Crazy nights make the best memories

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Crazy nights make the best memories

La journée commençait merveilleusement bien. J’adorais toutes les fois où je venais à Sanctum, même si cette nuit, Wright n’était pas avec moi. Je crois bien que c’était la première nuit que je passais ici sans mon Dieu mais il n’était pas encore revenu de son voyage. Une aubaine d’un certain côté puisque son absence allait me permettre de mener à bien mes projets. Réussir à lui cacher des choses lorsqu’il était dans les parages était impossible. Il lisait toujours en moi comme dans un livre ouvert. En même temps, depuis le temps qu’il me connaissait, il était difficile d’en faire autrement, d’autant plus depuis que j’étais devenue sa disciple, il avait à présent la possibilité de ressentir mes émotions et ce même lorsqu’il n’était pas en face de moi.

Cette petite particularité dirons-nous qui était venue se greffer à notre relation m’avait au début déplu. Je n’avais d’une certaine manière plus de jardin secret, je ne pouvais plus rien lui cacher et s’en était même parfois gênant. Mais j’avais été prévenue avant d’accepter et c’est en toute connaissance de cause que j’ai choisi de lui donner ma vie. Pas sous la forme d’un sacrifice, mais en devenant l’une de ses disciples tout simplement. Ce don m’avait également obligée à le rassurer il y a peu par exemple, alors que j’avais eu la joie de subir une agression dans les rues de Philly. Il n’était pas en ville ce soir-là mais je savais qu’il avait ressenti toute ma détresse. Pour ne pas qu’il revienne par le premier avion et qu’il se concentre sur sa tâche, j’avais été dans l’obligation de le rassurer, lui montrant ainsi sans le vouloir que je n’étais pas vraiment capable de rester en dehors des problèmes bien longtemps.

J’avais toujours au fond de moi la peur qu’il finisse par se désintéresser de ma personne et qu’il me délaisse. Cette peur était irrationnelle mais pour moi, l’éternité était encore une notion complètement abstraite. Toute ma vie, j’avais grandi en apprenant que tout avait une fin, que nous n’étions que de passage sur Terre et que nos vies étaient éphémères. Puis il est arrivé et m’a démontré que ce n’était pas le cas, enfin, pas vraiment mais pour moi, aimer quelqu’un pour l’éternité n’était pas possible alors même si je lui faisais confiance, mon côté humaine me soufflait toujours que rien n’était éternel.

Mais assez de remémoration pour le moment, il fallait surtout que je me lève, cessant enfin de fixer le plafond de ma chambre pour affronter la journée qui m’attendait. Je n’avais pas passé la nuit dans mon appartement à Philly mais plutôt dans le domaine d’Hermès. J’avais ma propre chambre ici, dans ce palais imaginé de toute pièce par Hermès. Sa conception était assez surprenante, ou du moins, c’est ce que j’ai pensé la première fois qu’il m’y a emmenée. Lorsque nous avons passé les grandes colonnes blanches pour déboucher sur un énorme jardin où se trouvait une multitude d’oiseaux de toutes les couleurs dont les plumages contrastaient avec la blancheur immaculée des constructions. Ils ne s’envolaient pas à notre approche, vaquant à leurs occupations comme si nous étions des leurs. Hermès m’avait tout expliqué dans les moindres détails, alors que je m’étais assise sur le rebord de la fontaine, suivant du regard toutes ses explications. Six ailes distinctes, une bibliothèque si grande qu’elle aurait pu concurrencer celle d’Alexandrie, des espaces pour ses croyants, ses disciples et pour ses fidèles.

Mais aujourd’hui, je n’allais pas avoir le temps de me ressourcer dans le domaine de mon Dieu, j’avais rendez-vous avec une autre disciple, une disciple d’une divinité japonaise, Amaterasu si ma mémoire était bonne et surtout, si les informations rapportées par les croyants d’ici étaient exactes. Ils avaient entendu parler d’un projet de fête en l’honneur des Divinités et ils m’en avaient aussitôt parlé lors d’une de mes visites. Sans une hésitation, j’avais accepté et demandé à l’un d’eux de filer porter un courrier à la disciple en question, l’informant que j’étais partante et lui donnant une heure et un lieu de rendez-vous. D’ailleurs, si je ne souhaitais pas être en retard, j’allais vraiment devoir accélérer le mouvement.

J’ai pris une douche, enfilé une robe longue blanche préparée par des "employés" de la maison, attrapé la pomme qui avait été laissée sur une table à mon intention avant de partir. Direction mon rendez-vous de la journée, si on pouvait appeler les choses ainsi. Ma jument m’attendait devant le Palais. Une seconde attachée à la première servirait à ma co-organisatrice pour se déplacer car nous allions devoir nous balader un peu aujourd’hui et les chevaux allaient être le moyen de locomotion le plus utile. J’espérais avant tout qu’elle savait monter à cheval car je n’avais pas envie de traîner un boulet toute la journée mais nous verrions bien. J’avais dans ma besace une liste des différentes propositions que je souhaitais faire. J’avais déjà commencé à penser aux différents lieux où nous pourrions organiser l’évènements, aux personnes qu’il fallait absolument inviter, celles qu’il fallait inviter pour la forme en sachant que la réponse serait négative et les personnes à éviter pour que la soirée ne soit pas plombée.

Entre toutes les histoires de Panthéons, d’Alliances et les retournements de situation en tout genre, la liste bougeait énormément, mais cela ne me faisait pas peur, bien au contraire. Le but premier était de créer un évènement pour que les gens puissent s’amuser, pour honorer les Dieux et d’une certaine manière, les remercier pour ce qu’ils nous avaient offert. Du moins, c’était ainsi que je voyais les choses. Au bout d’un certain temps, je finis par trouver la Disciple avec laquelle j’allais donc travailler. Je suis descendue de cheval, m’approchant de celle que je voyais pour la première fois mais que les croyants et autres serviteurs d’Hermès m’avaient décrit. Tendant ma main, un sourire sur le visage je me suis présentée, impatiente d’en savoir plus sur elle et sur son projet.

« Bonjour, je suis Naomie Morgans, disciple d’Hermès merci d’être venue ici. C’est un peu atypique pour une première rencontre mais je voulais que l’on soit directement dans le vif du sujet. »

Où est-ce que je lui avais donné rendez-vous ? Au bord du lac de Sanctum. J’ai attaché les chevaux avant de l’inviter à me suivre sur le ponton, où je me suis installée, remontant ma robe et laissant mes jambes suspendues au-dessus de l’eau se balancer dans le vide.

« Je pensais qu’on pourrait organiser la fête ici. C’est mon premier choix mais j’en ai plein d’autres à te proposer. A défaut, c’était aussi un endroit simple et plutôt propice à une petite réunion d’informations. Il faudrait juste que tu me dises ce que tu as précisément en tête pour que l’on voit ensemble quel endroit pourrait être le plus adapté. »

J’ai sorti mon calepin, prête à prendre des notes afin de savoir dans quel sens partir cette fois ici.

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Bon, puisqu’il fallait changer les idées aux dieux… Enfin, pardon, à ma déesse, j’avais décidé de voir avec d’autre disciple pour faire une petite fête surprise. J’avais confié à Tomoe-san le sanctuaire d’Amaterasu pour l’instant. Une sorte de test pour voir si elle avait compris ce que cela voulait dire être notre stagiaire. Je ne l’avais pas encore mis dans la confidence bien sûr pour la surprise. J’avais enfilé un kimono de service, mais plus pratique pour la monte à cheval puisque nous allions monter pour nous éloigner un peu des autres et j’avais remonté mes cheveux en chignon. Comme toujours je représentais également ma déesse. La disciple d’Hermes avait accepté et m’avait donné rendez-vous pour discuter. J’espérais juste qu’elle ne vendrait la mèche à personne d’autre. Je pris un sac en toile et fis sceller ma jument, d’un blanc lumineux avant de grimper dessus pour rejoindre… Je relus le mot, pour rejoindre Naomie. Je rejoignis le point de rendez-vous et descendis de cheval en attendant.

L’endroit était calme, loin de tout, parfais. Personne ne nous écouterait ainsi. Pas de risque pour gâcher la fête… Il fallait aussi trouver un moyen pour que tous les dieux retrouvent des traditions de leur propre culture… Cela promettait moult réunions. J’entendis du bruit et tournais la tête vers la jeune femme aux cheveux bruns en l’observant avec attention. Je restais immobile avant de baisser les yeux sur sa main… Je n’avais pas l’habitude de serrer des mains… Cela n’avait jamais été… très… Mmmh… Bon soit, je n’allais pas être désagréable. Je lui serrais la main avec un petit sourire. Je hochais la tête.

« Bonjour, Katheryn Whitecker, disciple d’Amaterasu. Je suis contente pour l’invitation. Ici nous serons à l’abri des oreilles indiscrètes, aussi bien de celles des dieux que des autres disciples. Et vous voir aussi enthousiaste est un plaisir. Je vous suis. »

Je la suivis sans rien dire en observant le lac avec un fin sourire, l’endroit était magnifique… Sanctum était en soit magnifique. Je glissais à nouveau une mèche derrière mon oreille sans rien dire de plus, attendant que la jeune disciple prenne la parole. Elle avait déjà pris son calepin et son enthousiasme me fit plaisir. J’observais avec attention l’endroit.

« L’endroit est magnifique. J’aimerais un endroit en plein air pour qu’on puisse s’étaler et faire des activités. Enfermé cela serait plus compliqué. Cela peut aussi être l’endroit de réunion. Mais j’aimerais une fête avec des rappels aux cultures de tous les dieux, pour qu’aucun ne se sente mit de côté. Vous voyez ce que je veux dire ? Cela peut être compliqué à harmoniser, mais je suis sûre qu’on peut y arriver sans problème, il faut juste de l’organisation et de l’huile de coude. Dîtes-moi vous ce que vous voyez ? Vos idées, ce genre de chose. »

Il fallait toujours être prêt à écouter les autres. J’observais l’endroit, en restant debout, je n’avais pas envie de me tremper les pieds dans l’eau.

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ft. @Katheryn Whitecker

Elle semblait hésiter au moment où je lui ai tendu ma main, heureusement que je ne lui ai pas fait la bise dans ce cas car je pense que je l’aurais perdue. Ça, plus le fait qu’elle me vouvoie et c’était le combo gagnant. Elle devait venir d’une autre époque clairement pour mettre autant de distance. Une ancienne noble peut-être ? Ou alors juste le fait d’être une disciple qui lui avait fait prendre un certain rang… Quoiqu’il en soit, je n’allais pas changer ma manière d’être. Je n’allais pas changer la personne que j’étais pour plaire à autrui, surtout qu’à part ces détails, les choses commençaient plutôt bien.

Mes pieds effleuraient la surface de l’eau, tandis que Katheryn m’expliquait ce qu’elle avait en tête, prenant des notes en même temps, tandis que notre petit brainstorming se mettait en place. La première étape était de fournir une multitude d’idées avant d’effectuer un tri. Lorsque certaines de ses idées faisaient écho en moi, je notais également ce qui me passait par la tête, couchant sur le papier des mots, des phrases mais également des dessins.

« Le lac peut-être un bon endroit, cela permettrait aux divinités qui ont besoin d’être à proximité de l’eau de se sentir bien car il y en a tout de même un bon nombre. Le lac ou la plage pourrait aussi convenir, mais pour moi, le lac est plus polyvalent, si l’on peut dire les choses ainsi. De plus, un grand calme se dégage de ces lieux, ce qui ne pourra que nous être bénéfique pour la réalisation de ce projet. »

Je commençais à dessiner une idée que j’avais en tête pour répondre à la proposition de mettre en avant toutes les divinités, tout en expliquant ce que je mettais sur le papier.

« On pourrait partir sur différents pôles, un par panthéon. On les disposerait de manière circulaire, pour qu’ils soient tous au même niveau, en nous servant du lac comme point central. »

Je représentais les différents panthéons par des chiffres pour le moment car comme lorsque l’on fait un plan de table pour un mariage, tous ne pouvaient être installés n’importe où. Certains panthéons étaient plus favorables à certaines alliances, ou certains ne s’appréciaient pas forcément de manière générale alors autant éviter d’augmenter des tensions déjà existantes.

« On pourrait ainsi disposer des tables entre chaque pôle pour permettre plus facilement les échanges, qu’en penses-tu pour le moment ? »

Après tout, c’était son projet et même si j’adorais organiser et prendre en main les opérations, ce n’était pas à moi de tout faire, d’autant plus que lui piquer son idée pourrait mettre Hermès dans une position délicate et je refusais de causer du tort à mon Dieu d’une quelconque manière, je voulais qu’il soit fier de moi, de mon travail et de ce que je faisais pour lui, pas qu’il veuille me mettre à la porte pour avoir créé un climat néfaste entre des divinités. Ils n’avaient pas besoin de moi pour se faire la guerre de toute façon.

Cessant mes divagations mentales, je regardais la nature qui nous entourait, imaginant les différentes tonnelles sortir de terre, voyant petit à petit ce que j’ai mis sur feuille prendre vie sous mes yeux. Le plus compliqué serait certainement de trouver une musique qui conviendrait à tout le monde. Pour la nourriture ce ne serait pas difficile, autant proposer de tout, d’autant plus que ce n’était pas à Sanctum que nous allions manquer de main d’œuvre pour mettre en place ce beau projet. J’ai tendu le calepin à Katheryn pour qu’elle puisse voir l’avancée des choses et me donner son avis sur ce que j’avais représenté.

« Je te laisse organiser les dispositions des panthéons si cela te convient, je pense que tu les connais mieux que moi »

Elle semblait avoir plus d’ancienneté que moi et donc en toute logique, être plus habituée que moi à toutes ces histoires.

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Cela faisait bien des siècles que je vivais sur cette terre… Et malgré tout j’avais des restes d’éducations noble… Cela marquait l’esprit il fallait dire… Peut-être qu’inconsciemment c’était une manière pour moi de garder mes origines ? De ne pas les renier totalement ? Je ne pouvais dire réellement, je ne m’étais en réalité jamais posé la question, et ne pas savoir était sans doute pour le mieux. J’étais comme j’étais et c’était pour cela que j’étais la disciple de ma déesse… Parce qu’elle m’appréciait comme cela… Enfin, j’espérais que c’était pour cela et pas pour une autre raison dont j’ignorais tout… Enfin, pour l’instant, préparer la fête pour elle et les autres dieux. Le reste on verra plus tard. J’écoutais en silence la jeune femme sans l’interrompre. Je la voyais prendre des notes pendant que je parlais comme une bonne élève. Son idée était bonne, mais je trouvais que cela séparait trop les panthéons. Je secouais doucement la tête.

« Votre idée est bonne, mais j’ai peur qu’ainsi les gens restent dans leur panthéon… Il faudrait mieux comme un grand festival où tous seraient mélangeaient… Peut-être que cela serait plus convivial, vous ne trouvez pas ? »

Faire en sorte que tout le monde se parle, discute, échange pour créer une nouvelle alliance ou de nouvelles amitiés, voilà quel était le but. En plus de détendre tout le monde. Il fallait que Amaterasu se sente bien… Je voulais que tous se sentent bien également… Alors le lac et son calme serait bien comme endroit. Mais je ne voulais pas séparer les panthéons avec des pôles, un grand festival serait bien mieux. Avec des activités autour bien sûr. Je plissais le nez.

« On pourrait faire un seul gros pôle, étendue avec peut-être des zones pour les différents dieux, mais tout regroupé pour laisser l’espace autour du lac libre pour qu’on puisse faire des activités… J’aimerais vraiment qu’on puisse tous discuter, se rencontrer et participer ensemble… Mais de la nourriture de tous les horizons de tous les panthéons est en revanche une excellente idée. On pourra découvrir de nouvelles saveurs comme ça. Il faudrait aussi réfléchir aux jeux qu’on pourrait tous faire. Avez-vous des idées ? »

J’organisais, certes, mais je voulais que tout le monde participe aussi. C’était à moi ensuite de tout coordonner pour que tout se passe bien. Bon, c’était sûr que cette journée serait reposante pour beaucoup, mais pas pour moi…

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ft. @Katheryn Whitecker

Après avoir présenté mon projet, elle m’expliqua que cela ne convenait pas car cela allait segmenter les panthéons et qu’ils risquaient de ne pas se mélanger. Touché. D’un autre côté, comment voulait elle organiser les choses dans ce cas ? Une sorte de festival … dans ma tête quand on me disait festival je pensais à Tomorrowland, à Coachella ou pour les classiques Woodstock. Mais je ne pense pas que c’était vraiment à cela que pensait ma collègue Disciple. J’ai froncé les sourcils, comme à chaque fois que je réfléchissais. Hermès me disait toujours de faire attention, sinon j’allais finir toute ridée mais c’était plus fort que moi.

Elle m’expliqua que l’on pourrait faire un seul pôle assez grand avec différentes zones pour les divinités. Cela semblait logique, mais j’avais du mal à visualiser. Je gribouillais sur ma feuille, essayant de comprendre là où elle voulait en venir, même si je trouvais que cela serait quand même bien plus simple qu’elle fasse elle-même le plan de ce qu’elle avait en tête.

« Quelque chose dans cet esprit-là si je te suis bien ? » ai-je demandé en lui montrant le nouveau croquis. J’espérais que cette fois ci c’était bien ce qu’elle voulait et que cela lui conviendrait, dans le cas contraire, je la laisserai dessiner elle-même son plan pour que nous puissions avoir une base de travail pour les personnes qui allaient s’occuper de la mise en place. Superviser et donner des ordres oui, monter moi-même les installations, no way.

J’ai noté cependant son approbation pour la nourriture de tous les horizons mais à présent, nous rentrions dans le vif du sujet, à savoir les activités. J’adorais ça.

« Alors, tout d’abord, il faut de tout, des activités culturelles, des activités physiques mais la première règle serait tout de même de bannir l’utilisation des pouvoirs, ou alors de les cantonner à une épreuve seulement pour éviter que ce ne soit le désordre total. On pourrait tirer au sort des équipes, cela permettrait de favoriser justement des échanges et des liens, ou alors on pourrait les préparer en amont pour éviter toute tension provoquée par un tirage malheureux. Il faudrait une main innocente pour le tirage, ou une personne sage et impartiale pour la répartition des équipes suivant le cas de figure que l’on choisit. »

Il était important de faire attention aux équipes s’il y en avait pour éviter par la suite des mésententes et des tensions. J’ai dessiné un tableau sur ma feuille, notant le nom des activités et le matériel dont nous aurions besoin pour chacune d’entre elles.

« On pourrait faire une classique course d’orientation avec différents objets à récupérer, un jeu de culture générale, des épreuves d’adresse. On va éviter tout ce qui peut être course à trois pattes et autre, je n’ai pas envie de rappeler de mauvais souvenirs à certains Dieux avec leur passé, on ne sait jamais. »

S’il y a bien une chose que j’avais appris c’était qu’avec les Divinités, on était jamais au bout de ses surprises et qu’il y avait toujours un Mais ou un Hic, toujours.

« Tu pensais à des activités précises ? »

Il me tardait d’en savoir un peu plus sur les projets et sur ce qu’avait déjà envisagé Dame Whitecker, je sentais que je n’allais pas être déçue de la réponse.

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Je notais que ma collègue avait besoin de visuels pour comprendre. Logique, parfois je n’étais pas très clair avec mes explications… Même mes camarades du sanctuaire avaient parfois du mal à me suivre. Mais je ne leur en voulais pas. Je n’étais pas très clair, malgré la pâleur de ma peau, parfois. Je me penchais pour examiner le croquis avant de sourire. C’était tout à fait ça.

« Oui ! C’est ça ! Un grand festival avec à l’intérieur plein de petits pôles comme vous l’avez fait ! Ça serait très bien ! »

Il faudrait bien sûr organiser cela mieux et ne pas hésiter à donner la main à la pâte pour rendre cet évènement grandiose et qu’il plaise à tous. Je voulais absolument que ce festival soit une réussite pour tous. Et il fallait encore que j’aille démarcher d’autres dieux pour le rendre encore pus grand. Mais il ne fallait pas non plus qu’il soit trop grand. Un équilibre, voilà ce qu’il devait y avoir, sinon cela serait infernal. J’écoutais avec attention mon acolyte du jour, les bras croisés dans le dos. Elle avait d’excellentes idées ! J’aimais beaucoup, je lui fis un large sourire avant de rire à sa remarque sur les dieux. Je hochais la tête avant de glisser une mèche derrière mon oreille.

« Vous avez d’excellentes idées ! Je n’avais pas du tout pensé à faire un tirage au sort pour les équipes, mais j’aime beaucoup l’idée ! À voir si je trouve un dieu ou une déesse des jeux de hasard voulant se joindre à nous. Concernant les activités… »

J’eus un petit sourire avant d’attraper mon carnet pour tourner les pages jusqu’à l’activité en questions.

« Vous pouvez vous moquer de moi, mais j’aurais aimé faire un blind test par équipe. D’ailleurs, je pense qu’il faudrait un dieu pour chef d’équipe, cela serait plus équilibré. En autre activité, la course d’orientation vous avez proposé, une course de relais, une sorte de loup à l’aveugle, c’est peut-être enfantin mais très amusant, en essayant de deviner qui on attrape, un cache-cache… Des choses très simples, mais qu’on connaît tous. Peut-être également proposer une sorte de… d’exhibition ? Des talents des disciples ? Des chants, des dessins tout cela. »

Je ne savais pas réellement si cela plairait, mais faire un peu d’exercice aussi cela serait très drôle et très amusant. Surtout si on se rendait compte aussi que certaines cultures pouvaient se ressembler un peu… J’aurais aimé aussi faire un lâché de lanternes… Mais je n’étais pas sûre que cela plaise à tous… Je plissais légèrement le nez.

« Il va falloir réfléchir pour la décoration également et si on fait des prix pour les gagnants comme des pâtisseries, des bouquets de fleurs… »

Des choses simples, pas de grosses récompenses pour ne pas attiser la jalousie.

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ft. @Katheryn Whitecker

Bon, j’avais enfin saisi ce que la demoiselle rousse souhaitait. Parfait, au moins je savais à présent dans quel sens elle voulait travailler. Elle approuva l’idée des équipes réparties par un tirage au sort et le fait de coupler cela avec les pouvoirs d’une Divinité était intéressant. J’ai noté un point d’interrogation à côté du mot de juge afin de revenir plus tard sur l’identité de cette personne. J’ai cependant noté qu’elle avait dit qu’elle allait s’en occuper. Pas de Nous mais bel et bien un Je.

Prêtant un peu plus attention à ce qu’elle me disait, je commençais petit à petit à me demander quel était vraiment mon rôle dans cette histoire. Sournoise, la graine du doute s’était insinuée dans mon esprit et commençait à germer, nourrie par mon égo et mon orgueil. Mon envie démesurée de rendre Hermès fier de moi allait finir par me tuer, mais je tenais à ce qu’il ne regrette jamais ce don qu’il m’avait accordé.

Mon esprit qui avait commencé à divaguer tilta et me ramena bien violemment à la conversation lorsqu’elle évoqua le fait de jouer au loup à l’aveugle. J’ai froncé les sourcils sans rien ajouter, me demandant si on était bel et bien en train de préparer un évènement pour des immortels déjà âgés de plusieurs millénaires ou si nous étions en train de planifier les jeux pour la kermesse du quartier. Et ensuite j’ai repensé à nos retrouvailles avec Holmes lorsque, pour s’amuser, il avait jugé bon de se retrouver sous la fontaine de la place centrale de la fac. Soufflant doucement, je me suis finalement ravisée. Ce n’était peut-être pas une si mauvaise idée que cela mais clairement, hors de question que je participe à ces enfantillages. Planifier et superviser oui, sans problèmes, mais m’amuser telle une enfant ? Jamais. Depuis mon jeune âge je ne m’étais jamais amusée de cette manière et ce n’était pas demain la veille que les choses allaient changer.

Katheryn proposa ensuite de réfléchir aux décorations et aux prix pour les gagnants. Étrangement, la compétition et les divinités cela ne sonnait pas très bien dans mon esprit. S’amuser oui, désigner un vainqueur ? Pourquoi pas si on souhaitait déclencher une nouvelle guerre de Troie version 2019.

« Je suis un peu sceptique pour l’histoire de désigner des vainqueurs et de les récompenser. Je ne pense pas que développer un esprit de compétition pendant l’évènement soit une super idée. J’ai pas tellement envie de les voir se tirer dans les pattes au sens littéraire du terme si tu vois ce que je veux dire. »

Alors oui, on allait me répondre qu’ils étaient civilisés et qu’ils savaient se tenir. Je réponds que quand on est capable de mettre à feu et à sang des cités pour une histoire de pomme alors pour une histoire de couronne de fleurs ou de pâtisseries autant dire que je ne voulais pas me retrouver entre les gagnants et les autres.

« On peut simplement organiser des activités puis à la fin passer directement aux réjouissances et profiter tous ensemble d’un bon repas. On peut prévoir de la musique pour l’ambiance, ou pourquoi pas un spectacle ? J’aurais bien proposé une pièce de théâtre mais ça serait trop complexe de trouver un thème plaisant à tous. On peut se pencher pour un ballet aquatique par exemple, ça peut être sympa et permettre de terminer les festivités sur une note légère et féérique. »

Oui, un spectacle sur l’eau, avec ce grand et magnifique lac en guise de scène. Même si l’idée était attractive, réussir à mettre cela en place sans l’aide de la technologie pouvait s’avérer assez complexe après réflexion mais l’idée était sortie naturellement et j’espérais que cela allait lui plaire ou que à défaut, elle aurait un plan B à proposer.

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Petite note:

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Cet évènement promettait beaucoup si on arrivait à tout organiser. Mais on allait y arriver. J’avais confiance en nous ! J’étais sûre que nous allions faire un travail formidable. Avec elle, mais aussi avec tous les autres disciples. Nous allions bientôt pouvoir faire une réunion avec tous ceux voulant participer. Il faudrait que cela soit discret pour ne pas éveiller les soupçons des dieux. Mais pour l’instant il fallait s’organiser, savoir qui allait faire quoi. Je n’étais pas sûre que venant directement de la révolution française au niveau de l’éducation, être la meilleure candidate pour choisir toutes la décoration ou quoi. J’allais devoir improviser et confier ces tâches aux autres. Je glissais une mèche derrière mon oreille en évoquant des jeux simples. L’avantage étant que par ces jeux simples, on pouvait toucher tout le monde. J’étais presque sûre que ces jeux d’enfants étaient communs à beaucoup de culture. Je remuais le nez face à la remarque de Naomie avant de hocher la tête. Elle avait bien raison.

« Oui, effectivement, je n’y avais pas pensé… Connaissant certains dieux, perdre ne fait pas parti de leur vocabulaire et je ne veux pas réveiller leur esprit de compétition, juste invoquer l’esprit bon enfant ce genre de chose. »

Pas la peine de créer une troisième guerre mondiale entre dieux. Certains avaient la rancune la plus tenace que je n’avais jamais vu. Et pourtant, au vu de mon âge j’en avais vu des personnes rancunière. Mais rien de plus rancunier qu’un dieu ! Juré. Ma déesse l’était, Rancunière. Mais en même temps elle pouvait être tellement de chose… Je l’aimais de tout mon cœur, mais c’était autre chose. Je hochais la tête en l’écoutant avec attention. On pouvait faire une série de petites représentations ! Cela serait très amusant.

« Comme une farce vous voulez dire ? Oui possible ! On peut faire plusieurs petites pièces ou démonstrations artistiques ? Comme ça on ponctue toute la soirée et on finit avec… Mm… Peut-être un feu d’artifice ? Je ne sais pas trop comment on pourrait conclure en beauté la soirée. Il faut que ce soit aussi mémorable que la journée. »

Je remuais à nouveau le nez en réfléchissant attentivement. Qu’est-ce qui pouvait clore en beauté une soirée ? Un feu d’artifice, c’était bien ! Mais est-ce que c’était assez ? J’avais comme un gros doute à cette idée. J’attendais de ma bras droit, puisqu’elle venait d’être propulsé à cette place, pour m’aider avec cette idée.

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ft. @Katheryn Whitecker

La tâche s’avérait plus ardue que prévu mais nous pourrions trouver quelque chose qui conviendrait à tout le monde, j’en étais sûre mais cela me demandait plus d’efforts que prévus. Je soumettais des idées sur lesquelles rebondissait la Disciple Rousse et cette dernière sembla accueillir ma proposition avec un entrain non feint. Pour moi c’était plutôt difficile de me faire une idée de ce que voulait vraiment organiser cette demoiselle. Toutes mes idées étaient exploitées et améliorées ou modifiées mais j’avais surtout l’impression que j’étais d’une certaine manière la seule à vraiment proposer des choses. Mais ce n’était certainement qu’une impression car je me connaissais, dès que les choses n’allaient pas dans mon sens j’avais toujours l’impression d’être exploitée. N’étant pas à l’origine de ce projet cela m’agaçait d’avoir l’impression d’être celle qui mettait le plus la main à la patte mais je me faisais des idées, ou du moins, c’était ce dont je devais me convaincre. Pas de scandale Nao, pas de scandale.

Elle surenchérit en proposant plusieurs pièces mais cela ne me convenait que partiellement. Je n’imaginais pas les Divinités rester sagement devant des pièces de théâtre. Même si c’était de mini-scènes cela risquait de les ennuyer ou leur esprit critique risquait d’être un peu trop acerbe. J’avais une fois de plus des craintes vis-à-vis du panthéon Grec qui risquait d’être le plus exigeant vis à vis de ce genre de démonstration mais une démonstration artistique rejoignait mon idée de ballet aquatique. J’imaginais des danseurs évoluant sur les eaux du lac, et pourquoi pas ponctuer le tout par un feu d’artifice effectivement ?

« Pourquoi pas. »

Cela pouvait effectivement être intéressant mais j’avais du mal à concevoir un feu d’artifice ici. Je ne voyais pas tellement comment cela pouvait se mettre en application mais si elle le proposait, je la laissais volontiers mettre tout ceci en place. Je me suis levée, laissant retomber ma robe le long de mes jambes, rangeant mon carnet dans mon sac avant de me diriger à pas tranquille vers les deux chevaux que j’avais emmenés. Il avait été bête de ma part de penser que Katheryn serait venue sans monture mais j’avais préféré anticiper et à présent je me retrouvais avec deux chevaux. Retirant le harnais de la monture que j’avais prévue pour elle, je lui ai murmuré de retourner aux écuries avant de lui donner une tape sur la croupe.

« Rentre à la maison ma belle. »

J’ai regardé la jument s’ébrouer et partir en petite foulées avant de me tourner vers celle encore présente. J’ai posé autour de son encolure le harnais de la première avant de monter sur son dos.

« Ça te dit de faire un tour du lac ? On aura peut-être de nouvelles idées et pis j’ai besoin de bouger un peu. »

J’avais envie de me déplacer, j’avais du mal à rester statique à rester trop longtemps à la même place. J’avais besoin de faire autre chose, de changer d’endroit, même si c’était simplement pour faire le tour du plan d’eau. J’avais envie de chercher de l’inspiration ailleurs et m’imprégner un peu plus des lieux ne pourrait que m’être bénéfique.

J’ai fait avancer ma monture au pas, regardant l'endroit, imaginant ce que nous avions déjà prévu, les différentes installations, imaginant le monde présent mais j’avais pour le moment encore du mal à tout imaginer. Je réfléchissais à ce qui pouvait souder et unir des Dieux. Et soudain une idée me vint à l’esprit. Même si ce n’était pas quelque chose qui allait forcément les unir, un petit jeu de ce genre pouvait toujours être intéressant.

« Et si on organisait une sorte d’action-vérité ? On pourrait faire piocher des cartes à double choix. Soit on devrait dire une vérité en rapport avec la personne indiquée, soit on se trouve à faire une action. Je m’explique. Imaginons Wright pioche une carte. Il doit soit dire une vérité concernant Jason, soit plonger dans le lac pour aller en sortir une pièce d’or. Ce n’est qu’une idée et un exemple un peu abstrait mais je pense que si on trouve des actions plutôt sympas cela pourrait mettre un peu d’ambiance dans cette fête ? »

Je ne savais pas si cela allait vraiment plaire mais je trouvais cela intéressant d’apprendre des petites anecdotes croustillantes sur nos supérieurs, à supposer qu’ils acceptent de se prêter au jeu bien entendu…

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Petite note again:

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À nous deux nous formions un bon duo pour trouver des idées j’avais l’impression. C’était agréable. De temps en temps je sondais mes propres émotions pour m’assurer que ma déesse allait bien. Mais cela avait l’air d’être le cas. Je la suivis jusqu’aux chevaux en continuant de réfléchir à la soirée que nous étions en train de mettre au point. Je frottais machinalement le museau de ma jument qui vient chercher de l’affection. Je souris à sa remarque et hochais la tête avant de me hisser à cheval souplement et de m’installer sur la selle.

« Avec plaisir ! »

Nous avancions au pas et je voyais dans ma tête se dresser les chapiteaux de couleurs tout autour de lac avec de grands espaces pour jouer. Je passais une main sur la robe de ma jument qui s’ébroua en continuant d’avancer souplement. Si on réussissait tout… cela serait une soirée incroyable et inoubliable… pour tous. Il fallait juste réussir, ce n’était qu’une question d’organisation… En espérant également que les dieux n’en fassent pas qu’à leur tête… Là aussi c’était dur de savoir si tout allait bien se passer. Je tournai brusquement la tête vers la brunette quand elle proposa une nouvelle idée… Sur ce coup-là j’étais moins sûre que cela pourrait… fonctionner. J’avais peur des répercussions. Surtout avec la vérité…

« Il faudrait faire deux paquets de cartes du coup non ? Un pour les disciples, qui ont quand même moins de pouvoir, et un pour les dieux… Et faire attention à ce que les vérités ne déclenchent rien de… Mmh… fâcheux diront nous… Mais c’est pas mal oui. On peut partir sur ça, mais il va falloir sérieusement réfléchir à ce qu’on met sur les cartes. Donc… Les parties de jeux enfantins, cela fait toujours du bien, les côtés artistiques, le jeu d’action et vérité… tout le festival qu’il va être a préparé. »

Cela allait être sympa à tout préparer. Surtout le feu d’artifice. Je me grattais pensivement la joue sans rien dire de plus.

« Mais si on réussit… Ça va être absolument magnifique, pas vrai ? »

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ft. @Katheryn Whitecker

Les abords de Sanctum défilaient sous nos yeux, nos chevaux avançant tranquillement, évoluant dans cet élément qui était bien plus le leur que le nôtre. C’était cela que j’appréciais en venant ici, avoir l’impression d’être dans un autre univers et pourtant, d’être comme à la maison, une sensation que je ne ressentais pas sur Terre.

Proposant une nouvelle idée, j’ai enfin eu une réaction plus vive et plus spontanée de Katheryn. J’avais d’un côté vraiment hâte de voir comment elle allait me répondre et si elle allait me dire clairement non ou si elle allait atténuer les choses. Je la trouvais un peu trop sur la réserve, comme si la moindre de ses paroles pouvait lui porter préjudice, ou comme si elle ne me faisait pas entièrement confiance, conservant une distance de sécurité, ne sachant pas si elle pouvait ouvertement me contredire ou non. Une vieille habitude de son époque de naissance peut-être, une époque très certainement ou toutes les paroles étaient enveloppées dans de la soie pour ne vexer personne, même en cas de profond désaccord.

« Il faudrait faire deux paquets de cartes du coup non ? Un pour les disciples, qui ont quand même moins de pouvoir, et un pour les dieux… Et faire attention à ce que les vérités ne déclenchent rien de… Mmh… fâcheux diront nous… Mais c’est pas mal oui. On peut partir sur ça, mais il va falloir sérieusement réfléchir à ce qu’on met sur les cartes. Donc… Les parties de jeux enfantins, cela fait toujours du bien, les côtés artistiques, le jeu d’action et vérité… tout le festival qu’il va être a préparé. »

Si on faisait cela, il n’y aurait plus d’intérêt au jeu mais j’ai gardé pour moi cette pensée. Je savais pertinemment que je n'aurais pas la patience et encore moins l'envie de mettre les mêmes formes qu'elle dans ma réponse. Rien ne m’empêcherait de retirer ou de modifier certaines cartes si elle ne me plaisaient pas au moment du jeu après tout et elle ne pourrait rien faire contre cela.

Son récapitulatif était succinct mais au moins, cela permettait également de nous rendre compte de ce que nous avions préparé et de ce qu’il restait encore à faire. Nous avions tout de même plutôt bien travaillé, quand on voyait tout ce que nous avions déjà décidé et quand on savait que nous étions parties du néant lorsque nous nous étions rencontrées. Une légère pression et ma jument commença à trotter, appréciant le fait de pouvoir prendre un peu de vitesse.

« On a un bon espace pour organiser ton festival, je pense que cela va plaire. Il faudra impérativement voir cela avec la Primat des Rites, c’est tout de même elle qui s’occupe des festivités et cérémonie au à défaut avec le Vice-Primat si elle n'est pas disponible. A moins que tu n’aies déjà anticipé ce point ? Je ne pense pas que tu puisses oublier un élément d'une telle importance... »

Autant dire que je ne souhaitais nullement me mettre à dos les Divinités qui régissaient Sanctum et déjà que leurs histoires de divergences entre eux faisait que bien souvent on naviguait en eaux troubles, autant éviter de froisser délibérément leur égo.

Mais j’avais confiance en cette petite tête Rousse, elle avait forcément pensé à cela, elle qui semblait vouloir faire les choses dans les règles et sans mettre quiconque de côté. Dans le cas contraire, avant de mettre en place le moindre bout de bois dans le sol il faudrait demander une entrevue avec Iemanja ou son second, afin d’avoir leur accord pour ce projet. Je tenais à ma vie, même si elle n’avait pas forcément beaucoup de valeur à leurs yeux, pour moi elle en avait et je comptais bien rester pour fouler cette Terre durant plusieurs siècles au moins.

Ma jument franchit sans broncher un petit cours d'eau à peine plus large que mon bras, éclaboussant au passage ma robe de gouttelettes d'eau. En temps normal je me serais énervée mais pas aujourd'hui, pas à Sanctum. Lorsque je venais ici, je préférais de loin me concentrer sur des pensées plus positives, laissant à Philly la Nao plus manipulatrice et ambitieuse, ici, je n'étais pas non plus la blanche brebis mais mes griffes étaient soigneusement rangées. Il n'était nullement nécessaire de faire des scènes alors qu'il y avait une multitude d'opportunités pour arriver à mon but.

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J’écoutais avec attention ma camarade sans rien dire. « Mon festival » ? Je fronçai très légèrement les sourcils pour corriger machinalement

« Notre festival. »

Je ne l’avais pas fait seule, clairement pas, jamais il ne pourrait être si bien si j’avais été seule. Il allait être fantastique parce qu’on était plusieurs à réaliser cette tâche pour la rendre grandiose. Moi… je ne faisais pas grand-chose en soi… J’étais juste celle qui avait posé l’idée, mais tout le monde allait contribuer d’une manière ou d’une autre. Je n’étais pas la seule ici à avoir des bonnes idées. Naomi en était la preuve. Je souris à sa remarque sur la Primat des rites.

« Elle est d’accord et nous avons un autre rendez-vous pour discuter de la date et de tout ce qu’il y a prévoir. Mais dans la base elle est d’accord. »

Je m’arrêtais brusquement. Une migraine venait de vriller mon crâne comme-ci une pique de métal chauffé à plan fouillait ma cervelle. Je manquais de tourner de l’œil. Ma déesse ! Qu’est-ce qui lui arrivait ?! Qu’est-ce qu’i l’avait mise en colère. Je m’agrippais de justesse à ma jument pour ne pas tomber au sol. Je retiens un haut-le-cœur de justesse en prenant une profonde respiration. La douleur ne s’en allait pas… Elle était en rage ou quoi ? Je fermais les yeux et comptai un peu avant de lutter contre moi-même pour me redresser. Je sentis quelques gouttes sur mon visage et me redressai avec douleur.

« Il… Il faut que je rentre… Ma déesse a besoin de moi… J’étais ravie de discuter de tout cela avec vous… Je viendrais vous voir pour définir d’une date de réunion après que j’ai vu avec la Primat… Je vous remercie d’avoir prit le temps de discuter… Je vous tiendrais au courant. »

La douleur semblait grimper le long de ma colonne vertébrale et je soufflai entre mes dents en luttant pour me redresser un peu. Je murmurais quelques mots à ma jument qui fit lentement demie-tour pour se diriger vers le sanctuaire d’Amaterasu.

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Elle me corrigea et cela me surprit. Je ne la pensais pas méchante, loin de là, mais je ne pensais pas qu’elle soulèverait le langage que j’avais utilisé. Oui, j’avais dit son Festival car pour moi c’était son projet, son idée et moi je ne faisais qu’apporter ma patte à l’édifice. Il était rare que j’accepte de me mettre en retrait mais bon, il fallait croire que ma première impression n’avait pas été la bonne, elle n’était pas comme je le pensais finalement et ce n’était pas forcément plus mal.

Elle sourit et me confirma que Iemanja était d’accord avec ce festival ce qui était une bonne chose. Je n’avais nullement envie de la contrarier. Contrarier une Divinité n’était jamais bon, mais contrarier un.e Primat était encore pire. J’avais l’impression qu’elle allait continuer sa phrase mais elle s’arrêta brusquement. J’ai tiré doucement sur les rênes pour que ma monture s’arrête.

« Tout va bien ? »

Elle semblait prête à tomber de cheval à tout instant et semblait presque livide, à moins que ce ne soit son teint initial, je n’avais pas fait vraiment attention à vrai dire. Enfin, là elle semblait clairement à deux doigts de la chute et ce n’était absolument pas normal. Elle se rattrapa de justesse au moment où je me suis approchée d’elle avec ma jument, me plaçant à ses côtés pour essayer de la rattraper si cela se reproduisait.

Elle resta immobile un instant et je la regardais, sans un mot, priant pour qu’elle ne vomisse pas sur ma robe blanche. Elle n’avait pas intérêt à faire ça, sinon, je la laissais en plan au beau milieu du lac. Elle devait rentrer, retrouver sa déesse qui avait besoin d’elle.

« Ça te fait souvent cet effet là quand ta déesse a besoin de toi ? C’est un peu violent quand même … »

Elle commença à prendre congé et fit faire demi-tour à sa monture pour qu’elle retourne très certainement vers le temple de sa déesse. D’un côté, j’avais envie de tourner moi aussi les talons et de rentrer au galop. D’un autre côté, je ne pouvais pas laisser la disciple d’une autre Divinité faire le chemin seule alors qu’elle était dans cet état. On ne savait jamais, si elle tombait et s’ouvrait le crâne sur un rocher, si elle était dévorée par des bêtes sauvages et finissait par mourir perdue et déshydratée cela allait me retomber dessus et je n’avais pas envie de me faire juger ici. Quelque chose me disait que ce ne serait en rien équitable.

« Je t’accompagne, au moins jusqu’à l’entrée de la demeure de ta déesse, ça sera mieux, plutôt que de voyager seule. »

Je n’avais pas envie de jouer à la babysitter mais d’un autre côté, ma survie était liée à la sienne. J’étais la dernière personne à la voir en vie, si pour une raison X ou Y il lui arrivait quelque chose, plusieurs personnes pourraient témoigner que je devais la rencontrer ici. Alors pour ma propre sécurité, mieux valait que je l’accompagne. Les deux juments marchaient d’un bon pas et je surveillais attentivement Katheryn. Je ne savais pas s’il fallait que je lui parle, si je devais la laisser tranquille mais j’ai choisi de lui faire un peu la conversation, histoire de l’occuper et de l’aider à penser à autre chose.

« Cela fait longtemps que tu montes à cheval ? Tu as une bonne technique je trouve mais pas … contemporaine si je peux dire. »

Elle savait monter à cheval, mais je ne reconnaissais pas la technique, c’était différent et autant parler cheval au lieu de se concentrer sur son état qui semblait plutôt instable.

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Je hochais la tête. Tout allait bien… Je savais parfaitement ce que c’était… Il fallait juste que je rentre vite pour apaiser ma déesse… Une fois que je serais rentrée tout irait bien… Je hochais la tête en continuant de m’agripper à ma jument pour ne pas tomber. Il fallait que je rentre… Vite… Sinon jamais je ne pourrais apaiser ma déesse… Pourquoi était-elle en colère ? Qui lui faisait du mal ? Je ne savais pas… mais il fallait que j’arrive à rentrer… Je respirais profondément en essayant d’échapper à l’embrasement de ma tête et de ma colonne vertébrale. J’eus presque un rire à sa remarque.

« Non… C’est plus compliqué que ça… Elle ne fait pas exprès… »

Je ne pouvais pas expliquer ce qu’il se passait dans ma tête. Je ne voulais pas m’être dans l’embarras ma déesse, elle ne faisait pas exprès, c’était… c’était comme ça, elle n’y pouvait rien… On faisait ce qu’on pouvait, je me cramponnais à ma jument qui fit prudemment demi tour. Je ne dis rien à sa remarque. Okami devait déjà être entrain de me chercher. Qu’avait donc ma déesse… Avait-elle remarqué mon absence un peu trop longue ? Croyait-elle … Ma déesse… Si elle savait… Je préparais juste une surprise… Je tournais le regard vers la jeune femme en prenant une inspiration.

« J’ai appris… quand j’étais jeune, en France… Avant la révolution française… C’est sans doute pour ça… J’ai jamais repris des cours… »

J’eus un rire étranglé en continuant de m’agripper pour ne pas tomber de cheval. La révolution française… Cela remontait à tellement loin. Je flattai l’encolure de ma jument.

« D’habitude… je fais pas autant sac à patate… Mais oui… Mes parents étaient relativement aisés… Nous avions des chevaux… Je n’y suis jamais retournée… »

Pourquoi faire ? De toute manière le château de mes parents avaient dû cesser d’exister… Puis je n’étais plus Catherine Maleval depuis tant de temps… Alors quelle importance… Cette terre n’était plus la mienne. Je marmonnais quelque chose à propos de l’Angleterre sans rien expliquer de plus. Je ne dirais rien au sujet de ma déesse… C’était hors de question. J’observai la disciple à côté de moi.

« Je l’ai fais pas mes quelques siècles de vies hein ? »

J’eus un rire qui s’étrangla dans un nouvel éclat de migraine.

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ft. @Katheryn Whitecker

Elle n’allait vraiment pas bien et je me demandais si ce n’était une conséquence de sa condition de Disiciple. Si c’était le cas, j’étais bien heureuse de ne pas avoir un tel contrecoup parce que clairement, cela relevait plus de la malédiction que de la bénédiction cette histoire.

Elle ne faisait pas exprès, encore heureuse ! J’avais du mal à comprendre les Divinités qui choisissaient de torturer volontairement leurs Disciples et Croyants. Ils les avaient choisis mais pour autant, ils prenaient parfois un malin plaisir à s’amuser avec eux comme un chat avec une souris. C’était tout de même eux qui avaient voulu de nous pour l’éternité, bien plus au courant de nous des petites lignes du contrat, alors nous malmener était totalement absurde, mais ce n’était que ma manière de voir les choses. Tous les Dieux et toutes les Déesses n’étaient pas aussi protectrice qu’Hermès.

Elle avait appris à monter avant la révolution Française. Cette période de l’histoire où les Français avaient tués leur roi et détruits la monarchie. Quel sympathique souvenir j’avais de ces cours d’histoire. Converser la faisait souffrir, mais j’avais l’impression que cela l’aidait tout de même à rester concentrée et attentive à son environnement.

« Pas besoin de reprendre de cours, c’est juste que je ne suis pas habituée, mais tu montes bien. »

Elle avait eu des chevaux auparavant, un point commun que nous partagions. Je n’ai pas entendu ce qu’elle ajouta par la suite, entendant à moitié quelque chose à propos de l’Angleterre mais je n’allais pas relever ni lui demander de répéter. Ce n’était pas très intéressant de raviver un conflit centenaire et de toute façon, ni elle ni moi ne pourrions faire quoique ce soit.

Elle plaisanta en disant qu’elle ne faisait pas son âge. Elle avait entièrement raison.

« J’aimerais avoir l’opportunité de vivre aussi longtemps que toi, et de poursuivre ma vie aux côtés d’Hermès aussi longtemps que permis. C’est tout de même assez irréaliste, quand on y pense. Avoir l’occasion de les fréquenter d’aussi près, d’être touchée par leur aura divine et qu’ils nous accordent un peu plus d’attention, c’est une véritable bénédiction. »

C’était ainsi que je me sentais, bénie par mon Créateur. Parce que sans lui ma vie n’aurait pas été la même, parce qu’il m’avait offert une opportunité incroyable ce jour là et que malgré mon comportement enfantin et mes crises d’ado, je lui en étais infiniment reconnaissante.

« Tu te sens un peu mieux ? J’ai l’impression que tu es un peu un moins pâle. »

Ce n’était pas vrai, mais l’amener à penser le contraire pouvait peut-être l’aider. Le mental pouvait faire beaucoup concernant les ravages du corps mais ce n’était pas garanti qu’elle morde à l’hameçon. Tenter ne coutait rien de toute façon.

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C’était sûr que ma manière de monter était… particulière, mais j’étais tranquille au moins. Je pouvais affirmer être un morceau d’histoire à moi toute seule. D’une manière ou d’une autre… Je le vivais très bien après tout. Il fallait l’avouer… Je ne les faisais pas… mes presque deux siècles. Oui ce n’était pas tout à fait ça, j’étais un peu plus jeune. Mais à quelques années de plus ou de moins… Est-ce que cela changeait vraiment quelque chose ? Je souris à sa remarque sur ma manière de monter. Je hochais la tête tout doucement. Je n’avais pas envie de lui vomir dessus…

« Merci… toi aussi. »

Ce que je pouvais affirmer, même en étant à moitié en train de souffrir. Je l’observai avec attention. Sa manière de prononcer le mot dieux… de parler de son dieu… J’eus un petit sourire, pas moqueur, loin de là, attendrit justement par ce qu’elle disait… Je me souvenais bien des sentiments que j’avais eu au début… Quand Amaterasu était au tout début dans le corps de Marie que j’avais tellement aimé… Maintenant c’était de l’histoire ancienne… Maintenant… Je vivais ma vie d’une manière ou d’une autre. Je l’observai à nouveau avant de souffler d’un ton très doux.

« Tu vivras autant que moi… ne t’inquiète pas. Et à ton ton… Tu es comme moi à une époque… Tu es amoureuse de ton dieu… Je comprends ce que tu ressens… Ton secret est gardé avec moi… Ne t’inquiète pas. »

J’eus un rire étranglé à sa remarque sur mon teint. Je savais très bien à quoi je ressemblais. Je sentais la colère de ma déesse… Que lui arrivait-il… pourquoi étais-je toujours loin d’elle quand elle souffrait ? Je ne dis rien pendant un instant, le temps que la migraine reparte un peu.

« Ahaha tu es gentille… Mais je sais… que ma déesse est folle de rage… Et je dois avoir la tête d’un… d’un… par Amaterasu… Un… un zombie ? Je crois… qu’on appelle ça… comme ça ? Non… c’est… vampire ! Voilà un vampire ! »

Je fis semblant de claquer mes mâchoires alors que je ne buvais pas une goutte de sang. Je respirais profondément avant de lever la tête et de regarder Naomie.

« Si tu vois une cavalière… avec… un cheval gris… c’est Okami… »

Notre… stagiaire.

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ft. @Katheryn Whitecker

Elle me remercia pour le premier compliment, même si je l’avais plus fait pour l’aider à penser à autre chose que pour être gentille. Elle parvenait à rester en selle malgré son état et ce n’était pas des plus simples il fallait le reconnaître. Tout en continuant notre route, Katheryn aborda un sujet plutôt épineux sans le savoir. Je me suis tendue au moment où elle s’avança, énonçant tout haut que j’étais « amoureuse de mon dieu. » Euh, un instant, où était-elle allée pêcher cette ineptie ? Il n’était nullement question de garder un secret ou quoique ce soit. Je n’étais pas amoureuse d’Hermès. La douleur devait lui faire dire n’importe quoi. Pour la détromper je pouvais prendre le temps de lui expliquer ce qu’était un plan cul ou un sex friend car ces notions devaient lui être étrangères et correspondaient plus ou moins à notre lien avec Hermès... Bon, ce n’était pas vraiment notre relation non plus mais elle s’en rapprochait et cette définition me convenait bien mieux. De temps en temps nous passions des moments plus intimes ensemble mais je n’étais pas amoureuse pour autant. C’était différent comme relation et je pourrais me le répéter des centaines de fois, de manière différente à chaque fois, plus pour me convaincre que pour convaincre les autres.

« Tu te trompes Katheryn. Je ne suis pas amoureuse de lui. Nous sommes proches oui, mais plutôt comme deux amis d’enfance. Ce qui d’un côté est le cas, il me connait depuis que je suis ado. »

Mais je n’allais pas m’étendre plus que cela sur le sujet. Il était vraiment temps de passer sur autre chose, de parler de quelque chose qui ne pourrait pas lui permettre de creuser notre relation. D’une part car cela ne la regardait pas et dans un second temps, Hermès n’avait pas forcément envie que j’étale sa vie devant la première Disciple venue. Pour être totalement honnête, cela me mettait surtout mal à l’aise car je ne savais pas où me mettre ni comment mettre au clair cette situation qui était complètement trouble à mes yeux.

Parler de son teint fut la seule idée à me venir, loin d’être lumineuse, elle eut au moins le mérite de l’amuser et de la faire rire. Rire douloureux mais rire tout de même. Elle savait bien que je mentais sur ce coup et elle chercha ses mots, me parlant de zombie avant de se raviser et de poursuivre sa comparaison sur le vampire. Mais, l’un comme l’autre pouvait convenir au final. Les deux ne ressemblaient pas à grand-chose mais j’appréciais son effort d’utiliser le vocabulaire adéquat, un peu comme quand une grand-mère essaye d’utiliser les bons termes lorsqu’elle parle de technologie. D’un certain point de vue, elle était une personne âgée, à défaut de l’être physiquement, mentalement, elle n’était pas de mon âge. Elle avait vécu plus de choses, avait plus de recul certainement et je me demandais comment je serais à son âge et comment le monde aurait évolué.

Elle me prévint que quelqu’un allait venir à notre rencontre. Un cheval gris, une cavalière, Okami, noté. Conservant ces informations dans un coin de mon esprit, je devais à présent me concentrer sur la Disciple Japonaise et sur les alentours. Nous ne devrions de toute façon pas tarder à arriver. Je reconnaissais déjà au loin les murs de certains sanctuaires. Okami ne devrait pas tarder.

« On arrive bientôt de toute façon, regarde. »

Je n’étais jamais allée vers le sanctuaire de sa déesse alors je ne savais pas du tout à quoi il ressemblait mais je comptais sur elle pour nous mener à bon port. Dans le pire des cas je pouvais toujours demander à des croyants ou à des esclaves la direction à prendre.

Alors que l’herbe que foulaient encore nos montures quelques instants auparavant laissa place à une rue pavée, une cavalière qui correspondait à la description se dirigea vers nous au galop.

« Je suppose que c’est Okami ? »

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J’écoutai ce que me disait Naomie. Elle n’aimait pas son dieu. J’eus un sourire tendre et hochai la tête. Tant mieux. Elle n’aurait pas à souffrir de cela alors. C’était tant mieux pour elle. Bien mieux. Je ne pus que sourire tranquillement entre deux élancements de douleurs. Elle était folle de rage ma déesse adorée… Mais il fallait que je revienne vers elle pour la calmer. Il fallait que je revienne… L’apaiser d’une manière ou d’une autre. C’était ma déesse, je l’aimais à en mourir… Peut-être était-ce pour ça que j’étais sa disciple, elle savait que pour elle je deviendrais un monstre. Je préférais discuter de mon teint. J’avais du mal à me souvenir des termes de toutes les créatures. Les vampires j’avais finis par maîtriser d’une manière ou d’une autre. Ça les zombies et les nouvelles choses… J’avais parfois un peu du mal. Il fallait que je me renseigne plus tard. Quand j’aurais la tête à ça et pas à essayer d’apaiser les élancements de ma tête. Visiblement on arrivait.

« Tant mieux. »

Soufflais-je d’une voix rauque en expirant entre mes dents serrées. J’avais mal. Je relevais la tête en l’entendant parler de Okami. Oui c’était elle. Je hochais la tête doucement en levant la tête. La vache… Même un geste simple ça faisait mal. J’entendis Okami galoper vers nous avant de tirer les rênes de sa jument qui s’arrêta presque en glissant. Elle salua Naomi avant de se coller à moi.

« Katheryn-san ! Vous…
- Je sais… J’ai une sale tête… »

Okami ne dit rien et je lui tendis de quoi guider ma monture alors qu’elle posait une main sur mon dos avant qu’elle ne se tourne vers Naomi.

« Merci d’avoir accompagné Katheryn-san. »

Je souris à Naomi en la remerciant tranquillement avant de me laisser presque choir contre Okami qui talonna sa jument pour m’entraîner derrière elle vite pour aller calmer ma déesse.

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ft. @Katheryn Whitecker

Elle semblait croire ce que je lui disais, ou alors avait tout simplement la politesse de ne pas soulever mon mensonge. D’un autre côté, peut-on vraiment dire que c’est un mensonge lorsqu’on se convainc soi-même du contraire ? Pas sûre.

Alors que les abords du temple de sa Déesse ne devaient plus être très loin, j’ai vu une femme à cheval venir vers nous. Elle semblait préoccupée et étant donné qu’elle ne quittait pas du regard Katheryn, j’en ai aisément déduit qu’il s’agissais de la fameuse Okami. Pour confirmation et pour avertir ma consoeur que la personne en question arrivait, je lui ai fait part de mon observation.

La douleur ne semblait pas s’être dissipée le moins du monde et je ressentais les efforts que faisaient la demoiselle pour rester consciente et en selle, tout en continuant de me parler, même si chacun de ses paroles semblait lui coûter cher. La Cavalière une fois à notre hauteur s’arrêta brusquement, surprenant ma monture qui fit un bref écart. Je l’ai rapidement rassurée, regardant cette furie qui prit tout de même le temps de me saluer avant de s’exclamer en voyant la tête de Katheryn. Pour une fois, je n’étais vraiment pas responsable de la situation et je n’avais rien à me reprocher. Au contraire, j’étais même venue jusqu’ici pour la raccompagner alors que les quartiers de ma Divinité ne se trouvaient pas dans ce secteur de Sanctum.

Okami me remercia, tout comme Katheryn avant de s’éloigner avec elle.

« Ce n’est rien Okami. Prend soin de toi Katheryn, je te dis à bientôt pour la suite de ce projet. »

Un instant, j’ai regardé les deux femmes s’éloigner avant de faire faire demi-tour à ma jument et de m’éloigner au pas. Cette rencontre était intéressante. Surprenante, pleine d’informations mais Katheryn était vraiment différente de l’image que je m’étais faite d’elle au premier regard. Sans pour autant faire naître de la méfiance en moi, je me suis cependant promis de l’observer plus attentivement la prochaine fois et de prêter plus d’attention à ses paroles, gestes et intonations. Même si elle semblait bien plus ouverte que lorsque nous nous étions vues plus tôt dans la journée au plan d’eau. Nous avions été productives aujourd’hui et à présent j’avais hâte que notre projet se réalise. J’avais hâte de voir cette magnifique et grande fête se réaliser à Sanctum. Je savais que nous allions devoir travailler et donner un coup de main pour les choses soient prêtes en temps et en heure, mais surtout que tout soit comme nous l’avions planifié.

Cette fête serait véritablement inoubliable.

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