Tuteur et ami ? [PV Kendall McLight]

♆

Sybille attendait patiemment dans le couloir du T. U. Hospital. Elle semblait calme pourtant elle était stressée. C'était étrange comme sensation. Se retrouver sur une chaise en plastique à patienter ne lui plaisait pas beaucoup. Les souvenirs de sa petite enfance avaient créé un traumatisme chez elle. Le simple fait de se retrouver dans une chaise à patienter seule dans un couloir provoquait un stress monumental chez elle. Autant dire que c'était une pure torture pour elle que d'aller dans le moindre centre de l'administration où l'attente était interminable. Plus jeune, elle finissait toujours par rester debout et faire les cent pas. Aujourd'hui, elle parvenait à se maîtriser mais détestait toujours autant ces moments. A cela, il fallait ajouter le stress naturel d'un nouveau travail. Certes, elle restait médecin aux urgences mais c'était dans un tout nouvel hôpital et dans une pseudo-nouvelle ville. Le poste, elle l'avait déjà mais comme dans toute nouvelle structure, il était de bon ton d'avoir quelqu'un pour être guidé. Une sorte de tuteur qui pourrait lui apprendre le fonctionnement du lieu.

La jeune femme pensait avoir à faire à un autre médecin des urgences mais l'homme qui semblait lui avoir été assigné était médecin généticien. C'était assez atypique comme choix. Sybille n'y émettait aucune objection. Bien au contraire, elle était toujours contente de découvrir de nouveaux collègues et de nouvelles spécialités. Elle se demandait si c'était lié à sa propre spécialité. La génétique avait une part dans la médecine interne mais les médecins ne travaillaient pas spécifiquement dessus. Le fait de rencontrer un futur collègue et que son intégration dépendrait un peu de leur bonne entente stressait beaucoup la jeune femme. Avoir un poste était une chose, être acceptée était autre chose. Si on ne parvenait pas à s'intégrer à une équipe, cela pouvait vite mal tourner. Sybille n'avait jamais eu à le subir mais elle avait déjà vu le cas. Elle espérait que ce ne serait pas le cas.

Elle avait été si heureuse de remettre un pied dans la ville. Enfin, les deux pieds. Elle n'avait pas eu beaucoup de temps pour se retourner et avait trouvé une chambre dans un petit hôtel de seconde zone. Cela lui suffirait pour le moment, elle trouverait une chambre ou une collocation plus tard. Enfin pas trop tard non plus, elle ne gagnait pas non plus des millions et l'hôtel, même de seconde zone, ça finissait par coûter cher. Mais une chose après l'autre. Pour le moment, elle devait se concentrer sur l'entretien... enfin la discussion qui allait avoir lieu. Pour l'occasion, elle avait délaissé ses habituels jeans, t-shirt, baskets pour un tailleur pantalon blanc cassé et un chemisier blanc. Elle avait même mis des chaussures avec des petits talons. La seule paire qu'elle avait et qui ne lui faisait pas trop mal. Ses cheveux étaient ramassés en queue de cheval comme lorsqu'elle travaillait habituellement. Sur ses genoux, elle avait pris soin de prendre son dossier, CV, lettre de motivation, les différents rapports de ses supérieurs et les articles qu'elle avait pu faire paraître. Mouais, en y réfléchissant, elle s'était carrément préparée à un entretien d'embauche. Pourtant, elle était diplômée depuis quatre ans déjà. Elle devrait quand même être un peu plus sûr d'elle. Elle l'était bien sûr, mais quand elle était avec des patients, en pleine intervention, face à un supérieur, elle avait toujours plus de mal. Décidément, elle ne changerait jamais. Elle ferma les yeux.

« Irrécupérable... T'es vraiment une blonde des fois ! »

Elle avait juste murmurer ces quelques mots. Étrangement, sa propre bêtise l'amusait et lui permit d'afficher un sourire timide mais au moins présent. Cela changeait de la tête d'enterrement qu'elle faisait quelques instants plus tôt. Après tout, ils seraient collègues alors il valait quand même mieux débuter sur un sourire que sur une crise d'angoisse. Le médecin pourrait finir par ne pas la croire compétente alors qu'elle l'était.

La blonde rouvrit les yeux et regarda de part et d'autre du couloir. Elle ne savait même pas quelle tête avait celui qu'elle devait rencontrer. Elle avait juste un nom « Kendall McLight ». Le même que celui reporté sur le bureau en face d'elle, le M.D en prime bien sûr. Elle n’avait aucune idée de son âge ou de sa façon d'être. Si elle avait su que ce serait lui son superviseur, elle aurait essayé de faire deux ou trois recherches avant mais elle venait de l'apprendre juste un peu plus tôt. Elle espérait par contre qu'on n'avait pas obligé le médecin à la prendre sous son aile, ce serait pire que tout. Un médecin qu'on force à faire quelque chose, ça se terminait toujours mal. Si ça se trouvait, il allait carrément la prendre en grippe. Oh non ! Et voilà qu'elle allait angoisser de nouveau. Le mieux serait qu'il arrive très vite et qu'elle sache à quoi s'en tenir. Mais il pouvait très bien être pris en urgence quelque part. Sybille regarda ses mains, sagement posées sur le dossier. Elles ne tremblaient pas. Elles n'étaient pas moites non plus. Comme quoi, il n'y avait vraiment que son être profond qui était stressé, rien en elle ne le montrait sauf ses yeux peut-être, sûrement même. On lui avait toujours dit que les yeux étaient les fenêtres de l'âme et chez elle en particulier. Elle espérait que le médecin n'essayerait pas trop de regarder les fenêtres. D'ici peu de temps, elle saurait de toute façon ce qu'il en était.

♆

Tuteur et ami?ft. @Sybille Jones
Le temps a beau avoir une emprise sur les êtres vivants, il ne s’arrête jamais, quoiqu’il advienne. Sanctum a beau avoir été détruit, la vie continue. Nombre de divinités ont perdu leur enveloppe dans ce drame, et beaucoup d’entre elles ont pour ainsi dire perdues leur culte. Chose que déplore Lamhfada. Ses investigations sur la mort de Morrigan ont été conclues, et pourtant, un gout amer lui reste en bouche. Heimdall et sa grand-mère se sont volatilisés à la suite de la destruction de Sanctum. Se prendre la tête avec sa collègue de la criminelle n’a finalement servi à rien, ses investigations, il a le sentiment qu’au final, il s’est décarcassé pour un résultat, de toute évidence, caduc. Et pour palier à ce sentiment informel, le polytechnicien s’est concentré un peu plus sur son statut de médecin généticien. Et plus encore. Une véritable pile électrique, passant jours et nuits à travailler, soigner, aider les services des urgences et de la police scientifique dans les recherches d’indices sur les pièces à conviction. Bien qu’il ne s’entende plus réellement avec Hope depuis qu’elle a découvert qu’il était un dieu, il restait un très bon élément pour la police et leurs investigations, rapide, efficace et concis, c’est tout ce qu’on demandait de lui. Hope avait déjà assez de problèmes comme ça le concernant, il préférait éviter de lui en rajouter sur le dos, alors il se tenait à l’écart et « sage ». Depuis l’attaque de Balor au Moon and star Coffee et la destruction de Sanctum, il se tenait volontairement à l’écart mais restait attentif et aux nouvelles.

Puis le directeur de l’hôpital vint le voir en connaissance de cause. Ses talents de polyvalence dans de multiples services médicaux étaient vite remontés aux oreilles des autres médecins et de ce dernier qui lui proposa de prendre un nouveau médecin sous son aile afin de lui montrer les différents services, l’aider également à s’intégrer au mieux au sein de l’hôpital et avec les différents collègues des autres pôles. Chose que Kendall accepta volontiers bien malgré l’étrangeté de cette demande le concernant. Alors que le nouveau médecin était affecté aux urgences, ça lui paraissait plutôt peu commun qu’on vienne le lui demander cette requête. Mais soit. A entendre les éloges que lui faisait le directeur, de son efficacité, de sa rapidité, du fait qu’il se porte volontaire pour les astreintes et remplace des médecins absents quand il y en avait besoin, son aide était la bienvenue, cependant, c’était un gain d’argent trop conséquent pour le directeur. Même si Kendall ne demandait pas plus de sa paye de base pour tout ce qu’il faisait, il y avait des règles, des lois et des impératifs que le directeur ne pouvait permettre au généticien. C’est pourquoi il avait embauché une nouvelle tête et proposé à Lugh de la former, lui montrer un peu comment l’hôpital fonctionnait, vu qu’il s’était très rapidement acclimaté et adapté au fonctionnement de ce dernier. Il fut averti que sa nouvelle collègue du nom de Sybille Jones arriverait le lendemain sur les coups de neuf heures. Ce qui lui laissait amplement le temps de se préparer à cette entrevue et de savoir ce qu’il pourrait éventuellement faire, expliquer ou ce genre de choses.

★★★
Le lendemain, je m’étais préparé à l’arrivée de ma nouvelle comparse. Je n’étais pas du genre à appréhender en général, il m’arrivait souvent de faire les choses promptement sans trop de difficultés avec mes autres collègues. Nous verrons bien comment le courant passera. Je n’étais pas rentré chez moi la veille, j’avais un concert avec mon groupe dans une petite salle, puis, nous sommes allés profiter d’un after concert dans un pub jusqu’à tard le soir. Pour finir par devoir ramener mes comparses dans leur appartement avant de finalement rentrer pour simplement prendre une douche, changer de vêtements et me faire un brin de toilette pour me préparer convenablement. J’ai dû arriver à l’hôpital aux alentours de sept heures du matin afin de pouvoir commencer de nouvelles analyses de la nuit ou la soirée de la veille pour ensuite me pencher sur des urgences standards, plus de petits bobos que de gros, mais au moins j’ai dégorgé un peu la salle d’attente du service d’urgences pour aider mes collègues ou les infirmières qui me remercièrent d’être venu rapidement pour donner un coup de main en attendant l’urgentiste de la matinée. Après quoi, arriva rapidement l’heure où je devais retourner à mon bureau pour accueillir la nouvelle urgentiste. Neuf heures et six minutes, j’avais un peu de retard car j’avais troqué ma tenue de bloc pour mon costume et une blouse par-dessus. Je déambulais donc dans les couloirs pour parvenir jusqu’au laboratoire et atteindre mon bureau où semblait être assise en face une jeune femme relativement agréable à observer. L’évidence même qu’il s’agissait de ma future collègue que j’allais devoir aider à s’intégrer au sein de l’hôpital.

Je m’approchais d’elle d’un pas déterminé, et, une fois à son niveau, je me tournais vers elle pour la saluer d’un charmant sourire. Laissant entendre mon accent écossais par la même occasion. «Bonjour, Leddy Jones je présume ?» La laissant se redresser de son assise, je lui tendais la main afin de lui accorder une poignée ferme, mais qui ne broie pas non plus la main. Continuant de la fixer dans les yeux et lui adresser un sourire franc. «Enchanté, Kendall McLight, désolé pour le retard.» Je reprenais ma main, sortais la clef de mon bureau pour ouvrir la porte et l’inviter d’un geste de la main à l’intérieur. «Après vous… » Il ne s’agit là que de quelques petites modalités d’accueil avant de réellement passer aux choses sérieuses et lui montrer l’infrastructure et l’endroit où elle travaillera. Une fois tous deux à l’intérieur, je tire la chaise en face de mon bureau pour la jeune femme afin d’ensuite le contourner et aller m’installer en face d’elle, jambe droite en équerre sur sa jumelle, les mains croisées devant moi. «Alors, le directeur m’a confié la mission de vous aider à vous intégrer et vous faire visiter toutes les infrastructures de l’hôpital en vous expliquant comment tout un chacun travail, notamment dans le service où vous serez affiliée. Est-ce que déjà vous avez d’éventuelles questions ou autres demandes avant que l’on n’entre dans le vif ?»

️ 2981 12289 0

♆

Sybille détestait toujours autant les chaises en plastique et l'attente dans les couloirs. Cela la rendait toujours nerveuse et mal à l'aise avec un soupçon de peine et de détresse. Impossible pour autant de se débarrasser de ses assises. On les retrouvait partout. A croire que tous les espaces qui se définissaient comme des salles d'attente ou des lieux d'attente devaient forcément se munir de ce type de mobilier bon marché. La jeune femme laissa échapper un léger soupir, espérant voir rapidement arriver son confrère avant que son stress ne prenne le dessus.

Soudain, un homme de haute stature s'arrêta et se tourna vers elle avec un sourire, la saluant et indiquant par la même que c'était lui son nouveau mentor. La blonde réagit et tel un ressort se leva rapidement. Son sourire revint orné son visage en réponse à celui que son désormais confrère lui adressait. L'homme possédait un accent mais la jeune femme n'aurait su en trouver l'origine. Peut-être un accent irlandais mais elle ne se permettrait pas de demander, pas si vite en tout cas.

« Oui, Sybille Jones, docteur McLight. »

Elle serra fermement la main masculine sans montre d'hésitation. Franche et déterminée, elle n'avait pas pour habitude de faire des mines et de jouer les délicates. L'homme en profita pour s'excuser de son retard.

« Oh non, je vous en prie, ne vous excusez pas docteur. Je sais très bien ce que c'est. On est toujours pris à un endroit ou un autre de l'hôpital. C'est déjà très aimable à vous de prendre de votre temps pour m'accueillir. »

Sybille espérait juste que c'était un choix volontaire et non pas imposé. Vu le sourire qu'il affichait, il ne semblait pas mécontent de sa présence. Mais cela pouvait n'être qu'une façade. Pourtant, la blonde voulait croire en la bonne volonté de Kendall. Elle le laissa ouvrir la porte avant de le remercier d'un geste de la tête alors qu'il l'invitait à entrer. Elle franchit le pas de la porte et s'assit alors qu'il lui avait préparé et présenté une chaise. Kendall ne tarda pas alors à présenter son rôle à son encontre.

« Merci encore une fois. C'est très aimable à vous de m'aider à connaître ce lieu et de m'y faire une place. J'espère que personne ne vous a obligé à le faire. Je ne voudrais que notre relation ne commence sur de mauvaises bases. Enfin... je veux dire... relation de travail... bien sûr... »

Oh mais quelle... blonde ! Quel besoin d'aller préciser un truc pareil. Décidément, elle n'était pas à l'aise. Pourtant, elle n'était plus dans le couloir sur une chaise en plastique pour être aussi stressée. Les joues devenues rouge vif, la jeune femme baissa les yeux et tomba sur le dossier qu'elle avait apporté. Cela pouvait donner un autre sujet de conversation alors qu'elle venait de se ridiculiser.

« Je n'ai pas de questions pour le moment. Je pense que je verrais lorsque je découvrirais les urgences et les autres lieux. J'ai apporté mon dossier. Je ne sais pas si cela vous intéresse. J'ai cru comprendre que vous étiez médecin en génétique. Pour ma part, je suis spécialisée dans la médecine interne. Nous avons quelques points communs. »

Plusieurs maladies étaient issues de la génétique et Sybille avait dû énormément compulser ce domaine durant son internat. Bien évidemment, elle n'était pas une experte mais pouvoir en discuter avec un collègue lui plaisait énormément. Si pour le moment, elle avait pris le poste aux urgences, elle espérait qu'un jour ou l'autre, elle pourrait intégrer le service de médecine interne.

« Sachez, en tout cas, que je suis très heureuse d'être ici et impatiente de commencer à travailler. »

Son ton enjoué montrait à quel point elle était sincère dans ses propos. Quand on aimait son travail, on ne rechignait jamais à s'y investir. Sybille savait à quel point son métier était exigent. Pourtant, elle l'avait pleinement accepté, pour ne pas dire épousé. Son enthousiasme n'était pas feint mais bien sincère tout en étant conscient de la difficulté de travailler aux urgences.

♆

Tuteur et ami?ft. @Sybille Jones
Le temps, ce n’est pas ce qui lui manquait. Il en avait à revendre, alors cette simple phrase lui ôta un large sourire. Ce n’est qu’une fois installé dans son bureau que le divin pris la parole pour faire un peu plus connaissance avec sa comparse de médecine. Arborant un tendre sourire et adressant une attention toute particulière pour le Docteur Jones, Kendall décroisa les mains et les jambes pour se redresser calmement de son assise. Se calant un peu mieux dans son siège. Un petit rire s’échappant de ses lippes tandis qu’il la fixait toujours très calmement.

«Rassurez-vous Leddy, je suis consentant et volontaire pour ce qui est de la tâche que m’a confiée le directeur. S’il est venu me proposer de vous prendre sous mon aile c’est justement parce qu’il sait à qui il le demande. Nous ne partirons pas sur de mauvaises bases collégiales ? J’en doute très franchement.»

Il n’y a pas de raison que nous partions sur de mauvaises bases dès le départ. Je ne suis absolument pas contraint de lui venir en aide ou de l’aider à s’intégrer au sein de l’hôpital, bien au contraire. Si je peux aider en ce sens, ce sera tout bénef pour elle. Quand elle me parla de son dossier je baissais les yeux sur ce dernier qu’elle détenait sur ses cuisses. Je hochais calmement la tête tout en tendant la main pour récupérer ledit dossier.

«Eh bien, la médecine interne et la génétique sont assez proches en effet. Je dirais même plus que le labo est en corrélation constante avec tous les autres services afin de leur permettre d’avancer dans leurs recherches sur les pathologies de certains patients. C’est toujours mieux de savoir où l’on va, et ce qui dégénère dans le corps d’un malade. Nous aurons de nombreuses occasions de travailler ensemble qui plus est, puisque je suis assez polyvalent dans le domaine. Il m’arrive de venir aider aux urgences et au bloc également.»

Je saisissais le dossier et le posais devant moi pour lire un peu les sujets, étant assez vif et rapide pour lire les différents documents fournis, l’on pouvait croire que je ne faisais que lire en diagonale ou survoler simplement les feuilles. Chose qui n’était absolument pas le cas. L’œil humain n’est pas assez vif pour percevoir le quart des gestes qu’il m’est possible de faire en une fraction de seconde. Je feuillète les pages, jusqu’à arriver au bout du dossier que je referme calmement.

«Très intéressant en tout cas. Vous semblez avoir un bon cursus. Et c’est tout à votre honneur, tout comme l’enthousiasme que vous me montrez actuellement. Mais puisque l’on va être collègue, on peut se tutoyer Leddy Jones. Ce sera bien plus simple.»

Pas de supériorité, pas de chichis sur le statut ou l’ancienneté. Kendall cherchait simplement de permettre à Sybille de s’intégrer au mieux, et ça commençait par la façon dont ils pourraient communiquer entre eux. Bien qu’anxieuse, Miss Jones restait enthousiasme et motivée et Kendall espérait que ça le reste à la longue, même s’il savait qu’il y aurait des moments difficiles. Il rendit le dossier à la jeune femme tout en se relevant. Confiant, un sourire fin sur les lèvres et avec une certaine prestance il l’invita à faire de même pour le suivre.

«Je ne doute pas de l’enthousiasme et de la motivation que tu montres actuellement, si tu es ici aujourd’hui c’est que le directeur a été conquis par ton pedigree. »

Autant commencer le premier, histoire de la mettre un peu plus à l’aise. Je lui fais un signe de la main pour prendre la sortie la première tout en ouvrant la porte.

«Allons voir de plus près les différents services, et l’on finira par les urgences. C’est un peu un labyrinthe comme hôpital, donc n’hésite pas à prendre des notes pour te retrouver ou venir ici si jamais tu as besoin d’autres renseignements. »

Histoire de faire un peu la conversation, je lui expliquais tout d’abord le labo où nous nous trouvions, présentant aux secrétaires et infirmiers du service Sybille qui travaillera avec nous aux urgences et qui, probablement nous enverra des patients ou des prélèvements à faire en chambre pour certaines urgences. Après lui avoir fait le tour du labo, je me dirigeais vers les autres services, la radiologie, l’IRM et Scanner, l’endocrinologie, la pédiatrie, l'ophtalmologie, etc, passant d’un étage à l’autre, en commençant par le rez-de-chaussée pour ensuite revenir jusqu’au bloc opératoire et enfin, le service des urgences qui possédait son propre bloc d’urgence, présentant les divers collègues avec qui Sybille allait devoir travailler. Bien entendu, j’étais à sa disposition pour répondre à toutes les questions qui étaient à ma portée.

️ 2981 12289 0

♆

Tuteur et ami ?

Sybille avait été ravie de voir son collègue arriver. Au moins pouvait-elle quitter l'espace d'attente qui la stressait. De plus l'homme était sympathique et même enjoué. De quoi détendre la jeune femme qui craignait de tomber sur un médecin inamical qui aurait été forcé de la prendre sous son aile. Mais cela ne semblait pas être le cas du Docteur McLight. Installée dans son bureau, la jeune femme ne manqua de le faire remarquer. Le médecin ne manqua pas de la rassurer pour de bon avec un sourire amical en prime qui trouva rapidement écho.

« Vous m'en voyez ravie. »

Sybille évoqua alors son dossier. Visiblement, Kendall ne devait pas avoir eu beaucoup plus d'informations sur elle que elle sur lui. Elle le lui tendit alors qu'il évoquait son propre domaine de compétence, le seul point connu de la jeune femme. L'homme intervenait, sans surprise, dans plusieurs services. La génétique avait de nombreuses connections et ramifications.

« Nous aurons donc le plaisir de travailler ensemble, aux urgences. Je ne vous apprendrai rien en vous disant que le travail n'y manque jamais. Les renforts sont toujours les bienvenus. »

Que ce soit à New York ou à Philadelphie, les urgences étaient une vraie ruche qui fonctionnait 24h sur 24. Même s'il y avait des accalmies, les patients ne manquaient jamais. Sybille avait rarement l'occasion d'aller dans les autres services hormis pour voir certains patients qu'elle avait pu traiter. Elle aimait bien prendre de leurs nouvelles. Évidemment, c'était dangereux car s'attacher à des patients pouvait conduire à énormément souffrir en cas de disparition, de mort brutale ou autre. Mais la blonde ne pouvait pas s'en empêcher.

Elle observa l'homme alors qu'il feuilletait son dossier. Il donnait l'impression de simplement le parcourir comme on feuilletterait un magazine. Pourtant, Sybille voyait le mouvement des pupilles masculines s'agiter. Il lisait. Elle en était certaine. La lecture rapide était possible mais, généralement, il y avait une déperdition de la compréhension. Cela ne semblait pas être le cas ici. Il possédait probablement une mémoire photographique associé à une très grande vitesse de lecture. C'était atypique et donc forcément intéressant pour un médecin. La blonde sourit largement au compliment de son confrère. Elle était encore jeune et avait beaucoup à apprendre mais il avait parfaitement raison, elle était enthousiaste d'être là.

« Oui, bien sûr que nous pouvons nous tutoyer, Kendall. En tout cas, je suis impressionnée par votre vitesse de lecture. Si vous avez un truc, je veux bien le connaître. »

Elle fit l'effort de prononcer son prénom en premier. Cela permettrait de casser un peu plus la glace entre les deux confrères. Avec un peu de chance, ils pourraient même devenir amis. Sybille n'avait eu que des connaissances jusque là, pas vraiment des amis. Elle espérait que cela allait changer ici. La blonde appréciait vraiment la façon d'être de son homologue. Elle ne put s'empêcher de légèrement rougir alors que Kendall mentionnait la bonne impression qu'elle et son dossier avaient fait au directeur de l'établissement.

« Conquis, je ne sais pas, mais intéressé, oui. Je sais qu'il y avait beaucoup de candidats, de très bons candidats pour ce poste. Je dois me montrer à la hauteur des espérances du directeur. »

Elle savait que son droit à l'erreur était plus que restreint. Même si son poste était aux urgences et non en médecine interne, c'était un poste convoité dans une ville aussi importante que Philadelphie. Sybille se releva en même temps que son collègue et quitta la pièce alors qu'il lui ouvrait le passage. La visite débuta alors et logiquement par le labo où travaillait Kendall. Sybille mémorisait le maximum d'informations allant des prénoms aux différents lieux et emplacements. L'endroit était labyrinthique mais elle avait une excellente mémoire et parvenait à déjà prendre ses marques. Le rythme était rapide mais normal à la fois quand on en avait l'habitude comme c'était le cas des médecins et infirmiers. Ils finirent par les urgences, le nouveau lieu de travail de la jeune femme. Le lieu était en ébullition, une atmosphère électrique que la jeune femme appréciait étonnamment. C'était là qu'elle s'épanouissait le plus.

« Je sens que je vais me plaire ici. »

Son enthousiasme était de nouveau plus que visible. Tout le monde avait été amical avec elle. Certainement grâce à son protecteur qui semblait bien s'entendre avec tout le monde. Ce n'était pas si fréquent. Parfois, il y avait des guerres de service et certains médecins se considéraient comme supérieurs aux autres.

« Tout le monde semble t'apprécier. A New York, ce n'était pas si évident quand on passait d'un service à un autre. Parfois, on faisait appel à moi pour certaines chirurgies exploratrices et j'avais l'impression d'être une intruse chez les chirurgiens. Inversement, aux urgences, certains me voyaient comme un médecin interne et donc pas à sa place. Ce n'est pas toujours évident de se faire une place à l'hôpital, encore moins quand c'est un nouvel hôpital. Pourtant, je m'y sens déjà bien. C'est curieux comme impression. »

Une impression étrange mais persistante. Elle avait ressenti ça tout au long de cette visite mais même avant, lors de l'entretien avec le directeur. C'était peut-être une vision déformée de la jeune femme liée à son désir profond de revenir dans cette ville.

« Encore une fois, merci de prendre le temps de me faire visiter l'hôpital. Néanmoins, il manque encore un lieu, un des plus importants dans tout hôpital qui se respecte... la cafétéria ! Je peux te payer un café ou un thé peut-être pour te remercier. »

Ce serait un moyen de faire un peu plus connaissance. Pour le moment, elle n'avait pas de questions concernant le côté médical. Elle savait que ces questions viendraient quand elle serait en exercice. Le sourire aux lèvres, elle se sentait bien plus à l'aise qu'à son arrivée quelques heures plus tôt.

@Kendall McLight

♆

Tuteur et ami?ft. @Sybille Jones

Impressionnée par ma vitesse de lecture… Eh bien, ceci-dit ce n’est pas une réelle astuce mais… je dois bien admettre que je peux donner quelques points permettant d’éviter des soupçons à ce sujet.

«Une première lecture en diagonale me permet d’analyser les principaux éléments qui constituent votre dossier. C’est une question d’habitude. En général j’apprécie toutefois me faire une idée de la personne sans passer par un formulaire papier. L’expérience se démontre par l’habileté à l’exercer. Je ne juge pas au premier coup d'oeil ni à la première erreur. Nous sommes humains, des erreurs tout le monde en fait.»

Même les dieux. Chose qui est forcément plus jugée que le commun des mortels. Les dieux sont comme leur nom l’indique, divins et à l’image de l’homme nous sommes “parfaits”. Mais le dieu est à l’image de l’homme donc nous sommes très loin de la perfection. Probablement une perfection de coutumes et de moeurs de temps anciens, révolus et qui ont évolués. Sans quoi nous serions encore dans nos glorieuses époques. Mais je m’égare. Cette petite visite me permet de faire un peu plus connaissance avec la jeune femme et de lui permettre de trouver ses marques rapidement avec ses collègues.

Il était évident que la bonne entente du personnel avec Kendall relatait de son caractère avenant et à la fois serviable et professionnel. Il ne se prenait pas la tête, ne prenait personne de haut, pas même les secrétaires, et plaisantait un peu avec, pas non plus de l’humour lourd, juste des petites railleries dont les filles avaient l’habitude maintenant. Même qu’ils se tutoyaient tous d’une certaine manière. Bien qu’à certains endroit les médecins refusaient que les secrétaires les tutoient. Malgré ces termes familiers, il restait le respect qui incombait à Kendall qui était un médecin, désormais reconnu pour ses talents, mais également son efficacité. Et bien qu’il soit consultant pour la police, ça ne lui laissait pas le droit de se montrer supérieur à qui que ce soit. Alors c’est avec un sourire tendre qu’il répondit à sa comparse.

«Une manière comme une autre d’apprécier venir travailler, c’est qu’il y ait une bonne entente avec les collègues. Un groupe qui s’entredéchire de diverses disputes et tensions, ce n’est pas de bon augure tant pour les équipes des différents services que l’image de l’établissement.»

Puis ça aide quand même un peu plus d’avoir des collègues qui motivent à travailler plutôt que de venir au boulot à reculons.

«Je ne cache pas que ce n’est pas partout la joie et la bonne humeur, selon certains services, ou encore certains hôpitaux. Quoiqu’il en soit il n’y a pas à me remercier pour ça. Je suis là si tu as besoin de quoique ce soit, conseils, aide ou tout autre chose qui te pose problème et a qui tu as besoin de parler. Bien entendu dans le domaine professionnel. Le privé, je vais laisser faire le temps qu'on se connaisse un peu mieux. » Petit sourire à son attention et clin d'oeil amical. Je ne lui fais pas de la drague, au contraire. Je suis plutôt direct dans mes propos alors j'espère qu'elle ne le prendra pas mal.

Ah New-York, étant un dieu nomade, j’ai tendance à aller un peu où le vent me mène… Ou je dirais où la lumière me porte. J’ai vécu quelques temps à Five Point, bon ok c’était dans les années trente mais tout de même, j’avais quand même quelques points positifs en rapport avec mon métier.

«Ca n’est pas facile partout, bon, y’a toujours des médecins un peu plus pédants que d’autres et moins cools mais, c’est ce qui diversifie un peu les choses. En espérant que mes autres collègues ne te posent pas de problèmes.»

La cafétaria, évidemment ! Le lieu le plus important de l’hôpital. En plus du jardin de la cour intérieur de l’enceinte qui est relativement agréable surtout en pleine ville. Je lui souris agréablement et l’invite à me suivre par la même occasion.

«Avec joie! viens, que je te montre… On peut y prendre aussi des tickets pour le mois ou la semaine et venir prendre son plateau ici, suffit d’aller à l’administration remplir un petit formulaire on te donne une carte pour les distributeurs à cochonneries et le self, et tu peux remettre de l’argent quand bon te semble dessus.»

Je l’emmène donc tout en passant par le pôle administratif et la présente histoire qu’on sache qui elle est. De plus, la secrétaire comptable informe Sybille que le directeur voudra la voir dans la journée histoire de faire le point avec elle et de comment ça se passe. Après quoi, bifurcation vers la cafétéria pour commander café ou thé.

«Je prendrai un thé au citron si tu invites.»

Heureusement, la cafétéria accueillait également patients ou accompagnants afin que ceux-ci puissent manger et passer du temps avec leur famille si elle est hospitalisée et autres. Ce qui permet à tous de pouvoir profiter des lieux, mais il y a également une salle de restaurant privée pour les patients et leur famille. On a le chic ou on ne l'a pas!

️ 2981 12289 0

♆

Tuteur et ami ?

Sybille était ravie de cette première rencontre. Elle qui s'était faite une montagne de ce rendez-vous, elle avait le plaisir de découvrir un collègue amical et bienveillant. Elle devrait arrêter de se faire des films et vivre simplement le moment présent. Mais on ne se refaisait pas. Kendall l'avait rapidement mise à l'aise, souriant et prenant volontairement de son temps pour l'accueillir, intéressé par son dossier, il parcouru rapidement ce dernier tout en semblant le lire véritablement. Elle était impressionnée par son rythme de lecture.

« Et bien cela reste impressionnant. Je sais lire rapidement mais pas à ce point. »

La blonde savait lire vite mais elle préférait prendre son temps quand elle pouvait, surtout quand elle étudiait. Rester au courant des dernières avancées médicales était primordial dans son travail. Alors elle ne lésinait pas sur les revues médicales et les différents sites présentant les dernières nouveautés. Elle-même rédigeait régulièrement articles et compte-rendu selon les cas qu'elle traitait. L'échange de savoir était nécessaire afin de faire avancer la médecine.

Finalement, il proposa de lui présenter l'hôpital. Même si la jeune femme travaillerait principalement aux urgences, elle aurait besoin de connaître les autres services. Elle était enthousiaste à ce nouveau lieu de travail. Les personnes qu'elle rencontrait étaient sympathiques et accueillantes. C'était assez différent de New-York où chacun semblait un peu plus centré sur lui-même. Comme quoi, d'un établissement à l'autre, cela pouvait changer du tout au tout.

« C'est agréable d'avoir un référent aussi ouvert. Et puis, je vois bien que tout le monde t'apprécie. Cela sera bien plus simple pour moi, je pense. C'est allé très vite entre l'offre d'emploi et mon recrutement. Je suis encore un peu déboussolée entre New-York et Philadelphie mais je m'y fais toujours un peu plus. »

Elle mémorisait les couloirs, les salles, les lieux et les personnes. Il lui faudrait certainement un second tour pour bien ancrer tout ça dans sa petite tête mais ça ne prendrait pas longtemps pour qu'elle arpente les couloirs du TU Hospital comme si elle l'avait fait toute sa vie.

Kendall était sympathique et surtout, pour la plus grande joie de Sybille, était simple et accessible. Il parlait avec simplicité et humour. Quelqu'un de très agréable et en qui la jeune femme commençait à avoir confiance. Elle se sentait de mieux en mieux en sa compagnie et le sourire étant communicatif, elle aussi finit par afficher une franche banane allant presque d'une oreille à l'autre. C'était un peu excessif comme description mais Sybille souriait franchement, aussi bien avec sa bouche que ses yeux. D'une nature assez simple et bienveillante aussi, elle trouvait un agréable écho en la personne du médecin qui l'accompagnait.

Finalement, il ne restait plus que le lieu le plus important de l'hôpital à visiter. Celui qui manquait à la jeune femme et qui lui était si nécessaire vu toutes les heures qu'elle passait à son travail, la cafétéria. Elle lui emboita de nouveau le pas alors que Kendall lui ouvrait la voie, faisant un détour par l'administration. Elle prit note du rendez-vous avec le directeur avant de reprendre la route vers la cafétéria.

« Va pour un thé au citron alors. »

La blonde se dirigea vers le comptoir, prenant quelques secondes pour observer les différents tableaux et ardoises présentant les propositions culinaires. Le choix était assez large et ce n'était pas pour déplaire à la blonde. Elle opta donc pour le thé au citron pour son collègue et un grand café noir pour elle. Sybille avait une nette tendance à forcer sur le café. Il fallait bien avoir quelques défauts de temps en temps. Elle prit également deux muffins aux fruits rouges. Les boissons prêtes, elle prit le plateau et alla s'asseoir avec son collègue.

« J'ai aussi pris un muffin pour chacun de nous. Si tu veux autre chose, dis-moi. J'avoue que j'ai un gros faible pour le sucré et le café. Je crains que la machine à cochonnerie, comme tu disais, risque de me voir régulièrement. Cela fait longtemps que tu travailles ici ? »

Versant le sucre de son café, elle osait poser des questions un peu plus personnelles à Kendall. Il ne voudrait peut-être pas répondre mais ça ne coûtait rien de demander. Sybille n'était pas spécialement curieuse mais elle aimait prendre le temps de discuter quand elle le pouvait. Il fallait dire que sa vie sociale était proche du néant alors elle essayait d'avoir un minimum de relations sociales avec ses collègues de travail.

@Kendall McLight

♆

Tuteur et ami?ft. @Sybille Jones
C’est vrai que les choses sont un peu plus simples quand tout se passe bien entre tous les employés d’une même société, mais ce n’est pas forcément comme ça tous les jours et partout. Un sourire franc accompagne mon regard qui croise celui de ma comparse tandis que j’avance dans les couloirs.

«Ho, j’ai mon caractère bien corsé et je ne suis pas toujours dans la bonne humeur tous les jours non plus. Mais je pense ne pas être le pire qui soit ici. J’essaye d’avoir un peu d’humilité quand j’ai tort...»

Ce qui n’est pas donné à tout le monde de reconnaître ses torts surtout pour des médecins qui ont souvent une fierté mal placée et qui ne savent pas reconnaître qu’ils ont tort même quand on leur met les preuves sous les yeux. Certains arriveront forcément à détourner les faits pour malgré tout avoir raison. Enfin, peu importe.

Kendall était persuadé que Sybille saurait faire preuve de professionnalisme et d’humanité dans son travail. Même s’il devait le reconnaître, vivre parmi les humains l’avait rendu plus… humain que divin. Il dodelina un peu du chef et haussant les épaules à la remarque de sa collègue. Si les choses étaient allées si vite pour elle, c’est qu’elle devait être un bon élément malgré tout et peu importe comment elle se sentait à New York. Elle avait dû démontrer bien des talents malgré tout durant ses années d’expériences là-bas. Ce qui serait non négligeable pour ici.

«C’est que tu es pleine de ressources. Tu vas finir par t’y faire. Et j’espère que tu te plairas ici. Les équipes ont tendance à prendre leur travail plus à cœur. New-York est un peu plus différent que Philadelphie, la pression n’est pas la même malgré qu’il s’agisse de grandes villes toutes-deux. »

Autant la mettre un peu plus à l’aise encore. Le but n’est pas de la faire fuir dès le premier jour, mais je préfère aussi la mettre en garde sur le fait que dans tout hôpital il y a sa série B.

«Bien sûr, comme partout il y a toujours des histoires entre différents médecins ou les employés du service. Chaque centre à son lot de série B.»

Petit haussement d’épaules dû à un léger ricanement et Kendall emboite le pas jusqu’à la cafétaria où ils peuvent enfin se poser et boire un thé au citron pour lui et un café pour Sybille, le tout accompagné de Muffins. Et quelle bonne idée de prendre des muffins, surtout un citron. Son petit préféré du lot.

«Ma foi, merci pour les douceurs.» Dis-je avec un certain étonnement dans mon regard.

Mon bras se lève pour attraper un muffin citron et de l’autre je prends appui sur la table pour récupérer un morceau du gâteau pour le mettre entre mes lippes. Ensuite je porte ma tasse à mes lèvres pour boire une gorgée de thé. Pas encore assez infusé, je vais le laisser un peu agir.

«Je ne suis pas très sucre, mais je dois bien admettre qu’un muffin citron comme celui-ci se laisse très bien manger.»

Nouvelle bouchée de muffin, et sa question m’ôte un petit haussement d’épaule. Finissant de mâcher calmement, je finis par lui répondre.

«Tout juste un an et deux mois. Mon intégration s’est faite relativement vite, parce qu’en plus de savoir lire vite, je m’adapte aussi très rapidement. C’est un avantage non négligeable quand on voyage pas mal comme je le fais. »

En même temps, avec mon petit accent écossais, c’est assez flagrant de constater que je ne suis pas réellement du coin. Mais ce n’est pas plus mal. On me prend pour un étranger assez souvent, ou un vacancier aussi.

«J’ai pas mal bourlingué je dirais. Avant d’arriver ici, j’étais dans un centre de recherche sur Londres, et avant ça, j’ai travaillé à Inverness, New York et Salem.»

Pour bien d’autres choses encore très différentes que la médecine, mais relativement similaire et impliquant un certain degré d’humilité et de savoir faire là aussi. En même temps, pour le dieu polytechnicien que je suis, ce serait un comble de ne pas s’adapter facilement là où je vais, peu importe le métier que j’ai pu faire auparavant.
«Je dois bien admettre que j’ai pas mal la bougeotte. J’ai tendance à ne pas rester dans un même lieu plus de cinq ans. Au bout d’un moment, j’ai besoin de changer, voir autre chose. Ici, je m’y sens plutôt bien. J’ignore combien de temps j’y resterai.»

Qui sait ce qui peut arriver. Je pourrais rester plus de cinq ans, ou moins, tout dépendra de beaucoup de choses. Et actuellement, j’ai encore pas mal de choses à faire ici. Même si les miens se sont un peu tous éparpillés ces derniers temps.

️ 2981 12289 0

♆

Tuteur et ami ?

Sybille avait été stressée par cette première rencontre mais au final, Kendall avait su la mettre à l'aise. Elle n'était pas encore comme chez elle, bien sûr, mais elle se sentait bien. Elle avait un référent avec qui le courant passait et vers qui, donc, elle pourrait se tourner si elle avait des questions ou des besoins particuliers concernant son travail. Elle n'était pas le genre à aller déranger les gens pour rien mais garder dans un coin de sa tête que quelqu'un pourrait l'aider permettait d'atténuer le stress et l'inquiétude.

La prise de contact s'était bien passée et la blonde avait été bluffée par la façon de lire de son homologue. Ce dernier lisait très rapidement. C'était étrange de s'attarder sur ce qui pouvait sembler un simple point de détail pour n'importe qui. Une autre se serait certainement focalisée sur le physique, la voix, le sourire ou les yeux. Mais pour Sybille s'était la capacité de lecture rapide qui attisait son intérêt. Elle ne devait pas être faite comme les autres. Allez comprendre !

Les relations entre services n'étaient pas toujours simples mais au TU Hospital, les choses semblaient se passer assez bien. Elle verrait quand elle serait en poste, bien sûr. Mais pour le moment toutes ses impressions étaient bonnes. A New-York, les choses étaient différentes. Kendall semblait du même avis et semblait connaître un peu la ville. Peut-être qu'il y avait lui-même travaillé dans le passé. Pourtant, il paraissait jeune. Sybille n'aurait pas su lui donner un âge. Elle était nulle à ce genre de jeu. Soit elle mettait dans la catégorie « jeune », soit dans la catégorie « vieux ». Il n'existait pas vraiment d'intermédiaire pour elle. La blonde était ravie que l'homme comprenne ses craintes et parviennent sans soucis à les apaiser. Elle était consciente de ses forces et de ses qualités mais elle avait parfois du mal à se dire que ça la faisait sortir du lot. Pourtant, c'était le cas.

« Comme partout les histoires existent ou alors ce ne serait pas très humain tout ça ! »

Elle rit doucement avant d'emboîter le pas de Kendall vers la cafétaria. Quand on passait une bonne partie de sa vie à travailler à l'hôpital, on repérait bien vite les endroits majeurs pour ne pas dire vitaux pour le corps et l'esprit. La cafétaria avait toujours fait parti de ses lieux pour Sybille et pour de nombreux autres médecins. Elle en profita pour offrir un thé et des muffins à son désormais collègue qui apprécia cette attention.

« Je t'en prie. Ça me faisait plaisir. »

Pure vérité. Si certains y auraient vu un moyen de se faire bien voir ou un remerciement pour la visite, elle avait juste envie de faire plaisir. Bon, elle le remerciait aussi un peu pour la visite mais quand même, c'était surtout pour lui faire plaisir. Ça la mettait toujours de bonne humeur ce genre de chose. Elle sourit à sa remarque.

« Fais-toi plaisir, c'est moi qui régale ! Moi le sucre, c'est mon péché mignon notamment le chocolat. Il paraît c'est un réconfort « naturel » avec l'endorphine. Mais j'avoue que peu importe, j'aime bien et vu la vie qu'on a aux urgences, un peu de réconfort, ça ne fait jamais de mal. »

Elle le laisse prendre l'autre gâteau et boit une gorgée de café alors qu'elle attaque une discussion plus personnelle qu'il n'apprécierait pas forcément mais tant pis, elle avait lancé la question. Au pire, il l'enverrait dans les cordes. Pourtant, ce ne fut pas le cas. Alors qu'elle attaquait son muffin au chocolat tout en buvant une gorgée de son café, elle écoutait religieusement les propos du médecin. Comme elle l'avait deviné, il avait bien travaillé à New-York. Son CV était impressionnant. Il avait beaucoup bougé et semblait apprécier cela. Côté boulot, Sybille n'avait travaillé qu'à New-York mais sinon elle avait beaucoup bougé aussi mais ce n'était pas par choix ou de sa volonté.

« Tu as de la chance d'aimer bouger comme ça. J'avoue que ce n'est pas trop mon cas. »

Elle fronça comiquement le bout de son nez avant de prendre une nouvelle portion de son muffin. C'était réconfortant comme à chaque fois et vraiment bon. Toutes les cafétarias ne se valaient pas mais ici les produits étaient bons pour ce qu'elle avait testé. Elle avait même l'impression que les muffins étaient fait maison et pas du simple surgelé. Une grande première.

« Moi, je ne me suis jamais sentie bien nul part. Sauf ici. C'est étrange, n'est-ce pas ? »

Elle haussa les épaules. Elle n'attendait pas forcément de réponse. Sa vie était loin d'être simple ou alors elle l'était trop et n'était pas des plus intéressantes. Peut-être que si elle finissait par se sentir bien ici, elle aurait enfin envie de voir ailleurs. Elle savait que si elle voulait se perfectionner en médecine interne, elle devrait bouger pour aller travailler auprès des plus grands spécialistes des Etats-Unis. Mais elle ne sentait pas du tout prête à ça. Elle avait déjà besoin de se poser dans un endroit où elle avait réellement envie d'être, trouver un endroit où vivre, essayer d'éclaircir un peu ses origines avec de la chance et alors, alors peut-être, elle pourrait voir plus loin.

« Donc si tu restes dans les cinq ans au même endroit, je vais pouvoir profiter de ta présence encore trois ans et dix mois. Ça va. Je devrai avoir trouvé mes marques d'ici là. »

Elle rit de bon cœur tout en finissant tranquillement sa pâtisserie et en avalant quelques gorgées de café chaud.

@Kendall McLight

♆

» Bloody Snake! [Kendall McLight]
» Un labo reste un labo (Kendall McLight)
» Sois belle, il paiera ♦ ft Kendall McLight
» ► Lugh Samildanach ► Kendall McLight ► Ses liens
» Lamh Fahada, Lugh Samildanach ► Kendall McLight