Heaven is a place on earth [Leonard]

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Heaven is a place on earth

Tout est magnifique. Et Tiffany a bien du mal a tenir en place. Papa ne l’avait jamais amené dans un centre commercial avant, et un endroit pareil, pour la jeune fille, c’est le paradis ! Il y a de la lumière partout, les vitrines sont toujours subtilement décorées, ça sent le propre, et les articles sont là, exposés comme des bijoux, prêts à être achetés. Tiffany a toujours aimé faire du shopping, mais auparavant, c’était toujours avec la peur au ventre, et le souffle répugnant de la vieille française dans sa nuque. Mais elle fut terrassée par le tout puissant seigneur de la mort, et elle était la princesse libérée du château!

Et la voilà donc libre de faire les magasins avec papa ! Ce dernier n’était pas très démonstratif, un peu trop silencieux parfois, et clairement il n’avait pas toujours l’air de savoir ce qu’il devait faire. Mais c’est pas grave. Tiffany elle l’aime comme ça. Et si il y a des problèmes, elle ne les voit pas. Elle ne les voit plus depuis que la dragonne est arrivée. Viktor a prit toute la peine et toute la tristesse dans son petit cœur pour les détruire. Alors pour elle, tout va bien. Mieux que bien ! Elle peut faire ce qu'elle veut toute la journée ! Même si, il faut bien qu'elle se l'admets, elle ne sait pas trop ce qu'elle veut. Elle ne sait pas faire grand chose, et n'a jamais voulu grand chose d'autre que de ne pas être forcée de jouer de la musique toute la journée et sourire jusqu'en souffrir des mâchoires. Alors elle suit papa, et quand papa n'est pas là pour la voir, elle suit l'ange de la mort. Elle sait qu'elle peut sortir, mais elle ne sait jamais où aller.

Mais là tout de suite, Tiffany sait exactement ce qu'elle veut : ça lui a tapé dans l'oeil à peine est elle arrivé dans son champ de vision. Une belle et grande robe rouge, qui brille de mille feux derrière sa vitrine. Alors la petite femme la montre à son père avec grand enthousiasme. Parce qu'elle ne sait pas vraiment ce qu'ils font ici. Il ne lui a rien dit - Il ne dit jamais grand chose- et pour elle, le centre commercial c'est signe qu'il faut refaire sa garde robe pour la nouvelle saison. Une vraie dame ne porte jamais deux fois la même tenue, et certainement pas en public. Plus jeune, Tiffany avait tendance à jeter un regard curieux vers les marchands de bonbons ou glace, ce qui lui valait d'être privée de repas pour la soirée. Maintenant, Par habitude, elle n'y fit pas la moindre attention.

"Regarde Papa ! C'est la nouvelle saison ! N'est elle pas magnifique ?" Fit elle en s'approchant de la vitrine, les yeux brillants en détaillant la robe sous toute les coutures, ses prunelles ne ratant pas le moindre détail. Sauf le prix. Exorbitant.

Tiffany se tourne à nouveau vers son père, dans un tourbillon de froufrou de sa robe, un large sourire aux lèvres. "J'aime tellement cet endroit Papa! Regarde comme tout brille ici ! on dirait un feu immense, ne trouves-tu pas ?!" Comparaison hasardeuse à première vue. Moi quand on sait à quelle point Tiffany vénère le feu - et pour cause.

Elle passe à nouveau prêt de son père, pour se coller à lui, saisir son poignet et coller gentiment sa tête blonde contre son épaule. Un geste plutôt attendrissant, mais beaucoup moins quand on se souvient que la jeune fille a déjà 17 ans.

"Merci de m'avoir emmené ici ! Toi aussi tu adores faire les magasins?" Dit-elle en l'emmenant naturellement dans la boutique. Mais la question est légitime : Après tout, elle ne sait pas grand chose de lui.

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Heaven is a place on earth

Me retrouver papa fut déjà une épreuve, 17 ans auparavant. Une que je n’ai pas vaincue, puisque qu’après à peine un an à m’occuper de la petite Tiffany, son couffin a finalement trouvé le chemin vers un orphelinat. Je n’étais pas prêt à être père, je ne sais pas si je le suis aujourd’hui pour être honnête (chose à marquer d’une pierre blanche, car l’honnêteté et moi nous ne faisons pas très bon ménage en temps normal). Ce qui est certain en revanche, c’est que jamais je n’aurais laissée Tiffany si j’avais eu vent des mauvais traitements qu’elle subirait sous le joug de cette infâme marâtre acariâtre et à moitié psychotique. Je ne suis pas un exemple de vertu, bien loin de là, et je ne tente pas de le cacher (à part mes activités illégales car, étonnamment, j’aime ma liberté), mais je ne ferais jamais de mal à Tiffany, pas volontairement. C’est vrai que je ne peux ignorer mon propre passif et ce que ce dernier peut engendrer chez moi. Une des raisons qui m’ont poussé à abandonner Titi en premier lieu.

En tout cas, maintenant qu’elle est de retour auprès de moi, je compte bien essayer de faire de mon mieux à son égard. Ce n’est pas simple tous les jours, car elle semble être mentalement restée dans l’esprit d’une enfant et comme je l’ai précisé auparavant, je ne suis pas franchement la paternité faite chaire. Je tâtonne dans mes interactions avec elle, pour découvrir ce qu’elle comprend, ce qu’elle ne comprend pas, ce qu’elle aime, ce qu’elle déteste, ce qu’elle a appris par plaisir et ce qu’on lui a forcé à apprendre. C’est une bataille de tous les instants pour ne pas faire de faux pas et bon dieu que j’en ai déjà fait. Je ne regrette pas, mais je ne suis, encore aujourd’hui, pas convaincu que je sois la meilleure option pour cette petite. Quelle autre option ai-je de toute façon ? Elle est bien trop grande pour que qui que ce soit accepte de l’adopter, et avec son esprit différents de la plupart des autres, je ne me fais pas d’illusion.

Par contre, il faut bien que je lui fasse prendre conscience d’une chose : la valeur de l’argent. Ce n’est pas exactement que j’en manque, mais je ne peux pas me permettre de risquer de griller mon alter-ego si fragile à cause d’une envie de luxe de ma fille. J’ai essayé de lui en parler, mais ce n’est pas si simple. Alors pour cette fois, on va faire dans le pratique. Une sortie improvisée dans le centre commercial de Philadelphie est un bon départ. A peine avons-nous pénétré dans le centre que les yeux de Tiffany se mettent à briller des étoiles qui les composent. C’est parti…Très vite, ses yeux sont attirés par une robe rouge, certes magnifique, mais à un prix défiant même mes capacités de paiement. Bien, au moins la leçon commencera tôt.

"Elle est très belle, mais un peu trop chère pour nous."

Je ne commente pas sur cette histoire de nouvelle saison, car c’est quelque chose à laquelle elle doit dire adieu aussi. Je la suis pourtant dans la boutique, haussant simplement un sourcil en entendant sa comparaison. Après tout, elle aime les dragons, pourquoi suis-je surpris ? Puis la dernière question me vient et je hausse les épaules.

"Je ne viens dans ce genre d’endroits que lorsque j’en ai besoin. Je fais une exception aujourd’hui, car il me semblait important de passer un peu plus de temps avec toi."

Ce qui n’est pas un mensonge total puisque j’ai réellement envie de passer plus de temps avec elle. Mais disons que je fais d’une pierre deux coups.:copyright: 2981 12289 0

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« Oh… » Fit la jeune fille, un peu déçue, et pas vraiment certaine d’avoir compris. Pour ne pas dire complétement à l’ouest.

Tiffany ne comprend rien a l’argent. On ne lui a pas vraiment donné la moindre éducation sur le sujet. Tout est accessible, a porté de bras, et surtout quand elle n’a rien demandé. Alors lui parler de ‘trop cher’, la prend perplexe. Elle ne comprend pas ce que ça veut dire, Leonard aurait eu plus de chance si il lui avait parlé mandarin. Ce qu’elle a compris, en revanche, après avoir cligné plusieurs fois des yeux, c’est qu’il a dit non. Et Non, ça, la jeune fille le comprend bien. Ceci dit, il ne lui a pas hurlé dessus, ni lancé un regard noir, ni menacé d’une correction pour plus tard. D’ailleurs, papa il ne fait jamais ça. Au pire il ne dit rien. Il dit souvent rien. Mais c’est pas grave, elle est patiente. Ou presque. Parce qu’elle ne se prive pas pour le tirer gentiment mais surement dans la boutique. Au moins pour regarder. Et revenir plus tard pour acheter si il le faut. La leçon du jour sera difficile a comprendre pour elle.

Déjà, ses yeux se posent sur un costume très élégant, et son regard fait régulièrement l’aller-retour entre son père et le dit costume. Pas vraiment que son père est mal habillé mais… disons qu’elle est habituée a un certain standing, et elle ne comprend pas vraiment pourquoi son père n’est pas perpétuellement vêtu de soies et de Cachemire. Ou au moins en laine mérinos.

Mais son attention est retourné vers son géniteur quand il mentionne qu’il a envie de passer du temps avec elle, ce a quoi elle répond par un franc sourire rayonnant. Madame, elle n’avait pas de problème a s’exprimer, par la bouche ou par les gestes. Papa ? C’était bien plus compliqué. Elle n’était pas habituée a ce qu’on ne lui dise rien, qu’on la laisse faire en quelques sortes. Tiffany avait besoin d’ordres directs, mais Papa ne lui ordonne jamais rien. Il n’est pas très affectueux non plus. Mais ce n’est pas grave. Si elle veut un câlin, elle va en chercher un toute seule. D’ailleurs elle n’a pas de pudeur a lui en faire un a l’instant. Un groooos câlin alors qu’elle est si petite et si maigre contrairement a son colosse de père. Trop contente qu’il aille dans un endroit qu’il ne fréquente pas spécialement juste pour être avec elle. Avec lui, et Monsieur La Mort, Tiffany se trouve très gâtée. Tout va bien. Tout va toujours bien. Mais tout irait mieux avec la jolie robe rouge et un costume en laine d’Angora.

D’ailleurs, la voila qui vagabonde vers un costume d’un beige sombre. « Regarde papa ! La couleur est parfaite pour tes yeux! Des très jolis yeux ! » Pépie-t-elle, se disant donc que si il était venu aussi, c’était aussi pour faire des emplettes de son côté. Par ailleurs, elle continue a parlé sur le sujet. « J’adore tes yeux ! Ils sont tout bleus ! Quand tu bats des cils, on dirait des ailes de papillons ! Tu préfères quoi comme couleurs? » qu’elle passe du coq à l’âne, s’enfonçant dans les autres rayonnages de costumes pour regarder les autres et trouver la pièce maitresse pour son père. Histoire de elle-aussi faire un geste envers lui.

« J’adore les vêtements! Le plus important dans la vie, c’est d’être jolie. D’accord, pour les hommes c’est moins important, je sais. Mais ces costumes sont vraiment jolis non ? » Elle se tourne vers lui en souriant. « C’est parce que je suis jolie que tu es revenu me chercher ? » Demande-t-elle, l’air de rien, faisant peut-être -et bien naïvement- une petite pêche aux compliments, certes. Après tout, pour quelle autre raison on voudrait d’elle ? On ne lui a jamais vraiment vanté sa matière grise. Et pour cause…

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Il est clair qu’elle est déçue, mais je n’ai pas le choix. Au moins, elle n’est pas le genre de jeune femme à faire des caprices et des scènes quand elle n’as pas ce qu’elle veut. Elle en reparlera, je le sais, car ça s’est déjà produit, mais elle ne fera pas de scène. Je peux m’estimer heureux de ce point de vue-là, même si j’ai parfaitement conscience que c’est une conséquence des mauvais traitements qu’elle a subi durant toutes ces années. Oui, elle est très bien habillée, et elle manie son maquillage d’une main de maître, mais ce qui me fait mal, c’est ce que tout cela cache. Un corps malnutri, trop maigre, avec des traces de séquelles d’un entraînement beaucoup trop intensif pour une période de croissance...Pas si étranger à ce que mon corps peut exposer quand je ne porte pas de manches longues et à fortiori sans haut. Mais pour cela, il faudra prendre votre mal en patience car je suis capable de braver de fortes chaleurs en manches longues juste pour ne pas exposer ces traces de mon passé.

Mon attention est détournée de ces pensées vers Tiffany quand elle me serre dans ses bras, elles y reviennent assez vite quand je passe moi aussi mes bras autour d’elle le temps d’une étreinte, car je ne peux que prendre d’autant plus conscience de ce qu’elle a subi. Je ne dis rien, la laissant aller dans les rayons, la suivant tranquillement. De toute façon je sais qu’elle ne partirait pas sans moi. Ce qui est rassurant d’un côté. Je ne peux m’empêcher de lever un peu les yeux au ciel avec un demi sourire attendri quand elle repart sur ses histoires de vêtements, me présentant un costume. Humpf...La couleur m’irait peut-être bien (selon elle), mais elle ne me plaît pas. Je préfère les couleurs qui se fondent dans la masse, le noir, le gris, le bleu sombre, à la rigueur un verre sombre pour changer un peu, mais pas...ça.

J’enregistre tout ce qu’elle dit, même si je ne comprend pas le cheminement logique dans sa tête. Ce n’est pas grave, je n’en n’ai pas besoin.

“Le gris anthracite”

Un peu déprimant diront certains, ils n’auraient pas totalement tort, mais cette couleur a quelque chose...D’apaisant pour moi. Ce n’est pas un noir sans fond, ni un gris souris qui ne ressemble à rien. C’est plus profond, plus froid quelque part, et je ne saurais pas dire pourquoi, mais c’est une couleur qui me parle. Enfin, je me comprends.

Je suis Tiffany à travers les rayons et hoche vaguement la tête à sa première question, mais la seconde, je me fige un instant. Je sais que j’aurais dû m’attendre à cette éventualité, mais je l’ai soigneusement ignorée; la vérité est que je ne sais pas quoi lui répondre exactement. Et que ce n’est pas vraiment l’endroit pour ce genre de révélation. Je jette un oeil autour de nous, vérifiant où se trouvaient les employés du magasin (assez loin) avant de soupirer un peu de répondre.

“Pas seulement. Je ne pouvais pas te laisser avec cette femme. Pas vu la façon dont elle te traitait.”

Ce qui est riche venant de moi, étant donné que je l’ai abandonné, et que sans ça, elle n’en serait pas là aujourd’hui. Mais c’est vrai. Je l’ai abandonné parce que j’étais idiot et incapable de m’occuper d’une gamine en étant cambrioleur et tout aussi incapable de rester dans un boulot “normal” pour prendre soin de la petite. J’ai été égoïste, voilà ce que j’ai été. Finalement, je l’observe un instant, puis les costumes qu’elle me montre, et finalement, cède. J’en connais plusieurs dans le métier qui rigoleraient bien à me voir céder en négociation face à une jeune femme de 17 ans, mais c’est trop intrinsèque pour qu’ils comprennent.

“Je te propose un marché. Tu choisis une robe. Une seule. Et je prend un costume. Mais ce sera tout pour les achats. Nous en discuterons plus une fois rentrés à la maison.”

Au final, j’ai cédé car j’ai bien senti son intention de vouloir me faire plaisir aussi. Je sais que je vais y laisser une petite fortune, mais tant pis, une fois de temps en temps ne devrait pas lever de drapeaux rouges à un quelconque niveau. :copyright: 2981 12289 0

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Papa n’a pas l’air du tout content quand elle lui montre un costume, mais elle tient bon, et le fixe avec ses grands yeux suppliants pour au moins tiré un semblant de reaction de sa part. Il ne peut pas rester complétement silencieux tout le temps ! Il va bien finir par dire quelque chose, pas vrai ?! Tiffany patiente, fébrille, serrant le tissu de ses petits doigts, et espère fort fort que son père va lui répondre. Et puis finalement, quand il a finit de sortir son regard le moins expressif et souffle le genre de couleur qui lui plait, elle esquisse un large sourire. Le gris anthracite ! C’est super joli ! Un peu sombre, mais c’est très bien pour les hommes chics et élégants ça ! Papa n’est pas totalement hermétique a sa passion de la mode, et ça, ça la comble de joie. Mais c’est quand il parle de pourquoi il est revenu le chercher que son intérêt est le plus piqué.

L’esprit de Tiffany évite de penser a Madame. D’ailleurs elle n’avait plus de noms et de visage pour elle. Mais si elle était contente de ce qu’elle entendait, quelque part dans son esprit, elle n’avait pas trop comprit la génèse de tout ça. Pourquoi c’est pas lui qui s’était occupé d’elle. Était-elle moche quand elle est née alors il a préféré la donner a quelqu’un d’autre ? Tiffany ne pouvait pas imaginer que la solution soit ailleurs, et qu’elle ne la concerne pas.

Elle lui sourit, parce qu,elle ne sait pas vraiment faire autre chose, et ouvre la bouche « Et est-ce que… ? » et finalement, elle stoppe net, comme si elle bloquait. Comme si son attention était soudainement reportée ailleurs. Et le ailleurs : c’est dans les costumes. Tiffany se replonge donc dans les rayons, chantonnant, toute contente.

« Gris anthraciiiiite, il me faut du gris anthraciiite… ♪ » Comme si la conversation précédente n’avait jamais eu lieu. Et comme si il avait accepté de prendre un costume, ce qui avait été loin d’être le cas. Même si la situation changea sans qu’elle ne le voit venir. Le nez dans les gris elle leva ses yeux noisettes vers lui quand il attira a nouveau son attention pour lui parler. Ou plutôt, pour lui réciter la bible, enfin c’est ainsi que ses mots résonnèrent quand ils lui annonça qu’il leur acheterait une robe et un costume.

Pour Tiffany, c’est comme si toutes les étoiles du monde avaient prit naissances dans ses yeux, et elle passa ses mains sur son visage, complétement extatique, prise d’un sincère sourire, toute flattée de l’attention que pouvait lui porter son père. Elle ignore toute la portée de son geste, mais pour elle, c’est comme si elle trouvait grâce à ses yeux. Lui qui était si silencieux et austère la plupart du temps. Elle ne le comprenait pas toujours, voire même jamais, mais c’était pas grave. Au moins elle était en sécurité, entre lui et le super héros de La Mort, et plus jamais plus personne ne lui ferra du mal. Mr La Mort lui a donné la force pour que ça n’arrive plus jamais, et visiblement si papa l’avait récupéré c’était pour la protéger aussi. Même si c’était trop tard et que Madame ne pouvait plus rien faire a l’époque. Elle s’en fiche, c’est de l’histoire ancienne. Comme le fait qu’il avait dut la laisser avant. Il y a trèèèèèèèèès longtemps. Tellement longtemps qu’elle ne s’en souvient pas. Ça veut probablement dire que ça n’a plus d’importance, pas vrai ? Pourquoi s’entêter a se demander si elle avait été trop moche pour être une petite fille digne de ce nom. Si ça avait été le cas, c’était réglé. Quand a ses cicatrices sur son corps et les moults résultats des mauvais traitement… elle n’en parlait pas. Difficile de savoir si elle ne voulait juste pas le faire, ou si elle ne s’en souvenait même plus. Elle-même ne semblait pas vraiment le savoir.

Elle finit par trouver son bonheur, en montrant un joli costume gris comme il le voulait « Voila ! Parfait ! Tu seras superbe avec ! » Elle désigna la robe qui lui avait tant plu plus tôt. « Je voudrais vraiiiiiiiment vraiment celle là ! S’il te plaiiiiit ? » Fit-elle en papillonnant des yeux comme elle sait si bien le faire. « Après on parlera à la maison si tu veux ! J’adorerai parler avec toi ! Tu parles pas beaucoup et pas souvent. Et j’aimerai beaucoup qu’on parle ! J’adore parler ! » Oui c’était probablement pas assez évident comme ça a ses yeux.

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Les soucis d’attention de Tiffany étaient probablement ce qui me frustrait dans notre relation. Car parfois, comme ici, elle commence une phrase, une question, mais son attention se fait happer par autre chose, quelque chose comme un papillon ou autre chose, et elle ne termine pas sa phrase. Je pourrais lui demander de terminer sa phrase, pour savoir, mais croyez-moi, j’ai déjà essayé. Malheureusement, ça n’est jamais aussi simple; en général, une fois interrompu, le fil de pensée n’est pas retrouvable. Alors j’arrête d’essayer d’avoir réponse à mes question quand ça arrive. Ce qui me chagrine parce que peut-être que j’en apprendrais plus ainsi, peut-être que je comprendrais mieux comment agir avec elle. Mais rien n’y fait, et je serre les poings dans mes poches, jetant un regard noir aux costumes qui ont attiré le regard de l’adolescente, tout en la suivant à travers ses recherches, jusqu’à lui dire que j’acceptais pour une robe pour elle et un costume pour moi.

Là, ce fut comme si le père Noël était arrivé en avance, vu les étoiles qui ont pris place dans les yeux de ma fille. Sur le choix du costume je la laissais faire car même si ça en est devenu une obsession qui me dérange, son amour des vêtements va de paire avec une connaissance en la matière que je ne peux qu’admirer. Pour moi un costume est un costume, et si je sais comment en choisir un qui soit taillé pour moi, il ne faut pas non plus m’en demander trop. Quant à la robe, je m’y attendais un peu pour être tout à fait honnête. Un petit souire amusé gracie mon visage et je hoche simplement la tête pour lui signifier que c’était d’accord.

Bon d’accord, la suite, je ne l’ai pas volé. J’ai beau dire que le train de pensée un peu erratique de ma fille me frustre, je ne suis pas exactement un exemple de discussion ouverte, loin de là même. Ouvert d’esprit certes, mais je n’ai effectivement pas un amour immodéré pour la conversation, ayant rapidement pris l’habitude de garder pour moi ce qui m’importe et ce que je pense. Je peux très bien tenir des conversations, longues avec cela. Pourtant, je ne suis pas si volontaire que cela pour les entamer ou les entretenir si je n’en vois pas l’intérêt.

“Je suis désolé pour cela. Je n’ai pas l’habitude de parler de tout et de rien. Peut-être que tu pourrais m’entraîner?”

Lui donner un semblant de responsabilité, tenter de lui faire voir qu’elle peut faire bien plus qu’obéir à des ordres, c’est quelque chose que j’espère bénéfique pour son futur. J’ai bien conscience qu’elle ne pourra jamais avoir une vie parfaitement classique, pas avec son esprit si malmené. Mais je veux faire en sorte de lui expliquer et lui montrer autant de choses que je le peux sans la mettre en danger. Ce qui n’est pas une mince à faire vu mes relations.

Portant les deux articles que l’on compte acheter, je la laisse vagabonder un peu dans les rayons, sans la perdre de vue pour autant. :copyright: 2981 12289 0

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Le regard courroucé de Leonard envers les costumes, Tiffany ne le voit pas, d’ailleurs elle le voit rien, elle a le nez dans les tissus, toute joyeuse a chercher le costume idéal pour son cher papa, parce qu’il veut bien se faire beau à ses côtés, ça lui faisait incroyablement plaisir ! C’est surement pour ça qu’elle utilisa tout son savoir pour trouver le costume idéal. Alors quand elle trouva la perle rare, qu’elle fut validée par son paternel acheva de la combler. Tiffany souriait si fort qu’elle en avait les zygomatiques qui faisaient un peu mal.

Cependant la réflexion de son père, la porta a réfléchir. C’est vrai que Papa ne parle pas beaucoup, mais elle ne s’est jamais posé la question de pourquoi. Elle préférait le silence rassurant de son père aux cris stridents de la vieille dame, mais elle aimait tellement parler que n’avoir peu ou prou de réponse lui faisait quand même un peu de peine -autant que quelqu’un comme elle peut en avoir. Elle n’est pas triste, elle n’est jamais triste. Mais elle aimerait que Papa lui parle plus. Parce qu’il est gentil, et qu’il a l’air intelligent et de vouloir lui faire plaisir. Après tout, il vient de lui offrir une superbe robe ! Sans lui taper dessus, lever la voix, ou lui obliger à lui en faire essayer des tas en très peu de temps, tout en lui disant qu’elle est trop grosse et pas assez droite. Non, papa est patient, et Tiffany n’a même pas la pensée d’avoir peur, d’être même méfiante de ce père qui revient comme une fleur des années plus tard alors qu’elle a passé sa vie a se construire misérablement sans lui. Elle n’a aucun souvenir de lui, et pourtant elle ne se doute de rien. Elle l’aime déjà, et elle l’aime toujours plus chaque jour. D’ailleurs elle lui sourit encore quand il exprime son envie de parler un peu plus.

“Oui ! On peut commencer maintenant ! Je sais pas ce que tu aimes manger par exemple. Ou même si tu aimes la musique ! Ooooh cette cravate est jolie…” Fit-elle, passant a nouveau du coq à l’âne, sans lui demander de l’acheter cependant. Pas qu’elle prendre conscience de l’argent -quoique difficile a dire avec elle- mais elle pense qu’un achat c’est suffisant pour la journée. Surtout que, pour une fois, c’est elle qu’on a écouté. Tiffany avait beau croulé sous les superbes toilettes, on ne pouvait pas dire qu’elle en avait choisit beaucoup d’entre elles.

Une fois sortis, elle tient naturellement la main de son père, alors qu’une bande de jeunes personnes passent devant eux, tous tenant une montagne de sucre, visiblement de la barbe a papa. Tiffany les regardent avec curiosité : elle n’a jamais eu d’amis, et elle n’a surtout jamais mangé quoique ce soit de pareil. Mais elle fronce le nez rapidement : le sucre la dégoûte, même si elle en a jamais mangé. Depuis toute petite, on lui rabâche que ça rend moche, alors elle ne s’en approche pas. Les pauvres jeunes, ils sont mignons pourtant… mais bientôt ils vont devenir tout moches. C’est un peu triste quand même.

Mais elle oublie rapidement la situation et lève le nez vers son père, passant complètement a un autre sujet. “Je ne tousse plus beaucoup, ça veut dire que je n’aurai plus a retourner chez les médecins ?” Elle fait une brève moue. “J’aime vraiment pas ça. C’est long, c’est ennuyeux, et en plus je vais très bien. Tu vas faire en sorte que j’y retourne plus ?... ”

Elle regarde un marchand de glace qui est assez bruyant non loin d’eux. Elle cligne des yeux : elle n’en a jamais vu

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Son enthousiasme à vouloir me faire parler me réchauffe le coeur. Je sais que ça sera plus une épreuve pour moi que pour elle. J’ai appris assez tôt à garder mes pensées, mes envies, mes opinions pour moi, afin de ne pas attirer la colère paternelle. J’ai beau savoir que tout le monde n’aura pas la même réaction, mais entre ça et le fait que je me suis dirigé très tôt vers la criminalité n’a pas aidé mon aptitude à m’épancher sur des problèmes personnels ou non. Je sais très bien le feindre, utile quand on veut simplement faire connaissance avec quelqu’un dont on ne sait rien. Mentir est une seconde nature chez moi. L’a été depuis très tôt et m’a sauvé la mise plusieurs fois. La rare fois où j’ai publiquement été honnête a été lors du procès qui envoya mon père en prison et me permis de reprendre une vie presque normale (pour la faire très vite dévier mais cela est une autre histoire, pour un autre temps) et si je devais être totalement honnête, je crois que je ne me suis jamais sentis aussi serein qu’en cet instant. L’idée de pouvoir retrouver cette sorte de sérénité auprès de ma fille est quelque chose qui me provoque une réaction viscérale, un besoin dont je n’avais même pas conscience d’avoir besoin et un sourire, un vrai, s’affiche sur mon visage.

“Pour ce qui est de manger, je n’ai pas de préférence réelle. Plutôt salé que sucré, mais sinon, un peu de tout. Quant à la musique, c’est encore un autre débat.”

Ouais, bon c’est pas franchement concluant, mais je le savais que ça me prendrait plus qu’un essai pour complètement m’ouvrir. Surtout qu’ici, nous sommes au milieu de gens, d’inconnus et j’ai toujours plus de mal à parler quand j’ai des inconnus autour de moi. Enfin, à parler vraiment de moi. Peu concluant, mais de toute façon, Tiffany est repartie sur autre chose et quelque part, ça me va. On y va petit pas par petit pas.

Une fois le passage en caisse effectué, nous ressortons de la boutique et sur le moment, je ne sais pas trop quoi faire avec elle. Les boutiques sont dangereuses pour mon porte-feuille en l’état, et je ne sais pas encore très bien ce qui l’intéresse vraiment et ce qui lui a été implanté dans le cerveau qu’elle devait aimé par l’autre mégère. A part les papillons, je sais qu’elle adore les papillons. Elle reprend la parole pour parler des, trop nombreux, médecins que je l’emmène voir. Ca ne me plaît pas plus qu’à elle, car j’ai toujours peur qu’ils découvrent quelque chose de grave chez elle, que je risque de la perdre une nouvelle fois. Je pince les lèvres, car je sais que ma réponse ne va pas lui plaire.

“Je ne sais pas Tiffany. Je veux m’assurer qu’il n’y a rien de dangereux qui se cache pour mieux attaquer ta santé plu tard. Mais on ne devrait pas avoir besoin d’y retourner beaucoup…”

J’observe un peu l’endroit, puis remarque où se dirige le regard de Tiffany et je hausse mentalement une épaule. Ce n’est pas plus mal, une glace.

“Tu veux goûter une glace?”

Peut-être qu’elle en a déjà mangé, et qu’elle va prendre ma question pour une idiotie, même si elle est trop bien élevée pour me le faire remarquer, mais autant essayer.:copyright: 2981 12289 0

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Tiffany ne voit que froufrou, pailettes, robes et costumes et ne comprend vraiment pas comment il peut y avoir des gens tristes dans le monde alors que ce genre de choses existent et peut rendre tout le monde heureux. Tout comme elle ne comprend pas comment tout le monde peut supporter ne pas être continuellement habillé comme un défilé de Givenchy. Mais ça lui va : on lui a souvent répéter qu’elle n’a pas besoin de tout comprendre, et juste s’occuper de ta petite vie paisible. Et pour ainsi dire, ça lui va très bien. Mais si elle n’était plus capable de donner de l’attention aux pensées négatives, elle ne pouvait pas s’empêcher d’être parfois démangée par des petits désagréments. Elle n’aimait pas aller chez le médecin et être observée sous toutes les coutures. Elle n’avait pas été examiné souvent par des docteurs, si ce n’est pour des grosses fièvres quand son bourreau n’avait pas d’autres choix. Mais maintenant elle allait très bien, et ne comprenait pas pourquoi c’était toujours aussi important pour elle d’être traînée à l’hopital pour qu’on lui dise qu’il fallait manger plus –quelle idée saugrenue en plus !

Mais juste le temps d’afficher une moue ennuyée à la réponse de son père qu’elle est intéressée par le marchant de glace. Son étalage est tout rose, d’une forme toute mignonne, avec plein de jolis dessins, ça sent pas le sucre a plein nez, et y’a de la jolie musique qui en sort. Tiffany est pantoise, et un peu perplexe. Comment quelque chose de si joli pouvait être aussi mauvais ? Quand son père l’a prend en défaut, elle sursaute, perdue.

« Hmm ? » Fit-elle l’air de rien avant de secouer la tête. “Ah non ! C’est pas bon, on m’a prévu. Ça rend moche, et je veux pas devenir moche. » Fit-elle en se touchant le visage avec un sentiment de fierté. « Si je deviens moche tu vas me laisser, non, non je veux pas manger de glace. »

Tiffany n’avait pas de filtre, et elle ne voyait pas vraiment le soucis a se faire abandonner une énième fois si elle était pas assez jolie. Ça serait sa faute si elle faisait n’importe quoi. Évidemment personne ne lui avait dit que ce serait le cas, ni Papa, ni son Super Héros, mais Tiffany avait la tête dure d’une vie entière a être humiliée et écrasée avec des préjugés complètement absurdes et qui ne font aucun sens. Mais pour elle, malheureusement, ça en avait.

Cependant ses yeux n’avaient toujours pas quitté le marchant de glace, et d’ailleurs le vendeur l’avait bien vu et lui accorda un signe de main. Elle lui rendit, bien éduquée, et leva finalement le nez vers son père.

« … mais toi tu en manges ? » Demande-t-elle, étonnée, pour ne pas dire incrédule. Son paternel était trop beau pour ça voyons !

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Je ne devrais plus être étonné de ses réactions et pourtant, pourtant...Elle me surprend, encore une fois. Je ne la forcerai jamais à manger quelque chose qu’elle pense mauvais pour elle, et quelque part, si elle ne mange pas trop de sucre, ce n’est pas plus mal, c’est vrai. En cela, elle n’avait pas tort. Pourtant, ça m’embêtait qu’elle refuse aussi catégoriquement. Tiffany a des avis et des aprioris qui lui ont été enfoncé dans le cerveau si profondément, qu’il sera très difficile de lui en faire démordre. C’est ce que m’avait expliqué la psychologue de l’hôpital...avec le fait que je devrais l'emmener voir un psy, d’ailleurs. Ca, non. Je tiens à elle, c’est vrai, et c’est aussi vrai que je ne suis peut-être pas le meilleur pour soigner une jeune fille qui a vécu des évènements aussi traumatiques. Loin, même, pour être honnête, avec mon propre passif. Mais je sais déjà à quel point elle n’aime pas aller voir les médecins pour des choses que je peux lui expliquer concrètement, alors un psychologue...et puis pour être totalement franc, je n’ai pas confiance dans les psychologues. Même si, et on me l’a déjà dit, je devrais aller en voir un moi aussi. On me l’a dit, après le procès qui a envoyé mon père en prison. Mais que voulez-vous, je n’aime pas m’épancher, même à mes amis, alors à un inconnu? N’imaginez pas.

“Non, je ne te laisserai pas si tu deviens moche. Je ne t’ai pas laissée pour cela la première fois non plus. J’étais juste trop jeune et trop stupide.” ce qui, pour le coup, l’entière vérité “Quant à la glace...si tu n’en mange pas trop, une fois de temps en temps, ça ne sera pas mauvais. J’en ai mangé, aussi, quand j’étais plus jeune. Mais pas trop.”

Autant faire d’une pierre deux coups. Réponse à sa question et on tente de la rassurer. Je me permet même un petit sourire. Puis j’ajoute.

“Pour tout ce qui se mange, il faut savoir ne pas en manger trop, il faut se contrôler. Trop de fruit n’est pas meilleur pour la santé que trop de glace. Mais ne pas en manger du tout n’est pas mieux, il faut manger un peu de tout, mais rien en excès.” je passe une main tendre dans ses cheveux “Mais je ne te forcerai pas, si tu ne veux vraiment pas. Ce n’est pas quelque chose que tu as besoin de manger. Donc c’est toi qui choisis”

En le disant, je me rend compte que je viens peut-être de me tirer une balle pour le futur. Car si je viens de lui dire qu’il faut manger de tout, mais que je ne la forcerai pas si elle ne veut pas, je risque de compromettre mes efforts précédents pour la pousser à manger un peu plus aux repas...C’est vraiment compliqué comme situation, et j’aimerai savoir un peu plus comment faire, mais si je me tourne vers qui que ce soit, je vais me recevoir dans la figure que je dois l’amener chez un psy pour régler ses soucis avant de tenter quoi que ce soit d’autre et...j’ai déjà donné mon opinion là-dessus. :copyright: 2981 12289 0

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Heaven is a place on earth

Il est toujours difficile de faire la par t des choses pour Tiffany. Et encore plus d’avoir son attention. Mais elle ouvre grand ses yeux et ses oreilles quand il parle des raisons pour lesquelles elle fut abandonnée. Mais elle ne les comprend pas vraiment. Jeune et stupide ? Ça ne fit pas tilt dans sa tête, vraiment perplexe. Elle a comprit cependant que ce n’était pas sa laideur qui était le sujet de cet abandon, ce qui la plonge dans l’incompréhension la plus totale. Voyons donc ! Elle qui fut toujours persuadée qu’elle ne devait son salut de sa vie d’avant uniquement a cause de son travail sur elle-même pour être parfaitement belle et sophistiquée pour qu’on puisse la récupérer. Mais visiblement… non. Mais il y avait une révélation encore plus incroyable : Son père, qu’elle trouvait sincérité très beau et élégant… mangeait des glaces.

Ça n’avait pas le moindre sens pour Tiffany. Qui bat frénétiquement des paupières comme si il était en train de lui dire quelque chose de totalement abbérant. Comme lui dire que le Père Noel existe, mais honnêtement, Tiffany croit encore au Père Noel, alors ça ne serait pas la chose la plus folle qu’elle pourrait imaginer entendre. Mais par contre, que son propre père puisse manger de la glace, c’est absolument incroyable pour elle.

« Manger trop de fruits c’est pas bon? » Elle cligna des yeux, se souvenant de l’année entière a se nourrir de bouillon de poulet parce qu’elle était trop grosse accordé aux yeux du beau monde. Mais rapidement ses sourcils froncés disparaissent quand il glisse une main dans ses cheveux, et elle affiche un sourire radieux quand il lui parle doucement. Sans trop faire attention a ce qu’il dit.

« Alooors… ça veut dire que les gens qui mangeait des glaces tout a l’heure ne vont pas ‘nécéssement’ devenir moche… » Fit-elle en réfléchissant. Et finalement lui attrape la main. « On peut rentrer a la maison et on en profitera pour discuter ! » Elle afficha un silence et fit d’un air détaché. Regardant ailleurs. « Tu peux t’acheter une glace si tu veux. »

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Heaven is a place on earth

Visiblement, le message passe, doucement, dans l’esprit de Tiffany. Ce que je vais compter comme une victoire, sincèrement. Qu’elle ne mange pas de glace n’est pas un drame, honnêtement, je connais des gens qui n’aiment pas la glace. Mais si le principe que manger de la glace n’est pas foncièrement mauvais pour elle tant qu’elle n’en n’abuse pas lui rendre dans le crâne, ça serait déjà ça de gagné. Je ne prétend pas pouvoir répondre à tout ce que son état demande, mais je tente de faire de mon mieux, en espérant que ça suffira. J’aimerai comprendre ce qui lui est arrivé, ce qu’il a bien pu se passer pour qu’elle soit ainsi. Je ne dis pas que c’est forcément la faute des mauvais traitements (bien que je sois un peu biaisé sur mon avis à ce niveau-là), mais quelle qu’en soit la réponse, j’aimerai la trouver.

“Non, pas si tu en manges trop. Tu peux en manger, c’est même conseillé, mais pas trop d’un coup.”

Un sourire étire mon visage à ses interrogations. Quelque part, ça me donne un aperçu de ce que j’aurais pu avoir si je l’avais gardée avec moi, si je l’avais élevée moi-même. Les questions types qu’un enfant pose à ses parents. Dieu seul sait comment elle aurait terminée si je l’avais élevée cependant, peut-être pas beaucoup mieux lotie qu’elle ne l’est actuellement...Ces pensées m’échappent quand je sens sa main dans la mienne, et hoche la tête, doucement.

“C’est une bonne idée. Allons-y.” Je me lève, l'entrainant avec moi, avant de faire une petite moue en regardant le vendeur de glace, considérant l’offre “Non. Je n’en n’ai pas envie aujourd’hui. Une autre fois peut-être.”

La pensée me vient que peut-être elle aurait voulu goûter la glace que j’aurais prise, mais ce que je dis est la vérité, je n’ai pas envie de glace. Une autre fois, j’en profiterai pour lui faire goûter.

“Rentrons à la maison”:copyright: 2981 12289 0

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