— Ben quoi, à-l’eau-gouine. Tu fais moins ta fière, hein la pédale ?
Le jet d’un pistolet (ou plutôt un fusil) à eau arrose la nuque d’Allowin. La chaleur est accablante en cette fin d’après-midi estival, mais le laborantin aurait préféré se rafraîchir d’une autre manière.
Rires parmi les étudiants qui pourchassent Allowin à travers le campus. L’un d’eux renifle comme un cochon – à moins que son teint rose, ses narines rondes et relevées inspirent cette porcine comparaison.
Il était trop tard quand Allowin a réalisé que ces étudiants en première année formaient une bande de crétins congénitaux. Et beaucoup-de-choses-phobes par-dessus le marché. Cela n’aurait peut-être rien changé à ses paroles. On apprécie Allowin pour son caractère avenant, mais sa franchise combinée à son côté grande-gueule ont l’art de mettre en pétard les têtes creuses et cœurs mauvais. D’abord amicale, la rencontre entre le laborantin et ces jeunes arrivants de la Temple University avait dégénéré. Allowin ne s’attendait pas à les revoir, mais le groupe l’avait pris en chasse et aspergé d’une eau légèrement acide dans une rue déserte du campus.
Beaucoup de lâches agissent ainsi, en bande, à l’abri du regard des autres.
Allowin tourne la tête pour dire quelque chose. Se prend une nouvelle giclée d’eau dans les yeux. La faible acidité suffit à lui piquer les yeux, à la limite de la brûlure. Il titube en arrière…
♆
Les doigts de Finnian pianotent sur sa cuisse comme sur les touches d’une compteuse de billets. Confortablement installé à l’arrière d’une voiture climatisée, il évalue les sommes qu’un juteux contrat avec la Temple University sont susceptibles lui rapporter – en plus du prestige associé à la vénérable institution.
« Votre projet est prometteur, monsieur Ceallach, et votre réputation rassurera nos créanciers. Mais vos tarifs sont plus élevés que la concurrence, nous devons encore réfléchir… »
Évidemment qu’ils le sont. Cela coût cher d’écraser la concurrence. De graisser les rouages. De maintenir les dividendes à un niveau élevé. Mais ces mortels à moitié grabataires ne comprennent rien aux affaires. Ils finiront par céder, comme tous les autres. Ils ont intérêt à céder au dieu de la tempête, dont les vents ballotent leurs existences éphémères comme des fétus de paille.
Alors que cette pensée traverse l’esprit acariâtre de Susano-wo, le bruit d’un choc survient à l’avant du véhicule, aussitôt suivi d’un freinage brusque.
— Oh, mon dieu ! s’écrie le chauffeur.
Monsieur Takamura ne croit pas si bien dire…
♆
— Argh ! gémit Allowin, qui vient d’être percuté par une voiture – un modèle de luxe qu’il ne pourra sans doute jamais s’offrir.
La collision semble heureusement sans gravité. Monsieur Takamura roulait prudemment ; seuls ses réflexes ont perdu de leur vivacité. L’homme aux cheveux grisonnants profère des excuses polies à son employeur. Terriblement confus, l’honorable monsieur Takamura ignore qu’il s’adresse à Susano-wo – que ses parents lui ont appris à vénérer, comme les autres divinités du shintoïsme. Il se revendique aussi chrétien et bouddhiste, avec un savant mariage de croyances et de traditions dont les Japonais ont le secret.
Monsieur Takamura sort du véhicule, se porte au secours du jeune homme qu’il espère indemne.
— Hé, vieux singe, ça te dirait pas de retourner au zoo ?
Nouveaux éclats de rire parmi la bande de harceleurs. L’un d’eux presse la gâchette d’un fusil à eau, qui arrose avec abondance le respectable chauffeur.
— Tu veux une banane, peut-être ? ajoute un autre, hilare, mimant un chimpanzé qui se gratte les aisselles.
Monsieur Takamura est soufflé par une telle insolence. Il se sent honteux, humilié. Revenu une trentaine d’années en arrière, quand il subissait les quolibets des jeunes Américains de son âge.
Quel déshonneur ! Je fais honte à monsieur Ceallach, se morfond le dévoué serviteur.
La bande de gredins n’a pas remarqué l’homme d’affaires caché derrière les vitres teintées. Ils s’imaginent un type à moitié chauve, ventripotent et apathique, à l’image de leurs pères et de leurs oncles.
Comment va réagir Susano-wo ? Déverser sa colère sur ces crétins qui le retardent et humilient son chauffeur ? Jouer avec eux à sa manière ? Venir en aide au jeune homme renversé afin qu’il l’adule comme un dieu-sauveur ?
♆
Informations complémentaires :
♆ Le contexte de ce RP aléatoire vous est proposé par @Godric Oathbridge. Vous pouvez le MP si un point du contexte vous turlupine.
♆ Le staff n’interviendra pas au cours de ce RP. C’est à présent votre sujet, vous le gérez comme un RP ordinaire.
♆ Si le contexte ne vous inspire pas (ça arrive !), détournez-le pour l’entraîner dans une autre direction. Ou parlez-en ouvertement avec votre partenaire, mais ne l’abandonnez pas.
♆ Par défaut, le premier nom mentionné dans l’en-tête du sujet répond en premier. Vous pouvez naturellement vous accorder sur un ordre différent.
♆ Amusez-vous bien !
Invité
♆Re: Crap and shame (Allowin & Finnian) Dim 11 Aoû 2019 - 19:45
Crap and Shame (RP Aléatoire)
Des fois, je maudis ma grande gueule. Des nouveaux sur le campus, on en a tous les semestres. Rien de bien changeant de ce côté-là. Que je sois plutôt avenant avec eux, même s’ils sont d’une autre major que moi, ce n’est pas nouveau non plus. En revanche, que j’ai le déplaisir d’avoir une querelle avec eux, d’une part, et d’en plus me retrouver confronter à des connards de premières homophobes avec cela, ça, c’est nouveau. Séparément j’ai déjà connu, mais alors là, chapeau pour le combo. Evidemment, je ne m’en rend compte que bien trop tard, de ce combo de Satan. Et quand je le fais, je préfère simplement les envoyer se faire voir et partir, mon sac sur l’épaule et bien décidé à oublier tout cela. Comment ils ont su que j’étais attiré par les hommes? Ma franchise naturelle. Qu’est-ce que vous voulez que je vous dises. Ma connerie aussi, mais ça, je crois que ce n’est plus à prouver dans cet instance.
En tout cas, je suis bien content de les avoir quitté ces lourds. Déjà que je vais forcément les recroiser à un moment ou à un autre...Soudain, je les entend derrière moi, se foutre de mon nom ET de mes attirances sexuelles, avant de sentir un truc humide dans ma nuque. Je reconnais le tir d’un pistolet à eau, j’ai suffisamment fait de batailles d’eau avec les gamins du quartier à Aberdeen pour cela. Alors oui, il fait chaud, très chaud, suffisamment pour que je porte un t-shirt et un simple bermuda (oui oui), mais faire un concours de t-shirt mouillé avec ces crétins n’est pas dans mes intentions (avec Jonas dans l’équation à la rigueur…). Un petit sourire étire mes lèvres à la pensée de Jonas mais je me rembrunis en sentant une nouvelle giclée d’eau dans ma nuque. Bon, trop c’est trop on va leur dire de se calmer et d’aller voir ailleurs sinon j’appelle les flics. Je me retourne, mais à peine ai-je finis ce mouvement que je me prends de l’eau dans les yeux. Et c’est là que je me rend compte que c’est bien plus que simplement de l’eau. Ca fait mal, bordel. Ca pique, pas vraiment une brûlure mais mon cerveau me hurle de me rincer les yeux. Je n’ai pas de quoi là, et de toute façon, je ne vois pas grand chose.
Tant et si bien que je ne remarque pas que mes pas m’ont menés sur la route, ni qu’une voiture arrive et c’est le choc. Rien de très grave, mais suffisamment pour me mettre à terre dans un petit cri de surprise et un peu de douleur, parce que même s’il ne roulait pas vite, plusieurs centaines de kilos de tôle et de métal dans la hanche, ça le fait moyen. Rapidement, je sens des mains sur mes bras, le conducteur sûrement.
“Ca va, rien de cassé à priori” lui dis-je, pour le rassurer, et aussi parce que c’est vrai “Est-ce que vous auriez de l’eau s’il vous plaît?”
A peine ma question est-elle posée que j’entends les crétins congénitaux (ou pas mais j’aime le penser) s’en prendre au pauvre conducteur qui n’a rien demandé à personne. Et là je craque. Je ne les vois peut-être pas très bien, mais je peux ouvrir ma gueule, encore. Ouais vu que c’est ça qui m’a un peu mis dans cette situation, je devrais probablement me la fermer ou juste appeler les flics, mais j’y peux rien, c’est plus fort que moi.
“Hey, vous êtes sûrs que c’est pas en maternelle qu’il faudrait vous renvoyer? Non parce que vu votre intelligence je doute que vous soyez à l’université.” je me redresse avant de reprendre “Maintenant cassez-vous de là, avant que j’appelle les flics. J’ai les moyens de prouver que vous avez trafiqué l’eau dans vos pistolets bandes de cons!”
Maintenant...la balle est dans leur camps. De toute façon j'irai porter plainte dès que je le pourrais. Notamment après avoir fait un tour chez le médecin et au labo pour analyser ce qu'ils ont mis dans l'eau.:copyright: 2981 12289 0
Invité
♆Re: Crap and shame (Allowin & Finnian) Mer 14 Aoû 2019 - 18:04
Crap and Shame
Les profits, encore les profits. Finnian était dans un cycle de travail plutôt intéressant depuis le début de l’année ou son entreprise prenait de plus en plus d'ampleur et que son carnet d'informations juteuses débordait. Son rayon d'action était phénoménal et plus rien ne pouvait l'arrêter dans ses actions d'investissements et de reconstructions. Plus il construisait, plus son nom était important et même si Susano-wo n’était pas le dieu de la construction et n'avait rien a y gagner pour son culte, le nom de Ceallach entrait dans le patrimoine de la ville. Bien que son corps ne vieillit pas, il profite de cette notoriété pour offrir a cette ville une nouvelle vague de fraîcheur, il construit des temples a son effigie sans que personne ne s'en rende compte. C’était une belle époque que celle-ci, mais si l'ancien temps pouvait terriblement lui manquer tout comme son pays d'origine. Il pouvait s'y rendre facilement, quelques heures dans son jet privé et il était de retour, néanmoins ce n'était plus vraiment la même chose.
La voiture qui n'allait pas bien vite s'arrêta brusquement, accompagné d'un bruit de choc et de quelques mots de son chauffeur qui ne tarda pas a quitter le véhicule a la hâte. Distrait, il porta ses yeux sur la scène, cherchant a comprendre et ce fut assez simple de se l'imaginer. Un jeune homme poussé sur la route a cause des actions d'un petit groupe de gamins qui semblaient prendre un certain plaisir a martyriser une seule et même personne. Il n'y avait rien de pire que la lâcheté, vraiment, surtout qu'ils s'amusaient a jeter de l'eau sur l'inconnu et a insulter son chauffeur. Claquant la langue sur son palais d'énervement, il ouvrit finalement la portière et se plaça a quelques pas des deux groupes alors que les gamins continuaient a tirer de l'eau sur leur cible alors même que cette dernière les menaçaient de les dénoncer a la police. Laisse tomber gamin, ce genre de personnes se pensent supérieures parce qu’ils sont en groupe. Malheureusement l'addition de cerveaux néandertaliens ne donne pas forcement un résultat concluant. Il ne lâche pas le petit groupe des yeux qui n’hésite pas a tenter de lui envoyer de l'eau. Néanmoins Susano-wo s'attendait a ce genre de réactions et il fit un petit pas sur le côte pour esquiver.
De plus dans leurs petites têtes, ce sera votre parole seule contre la leur. Je ne doute pas que vous auriez le cran d'aller devant un tribunal, mais ce genre de... personnes sont très compétant pour jouer les innocents. Il se place finalement en bouclier face a son chauffeur et a l'inconnu. Il remonte lentement les manches de sa chemise blanche. C'est pourtant ton jour de chance, j'ai assisté a la scène et j'ai les moyens financiers de te prendre un des avocats les plus violents du barreau pour les faire payer, mais j'ai également le bras assez long pour les mettre un terme a leurs études ici bas tout en leur fermant les portes d'autres institutions toutes aussi prestigieuses. Il en a le pouvoir, il a de l'argent et il ne doute pas que leurs parents également, mais il voulait voir jusqu’où ils iraient par fiertés mal placées.
A moins que nous réglions ça ici et maintenant ? J'ai toujours rêve de donner une leçon a des gamins tels que vous. Il etait en train de les provoquer, mais il était clair qu'il ne ferait rien d'offensif,il ne ferait d'esquiver et surement montrer l’écrasante difference qu'il pouvait y avoir entre des mortels et un dieu.
♆Re: Crap and shame (Allowin & Finnian) Sam 17 Aoû 2019 - 9:24
Crap and Shame (RP Aléatoire)
J’ai beau les menacer d’aller voir la police, c’est comme si je pissais dans une contrebasse. Ils s’en fichent comme de l’an 40 (et je ne sais pas ce qu’il à fait à qui que ce soit cet an 40...mais visiblement on l’oublie bien vite) et continue de nous arroser moi et le conducteur de la voiture, sans merci. J’ai déjà levé un bras pour protéger mon visage, une fois, pas deux. Je me tourne d’ailleurs vers l’homme qui est venu m’aider et lui conseille de protéger ses yeux, car cette eau n’est pas seulement de l’eau visiblement. Pourquoi il faut que ça arrive à moi ces conneries sérieux? Bon, d’accord, je ne sais pas la fermer, ça n’aide pas, mais pourquoi il faut que je tombe sur les gens débiles et avec un fétichisme des armes à eau? ET qui en plus savent très bien comme faire pour avoir un composant dangereux mais qui ne laisse que peu de trace des dégâts causés? J’hésite à dire qu’ils sont totalement débiles, car ce n’est clairement pas le cas sur certains points. Mais passons.
Une troisième personne rejoint notre petit groupe sur la route, et de ce que j’en vois, quelqu’un d’important (ou du moins qui fait tout pour en avoir l’air). Ce qu’il dit fait sens et je me sens soudain idiot d’avoir gâché de la salive pour des menaces qui, en plus, n’ont aucun effet. Lui aussi devient la cible des jets d’eau, mais soit il est champion de bataille d’eau depuis l’enfance, soit il est particulièrement doué, car il évite l’eau sans effort, comme s’il savait ce qui allait arriver. C’est idiot, bien sûr, mais c’est impressionnant à voir. Enfin, voir. C’est encore très flou pour moi à cet instant. Mais quand il se place entre les assaillants et nous, je sens le chauffeur se tendre, et murmurer quelque chose dans une langue que je ne comprends pas. Mais pendant que l’homme parle, il me met à l’abris derrière la voiture, ouvrant rapidement la portière pour me donner une bouteille d’eau, puis se redresse, allant aider son patron, visiblement.
Et ouah. J’aurais pas cru qu’un inconnu dirait des trucs pareils pour un random étudiant comme moi. D’accord, je suis bon dans ce que je fais, mais ça il ne le sait pas, et en plus...Ben on ne se connait pas quand même! Alors même si je lui suis reconnaissant, je suis étonné...et curieux de voir ce que ça peut donner, alors qu’il les provoque. Je devrais rester sagement caché mais je ne peux m’empêcher, après avoir rincer les yeux avec l’eau, de jeter un oeil au dessus de la voiture. Je ne passe pas inaperçu c’est certain. “Eh bah alors Allie pussy, on se cache maintenant? On est pas capable de se défendre tout seul?”
Je fronce les sourcils, parce que...j’ai pas d’arme abrutis congénitaux. Evidemment que je ne peux pas me défendre tout seul! Je leur lance un magnifique doigt en l’air, fort peu mature, je l’admets, mais vous voulez que je fasse quoi dans cette situation? Ca les agace, je le vois bien, malgré le flou encore quelque peu présent, et un d’eux s’avance, proche, peut-être un peu trop proche je dirais, de l’homme en costume.
“Ah ouais? Et qui tu es toi? Mon père est membre de la chambre des Représentants des Etats-Unis, ne t’inquiète pas que lui aussi il a le bras long.”
Et là je me dis “merde”. Parce que faire chier un gosse de riche, c’est déjà pas la joie parce que l’argent c’est juste le cancer de ce pays, mais le fils d’un membre du gouvernement? Si j’ai encore une carrière après ça, j’ai de la chance. I’m doomed. L’homme en costume aussi, peut-être...:copyright: 2981 12289 0