Veste enlevée, alors qu'il rentre dans le café. Peu de monde, à cette heure qui se fait tardive. La journée touche à sa fin pour tout le monde, peu de gens ont encore cette envie de traîner leur carcasse alors que netflix les attendent chez eux, accompagné de dame la flemme. Surtout en pleine semaine. Il y a bien les quelques courageux, ci-et-là, ceux qui prennent encore un café, ou le premier peut-être de leur journée, parce que celle-ci consiste à travailler de nuit. Mike les regarde pas tellement, eux, l'Humanité habituée à s'ignorer la plupart du temps. Pour autant, l'homme pose ses affaires sur le comptoir, doucement, les pognes encore dessus. Aucun client à l'horizon et une tête familière qui se fait voir, déjà. "Hey, salut." Qu'il dit alors, dans un bout de sourire amical envers sa voisine qui doit en avoir plein les pieds, de les user pour le bon plaisir des appréciateurs de caféine. "Tu vas bien ? Pas trop fatiguée ?" Demande polie et intéressée, dans le même temps. Parce qu'il se soucie de sa voisine de palier, même s'ils sont pas dans leur immeuble. Pas si loin, si on se dit qu'ils habitent pas à des dizaines de bornes non plus. Une main consent à lâcher le plan de la veste qu'il retenait fermement, pour choper son porte-feuille. "J'ai le droit à un donuts, s'il te plaît ?" Petite entorse à un régime imaginaire, même s'il tâche de pas en prendre un à chaque fois. "Tu veux que je t'aide à fermer, ce soir ?" Ranger la salle, mettre les chaises sur les tables s'il en est, nettoyer. Il aime bien ce genre de tâches, Mike. De temps à autres et tant qu'on le surnomme ainsi, qu'on l'appelle pas par son véritable prénom. Qu'il donne jamais, à vrai dire. Mais le désavantage de vivre dans le même immeuble, c'est qu'elle a pu le voir sur la boîte aux lettres. Pourtant, il persistera toujours : lui, c'est Mike, rien d'autre. Juste ça.
Naomie Morgans
Âge et date de naissance : 27 ans Métier/occupation : Serveuse dans un Coffee-Shop Cible touchée par Cupidon : Toute personne digne de son attention
Panthéon d'origine : Mésopotamien Divinité incarnée : Ishtar Pouvoir(s) : Bénédiction d'Ishtar : A son contact et si elle le souhaite, elle peut permettre à une personne d'évoluer plus rapidement durant un temps dans son domaine de prédilection. La bénédiction est limité à une fois par personne
Compléments:
Ishtar était surnommée la Faiseuse de Roi. Vestige de sa gloire passée, elle peut à présent aider ceux qu'elle juge digne de recevoir sa bénédiction. Un poste à responsabilité arrivera plus facilement pour un employé de bureau, un grand sportif remportera plus facilement le titre convoité, un politicien pourra plus facilement gagner une élection mais elle ne fait pas des miracles pour autant, un outsider ne deviendra pas président des Etats-Unis pour autant.
Champ de Pesanteur : Dans un rayon de 5 mètres, Ishtar peut modifier la pesanteur, permettant ainsi de rendre plus léger un objet ou une personne ou au contraire d'augmenter la gravité qui s'exerce sur lui.
Compléments:
Elle se sert principalement de ce pouvoir lorsqu'elle est en combat afin d'handicaper son adversaire ou pour modifier sa propre gravité. Loin des regards, il lui arrive également de joueur sur son propre champ de pesanteur, s'élevant dans le ciel pour retrouver ce milieu qui fut autrefois le sien.
Panthera Leo : Transformation partielle ou totale en lionne blanche. Ce pouvoir lui demande beaucoup d'énergie depuis la destruction de Sanctum. Son utilisation est limitée à une heure ou deux maximum si la transformation est partielle.
Point faible : Claustrophobie : Ishtar ne supporte pas l'enfermement, elle a besoin de sentir le vent sur sa peau et d'être le plus possible à l'extérieur. Plus l'endroit où elle est enfermée est restreint, plus ses pouvoirs s'amenuisent vite.
La journée avait été épuisante. En même temps depuis quelques jours les choses étaient différentes. Je ne dormais plus de la même manière, le sommeil agité, les souvenirs de cette soirée ne cessaient de me revenir en tête. Des visages, des gestes, des sensations sur ma peau et toujours cette inévitable envie de vomir, de me taper la tête contre les murs et de me sortir toute cette histoire de l'esprit. Mais je faisais comme si tout allait bien. Comme si cette ville tournait normalement, comme si c’était normal de se faire agresser en sortant avec une amie, comme si c’était logique d’avoir à s’occuper d’une femme qui se faisait battre par son conjoint et de lui offrir un refuge au sein du Double Knot le temps de tirer les choses au clair. Non, tout ceci n’était pas normal et même s’il en fallait beaucoup pour me remuer, ces évènements me faisaient immanquablement réfléchir.
Je tentais de garder la face, de faire comme si tout allait bien mais je ne pouvais pas tous les tromper. A commencer par celui qui ressentais mes émotions comme si elles étaient siennes, celui qui avait fait de moi celle que j’étais aujourd’hui, qui m’avait d’une certaine manière façonnée mais qui m’avait pourtant laissée seule ce soir-là. Ce n’était pas de sa faute bien entendu et s’il y avait quelqu’un à blâmer c’était même moi. Au lieu d’accorder vraiment du crédit à mon pouvoir, je m’étais contentée de le prendre par-dessus la jambe. Résultat ? Pas besoin de revenir une énième fois sur mes échecs. A chaque fois que j’avais choisi d’ignorer ce pouvoir une catastrophe s’était produite. Je m'étais donc fait une promesse : Plus jamais. C’était terminé.
J’étais en train de finir de nettoyer les machines, la fin de journée au café n’allait pas tarder et étant donné que Lola était encore en arrêt, j’avais écopé de ses fermetures. Le percolateur était enfin propre quand j’ai entendu la porte d’entrée s’ouvrir. J’adorais ces clients qui venaient toujours me réclamer des choses lorsqu’elles n’étaient plus disponibles. Quittant la plonge je suis allée vers le comptoir afin d’accueillir le client. Son visage familier étouffa dans l’œuf la réflexion que j’allais faire, se transformant en un « Salut voisin ! » bien plus agréable.
L’échange de banalités commença. Est-ce que j’allais bien ? Pas trop fatiguée ? Ma tête devait parler d’elle-même mais il y aurait de toute façon une contradiction entre la réalité et mes paroles.
« Ça va. Un peu fatiguée, la journée a été dure mais bon, c’est de la bonne fatigue comme on dit. »
La bonne ou mauvaise fatigue. C’était bien une expression qui ne voulait strictement rien dire. C’était de la fatigue, un point c’est tout, pas de notion de bien ou de mal derrière cela, juste de la lassitude, un épuisement, rien de plus.
Il me demanda s’il pouvait avoir un donut, sortant son portefeuille. D’un signe de la main je l’ai arrêté, lui donnant la pâtisserie sans le faire régler pour autant. Là où toute voisine cordiale et agréable aurait dit qu’elle le lui offrait parce que cela lui faisait plaisir, je me suis contentée d’être honnête, tout simplement.
« Autant te le donner, il partira à la poubelle sinon. »
Mais il n’avait pas à prendre pour mon incapacité à m’en sortir dans cette nouvelle vie, il n’avait pas à prendre ma frustration mais c’était plus fort que moi, je passais trop facilement mon temps à bouder et à me comporter comme la gamine capricieuse que j’étais quand les choses n’allaient pas dans mon sens. Mais j’avais besoin de lui, alors je ne pouvais me permettre de me le mettre à dos. C’est pour cela que j’ai rapidement nuancé mes propos, pour paraître moins amère.
« Et ça me fait plaisir de te l’offrir. Au moins je sais que tu l’apprécieras à sa juste valeur. Et t’inquiètes, je gère pour le rangement de la salle. »
C’était de toute façon ma sanction, ma punition pour avoir ainsi exposé Lola. Vérifiant l’heure sur l’horloge, il était d’ailleurs temps pour moi de commencer. J’avais déjà passé un premier coup de balais et le plus gros du ménage avait déjà été fait. La journée m’avait épuisée parce qu’elle avait été d’un calme plat. Peu de clients, peu de travail, rester là à ne rien faire était tellement agaçant et à force de faire tout et n’importe quoi pour m’occuper, je finissais épuisée. Mais j’avais besoin de m’occuper, ce soir, il fallait que je me sorte de toutes ces pensées négatives et que le temps d’une soirée au moins, j’arrive à évacuer.
J’ai regardé une nouvelle fois Mike, songeuse. Oui, il pourrait certainement faire l’affaire, s’il avait le cœur à l’ouvrage, mais ça ne me coutait rien de demander et en cas de refus, je me débrouillerai seule.
« Dis, j’ai besoin de courir un peu ce soir. Ça te dit un tour du quartier jusqu’au parc ? »
Sortir seule ne me faisait pas peur, mais depuis l’épisode Amos dirons-nous, j’étais moins rassurée, ce n’était pas de sa faute à lui bien entendu, mais son souvenir était associé à ces évènements. Il fallait que j’apprenne à me défendre, une bonne fois pour toute pour ne plus jamais laisser autant de pouvoir sur moi à qui que ce soit. La faiblesse n’était pas dans mes gènes et j’allais tout faire pour corriger cela. Ma détermination était sans faille.