Lindsay Collins n’aurait pas dû mourir maintenant.

Certes, Lug n’en est pas absolument sûr. Malgré ses connaissances médicales qui englobent toutes les disciples anciennes et modernes, oubliées des hommes ou étudiées aujourd’hui par des programmes d’intelligence artificielle, maintes énigmes du corps humain résistent avec obstination à la lumière du savoir.

Lindsay souffrait d’une maladie génétique rare, incurable. Dans son malheur, elle avait la chance d’avoir le brillant Kendall McLight pour médecin. L’état de la patiente empirait peu à peu, mais le docteur lui administrait un traitement efficace. À base de thérapie génique, celui-ci s’avérait assez efficace pour ralentir la dégradation de son organisme, contenir les effets délétères de sa maladie – les effets secondaires de médicaments dosés avec soin.
Suivie par un autre spécialiste, Lindsay aurait sans doute vécu aussi longtemps, mais avec un confort de vie très inférieur.

Cependant, depuis peu, la jeune femme souffrait d’horribles maux de tête. Elle se plaignait de cauchemars terrifiants, de crises de panique chaque fois qu’elle se rendait à l’hôpital.
S’agissait-il d’une anxiété que ses traitements ont amplifiée ? Lug a appris que du modafinil fut retrouvé dans ses affaires – une molécule qui sert notamment à repousser le sommeil.

Kendall McLight n’est pas médecin légiste, mais Lindsay était sa patiente. Pas une patiente modèle, ou à l’opposée une femme acariâtre. Non, Lindsay était une femme ordinaire atteinte d’une pathologie extraordinaire, avec ses bons et mauvais jours.
Quoi qu’il en soit, Lug ressent le besoin d’éclaircir le mystère de son décès prématuré.
Il se rend à la morgue afin d’examiner la dépouille.


Le Temple University Hospital est un immense terrain de jeu pour la déesse slave de la mort.
Dans l’Amérique moderne, c’est dans les lits aux draps blancs comme l’hiver que la plupart des humains poussent leur dernier soupir. Sur les tables d’opération, entourées de chirurgiens aux gants en latex maculés de sang.

Pourquoi Lindsay Collins a-t-elle suscité son courroux ? Seule Morena en connait les raisons. Peut-être était-ce le fruit du hasard, ou d’un ennui passager. Ou parce que la jeune femme a bousculé la déesse dans un couloir de l’hôpital.

Deux semaines plus tôt, alors que Pia Cavendish venait prendre son service à la morgue, la stagiaire a croisé Lindsay et senti que son heure arrivait.
Envie lui a pris de torturer son âme avant d’achever son corps, et c’est ainsi que Lindsay fut accablée dans ses derniers jours de mauvais rêves, d’émotions insoutenables et de paniques irraisonnables.
Après une lente agonie, Morena se fit l’intermédiaire de la faucheuse, forme glaciale et spectrale qui vint prendre son dû. Comme toujours, la moisson fut fructueuse et un froid morbide envahit le corps de Lindsay.

À présent Morena contemple son œuvre. La température à l’intérieur de la morgue est anormalement basse. Le corps blême, glacé de Lindsay Collins repose sur une table métallique dans une totale nudité. Une étiquette est attachée au gros orteil gauche, imprimée d’un code-barre et de son identité de vivante.

Une porte s’ouvre.
Pia lève les yeux. À travers la vitre embuée de la morgue, elle aperçoit un homme de grande taille qui avance en direction de la chambre mortuaire.

Lug et Morena occupent la même enveloppe depuis tant de siècles qu’elles leur sont familières. Les deux divinités ne se connaissent pas personnellement, néanmoins chacune connait la véritable nature de l’autre.
Le premier prodigue des soins, accomplit des miracles ; la seconde tourmente, fauche les vies arrivées à terme.
Se verront-ils comme deux opposés complémentaires ? Ou deux ennemis inconciliables ?



Informations complémentaires :

♆ Le contexte de ce RP aléatoire vous est proposé par @Godric Oathbridge. Vous pouvez le MP si un point du contexte vous turlupine.

♆ Le staff n’interviendra pas au cours de ce RP. C’est à présent votre sujet, vous le gérez comme un RP ordinaire.

♆ Si le contexte ne vous inspire pas (ça arrive !), détournez-le pour l’entraîner dans une autre direction. Ou parlez-en ouvertement avec votre partenaire, mais ne l’abandonnez pas.

♆ Par défaut, le premier nom mentionné dans l’en-tête du sujet répond en premier. Vous pouvez naturellement vous accorder sur un ordre différent.

♆ Amusez-vous bien !

La mort de Lindsey Collins ne le laissa pas indifférent. Son traitement avait été dosé pour sa maladie orpheline de sorte à ce que les effets de celle-ci s’amenuisent. Elle n’aurait pas dû mourir si tôt. Pourtant c’était arrivé. Et le scientifique chercha à comprendre pourquoi. Peut-être que la police viendrait fouiller dans ses affaires à un moment donné, cependant, tant qu’il le pouvait, il n’allait pas attendre bien sagement pour prendre les devants et commencer à faire ses propres investigations. Le dossier médical de la jeune femme sous le bras, Kendall se rendit à la morgue pour parler à son comparse avant qu’il ne la dissèque pour la thanatopraxie puis l’enterrement prévu plus tard par la famille de Lindsey. Son traitement n’aurait en aucun cas fait les effets secondaires que Lindsey avait décrit lorsqu’elle venait en consultation. Ce qui l’inquiétait n’était pas tant le Modafinil retrouvé dans les affaires de Lindsey, c’était plutôt la raison de son utilisation.

Lugh était déterminé à trouver les raisons de la mort de sa patiente, c’est pourquoi il arriva dans la morgue de l’hôpital avec de quoi prélever ce qu’il faudrait sur le corps froid de la jeune femme. Sa lumière lui permettrait probablement de résoudre cette affaire. Cependant, à peine arrivé et présenté au secrétaire à l’accueil qui s’occupait de la paperasse des défunts son regard d’azur croisa celui d’une personne connue. Son attention revint sur le secrétaire qui lui demanda de se rendre directement dans la chambre mortuaire où allait commencer l’autopsie de la défunte.

La mort est irréprochable et indiscutable quand elle frappe. Mais je me devais de savoir pour quelles raisons Lindsey avait rejoint ses bras alors qu’il lui restait encore bien du temps avant qu’elle ne sombre complètement. J’ai peut-être déjà trouvé la raison de cette mort prématurée, mais il me faut savoir dans quel but et j’ai déjà la personne toute trouvée pour me renseigner à ce sujet. Lorsque je pénétrais dans la salle, j’adressais un regard à la jeune femme déjà sur place.

«Bonjour Miss, je suis le docteur McLight… Vous pouvez m’appeler Kendall.» Fis-je tout en la fixant. Levant la main pour la saluer d’une poigne ferme sans non plus lui broyer la main.

L’évidence même me frappait. Morena était la déesse de la mort et des cauchemars, et je cernais un peu plus les derniers symptômes de ma patiente quant aux mauvais rêves et le fait qu’elle prenne des médicaments empêchant de dormir. L’aura froide que dégageait la jeune femme en face de moi ne me dérangeait pas, même si dans mon enveloppe j’en ressentais les effets. La suite risquait d’être intéressante, moi, dieu de la lumière et elle déesse de la mort, deux opposés pourtant assez proches mais paradoxaux. Mon père avant moi avait la capacité de relever les guerriers morts ce qui pouvait déplaire à certains. Pour ma part je n’étais pas adepte de cette faculté de nécromancie, si bien qu’à défaut de relever les morts, je rallongeais la longévité des mortels.
«Je suis venu assister à l’autopsie et récupérer quelques échantillons pour mes études. Vous avez dû avoir été mise au courant par le légiste en chef.»

Et j’espérais que l’information ait été transmise.