cas. Elle est encore sous le choc, pas entièrement à même d’appréhender l’instant avec raison. Les gestes se font précautionneux alors. Elle se saisit du coin d’un pan du saree qu’elle porte, approche de son visage avec prudence.
« Ne bougez pas, vous saignez, à la lèvre. »
Elle applique le coin de tissu sur sa lèvre, afin d’éviter que le filet de sang ne ruissèle contre sa gorge et ne vienne tacher sa chemise.
« Je vais vous aider à vous relever. Appuyez-vous sur moi si vous voulez. »
Et elle lui offre son épaule, le soutien frêle de ses bras menus où la ténacité transparaît toutefois. Elle ne sait pas comment. Elle ne sait pas pourquoi. Mais cet homme, sorti de nulle part. Sans identité, sans rivage. Il vient de lui sauver la vie, tout en en interrompant le fil, tel qu’il se déroulait jusqu’alors. Un fil aux certitudes rompues.

 
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